Un dernier verre
- dude
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Il me parait utile de préciser cette contrainte de taille.
Un dernier verre
Par souci de respect des règles de ce concours (achevé depuis lors), je préfère vous indiquer un lien direct vers le texte, plutôt que de le reproduire ici. Cela peut vous donner l'occasion de découvrir le site d'Oniris.
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- Vuld Edone
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Je ne suis peut-être pas assez familier de leur forum.
Ce qu'ils n'ont pas dit et qu'il aurait valu de dire, c'est que le professeur Finnegan est hautement inutile. Je dirais que s'il s'agissait de faire de la situation une torture, la situation parle pour elle-même.
Ce professeur pose des questions en-dehors du texte, à savoir comment il fait encore pour répondre au personnage alors que, je me reporte surtout à la fin, il semble bien seul.
C'est reprendre leurs commentaires, la fin qui n'en est pas une, une situation classique et cette impression d'un passage qui nécessiterait plus pour être motivé, plus qu'expliqué.
Quelques notes puisqu'ils semblent tenir au vocabulaire :
- "pierres surchauffées", au deuxième paragraphe, c'est aller peut-être un peu loin dans l'exagération. Bien sûr, elles sont brûlantes, on se croirait sur un lit de braises, mais l'adjectif évoque plutôt les "super-" et autres "hyper-" si je peux m'exprimer ainsi.
- "Le soleil était si brûlant que... paupières closes." Même paragraphe, il n'a pas posé de problème à la première lecture mais quand je reviens dessus, outre qu'il est naturel de voir le soleil au travers des paupières (flou rouge), le soleil est difficilement plus brûlant que tant et surtout, le lien entre chaleur et vision n'est pas clair. Expression très sentimentale, d'accord, mais très inexacte.
- "L'eau qu'elle contenait reflétait un éclat doré." Facile à retrouver, cet éclat doré n'est pas motivé, il n'exprime pas même l'idée de chaleur. Pourtant c'est sur cet éclat qu'est mis l'accent.
- "... tel le papillon à sa planche...", l'expression est à motiver bien plus car c'est là et là seul que peut se motiver le scientifique, une expérience. Il est plus loin question de métamorphose mais je note que le lecteur ne fait pas le lien. Donc, absence de justification.
Abandonné en cours de route ?
- "Les heures... s'égrenaient." Tout comme le narrateur qui reprendrait son souffle en milieu de texte, c'est la formule du manque d'inspiration, une absence d'enchaînement et une remise à zéro. À justifier ou à changer, enchaîner sur la fuite du charognard.
- "... des terres ocre." Sans pluriel ? Je me demande si l'accord des couleurs n'amène pas à tout rendre au singulier. J'aurais écrit "ocres" mais je suis intéressé par l'évolution, si c'en est une.
J'aurais dû sortir de ces remarques le "papillon à sa planche" car c'est bien ce qui manque le plus au texte, ces deux histoires du scientifique et du torturé, un rapport entre les deux. Et c'est bien l'impression que j'ai, qu'il manque un pont entre les deux.
À la fin Finnegan est assimilé à la bouteille d'eau, ce qui... j'ai oublié le mot... ce qui justifie l'idée de Finnegan comme d'une apparition délirante de ce personnage absent. Mais c'est aussi faire de l'eau le bourreau bien plus que le soleil, eau qui devait le sauver après. J'aurais voulu cet aspect également beaucoup plus développé dans le texte, où la bouteille est clairement mise en parenthèses, avant qu'elle n'éclate.
En général, je ne trouve pas non plus de motivation aux répliques de Chester. "Je ne suis pas encore mort" - "de l'aide" - "la ferme" ne fait pas un monologue très censé. J'y vois plus des artifices de tension, tous comme les interventions de Finnegan.
Mais surtout, j'aimerais que, contrairement aux commentaires lus sur Oniris, tu puisses nous dire ce que toi tu penses de ton texte. Ce que tu voulais, ce que tu as eu, ce qui te déplait et ce qui a posé pour toi le plus de difficultés.
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- dude
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Ce qui m’a le plus gêner, c’est la limitation du nombre de caractères. Il fut très difficile pour moi de condenser l’introduction du personnage et les différentes péripéties.
Pour contourner le problème, j’ai dû faire plusieurs choix. D’abord, celui de décrire un instantané, et ensuite de faire appel à certains type de clichés, qui « parleraient » forcément au lecteur.
L’autre point est aussi le côté grand-guignolesque de la situation qui a tout, il faut le dire, d’une scène tirée d’un James Bond ou d’un Indiana Jones. Le héros en situation de détresse, sa Némésis (absente physiquement du récit mais bien présente dans l’esprit de ce pauvre Chester), jusqu’aux dialogues eux-même. Le coup de la bouteille brisée est d’ailleurs un clin d’œil aux cinéphiles (d’un genre particuliers, je l’admets, puisqu’il s’agit d’un vieux film de Chuck Norris ! ).
Bref, il y avait une volonté de ne pas se prendre au sérieux et d’écrire quelque chose de divertissant avant tout. Et sur ce point, je pense avoir pas trop mal réussi. C'était la première fois que j'écrivais un texte spécial concours. C'est un exercice intéressant mais il faut vraiment que le thème m'inspire!
En tout cas, merci pour tes commentaires. Et pour répondre à ta question concernant Oniris, j’avais ouvert sur le forum un sujet spécial sur le texte (l’unique façon de répondre aux messages avec les MP). Mais l’échange entre lecteurs et auteurs n’est pas le point fort d’Oniris. Il est assez rare que les échanges autour des textes soient très fournis, à part pour certains auteurs « côtés » on va dire.
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- Vuld Edone
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Peut-être le plus grand problème à ce divertissement est-il que celui qui s'en divertit est le professeur Finnegan, auquel le lecteur ne veut pas s'identifier. Entre autres, on pourrait aussi s'intéresser au titre.
Beaucoup ont dû le lire comme l'intention d'un drame et sa résolution, optique dans laquelle la fin abrupte ne suffit pas. Là-dessus je ne m'engage pas.
Il faut quand même reconnaître qu'arracher deux doigts au personnage, ce n'est plus très grand-guignolesque. Ou alors il faut la manière. Les descriptions sont tellement pleines de pathos (douleur, moignons, soudain, hurler, époumoner, phalange, trophée, ...) qu'on se demande quoi comprendre.
Registre inadapté, peut-être.
Au fait, sauf erreur ce concours est terminé. Qui a gagné ?
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- dude
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Pour le détail du podium, c'est :arrow: là .
Sinon, je ne vois pas trop le comique dans les exemples de tournures que tu cites. Je parlais davantage du titre par exemple ou de la situation même qui peut paraître assez incongrue... Mais bon, si toi, tu trouves d'autres phrases drôles, je m'en voudrais de te priver d'une occasion de te dérider.
Par contre, je pense que tu as vu juste concernant la façon dont ce texte a été perçu. Certains sont passés à côté d'où un léger sentiment de déception.
La limitation de taille a été un véritable casse-tête, que ce soit dans le choix des éléments à développer ou dans la façon de séparer le superficiel de l'indispensable.
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- Vuld Edone
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L'insistance sur les adjectifs, comme "perverse" et "éternel", insistent sur l'intensité, la grandiloquence, au point que c'est soit une maladresse, soit une prise de distance (et alors de l'ironie).
Je te suivais aussi pour les dialogues, difficile de leur voir un autre emploi.
Au passage, j'aurais démoli "Pian'Eau" mais je comprends qu'ils privilégient une forme disons plus poétique au grand-guignol. Mais une répétition dès la première phrase...
Enfin bref. Si on parle de l'eau, et je pense toujours qu'une limitation du texte est moins une contrainte qu'une occasion de s'appliquer au détail, alors tes images de la chaleur n'en reprennent pas assez le thème, de sorte qu'on parle un peu de tout, j'ai notamment le grill en tête, mais pas de l'eau.
Utiliser le champ de l'eau pour décrire la sécheresse aurait été une originalité, en même temps qu'une difficulté inutile. Mais je voulais le proposer.
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- dude
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Feurnard écrit: je pense toujours qu'une limitation du texte est moins une contrainte qu'une occasion de s'appliquer au détail...
Oui, c'est vrai, on peut voir la chose ainsi. Cela m'a permis de bosser dans une direction différente.
Dans un tout autre ordre d'idée, quand je vois tout ce que tu arrives à dire sur un texte aussi court, je crains presque de proposer un récit plus long!
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- Vuld Edone
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En fait, paradoxalement, plus le texte est long moins il y a à en dire, soit parce que le détail se perd dans la masse, soit parce que le texte se justifie par lui-même. J'ai été particulièrement déçu du peu que je dis sur Monthy3, et de ce que j'en dis. Disons qu'ici, je me rattrape.
Mais ça aussi, c'est un éternel débat.
EDIT : Mais attends, je n'en ai pratiquement rien dit, de ton texte.
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- Imperator
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Par contre, t'as failli me donner soif...
Plus sérieusement, c'est vrai que le fond est encore assez simple. Une situation archi-connue, une bonne pointe d'humour avec ce côté "j'vous ai eu, mr Bond" et le désert. Ceci dit, développer un fond en 5000 caractère avec un thème imposé, c'est demander beaucoup.
