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Sans titre. [SF]
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il y a 10 ans 1 mois #19386
par Leagend7381
Sans titre. [SF] a été créé par Leagend7381
Bon, je n'ai pas encore trouvé de titre à cette histoire, ça viendra avec le temps. Bref, voici l'introduction.
Attention : Spoiler !
Bon, je me lance. Ce qui doit être dit doit être dit, tout comme ce qui devait être fait devait être fait. Il fallait quelqu'un pour agir, quelqu'un qui ose se lever, quelqu'un qui ose rester debout, quelqu'un qui ose marcher, quelqu'un qui ose.
Je n'avait que douze ans lorsque tout à commencé. Avant, le ciel était bleu, et les nuages blancs. L’herbe était verte, les fleurs de toutes les couleurs, les oiseaux chantaient même. Une époque aujourd'hui révolue.
La surpopulation commençait à se faire sentir. Quarante milliards d'êtres humain sur la terre. Plus une seul once de parcelle de verdure, l'oxygène était produit dans d'immenses centrales, le nucléaire avait refait surface suite à l'époque écologiste de 2020-20150, la nourriture était créée a partir de pétrole et d'oxygène par un procédé que je préférait ignorer. Tout allait bien, mais ce ne fut pas long.
J’étais, à l'époque, tombé amoureux d'une jeune fille du nom de Julie, belle, charmante, drôle, qui pouvait espérer mieux ? J'avais deux frères, un père, une mère. Une vie normale. Jusqu'au dix juin 2072.
Une maladie, une simple maladie. Apparentée à la grippe selon les scientifiques. Pas d’inquiétude a avoir, juste quelques douleurs passagères, quelques dérangements. C'était de bien beaux discours. Le troisième jour, elle avait déjà fait une centaine de morts, et le nombre de malades croissait à une vitesse folle, la population étant relativement dense sur tout l'espace de la planète.
Aujourd'hui, on l'appelle la crise bactériologique de soixante-douze. Moi, je l'appelle la première fin du monde, eux, ils l'ont appelée la purge.
Ça à été une boucherie. Les morts se ramassaient au bulldozer dans les rues, chaque jours, c'était l'odeur des fours crématoires qui me réveillait, afin de me rappeler que, à chaque instants, je jouait ma propre vie, que cette sangsue avide de cadavres n'épargnait personne, et que chaque secondes était peut être la dernière.
Imaginez, des pensées aussi morbides à douze ans.
Puis mon père à été prit. Il était médecin, chercheur dans son temps libre. Le contact permanent avec le virus ne l'avait pas épargné.
Maintenant que j'y repense, j'en ai encore le cœur qui se soulève, autant pour sa mort que pour la vérité qu'elle aura révélée. Une triste vérité. Une de ces vérités que l'on ne veut pas entendre, sombre, effrayante, et affolante.
Et enfin, le virus à été arrêté. La société Vital a empochée en quelques mois l'équivalent de milliards de milliards de dollars, qui était devenu la monnaie unique dans le monde entier. Et de grands groupes de personnes l'ont accusée d'avoir lâcher le virus pour s'enrichir.
Une dizaines de clans se sont alors formés. S'entraccusant d'avoir répandu la maladie, poussé par les discours mensongers d'extrémistes dont le but seul était de monter au pouvoir. La folie sanglante de l'homme et son désir de domination ont fait le travail.
Au début, les groupes ne faisaient que s’entre-tuer, ce n'était pas un grand problème. Mais l'armée eut le malheur de s'en mêler.
Lors de la mort du leader de l'un des clans, Karl Liston, ses associés explosèrent de rage. Ce fut contre le peuple que leur vengeance fut tournée.
Je n'oublierais jamais le visage de ma mère ce jour là. On était partis faire les courses, dans le supermarché dont seul un rayon était rempli. Une vingtaine de produits différents sur un petit hectare, et une bonne centaine de personnes se disputant un morceau de jambon lyophilisé et un filet de poisson gonflé à l'eau.
Ces visages hargneux, vociférant, se plaignant, crachant, jusqu'à ce que résonne le premier coup de feu.
Ma mère m'avait jeté dans un congélateur. J'avais put apercevoir en entrouvrant le couvercle un petit groupes d'hommes dont le visage était caché par un foulard rouge, fusil à la main.
Les hurlements avaient cessés rapidement, laissant place à un silence lourd. Ma mère s'était cachée derrière une caisse, mais elle avait vite été aperçue.
Son dernier regard avait été pour moi, avant qu'une giclée de sang ne lui sorte de la tête et se repende sur le carrelage blanc.
