Deresia (commentaires)
- Leagend7381
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- Vuld Edone
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Tout d'abord, je n'ai supprimé que le dernier message : un chapitre par message / un message par chapitre c'est parfait, surtout vu que les commentaires se font à côté.
Bref.
J'ai commencé à lire le premier chapitre et je suis obligé de faire trois remarques.
La première est pour la mise en page. Sur forum, le texte forme deux gros blocs. J'ai copié/collé sur Word et ça donne six paragraphes (en comptant la dernière phrase). C'est encore trop compact.
Il faut "aérer".
Dans l'idée, les paragraphes devraient faire 4-6 lignes. Il te faut justifier de faire autrement. Oui oui j'impose une norme arbitraire comme ça mais eh. Dans l'idée, aussi, il faudrait aménager un espace entre les paragraphes, ne serait-ce que pour que des écrans différents ne créent pas, justement, ces blocs visuels.
Bref.
La seconde remarque est pour éviter à Impe' de parler de revolver.
Tout le chapitre vise à décrire le souvenir du père courbé sur son fils mourant. Tu dévoiles peu à peu la scène par des détails, avec une idée de progression pas mauvaise du tout. Le problème c'est que j'ai lu le synopsis (neveu de cinq ans, tout ça) donc il n'y a pas de curiosité, je sais de quoi on parle et tout l'effet est perdu.
Mais de fait, si on ne sait pas ça alors l'information met trop de temps à arriver, et le lecteur est juste en mode "mais de quoi on paaaaarle..." On parle de musique, de mâchoire... bref.
J'en viens à ma troisième remarque vu qu'elle couvre la seconde.
Dans l'idée, ton style est bon.
Je m'explique.
Là tu dis juste : "Du sang coulait de ses lèvres." Mais comme tu veux exprimer la douleur du père, et que c'est le père qui raconte, tu utilises d'autres mots. "Léger flot carmin" pour le sang, "infinies arabesques sanglantes" pour les taches par terre. Le but ici est d'être touchant.Le léger flot carmin parcourant ses lèvres s'est répandu jusqu'au sol, formant d'infini(es) arabesque(s) sanglantes.
C'est la même technique dans un récit policier, pour rendre le monde tout pourri : "Le sang poisseux qui gargouillait de ses lèvres éclaboussait tout le sol jusqu'au coin du mur en des taches informes et grossières."
On rajoute des détails juste question de bien souligner à quel point c'est pas beau, tout comme de ton côté tu rajoutes des détails pour bien souligner à quel point c'est poignant. Donc dans l'idée, le style est bon.
La seconde remarque découle de là : le style te pousse à utiliser des termes vagues et, du coup, on ne sait plus bien de quoi on parle.
Pour le coup c'est un problème de progression : on passe du chant à la mâchoire trop brusquement. Il faudrait passer du chant à la "vie d'avant", donc au souvenir, et du souvenir à la mâchoire ou au mouvement de main.
Les termes, aussi, sont parfois un peu vagues. Par exemple les pulsions "les plus puissantes"... tu aurais pu dire "viles", "sombres", "noires", "dangereuses", "terribles", "violentes"... Ce n'est pas juste pour l'ambiance, ça permet au lecteur de se dire "ah, on parle toujours de meurtre" (ou on va parler de meurtre, en l'occurrence).
Cela n'enlève rien à ta volonté de progression : découvrir et même reconstruire la scène petit à petit, à travers les détails, c'est cool. Il faut juste que la progression ne soit pas brutalement rompue : toujours s'assurer qu'on passe d'un élément à un autre sans problème. Une fois encore, "chant - souvenir - mouvement - mâchoire"...
Mais si je fais la troisième remarque, c'est surtout parce que la formulation compte au moins autant que le choix des mots.
Ici, dès la première lecture j'ai noté "fragile" qui était mal placé. Et... là maintenant je me rends compte qu'il est répété juste après, "petit être fragile"... donc oui déjà, faire attention à ça.Tout doucement, ma main se resserre le long de cette fragile mâchoire, élevant du sol le petit être fragile qui en est propriétaire.
Mais surtout, j'ai tiqué sur "qui en est propriétaire". C'est une formule trop longue et trop générale pour dire "la mâchoire elle est à lui". Ici tu cherches à faire le lien : "mâchoire - propriétaire de la mâchoire" donc c'est pour la progression, mais la formulation ne passe pas.
