file La fin de l'amiral (votre avis svp)

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il y a 15 ans 9 mois #14536 par Leste-Plume
La fin de l'amiral (votre avis svp) a été créé par Leste-Plume
J'ai du boulot pour ceux d'entre vous qui ne partent pas en vacances :D . Je poste ici un texte qui date de quelques années et pour lequel je voudrais votre avis. Il n'y a rien dans cette histoire de fantastique (au sens de surnaturel) c'est pq je ne le proposerai pas dans le cadre d'une MAJ. Mais les retours sont les bienvenus. Il s'agit d'un texte pseudo-historique en ce sens qu'il fait intervenir une réalité alternative.

[size=110:1vb9z4v4]La nuit vint telle la mort. C’était une nuit noire, inquiétante, menaçante même. Une nuit propice à la conspiration, une nuit parfaite pour la trahison. Même le vent semblait retenir son souffle car nulle brise, pas même la plus légère, ne venait caresser les voiles rectangulaires du navire. La Santa-Maria dérivait doucement, emportée par les courants océaniques vers une destination inconnue, vers un destin incertain. La tempête de la veille avait été particulièrement violente et la solidité des mats avait été mise à rude épreuve, de même que la coque qui avait du être calfatée dans l’urgence.

Mais cette nuit, c’est une tempête d’un autre type qui menaçait l’expédition. Tout l’équipage ou presque s’était réuni dans une petite réserve située à fond de cale. Posée sur une barrique contenant jadis de la bière mais à présent désespérément vide, une petite bougie supportait une flamme qui avait du mal à éclairer l’atmosphère moite de la pièce. Près de quatre-vingt marins étaient présents. La plupart d’entre eux se tenaient dans l’ombre et seuls deux hommes se faisaient face dans le faible cercle de lumière dispensé par la bougie. Le premier s’appelait Juan de la Cosa et était de taille moyenne et plutôt bien bâti. Une chevelure brune et abondante tombait en cascade sur ses épaules et encadrait un visage sévère sans être dur. C’était le visage d’un marin de métier, d’un marin par vocation. Sa peau était tannée par le soleil des grandes traversées et ses traits avaient été façonnés par l’air salin du grand large. Ses yeux d’un bleu intense imposaient le respect et trahissaient l’âme d’un chef. L’autre était grand, un géant même comparé à son interlocuteur. Il était affreusement maigre et on se demandait comment avec un gabarit pareil, le bonhomme avait choisi de faire carrière dans la marine. En fait Jacomel Rico n’était pas marin par vocation. Il avait rejoint cette expédition car on lui avait offert le choix entre le grand large et la potence. Bien sûr Jacomel, bandit de grand chemin et brigand notoire n’avait pas hésité une seconde et s’était embarqué avec d’autres condamnés pour un voyage au terme duquel on leur avait promis absolution, gloire et peut-être richesse. Depuis Jacomel avait eu le temps de regretter son choix. La mort par pendaison est peut-être moins désagréable que de périr en pleine mer au milieu de nulle part avec pour sépulture un vieux rafiot rongé par le sel et malmené par les grains.

Les autres hommes n’étaient plus que des ombres de marins, pauvres hères frappés par toutes les maladies de la mer, la gangrène, le scorbut et la pire de toutes : le désespoir. Curieusement l’assemblée semblait divisée en deux groupes, l’un se tenait derrière le seigneur Juan de la Cosa et l’autre principalement composé des mauvais garçons soutenait Jacomel Rico dit le « gros » par dérision envers son physique.

Les deux hommes parlaient à voix basse, presque en chuchotant bien qu’il fut impossible que le capitaine enfermé dans sa cabine depuis plusieurs jours ne puisse les entendre de là où il était. Le « gros » était sur le point de convaincre Juan de la Cosa, qui se trouvait être le propriétaire de la Santa-Maria et donc l’employeur des marins libres, de mettre un terme à cette expédition qui avait d’ores et déjà échoué et qui les menait à une mort certaine.

- Peut-être devrions-nous essayer de retrouver nos compagnons et nous concerter avant de commettre l’irréparable, avança Juan de la Cosa sans grande conviction.
- Seigneur, fit Jacomel d’une voix étonnamment douce pour un homme si rude, je vous sais homme d’honneur et j'imagine à quel point vous répugne l’idée d’une mutinerie. Nous n’avons plus de nouvelle des frères Pirzon et je crains que la Pinta et la Nina n’aient pas survécu à la tempête. Nous sommes à présent seuls et la raison nous commande d’agir pour notre sauvegarde. Je crains que l’amiral n’ait définitivement perdu l’esprit et son entêtement nous conduit à la perte. Je pense que le frère Bartholoméo est de mon avis.