Ce jours là, j'ai décidé de tout faire pour me venger, mais jamais nulle piste ne m'a menée à eux, puis tout s'est arrêté avec la venue du « plan B ».
« Hommes femmes et enfants dont la non implication dans les complots terroristes qui nous touchent a été vérifiée sont appelés dans les commissariats les plus proches afin de permettre la bonne exécution du plan B. »
On nous a emmenés sous le sol, dans de profonds tunnels,fermés et fortement gardés. On nous à mit à l'écart des carnages extérieurs, et j'ai bien crût ne plus jamais pouvoir revoir la lueur du jour.
Mais ce que j'ai vu et entendu là bas brisait ce que j'aurais voulut croire, me poussait à fuir, à fuir ces tunnels sombres et humides, ces geôles de fer rouillées que l'on appelait encore maisons, cette nuit éternelle oppressante et ces bruits inquiétants se répercutant dans les couloirs, et je suis sortit.
Et c'est là que commence mon histoire.
Je n'avait que douze ans lorsque tout à commencé. Avant, le ciel était bleu, et les nuages blancs. L’herbe était verte, les fleurs de toutes les couleurs, les oiseaux chantaient même. Une époque aujourd'hui révolue.
La surpopulation commençait à se faire sentir. Quarante milliards d'êtres humain sur la terre. Plus une seul once de parcelle de verdure, l'oxygène était produit dans d'immenses centrales, le nucléaire avait refait surface suite à l'époque écologiste de 2020-20150, la nourriture était créée a partir de pétrole et d'oxygène par un procédé que je préférait ignorer. Tout allait bien, mais ce ne fut pas long.
J’étais, à l'époque, tombé amoureux d'une jeune fille du nom de Julie, belle, charmante, drôle, qui pouvait espérer mieux ? J'avais deux frères, un père, une mère. Une vie normale. Jusqu'au dix juin 2072.
Une maladie, une simple maladie. Apparentée à la grippe selon les scientifiques. Pas d’inquiétude a avoir, juste quelques douleurs passagères, quelques dérangements. C'était de bien beaux discours. Le troisième jour, elle avait déjà fait une centaine de morts, et le nombre de malades croissait à une vitesse folle, la population étant relativement dense sur tout l'espace de la planète.
Aujourd'hui, on l'appelle la crise bactériologique de soixante-douze. Moi, je l'appelle la première fin du monde, eux, ils l'ont appelée la purge.
Ça à été une boucherie. Les morts se ramassaient au bulldozer dans les rues, chaque jours, c'était l'odeur des fours crématoires qui me réveillait, afin de me rappeler que, à chaque instants, je jouait ma propre vie, que cette sangsue avide de cadavres n'épargnait personne, et que chaque secondes était peut être la dernière.
Imaginez, des pensées aussi morbides à douze ans.
Puis mon père à été prit. Il était médecin, chercheur dans son temps libre. Le contact permanent avec le virus ne l'avait pas épargné.
Maintenant que j'y repense, j'en ai encore le cœur qui se soulève, autant pour sa mort que pour la vérité qu'elle aura révélée. Une triste vérité. Une de ces vérités que l'on ne veut pas entendre, sombre, effrayante, et affolante.
Et enfin, le virus à été arrêté. La société Vital a empochée en quelques mois l'équivalent de milliards de milliards de dollars, qui était devenu la monnaie unique dans le monde entier. Et de grands groupes de personnes l'ont accusée d'avoir lâcher le virus pour s'enrichir.
Une dizaines de clans se sont alors formés. S'entraccusant d'avoir répandu la maladie, poussé par les discours mensongers d'extrémistes dont le but seul était de monter au pouvoir. La folie sanglante de l'homme et son désir de domination ont fait le travail.
Au début, les groupes ne faisaient que s’entre-tuer, ce n'était pas un grand problème. Mais l'armée eut le malheur de s'en mêler.
Lors de la mort du leader de l'un des clans, Karl Liston, ses associés explosèrent de rage. Ce fut contre le peuple que leur vengeance fut tournée.
Je n'oublierais jamais le visage de ma mère ce jour là. On était partis faire les courses, dans le supermarché dont seul un rayon était rempli. Une vingtaine de produits différents sur un petit hectare, et une bonne centaine de personnes se disputant un morceau de jambon lyophilisé et un filet de poisson gonflé à l'eau.
Ces visages hargneux, vociférant, se plaignant, crachant, jusqu'à ce que résonne le premier coup de feu.
