Voyage en terre d'Orh
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La nuit a enveloppé les maisons, qui désormais se réfugient dans la pâle lueur des bougies. Au travers des fenêtres, on devine les ombres affairées au chevet des souffrants. L’homme, au cœur de la maladie, semble avoir oublié sa propre existence, ou plutôt avoir oublié son ancienne existence, afin de se prêter à celle plus difficile et plus éphémère que lui accorde la peste.
De nombreuses maisons avaient été désertées. Déjà, bien que l’abandon et le temps n’aient laissé paraitre sur leurs façades aucune marque, on sent l’absence pesante qui règne. Certaines ont repris une sorte de vie, refuges de rongeurs, d’insectes, et de voyageurs égarés.
Mais le marqueur le plus évident de la maladie n’est pas dans l’atmosphère, ni dans les ombres silencieuses, ni même dans le murmure des malades que l’on devine au creux des portes, mais dans la présence, dans les ruelles sombres, des faucheurs d’âme qui, discrètement, se prêtent à la magie la plus noire du monde.
Je suis l’un d’entre eux, et comme tout faucheur, je n’ai pas de nom. La nuit, je marche entre les maisons, je guette le soupir des mourants, et alors, dans le secret le plus complet, je m’empare de ce qui fut la vie, et de ce qui reste encore le bien le plus précieux de tout homme, et je l’asservis à ma volonté…
*
Le jour commence à peine à poindre, je ne dors pas.
La torpeur de la ville se dissipe douloureusement, et les villageois s’éveillent d’une nuit trop courte.
Araknar est juché sur une colline. Ville moyenne, elle concentre les activités habituelles de toute ville du même acabit : trafics illicites, vols, assassinats, et est le théâtre logique d’une domination des bandits et d’un pouvoir corrompu sur une population pauvre, sale, mal éduquée et affamée par temps de mauvaise récolte, population qui tente tant bien que mal de s’en sortir.
Mais la maladie donne à la ville un air tout particulier. Le crime semble temporairement s’être arrêté. L’épuisement est si complet que les marauds n’ont même plus la force de menacer les paysans afin de piller leur récolte. En retours, les paysans ne protestent pas contre cette menace absente, et livrent d’un accord tacite leur maigre récolte à ceux qui, auparavant, leur coupaient le cou.
Au final, les vraies victimes de cette maladie ne sont pas les malades ni leur entourage ni la ville même dont le mal évite une foule d’efforts superflus, mais les faucheurs d’âme qui, au milieu de ce contexte de mort perpétuelle, viennent se risquer à priver du repos éternel foule de bonne gens et de misérables.
En effet, lorsqu’un faucheur d’âme est découvert, il ne faut pas longtemps pour qu’une soudaine vivacité reprenne les habitants. Criminels, assassins et égorgeurs en puissance se jettent alors sur le sujet de leur plus profonde haine, contre ces êtres dont les faits ne sauraient même pas être taxés du nom de « crimes », leurs actes s’égarant bien au-delà des abominations communément admises par la société.
D’un autre côté, les faucheurs d’âme bénéficient d’avantages certains, tels qu’une partielle immortalité, une puissance terrifiante, ainsi que de la haine profonde que leurs vouent les dieux, ce qui leur épargne les divers cultes abracadabrant qui servent à attirer leur égards.
Pour résumer, les faucheurs d’âme doivent payer pour la puissance le prix de n’être aimés par personne, du moins, le croient-ils (tout comme moi) jusqu’ici.
Les volets sont clos, les portes, verrouillées. Au centre de la pièce se trouve une petite table carrée, sur laquelle sont disposés deux tiges d’encens fumantes, ainsi qu’un petit bol d’herbes écrasées. Cette mise en scène, loin d’appeler forces occultes et esprit errants, dégage un fumet qui atténue les sens et acère l’esprit. La concentration la plus totale est essentielle à cette pratique, car toute inattention pourrait laisser l’âme s’emparer de mon corps. Lentement, machinalement, d’après des gestes répétés afin de ne pas avoir besoin de leur prêter la moindre attention, je me saisis d’une petite pierre enfouie dans ma bourse. Elle est luisante et pâle. Serrant la main, je la brise, un léger jet de lumière se produit, et monte une odeur de mort.
J’en comprime les débris, lentement, jusqu’à ce qu’aucun espace ne sépare les doigts de la paume. L’âme, prisonnière, n’a plus le choix que de s’intégrer à mon corps. Elle monte, froide dans mon bras, et laisse sur son passage un léger picotement ; elle se dirige instinctivement vers mon cœur. Là, je la bloque en moi, je l’immobilise, elle semble tressaillir. Puis, d’une légère impulsion mentale, je la déchire. J’entends en moi se perdre un hurlement désespéré, et rapidement, l’énergie se met à affluer, vivifiant mes muscles fatigués. Bientôt, je me sens neuf et prêt à affronter un jour nouveau. Dans ma main, il ne reste aucun résidu, aucune poudre, aucune trace de la pierre.
Les effets des encens se dissipent, les sons de la rue me reviennent, d’autant plus clairs qu’ils semblent neufs. La vie inlassable de la ville m’appelle, je sors au grand jour.
