L'ombre : L'enfant perdu
- Imperator
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Tu en écris beaucoup d'un coup et je n'ai pas le temps de lire et commenter (mine de rien, ça prend du temps).Ca vas trop vite? L'histoire se déroule trop vite, elle est trop précipitée, ou c'est que j'en écrit beaucoup d'un coup?
Là, par exemple, il est minuit, je suis crevé, mais je vais revenir sur cette fameuse scène de bataille (et la ré-écriture) dès que possible, notamment en lien avec le concept de développement abordé dans l'autre partie du forum (voir décaler cette partie de la conversation là-bas).
Impe, trop fatigué pour aller plus loin...
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- Leagend7381
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Mais si j'en écrit beaucoup d'un coup c'est parce-que j'ai écrit chez quelqu'un mais il n'y avait pas internet. En une semaine, cinq chapitres, donc je mes ai post les cinq d'un coup
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- Leagend7381
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Je vais me lancer sur le plan pour éviter les accidents. Je le post en dessous de l'histoire (question pratique pour moi), en spoiler.
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- Vuld Edone
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1) Plus de parenthèses.
En tout cas pas comme tu les utilises. Dans le chapitre 5, tu en as usé pour séparer la narration du dialogue. Ça ne se fait pas. Les parenthèses (c'est leur rôle) sont une remarque du narrateur (celui qui raconte l'histoire) directement au lecteur. En d'autres termes, tu brises le cadre de l'histoire.
Un exemple :
"Le chevalier reprit son épée et, le souffle court, fit face à la bête. Les écailles noires luisaient encore dans la folie de la caverne, aux flammes qui s'évanouissaient sur la pierre. Il saisit, un court instant, le médaillon de Pandore (appartenu à sa mère) et supplia pour tenir encore une minute, rien qu'une, juste une."
En bref, la parenthèse est là quand on ne sait vraiment pas comment d'autre glisser l'information, ou pour mimer un discours oral où on n'arrête pas de changer de sujet -- comme ça.
2) Ne déforme pas les dialogues
C'est vrai qu'un énorme pavé de discours est impensable (je pense à l'explication d'Alan) et les anglais n'hésitent pas à le briser en paragraphes, donc ce que tu fais est juste. Ça confond un peu trop narration et dialogue, visuellement, mais peu importe, au pire c'est une question de goûts.
Par contre, quand Alan liste le règlement des saraches, tu crées une liste. Cette présentation-là ne devrait pas exister. Quand on en fait une, on mime un document qui existerait sous les yeux du lecteur : ici il n'y a pas de document, juste de la parole.
Vis-à-vis du dialogue, s'il s'allonge ou fait passer ce genre d'information, j'ai plutôt tendance à couper et à laisser ça à la narration, type :
"'Donc, ces règles sont...'
Et il lista les règles des saraches. Pas de visite hors des jours de Sara. Pas de sortie avant cinq ans de formation..."
Mais je sais qu'il y a des gens qui détestent quand on fait du discours indirect, ça rend le texte moins vivant -- et ça peut prêter à confusion. À noter que si tu veux l'effet liste, il te suffit de découper en paragraphes, sans le symbole :
"'Donc, ces règles sont...'
Et il lista les règles des saraches.
Pas de visite hors des jours de Sara.
Pas de sortie avant cinq ans de formation.
..."
Tout cela c'est de la mise en page, pas bien important.
Une seconde remarque sur les mots :
Je me rappelle encore de mon professeur de fin de lycée qui m'en voulait parce que j'utilisais "cime" pour désigner les arbres. Toi, tu utilises "frugal" pour désigner un repas au contraire riche et fourni. "Frugal" veut dire qu'il n'y a rien. Dans la même veine, quand je dis "cramine" je pense au chaud, alors que ça désigne le froid.
Donc là encore ce n'est pas important, c'est même du détail. Juste que tu saches que tu n'emploies pas toujours les bons mots.
Avec le temps, tu corrigeras ça sans même y penser.
Une troisième remarque sur la vraisemblance :
Il n'y a rien que tu puisses y faire, mais certaines choses sont difficiles à croire. Par exemple, que cinquante mille habitants se réunissent sur une place. Cinquante mille personnes ça prend beaucoup d'espace, ils doivent couvrir les rues et les toits. Et c'est supposer que tout le monde a envie de sortir écouter les saraches.
En bref, il y a un tas de petits détails liés à l'expérience des gens qui font dire que ceci ou cela n'est pas très crédible. Honnêtement je m'en fiche du moment que le texte est cohérent, et tu es cohérent, mais il y en aura pour se plaindre. Cela vaut d'ailleurs pour la façon dont les personnages s'expriment -- Alan, par exemple.
Rien que tu puisses faire, c'est comme pour les mots, ça viendra avec le temps. Ne t'en soucie pas.
Là je suis obligé de souligner que ton monde est toujours solide, bourré de détails et donc intéressant. On s'intéresse à cet ordre -- et le nom de "sarache" est joli -- et on s'intéresse à cette ville, ses rites et ses festins.
C'est facile à juger : à ce stade, si la ville était assiégée, je me soucierais de son sort. Je me méfie d'ailleurs des saraches justement pour qu'ils ne trompent pas les villageois.
Bref.
C'est une force de ton texte, l'univers -- et les détails que tu fournis, toujours présents.
Tu m'avais demandé pour la magie, s'il fallait faire simple ou tout expliquer : après ce qu'a dit Alan, je dirais : fais encore plus simple.
"'Comme je le disais, ce qui s'est produit est assez complexe, aussi je vous épargne le détail. Vous avez fait de la magie. Bien sûr, vous vous en doutiez, c'était la seule explication. Mais l'amnésie ?'
Il sourit difficilement.
'Cela vous semblera banal, mais vous n'étiez pas prête.'
Et le vieillard lui offrit un sourire presque paternel qui surprit Ildia, venant d'un sarache. Elle n'y songea pas plus, cependant, tremblante à l'idée de savoir enfin.
'Sur l'instant, une foule d'émotions a eu raison de vous, et votre esprit a relâché, en un mot, de la magie. L'eau sur la fourrure de l'ours a été gelée. L'eau dans l'air est tombée en flocons et a formé la glace au sol. Et sous le vide d'énergie, sous la douleur, vous êtes tombée dans ce coma qui vous a privée de vos souvenirs.'
Elle n'était pas sûre de comprendre, attentive, espérait qu'il parle encore mais le vieillard, un instant, la regarda simplement avec douleur.
'Je peux...'"
Ne parle pas de particules, n'introduis pas de notions trop modernes. C'est de la fantasy, le lecteur -- moi, en tout cas -- veut rêver. La magie fonctionne, cela suffit.
Maintenant, j'ai gardé en tête le début du chapitre 4 :
Deux remarques :C'est alors qu'un gong au son cristallin sonna, la tirant de ses pensées. Elle se leva, se demandant quelle en était la raison, et s'approcha du groupe épais qui venait de se former.
1) "sonna" semble mal placé
2) "épais" n'est pas le bon terme
Pour la seconde remarque, on en revient à l'emploi des mots, donc oublie ça. "Groupe serré", "groupe dense"... bref
Pour la première remarque, je n'ai... pas d'explication... juste cette observation. J'ai noté, en lisant, qu'après "sonna" j'aurais voulu qu'il y ait quelque chose.
"C'est alors qu'un gong sonna, cristallin, la tirant de ses pensées."
"C'est alors qu'un gong au son cristallin sonna sur la ville, la tirant de ses pensées."
"C'est alors qu'un gong au son cristallin sonna et carillonna, la tirant..."
"C'est alors qu'un gong au son cristallin sonna et la tira de ses pensées."
J'avoue ne pas savoir pourquoi mais avec juste "sonna" j'ai l'impression que la phrase s'achève trop tôt.
Si quelqu'un a une explication je suis preneur, là tout de suite je ne vois pas.
...
Peut-être que le gong ne peut que sonner, et du coup je suis déçu qu'il y ait si peu d'informations ? L'information importante devrait être après le verbe ?
Je ne sais pas, mais ça m'avait frappé.
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- Leagend7381
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C'est vrai qu'un énorme pavé de discours est impensable (je pense à l'explication d'Alan) et les anglais n'hésitent pas à le briser en paragraphes, donc ce que tu fais est juste. Ça confond un peu trop narration et dialogue, visuellement, mais peu importe, au pire c'est une question de goûts.
Par contre, quand Alan liste le règlement des saraches, tu crées une liste. Cette présentation-là ne devrait pas exister. Quand on en fait une, on mime un document qui existerait sous les yeux du lecteur : ici il n'y a pas de document, juste de la parole.
Oui, je sait, mais j'avais vut sur un livre de Raymond E. Feist, qu'il uttilisait les parenthèses pour insérer une action au milieu d'un discours, et qu'il mettait ses gros pavés en paragraphe en uttilisant les guillemets
<<Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla
>> Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla Blablabla blablabla ... >>
Si vous voyez ce que je veut dire.
Mais vu que je n'avais pas trouvé le symbole...
Oups... Autant pour moi.Toi, tu utilises "frugal" pour désigner un repas au contraire riche et fourni. "Frugal" veut dire qu'il n'y a rien.
Tu m'avais demandé pour la magie, s'il fallait faire simple ou tout expliquer : après ce qu'a dit Alan, je dirais : fais encore plus simple.
En fait, c'est après avoir écrit ça que j'ai eut un doute. Donc j'allège.
Je vais poster le plan du texte, je déconseille à ceux qui me lisent sans commenter (si il y en à ) de ne pas le lire pour ne pas tout connaître de l'histoire d'avance.
Et j'ai fait les modifications nécessaires:
Le repas fut copieux et délicieux. Les mets allant du Zaar, un zèbre des neiges dont la chair, particulièrement dure était difficile à cuisiner, au colotoch, un grand oiseau comparable aux oies des royaumes au climat plus doux.
C'est alors qu'un gong au son cristallin sonna et résonna longtemps dans la ville, la tirant de ses pensées.
Alors que la femme finissait son discours, la ville entière avait fini de se rassembler. Quelques dix milles hommes, femmes et enfants se tenaient là, au centre de l'énorme place ronde bordée des murs qui entouraient le palais, témoins de la guerre qui avait frappée le Royaume des Douzes, des guerres infinies.
"Maintenant que nous y voyons plus clair, je me dois de vous prévenir de certaines choses concernant votre, peut être, future admission au Palais de Givre. Dix règles devront impérativement être suivies. Suite à l'énonciation de celles-ci, vous pourrez, si vous le désirez, sortir de cette pièce et oublier pour toujours l'idée de nous rejoindre. Donc, ces règles sont, commença le sarache d'une voix forte afin de bien se faire comprendre malgré les clameurs du marché qui provenaient de l’extérieur.
Pas de visites hors des jours de Sara.
Vous ne sortirez pas du palais avant d'avoir passé cinq ans de formation.
Vous devrez vous consacrer, chaque jours, aux rites liés à la déesse Sara.