Ma mère m'avait jeté dans un congélateur. J'avais put apercevoir en entrouvrant le couvercle un petit groupes d'hommes dont le visage était caché par un foulard rouge, fusil à la main.
Les hurlements avaient cessés rapidement, laissant place à un silence lourd. Ma mère s'était cachée derrière une caisse, mais elle avait vite été aperçue.
Son dernier regard avait été pour moi, avant qu'une giclée de sang ne lui sorte de la tête et se repende sur le carrelage blanc.
Ce jours là, j'ai décidé de tout faire pour me venger, mais jamais nulle piste ne m'a menée à eux, puis tout s'est arrêté avec la venue du « plan B ».
« Hommes femmes et enfants dont la non implication dans les complots terroristes qui nous touchent a été vérifiée sont appelés dans les commissariats les plus proches afin de permettre la bonne exécution du plan B. »
On nous a emmenés sous le sol, dans de profonds tunnels,fermés et fortement gardés. On nous à mit à l'écart des carnages extérieurs, et j'ai bien crût ne plus jamais pouvoir revoir la lueur du jour.
Mais ce que j'ai vu et entendu là bas brisait ce que j'aurais voulut croire, me poussait à fuir, à fuir ces tunnels sombres et humides, ces geôles de fer rouillées que l'on appelait encore maisons, cette nuit éternelle oppressante et ces bruits inquiétants se répercutant dans les couloirs, et je suis sortit.
Et c'est là que commence mon histoire.
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il y a 10 ans 1 mois #19388
par Leagend7381
Réponse de Leagend7381 sur le sujet Re: Sans titre. [SF]
Et voici le chapitre un:
Chapitre un : La mort parmi les ombres
Noir, tout n'est que noir, qu'ombre et néant, que ténèbres et nuit. Nulle autre lumière que la faible lueur de la petite lampe torche de notre guide, et que celle de ma sombre imagination, celle qui me fait voir une multitude de bêtes, tapies derrière ce brouillard opaque, prêtes à bondir.
« Les monstres n'existent pas. »
Je me reprends, je souffle, expire, inspire, me détends, pense à un monde, à un monde ou tout n'est que verdure et lumière. Un beau monde, un autre monde.
Et j'avance encore, les jambes lourdes et douloureuses, le souffle cour, la gorge gelée par le froid perpétuel qui règne en ces lieux, tremblant. Je devine la présence d'une personne devant moi, je la devine au bruit de son pas lourd, du tintement de ses affaires bringuebalantes, à son souffle légèrement rauque, et à sa vois faible et enrouée qui demande :
« Quand est-ce qu'on arrive ? »
Pas de réponses, personne n'ose parler dans ce sinistre boyau humide. Personne n'ose briser ce silence omniprésent, qui à force d'être terrifiant, est devenu rassurant. Et puis, cela attirerait la bête.
« Les monstres n'existent pas ! »
J'avance encore et encore, à tâtons, cherchant des prises sur la paroi glissante afin d'éviter de tomber. Le couloir tourne brusquement, révèle une lueur orangée dansante. La lueur des flammes de l'enfer, celle du diable lui même qui vient nous cueillir pour nous emmener dans son antre de douleur, pour nous punir d'avoir détruit ce monde.
*
C'était là la première vision que j'ai eut des tunnels.
Heureusement pour moi, le a lueur que javait aperçue n'était que celle de la torche qui illuminait notre premier ravitaillement.
On avait mangé, puis dormi à peine une heure, et on était repartit.
Le guide ne cessait de nous encourager de petits « le plus gros est fait », mais je ne le croyait pas trop, et pour cause, il y avait eut cinq ravitaillements après celui-là.
Le soleil n'était pas là pour me l'indiquer, mais je pense que nous avions dut marcher pendant plus d'un jour complet, voir même deux, avec comme seul repos la courte pose qui nous était offerte lors des ravitaillements.
Arrivé là bas, j’étais exténué. Je m'était écroulé au sol, devant les grandes portes qui gardait le petit village souterrain.
Lorsque je m'était réveillé, je me trouvait sur un petit lit à ressorts qui grinçait affreusement et qui était si inconfortable que je m'était allongé sur la pierre, douce et moelleuse en comparaison à ce vieux matelas déchiqueté et éventré, laissant apparaître ses sinistres boyaux de métal béants, usés par une rouille sans âge. La journée commençait bien.