Le soleil projette sur ma peau ses rayons glacés. Je grelotte en sentant les yeux mécontents des dieux se poser sur moi. Je les comprends : je vole leurs âmes, et ainsi les prive d’une partie de leur puissance. D’un autre côté, je ris de ces ignorants qui s’imaginent qu’ainsi, je les prive des plaines radieuses et éternelles, les dieux n’étant rien d’autre que des voleurs d’âme eux même, à plus grande échelle.
Les dieux, en fait, excellent dans cet art. Usant de magie afin d’accomplir régulièrement quelques exploits, ils attirent sur eux les égards des peuples, qui, dociles, laissent alors, le jour de leur mort, glisser leurs âmes dans les gueules avides de ces gargantuesques dévoreurs, persuadés de se diriger vers la sainte réalisation de leurs souhaits les plus fous.
C’est ainsi que la plupart des faucheurs ambitionnent eux même de devenir des dieux, mais la concurrence est rude, et les pires morts qu’il soit les attendent souvent au bout du chemin
Je suis d’un pas sur l’allée marchande et aboutit rapidement sur l’immanquable taverne du beau bifton, dont la poésie du nom laisse à désirer. Jour de chance, les rumeurs d’une rixe résonnent à l’intérieur des murs, là où la fatigue imposée par la maladie s’évanouit sous la fièvre de l’alcool. Peut-être un ou deux mourants me laisserons-ils gentiment les emporter avec moi, et réduire leur restant de conscience à mon service jusqu’à ce que je les gracie d’une mort éternelle…
Il existe trois manières de capturer une âme.
La première est la plus simple. Il faut se servir d’une arme sertie d’un catalyseur d’âme pour porter le coup de grâce à un futur décédé. J’ai ainsi sur moi une douzaine de dagues serties d’une pierre chacune, une épée portant trois pierres, et bien sur une faux sur laquelle repose une douzaine de pierres. Les enchantements conférés aux armes évitent que deux âmes se retrouvent prisonnières d’une même pierre, cas catastrophique et généralement mortel pour quiconque se trouve dans les parages, et principalement pour le faucheur d’âme. Ainsi, une fois plein, une telle arme fonctionne comme une arme usuelle, à ceci près que la puissance dégagée par les âmes leur fournis parfois des propriétés intéressantes pour tout faucheur d’âme expérimenté, comme moi.
La deuxième, un peu plus complexe, consiste à tracer sur le sol un pentagramme, chargé de plusieurs symboles, à placer quelques pierres d’âmes au centre, et à attendre le bon moment avant de prononcer les mots fatidiques. Elle demande plus d’attention car c’est alors au faucheur d’enfermer l’âme dans la bonne pierre, et donc d’éviter d’en enfermer deux dans un unique récipient.
La troisième, réservée aux faucheurs expérimentés, comme moi, consiste tout bonnement à concentrer son énergie, projeter sa propre âme dans le corps de la cible, se saisir de l’âme du malheureux, l’extirper, la projeter dans une pierre d’âme avant d’en perdre le contrôle, et de retrouver son corps. Cette technique demande maitrise, puissance, concentration, et surtout vitesse car pendant la capture, le corps du faucheur est alors exposé aux potentielles mutilations que peuvent lui infliger un environnement hostile, hors, si le corps meurt alors que l’âme n’y est pas, elle est condamnée à l’errance éternelle, à moins qu’elle ne réussisse à prendre possession d’un autre corps, ce que je sais faire mais qui n’est jamais très aisé, ni agréable d’ailleurs...
Tout ceci pour dire qu’à ce moment précis, le plus pratique est donc de contourner la taverne du coin doré, de dessiner un pentagramme dans les ruelles obscures et d’attendre le décès d’un malheureux bagarreur.
Lorsque je sens la première âme s’envoler, je prononce la formule.
« Azaäm firth frithim ovémo »
La manœuvre est simple, l’âme est capturée. Mais non loin, un badaud un peu trop curieux entend avec un frisson les mots, qu’il ne comprend pas mais qui l’intriguent grandement. Il s’approche, et, reconnaissant là le rituel d’un faucheur d’âme, sort de sa ceinture un couteau, bien décidé à mettre fin aux jours d’une telle abomination.
Inconscient du danger, je prononce une deuxième fois la formule.
« Azaäm firth frithim ové…mo »
Le souffle de l’air, le sentiment que la mort se dresse derrière mon dos pour s’enfoncer précipitamment dans ma nuque me coûte une seconde d’inattention. La maitrise des âmes est un art dangereux, et peu adapté, vous l’aurez peut être compris, à un combat direct.
L’âme que j’ai saisie est alors projetée dans la pierre déjà occupée. Un crissement se fait entendre sous la pression. Je plonge sur le côté pour éviter la lame qui s’abat dans l’air, et ce geste me sauve doublement la vie, car les deux âmes qui s’étaient libérées le leur prison et qui se jetaient sur moi ne me manquent que de peu et viennent se ficher dans la poitrine de mon agresseur.
Ce dernier hurle follement. Ses yeux s’illuminent, un macabre fumet s’élève au-dessus de lui. Il tremble, convulse, se jette au sol, se contorsionne dans des positions incohérentes qui lui brisent les os. Le corps torturé par la rage des âmes va se déchirer. Alors, de nouveau libre, elles vont se jeter sur l’être le plus proche et le tuer de la même façon. Je dois m’éloigner au plus vite. Projetant un sortilège de containement autours du corps, je m’enfuis dans les ruelles.