Vous n'userez pas de magies sans l'ordre de vos maîtres si vous n'êtes pas dans une salle prévue à cet effet. Trois infractions à cette règle sont punissables de mort. (un léger frisson parcourut chaqun des auditeurs.
Vous devrez consacrer neuf heures par jour, au minimum, à vos études. Et les rites voués à la déesse Sara ne font pas partie de vos études.
Vous devrez obéir à chaque ordres de vos maîtres, dans et hors de vos heures d'études.
Vous ne devrez pas détériorer le moindre matériel mis à votre disposition. Enfreindre cette règle est une faute grave, le matériel étant transféré de générations en générations depuis des millénaires.
Pas d’effusions amoureuses au sein du palais et de l'ordre lui même vous renoncerez à mari, femme et enfants.
Pas de vol, sous peine de mort.
Pas de violence entre les membres de l'ordre, sous peine d'un mois de cachot.
Sachez que nul personne n’a encore violé ces règles, et que nous tenons tous à ce que nul ne les viole."
Comme je le disait, ce qui s'est produit est assez complexe, mais je vais vous en expliquer les grandes lignes. Vous avez fait de la magie. Mais cela vous vous en doutez peut être, après tout, c'est la seul explication probable. Alors, vous me direz, oui, mais pourquoi je ne m'en souviens pas? En gros, c'est du au fait que vous n'étiez pas préparés. Je sait, c'est ce que l'on dit dans toutes les histoires que l'on lit aux enfants, mais je suis obligé de faire simple pour l'instant.
Vos émotions, le stress, la peur, la colère et la tristesse ont étés tellement puissantes que vous avec libérés de la magie. Celle-ci à refroidit l'air autour de l'ours, le gelant sur place, et humidité à formée de la glace dure qui s'est déposée sur le sol et agglomérée avec le reste des flocons, formant cette épaisse couche de glace.
à ce moment, vous avez eut tellement mal que vous êtes entrées dans un profond coma pendant quelques minutes, créant ce vide dans vos souvenirs. Si vous le souhaitez, je peut vous le rendre, mais je vous le déconseille, car c'est un souvenir choquant et douloureux."
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Et je recommence...
La mise en place est un peut longue selon moi. Je vais enlever quelques chapitres et décaler l'apparition d'Ildia de façon à mettre un grand coup de suspense.
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- Leagend7381
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Nouvelle histoire:
Introduction :
Ce fut une époque choquante, douloureuse, opposant de sinistres créatures venue de la mer, les Nalhams, au royaume des hommes, alors encore uni. Mais la défaites des Nalham, maintenant devenue une légende, ne signa pas l'arrêt des combats. A là mort du rois, douze monarques, prétendants au trône, s’entre-déchirèrent pour la couronne, formant deux alliances : Les Baniens et les Caniens. Mais cette lute pour le pouvoir ne les mena qu'a la dissolution du royaume unique, formant la Terre des Douze, la terre des douze royaumes.
Cette époque est maintenant enfouie, mais elle est proche de reparaître, et cela signera sûrement la fin de la vie des hommes.
Des hommes et femmes vont se lever, de le grès ou par nécessité, combattant contre, ou pour, l'ennemi en marche, dans une lute qui semble désespérée. Traîtrise et complot redevienne les maîtres mots, et derrière chaque visage, peut se cacher le mal. Call, adolescent de quinze ans, emmené malgré lui dans la quête périlleuse doit lutter contre ce pouvoir. Mais y parviendra-il ?
Chapitre 1: les armées d'or
C'était dans un de ses petits villages agricoles que Call rêvassait, mâchouillant une brindille d’herbe qui dépassait de sa bouche en un long trait vert. Il regardait au loin, dans le vide, s'évadant dans ses pensées. Il rêvait qu'il était chevalier combattant dans les formidables forces du Lothélarien après que la paix aie été restaurée entre les deux peuples. Mais malheureusement, ce n'était pas le cas.
Brodercast avait été une colonie du royaume aux armées d'or, autrefois, mais une guerre d'indépendance avait éclatée entre les deux peuples, une guerre que les terres Borreriennes, comme on appelait les terres du Royaume de Brodercast, n'auraient gagné sans l'aide précieuse du royaume d'Urur qui se dressait au sud de ces dernières. Suite à se conflit, le Lothélarien n'avait cessé de harceler les Boreriens en de petites attaques.
Mais pour Call, les rivalités ne signifiaient rien. Il trouvait que les armées d'or étaient tout ce qu'il y avait de plus beau dans ce monde, des armées aux armures éblouissantes et scintillantes au soleil et dont le courage était sans limite. Il les avait déjà vu lors d'une tentative du royaume de parlementer avec leur anciens colonisateurs. Et depuis ce jour, il rêvait de pouvoir les rejoindre, et que la paix soit signée entre les deux peuples.
« Call ? Call ? »
Le garçon se releva et se dirigea vers la voix.
« Oui, oui j'arrive, fit il d'un ton excédé comme les appels continuaient »
Il arriva enfin devant sa mère qui l'attendait dans la cuisine.
« Tien, sort moi des pots pour la confiture. Puis vas voir si le linge est sec. Et vérifie qu'il ne pleuve pas de temps en temps si non il ne vas jamais sécher. Et vas t'occuper des chevaux, ils en ont besoin, et puis vas aussi voir ton père, il te cherchait, ha oui, j'oubliais, tu ira me chercher de l'eau à la fontaine. Et au passage tu préviendra le charron que la roue de la charrette à encore cassée et qu'il nous en faudra une neuve. Et... »
Call laissa sa mère dicter le reste des tâches qu'il devrait effectuer d'une oreille distraite : dehors, les enfants accouraient autour d'un vieillard qui semblait faire quelques tours de magie. Il sortit après avoir assuré à sa mère qu'il avait tout compris et sortit distraitement voir le gang homme encapuchonné.
« Et mes pots de confiture !, rappela sa mère. »
Mais Call n'écoutait plus et elle dut se contenter de le faire elle même en soupirant.
Le vieillard dont les fines moustaches grises fessaient des boucles se tenait debout devant la foule en émoi qui poussait des cris de surprise lorsqu'il faisait sortir une colombe de nul part ou lorsqu'il faisait apparaître une fausse pièce à une oreille. Puis au bout de quelques autres tour, il s'écria.
« Bien, maintenant je vais appeler une personne au hasard. Toi, le garçon la bas, oui toi avec les yeux verts et les cheveux brun, oui oui oui, approche. Voilà !
Mesdames et messieurs je vous présente le garçon qui à eut le courage de monter sur scène et qui s'appelle, attendez. Hm. A, R, T, H, U, R, Arthur, c'est ça ? Oui c'est ça, enchaîna il sans laisser au garçon le temps de répondre.
Bien, voilà. Viens, viens vers moi, la, sur lle cercle rouge, voilà. Maintenant, ferme les yeux, vas y, n'aie pas peur, voilà.
Bon , pense à un nombre, oui, entre un et cent, c'est bon ?
-Oui, fit faiblement la voix inquiète. Oui c'est bon.
-Bien ! S'exclama le magicien. Ne me dit rien, c'est, c'est le... trois cent vingt-neuf. Ce n'est pas entre un et cent monsieur, fit il d'un faux air de reproche. Du moins est-ce cela ?
-Oui, fit le garçon étonné.
-Bien, merci de ta coopération. Et si vous me le permettez, maintenant, je vais passer le chapeau. »
Et sur ce, il descendit de l'estrade, un grand chapeau gris à la main, récoltant les quelques piécettes que les spectateurs leur donnait. Puis il salua longuement l'assistance et retourna dans la petite calèche délabrée qui l'attendait au bord de la route.
La foule se dispersa et Call entreprit de se remémorer les tâches que lui avait imposé sa mère. Il décida de commencer par les chevaux et se dit qu'il finirait par son père, qui devait sûrement avoir besoin d'aide dans les champs, lorsque l'air serait plus frais. La journée passa vite et bientôt, il se retrouva dans son lit à rêvasser, s’imaginant sur un grand cheval, revêtu d'une brillante armure aux éclats d'or, flamboyant la la bataille contre les créature du mal.
Le lendemain fut toute une aventure, les moissons n'étaient pas finies et le ciel se fessait menaçant, et Call en rentra épuisé et alla se coucher sans même prendre le dîner. Le sûre lendemain passa tout aussi vite, de même qu'une longue période, jusqu'au jour ou vînt le jour des jeux.
Le jour des jeux était un jour de détente et d’amusement, qui devait son nom au fait que diverses épreuves étaient pratiquées, certaines par équipes, d'autres seul. C'était une grande journée de divertissement où apparaissait même, chose rare, le roi Orir, dirigeant des Terres Boreriennes qui était habituellement débordé par la lourde tâche de diriger le pays.
Les jeux se déroulaient vers l'enceinte de la ville dans une grande plaine, et déjà un bon nombre de personnes avaient entamées la montée vers les portes de la cité. On aurait pût croire, de loin, une grande colonne de fourmis grimpant un immense rocher sculpté, car Brodercast se dressait sur une immense et abrupte falaise où avait été taillé à la main un long chemin afin de permettre aux habitants d'éviter un détour qui leur aurait pris une journée.
Call était, du haut de ses quinze an, tout excité à participer aux jeux, car pour la première fois, il avait l'âge requis. Il prépara de quoi manger pour midi et monta sans même attendre ses parents.
Au bout d'une longue et fatigante heure de marche, il fut arrivé en haut.
Les hautes murailles de pierre se dressaient, imposantes, devant lui, ses lourdes portes ouvertes en grand, telle une bouche béante prête à se refermer, ce qui fit frissonner Call sans qu'il ne comprenne pourquoi. Au delà, une foule dense se formait au centre de la place circulaire pavée de blanc. Droit devant, les portes métalliques du palais, gradées par douze robustes gardes aux armures brillantes sur lequel le blason bleu de Bordercast, une tête de cerf au long bois, réfléchissait le soleil matinal, ajoutant du superbe au reste de la tenue.
Soudain, une trompette sonna et le portes du palais s'ouvrirent étonnement vite malgré leur imposante taille. Un héraut annonça l'arrivée du Rois et toute la foule, comme il en était de coutume, salua, le pouce plaqué contre la paume de la main. Orir sortit enfin, escorté d'un petit bataillon de soldats haut gradés portant leur médailles sur leur poitrine gauche. Ils traversèrent la haie d'honneur qu'avaient formés les soldats moindres et se dirigeaient vers le côté est de la ville, à l'endroit où se situait la grande plaine, dans le creux que formaient les montagnes plus hautes.
Le rois s'installa avec sa famille dans les fauteuils de velours que l'on avait disposé là la veille, et sa cour s'assit derrière lui. La foule elle, vint se disposer autours des barrière. On appela les volontaires de moins de dix sept ans et on forma des équipes selon la volontés des participants. Call se mit avec Dalwin, un jeune homme de son âge à la voix claire et douce, et avec Galdru, qui le dépassait d'un an, de deux têtes et d'une largeur d'épaules.