J’étais sortit de la petite hutte, voir ce qui se trouvait au dehors. Je n'avait pas été déçu. Un petit groupe d'ivrognes chantant et buvant dans de grandes bouteilles d’alcool à brûler, le rhum et la bière manquant apparemment. Une femme et ses enfants pleuraient péniblement dans un coin sombre de ce qui devait s'appeler un village. La fatigue et le désespoir se lisait sur chaque visage que la crasse recouvrait généralement.
Les habitations donnaient l'air de pauvres amas de taules amenés ici et empilés au hasard, ne semblant tenir que par miracle. Il n'y avait jamais de fenêtres, les portes étaient de simple rideaux, et les toit étaient souvent percés en de multiples endroits, ressemblant plus à de larges passoires qu'a de réels abris.
Il n'y avait d'autre lumières que celle des feux alentours où se réchauffaient de petites bandes d'individus dont les traits noircis par la poussière ne présentaient plus aucune fore d'humanité, dont l'âme même semblait avoir été volée, pour ne plus laisser place qu'a un être sans émotions, enchaînant gestes sur gestes sans réellement contrôler leur mouvements, répondant simplement aux besoins de leurs corps.
*
Une mèche me chatouille la nuque.
« Maman, je ne veut pas rester ici.
-Mais je ne suis pas ta mère. »
Je me retourne brusquement, faisant face à son visage. Ses traits son plus fins, son menton est plus carré, ses yeux sont plus clairs et elle est légèrement plus grande, mais c'est elle. Je veut que ce soit elle. Et j'y croit avec un fol espoir.
Puis le souvenir brutal me revient. Ma mère est morte. Assassinée.
C'est un choc. Comme si je revivais l’événement. Comme si elle devait retraverser encore et encore ce mur qui sépare la vie du néant. Comme si cela venait de se produire.
Tout était allé si vite depuis.
Je regarde à nouveau ce visage qui cherche à me comprendre, à me connaître. Je sent son regard perçant me parcourir le crâne. J'ai l'impression qu'il me lit aussi facilement que si mon être tout entier n'était qu'un petit feuillet. Je sent son regard qui arrache les moindres parcelles de ma pensée, et ce visage me semble soudain moi plaisant. Les mâchoires crispées, les traits fatigués, le teint légèrement trop pâle. Y a-il encore une conscience dans cet être sombre, J'en doute.
Enfin, elle prends la parole :
« Bonjour, tu vas bien ?
-C'est étrange... Tout les jours cette même question. Chaque matins, si on peut appeler matin l'éveil dans une nuit éternelle, comme si elle pouvait me faire changer. Comme si elle était posée avec le fol espoir qu'un jour je dise oui.
Comment peut ont aller bien ici ? Comment peut on éprouver la moindre joie de vivre. Comment peut on même simplement y vivre. Quel est cette force étrange qui me pousse chaque matins à me lever pour contempler la fin de l'homme au lieu de me laisser mourir à mon chevet ?
L'espoir, peut être. L'envie de revoir quelqu'un que j'apprécie ? La curiosité ?
Non, je ne pense pas. Depuis que ma mère est morte, la seule chose qui m'a permit de me relever est la folle envie de faire payer ses assassins, aussi dérisoire soit mon espoir de le faire.
Dites. Avez n'avez vous jamais eut envie de revoir le ciel, aussi gris soit il ? »
Je sent que je l'ai touchée. A Son regard maintenant perdu et à la larme qui roule lentement sur son visage. Pourtant, cela ne me fait aucun effet. J'ai vu trop d'horreurs pour que cela puisse me faire le moindre effet.
Cette femme, Claire elle aurait tant aimé pouvoir être ma seconde mère. Elle aurait tant aimée me tirer de mon gouffre de tristesse.
Mais elle ne sait pas que j'y suis bien, elle ne sait pas que ce n'est pas qu'un gouffre, mais aussi un refuge où aller lorsque d'autres sentiments bien plus fort me submergent.
J'aime la tristesse. Elle est calme, apaisante, froide, douce. Je la caresse, je effleure, je l'enlace. Elle m'est familière, cette sensation, elle fait partie de moi. Je l'aime.
Je sort de la petite hutte, j'hume l'air extérieur avec le fol espoir que son odeur de renfermé ait disparue. Je sent le regard de cette femme dans mon dos.
Je fait quelques pas au dehors, puis petit à petit je prends plaisir à marcher, et je décide de faire un petit tour.
Je passe devant le désespérant paysage familier, devant les usines à oxygène grinçantes et les cuisines fumantes.