Il faudrait reformuler, et c'est là que tu devrais expérimenter.
"Ma main se resserre tout doucement sur ce petit être fragile, sur sa mâchoire (?), pour le relever."
Et de là on revient au problème du choix des mots : pourquoi parler de la mâchoire ? Pour en venir à la bouche d'où s'écoule le sang, progression, ça j'ai compris. Mais à ce stade on a plus l'impression d'avoir en mains un squelette. Le mot a un effet sur le lecteur.
"Ma main se resserre tout doucement sur ce petit être fragile, sur sa joue encore rouge d'innocence, sur sa bouche soudain rouge de sang, pour le retirer du sol."
Bon, je dois admettre que je n'utilise pas le même style, je m'appuie beaucoup plus sur les formulations que sur le choix des mots pour mes effets... Mais l'idée est là. Tu devrais essayer de reformuler, quitte à changer entièrement la phrase (en gardant la même idée et à peu près les mêmes mots) pour voir s'il n'y a pas moyen de dire la même chose de façon plus... directe.
Autre exemple :
Côté mots, "cueillir" avec le pied se fait généralement à l'horizontal. Cueillir le ballon en plein vol, etc... Alors que je suppose plutôt qu'il veut l'écraser, donc un mouvement de bas en haut.Ma chaussure vient violemment le cueillir à la tempe, ôtant la vie misérable qu'il lui restait.
Mais en contexte c'est encore pire : le héros repose l'enfant au sol, et la chaussure vient le cueillir. Cela signifie que l'enfant "tombe" et que quelque chose le cueille. En contexte, pour moi ça a signifié que l'enfant était tombé sur le pied du père...
Donc ouais, côté mots le verbe "cueillir" n'est pas le plus adapté.
Mais oublions ça.
Ce qui m'intéresse, c'est le "violemment" qui veut rendre le geste rapide, comme on achève un cheval. "Soudain, c'est fini." Seulement, la seconde moitié de la phrase rallonge ce moment.
"Ma chaussure vient violemment le cueillir à la tempe."
"Ma chaussure vient violemment le cueillir à la tempe, lui ôtant la vie."
"Ma chaussure vient violemment le cueillir à la tempe, ôtant la vie misérable..."
Ici le style t'induit en erreur. Tu continues à rajouter des détails pour marquer l'émotion au détriment de la formulation qui, elle, devrait exprimer le geste d'achever le mourant.
"Puis je tournai les yeux, j'écoutai ma semelle frapper sa tempe, et je me détestai."
Ça, c'est ce que je ferais moi. Une fois encore, pas dans le style, mais c'est l'idée. Dans un premier temps il agit (tourner les yeux), dans un second temps déjà il est passif (écouter) et on n'a que le bruit de ce qu'en vérité il fait, et dans un dernier temps on n'a plus qu'une émotion, là où on attendrait une troisième "action" : il n'y a, explicitement, plus rien à faire.
Pour résumer.
Le style que tu veux employer repose énormément sur le choix des mots. Et donc tu fais la chose à faire, tu emploies les mots qui te semblent appropriés, même s'ils ne le sont pas toujours. Continue comme ça. Essaie juste d'être précis.
Mais je veux surtout te mettre en garde sur les formulations, que ce style te fait négliger.
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- Leagend7381
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La mort du neveu viendra après.
Par contre, je pense que Ayhan vas bientôt se faire un compte pour pouvoir s'exprimer plus facilement et pour ne pas se mélanger les pinceaux.
Et pour la mise en page: moi j’utilise open office et il me fait automatiquement les décalages, si les paragraphes font gros pattés, je pense qu'Ayhan vas aérer son texte et moi de même.
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- Imperator
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Cette répétition seule a un effet étrange. C'est un détail, mais il serait bon de soit éviter la répétition, soit y ajouter une troisième occurence pour obtenir un effet de style complet.ce léger chant...Cette mélodie mercantile
*infiniesformant d'infini arabesque sanglantes.
*blottieMa main gauche, blottit dans la poche de mon costume
*ressertLa droite elle, ressers encore sa prise
En termes de ponctuation: "La droite, elle, ressert encore sa prise: un fort craquement [...]" ou "La droite, elle, ressert encore sa prise. Un fort craquement [...]"La droite elle, ressers encore sa prise, un fort craquement indique que le robuste os vient de se briser.