Ils durent se battre avec de longs bâtons, lutter, mesurer leur force, puis réussir des parcours d'obstacles le plus vite possible, puis vint l'épreuve du tir à l'arc, épreuve ou l'équipe était dissoute, les juges ne voyant pas une grande nécessite à ce que l'on soit trois pour bander un arc.
Ils s'avancèrent jusqu'au trait, plantèrent cinq flèches au sol, et attendirent le signal.
« Bandez les arcs !, tonna une voix qui semblait être celle d'un vétéran dont l'habitude de commander avait fait perdre toute patience.
Tirez ! »
La première volée partit en sifflant et les traits des concurrents vinrent se ficher dans leurs cibles peintes respectives. La moité, celle qui avait eut le moins bon score, fut éliminée. Call resta mais Galdru manqua totalement la cible et fut disqualifié. On recula la cible d'un pas et les archers firent de nouveau feu. Cette fois, Call toucha la cible à un pouce du milieu, et resta donc parmi les concurrents. La troisième volée fut catastrophique car les cibles commençaient à être bien éloignées, et plus de la moitié fut éliminée pour les avoir manquées. Call commença à glousser nerveusement, il s’étonnait lui même. La quatrième flèche lui demanda beaucoup de concentration, il banda, visa en prenant compte du vent qui commençait à se faire sentir, et tira. Il suivit le trait pendant un temps qui lui semblait infini, centimètres par centimètres, et celui-ci se ficha à cinq pouces du centres, un beau tir.
Enfin, le cinquième tir vint. Trois personne restaient, dont Call, debout, devant la ligne. La cible se fessait vraiment loin maintenant, et Call pensait ne pas pouvoir réussir. Il banda, inspira, expira, se détendit, ne pensa plus à rien pendant quelques secondes pour faire partir le stress, puis il leva l'arc et lâcha la corde. La flèche vola longtemps, suivant une trajectoire courbe. Call sourit, elle allait atteindre son but, elle allait se ficher au centre de la cible, c'était sur, il le sentait. Mais le destin en voulut autrement.
Une forme dorée, reflétant la lumière du jour, surgit soudain de derrière la cible, et prit le projectile en plein cœur. Un homme, un soldat à en juger l’épée qui pendait de son poignet, retenue par une lanière de cuir. Un soldat des armées d'or à l'armure étincelante qui n'avait pas put résister au projectile, un soldat du Lothélarien don la bannière rouge et or se dessinait clairement malgré la distance, un ennemi.
La foule fut prise d'un long moment de stupeur, de surprise et d'incompréhension, mais bientôt, les hurlements féroces des soldats résonnairent dans toute la plaine, et les armées du Lothélarien se déversèrent depuis les forêts. Heureusement, ils n'avaient pas de cavaleries, sans quoi ils auraient aisément fauchés la foule.
Soudainement, la foule reprit vie, criant, hurlant. Les enfants pleuraient et tout le monde se pressait vers la porte. Les gardes Borériens se mirent en arc de cercle autours des hommes, des femmes et des enfants affolés, se préparant à l'affrontement, et les archers firent feu. Une pluie noire commença à s'abattre sur les ennemis mais ne toucha pas son but : les troupes avançaient maintenant en rangs serrés et droits, boucliers levés pour parer la volée mortelle.
Tout le monde fut bientôt dans la citadelle, les gardes armèrent balistes et catapultes, et formèrent les rangs sur les créneaux. Du sable chauffait dans d'immenses marmites, prêts à se déverser en une pluie brûlante sur quiconque osait s’approcher de trop près. Un petit groupe de cavaliers fut rassemblé, envoyé appeler de l'aide dans le Royaume d'Urur, un voisin qui les avait déjà aidés par le passé, mais cela restait à un jour de chevauchée effrénée, et à cinq jours pour une grande armée, le temps de les préparer, les renforts n'arriveraient pas avant une bonne semaine.
Soudain, les Armées d'or s’arrêtèrent, plantant leurs lourds boucliers dans les sol afin de se protéger des tirs ennemis. Quelques commencements furent donnés et les bouts de longues échelles commençaient à paraître au devant des boucliers, puis les ennemis reprirent leur marche, lentement.
Les archers avaient cessés de tirer devant inutilité des flèches sur leurs lourds boucliers, mais les balistes et les catapultent offraient un feu nourri dévastateur. Mais ce n'était pas suffisant.
Bientôt, les Lothélariens furent au pied des murailles. Les premiers soldats posèrent les pieds des échelles et elle se redressèrent, frappant la paroi avec un son métallique tandis que des soldats armés de perches tentaient de les repousser. Alors, la bataille commença.
Call état maintenant dans l'enceinte intérieure de la ville. Il cherchait ses parents dans la confusion, la boule au ventre. Ce fut au bout d'une vingtaine de minutes que, dans la confusion totale, le visage inquiet de sa mère apparut. Il l'appela, lui fit signe, et il s’écartèrent un peut du reste des habitants.
« Où est Pa ?, demanda Call d'un ton moins calme qu'il ne l'aurait voulut. »
A ses mots, sa mère tomba en larmes.
« Ou est il Sillia ?, insista il en l'appelant par son prénom.
-Il..., sa voix tremblota, elle inspira bruyamment en s'essuyant les yeux, il à été emmené aux casernes par les soldats, il est partit se battre. »
La nouvelle laissa Call sans voix et luis coupa les jambe, au point qu'il faillit s’écrouler. Il se prit la tête entre les mains, s'essuya la sueur qui perlait sur son visage, et il releva la tête, les yeux humides.
Tout était allé si vite. Trop vite même. Mais il ne pouvait rien y faire. Il n'était que spectateur d'événement qui avait pris une grave tournure, et il se sentait inutile.
Soudain, il se releva comme ressuscité, et il partit sans laisser à sa mère le temps de protester. Il monta sur le haut des murailles, et vit les combats qui se déroulaient. Les premiers remparts avaient déjà étés atteins par les armées d'or, et les derniers Boreriens fuyaient vers la deuxième muraille. La ville semblait avoir été remplie d'une eau dorée qui brillait au soleil.
Il restait encore deux murs à passer pour les armées d'or, et elle seraient sur eux, et pour la première foi de sa vie, l'amour qu'il leur portait se transforma en haine.
Tout à coup, la voix d'un garde tonna derrière lui. Il n'en saisit aucun mot mais il comprit, aux grands geste qu'il fessait, qu'il devait rejoindre la foule. Il jeta un dernier regard aux combattants dont il ne devinait qu'avec peine les formes puis il se prépara à se retourner. Mais quelque chose retint son attention.
Une grande colonne de flammes s'éleva soudainement, formant rapidement une épaisse fumée noire, la seconde muraille avait volée en éclats, et les Boreriens tentaient de se replier du mieux qu'ils pouvaient. Puis un lourd grondement parvint à ses oreilles, tel un coup de tonner qui aurait frappé le sol à ses pieds.
Voyant la mer couleur or s'avancer, il s'en fut rejoindre les autres. Là, on les mena prestement dans les sous sols intérieur. On en ferma les portes après avoir allumé quelques torches, et la petite poignée de gardes se dressa devant l'entrée. Les couloirs étaient étroits et il ne pouvait y passe qu'une personne à la fois, ce qui représentait un grand avantage, mais Call douta que cela suffise.
De longues minutes passèrent, puis peut être des heures, avant que l'on ne se mette à cogner brutalement contre les portes.
« Ouvrez ! Laisser entrer les Armées d'or, criait-on. Vous ne pouvez plus vous échapper, tout vos hommes ont étés capturés ou défaits. »
Call trembla à la dernière phrase, et surtout, au ou défaits, une façon de dire ou morts.
Les gardes finirent par abandonner leur poste et par ouvrir à contre cœur. De toute façon, ils n'avaient plus aucun espoir de victoire.
A peine les gonds furent tirés que l'on saisit les soldats sans ménagement pour les désarmer puis on fit sortir le reste du peuple. Ils durent se réunir au devant du palais royal d’où sortaient des cris de rage.
Le rois Orir sortit en se débattant, fermement tenu par deux soldats.
« Lâchez moi, hurlait-il, laissez moi donc sortir avec un peut de dignité. »
On le lâcha mais les fantassins gardèrent la main sur leur épée, prêt a bondir. Alors, entouré d'un grand nombre de gardes, une personne vêtue de riches autours traversa la foule.
« Ho, Orir, fit il avec la voix d'une mère qui console son bébé d'un simple bobo. Tu m'a l'air énervé aujourd'hui, dis moi ce qui te tracasse tant.
-Tais toi, hurla-il, remballe ta sale langue entre tes mâchoires édentées.
-Mais, mon bon vieil ami, pourquoi me parle tu ainsi ? Est tu fâché contre moi ? Regarde, je t'offre le droit de baiser mes bagues, viens. »
Orir s'approcha, il se tint devant le poing tendu du bourge et cracha dessus, puis il se releva.
« Voilà, fit il en se courbant tel un clown après son numéro, sa majesté Azus est elle servie ?
-Quel dommage de gâcher de si belle bagues, répondit Azus, sifflant de colère, les voilà souillées de votre salive fétide. Je doute que mes serviteurs arrivent à rattraper cela. Mauvais, fit il d'un ton méprisant. Allez donc croupir au cachot, et regardez la puissance du Lothélarien s'étendre pour nettoyer les villes terres Borériennes puisque vous dédaignez jouir de mon hospitalité.
-Hospitalité, répéta Orir, dois-je te rappeler que ce sont mes terres ici ?
-Orir, je suis tout à fait d'accord avec ce que vous dites, répliqua il comme s'il ne fessait qu'acquiescer à quelque chose qu'il n'avait pas écouté. Mais ayez pitiez de moi, fermez donc votre grande bouche, Orir, elle repends une odeur insupportable. Emmenez le !, cria il à l'intention des gardes.
Et vous !, s'écria le monarque en se retournât vers la foule qui n'avait pas manqué une phrase de ce qui avait été dit, prêtez serment à votre nouveau roi, agenouillez vous ! »
Hésitants, l'assemblée se mit à genoux, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une personne debout.
« Vous, cria Azus, pourquoi ne voulez vous pas prêter serment ? Souhaitez vous donc la mort.
-Je préfère mourir plutôt que servir le Lothélarien. J'ai déjà prêté serment à un roi, et il se trouve qu'il croupit injustement dans les cachots de sa propre cité.
-Alors allez le rejoindre, gronda Azus. »
Les gardes saisirent le vieil homme et l’emmenèrent en direction des geôles. Lorsqu'il eut disparut, le rois s'adressa au peuple.
« Et maintenant, je vais énoncer les interdictions auquel vous serez soumis. Interdiction de sortir de la cité sans un document certifiant votre droit. Interdiction de porter une arme. Interdiction de discuter, de comploter, et de tenter de nuire au nouveau régime. Interdiction de... »
La liste fut longue, et lorsque ce fut fini, une voix s'éleva.