Soudain, je suis prit d'un doute. Les cuisines. Un mois que je suis arrivé là, un mois que je n'ai pas vu de livraisons quelconques, et je demande comment ils arrivent encore à nous nourrir.
J'entre discrètement dans le bâtiment, jouant de ma petite taille pour ne pas être expulsé, me cachant aux moindres bruits derrière les grandes caisses vides qui ornent les couloirs.
J'avance rapidement et fini par comprendre.
Un immense chaudron bout au milieu d'une pièce circulaire, rempli d'un liquide verdâtre. Il en sort un petit tapis roulant crasseux où défilent divers aliments.
J'en avait déjà entendu parler mais je croyait que c'était une légende urbaine parmi tant d'autres. Mais non, il est vraiment possible de recycler de la nourriture, apparemment.
Je sort du bâtiment avec un haut le cœur, plus aucune faim n'anime mon ventre auparavant gargouillant.
Je continue la marche dans l'espoir de me sortir cette ignoble vue de là tête. Soudain, le courant se coupe, la ville entière tombe dans le noir ; et presque aussitôt, les silencieuses discutions se taisent, comme un murmure qui s'éteint.
Instinctivement, je me recroqueville, en boule, les mains serrées autours des jambes, les yeux fermés.
Un bruit sourd retentit. J'ouvre brusquement les yeux, scrute la pénombre, il n'y à rien, rien que le noir, mais je le sent, il est là, né de mon imagination, « l'invisible », cette créature immonde, tapie dans les profondeurs du néant, mon fléau.
« Les monstres n'existent pas. »
Cette phrase, cette phrase sonne comme fausse alors que je le prononce tout haut, pour me redonner courage. Je sait que je n'ai pas a avoir peur, je sait que lorsque tout cela sera fini, je me sentirait honteux d'avoir peur du noir à douze ans, mais quoique je fasse, je le sent toujours, « l'invisible ».
« Les monstres n'existent pas ! »
Plus de conviction cette fois. Mes membre se réchauffent un petit peut, je me relève et fait face aux ténèbres. Il me semble entendre un grognement étouffé devant moi.
« Les monstres n'existent pas »
J'ai crié cette fois. J'ai crié pour me redonner courage, pour chasser cette terreur oppressante.
Et il m'a entendu.
Le grincement d'une corde, comme si un lourd poids y était accroché, se balançant à son bout.
Les yeux, blancs, luisants qui se découpent nettement dans l'obscurité, qui semblent me fixer. Ils ne bougent pas, restent dans le cloître d'ombre, qui n'est au final, pas plus sombre que le reste de la cité.
Cette dernière pensée déclenche un déclic en moi.
Si l'obscurité règne en touts endroits, il n'est peut être pas qu'ici, ils peuvent être de partout.
Je recule, lentement, je tremble de touts mes membres, soudain,je butte.
Je laisse échapper un petit cri que je regrette aussitôt.
Un mur. C'était juste un mur.
La terreur me reprends par bouffées, les larmes me montent aux yeux, brouillent ma vue déjà restreinte dans la pénombre.
Et s'il en profitait pour bondir, et s'ils en profitaient pour me tuer ?
Que pourraient ils me faire ?
Je vois déjà leurs visages grimaçants se rapprocher, leurs bouches rouges sang me sourire, dévoilant leurs crocs de carnassier, leurs regards fous me dévisager, où plutôt déchirer mon âme, me transpercer, me tétaniser jusqu'à m'en rendre moi même fou.
Mes yeux commencent à s'habituer à la pénombre. Je scrute le long couloir. Les deux yeux blanchâtre brillent toujours, ils semble bouger légèrement, comme s'ils se balançaient.
La corde grince à nouveau.
Le bruit d'un meuble qui tombe, une chaise ou un tabouret, les yeux se balancent de plus en plus.
La corde grince, encore et encore.
Le regard disparaît soudain.
La corde s'est tue, le silence revient.
Soudain, un homme crie. Le bruit d'un moteur qui ronfle, les lumières de la rue s'allument, puis celle du couloir, une par une.
La première révèle des murs de plâtre, verts et blancs, usés par les âges. La seconde laisse apparaître une longue traînée rouge, au sol. La troisième, une paire de bottes et un tabouret couvert d'un sang poisseux, fracassé par terre. La quatrième... Je hurle.
Un homme est là, à une vingtaine de mètres de moi, pendu au bout d'une corde. Une longue tige de fer lui traverse le ventre d’où glissent ses viscères, rependus en un tas informe et sanglant sur le sol.
La mort l'avait cueilli d'une façon brutale, et vu son état, il était fort probable qu'il ne s'était pas pendu lui même.