Un petit homme chauve portant une vieille soutane rapiécée et serrant fébrilement un crucifix s’avança dans le cercle de lumière

- Seigneur Juan, dit le moine d’une voix tremblante. Je vous conjure d’accepter l’offre de ce… brave homme. Le capitaine est sous l’emprise du Malin j’en suis certain. Et comment aurait-il pu en être autrement ? Ne l’ais-je pas souvent mis en garde contre tous ces livres écrits par des Maures, des infidèles qu’il nomme savants, géographes, astronomes. De la littérature satanique à n’en pas douter !

L’assemblée s’agita avec inquiétude et de nombreux hommes pourtant de rudes gaillards se signèrent et implorèrent le ciel en pleurant. Juan de la Cosa abdiqua. Il ne pouvait plus sauver la vie du capitaine car Jacomel Rico et ses comparses étaient de toute façon décidés à se mutiner. Les autres les rejoindraient très probablement car tout l’équipage était à bout de force, excédé par deux mois de navigation sans que jamais la terre n’apparaisse à l’horizon. Les vivres ne manquaient pas mais c’était la motivation, élément indispensable à toute expédition, qui faisait désormais cruellement défaut.

Le lendemain au lever du soleil, Jacomel accompagné de cinq ruffians armés de sabres et d’arquebuses fit violemment irruption dans la cabine du capitaine mais se figea aussitôt devant le spectacle qui s’offrait à ses yeux. Le corps de l’amiral gisait inanimé dans une mare de sang. Jacomel connaissait son affaire et reconnut immédiatement l’odeur qui flottait dans la pièce. Cela puait la mort. Le seigneur Juan de la Cosa ne tarda pas à arriver et le visage blême, il se signa face à cette macabre découverte. L’amiral tenait encore dans sa main droite le petit poignard avec lequel il s’était tranché les veines. Sur son secrétaire il y avait une lettre rédigée avec soin. Juan de la Cosa n’avait pas besoin de lire ce testament pour connaître les raisons du geste désespéré de son supérieur. Comment l’amiral homme noble et fier aurait-il pu rentrer à Palos et faire part de son échec à ses bienfaiteurs, les souverains d’Espagne ? L’homme s’était résigné, il avait échoué et ne trouverait jamais cette route des Indes tant convoitée. Pour un homme d’honneur la mort est préférable à la déchéance.

Le corps fut enveloppé dans la bannière du Royaume de Castille et confié à la mer après une courte oraison funèbre prononcée par le frère Bartholoméo avec une mauvaise volonté évidente. Juan de la Cosa resta seul à la poupe du navire alors que les marins s’affairaient déjà le cœur léger à manœuvrer pour le retour.

- Adieu amiral Colomb, murmura-t-il juste avant que les flots n’engloutissent la dépouille du capitaine. Adieu Christophe… mon ami.[/size]

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il y a 15 ans 9 mois #14537 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)

Leste-Plume écrit: Il n'y a rien dans cette histoire de fantastique (au sens de surnaturel) c'est pq je ne le proposerai pas dans le cadre d'une MAJ.

Ouhlà mon ami, pas besoin de surnaturel pour poster un texte à une MAJ; quoiqu'il en soit, je l'imprime et le lirai ce soir dans le train.

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il y a 15 ans 9 mois #14538 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
On commence bien avec la nuit, on va parler de trahison et soudain on tombe là-dessus :

Même le vent semblait retenir son souffle car nulle brise, pas même la plus légère, ne venait caresser les voiles rectangulaires du navire.

Pas de "semblait", il le fait ou ne le fait pas (c'est moi qui nuance abusivement). "Retenir son souffle" tient pratiquement de l'expression familière, il faut d'autres tournures pour pouvoir l'introduire après trois phrases qui se voulaient au moins légèrement soutenues. Pour moi cette première partie de phrase est juste un énorme panneau "retenez votre souffle" que je ne suivrai pas, plutôt maladroit.
Ici arrive le casse-tête, on a une chouette introduction mais il faudra bien planter le décor. Facile : supprimer "rectangulaires du navires". Elles pourraient être rondes ou cubiformes, cela ne nous change rien et quand on parle de voile, normalement, ne serait-ce que par métonymie on comprendra qu'un navire y est impliqué.
On fait encore mieux en donnant le nom d'une voile précise, en accord avec le vocabulaire marin, puisque le texte parle d'un amiral.