Je dois quitter la ville, elle dont la maladie faisait une proie si rare, car les hauts mages me suivent désormais à la trace. Je dois sortir le tant que ces âmes, car après, ils me retrouveront et me déchiquèterons.
Pour accélérer mes pas, je brise quelques sceaux contenant l’énergie d’âmes prisonnières de sortilèges. L’air semble me passer au travers, et mes pieds ne touchent presque plus le sol ; pavés, façades, pancartes, la ville défile à mes côtés à une vitesse folle. Mais rapidement, la vitesse décroit. Me retrouvant face à un cavalier terrifié, je me jette en avant, désarçonne l’homme dont les vertèbres se brisent sous la violence du choc, m’agrippe à son cheval et le lance au triple galop, loin des portes de la ville.
Voyage dans les terres d’Orh, nouveau récit
Les ombres régnaient sur la ville. Un soleil masqué par les nuages avait laissé, depuis longtemps déjà, place à une nuit sans lune ni étoiles. Vues des ruelles sombres, le ciel n’était plus qu’un voile opaque, noir, ne parvenant même plus à se distinguer des toits des maisons. Cette obscurité, si épaisse, en était devenue étouffante, menaçante même ; on pouvait presque la sentir dans l’air, presque la toucher. Elle était là, présente, elle enlaçait les façades aux volets clos, comme un serpent qui se loverais autours de sa proie. Elle avait apportée avec elle une inexplicable terreur. C’était une de ses nuits où l’on ne dormait qu’à demi, où, emmitouflés dans leurs couvertures, les habitant se surprenaient à se redresser brusquement, la sueur au front et aux aguets. Ils entendaient alors maints bruits que leur imagination leur portait. Celui d’un pas dans la rue, d’une porte qui s’ouvre, d’une planche qui craque… Ils se levaient alors, allumaient une lanterne qui venait en un instant balayer leurs peurs d’une lueur rassurante. Puis ils jetaient un coup d’œil attentif, vérifiaient que le loquet de la porte était bien en place, que fenêtres et volets étaient bien clos, puis retournaient se coucher, rassurés. Mais lorsqu’ils éteignaient la lanterne pour s’endormir à nouveau, à nouveau les ténèbres jaillissaient pour les tourmenter.
Dehors, les cliquetis métalliques, accompagnés des claquements des bottes et des sabots, indiquait le passage de la garde, que l’on avait fait doubler cette nuit. Les hommes patrouillaient en petites troupes de huit, et non plus à deux ou trois, car le nombre les rassurait. Néanmoins, aucun d’entre eux ne parvenais à chasser cette peur qui s’était immiscée dans leur ventre, et qui les tiraillait. Malgré le froid, particulièrement saisissant, qui leur gelait les doigts, ils gardaient la main empoignée sur leur épée, prêts à dégainer à tout instant. Ils jetaient des regards inquiets à leurs camarades, qui les leur renvoyaient tout aussi inquiets. Plus que leur propre peur, c’était la peur qu’ils voyaient en leurs confrères qui les affolaient. Et cette peur qu’il lisait les emplissait de méfiance. Ils sentaient que leurs frères d’armes seraient prêts à les abandonner pour mieux déguerpir, tout autant qu’ils sentaient qu’eux même agiraient de même. Finalement, cette nuit si opaque qui les avait poussés à se rassembler ne semblait que d’autant plus les diviser.
Soudain, la ville se figea. Un long et pénible hurlement vint déchirer le silence. Un hurlement presque inhumain, déformé par la douleur et la terreur. Un hurlement qui, lorsqu’il se tut, laissa de nouveau place au silence le plus complet. Dans toute la ville, les gardes s’arrêtèrent, pétris d’effroi, collés les uns contre les autres. Dans toute la ville, à nouveau les habitants se redressèrent sur leurs lits, mais cette fois n’eurent pas le courage d’allumer leurs lanternent. Les enfants dans leurs lits gémirent, et les nourrissons n’osèrent pas pleurer.
Le lendemain, lorsqu’enfin le soleil arracha de la ville ses ombres inquiétantes, on découvrit, pendu devant la porte du palais royal, le corps méconnaissable tant il était mutilé d’un soldat malchanceux. Les faucheurs d’âmes étaient de retour à Araknar, et ils venaient récupérer leur dû.
*
Depuis qu’il ait entendu le hurlement, Logan n’avait pu fermer l’œil. Il était resté éveillé plusieurs heures durant, alerte, et n’avait déverrouillé le loquet de sa chambre qu’une fois le soleil levé. Il avait alors descendu les escaliers, une épée qu’il ne maniait que trop mal à la main, et sursauté à la vue d’une silhouette recourbée sur la table. Rapidement, il s’était rendu compte que ce n’était que l’un des rares clients qu’il avait vu la veille, encore assommé par l’alcool.
Les émotions de la nuit passée avaient fait déserter la plupart des clients de la taverne, aussi, aux premières heures du matin, Logan avait eu peur de ne pas recevoir grand monde ce jour-ci. Ce n’était pas tant l’argent qui lui manquait, mais plutôt une certaine inquiétude à se retrouver seul, face à son comptoir, et cela même si le jour resplendissait au dehors ; il ne savait que trop bien ce qui rôdait dans les rues de la ville.