Mon instinct me commande de courir, mais pourtant, je me rapproche, comme poussé par une fascination morbide. Je ne comprends pas cette volonté, je ne comprends pas ce qui peut m’entraîner ainsi, contre ma frayeur.
Pas à pas, je me rapproche. Je suis arrivé devant la petite porte qui mène à la pièce où il se trouve. Je passe le cadre de bois, et pousse un petit cri de surprise.
Un homme est là, agenouillé devant un bureau, occupé à le fouiller. Je ne peut que voir le sang qui lui tâche les mains. Il avait dut profiter de l’absence de lumière pour commettre son meurtre.
Je le vois qui commence à se retourner et me plaque contre le mur. Puis, lorsque je l'entends s'approcher à pas pressés, je m'enfuis.
Chapitre un : La mort parmi les ombres
Noir, tout n'est que noir, qu'ombre et néant, que ténèbres et nuit. Nulle autre lumière que la faible lueur de la petite lampe torche de notre guide, et que celle de ma sombre imagination, celle qui me fait voir une multitude de bêtes, tapies derrière ce brouillard opaque, prêtes à bondir.
« Les monstres n'existent pas. »
Je me reprends, je souffle, expire, inspire, me détends, pense à un monde, à un monde ou tout n'est que verdure et lumière. Un beau monde, un autre monde.
Et j'avance encore, les jambes lourdes et douloureuses, le souffle cour, la gorge gelée par le froid perpétuel qui règne en ces lieux, tremblant. Je devine la présence d'une personne devant moi, je la devine au bruit de son pas lourd, du tintement de ses affaires bringuebalantes, à son souffle légèrement rauque, et à sa vois faible et enrouée qui demande :
« Quand est-ce qu'on arrive ? »
Pas de réponses, personne n'ose parler dans ce sinistre boyau humide. Personne n'ose briser ce silence omniprésent, qui à force d'être terrifiant, est devenu rassurant. Et puis, cela attirerait la bête.
« Les monstres n'existent pas ! »
J'avance encore et encore, à tâtons, cherchant des prises sur la paroi glissante afin d'éviter de tomber. Le couloir tourne brusquement, révèle une lueur orangée dansante. La lueur des flammes de l'enfer, celle du diable lui même qui vient nous cueillir pour nous emmener dans son antre de douleur, pour nous punir d'avoir détruit ce monde.
*
C'était là la première vision que j'ai eut des tunnels.
Heureusement pour moi, le a lueur que javait aperçue n'était que celle de la torche qui illuminait notre premier ravitaillement.
On avait mangé, puis dormi à peine une heure, et on était repartit.
Le guide ne cessait de nous encourager de petits « le plus gros est fait », mais je ne le croyait pas trop, et pour cause, il y avait eut cinq ravitaillements après celui-là.
Le soleil n'était pas là pour me l'indiquer, mais je pense que nous avions dut marcher pendant plus d'un jour complet, voir même deux, avec comme seul repos la courte pose qui nous était offerte lors des ravitaillements.
Arrivé là bas, j’étais exténué. Je m'était écroulé au sol, devant les grandes portes qui gardait le petit village souterrain.
Lorsque je m'était réveillé, je me trouvait sur un petit lit à ressorts qui grinçait affreusement et qui était si inconfortable que je m'était allongé sur la pierre, douce et moelleuse en comparaison à ce vieux matelas déchiqueté et éventré, laissant apparaître ses sinistres boyaux de métal béants, usés par une rouille sans âge. La journée commençait bien.
J’étais sortit de la petite hutte, voir ce qui se trouvait au dehors. Je n'avait pas été déçu. Un petit groupe d'ivrognes chantant et buvant dans de grandes bouteilles d’alcool à brûler, le rhum et la bière manquant apparemment. Une femme et ses enfants pleuraient péniblement dans un coin sombre de ce qui devait s'appeler un village. La fatigue et le désespoir se lisait sur chaque visage que la crasse recouvrait généralement.
Les habitations donnaient l'air de pauvres amas de taules amenés ici et empilés au hasard, ne semblant tenir que par miracle. Il n'y avait jamais de fenêtres, les portes étaient de simple rideaux, et les toit étaient souvent percés en de multiples endroits, ressemblant plus à de larges passoires qu'a de réels abris.
