SpaceApe 2 - Brouillon abandonné
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il y a 7 ans 1 mois #21379
par Vuld Edone
SpaceApe 2 - Brouillon abandonné a été créé par Vuld Edone
Hi'.
Je mets ça de côté, c'est la partie qui "tue" actuellement SpaceApe et sur laquelle je ne peux pas enchaîner. J'ai envie de la conserver pour pouvoir comparer plus tard avec la version qui aura permis de débloquer ça.
Toutes les grandes épopées ou les petites aventures de passage se devaient d'avoir un héros, et dans ce cas-ci il y avait l'embarras du choix. Le millier de passagers catatoniques se réveillaient avec un légère piqûre sous l'oreille, brusquement, dans l'étroitesse humide et tiède de leur capsule avec encore en tête le message mielleux de la compagnie.
Devant eux le hublot dévoilait un couloir lumineux, d'un métal bleu léger, et sur la paroi opposée un conteneur mural tout de métal et stylisé avec une bande noire frappée de quatre chiffres ou numéros qui ne faisaient aucun sens pour eux. Après quoi les capsules s'ouvrirent, les livrant au froid du couloir et leur révélant une priorité soudaine, à savoir qu'ils étaient complètement nus.
C'était une autre époque, expliquait la légende, du temps d'un âge d'or bien plus mieux où les singes se tenaient tout à fait droits, avaient le poil court et les corps grands et fins à cause de la conquête spatiale et buvaient sans doute le thé un doigt levé. Ils parlaient, ils se tenaient sur deux pattes, qui se souciait de savoir leur taille exacte, leur alimentation ou s'ils se pendaient sur leur queue comme des sauvages. L'important était qu'après avoir été catatoniques, ces sur-singes d'outre-espace étaient désorientés.
L'une de ces singes était Rae Dodson. La main encore sous son oreille, elle avait fait deux pas dans le couloir et regardait des deux côtés la petite foule éparse de ses congénères qui faisaient plus ou moins pareil, sans trop savoir, qui s'interpellaient avec plus de vigueur qu'ils ne s'en seraient crus capables, l'esprit toujours brumeux et vague.
Elle, elle se préoccupait de deux choses. Où elle était, et où était Dave. Tout était flou pour elle, le jour de l'embarquement, ce couloir qui ne lui disait plus rien et la capsule d'où elle avait émergé, qui se refermait à présent sur son passé. Elle paniqua un peu, comme si elle avait voulu retourner à l'intérieur, ce qu'elle ne voulait pas, puis la simienne remarqua, sur la porte de la capsule, la même bande noire avec les mêmes nombres et chiffres. Et tandis qu'on parlait autour d'elle, dans cette confusion générale où les uns cherchaient les autres et où les autres cherchaient à se plaindre, elle se mit à additionner deux plus deux.
Rae était fûtée comme ça. Une singe tout ce qu'il y avait de plus quelconque, les cheveux courts classiques au sens où elle n'en prenait aucun soin et appelait cela un style, bien châtain foncé pour contraster avec des yeux bleus qui s'émerveillaient sur n'importe quoi. Ce qui la distinguait d'entre mille était qu'elle ne faisait aucun effort pour se distinguer.
Quand elle comprit que les chiffres et nombres sur sa capsule étaient les mêmes que sur le conteneur mural, elle s'en approcha pour l'ouvrir. Il y avait, sous la bande noire, un panneau de scan. C'était comme un réflexe, comme d'ouvrir une porte : elle plaqua sa main dessus et le conteneur se déverrouilla, le panneau stylisé descendant pour dévoiler une paire d'habits repassés, bien pliés à l'étroit, une oreillette, une ceinture avec fourreau et un pistolet.
Bien sûr, parce que c'était Rae, elle commença d'abord par regarder autour d'elle à nouveau, lança : « Eh, je crois que j'ai compris comment ça fonctionne ! » avant de réaliser que bien d'autres avaient compris avant elle.
Alors, un peu embarrassée, elle revint à ce qui était effectivement son casier, et dedans, ses affaires. Tout cela était à elle. En fait, le vaisseau tout entier était à elle, mais ces affaires, ces affaires particulièrement, étaient à elle seule.
Tout son monde, son univers, était réduit pour le moment à une paire d'habits propres, une oreillette et un pistolet.