Pourtant, ce fut un jour où les hommes étaient beaucoup plus enclins à la boisson. Ils venaient trouver un peu de compagnie, et asperger d’alcool leur mauvais souvenir afin de mieux le noyer, un peu comme après la perte d’une femme. Mais aujourd’hui c’était un sujet bien plus sérieux qu’une éventuelle dispute conjugale qui les tracassait, aussi, lorsque le soleil fut au milieu de sa course, la plupart nageaient déjà dans un sommeil bruyant et profond. Logan lui-même s’était surprit à boire quelques pintes pendant son service.
Lorsque le cadran indiqua quinze heure, le garçon rangea les quelques verres qui trainaient sur le comptoir, passa un dernier coup de chiffon et appela Maria, la femme du propriétaire, pour le remplacer. Ce n’était pas aisément qu’il avait réussi à se libérer quelques heures de service, et il comptait bien ne pas en gâcher une miette. A peine Maria était-elle dans le bar qu’il se trouvait dans sa chambre, en train de se préparer.
Il avait prévu pour ce jour sa plus belle chemise, blanche, un peu trop grande, mais qu’aucune tâche de gras n’avait encore maculé. Il enfila par-dessus une salopette marron, se coiffa, et s’observa quelques instants dans le petit miroir qu’il gardait appuyé sur sa commode.
Plus dociles, quoiqu’encore un peu ébouriffés, ses cheveux bruns descendaient jusqu’au milieu de son front. Son visage, encore jeune et sans marques, était assez beau, quoiqu’un peu marqué par la fatigue. Il était somme toute un garçon plutôt banal, bavard, blagueur, au langage assez grossier, et marqué d’un manque d’éducation évident, mais gardait un petit air affuté, qui parfois semblait narquois, et qui plaisait beaucoup aux filles.
C’était d’ailleurs ainsi qu’il avait obtenu son rendez-vous. Elle était fille d’artisan, et il ne lui avait même pas demandé son nom. Il l’avait vu il y a trois jours de cela, et ne l’avais pas oublié depuis. Sous un simple chapeau de paille se cachait un visage angélique d’où rayonnait douceur et beauté, et des cheveux dorés qui jouaient avec le soleil comme l’or de la statue d’Odon qui trônait sur la place du village. C’était du moins comme cela qu’il la voyait. A son contact, il s’était découvert poète, et avait fondu de bonheur lorsqu’elle avait accepté sa requête.
D’un pas rêveur il sortit de la taverne, et respira l’air frais des débuts de printemps. L’amour lui avait fait soudainement oublier la menace des faucheurs, il se sentait à plein de vie, comme si cette nuit n’avais jamais existée. Il marcha le long de la place marchande, heurta un vendeur qui faillit renverser son panier, s’excusa évasivement face au flot de juron qu’il lui criait, poing levé, et tourna un peu plus loin, suivant la rue des artisans.
C’était chez elle qu’il avait rendez-vous. Son père était absent pour quelques jours, parti vendre son lot dans une ville voisine où les prix étaient plus intéressants. Elle avait préféré ne pas sortir, afin de ne pas s’afficher devant les voisins aux bras d’un jeune homme.
Non loin derrière, la foule commençait à s’écarter, mais Logan ne l’aperçut pas, perdu dans ses pensées, de même qu’il n’aperçut pas le cavalier descendant la rue à toute vitesse, et criant aux passants de le laisser passer. Au dernier moment, il tenta de l’éviter, mais n’y parvint pas, et heurta le garçon du flanc de son cheval. Il ne s’arrêta pas. Logan gisait sur le sol, la tête écrasé. Le sang se rependit sur les pavés.
*
Lorsqu’il se réveilla, la pièce était sombre et froide. A côté de son lit, doté d’un simple matelas de paille, se tenait une petite planche en bois qui faisait office de table de nuit. Dessus était posée une petite lampe à huile, ainsi que quelques allumettes. Logan ne reconnaissait rien de tout cela. Il en craqua une et alluma la lampe. Aussitôt il ressentit une gêne au niveau de son œil gauche. Une douleur assez faible, mais persistante, ainsi qu’un voile flou qui lui masquait la moitié de la vue. Intrigué, il se massa l’œil, et poussa un cri de surprise lorsqu’il sentit un visage difforme lui glisser sous les doigts.
Il inspecta la pièce d’un rapide coup d’œil à la recherche d’un miroir. Il n’y en avait pas. De nouveau, il fit glisser ses doigts sur son visage. A gauche, une peau lisse, encore assez douce, et des formes agréables. A droite, un champ de bataille, craquelé, bossu en certains endroits, répugnant. Que s’était-il passé ? Il se rappelait avoir marché dans la rue des artisans, pour un rendez-vous. Mais au-delà de ça, plus aucun souvenir. Rêvait-il ? Cette pièce ne lui était pas familière, sa vue et la difformité de son visage lui paraissaient irréelles.
Il se pinça, mais ne se réveilla pas. Faute de meilleures idées, il se mordit, mais ne réussit qu’à se faire mal. Alors il s’affala dans le lit, de plus en plus convaincu qu’il n’avait pas affaire à un rêve, et de plus en plus angoissé à cette idée.