"de celui qui autrefois"... l'effet devient redondant. Les références indirectes à l'enfant étaient suffisantes. Arrivé à ce point, l'effet devient presque condescendant avec le lecteur. Je conseille: "[...] s'élève du visage autrefois candide".Un gargouillis de souffrance mêlé de terreur s'élève de celui qui autrefois avait un visage candide.
Et éventuellement trouver un autre adjectif que candide.
*retomberLentement, je relâche mon étreinte, le laissant retombé au sol.
Pourquoi "misérable"? Quelle est l'intention qui se trouve derrière l'emploi de cet adjectif? N'y aurait-il pas un mot plus approprié?Ma chaussure vient violemment le cueillir à la tempe, ôtant la vie misérable qu'il lui restait.
La transition brutale est un effet de style que je ne souhaite pas dénigrer. En l'état, j'ai peur que l'effet ne soit trop vague.Je tremble. Beaucoup. Mon costume est impeccable.
La plupart du temps, une transition brutale est employée pour créer une ambiance spéciale (Tarantino étant un exemple très clair à ce niveau). Mais ici, il existe au moins deux interprétations possibles pour le lecteur:
- je tremble de peur que mon costume ait été tâché
- je tremble de ce que j'ai fait. Et soudain mon esprit change de sujet parce que je suis dingue
En fait, toute la partie sur le costume ne semble pas vraiment faire de sens après le "je tremble", vu que l'intérêt pour le costume montre le dédain pour la vie humaine, mais que le tremblement montre le désarroi face à l'acte commis, ce d'autant plus qu'on revient au cadavre de l'enfant droit derrière.
Je questionnerais volontiers le terme "meurtri", mais je manque de temps. Malgré tout, ça vaudrait le coup de s'y arrêter.Brisé. Meurtris.
*bambinsSacrés bambin, que je vous aime.
Je m'apprêtais à saluer l'emploi de "dans leurs berceaux" pour désigner les poches, mais je me dois de dénoncer l'explication qui survient après "dans mes poches". Pourquoi expliquer la comparaison au lecteur? L'image est très jolie, très bien posée et dévoile en partie la façon atyptique du tueur de voir les choses.rangeant mes mains dans leurs berceaux, dans mes poches, à l'abri des regards trop indiscrets.
*mortelsMes mèches brunes viennent cacher ce que trop peu de mortel méritent de voir.
*obscurDans un battement obscurs,
*témoinIl a été témoins
*peuxGagnant encore quelques centimètres, je peut enfin apprécier le panorama de cette chère ville.
*tousDans un de tout ces innocents foyer
*foyers
*toitEt enfin, je me pose sur un toi
Cette partie peut être interprétée par "nous sommes le résultat de mutations génétiques dues à une exposition aux radiations".La puissance de l'atome. Le créateur.
L'emploi du futur me paraît étrange. Le conditionnel me paraît davantage approprié, vu que la suppression de la lumière de la lune est justement... ben... une condition.Car la lumière opaline et glaçante de la lune supprimée, mon existence elle, sera dévoilée.
***
Désolé, pas possible. Ai passé trop de temps à lire et commenter pour ne pas m'arrêter sur les détails.Bref, cinq dix lignes max (après, faites comme vous le voulez, je dis ça pour vous).
Globalement, le texte est intéressant. Un rien cliché à ce point, ce qui est dommage. Avoir un style tourné sur un tueur d'enfants (mes mains dans leurs berceaux) serait, sinon innovant, du moins artistiquement attractif. Je regrette personnellement que vous vous rabattiez sur un ange de la mort (l'image est sympa, mais qu'est-ce que ça apporte à l'histoire?) qui plus est qui voit ses meurtres comme des oeuvres d'art (je l'ai personnellement déjà beaucoup trop vu et lu). Après, il reste l'idée que l'ange de la mort ne soit que dans l'esprit du tueur, mais j'ai un gros doute à ce sujet.
Le style est plutôt bon, quoique encore hésitant. Difficile de juger l'histoire sur une introduction.
L'ensemble me donne malheureusement l'impression que le reste sera assez classique, ce qui est dommage.
Impe, qui doit vraiment retourner travailler...
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