Il y a une première erreur que je voudrais souligner :

Posée sur une barrique contenant jadis de la bière mais à présent désespérément vide... [...] Les vivres ne manquaient pas...

La bière pour soutenir le moral des hommes d'accord mais le message à cet instant de l'histoire serait plutôt une mutinerie justement par manque de vivres. C'est la maladie, l'absence de terre, la croyance mais pas le manque de bière.

Le second paragraphe est rempli de "et", à quoi s'ajoute pour moi une impression de répétition au moins clairement visible avec "vers une destination inconnue, vers un destin incertain."
Il y a également trois plus-que-parfaits dans la dernière phrase du premier paragraphe, là encore une impression assez désagréable, au moins pour le passage sur la solidité des mâts où le verbe aurait pu être évité.

Petite invraisemblance à mon avis :

bien qu’il fut impossible que le capitaine enfermé dans sa cabine depuis plusieurs jours ne puisse les entendre de là où il était.

Je ne connais rien à la marine, encore moins sur le/la Santa Maria mais des gens qui chuchotent en se mettant à l'autre bout du navire, à fond de cale, devraient pouvoir ne pas se faire entendre. Ca a beau être l'annonce du retournement, pour moi, c'est un détail qui passe difficilement.
L'autre invraisemblance étant le registre de Jacomle, "je vous sais" - "vous répugne l'idée" - "je crains que" - "la raison nous commande" - "notre sauvegarde" - "nous conduit à la perte", ça n'a rien du vocabulaire d'un brigand. Je m'attends plutôt à quelqu'un sur les nerfs, qui utilise un vocabulaire brutal, fait pour convaincre par la force, une réalité criminelle, pas des paroles de la cour.

L'avant-dernier paragraphe, où Jacomel trouve l'amiral, reprend une expresion familière "connaissait son affaire" (qui ici passe mieux, quand même) ainsi que des séries de "et". Il y a également un rallongement de phrase : "... pour connaître les raisons du geste désespéré de son supérieur." A supprimer : "du geste désespéré de son supérieur." Il arrive assez souvent que ces compléments de nom donnent des précisions inutiles, comme "poupe du navire" au dernier paragraphe.

Le désespoir des hommes, la perte de motivation, n'est pas justifiée. Il aurait fallu insister beaucoup plus sur l'absence de vent et peut-être ces deux mois de navigation, s'il ont été calculés au-delà du temps de voyage qu'avait réellement pris l'expédition.
J'ai indiqué l'invraisemblance comme une amorce pour la conclusion, là encore, le texte aurait pu insister plus dessus et également renforcer l'idée de maladie, de mort comme meilleur moyen de décrire l'équipage comme le navire. Décrire un tombeau flottant est très efficace, même si "tant qu'il y a des vivres, il y a de l'espoir" pose problème dans ce texte.
Je crois aussi la rencontre entre de Juan et Jacomel très improbable. Sauf erreur à l'époque et au moins jusqu'au milieu du dix-neuvième, il n'était pas envisageable de mélanger les officiers et l'équipage. Je vois mal de Juan descendre à fond de cale. La rencontre aurait dû être justifiée ou prendre d'autres formes, pourquoi pas dans la cabine de de Juan avec seulement Bartholoméo comme assistance. Fais errer les marins sur le pont, proche des cabines et tu obtiendras peut-être une ambiance plus forte encore (et là il sera plus vraisemblable que le capitaine puisse entendre).

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il y a 15 ans 9 mois #14539 par Leste-Plume
Réponse de Leste-Plume sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
merci pour ces quelques pistes maître renard.

lorsque j'ai proposé ce texte la première fois il y avait une contrainte sur la taille (nombre de caractères). La concision n'aide pas vraiment à rendre l'atmosphère que j'aurais souhaité. A présent puisque c'est pour le fun, je vais pouvoir redonner à cet écrit une seconde jeunesse grâce à vos remarques (notamment le face-à-face Juan-Jacomel qui n'est pas convaincant :? )

pour les causes du désespoir je dois plus insister sur le fait que ce ne sont pas les réserves de nourriture qui posent problème (sauf la bière mais sur ce coup j'ai un peu cafouillé :) ) En fait c'est parce que les vivres sont encore suffisantes que l'équipage peut encore se mutiner et forcer l'amiral à faire demi-tour. Si après plusieurs mois de navigation ils se retrouvaient au milieu de nulle part avec plus rien à manger, il ne servirait à rien de se révolter puisqu'ils n'auraient même pas de quoi tenir jusqu'au retour en Espagne. Autant se laisser mourir.

