file Anges - Conventions de guerre

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il y a 9 ans 3 semaines #19897 par Vuld Edone
Anges - Conventions de guerre a été créé par Vuld Edone
Hi'.

Entre nous soit dit, le nouvel éditeur de texte pour les Chroniques est excellent, et mon premier réflexe a été d'écrire directement dedans. Cela dit, le GoogleDoc est plus sûr (pour la sauvegarde) mais même alors, mon second réflexe a été d'aller publier directement mon texte.
Mais bon. C'est un one-shot assez court sur les Anges (encore) et j'aurais du mal à lui donner une place dans la bibliothèque.
Le plus gros problème, comme toujours avec les Anges, est le nombre de personnages. Ce sera assez visible que je fais tout pour m'en tenir à deux, alors qu'il m'en faudrait minimum quatre ou cinq. Ça peut aussi expliquer pourquoi j'expédie la fin, faute d'acteurs pour vraiment approfondir la "confrontation".

Ça explique par exemple que la phrase clé du texte, "je n'ai pas à gagner, il me suffit de ne pas perdre", n'apparaisse pas dans ce jet.

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Version GoogleDoc
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Anges
Conventions de guerre

Lesprit ne voulait pas se battre.

Plus précisément, il ne voulait pas se battre contre Carnatan. Ce dernier nom était à peu près inconnu sur Alquières. Sans doute il n'était pas le plus puissant des monstres. Mais il avait admiré Lesprit, il avait voulu s'allier à lui et à présent il le haïssait.
Et parce que Lesprit le considérait toujours comme un allié, il n'y avait jamais de combat.

On voyait donc venir d'abord le cerf blanc, tatoué de ses entrelacs, qui se promenait au hasard de ses plans ici ou là en campagne ou dans les habitats, dans quelque ville ou village de montagne. Il allait la fleur en bouche, la fleur à l'oreille et des fleurs en colliers jusqu'aux bras, avec tout le mépris et le dégoût qu'il pouvait avoir pour les bêtes, mais sans jamais combattre. On le prenait pour un pacifiste au départ, et les quelques monstres qu'il croisait y voyaient la couardise d'une bête brisée.

Quelques minutes ou quelques heures après, suivant jusqu'à quel point il avait pu le distancer, Carnatan suivait. Son armure blanche et noire miroitait le jour, fulminait la nuit sous la puissance des cristaux. La puissance dégagée, la luxure, la prétention étaient déjà à elles seules une déclaration de guerre, et le renard sauvage qui se cachait derrière y ajoutait sa rage. Derrière les fentes de corne et d'ivoire on disait qu'il avait crevé ses deux yeux et comme aucun n'avait encore réussi à lui briser le casque cette rumeur courait qu'il ne voyait plus que par instinct des figures ensanglantées, toutes hostiles et toutes égales après lesquelles il courait, comme fou.

Tout ce qui se tenait entre lui et Lesprit était un obstacle.

Le cerf ressortait toujours le premier, indemne, et s'en allait loin des flammes et de la destruction, jusqu'à ce que Carnatan rassasié se remette en chasse.

« Si je reste, il voudra se battre. » Conclut Lesprit simplement.

Il déposa ensuite quelques doublons sur le comptoir, et même si la monnaie était ancienne le serveur l'accepta. C'était le début d'après-midi, le restaurant était fréquenté mais le serveur s'attarda.

« 'Me semble que ce Carnatan serait du genre à s'faire rétamer rapidement, » suggéra-t-il au cerf blanc, « pourquoi personne lui a encore mis sa rouste ? »

Lesprit vida son verre d'un trait. Toussa. Regarda le fond du verre avec une moue.

« Bonne question. »

Ce qui voulait dire qu'il ne savait pas. Son regard, même, en scrutant le fond de liqueur qui lui avait brûlé l'estomac, était plutôt curieux et interrogateur. Lassé presque. Il le tourna vers le serveur, sembla surpris de voir ce dernier toujours à sa table.
Le serveur tira la chaise à côté de lui pour s'asseoir.