« Et pour ceux qui vivent à l’extérieur des murs, ont ils le droit de quitter la cité.
-Il me semble avoir été clair là dessus, personne ne sort sans autorisation. »
Ce fut ainsi que commença le cauchemar, un cauchemar qui devait ne pas s'arrêter.
Rapidement, les réserves avaient commencés à s'épuiser, et il n'y avait plus eut assez de nourriture pour tout le monde. Call avait parcourut la ville dont les ruelle étaient bordées de mendiants et de cadavres d'hommes femmes et enfants laissés là, morts de faim ou de froid, pendant de longs moments, tentant d'être embauché à la journée pour un travail quelconque, mais il n'en avait pas trouvé.
Les jours étaient passés, longs, et Call avait maigri de plus en plus. Il n'avait pas retrouvé sa mère de puis cinq jour et s'en inquiétait. En fait, c'était depuis que l'un des gardes leur avait annoncé que Gagnard, son père, n'avait pas survécu au combat. Cela avait été dur pour Call, et il ne réussissait toujours pas à s'en remettre.
Puis les mois s'étaient écoulés, longs, chaque jours étant une épreuve nouvelle, et l'appel de son ventre commençait à se faire constant, mais il n’avait réussi à se nourrir que de quelques fruits volés.
Il repensait aux somptueux banquets des jours des jeux avec envie. Pas les derniers bien sûr, ceux qui s'étaient déroulés avant tout cela.
Il était dans la rue marchande lorsque l'appel de son ventre se fit de nouveau sentir. Il s'approcha d'un étal, marchant comme s'il était pressé, et chipa une petite pomme. Mais cette fois, un cri s'éleva.
Il partit en courant pour échapper aux gardes ameutés par les cris d'indignation, mais ce fut trop tard. Derrières lui, cinq hommes vêtus d’armure d'or s’élançaient à sa poursuite, courant rapidement malgré leur lourd attirail.
Call crût à un moment les avoir semer, mais comme il se retournait pour voir ses poursuivant le chercher du regard, il s’étala contre un étal, renversant son maigre contenu sur le sol, ce qui ne manqua pas d'attirer l'attention. Il fut saisit brutalement par les bras, relevé, puis amené sur la place aux hérauts, où l'on donnait habituellement
au peuple des nouvelles de l’extérieur du pays, mais là, ce fut un tout autre discours.
« Approchez, approchez, criait-on, venez voir ce qui se passe lorsqu'on vole les biens à autrui, venez voir. »
Le soldat des armées d'or posa la main de Call sur une table de pierre, et lorsqu'une foule assez nombreuse de curieux fut rassemblée, il dégaina son épée, s’apprêtant à l’abattre sur le poignet du jeune homme.
« Attendez, cria un vieillard qui s’avança au devant de la foule. Attendez, je veut ce garçon, et en bon état. En échange de ses services je réparerai les dégâts qu'il à causé et je dédommagerais le vendeur, mais laissez le moi. Et je vous offre deux cent pièces d'argent, continua-il comme le soldat hésitait. Ces paroles furent celles qui le décidèrent, et il se fit remettre une grande bourse qui devait servir à réparer les dommages et à payer le garde. Puis il relâcha le garçon non sans brusquerie, en le poussant vers le vieillard.
« Et je ne t'y reprendrais plus, prévint il. »
Call, déjà étonné, fut encore plus surpris de se retrouver devant un grand homme plutôt maigre à la fine moustache grise. Un homme qui lui rappelait un certain magicien, qu'il avait aperçut devant chez lui une journée, il y avait des mois de cela.
« C'est lui même, fit le vieil homme, devinant ses pensées. Et je me doute que vous vous demandez pourquoi, et comment, mais cela, je vous y répondrait plus tard, lorsque nous serons sortis de toutes ces oreilles indiscrètes.Venez donc avec moi, nous allons dîner. »
Ce mot frappa Call comme un coup de poing. Dîner. Un bien étrange mot. Un mot qu'il n'avait pas connu depuis longtemps, un mot qui le poussa à oublier toute méfiance. Dîner ! Il se voyait déjà devant une grande table garnie en train de manger de succulents mets. Dîner...
Ils arrivèrent bientôt devant la porte d'une petite maison discrète dont la façade de terre avait apparemment souffert des intempéries.
La porte s'ouvrit en grinçant légèrement et une petite pièce somptueusement décorée apparut. Call fut invité à s’asseoir sur un fauteuil dont le confort dépassait tout ce qu'il avait connu depuis quelques mois, puis à parler de ce qu'il avait fait pendant ces longs mois.
Il en commença le récit, bref et résumé, mais le vieil homme s’intéressait grandement au petits détail, qui paraissaient de moindre importance, à qui as tu parlé ? Qui à tu connu, vu aimé, détesté ?, en fait, il semblait s’intéresser grandement aux personnes avec qui il avait eut des liens quelconques.
Lorsque ce fut fini, il sembla penser pendant longtemps. Mais bientôt, le gargouillement du ventre de Call le tira de sa rêverie.
« Ho mais c'est vrais, tu dois avoir faim. Que suis-je bête pour te laisser là, planté à côté d'une table garnie et affamé à te torturer avec mes questions, viens.
-Non non, ce n'est pas grave, je n'ai pas aussi faim que...,fit il poliment, soudainement coupé par un autre gargouillis. Enfin, si, un peut tout de même. »
Lorsqu'une assiette garnie fumante fut posée devant lui, il ne se fit pas prier, mais il mangea moi que ce à quoi il s'attendait, son estomac s'étant habitués à de frugaux repas.
Lorsqu'il fut rassasié et que sa soif fut étanchée, le vieillard reprit la parole.
« Bien, hm, maintenant, tu dois être curieux le pourquoi du comment de la chose, et je vais y répondre.
Voilà, c'est une assez longue histoire. Très longue m^me, mais je vais vous la résumer du mieux que je puis.
C'était un doux matin d'octobre, ce qui n'était pas commun à cette période glaciale dans les montagnes de Brodercast. Je me promenait dans les hauteurs où je vivait, au nord de la ville, vers la mer. Il était alors midi et je décidait de rentrer car j'avais oubliée ma musette que j'avais préalablement remplie de vivres prévues pour cette promenade, mais ce fut une bonne chose, car si non, la vie aurait prit un tour tout à fait différent.
Vois tu, en rentrant, je passait par hasard à côté de la Mailla, une petite rivière tellement perdue que les cartographes n'ont pas prit la peine de la dessiner. J’étais à quelques pas du bord lorsque je vit un enfant de six sept ans retenu par une pierre dans le courant ! J’eus peur qu'il ne soit noyé, mais lorsque je l'eus sortit, je vit avec soulagement qu'il respirait. En fait, il n'avait miraculeusement eut que quelques bleus qu'il avait dut se faire en tapant sur les rochers.
Alors je l'ai prit et je l'ais ramené chez moi où je l'ai posé dans mon lit, en attendant patiemment qu'il se réveille. Cela prit plusieurs heures. J'étais alors dehors, dans en train de soigner les quelques légumes de mon jardin que la grèle avait laissée sauve lorsque je vit par la fenêtre qu'il s'éveillait. Je me pressait alors vers la cuisine, lui prit un morceau de pain de fromage, un pichet d'eau et j'entrais dans la chambre.
Celui-ci se mit à hurler au moment ou j’entrais. « Partez, partez, laissez moi tranquille. Je vous hais, je vous hais » qu'il disait. Alors je n'ai pas insisté, j'ai posé le plateau sur le sol et je suis retourné dehors. Il lui à fallu longtemps pour me faire confiance, et encore plus longtemps pour qu'il me raconte son histoire, que je ne te ferait connaître qu'avec sa permission.
Mais voilà, il y a quatre ans, une nuit, il s'est mi soudainement à trembler. Il disait qu'elle allait venir, qu'elle allait le chercher pour le tuer, et qu'il devait fuir. Connaissant son histoire, je l'ai prit au sérieux et nous sommes sortis par la porte arrière et nous nous sommes cachés à une bonne distance de là, dans les bois. Et effectivement, un peut plus tard, elle est apparue. Une grande ombre dans un manteau sombre comme la nuit. Elle est entrée par la porte de devant et a fouillée de fond en comble la maison puis et ressortie une heure après. Après cela, nous avons fait no s bagages et nous sommes partis sur les routes, moi en tant que magicien itinérant et lui en tant qu'assistant. Jusqu'au jour où nous somme retournés dans les vallons de Brodercast et où nous t'avons vus. Je t'avais longuement regardé, je t'aurais bien pris sur scène mais cela aurais été dangereux. Tu est son portrait craché Call, et tu cours donc le même danger que lui. Je pense qu'il te faut fuir. »
Call resta longtemps enfoui dans ses pensées, puis il finit par relever la tête et par dire :
« Et ce garçon, où est il ?
-Là répondit une voix derrière lui »
Call se retourna vivement, surprit, et un garçon de son âge, de sa taille, avec les mêmes cheveux bruns et les mêmes yeux verts sortit de l'ombre.
« Je m'appelle Narameth, fit il simplement. »
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La nuit se fit soudain plus oppressante. Le froid, plus glacial. La peur plus aigüe. Des langues de brume vinrent lécher le garçon, tel des serpent, semblant être doté d'une vie, d'une vie froide et morne, tell un être fantomatique appelé par sa maitresse, semblant gémir plaintivement lorsqu'ils se glissaient derrière son oreille, le vent sifflait sans discontinuer.
Elle approchait, lentement, semblant savourer la victoire, la main tendue vers le garçon.
L'enfant la fixait, une expression de terreur figée sur le visage. Mais dans un dernier acte désespéré il fit volte face et plongea.
L'ombre s'avança, découvrant un immense gouffre ou se déversait un torrent rugissant. L'enfant lui avait échappé. Elle poussa un hurlement de rage, qui se mua en un sifflement insupportable. Celui-ci partit se briser dans le gouffre pour s'y répercuter rageusement. Elle se retourna brusquement dans un claquement de cape, et disparut dans les ténèbres de la nuit.
Un soleil orangé se levait depuis les Collines Embrumées, projetant sa douce lumière sur Brodercast, illuminant la ville de milles feux, et lui donnant une belle teinte dorée. Quelques minutes plus tard, les vallons, cachés par le grand mont ou se situait la ville, eurent enfin le droit à la chaude lueur matinale. Les cloches sonnèrent les premières heures du jour, appelant les habitants à leurs tâches quotidiennes. Vus de la ville, les villages s'étendaient en de petites tâches éparses, se démarquant aisément de la mer dorée des champs de blé.
A l'est, venant des Collines, de longues langues grises venaient plonger les habitants dans l'épais brouillard habituel, qui ne durait que quelques heures. Plus au nord, dans un petit village situé à la lisière d'une magnifique forêt aux arbres centenaires ou chantaient des myriades d'oiseau multicolores, Call s’éveillait.