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il y a 15 ans 9 mois #14540 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
Bon, Feurnard s'est chargé des points de "forme", que je plussoie tous. (oh il va aimer ce mot le renard ! ).

Alors je tente le "fond" : la question qui me travaille le plus est simple "Quel est le but de ce texte ?".
En effet, il est de commun savoir que Mr Colomb n'est pas décédé sur son rafiot mais bien après la découverte des "indes" (plaçons nous dans le contexte :) ). Alors, si ce texte mène à une réalité alternative, qu'en est-il de son propos... "Ce qui se serait passé si..." me vient à l'esprit, et pourtant tu ne soulèves pas même un chouilla de ces conséquences probables, ce n'est pas non plus une rêverie d'un Irakien (sans mauvais goût aucun) ni même une information que tu aurais voulu faire passer comme véritable.

Si tel est le but de ton texte, de la réalité alternative qui en serait découlé, alors il aurait aussi fallu un peu plus de corps au tout et pas seulement une histoire "simple" (si tu me permets ce terme) d'une mutinerie. J'aurai trouvé plus intéressant alors d'y trouver soit plus d'arguments, soit de donner d'autres raisons. Personne ne s'y oppose à notre vue, bien que tu parles d'un long moment de discussion.

En somme, voici mon commentaire (bien que peu utile pour une réécriture) qui se révèle plus être une question : Pourquoi ce texte ?

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il y a 15 ans 9 mois #14542 par Leste-Plume
Réponse de Leste-Plume sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
question simple et réponse aussi simple : texte écrit dans le cadre d'un AT avec pour thème une mutinerie à bord.voilà pq le texte ne va pas plus loin que ça . Maintenant s'il est possible d'en faire quelque chose de bien , je suis partant. Mais le but n'est pas d'en faire une saga ;)

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il y a 15 ans 9 mois #14543 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
Il y a dans le fond de cette histoire un point important.
La mutinerie n'a aucun intérêt.
C'est l'acte du capitaine qui est révélateur puisqu'il avait réputation de ne pas abandonner. S'il le fait c'est qu'il a vraiment échoué, donc que le voyage était impossible. Il faut dès lors imaginer rien de moins que l'absence des amériques, soit deux continents. Pour maintenir la cohérence des personnages, cette énormité est la seule solution.

S'il faut chercher un fond à ce texte, se serait cette suppression implicite, par la simple mort d'une personne, d'une partie gigantesque de la Terre. Ce serait faire passer l'esprit du lecteur de "Colomb est mort" à "les Amériques n'existent pas". Sachant que, bien éduqués, nous commençons par défendre le capitaine, encore plus en sachant qui il est (et persuadés qu'il ne peut que réussir), ce changement inverse totalement notre perspective. Et l'inversion, ça, j'aime.
Autant que la chute, il m'est avis, serve à quelque chose.

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il y a 15 ans 9 mois #14544 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)

Feurnard écrit: S'il le fait c'est qu'il a vraiment échoué, donc que le voyage était impossible. Il faut dès lors imaginer rien de moins que l'absence des amériques, soit deux continents.

Quel raccourci ! Alors, suivant le rasoir d'Okham, je dirai plutôt : il a considéré avoir échoué, et ce n'est pas les Amériques qui ont disparu mais sa confiance en soi, quelquechose de remarquablement plus simple à faire disparaître. Pour être plus réaliste, je dirai même, qu'au bout de 2 mois (alors que le 1er voyage ne lui en a pris qu'un) on peut même considérer qu'il a perdu sa faculté de navigation.

Voilà, voilà, pas besoin de faire dans le blockbuster quand on peut faire du cinéma français :lol: principe de parcimonie.

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il y a 15 ans 9 mois #14545 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
Je pense que tu réponds assez bien à toi-même :
1. Nous retombons alors dans la question de cette volonté disparue, ce manque de motivation soudain. Ce serait accepter un changement infondé.
2. Le voyage depuis les Canaries a en effet duré du six septembre au douze octobre (environ) soit à peine plus d'un mois. Que le voyage ait duré deux mois (pleine mer, donc depuis les Canaries), toutes choses égales par ailleurs, signifie qu'il navigue en plein milieu du continent.