« Donc votre plan c'est d'vous asseoir au milieu d'une foule de bêtes et d'attendre qu'un fou psychopathe vous attaque ? J'ai bon là ? »

Lesprit le regarda, regarda son verre et le reposa.

Puis il hocha la tête.

« Vous seriez pas légèrement en train d'utiliser mon restaurant, ce restaurant, comme un bouclier bestial ? »

« Qu'est-ce que je devrais faire ? » Demanda tranquillement le cerf. « Je compte vivre, et je ne compte pas me battre. »

Le téléphone du serveur se mit à sonner. Pure coïncidence s'amusa à penser ce dernier avant de décrocher. La voix était celle de son amie Stéph', qui lui disait de regarder du côté de la station service, à l'entrée du village.

Deux secondes plus tard il n'y avait plus de station service, seulement une énorme colonne de fumée embrasée. Lesprit soupira et demanda s'il pouvait avoir un second verre. Déjà les bêtes quittaient leurs sièges pour aller voir, excitées par les bruits du combat. Le serveur alla remplir le verre, le ramena puis s'excusa et, sans plus attendre, il se précipita là-bas.

Le cervidé resta derrière, parmi les autres clients qui continuaient leurs discussions et leurs repas. Ils pouvaient entendre les éclats et les explosions, ils pouvaient en sentir les secousses et s'en moquaient. C'était à peine si ça entachait leurs discussions.
Mais Lesprit ne touchait pas à son verre.

S'il avait été possible de lire ses pensées, on aurait découvert qu'il s'inquiétait pour le serveur, un peu plus qu'il ne s'inquiétait pour l'ensemble du village. Dans le même temps il se répétait que ce n'étaient que des bêtes et que sans doute, fut un temps, il aurait pris plaisir à en purifier le sol lui-même, mais en cet instant il songeait aussi que, même très indirectement, on se battait pour lui et il n'aimait pas ça. C'était le genre de logique qu'avaient les monstres.

Un peu partout dans le village, les voitures couinaient leurs alarmes.

Les bêtes venues voir restaient à distance, n'attaquaient que pour reculer aussitôt. Comme toujours le tri s'était fait et sous la violence des combats, les plus faibles se retrouvaient à l'écart. Seul le serveur tenait tête au renard dans son armure blanche et noire.

Carnatan écumait de rage. La sang coulait de sa gueule d'albâtre, coulait de son cou et de ses pattes, un sang lourd et noir que l'air du jour faisait bouillonner. Les crêtes de cristaux bourdonnaient sans fin.

Jusqu'à présent, le serveur avait réussi à le tenir à l'écart du village.

« Pourquoi est-ce que tu défends cette crevure ?! » Crachait Carnatan. « Tu as la moindre idée du nombre de bêtes qu'il a massacrées ? »

« Mec ! » S'amusa le serveur en se frottant le museau. « Tout c'que je sais, c'est que tu attaques mon village. »

Ils avaient guetté chacun une ouverture chez l'autre, la moindre erreur, mais Carnatan n'en trouvant aucune attaqua quand même. Il fut accueilli par la déflagration du pistolet à bout portant dans le bras à l'instant même où il s'apprêtait à tailler son ennemi en pièces. La balle à l'impact rendit sa patte inerte si bien que la bête face à lui put caler sans peine sa seconde arme à la jointure du cou pour y vider son magasin.

Le pouvoir du renard faisait bouillir le sang du serveur, si bien que ce dernier resta trop longtemps au contact, le temps de vider chaque balle jusqu'à la dernière. Quand il se rendit compte de ce qu'il faisait, emporté par le combat, il était déjà trop tard : la seconde patte de Carnatan le saisissait à la tête et serrait assez fort pour lui fracturer le crâne.

Mais pour les bêtes, les os brisés n'étaient que peu de choses. Pour les monstres, ce n'était rien. D'un coup de pied celui-ci se dégagea, bondit en arrière et dans le même mouvement rechargeait ses armes pour les vider à nouveau sur son adversaire. L'armure fracturée de Carnatan laissa passer quelques coups qui le percèrent de part en part.