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- Leagend7381
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A vrais dire j'espère plus pouvoir tenir mon chemin un peut plus longtemps que ce que j'ai pu connaître avec mes autres projets (Gratur principalement), et réussir à ne pas rejeter mon écrit au bout de quelques chapitres comme je le fait avec mes projets plus actuels (Eutopia).
Pour ce qui est du texte, j'ai quelques interrogations.
J'ai développé un aspect très technique de la magie, je ne sais plus exactement pourquoi, mais je me demandais si justement cela n'étais pas trop technique.
Il y à également la narration, un peut étrange je pense, avec un narrateur qui, aussi bien utilise le "je", aussi bien est doté d'une part d'omniscience.
Donc voilà, je voulais savoir ce qu'il en était, et si pour un texte fait au fil de l'inspiration il n'étais pas trop mal.
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- Zarathoustra
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La question que je me pose est: faut-il retarder l'introduction du narrateur? Je ne sais pas. Autant le démarrage de la description avec cet emploi du présent suscite des questions, autant la phrase "Je suis l'un d'eux" crée son petit effet...
Pour ma part, je pense que ta description de début n'implique pas assez le lecteur. En fait, je verrais presque des phrases qui s'adresse à lui soit directement soit indirectement: style: "Il est difficile d'imaginer une ville comme Anknar empester autant (PS: le choix du verbe "empester" que tu as fait est à mon sens maladroit parce qu'il met sur la mauvaise piste) etc."
L'avantage de ce style te permettra de rallonger ta description. Ici, tu te sens obligé de très vite introduire ton narrateur. Or tu as là un beau choix pour faire une description plus étoffée qui fasse émerger davantage l'angoisse que suscite une telle maladie.Le fait est aussi que tu ne joues pas assez avec l'apparition des "faucheurs d'âme". Si bien que quand tu dis "Je suis l'un d'eux", le lecteur ne visualise pas suffisant ce qu'ils sont. Je pense qu'il y a matière une nouvelle fois de jouer davantage avec les attentes que tu suscites auprès du lecteur.
Le point très positif, c'est que tu suscite tout de suite des attentes. Donc on a envie de lire.
Je trouve que cette description n'a pas encore sa place. On est avec ton narrateur, on s'attends à ce qu'il parle de lui et paf! Une description. Un peu terne et plus convenue que la première que tu fais. Donc ça ne va pas.Araknar est juché sur une colline. Ville moyenne, elle concentre les activités habituelles de toute ville du même acabit : trafics illicites, vols, assassinats, et est le théâtre logique d’une domination des bandits et d’un pouvoir corrompu sur une population pauvre, sale, mal éduquée et affamée par temps de mauvaise récolte, population qui tente tant bien que mal de s’en sortir.
Ce passage détruit et nie tout ce qui précède. Au passage, même les criminels devraient avoir la pétoche de la maladie, donc se calmer... Sauf à ce que dans ton histoire la peste soit purement fantastique et contrôlée par eux... Mais, même chose, c'est pas logique car la peste est mauvaise pour leur business...En effet, lorsqu’un faucheur d’âme est découvert, il ne faut pas longtemps pour qu’une soudaine vivacité reprenne les habitants. Criminels, assassins et égorgeurs en puissance se jettent alors sur le sujet de leur plus profonde haine, contre ces êtres dont les faits ne sauraient même pas être taxés du nom de « crimes », leurs actes s’égarant bien au-delà des abominations communément admises par la société.
Là aussi c'est très maladroit. En plus, pour ma part, je ne comprends toujours pas ce qu'il font, du coup, je ne comprends pas pourquoi ne pas les aimer. Le "tout comme moi" montre que tu n'exploites pas assez le potentiel de la narration à la première personne. Le point important dans ta phrase n'est pas tout ce que tu dis avant mais: "le croient-ils jusqu'ici". Si Donc il ne faut pas que tu mélanges le "je" et le "il" dans une même phrase. Tu dois choisir qui raconte. Et s'il ya un doute, tu dois expliquer comment ce doute est collectif, puis dans un second temps personnel. Or jusqu'à présent, on ne comprend aucun des deux doutes.Pour résumer, les faucheurs d’âme doivent payer pour la puissance le prix de n’être aimés par personne, du moins, le croient-ils (tout comme moi) jusqu’ici.
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Bing!, à nouveau on change de focal. Faut que tu revois les enchaînements de paragraphe. On ne cesse de zoomer puis d'avoir des plans très larges puis à nouveau zoom. Ta narration du coup ne permet pas d'immersion. Dès que tu commences à l'obtenir tu la casses avec des plan généraux.Les volets sont clos, les portes, verrouillées. Au centre de la pièce se trouve une petite table carrée, sur laquelle sont disposés deux tiges d’encens fumantes, ainsi qu’un petit bol d’herbes écrasées. Cette mise en scène, loin d’appeler forces occultes et esprit errants, dégage un fumet qui atténue les sens et acère l’esprit. La concentration la plus totale est essentielle à cette pratique, car toute inattention pourrait laisser l’âme s’emparer de mon corps. Lentement, machinalement, d’après des gestes répétés afin de ne pas avoir besoin de leur prêter la moindre attention, je me saisis d’une petite pierre enfouie dans ma bourse. Elle est luisante et pâle. Serrant la main, je la brise, un léger jet de lumière se produit, et monte une odeur de mort.