Nous sommes au premier voyage, la tempête (même si je n'en retrouve pas trace) tout comme les trois navires en sont caractéristiques. Imaginer qu'il ait perdu le sens de la navigation est totalement infondé (au contraire, on lui donne une image savante avec les textes des Maures).
Ajoutons qu'il lui restait encore bien assez de vivres, que du fait de la rotondité de la terre, il avait toutes les raisons de croire trouver les Indes face à lui et que s'il avait navigué encore, même en tombant dans le Pacifique (réputation de vents calmes ou plats de par son nom, tiens, le début du texte) il aurait fini par découvrir cette voie.

Non, la disparition des continents est moins aberrante que ce suicide.

Je rappelle que ce texte proposait seulement comme réalité alternative la mutinerie, celle-ci infondée n'offrant d'elle-même aucune perspective. Le but du texte, aussi pauvre soit-il, est atteint et n'a rien à voir avec nos deux interprétations.
Maintenant, partant du texte et du texte seulement, je n'ai pas envie de défendre que mon interprétation se tient.
Je dirai juste que s'il fallait explorer une piste pour ce texte, plutôt que de chercher dans le huis clos tragique, quitte à jouer de la réalité alternative autant effacer avec parcimonie le quart de la planète.

Mon dernier mot : le texte, rien que le texte, pas de "considération".

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il y a 15 ans 9 mois #14547 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)

Feurnard écrit: Imaginer qu'il ait perdu le sens de la navigation est totalement infondé [...]
Non, la disparition des continents est moins aberrante que ce suicide. [...]
Je dirai juste que s'il fallait explorer une piste pour ce texte, plutôt que de chercher dans le huis clos tragique, quitte à jouer de la réalité alternative autant effacer avec parcimonie le quart de la planète.

Donc supprimer un continent semble plus logique/facile à tes yeux, plutôt qu'une perte de la faculté de naviguer (qui pourrait être dûe au stress) auquel cas ils seraient en route par exemple vers le pôle sud... :shock:

Mais bon, en effet il faudrait alors que le texte explore un peu plus cette piste, sans pour autant que ce soit ostentatoire (ceci, je l'avoue, pour unique but que de satifaire mon esprit scientifique :lol: ).

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il y a 15 ans 9 mois #14549 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
Supprimer un/des continent(s) est plus logique/facile parce que le texte le permet, contrairement à la navigation. Il n'est pas à un seul moment dans le texte fait seulement indirectement mention d'une quelconque inaptitude de Colomb.
Il y a deux règles en interprétation de texte : 1. Tout est intentionnel 2. Tout doit être démontré dans le texte.
C'est important, sans cela inutile de parler du fond (au mieux on ne peut que donner ses impressions). J'y tiens.

Cela étant, effectivement, il faut le garder implicite.

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il y a 15 ans 9 mois #14550 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)

Feurnard écrit: Il y a deux règles en interprétation de texte : 1. Tout est intentionnel 2. Tout doit être démontré dans le texte.

Alors je me plie à ce semblant de logique :) les Amériques n'existent pas et l'Irak peut dormir sur ses deux oreilles. ;)

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il y a 15 ans 9 mois #14552 par Leste-Plume
Réponse de Leste-Plume sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)

Feurnard écrit: Je rappelle que ce texte proposait seulement comme réalité alternative la mutinerie, celle-ci infondée n'offrant d'elle-même aucune perspective.


pas tout à fait d'accord. la réalité alternative pour infondée quelle soit est qu'après deux mois de navigation , l'expédition n'ait toujours pas atteint le Nouveau Monde. La mutinerie n'en est que la conséquence logique. D'ailleurs dans la réalité les choses ont failli se passer comme cela