Il n'y avait d'autre lumières que celle des feux alentours où se réchauffaient de petites bandes d'individus dont les traits noircis par la poussière ne présentaient plus aucune fore d'humanité, dont l'âme même semblait avoir été volée, pour ne plus laisser place qu'a un être sans émotions, enchaînant gestes sur gestes sans réellement contrôler leur mouvements, répondant simplement aux besoins de leurs corps.
*
Une mèche me chatouille la nuque.
« Maman, je ne veut pas rester ici.
-Mais je ne suis pas ta mère. »
Je me retourne brusquement, faisant face à son visage. Ses traits son plus fins, son menton est plus carré, ses yeux sont plus clairs et elle est légèrement plus grande, mais c'est elle. Je veut que ce soit elle. Et j'y croit avec un fol espoir.
Puis le souvenir brutal me revient. Ma mère est morte. Assassinée.
C'est un choc. Comme si je revivais l’événement. Comme si elle devait retraverser encore et encore ce mur qui sépare la vie du néant. Comme si cela venait de se produire.
Tout était allé si vite depuis.
Je regarde à nouveau ce visage qui cherche à me comprendre, à me connaître. Je sent son regard perçant me parcourir le crâne. J'ai l'impression qu'il me lit aussi facilement que si mon être tout entier n'était qu'un petit feuillet. Je sent son regard qui arrache les moindres parcelles de ma pensée, et ce visage me semble soudain moi plaisant. Les mâchoires crispées, les traits fatigués, le teint légèrement trop pâle. Y a-il encore une conscience dans cet être sombre, J'en doute.
Enfin, elle prends la parole :
« Bonjour, tu vas bien ?
-C'est étrange... Tout les jours cette même question. Chaque matins, si on peut appeler matin l'éveil dans une nuit éternelle, comme si elle pouvait me faire changer. Comme si elle était posée avec le fol espoir qu'un jour je dise oui.
Comment peut ont aller bien ici ? Comment peut on éprouver la moindre joie de vivre. Comment peut on même simplement y vivre. Quel est cette force étrange qui me pousse chaque matins à me lever pour contempler la fin de l'homme au lieu de me laisser mourir à mon chevet ?
L'espoir, peut être. L'envie de revoir quelqu'un que j'apprécie ? La curiosité ?
Non, je ne pense pas. Depuis que ma mère est morte, la seule chose qui m'a permit de me relever est la folle envie de faire payer ses assassins, aussi dérisoire soit mon espoir de le faire.
Dites. Avez n'avez vous jamais eut envie de revoir le ciel, aussi gris soit il ? »
Je sent que je l'ai touchée. A Son regard maintenant perdu et à la larme qui roule lentement sur son visage. Pourtant, cela ne me fait aucun effet. J'ai vu trop d'horreurs pour que cela puisse me faire le moindre effet.
Cette femme, Claire elle aurait tant aimé pouvoir être ma seconde mère. Elle aurait tant aimée me tirer de mon gouffre de tristesse.
Mais elle ne sait pas que j'y suis bien, elle ne sait pas que ce n'est pas qu'un gouffre, mais aussi un refuge où aller lorsque d'autres sentiments bien plus fort me submergent.
J'aime la tristesse. Elle est calme, apaisante, froide, douce. Je la caresse, je effleure, je l'enlace. Elle m'est familière, cette sensation, elle fait partie de moi. Je l'aime.
Je sort de la petite hutte, j'hume l'air extérieur avec le fol espoir que son odeur de renfermé ait disparue. Je sent le regard de cette femme dans mon dos.
Je fait quelques pas au dehors, puis petit à petit je prends plaisir à marcher, et je décide de faire un petit tour.
Je passe devant le désespérant paysage familier, devant les usines à oxygène grinçantes et les cuisines fumantes.
Soudain, je suis prit d'un doute. Les cuisines. Un mois que je suis arrivé là, un mois que je n'ai pas vu de livraisons quelconques, et je demande comment ils arrivent encore à nous nourrir.
J'entre discrètement dans le bâtiment, jouant de ma petite taille pour ne pas être expulsé, me cachant aux moindres bruits derrière les grandes caisses vides qui ornent les couloirs.
J'avance rapidement et fini par comprendre.
Un immense chaudron bout au milieu d'une pièce circulaire, rempli d'un liquide verdâtre. Il en sort un petit tapis roulant crasseux où défilent divers aliments.
J'en avait déjà entendu parler mais je croyait que c'était une légende urbaine parmi tant d'autres. Mais non, il est vraiment possible de recycler de la nourriture, apparemment.
Je sort du bâtiment avec un haut le cœur, plus aucune faim n'anime mon ventre auparavant gargouillant.