Mouis. C'est effectivement une information intéressantes. Mais honnêtement, en l'état actuel, je m'en moque un peu. Ce que je veux, c'est suivre un narrateur, pas un cours sur la magie. Pour ma part, je donnerai l'information sans donner les deux autres. On a besoin d'être dans la tête du narrateur. Ou alors, si tu as vraiment besoin de mettre cette nouvelle description, utilise délibérément une narration subjective.Il existe trois manières de capturer une âme.
Exemple: "bien qu'il existe 3 façons de capturer une âme, j'aime en privilégier deux. Et pour tout vous dire, je préfère même plus particulièrement celle-là parce que ceci cela. etc. etc. Et puis, j'avoue que la dernière me terrifie toujours malgré mes nombreuses années de pratique; Je ne l'ai pas encore dis, mais je suis un faucheur expérimente. On peut même dire l'un des meilleurs. Seulement, je n'arrive toujours à faire abstraction de l'horreur que provoque en moi le dernier rituel. Il faut dire que j'ai vu tellement de mes semblables se faire piéger. etc."
J'aurai dû respecter ta trame et tes idées, mais c'est pour t'indiquer la narration que j'attends.Ce que j'écris n'est pas forcément folichon mais bon, c'est pour te donner l'esprit.
Tu évoquais un narrateur un peu omniscient. Effectivement c'est le cas. Et je trouve que ça ne fonctionne pas. A nouveau, ce choix fait qu'on ne peut pas se projeter. Pour avoir pratiqué la narration à la première personne plusieurs fois, je pense que tu vas effectivement avoir pas mal de problème à gérer. D'abord, ce style de narration rend le traitement des scènes d'action très complexe. Si tu veux un récit mouvementé et porter sur les combats, ça va être très difficile.La manœuvre est simple, l’âme est capturée. Mais non loin, un badaud un peu trop curieux entend avec un frisson les mots, qu’il ne comprend pas mais qui l’intriguent grandement. Il s’approche, et, reconnaissant là le rituel d’un faucheur d’âme, sort de sa ceinture un couteau, bien décidé à mettre fin aux jours d’une telle abomination.
Inconscient du danger, je prononce une deuxième fois la formule.
Ensuite, si tu rends ton narrateur omniscient, tu supprimes tout l'intérêt de la narration à la première personne. Tu dois adopter un point de vue. Un seul. Là, tu veux à la fois une implication subjective et intime, mais en fait, tu veux aussi donner au lecteur de l'objectivité et de la hauteur. Je crois que la subjectivité du "je" te dérange et que tu es effrayé par ce qu'elle implique. Et tu as tout à fait raison.
Tu as très bien vu que ton narrateur ne peut pas voir la menace du témoin. Donc, tu es face à un problème et tu décide de l'esquiver en le rendant omniscient. En toute honnêteté, je pense que ce qui ne va pas, c'est ton choix de la narration au présent. Tu empiles deux difficultés alors qu'un récit au passé te permettrais d'utiliser le "je" en te donnant logiquement cette omnisciente.
Exemple: "Lorsque j'ai lancé mon incantation, je n'avais pas vu que je pouvais être entendu de là où j'étais. J'avais donc repris la formule magique (heuu... c'est très mal formulé) en ignorant la présence de mon voisin. C'est uniquement lorsque je le vis s'approcher de moi que j'ai compris le danger. En fait, d'ailleurs, je ne l'ai pas vraiment vu. J'ai juste entendu ce bruit derrière moi qui m'a fait comprendre que je pourrais pas terminé mon rituel. Que j'allais être doublement en danger. Le plus grand ne venait d'ailleurs pas de cet homme derrière moi qui sortait maintenant son couteau et qui le dirigeait sans que je vois sa lame entre ms épaules. Non. Le pire était dans cet inachèvement... De laisser l'âme libéré libre. Qui sait ce que peut faire une telle âme? Quelle colère enferme-t-elle? Quelle passion dévorante ou contrariée a-t-on empêché de se consumer avec hardeur? Toujours est-il que lorsque j'ai deviné cette présence derrière moi, j'ai compris que la mort s’abattrait bientôt dans cette pièce. Et que je ne serai pas le seul à être menacé. Dans ces moments-là, un faucheur d'âme sait ce qu'il lui reste à faire. Fuire. Fuire au plus vite ne espérant ne pas être la première cible de l'âme qui n'a pu être aspirée. etc.'
Bref, il y a beaucoup de choses à régler dans cette introduction.
Pur ce qui est de spoints positifs, je dois insister sur le niveau littéraire de tes descriptions. Globalement, on sent déjà une vraie plume et un bon niveau de langue; Ton vocabulaire est riche, les images de tes descriptions convaincantes.En fait, je dirais que tes difficultés sont celles de egns riches; Je veux dire que c'est parce que tu as un réel talent pour raconter que tu commences à te créer d'autre problème.
Bref, je vois ici plusieurs choix qui risque de rendre ton récit bancale et peut-être déstabilisant pour le lecteur. Le vrai mot serait "inconfortable". Je pense que ton récit et tes choix montrent que tu ne tiens pas assez compte des attentes que suscite ce que tu écris. Et tes choix font que tu as maladroitement complètement désamorcé toutes les possibilités de s'immiscer dans l'histoire:
1- Par le choix de narration au présent sur un récit censé être à la première personne. J dirais un peu durement, qu'au vue de cette introduction, que tu ne me sembles pas tout à fait prêt à affronter ce que cela implique.Le fait même que tu aies voulu rajouter l’omniscience montre que tu ne l'es pas.