Le serveur nota que son adversaire ne faiblissait pas.

Il aurait pu reculer face à la charge du renard, mais c'aurait été l'amener plus proche du village. Et aussi, le sang bouillonnant de la bête lui fit tenir tête. Son pistolet arrêta de peu les griffes qui l'auraient aisément déchiqueté.

La gueule écumante de Carnatan se trouvait à quelques centimètres de son visage.

« Pas mal, gars. » Sourit le serveur.

« Tu aurais pu fuir. » Gronda le renard. « À présent tu vas me servir d'échauffement. »

Il tenait d'une patte le premier pistolet, dans l'autre la seconde arme et pressait sur les deux toujours plus pour faire tomber la garde. Le singe face à lui sourit alors de toutes ses dents, malgré les plaies à ses tempes et à son front, et braqua sur le casque, contre les fentes de corne et d'ivoire, le canon de fusil tenu par sa queue. Au total cinq armes détonèrent à la fois.

Lesprit n'en était qu'à la moitié de son verre.

Rien qu'aux rumeurs plus loin, il pouvait juger que Carnatan allait gagner. Ce n'était qu'une question de temps et il songeait déjà à repartir, mais profitait de cette pause dans cette traque interminable. Le ciel était suffisamment bleu et la place suffisamment tranquille, éclats à part, pour qu'il puisse presque oublier la laideur du monde actuel.

C'était étrange. Autrefois se reposer ainsi l'aurait ennuyé, et passionné par sa quête de purification il en serait devenu fou. Mais à présent que la menace pesait, au contraire, il chérissait ces instants de calme.

Peut-être s'agissait-il là de la clé de la paix.

Une bête vint le trouver. Elle était blessée. Lesprit jeta un bref regard à la plaie sur son bras et vit le sang noirci et bouillonnant.
« Qu'est-ce que vous fichez encore là ?! » S'emporta la guêpe.

« Je n'ai pas fini mon verre. »

Elle saisit son verre et le brisa. Le cerf ne regarda même pas, mais garda ses yeux fixés sur elle. Il n'avait même pas cillé, gardait l'air las.

« Mon petit ami est en train de se faire démolir pour vos beaux yeux ! Alors bougez-vous et allez l'aider ! »

« Non. »

Et Lesprit croisa les pattes derrière ses cornes, se bascula sur sa chaise pour poser les sabots sur la table, l'air de faire une sieste. Elle voulut le faire tomber mais il l'arrêta d'un geste.

« Calme. »

Elle se figea. Il y avait eu ce frisson en elle, l'instinct des bêtes qui lui faisait percevoir la menace dans ce geste, et dans ce geste un pouvoir qui lui échappait encore, comme s'il avait braqué une arme sur elle. Sur l'instant elle devina que ce cerf pouvait la massacrer en un instant.

« Je ne suis pas celui qui vous attaque. » Reprit le cerf, les yeux fermés. « Je ne vous ai rien fait. »

« Rien fait ?! C'est votre faute si ce monstre est là ! » Cria la bête. « Au moins, quittez le village, allez régler vos problèmes plus loin ! »

Lesprit soupira et secoua la tête.

Elle aurait voulu l'étrangler certainement, mais ne put que se raidir et fulminer. Le sang bouillonnait autant par colère que sous l'effet du renard sauvage.

Une explosion plus proche fit s'effondrer deux maisons. La guêpe tourna la tête et s'exclama de peur. Toutes ses pensées s'étaient redirigées sur celui qui se battait là-bas et dont elle devinait qu'il en était désormais aux dernières extrémités. Après un dernier regard furieux pour le cerf blanc, elle voulut courir là-bas.

Il la retint au poignet.