C'était un garçon aux cheveux bruns et aux yeux verts. Il n'était pas très grand pour son âge, comme son père lorsqu'il avait quinze ans, mais il restait tout de même dans une moyenne acceptable.
Call se leva, révélant la cicatrice qu'il avait au pied, souvenir d'une faux aiguisée qui trainait sur le sol, et enfila ses pantoufles de tissu pour sortit de sa chambre et aller s’installer dans la cuisine. Sa mère préparait de la confiture avec les fruit qui avaient commencés à ternir tandis que son père, comme à son habitude, insultait ses outils de tout les noms en jetant rageusement son ouvrage dans une caisse ou reposaient déjà une dizaine d'autres.
Apercevant son fils, le layetier lâcha brièvement ses coffrets en bois pour lui adresser un petit salut, puis il retourna à ses occupations.
Call adressa un bref bonjour à ses parents, encore perdu dans les brumes de son sommeil puis se fit une énorme tartine avec de la confiture encore chaude. Soudain, à l’extérieur, un cor sonna. Call goba le reste de sa tartine, enfila ses bottes de cuir et fila Dehors à toute allure.
C'était le jour des jeux. Cette cérémonie, qui se répétait tout les ans, était obligatoire à partir de quatorze ans. Elle comportait plusieurs épreuves, chacune en lien avec l'un des métiers communs à la région. Autour, les artisans regardaient attentivement les jeunes hommes pour ensuite se les disputer aux enchères afin de les avoir comme apprentis. Les garçons recevaient un quart du prix auquel ils avaient étés vendus, la famille un autre, et le reste revenait à la seigneurie. Dans les royaumes voisins, le fait d’acheter des apprentis aux enchères semblait étrange, mais ici, cela était tout à fait commun.
Les trompettistes firent vibrer leurs instruments pour ouvrir les concours. Les jeunes hommes s'avancèrent pour s'aligner devant une longue marque blanche, puis un héraut clama:
"Oyez! Oyez! Que sa seigneurie Orir s'avance."
Les trompètes sonnèrent de nouveau puis un homme aux larges épaules se démarqua de sa garde, sa famille derrière lui, pour aller s'installer aux premières places des tribunes. Puis les artisans furent appelés, par ordre de renommée, et s'installèrent, les plus connus aux premières loges, et les autres remplissant les fonds en tentant d'avoir une assez bonne vue sur le terrain. Puis le héraut clama:
"Que les jeunes hommes souhaitant effectuer l'épreuve des bûcherons s'avancent."
Les concernés s'avancèrent d'un pas, on leur confia une hache, et ils durent abattre une dizaine de piliers le plus rapidement possible. Puis ils réintégrèrent leurs rangs, trempés de sueur.
Puis ce fut au tour des futurs musiciens, qui émurent la foule de leurs chansons mélancoliques ou qui l’égayèrent avec leurs chants de fêtes. Ensuite vinrent les futurs soldats, effectuant des combats de lutte et d'escrime, puis vint le tour des apprentis chasseurs.
Le cœur de Call se serra, et il s'avança à l'appel:
"Que les jeunes hommes souhaitant effectuer l'épreuve de chasse s'avancent."
Call s'avança, ainsi que trois autres garçons. On leur donna chacun un arc et on attendis.
Soudain, une volée d'oiseaux s'envola. Call fut d'abord surpris mais, rapidement, il comprit. Il banda son arc, visa, et tir dans la masse. Un oiseau tomba, raide mort. Il lâcha une seconde flèche mais les bêtes étaient déjà trop loin . Call vit les visages dépités de ceux qui n'avaient pas étés assez réactifs, puis il dût regagner le rang.
Passèrent ensuite
Lorsque ce fut enfin fini, le héraut appela aux enchères. Les futurs apprentis furent appelés par ordre alphabétique, et des voix proposant des prix s'élevèrent. Call n'attendit pas très longtemps avant que résonne l'appel.
"Bréver Call est appelé à rejoindre la salle des enchères."
Il entra dans la petite pièce à la chaleur étouffante, du au nombre de personnes qui s'y trouvait.
Les prix s'élevèrent rapidement, et Call en fut surpris. Il n'avait pourtant pas été le meilleur lors de l’épreuve. Mais bon après tout, ils avaient peut être un grand besoin d'avoir un apprentis. Les voix tonnèrent.
"Cent
-Cent cinquante
-Deux cent
-Cinq cent, rugit une personne. Et j'en ajouterais mille de plus si il le faut."
Toutes le voix se turent, interloquées, et tous se retournèrent vers la provenance de ce cri.
"Bien, fit le commissaire-priseur, une fois, deux fois, trois fois. Adjugé vendu! Jhon Burton est appelé à rejoindre la salle des enchères."
Call partit avec son maître. Puis, a peine furent ils sortit, il exprima son étonnement.
"Vous étiez prêts à payer mille cinq cent?"
Gard émit un petit rire, et se retourna vers son nouvel apprentis. Puis il lui dit de sa voix grave:
"Ho non, cinq cent est le maximum que j'aurais payé. Mais bon, un tel prix décourage les autres de surenchérir non?"
Call sourit, dévisageant le chasseur. Il était tout en finesse, presque frêle, mais malgré son physique fragile, il dégageait une étonnante assurance. Ses cheveux bruns sombres qui lui tombaient jusqu'aux épaules se confondaient avec ses yeux marrons.
Le chasseur le mena chez lui, et il entreprit de lui faire part de l'organisation de son apprentissage derrière un bon repas, ou la viande était le principal aliment. De la viande qui, disait il, avait chassé la veille.
Lorsque ce fut fini, il lui apprit les bases du métier, les animaux qui peuplaient la forêt ainsi que quelques techniques de chasse. Puis il congédia le jeune homme, qui put enfin rentrer conter les évènements de la journée à ses parents.
Chapitre 2:
Ildia était assise à même le sol dans une petite hutte de peau de bêtes ou crépitait un feu qui répandait une agréable chaleur. Elle regardait au dehors, ou se couchait un magnifique soleil doré dont les reflets orangés coloraient les montagnes, à l'est, et se reflétait sur le sol de glace dure. Derrière elle, ses parents enterraient les grands morceaux de viande de buffle sous la neige afin de pouvoir les conserver, en gardant une partie pour le souper. La chasse avait été bonne aujourd'hui. Il allait leur permettre leur premier vrais repas depuis une semaine, et allait constituer une réserve de nourriture suffisante pour les dix jours qui les séparaient encore du village.
"Ildia, appela sa mère, fait nous un peut d'eau s'il te plaît."
La jeune fille de quinze ans s’exécuta. Elle ouvrit un pan de la hutte et frissonna au contact du vent glacé qui lui foutait le visage. Elle rempli un seau de neige et le ramena à l’intérieur pour le mettre sur le feu. Ici, la neige devait être bouillie pour prévenir des maladies avant de pouvoir être utilisée comme eau potable. Puis elle retourna devant le brasier rouge crépitant pour réchauffer son corps frissonnant, glacé en quelques minutes par le froid nocturne extérieur.
Le jour, les collines bleues n'étaient pas trop froides, agréables même. Mais la nuit, on ne pouvait pas tenir plus de dix minutes sans sombrer dans le sommeil éternel qui avait déjà prit tant de vies parmi des voyageurs inexpérimentés s'essayant en ces lieux.
Le bouillonnement de l'eau fit sortir la fille de sa rêverie. Elle saisit le seau par la hanse, se protégeant les mains en les recouvrant de ses manches, puis l'enfonça dans la neige extérieure pour le refroidir. Elle attendit une minute, cassa un petit stalactite qui pendait du toit de la hutte et le mit dans le seau. Celui-ci ne fondit pas, signe que l'eau n'était plus brûlante, et la fille en but une grande gorgée. Puis elle remplit les gourdes du précieux liquide.
L'eau potable était vitale dans cette partie des terres de givre. Manger de la neige refroidissait trop le corps, et pouvait donner le bleu mort, une maladie fréquente dans les environs, qui devait son nom au fait que les malheureux atteins devenaient bleus, d'abord aux doigts, puis lentement, dans le corps tout entier. Lorsque le cœur était atteint - ce qui pouvait durer des jours - il s’arrêtait à jamais de battre.
Puis Ildia fut appelée à manger un copieux repas chaud qui lui fit le plus grand bien et alla se coucher, emmitouflée dans d'épaisses couvertures, pour s'endormir rapidement.
La nuit passa. Puis les premières lueurs du jour filtrèrent à travers les quelques trous qui parsemaient la hutte, réveillant les deux parents. Ceux-ci sortirent en roulant le pan de cuir qui servait de porte admirer le lever du soleil. Sa douce lueur, lentement, se glissa à l'intérieur de l'habitat pour révéler le visage de la jeune femme. Elle était belle. Ses cheveux bruns aux reflets blonds, son visage fin sans être frêle et ses yeux bleus qui papillonnèrent un instant avant de s'ouvrir complètement. Le froid commençait déjà à s'estomper, fondant la glace en surface et formant de grandes plaques glissantes et dangereuses. Ildia se leva, enfila ses chaussures cloutées aux semelles afin d'adhérer au sol et sortit rejoindre ses parents.Son père se retourna et lui sourit. Il pointa du doigt l’horizon, désignant une multitude de colonnes de fumée qui s'élevaient paisiblement au loin.
"Tu as vu?, demanda il de sa voix chaude.
-Oui, répondit Ildia, ce sont les fumées de la ville, ajouta elle avec un large sourire."
Il ne leur restait plus qu'une centaine de kilomètres. A vingt par jour, ce ne serait plus trop long, et les prévisions de dix jours de la veille ne se réduisaient plus qu'a cinq ou six, selon le temps qu'il ferait. Ils entreprirent de démonter la hutte et la chargèrent sur un grand chariot, tiré par des chiens. Puis Ildia et sa mère montèrent sur le traîneau de bois qui les attendait tandis que son père grimpa sur celui qui charriait la hutte, dont le socle était monté sur de grandes lattes de bois.
"Hue!"
Les chiens partirent dans un trot rapide. Le paysage était monotone, donnant aux voyageurs la désagréable impression de ne pas avancer, mais au bout du troisième jour, ceux-ci purent voir les grandes colonnes grises qu'émmétaient les feux du village s'avancer distinctement au fil des heures. Le soir, ils devaient s'arrêter une heure avant la nuit afin de monter la hutte et d’abriter le chiens après les avoir nourrit. Mais le matin, plus frais, les voyageurs ne mettaient qu'un quart d'heure à se préparer avant de filer sur les glaces.
Ce fut le quatrième jour que le malheur arriva. Tout semblait aller pour le mieux. La hutte était montée, et ses occupants se réchauffaient autour du feu après une longue journée de traineau. Ils avaient rencontrés un groupe de nomades avec qui ils avaient échangés quelques babioles sans importance, puis avaient continués leur route, passant dans le Val de Khor, ce qui avait épuisé les chiens.