2- En changeant tout le temps la hauteur de vue (cf zoom, plein large, introspection/description) Il faut impérativement que tu regroupes tes paragraphes différemment. Notamment la partie description.
3- En ne jouant pas avec la subjectivité nécessaire d'un récit qui emploie le "je". Et pour l'instant, ton omniscience court-circuite toute la dimension intime de ce type de récit. Donc in fine, c'est l'identification du narrateur que tu perds
4- Ton introduction gère très mal le rythme. Par exemple, ta séquence final n'a aucun point, alors qu'elle est censé être le temps fort de cette introduction. Pourquoi? Parce que tu veux expliquer trop de choses et trop vite. Je dirais que le thème de cet intro devrait être la peste et comment la ville vit cette maladie et comment tes faucheurs d'âme opèrent et, éventuellement, en profite.
Or on se rend compte en cours de route que ce n'est pas ça l'important (ni finalement la ville que tu as pourtant décrite assez longuement), mais la magie.... Bref, ton intro gagnera un puissance narrative si tu te concentres sur une seule dimension descriptives. Les deux autres devront survenir plus tard. Du coup, il faut que tu retrouve de l'ampleur sur la scène de la capture d l'âme, du "combat" et sur la collecte des âmes dans sa fuite (qui peut-être l'occasion d'une vraie scène également avec un enjeu narratif qui te permette de nous expliquer une autre façon de capturer une âme).
Et surtout, tu escamotes complètment ça:
Je crois que la formulation de Vuld serait: "Gné?" Tu ne peux pas te contenter de ça. Tu as là presque toute une histoire de chapitre. Tu as une intrigue, du suspense, de la tension possible et tu te contentes de ça?!? Et là, Vuld dirait: "Sérieux!"Je dois quitter la ville, elle dont la maladie faisait une proie si rare, car les hauts mages me suivent désormais à la trace. Je dois sortir le tant que ces âmes, car après, ils me retrouveront et me déchiquèterons (ont au passge).
Bon, à ce stade, par rapport à tes préoccupations d'avancer dans ton récit, je te donnerai bien comme conseille de ne pas forcément rechercher à tout reprendre... sinon tu vas bloquer ton écriture. Pas simple. A la limite, discutons ensemble sur ce que je t'ai dit, si je suis clair et si ça t'aide. Si ça te perturbe trop, continue de nous donner la suite en nous expliquant les changements que tu envisages mais que tu n'as pas eu le temps de faire.
Parce que, parfois, l'important n'est pas forcément d'avoir un truc parfait, mais au moins de progresser au fur et à mesure de l'écriture et de revenir en arrière qu'une fois que tu auras fini. De toute façon, je suis persuadé que la perfection n'existe pas sur un premier jet (sauf écriture d'une nouvelle). Sur un roman, on ne peut pas penser à tout (sauf sans doute les grands romanciers expérimentes). Donc une fois terminé, le travail de qui restera à faire pour l'achever est forcément important... Surtout pour un premier. Bref, ne sois pas forcément trop exigeant avec ton travail si tu veux aller le plus loin possible. Et on acceptera de te lire en connaissance de cause du contexte.
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- Leagend7381
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Je pense que Voyage en terre d'Orh reflète finalement l'ensemble de mes difficultés quand à l'écriture. C'est un peut ce que j'avais senti en écrivant ce chapitre. Il y a de bonnes choses, dans le sens ou elles sont bien formulées. La mécanique, la logique, elle ne suit pas.
C'est bien là, je crois, le problème :
Je suis capable, facilement, de manier les mots.
Je suis capable tout aussi facilement à créer un plan, un squelette.
J'ai beaucoup de mal à unir les deux.
C'est pour cela qu’il y a deux types de textes pour moi : ceux que j'écris à la volée (Petit Tom) et ceux que je n'écris pas (Eutopia).
Alors est-ce que je n’arrive simplement pas à faire le pont entre la théorique du plan et la pratique de l’écriture ? Est-ce qu’en formulant un plan je crée une attente, une exigence envers mon propre texte qui me bloque ? Est-ce que je considère la planification de la bonne manière ?
Je pense que je m’approche de la difficulté que j’essaye de dépasser en ce moment, et je pense effectivement continuer cette histoire pour essayer de la dépasser, mais, je préviens tout de suite, les écarts entre chapitres risquent d’être un peu abruptes, et cela à tous niveaux (narrateur, temps, style, etc) .
En tout cas merci Zara pour ce commentaire .
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- Zarathoustra
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En l’occurrence, c'est principalement un problème d'agencement de paragraphe et un manque de constance dans le point de focal (ton "je" est peut-être trop un "il" qui est regardé par le "je"). Mais encore une fois, une narration à la première personne offre des enjeux spécifiques et des problèmes également spécifiques.
Sans forcément m mettre en avant, tu verras à travers mes récits à la première personne que je profite pleinement de la liberté narrative qu'offre la première personne. Et quand je dois aborder une scène d'action, je ne peux le faire qu'en créant des procédés un peu artificiels.