En ce vendredi 12 octobre 1492, Christophe Colomb met le pied sur une terre qu'il croit être l'Asie, terre des épices. En fait, il s'agit d'une île des Bahamas. Deux mois et demi de mer auront été nécessaires pour atteindre, par hasard, ce continent dont l'évolution va changer l'histoire du monde. 6 mois avant le départ, Cristobal Colon a tout essayé pour essayer de convaincre les souverains espagnols... Si ! Il pouvait atteindre l'Asie par l'ouest, en naviguant sur l'Océan Atlantique ! Les Espagnols font la moue puis espèrent que Christophe Colomb a raison. Ils lui accordent les fonds pour appareiller et le 3 août 1492, la « Santa Maria » et deux caravelles la « Niña » et la « Pinta » quittent les rives de l'Andalousie. La plupart des 95 marins sont des bandits à qui l'on a donné une dernière chance. Escale est faite aux Canaries avant que les trois bâtiments poursuivent leur route, guidés par les alizés, ces vents forts qui poussent vers le large et le sud-ouest. L'équipage est vite inquiet par l'absence de terres en vue. Christophe Colomb calme les angoisses en mentant sur les distances parcourues. Des algues apparaissent enfin, heureuse promesse d'une terre proche mais tout ceci n'est qu'illusion, comme le voyage d'Ulysse : la mer des Sargasses, à l'est des Antilles est un miroiraux alouettes. Christophe Colomb décide de poursuivre la route vers l'ouest et n'en démord pas... Il trouvera l'Asie ! Bientôt l'équipage est à bout de forces et de nerfs, par manque de vivres, d'eau, ou tout simplement d'espoir. Une mutinerie gronde et sourde. Christophe promet de l'argent au premier qui verra la terre : le calme revient dans l'équipage et enfin un cri s'élève dans la nuit du 11 au 12 octobre 1492 à bord de la Pinta : « Tierra »


la faiblesse majeure du contexte de mon récit est qu'il n'y a aucune raison plausible pour expliquer l'échec de l'expédition. Colomb a-t-il balancé ses instruments de navigation par desus bord? :D En tous cas un navire ne tourne pas en rond dans l'océan comme un voyageur perdu au milieu du désert. Après deux mois cap à l'ouest ils auraient du toucher terre (même en loupant les caraïbes lol). Maintenant pour peu que l'expédition subisse alternativement des avaries à cause de tempêtes et puis des périodes sans aucun vent... C'est un peu tiré par les cheveux mais bon, l'équipage était pas très emballé. Pour peu que les éléments se seraient ligués contre l'amiral et tout le monde aurait rapidement été convaincu que l'expédition était maudite. Il y a une part de chance dans cette entreprise de Christophe Colomb. Moi c'est sur la malchance que j'ai voulu construire mon texte ;)

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il y a 15 ans 9 mois #14554 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
Je me permets d'énormes doutes historiques sur la mutinerie mais n'étant pas historien je n'ai pas à m'y attacher. Je rappellerai juste qu'en écrivant ce texte tu avais pour thème "une mutinerie à bord", si c'est le thème alors la mutinerie aurait dû être le centre d'intérêt, non la durée du voyage. A noter que pour rester fidèle à cette réalité, au lu du texte présenté, tu aurais dû annoncer une absence tant de vivres que d'eau qui aurait expliqué toutes les révoltes du monde.
Tu as toi-même mis en gras le passage.
Si c'est sur la malchance que le texte veut jouer alors que le texte traite de la malchance. Utiliser Bartholomeo pour cela est le choix le plus évident. Utiliser les mouettes aussi, je verrais bien quelques os de volatiles dans un coin, pour marquer la faim. Il suffirait ensuite de fausser un instrument fondamental à la navigation, lequel, je ne sais pas, au hasard je dirais la boussole et le sextant.
Petite chute, s'il a navigué trop au nord, corrigé au sud et que la tempête l'a repoussé à l'est, l'équipage quand Colomb se suicide pourrait se trouver tout proche des Canaries. Mais simplement en regardant les étoiles, jamais un marin ne pourrait commettre une telle erreur de navigation. Autant supposer que Colomb s'est crevé les yeux.
Le plus drôle serait que, depuis un mois déjà, il ait tourné voiles pour retourner en Espagne, sans oser l'avouer ni à ses officiers ni à l'équipage.

Dans tous les cas, ce sera au texte de le dire.

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il y a 15 ans 9 mois #14555 par Leste-Plume
Réponse de Leste-Plume sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
La mutinerie n'a pas éclaté effectivement. Certains auteurs soulignent juste que la tension entre l'amiral et son équipage était vive vers la fin du périple. Ce qui n'est pas difficile à croire. Une traversée de 6 semaines sur ces bateaux devait être plus qu'éprouvante. sans compter que l'équipage n'était pas composé que de marins de métier mais il y avait du gibier de potence la-dedans. La situation devait certainement être explosive. J'aime à penser que l'amiral a eu chaud aux fesses :) . En fait ce qui m'amuse c'est d'imaginer de qui se serait passé si le voyage avait duré plus longtemps (quelques jours voire quelques semaines de plus). Les marins auraient-ils gardé leur calme? Christophe Colomb n'en serait-il pas venu à douter de lui-même et de ses convictions? Qu'en penses-tu?