Je continue la marche dans l'espoir de me sortir cette ignoble vue de là tête. Soudain, le courant se coupe, la ville entière tombe dans le noir ; et presque aussitôt, les silencieuses discutions se taisent, comme un murmure qui s'éteint.
Instinctivement, je me recroqueville, en boule, les mains serrées autours des jambes, les yeux fermés.
Un bruit sourd retentit. J'ouvre brusquement les yeux, scrute la pénombre, il n'y à rien, rien que le noir, mais je le sent, il est là, né de mon imagination, « l'invisible », cette créature immonde, tapie dans les profondeurs du néant, mon fléau.
« Les monstres n'existent pas. »
Cette phrase, cette phrase sonne comme fausse alors que je le prononce tout haut, pour me redonner courage. Je sait que je n'ai pas a avoir peur, je sait que lorsque tout cela sera fini, je me sentirait honteux d'avoir peur du noir à douze ans, mais quoique je fasse, je le sent toujours, « l'invisible ».
« Les monstres n'existent pas ! »
Plus de conviction cette fois. Mes membre se réchauffent un petit peut, je me relève et fait face aux ténèbres. Il me semble entendre un grognement étouffé devant moi.
« Les monstres n'existent pas »
J'ai crié cette fois. J'ai crié pour me redonner courage, pour chasser cette terreur oppressante.
Et il m'a entendu.
Le grincement d'une corde, comme si un lourd poids y était accroché, se balançant à son bout.
Les yeux, blancs, luisants qui se découpent nettement dans l'obscurité, qui semblent me fixer. Ils ne bougent pas, restent dans le cloître d'ombre, qui n'est au final, pas plus sombre que le reste de la cité.
Cette dernière pensée déclenche un déclic en moi.
Si l'obscurité règne en touts endroits, il n'est peut être pas qu'ici, ils peuvent être de partout.
Je recule, lentement, je tremble de touts mes membres, soudain,je butte.
Je laisse échapper un petit cri que je regrette aussitôt.
Un mur. C'était juste un mur.
La terreur me reprends par bouffées, les larmes me montent aux yeux, brouillent ma vue déjà restreinte dans la pénombre.
Et s'il en profitait pour bondir, et s'ils en profitaient pour me tuer ?
Que pourraient ils me faire ?
Je vois déjà leurs visages grimaçants se rapprocher, leurs bouches rouges sang me sourire, dévoilant leurs crocs de carnassier, leurs regards fous me dévisager, où plutôt déchirer mon âme, me transpercer, me tétaniser jusqu'à m'en rendre moi même fou.
Mes yeux commencent à s'habituer à la pénombre. Je scrute le long couloir. Les deux yeux blanchâtre brillent toujours, ils semble bouger légèrement, comme s'ils se balançaient.
La corde grince à nouveau.
Le bruit d'un meuble qui tombe, une chaise ou un tabouret, les yeux se balancent de plus en plus.
La corde grince, encore et encore.
Le regard disparaît soudain.
La corde s'est tue, le silence revient.
Soudain, un homme crie. Le bruit d'un moteur qui ronfle, les lumières de la rue s'allument, puis celle du couloir, une par une.
La première révèle des murs de plâtre, verts et blancs, usés par les âges. La seconde laisse apparaître une longue traînée rouge, au sol. La troisième, une paire de bottes et un tabouret couvert d'un sang poisseux, fracassé par terre. La quatrième... Je hurle.
Un homme est là, à une vingtaine de mètres de moi, pendu au bout d'une corde. Une longue tige de fer lui traverse le ventre d’où glissent ses viscères, rependus en un tas informe et sanglant sur le sol.
La mort l'avait cueilli d'une façon brutale, et vu son état, il était fort probable qu'il ne s'était pas pendu lui même.
Mon instinct me commande de courir, mais pourtant, je me rapproche, comme poussé par une fascination morbide. Je ne comprends pas cette volonté, je ne comprends pas ce qui peut m’entraîner ainsi, contre ma frayeur.
Pas à pas, je me rapproche. Je suis arrivé devant la petite porte qui mène à la pièce où il se trouve. Je passe le cadre de bois, et pousse un petit cri de surprise.
Un homme est là, agenouillé devant un bureau, occupé à le fouiller. Je ne peut que voir le sang qui lui tâche les mains. Il avait dut profiter de l’absence de lumière pour commettre son meurtre.
Je le vois qui commence à se retourner et me plaque contre le mur. Puis, lorsque je l'entends s'approcher à pas pressés, je m'enfuis.
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Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra