Renart l'immigré ?

Je lance ce sujet malgré, disons, le peu de portée qu'il a.

Récemment la presse se donne à coeur joie pour discuter d'un problème vieux de plusieurs millénaires, c'est-à-dire l'immigration. Je n'y comprends rien moi-même et je ne me sens pas concerné mais s'il fallait écrire un livre, un avis comme un autre serait que ce sujet vaudrait le coup d'être traité.
Comme l'indique le titre, j'ai alors immédiatement fait un rapprochement avec le Roman de Renart. Et je ne dis pas cela que pour ma "légère" préférence envers l'animal. Le personnage est vendeur avant même d'avoir attribué un thème au livre : son nom suffit. La concurrence est à peu près nulle, les autres adaptations du roman étant décevantes sinon insultantes. La matière médiévale offre à quiconque veut l'utiliser un univers déjà entièrement constitué, largement discuté, étudié et décortiqué.
Surtout, le personnage convient admirablement à notre sujet explosif : il est le symbole de nos peurs - justifiées ou non - et en même temps porteur de toutes nos contradictions. La morale est déjà servie par le genre (fable ou épopée animale), d'où une caution d'importance à mes yeux. Autant dire que le moyen âge a déjà fait les trois-quarts du travail pour quiconque s'y attellerait.

Aussi le travail d'un écrivain se bornerait-il à, un, se renseigner sur le sujet de l'immigration et, deux, plaquer l'univers de Renart dessus. S'il n'est pas incompétent, à peu de frais cet auteur obtient une petite merveille.

Je sais à peu près ce que vaut ce message. Ce n'est que moi disant "il faudrait écrire ça". J'enrage juste de penser que, un, je ne suis pas assez bon pour le faire moi et, deux, que personne d'autre ne le fera. Alors qu'évidemment cet ouvrage m'apparaît comme "la chose à faire".
Au mieux, je suppose qu'on peut discuter de ce sentiment "il y a un texte à écrire, personne d'autre que moi ne le fera et je ne peux pas le faire..." si l'un de vous l'a déjà ressenti. Sinon je peux au moins dire que c'est frustrant.
Si quelqu'un en sent l'utilité, discuter aussi de cette idée de texte. J'avoue qu'il me tient à coeur. Même si c'est pour m'expliquer par A + B pourquoi personne ne le fait, ou plutôt, pourquoi ça ne marcherait pas, c'est toujours mieux que de me morfondre seul avec cette idée.
Et au passage discuter un peu de Renart, des fables, d'un sujet que je n'ai pas étudié systématiquement mais que je connais quand même bien. Mais enfin...

Il fallait surtout que je dise ce que je pense.