Le plus drôle serait que, depuis un mois déjà, il ait tourné voiles pour retourner en Espagne, sans oser l'avouer ni à ses officiers ni à l'équipage.


:lol: sauf que même une mule comme Jacomel se serait rapidement rendu compte que le soleil couchant est passé dans leur dos

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il y a 15 ans 9 mois #14556 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
Je dois l'avouer, l'idée de ce retour fugitif est aberrante. Alors non, je ne vois pas, sans supprimer deux continents la malchance est difficile à envisager. Les facilités comme la tempête hollywoodienne ou les maladies foudroyantes... non. Autant aller au plus simple et justifier la mutinerie par le manque de vivres et d'eau.
Difficile de trouver des pistes pour ce texte.

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il y a 15 ans 9 mois #14557 par Leste-Plume
Réponse de Leste-Plume sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)

Feurnard écrit: Je dois l'avouer, l'idée de ce retour fugitif est aberrante. Alors non, je ne vois pas, sans supprimer deux continents la malchance est difficile à envisager. Les facilités comme la tempête hollywoodienne ou les maladies foudroyantes... non. Autant aller au plus simple et justifier la mutinerie par le manque de vivres et d'eau.
Difficile de trouver des pistes pour ce texte.


entêtement quand tu nous tient :lol: . Je t'ai posé une question simple. Si le voyage s'était prolongé, penses-tu plausible que l'amiral se soit vu gratifier d'une mutinerie dans les gencives? A quoi tu me réponds avec un persévérance remarquable: le voyage ne s'est pas prolongé, il n'y a aucune raison qu'il soit prolongé, tu dois faire disparaître l'Amérique...

j'admets volontiers que le postulat de départ est faible mais je ne peux pas en changer à moins d'abandonner le texte ou d'écrire une énième version de ce qui s'est réellement passé ce qui ne m'emballe pas. Ce qui m'intéresse et puisqu'on est sur un forum d'apprentissage de l'écriture c'est le texte. Si on met de côté l'élément déclencheur du texte à savoir l'échec de l'expédition qu'est-ce que je peux faire pour améliorer mon texte (style, vocabulaire, ponctuation...) pour rendre crédibles mes personnages et leurs réactions (je parle surtout des mutins).

Il ne sert à rien de t'acharner a essayer de me convaincre que l'expédition de Colomb n'a pas eu à souffrir des tempêtes, maladies, mutinerie (et autres effets spéciaux que tu juges hollywoodiens) et qu'il a fini par atteindre l'Amérique, je suis un peu au courant ;) . Ce n'est pas tout à fait l'aide que j'attendais de mes lecteurs.


Pour toi puisque ce premier voyage de Colomb s'est relativement bien passé, il n'y a pas lieu d'imaginer qu'une telle traversée puisse mal tourner. Pourtant traverser l'atlantique sur les caravelles de l'époque est loin d'être une entreprise sans péril. Les fonds marins entre les deux rives de cet océan sont jonchés de caravelles et autres gallions qui n'ont pas connu la fortune de Christophe Colomb et qui n'ont pas tous croisé des pirates. Les expéditions de l'époque étaient bien plus vulnérables aux aléas naturels (qui n'avaient rien d'hollywoodien pour eux) que les traversées d'aujourd'hui.

Mon point de départ est une note du journal de bord de l'amiral lui-même où il fait état de l'agitation croissante de ses hommes à cause de la durée du voyage. Je me suis plu à imaginer une autre suite aux évènements. A partir de là on peut rayer l'Amérique de la mappemonde si ça te chante, ça ne changera pas grand chose à ce que j'avais l'intention de raconter.

donc rassure-toi j'ai bien reçu ton message ;) et je suis finalement pas mécontent que ce modeste essai ait favorisé une telle cogitation sur les implications.

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il y a 15 ans 9 mois #14558 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)
Le seul point important de la mutinerie est de la justifier. S'il était de savoir commun que Colomb avait risqué la mutinerie, si même son histoire mettait l'emphase là-dessus (et non sur son nombre de navires et leurs noms) alors ton texte ne poserait aucun problème. Pour ma part, je peux imaginer n'importe quoi, y compris qu'à trois jours près la mutinerie aurait éclaté.
Seulement la mutinerie dans le texte est annulée par l'acte de l'amiral (la mutinerie n'a aucun effet, n'est pas donné comme cause de l'acte) et cette même mutinerie ne donne pas d'autre cause que le désespoir (désespoir lui-même peu ou pas fondé).
D'où mon insistance, trouve une cause à la mutinerie et tu n'auras pas à changer le texte. Mais alors que la mutinerie soit centrale, il faudra que l'acte finale y soit lié, sans quoi l'unité n'est pas respectée (ce serait un peu comme passer une heure à décrire le héros achetant son épée si juste après il tue son ennemi à l'arc (ou à mains nues)).

Tant que la mutinerie n'aura pas de cause, tant que l'acte n'y sera pas lié, je me retrouverai à supposer la disparition des Amériques.
Simple.

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il y a 15 ans 9 mois #14559 par Leste-Plume
Réponse de Leste-Plume sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)

Feurnard écrit: Pour ma part, je peux imaginer n'importe quoi, y compris qu'à trois jours près la mutinerie aurait éclaté.


ouf! c'est tout ce que je te demandais. Le savoir commun est que Colomb lui-même consigne que son équipage commence à perdre patience et on sait que son équipage est composé d'une partie de mauvais garçons (peu perméables à l'enthousiasme du grand navigateur). A partir de là il ne faut pas faire un trop grand effort d'imagination pour glisser vers une tournure des évènements alternative. Si mon texte permet au lecteur de laisser son esprit vagabonder une minute dans une autre réalité que la nôtre tant mieux. Maintenant si pour toi vagabonder veux dire imaginer la non-existence de l'Amérique c'est no problemo. D'autres moins imaginatifs se contenteront d'explication plus "bateau" (sans jeu de mot :D ) comme un retard lié à des avaries causées par les éléments.

Feurnard écrit: Seulement la mutinerie dans le texte est annulée par l'acte de l'amiral (la mutinerie n'a aucun effet, n'est pas donné comme cause de l'acte) et cette même mutinerie ne donne pas d'autre cause que le désespoir (désespoir lui-même peu ou pas fondé).


la mutinerie a eu lieu puisque les marins prennent les armes et entrent de force dans la cabine de l'amiral. Certes dès la découverte du suicide elle n'a plus aucune raison d'être. tout le monde est d'accord pour faire demi-tour. Le suicide de Colomb n'est pas lié à la mutinerie il était mort bien avant. Si les mutins l'avaient découvert vivant ça n'aurait fondamentalement rien changé au fait qu'ils fassent faire demi-tour à la Santa Maria. Donc le suicide n'est pas l'acte central c'est un évènement périphérique. L'acte final est bien le demi-tout du navire et il est bien lié à la volonté des mutins.


Maintenant essayons de nous glisser dans la peau d'un marin de l'expédition. On est en route pour un voyage que personne n'a réalisé avant nous dois-je le rappeler. Tout le monde n'est pas convaincu à 100% de la justesse des vues de Colomb. A commencer par ses propres commanditaires, les souverains d'Espagne qui ne lui ont fourni que trois bateaux et un équipage pas des plus recommandables (à comparer avec le deuxième voyage ou Colomb avait reçu je crois une vingtaine de navires et 1500 hommes). Bref ils se sont pas trop mouillés. Toute l'expédition repose presque essentiellement sur les convictions de l'amiral. Ce premier voyage est différent des suivants où là tout le monde est convaincu qu'on est sur la bonne voie et qu'on va toucher terre puisque déjà réalisé une première fois. L'impatience et le désespoir ne seront plus de mise.

J'en reviens à mes marins précurseurs qui au bout de plusieurs semaines ne voient toujours pas de terre à l'horizon. L'amiral leur demande de le croire sur parole, la route des Indes par l'ouest existe! Mais après presque deux mois de cette traversée éprouvante que reste-t-il de cette confiance? Les vivres s'épuisent et on est même pas sûr d'en avoir assez pour faire demi-tour. Est-ce que dans leur état psychologique tu trouves aberrant que les marins poussé par l'instinct de conservation en viennent à envisager une rébellion armée contre l'autorité?

si tu réponds non, promis je jette l'éponge :mrgreen:

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il y a 15 ans 9 mois #14560 par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: La fin de l'amiral (votre avis svp)

Leste-Plume écrit: je jette l'éponge :mrgreen:

Et lui donner raison ? Surtout pas malheureux ! Tiens lui tête, nous te soutenons ! :lol:

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