Ils discutaient paisiblement du voyage qu'ils devraient effectuer le lendemain. Une rude traversée les attendait.
Soudain, un rugissement rageur, aussitôt suivi des jappements affolés des chiens secoua le petit groupe. Dehors, c'était la pagaille. Cinq husky gisaient déjà sur le sol. L'ours se battait furieusement, malgré les nombreuses blessures que lui avaient infligés les chiens.
Ildia fut brusquement poussée à l'intérieur de la tente par son père qui avançait, lance en main. Elle ne vit rien de la scène qui suivit, peut être fus-ce préférable, mais elle les entendis clairement, les hurlements de rage, de douleur, et enfin d'agonie de ses parents. Elle se blottit dans un recoin de la tente, les mains plaquées sur les oreilles, mais cela ne changeait rien.
Enfin, les cris cessèrent, ses parents étaient morts. L'ours l'avait il oubliée? Allait il revenir la chercher? Où était il en train de se nourrir de la chair encore chaude de... Ildia se força à chasser cette image de la tête, cette insupportable image, mais tellement réelle. Soudain, un pan de la hutte se déchira. Non, il ne l'avait pas oubliée.
Ildia se releva brusquement en hurlant. La bête approchait lentement, semblant se délecter de la frayeur de sa proie. Ses pattes, couvertes de sang, laissaient derrière elles de longs sillons rougeâtres.
Elle allait finir ainsi, comme ses parents, tout s'apprêtait là. C'en fut trop pour elle, et elle s'évanouit.
L'ours retomba lourdement sur la jeune fille, enfonçant ses puissantes griffes dans son frêle corps, déchiquetant tout avec rage, du moins, c'est-ce qu'il crût. Ses griffes n'avait crevé que le vent. Ildia se tenait à une cinquantaine de centimètres du sol, immobile, la tète renversée en arrière. Une étrange lueur bleutée l'entourait. Puis, lentement, sa tête se releva, et les yeux se fixèrent sur ceux de l'ours. La bête frappa mais ses membres traversèrent la fille sans lui faire de mal.
Soudain, il poussa un hurlement de rage tandis que milles aiguilles semblaient lui transpercer le cerveau. Il se figea soudain, lentement recouvert d'une fine pellicule bleutée.
L'ours resterait ici, éternelle statue de glace figée dans une expression de peur et de douleur.
Lorsqu'Ildia se réveilla, le soleil commençait son ascension journalière. Les derniers braises du feu se consumaient, luisant faiblement. Ildia avait froid, elle entreprit de relancer le feu, et se rendit compte que la hutte était déchirée, et qu'un vent glacial s'y engouffrai.
Tout a coup, les événements de la veille lui revinrent violemment à l'esprit, frappant si fort qu'Ildia fut prise de vertige et manqua de s'écrouler. Elle jeta un regard affolé autour d'elle, cherchant ses parents du regard. Ses yeux balayèrent les environs à toute allure, scrutant le sol alentour en ses moindres détails, puis s'arrêtèrent sur une marque rouge. Les yeux de la fille se plissèrent, comme sous l’effet d'une intense concentration. Elle s’approcha, pas à pas, priant pour que ce ne soit pas vrais. L'ours, du moins l'imposante sculpture de glace qu'il était devenu, se dressait sur une sorte de promontoire gelé, une vingtaine de centimètres plus haut que le sol, et dedans, l'on pouvait voir deux visages, pris à jamais dans un tombeau de givre. Ses parents, yeux fermés, semblaient dormir paisiblement derrière un rideau translucide. Ses parents, à elle. Ses chers parents.
Ildia poussa un long sanglot. Elle s'agenouilla et pleura en silence pendant de longues minutes. Elle songea, elle ne sut combien de temps mais elle songea. Qu'allait elle devenir? La hutte était déchirée, détruite, ouverte aux vents glaciaux de la nuit, et elle ne pourrait jamais rentrer avant que le voile obscure ne la plonge dans le repos éternel, dans un cercueil de givre... tel que celui de ses parents. Ildia se mordit la langue. Ne plus penser à eux, arrêter de se morfondre, ne pas perdre de temps. Elle fit le vide en elle, et elle ne rouvrit les yeux que lorsqu’il n'y eut plus aucune sombre pensée en elle.
Il était midi. Ildia se leva, porta son regard autour d'elle, elle récupéra le sac qui traînait au sol, un sac taché du sang de son ... Ildia ferma les yeux, chassa sa lugubre pensée, tentant se persuader d'elle même, imaginant que ce n'était pas celui de son père mais d'un parfait inconnu, et le fouilla. Elle récupéra de la viande séchée, du bois, et un briquet dont elle n'avait jamais sut tirer une quelconque étincelle. Elle entreprit de compter les chiens, et à son grand désespoir, il n'en restait qu'un, pleurant au milieu des cadavres inanimés de ses comparses. Elle l'appela. Il ne pourrait sûrement pas tirer le traîneau à lui tout seul, surtout avec la jeune fille dessus, alors elle entreprit de partir a pied avec lui. Avec l'infime espoir de savoir résister aux nuits glaciales. Par sécurité, elle récupéra toutes les couvertures qu'elle trouva et les plongea dans le sac de son père, trop grand pour elle. "Espérons que cela suffise", se dit elle.
Puis elle partit.
Chapitre 3:
Cela faisait maintenant une matinée que Call traquait sa proie. Son maître à ses côtés, il s’élança discrètement dans la petite pente. C'était un homme grand et fin, ses membres paraissaient bien frêles, cependant, il cachaient une fore étonnante. Gard fit signe à Call de s'arrêter. L’apprenti se figea et lui jeta un regard interrogateur.
La formation du jeune homme ne lui avait pas prit plus d'une année, mais le code exigeait que l'on attende dix-huit ans avant de pouvoir passer les épreuves qui permettaient de travailler à son propre compte. Pour l'instant, tout ce qu'il gagnait revenait à son maître était "de l'argent de poche", comme il le disait en plaisantant .
Gard tendit l'oreille, à l’affût du moindre bruissement qui aurait put indiquer une proie potentielle. Rien, il lui avait pourtant semblé entendre quelque chose. Il repartit en direction de la rivière, le cerf qu'ils traquaient y serait sûrement en train de se désaltérer. Call suivait, discret, s’efforçant d'éviter les branches mortes qui se dressaient sur son passage et qui auraient craquées sous ses semelles pour produire un son mat, aussi efficace que le son d'une corne de brume pour faire fuir les animaux.
Ils marchèrent ainsi une bonne heure avant d'entendre le puissant rugissement du fleuve, non loin. Call sourit, devant lui, à une vingtaine de mètres, se tenait deux grandes biches qui s'abreuvaient goulûment. Pas de vent, son odeur ne serait donc pas portée au museau des deux bêtes. Il entreprit, après en avoir fait signe à Gard, de contourner les deux bêtes. Cela dura cinq bonnes minutes.
Call se cacha derrière un fourré, encocha sa flèche et se releva, lentement, visant l'animal le plus éloigné afin de pouvoir enchaîner plus facilement sur le deuxième. Un sifflement aigu se fit entendre, le long trait se figea dans le flanc de l'animal, qui tituba puis s’effondra. Le deuxième fit volte face et s'enfuit en s'éloignant du garçon, mais Gard, qui était posté à l'opposé de l’apprenti se releva brusquement et décocha son trait à son tour. La deuxième biche s'effondra sur le sol.
Ils les dépecèrent rapidement, n’emportant que la viande et laissant les os et tout ce qui pouvait rester une nuit sans trop en souffrir, mais les sac étaient tout de même bien lourd. Ils cachèrent les restes aux charognards et entreprirent de retourner les chercher le lendemain. Call allait se retourner pour suivre son maître mais il se figea. Une ombre, une tache noire venait de passer devant lui, dans le fleuve. Sa curiosité piquée, il se mit à courir après la forme entraînée dans les eaux tumultueuses. Soudain, il comprit ce qu'il voyait.
"Gall! s'écria t-il sans freiner sa course. Venez! Vite!"
Il ne lui laissa pas le temps de lui répondre et le chasseur se jeta sur ses pas, grognant des paroles incompréhensibles. Mais Call n'écoutait pas, absorbé par ce qu'il voyait : un corps flottait, emporté par le courant, non loin de lui. Le corps d'un garçon. L'apprenti se défit de son sac et sauta.
Le contact de l'eau glacée lui coupa brusquement le souffle. Il était sans cesse attiré vers le fond, ses vêtements lui pesaient, ses membres s'engourdissaient, son souffle se raréfiait dans sa poitrine comprimée par le froid.
Soudain, il put s'agripper à la pauvre victime. La tenant fermement, il se laissa emporter jusqu’à un tronc qui traversait le fleuve, formant un petit pont à une quarantaine de centimètres du sol. Il s'y agrippa de son bras droit, luttant contre la puissance du courant. Le choc fut douloureux, et il sentit ses dents claquer contre sa langue qui se mit à saigner légèrement, mais il tint bon. Gard arriva, en sueur. Il s'aventura sur le petit pont humide et glissant. Il saisit le jeune homme inconscient par les bras, le retenant tandis que Call remontait difficilement sur le tronc. Puis ils saisirent tout deux l'enfant pour le tirer vers la berge, s’efforçant de garder l’équilibre sur ce frêle abri des rugissement rageurs du fleuve. Puis ils le remontèrent sur la berge.
Le garçon toussota légèrement, recrachant un peut d'eau, mais resta inconscient. Gard le prit sur ses épaules, en plus du sac qu'il avait posé à quelques mètres de la, et Call courut récupérer le sien. Puis ils rentrèrent au village.
Mala était debout, devant le corps inanimé, le visage marqué par l'intense concentration qu'elle devait fournir. Une faible lueur brune émanait du garçon qui respirait faiblement. Puis la lumière se fit de plus en plus forte, l'air s'emplissait d'une odeur âcre de terre fraîchement battue. Soudain, le corps étendu sur la dalle de pierre tressauta, puis se mit à trembler. Les consultions s'accélérèrent au fur et à mesure que l'odeur s'accentuaient. Soudain, les yeux du garçon s'ouvrirent. Celui-ci poussa un long gémissement de douleur, puis apercevant la femme qui le dévisageait, se releva brusquement en poussant un petit cri et alla se recroqueviller contre un mur. Quelques secondes passèrent, puis il sortit timidement la tête de ses bras.
Mala s’avança, calmement, lui tendant la main d'un air amical.
"Bonjour, dit elle d'une voie chaude, je m'appelle Mala."
L'enfant répondit par un grognement et tenta de mordre la main de la jeune femme qu'elle retira vivement.
"N'aie pas peur, le rassura elle doucement. Quel est ton nom?"
L’intéressé regarda longuement son hôtesse, hésitant quant à la démarche à suivre, puis il estima qu'il pouvait lui faire confiance.
"Narameth, croassa le jeune homme d'une voix enrouée."