D'autant que ce qui est véritablement développé, c'est le style. Et là, y a une très bonne maîtrise.
Les termes sont choisis sont très bons et contribuent tous à l'ambiance.
L'agonie est bien retranscrite, sans "temps morts". Chaque passage montre une "évolution" de la situation. Du tout bon.
Mes réserves vont vers:
- Ouf, c'est lourd et pédant par rapport au reste du texte, non? C'est d'ailleurs la seule (pas métaphore, mais j'ai pas le terme technique en tête) du texte, non?Cloué au sol tel le papillon à sa planche
- Par facilité, tu as amené cette voix dans la tête du héros. Ce faisant, tu es un peu sorti du cadre archi-connu, mais as pris le risque de perdre le lecteur. Avec moi, ça a été le cas. Je me demande si des réminiscences des paroles du professeurs n'auraient pas été aussi efficaces sans poser les questions du comment ni de pourquoi la non intervention du prof, etc...
Maintenant, est-ce que texte parle de l'eau par son absence? En fait, l'eau y est plutôt présente (bouteille présentée au départ, sueur, larme, etc...). Paradoxalement, le désert se définit presque au travers de l'eau. Donc le fait de parler du désert pour marquer l'absence de l'eau donne une omniprésence à l'eau.
Ce qui va dans le sens du concours.
Alors est-ce qu'il n'aurait pas fallu prendre le problème à l'envers et parler d'un environnement normalement gorgé d'eau sans jamais la mentionner?
Ce n'est évidemment pas un reproche , mais en fait la question m'amuse. À voir si ça te dit d'en discuter un peu. Mais dans ce genre de concours, on a tellement vite fait de se prendre la tête sur la manière la plus intelligente de répondre à la question et de faire de l'original...
On pourrait facilement prendre d'autres concours en exemples.
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- dude
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"Cloué au sol tel le papillon à sa planche": si le côté pédant ne me choque pas, je concède largement que c'est une formule assez bateau. En le relisant maintenant, ça me saute aux yeux alors qu'avant, j'étais presque content de moi. Comme quoi, avoir un recul suffisant sur son texte n'est pas toujours évident.
Pour ce qui est du thème de l'eau, lorsque je regarde les autres textes du concours, on y retrouve pêle mêle: l'eau comme principal environnement (un fleuve, la mer...), les phénomènes météo du type déluge (références bibilques à l'appui), l'eau comme instrument de torture (le supplice de la goutte), l'eau contenue dans le corps humain... il y avait de quoi faire
L'idée de cet homme prisonnier de la fournaison et dont la clé du salut se trouve à portée de sa main, est la première qui me soit venue. Au départ, je n'étais pas vraiment motivé pour concourir (on dirait que je parle d'une vache au salon de l'agriculture!), mais en ayant trouvé mon sujet assez vite, je me suis dit que cela aurait été dommage... Et puis, cela m'a donné l'opportunité d'écrire encore autre chose!
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- Imperator
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Pour la voix du professeur dans sa tête, comment vois-tu les choses? J'avoue que ça m'intéresse pas mal, parce qu'avec le fait que malgré tout ce qui lui est arrivé, il semble devoir s'en sortir, c'est ce qui met le plus à mal la crédibilité (sans que celle-ci soit réellement à remettre en question).
Tu me diras que c'est secondaire, un choix arbitraire, pour le plaisir peut-être, mais vu qu'il aurait été aisément possible de faire autrement sans induire le problème du comment et du pourquoi...
Impe: ???
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- dude
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Le professeur est présent sous forme de réminiscence au début du texte lorsque Chester se souvient commen il est arrivé dans cette situation.
Ensuite, à mesure que son calvaire se prolonge, l'esprit de Chester s'emballe et "créait" dans son délire les intervenentions de sa Némésis.
Le texte est volontairement flou sur la notion de temps, un peu comme si la torpeur de Chester embrouillait le fil des évènements et celui de la réalité.
Le fait que Chester survive n'est certes pas crédible mais il aurait été tout aussi facile de le laisser mourir. Et puis, je trouvais assez sympa l'idée qu'il casse la bouteille censée représenter son ennemi mais aussi sa seule chance de s'en sortir vivant (aussi ténue soit-elle)... et de pousser son délire jusqu'à soupçonner que l'eau contenue dans la bouteille pouvait être aussi empoisonnée (ce qui renseigne aussi sur le côté machiavélique du Professeur).
A part ça, j'entendais par "absence" de l'eau, le sens physique: elle n'est présente qu'en infime quantité. On aurait pu facilement écrire un texte dérivé avec comme moyen de torture l'eau (une pièce qui se remplit lentement par exemple...).
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