« Vous m'en voulez de ne pas me battre. » Dit-il lentement avant de plonger son regard dans celui de la bête. « Réfléchissez-y bien. »

Il la lâcha. Elle ne chercha ni à réfléchir ni à comprendre et se précipita en direction des débris qui retombaient et des rumeurs mourantes du combat. À la place montaient les flammes qui, de plus en plus, se mettaient à dévorer les habitations. La fumée se mettait à masquer ce ciel bleu qui avait tant plu à Lesprit.

À présent il était seul aux tables. Les dernières bêtes étaient parties se battre ou se terrer, et les cris de douleur s'amplifiaient. Cela lui ramenait en mémoire ses purifications. Le cerf blanc soupira encore et se leva de sa chaise qu'il prit encore le temps de bien remettre en place.

Carnatan apparut parmi les flammes, sur un des toits couverts de panneaux solaires. Aussitôt le renard repéra sa proie, le cerf blanc toujours parmi les tables, occupé à déposer encore deux trois doublons devant son siège.

« Lesprit ! » Hurla le monstre de rage.

Son armure était alors presque recouverte du sang poisseux qui brûlait au contact de l'air, si bien qu'il n'était qu'un brasier. Les impacts de balles en avaient brisé des pièces entières et le poil par endroits était visible, mis à nu et noirci également. Le sang en se coagulant, à mesure qu'il se consumait, reformait le métal.

Malgré le cri, le cerf blanc ne réagit même pas, mais se détourna et se mit à marcher dans la direction opposée.

« Viens te battre, sale traître ! » Vociféra encore Carnatan en se jetant sur lui.

Le feu alors atteignit un nouveau point de fusion et le brasier tourna à la déflagration. Le restaurant fut soufflé et les bâtiments proches réduits en ruines, les rues jonchées de débris. Au coeur de la fournaise, Carnatan tailladait la silhouette du cerf qui lui échappait.

Car si le pouvoir du renard était d'enrager jusqu'aux machines et de se nourrir de cette rage, la force de Lesprit lui avait donné son nom. Il n'était que cela, un esprit qui s'était volatilisé déjà.

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il y a 9 ans 1 semaine - il y a 9 ans 1 semaine #19907 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Anges - Conventions de guerre
J’ai lu ce texte il y a quelque temps. Je te fais un retour sans le relire, parce que bizarrement, j’y ai respensé en prenant mon café ce matin… En fait, j’avais cette impression d’un texte de renard qui m’échappait.

Bon, l’idée de départ semble être de s’intéresser à un personnage qui devrait être le héros et autour duquel tout devrait se passer et qui refuserait de faire ce que le lecteur attend de lui. J’ai souvenir que le style m‘avait un peu déçu, surtout au début. Toi qui prône des entrées en la matière qui fixe immédiatement le cadre, je l’avais, de mémoire, trouver un peu plate. Limite, je me disais que cela aurait pu être un truc de débutant. En fait, je me disais que ce n’était pas du Vuldone, ou alors un Vuldone qui veut se déguiser en autre chose… Alors, je me rappelle m’être dit « vigilance ! vigilance ! Quel coup tordu m’attend ? ». de même je me rappelle ne pas avoir aimé l’attitude du Cerf Blanc. Il me rappellait ces personnages de vieux baroudeurs qui ont tout vu et qui sont blasés. Un peu style, « ouais, va falloir encore que je gagne, mais ça me gonfle de gagner… ». Là aussi, je me suis dit que ce n’était pas du Vuldone. Ou alors tu versais inutilement dans le cliché...

Je me rappelle avoir eu une légère impression de confusion entre qui était qui, dans la mesure ou les personnages sont à la fois personnifier, ont un nom et à la fois un trait d’animal qui les caractérise, si bien que je pensais qu’il y avait plus de personnages… Et là, je me suis dit que c’était peut-être ça l’astuce. Sauf qu’au cours de la lecture cette impression disparait. Faudrait que je relise…
Ensuite, le truc intriguant, c’est que, pur une fois, le Renard n’est pas le héros. Bien entendu, c’est lui qui intéresse, mais tout se fait en hors champ. Et à la fin de ma lecture, je crois avoir pensé, « tiens c’est curieux ».