Rassuré par le sourire franc qu'elle lui offrait, il commença à s’intéresser à son ventre qui gargouillait bruyamment. Il lui demanda de l'eau qu'il but avidement puis eut le droit à une grande tranche de pain qu'il avala à une vitesse étonnante.
C'est alors qu'un garçon de taille moyenne, aux visage fin ou brillaient d'eux yeux d'un vert vif, recouverts pas quelques mèches de cheveux châtains fit irruption dans la pièce. Il allait prendre la parole mais Mala le devança.
"Ce garçon s'appelle Call, fit elle d'un ton doux, c'est lui qui t'a retrouvé. (Elle marqua une pause) Tu te souviens de ce qui s'est passé?"
Les images affluèrent brusquement dans l'esprit de Narameth, le faisant frissonner. Il se souvenait de tout, précisément, mais il ne devait pas le révéler, c'était trop risqué.
"Non, mentit il"
Call, qui le dévisageait, fut frappé par la ressemblance entre lui et le jeune homme allongé sur la table de pierre, et celui-ci semblait tout aussi interloqué.
Soudain, Mala s'exclama, comme si elle venait de faire une faute grave:
"Mais que suis je bête! Tu dois te trouver bien mal sur cette table, viens donc t'allonger sur ce lit."
Le garçon, en effet, commençait à lorgner avec envie le grand lit à plumes qui s'étendait à quelques pas de là. Il se leva et manqua de s'écrouler par terre, les jambes flageolantes. Mais Call intervint à temps pour le soutenir, et il put s'avachir confortablement sur le confortable matelas rembourré. Call parla enfin:
"Tu vas bien?
-Oui, répondit simplement le jeune homme.
-Comment est tu tombé dans le fleuve? Tu te rappelles?
-Non, mentit il à nouveau."
Call trouva ce garçon bien laconique, mais il le comprit: il devait être épuisé et avait sûrement envie que l'on le laisse se reposer.
Lisant presque dans ses pensées, la femme demanda à ce qu'il sorte afin qu'il puisse se reposer.
Chapitre 4:
Un an déjà. Un an depuis la mort tragique de ses parents, depuis le jour ou elle avait faillit périr, elle aussi, dans le froid et la solitude des collines bleues, et cela faisait un an qu'elle se posait toujours la même question.
Elle se souvenait de l'ours des neiges, les pattes tâchées de rouge sombre, qui avançait vers elle, puis de son éveil au milieu de la hutte délabrée. Mais entre les deux, il n'y avait rien. Rien que du noir. Elle n'en avait parlée à personne, préférant garder le silence sur cet événement qu'elle ne comprenait pas.
Ildia se leva, ouvrit la lourde porte de chêne qui donnait sur l’extérieur, et sortit respirer l'air frais. Elle s'en souvenait encore comme si c'était hier. Elle avait marché sans s'arrêter, malgré ses muscles endoloris, avait couru même, avec pour seul encouragement l'espoir qui luisait faiblement en elle. Puis elle s'était effondrée. Gris, son chien, était resté au prés d'elle, hurlant des heures durant à côté de la fille inconsciente.
C'était Gris qui l'avait sauvée. Une troupe de nomades avait entendu le chien hurlant et s'était approchée et ils l'avaient aperçue, effondrée dans la neige. Ils l'avaient abrité, nourri, et raccompagné dans son village. Ildia leur devait la vie.
Elle était alors rentrée à Diaran, la ville de glace, une grande citée qui abritait bien les trois quarts des populations des collines bleues, et qui devait son nom à la tour qui s'élevait en son centre, entièrement composée de briques de glace, et par ailleurs, la plus grande tour jamais construite sur les terres ancestrales.
C'est alors qu'un gong au son cristallin sonna et résonna longtemps dans la ville, la tirant de ses pensées. Elle se releva et dirigeât son regard vers la cité. Les petites maisons s'alignaient, en bas, crachant de petites colonnes de fumée. La tour de glace s'élevait, majestueuse, entourée d'une grande place circulaire. Une foule dense commençait à s'amasser dans la place. Ildia, intriguée, descendit le petit chemin pavé qui menait à la ville centre. Elle arriva dans la grande cour mais ne put rien distinguer de plus : la foule l'empêchait de distinguer ce qu'il se passait. Elle dut jouer des coudes pour pouvoir s'avancer et voir ce qui se passait, se fichant des paroles que vociféraient ceux qu'elle poussait. Et elle les aperçut.
Une dizaine d'hommes et de femmes aux cheveux noirs et aux yeux d'un bleu intense entraient dans la ville en colonne Ils étaient vêtus de tissus aux couleurs sombres allant du bleu marine au violet, contrastant avec les gemmes d'un bleu turquoise éclatant qui les parsemaient.
Une grande femme se détacha du groupe et s'avança au centre du cercle qu'avaient formés les habitants, maintenant au nombre d'un millier.
"Merci à vous tous, commença elle, élevant sa voix puissante au dessus des dernières paroles qui se turent instantanément. Merci à vous tous et à vous toutes de vous être réunis en ce jour béni de Sara."
La jeune femme fronça les sourcils, interloquée, puis l’explication lui vint, alors évidente, et elle s'étonna d'elle même de na pas y avoir pensée plus tôt.
De l'autre côté de la montagne, se trouvait un ordre mystérieux qui priaient une divinité du nom de Sara, dont la légende s'était perdue au cours des siècles. Cet ordre se nommait les Sara'cs, le "cs" étant une abréviation de serviteur en langue ancienne. Et tout les dix ans, dix hommes et femmes, des saraches et sarachas, "che" et "cha" signifiant gardien et gardienne, descendaient des monts de glace pour trouver dix hommes ou femmes afin qu'eux même deviennent gardiens de la déesse. Cela durait une semaine. Les trois premiers jours, on festoyait autour de grandes tables garnies, et les quatre suivants, des volontaires passaient des test afin de savoir si oui ou non, elle pourraient rejoindre l'ordre. Une liste était dressée, allant du plus prometteur à ceux dont les chances étaient moindres, et les gardiens les appelaient. Les appelés pouvaient alors rejoindre l'ordre.
Alors que la femme finissait son discours, la ville entière avait fini de se rassembler. Quelques dix milles hommes, femmes et enfants se tenaient là, au centre de l'énorme place ronde bordée des murs qui entouraient le palais, témoins de la guerre qui avait frappée le Royaume des Douzes, des guerres infinies.
Les portes de la tour palais s'ouvrirent, et une trentaine d'hommes s'affairèrent à descendre une multitude de tables qu'ils recouvrirent de mets, recouvrant toute la place ronde qui se dressait derrière la gardienne. En une demi heure, tout était prêt, et tous commençaient à converger vers le somptueux repas fumant qui les attendaient, se regroupant par affinités. Mais Ildia ne sut avec qui se mettre. Elle avait toujours vécu avec ses parents comme seule compagnie, et avait une tendance solitaire. Mais bientôt, elle aperçut la femme qui se trouvait non loin d'elle et qui lui faisait de grands signes.
C'était Miranda, une femme bourrue dont le corps massif contrastait avec son nom qui évoquait une belle femme aux douces formes. Lorsque Ildia avait été ramenée au village, celle-ci, de bon cœur, l'avait pris en charge afin qu'elle ne finisse pas ses jours à la rue.
Ildia la rejoignit, un sourire sincère aux lèvres. Elles allèrent s’asseoir sur un bord de table, un énorme rôti fumant devant elles. Le repas fut copieux et délicieux. Les mets allant du Zaar, un zèbre des neiges dont la chair, particulièrement dure était difficile à cuisiner, au colotoch, un grand oiseau comparable aux oies des royaumes au climat plus doux. Puis, petit à petit, la foule se dispersa et il ne resta que quelques groupes de fêtards, chantant à tue tête sous les étoiles.
Le lendemain fut agité par la fête, des rires s'élevant de la moindre petite ruelle et des musiques résonnant à chaque places. Au milieu de tout ce chaut s'élevait les plaintes de ceux qui n'avaient pas encore dormi, préférant veiller tard que reprendre la fête tôt, mais nul ne les écoutait.
Ildia était assise sur le banc, au pas de la porte, songeuse. Comme tout les matins, elle pensait à la tragédie survenue une année plus tôt. C'était devenu une habitude chez elle. Et comme tout les matins, elle essayait de se remémorer le vide qu'il y avait dans ses souvenirs, entre l'attaque de l'ours et son éveil. Mais rien n'y faisait. Peut être que...
Elle eut une idée. Elle espérait en savoir plus avec l'aide des sarachas descendus récemment en ville. Elle se leva, son chien Gris sur les talons.
Elle passa la matinée à les chercher, et finit par abandonner à midi. Elle avait faim, et elle pourrait trouver un autre temps pour cela. Elle chercha Miranda du regard, mais elle ne la vit pas. Elle passa donc son repas seule, au milieux des rires gras qui s'étendaient au dessus du banquet, et des conversations enjouées. Elle fut étonnée qu'aucun saracha n'y participe. Après tout, la fête était due à leur présence.
Après avoir calmé son estomac, elle rentra, abandonnant l'idée qui lui était venue dans la matinée, la remettant pour le lendemain.
Ildia se promena toute l'après midi, parcourant la colline de Ladru, où autrefois, disait on, se tenait le plus grand fort jamais construit sur les terres de givre. Mais les seuls témoins de cet ancien édifice, était les grandes pierres taillées qui parsemaient les lieux.
Gris la rattrapa de son trot rapide, et se mit à côté de la jeune femme, qui le gratifia d'une petite caresse sur la nuque.
Puis elle assit, contemplant le ciel dont le bleu intense se perdait avec le sol de glace qui s'étendait devant elle, à perte de vue, gouttant à la brise fraîche qui venait du nord, puis ferma les yeux.
"Magnifique, vous ne trouvez pas"
Ildia ouvrit les yeux et se retourna.
"Je m'appelle Silvia, et vous?
-Ildia. Vous êtes une saracha, demanda elle avec l'espoir de trouver une réponse à ses questions.
-En effet. C'est beau ici. Chaque décennies je viens à cet endroit, contempler le paysage.
-Moi je viens là depuis que je sait marcher, fit Ildia, s’assombrissant au souvenir de ses parents. Chaque jours saints, nous allions manger ici, sur la colline. Mais rapidement, mon père à repris son métier de courrier, et nous voyagions alors des semaines durant pour transmettre les messages aux villages des terres de glace.
-C'est un dur métier, dur mais beau. Et il le pratique encore?"
Silvia, voyant le visage d'Ildia s'assombrir de nouveau et les larmes qui lui coulaient aux joues se mordit la langue, regrettant sa question.
Il y eut un long silence pendant lequel la saracha n'osa parler, et Ildia n'y semblait pas encline. Puis la jeune femme poussa un long soupir.
"Mon père, fit elle d'une voix faible, est mort.
-Oh, désolé, je ne pensait pas que...