J'ai écrit les 3 Noms d'Alarielle (mais c'est un journal intime), mais tu as pas mal de portraits qu'ils le sont (Les Démons, Le Professeur, La Sentinelle). Je dis pas que ce sont des modèles mais tu devrais trouver certaines astuces narratives pour exploiter le registre très particulier de la narration avec un "je".
Pour ce qui est d'avoir un regard de lecteur. Tu verras aussi que lire les textes des autres et d'essayer de l'en faire une critique est excellent moyen pour le travailler. Une critique, c'est pas forcément du négatif, il faut au contraire aussi chercher à comprendre ce qui fait que tu aimes le texte (ou qu'il y a des choses que tu apprécies). C'est vrai qu'on a souvent entre nous un regard un peu exigeant, mais une critique c'est aussi dire pourquoi on aime.
Voilà quelques conseils pour t'aider à t'y retrouver par toi-même.
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- Leagend7381
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Peut être que c'est une question de pratique, de distance à prendre avec le récit.
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- Leagend7381
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Je n'ai pas encore beaucoup écrit, mais je préfère le poster pour corriger dés le début les erreurs, et éviter de les étaler sur trois pages.
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- Zarathoustra
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Mais là, on un début plus centré. Avec un point de vue constant. Une atmosphère. Reste qu'on n'a aucun personnage ni de vraies indications sur l'histoire. Mais je dirai qu'en l'état actuel, ce n'est absolument pas gênant. Disons que tu as là une bonne base pour lancer ton histoire.
Petite question: pourquoi as-tu mis à ce point la peste en hors champ? Cela aurait pu être un ingrédient à utiliser car elle est assez propice à stimuler l'imagination. En tout cas, moi, je l'aurai exploité (sauf à ce que cela était anecdotique pour l'histoire).
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- Leagend7381
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Je ne sais pas encore exactement quelle direction donner à mon histoire. En fait, ces trois paragraphes sont pour pouvoir répondre à ta question précédente : pourquoi les faucheurs d'âme sont-ils haïs. Je pense que dans le premier récit j'avais trop sympathisé avec eux, et ne les avais pas assez développés. De plus, je n'ai pas encore de plan en tête, encore moins a l'écrit, et je pense que si le récit est plus centré, c'est que j'ai été beaucoup plus attentif à ne pas me laisser emporter par le texte.
Pour ce qui est de la peste, je pense que l'ajouter n'aurais pas permit au lecteur de se focaliser sur la peur des Faucheurs. Ca aurais surement détourné l'attention. Et puis, pour être franc, je pense aussi que ça aurais détourné la mienne.
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- Leagend7381
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- Zarathoustra
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En fait, j'ai un peu de mal à m'intéresser à Logan. D'abord, il y a quelques lieux communs: la taverne et la romance adolescente. Mais ta scène de taverne reste traité différemment, dans la mesure où tu la montres quasi vide, ce qui fait rappel qu'il se passe de drôles de chose.
Par contre, la fin du chapitre , notamment lorsqu'il se réveille est un plus intrigante. En fait, je serai toi, j'inverserai la chronologie.
1- Il se réveille avec son mal de tête et son drôle de visage et cherche à se rappeler comment il est arrivé là. Du coup, on a une tension pour ton chapitre. Là, c'est un peu le calme plat jusqu'à ce qu'il touche son réveil. En iversant ta chrnologie, tu peux d'ailleurs meubler le récit de monologue intérieur, ou de remarque un peu fataliste, du style pendant qu'il est dans la taverne. "Jamais il n'aurait imaginé finir sur ce lit quand il avait fini sa journée."
Le problème de cette narration, c'est qu'il va falloir que tu trouves une façon de décrire le visage "normale". Mais même àa, tu pourrais lui donner une tension. Il touche son visage et se rend compte que ce n'est pas celui qu'il devrait avoir. Et là, tu places ta description, puis tu reviens sur ce qui est sur son visage et qui ne devrait pas. Tu peux même mélanger les deux.
En y réfléchissant, je ferais même comme ça:
1- Le réveil de Logan. Sa description/ sa panique
2- Essaie de remettre de l'ordre dans ses idées, sauf que ne raconte pas complètement chronologiquement l'histoire.
3- Pense à son rendez-vous qu'il a loupé. A sa chemise blanche qu'il a taché.Qu'est-ce que ça lui inspire?
4- Se rappelle également sa fin de journée dans la taverne, sauf qu'il se rend compte qu'il y avait des choses qui clochait. Notamment ce cri qu'il avait entendu, le manque de client. Se demande quel est le lien entre ce qui lui arrive et ces marques sur son visage.
5- Puis se rappelle du cavalier fonçant sur lui.
Comme ça, tu as une histoire plus dynamique. Tu vas aussi être obligé à rentrer un peu dans la tête de ton personnage (et nous du coup avec). Il y a du suspense, de la tension. Et je pense que du coup, ça sera plus intéressant.
Bref, tu ne fais pas que raconter une histoire. Tu dois jouer avec le lecteur, avec ses envies, son imagination. Là, tu es trop linéaire. En plus, tu ne donnes aucune scène pour qu'on s'intéresse à ton personnage et à ton histoire en fait. Puor l'instant, on sait qu'il y a les faucheurs d'âmes, mais on finit presque par les oublier quand finit ton chapitre.
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