Maintenant pourquoi te faire retour maintenant ? Parce que j’ai eu une sorte de déclic et j’aimerais avant que tu me dises si ça vaut le coup que je creuse en relisant. Le truc, c’est que je ne peux m’empêcher de me dire que le Renard, c’est toi. Et du coup, la lecture du texte change complètement. Le Cerf Blanc serait le lecteur que, toi, auteur, cherche à toucher. Donc le combat que tu mets hors champ serait tout ce que tu mets en œuvre pour l’attirer vers toi. Et cela expliquerait aussi cette impression que j’ai lu en ne retrouvant pas ce que j’ai l’habitude de lire de toi. Et là, d'un coup, le texte devenait passionnant et très touchant.

Voilà, comme l’idée est un peu tordue, j’ai besoin de savoir si c’est un délire de ma part dû à un café trop fort ou à un manque de sommeil, ou s’il y a un peu de ça ?

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il y a 9 ans 1 semaine #19908 par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Anges - Conventions de guerre
Non, ça ne vaut pas le coup.

Quand j'écris sur les Anges -- ou sur Alquières -- il y a toujours le personnage supplémentaire d'Homs, le narrateur, et s'il faut me chercher dans le texte alors je suis là.
Mais s'il faut me chercher parmi les personnages, alors non, je suis le cerf.

Au final je n'ai écrit ce texte que pour tenter de cerner un peu plus mon univers des Anges, ça et pour me poser une question morale, mais non il n'y a pas de sens caché ou quoi que ce soit. C'est aussi brut et bête que ça en a l'air.
Je retrouve constamment les mêmes problèmes avec Alquières : impossible de vraiment immerger le lecteur dans cet univers, de lui en donner les règles, le fonctionnement, la logique. Je n'arrive même pas correctement à introduire l'idée que les protagonistes sont des bêtes.

Je me dis qu'il serait plus simple de commencer par Homs -- et de donner toute l'histoire -- mais je m'entête à vouloir donner le point de vue des bêtes, et ça ne fonctionne jamais.

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il y a 9 ans 4 jours #19917 par Mr. Petch
Réponse de Mr. Petch sur le sujet Anges - Conventions de guerre
Une impression que j'ai en lisant tes textes successifs sur le monde des Anges, c'est que la focale se réduit au fur et à mesure.

En tant que tel, j'ai plutôt apprécié ce texte, mais il est presque trop "banal" et "normal" pour se situer vraiment dans cet univers.
Alors on retrouve certaines des obsessions qui y sont récurrentes : la centralité de la question morale, l'opposition entre destruction et pardon, la vanité et le refus du combat, l'antagonisme... Il y a cs formidables monstres qui m'intéressent de plus en plus comme "modèles" archétypaux déclinant à l'infini la figure du héros... Mais il y a quelque chose qui manque.

Je me trompe peut-être, mais je trouve que cette chose vient du style. En un sens, j'ai trouvé le texte trop clair, sauf en son début. Il y a de vrais lenteurs, ce qui n'est pas habituel chez toi, par exemple toute la scène avec l'intervention de la "petite amie" du serveur que, pour tout avouer, j'ai passé.

Tu parles d'immersion dans cet univers, mais, même si je suis un lecteur désormais "habitué", je trouve qu'un des effets d'immersion que tu as très bien réussi est justement l'introduction de l'étrangeté, du détail. Je me souviens de ce texte avec des ribambelles de noms propres que je n'arrivais pas à retenir mais qui m'ancraient vraiment dans le texte. Je crois qu'il faut essayer de se demander comment le récit raconté ne peut se passer que dans le monde des Anges. Celui-ci pourrait très bien être un western.

Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est les ruptures de tons et de langage au sein des dialogues, le passage d'un argot un peu fabriqué aux sentences laconiques de Lesprit. Là, il y a une vraie inventivité.

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Modérateurs: SanKundïnZarathoustra
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