-Ce n'est pas grave, la coupa Ildia, voyant son embarras. Ce n'est pas comme si s'était vous qui l'aviez tué, continua elle, un sourire sans joie aux lèvres."
Il y eut de nouveau un silence, puis la saracha se leva.
"Bien, je ne vais pas vous embêter plus long temps.
-Ho non , vous ne m’embêtez..."
Ildia laissa sa phrase en suspense, Silvia n'était plus là.
La jeune femme se leva, et ne voyant pas son chien dans les alentours, elle siffla, les doigts dans sa bouche. Celui-ci apparut au bout d'une longue minute, et se dirigea vers sa maîtresse au triple galop. Puis ils repartirent vers la ville.
Chapitre 5:
Le troisième jour de fête était passé. Désormais, tous les volontaires étaient réunis sur la place de la ville. Ils étaient bien cinq cent, à attendre, là, que les saraches sortent du palais.
Ildia était parmi eux. Cela avait été une longue réflexion de savoir si oui ou non elle devait se présenter. Elle en avait longuement discuté avec Silvia. Elles s'étaient retrouvés le troisième jour de fête au même endroit que celui de leur première rencontre. Se disant qu'elle n'avait rien à perdre, et que de toute façon, à Diaran, elle n'avait pas d'autre avenir que celui de reprendre le poste de courrier de son père, idée qui lui déplaisait fortement.
Les heures passèrent, et un bon nombre de personnes avait abandonnés l'idée, préfèrent rentrer dans leur huttes chaudes que de rester dehors par cette journée particulièrement froide. Ils sont malins, se dit Ildia. Tout ceux qui n'étaient pas réellement motivés sont partis.
Les volontaires restants furent appelés à donner leurs noms, formant dix colonnes distinctes, une par sarache. Puis ils furent congédiés pour qu'ils puissent prendre un repas.
Ils furent appelés de nouveau vers deux heures. Le gong de cristal avait sonné dix fois, une bonne minute d'espace entre chaque chocs.
Lorsque les dernières vibrations se turent, une troupe de gardes entreprit de bloquer les rues. Ceux qui arrivèrent trop tard furent refusés. Ils n'étaient plus qu'une centaine. Déjà la plupart des volontaires de partis pour manque de sérieux se dit Ildia.
Les appels commencèrent. Lorsqu'une personne entendait son nom, elle allait se placer à côté du saracha qui venait de l'appeler.
Ce fut un gardien du nom d'Alan qui l'appela. Elle se rangea avec les autres et patienta. Puis on mena chaque groupes dans une pièce différente de la tour, ancien palais royal.
Mais le régime du peuple fonctionnait autrement maintenant. Plus de rois, plus de dirigeants. A chaque idées nouvelles, un vote s'organisait, et l'idée était acceptée dés la majorité. La loi était suivie strictement par les gardes, dont le chef était élu chaque mois.
L'intérieur était somptueux. Les riches décorations allaient du petit vase en cristal jusqu’à l'horloge murale de verre sculpté ou l'on pouvait voir les fins engrenages d'or.
Ils pénétrèrent dans une pièce sombre, où se dessinaient dans l'ombre une myriade d'autres trésors qui ne demandaient qu'à être vus.
"Bien, commença Alan."
Celui-ci ne bougeait pas d'un pouce lorsque les bougies du lustre s'allumèrent brusquement.
"Maintenant que nous y voyons plus clair, je me dois de vous prévenir de certaines choses concernant votre, peut être, future admission au Palais de Givre. Dix règles devront impérativement être suivies. Suite à l'énonciation de celles-ci, vous pourrez, si vous le désirez, sortir de cette pièce et oublier pour toujours l'idée de nous rejoindre. Donc, ces règles sont, commença le sarache d'une voix forte afin de bien se faire comprendre malgré les clameurs du marché qui provenaient de l’extérieur."
Le rouleau de papier se déroula sous ses doigts. Une liste apparut.
-Pas de visites hors des jours de Sara.
-Vous ne sortirez pas du palais avant d'avoir passé cinq ans de formation.
-Vous devrez vous consacrer, chaque jours, aux rites liés à la déesse Sara.
-Vous n'userez pas de magies sans l'ordre de vos maîtres si vous n'êtes pas dans une salle prévue à cet effet. Trois infractions à cette règle sont punissables de mort. (un léger frisson parcourut chaqun des auditeurs.
-Vous devrez consacrer neuf heures par jour, au minimum, à vos études. Et les rites voués à la déesse Sara ne font pas partie de vos études.
-Vous devrez obéir à chaque ordres de vos maîtres, dans et hors de vos heures d'études.
-Vous ne devrez pas détériorer le moindre matériel mis à votre disposition. Enfreindre cette règle est une faute grave, le matériel étant transféré de générations en générations depuis des millénaires.
Pas d’effusions amoureuses au sein du palais et de l'ordre lui même vous renoncerez à mari, femme et enfants.
-Pas de vol, sous peine de mort.
-Pas de violence entre les membres de l'ordre, sous peine d'un mois de cachot.
"Sachez que nul personne n’a encore violé ces règles, et que nous tenons tous à ce que nul ne les viole, finit il."
Sara en soit témoin, ils ont la sanctions facile là dedans pensa Ildia.
"Et mademoiselle Ildia, continua il avec un sourire moqueur, sachez que vous pensez si fort, que je doute que l'on ne vous ait pas entendu depuis les autres pièces."
La jeune femme rougit instantanément et bafouilla quelques excuses confuses sous le regard interrogateur de l'assistance.
"Ho, ne vous inquiétez pas, continua il, vous n'êtes pas la seule. Enfin, passons. (il poussa un long soupir. Cette journée, ainsi que les trois suivantes vont être longues et ennuyeuses, je le crains. Je vais vous informer de ce que nous allons entreprendre.
Aujourd'hui, je vais vous sonder, chacun votre tour. J'aurais accès à tous vos souvenirs, toutes vos émotions, en quelques minutes, je saurait tout de vous.
Si une personne est contre, elle peut toujours sortir. (silence) Bien. Monsieur Dartas, veuillez me regarder dans les yeux."
L'homme s’exécuta, fixant le vieillard l'air concentré. Il eut un léger frisson lorsque le contact se fit, puis une lumière bleutée l’enveloppa, tandis que les yeux bleus du sarache se mirent à briller intensément. Cinq petites minutes passèrent, puis ce fut au tour d'un autre jeune homme du nom de Salain.
Lorsque ce fut au tour d'Ildia, elle se raidit. D'abord, elle sentit le froids l’envelopper. Puis ce fut comme si une main lui trifouillait la cervelle, et devant ses yeux défilaient ses souvenirs à mesure que l'homme les parcourait.
Cela lui sembla horriblement long. Enfin, le regard se détacha d'elle, et ce fut comme si la main se retirait brusquement de sa tête, lui endolorissant le crâne.
Puis la chaleur revint presque instantanément dans son corps.
Lorsque tout fut fini, le sarache conclut:
"Merci à tous de votre attention. Demain, au gong, vous devrez être présents. Si ce n'est pas le cas, vous pourrez dire adieux à notre ordre. Bonne soirée."
Tout le monde se leva, et Ildia fut étonnée de voir qu'il faisait presque nuit dehors. Elle s’apprêta à sortir lorsqu'Alan la rattrapa.
"Ildia, pas vous, je dois vous parler."
La jeune femme, surprise, tourna les tallons.
"Mais si je rentre de nuit je vais être gelée sur place, rétorqua elle.
-Ne vous inquiétez pas pour cela. Je dois parler de choses sérieuses avec vous.
-Quelles genre de choses?, demanda elle, interloquée.
-De souvenirs douloureux, fit il, un air compatissant. (Puis, voyant le regard de la jeune femme s'assombrir, il ajouta) D'une question à laquelle vous ne trouvez pas de réponse depuis un an déjà, de ce trou qui règne en votre esprit. (Soudain, Ildia fut toute ouïe) Je sait ce qui s'est passé. Vous voulez que je vous l'explique ?"
Elle réfléchit un long moment, puis, lentement, elle acquiesça de la tête.
"Ce qui s'est passé est assez complexe, vous le verrez lors de votre éducation.
-Vous voulez dire que je suis prise?, le coupa elle. Mais comment vous pouvez le savoir?
-Vous avez les aptitudes requises, et en lisant en vous, j'ai vu que vous étiez tout à fait capable de réussir les épreuves morales que nous allons vous faire passer. Mais bon, ce n'est pas le plus important. Comme je le disait, ce qui s'est produit est assez complexe, mais je vais vous en expliquer les grandes lignes. Vous avez fait de la magie. Mais cela vous vous en doutez peut être, après tout, c'est la seul explication probable. Alors, vous me direz, oui, mais pourquoi je ne m'en souviens pas? En gros, c'est du au fait que vous n'étiez pas préparés. La magie est une énergie qui sommeille en chacun de nous et qui passe par le biais de nos émotions, contrôler parfaitement ses émotions c'est savoir faire de la magie. Lorsqu'une émotion se fait assez forte, vous parvenez à établir un lien entre vous et votre environnement pour en modifier la composition. Vos émotions ont étés telles que vous avez mué l'ours en une gigantesque statue de glace.
-Merci. cependant, il me reste une question, si cela ne vous dérange pas.
-Allez y.
-Lorsque je me suis éveillée, une immense plaque de glace s'était formée en dessous de l'ours, recouvrant mes parents.
-C'était le fruit de votre volonté. Durant votre phase d'inconscience, vous avez pensé, bien que vous ne vous en souveniez plus. Et vous avez pensé à ce que deviendraient vos parents. Vous avez souhaitée qu'ils ne reposent pas ainsi, dehors, pour nourrir les bêtes, votre contact avec la magie était encore puissant, alors cette couche s'est formée. Si vous le shouaitez, je peut vous rendre vos souvenirs, mais cela risque d'être dur pour vous.
Puis, voyant qu'Ildia faisait non de la tête, il ajouta:
"Sage décision. A demain."
Ildia n'eut pas le temps dé répondre. Le décors changea brusquement et elle se retrouva devant Miranda qui, poussant un cri de surprise, fit un bond en arrière et renversant la pile d’assiettes qu'elle portait dans ses mains. Celles-ci se dirigèrent vers le sol ou elles s'écrasèrent avec fracas, se brisant en une centaine de petits bouts de faïence.
Ildia s'excusa, encore absorbée par la conversation qu'elle avait eue, et se dirigea d'un pas lourd vers son lit. Miranda tenta de lui proposer à manger tout en s'affairant à ramasser les débris de vaisselle, mais il était trop tard, elle dormait déjà.
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- Leagend7381
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J'espère que ça fonctionnera .pour voir si j'arrive mieux à écrire en sachant que je ne suis pas obligé d'être lu.
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- Leagend7381
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Un conseil, pour le manque d'inspiration, cela vient quasi tout le temps après une période sans écrit, un imprévu qui empêche de retravailler le texte. Il faut s'y mettre un peut (même un tout petit peut) chaque jours pour rester accroché.
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