Elle eut le besoin encore plus pressant de trouver Dave.
D'après l'histoire, tout ce qu'elle prit fut l'oreillette. Là encore, par instinct, par habitude, par convention. Elle la mit à l'oreille et la première chose qu'elle entendit, avant même que l'interface ne soit entièrement établie, fut une voix froide et mécanique qui égrenait : « Pacification en cours, vingt-sept minutes restantes. Ne pas sortir. » Après quoi ses yeux affichèrent les clauses d'utilisation et son oreille fit jouer la petite mélodie de démarrage. Tout cela lui était beaucoup plus familier. Devant elle se déploya un menu virtuel qu'elle balaya du regard pour surprendre la messagerie, essentiellement des messages du système, de bienvenue et de crédits.
Un des messages parlait de dix mille crédits. Elle avait dû acheter quelque chose un jour, avant de partir, et on venait l'ennuyer jusqu'ici avec la facture. C'était sans rapport avec Dave, elle balaya. Un autre message expliquait que son casier personnel pouvait être automatiquement rempli pour dix spatiocrédits. Normalement elle aurait dit oui sans même y réfléchir mais ce casier en cet instant était comme le centre de l'univers, et Rae ne voulut pas que quiconque y touche.
Encore un message, à propos d'une habitation, mais tout cela lui faisait perdre son temps. Elle voulait retrouver Dave, le plus vite possible, et tout ce qu'elle voulait était que l'interface lui dise où le trouver. Un plan du vaisseau, n'importe quoi.
Le plan de cet étage du Pollaren se trouvait sous son profil, dans la localisation, après avoir activé la localisation et réglé des paramètres de partage qu'elle laissa par défaut. Mais enfin elle découvrit la carte de l'étage, un large cercle externe bardé d'ascenseurs et coupé par cinq couloirs eux-mêmes interrompus par un rond-point central. Elle se voyait elle, mais personne d'autre n'était indiqué et les capsules, le long des couloirs, ne mentionnaient que ces quatre nombres ou chiffres. Sa raison lui dit d'insister, ses émotions d'arrêter. Elle arrêta, laissa le menu virtuel s'évanouir et se mit à appeler autour d'elle :
« Excusez-moi ? Vous savez où trouver David Hockelhof ? » Aux autres singes occupés à ne pas l'écouter. « David Hockelhof ? Grand, blond, le visage étroit, un torse de rêve ? »
Et elle se mit à arpenter le couloir, à aborder tous ceux qu'elle croisait, qui étaient occupés à leurs propres discussions, aux rumeurs d'autres voix dans d'autres couloirs où tout l'étage réellement s'animait. Les uns cherchaient les autres, les autres cherchaient à s'habiller ou à trouver les toilettes et la majorité se plaignaient, du sol froid, du voyage, du couloir trop étroit où on ne pouvait passer qu'à quatre et du manque de goût de l'intérieur. Rae ne croisait que des regards surpris ou des gestes agacés et elle continuait comme au hasard, faute de mieux, pour retrouver son Dave.
« Excusez-moi, pardon… David Hockelhof, vous savez où le trouver ? » Continuait-elle, à une singe qui passait en sens inverse, torse nue et à grands pas.
« Mais qu'est-ce que j'en sais ? Je sais même pas où se trouvent les ascenseurs dans ce bazar ! » Lui répondit la dame en s'arrêtant, énervée.
« Les ascenseurs ? Oh, ils sont par là, au bout du couloir. »
La singe se décomposa face au petit sourire aimable de Rae. Malgré tous ses grands airs, elle se retrouvait soudainement en gamine prise sur le fait, d'une de ces enfants qui se perdait parce qu'après avoir traversé un champ elle en voyait un deuxième et se persuadait d'avoir tourné en rond.
« Ben comment tu sais ça toi ? »
« J'ai euh j'ai regardé la carte ? Sur le com ? » Dit Rae en pointant son oreillette.
« Ah saleté, j'ai même pas passé le contrat avec ce truc ! Pas question de signer quelque chose sans l'avoir lu ! » Affirma la dame avec force.
De la force, la simienne en avait à revendre. Un corps bien musclé, chevelure extra-courte et garçonnière, blonde à souhait et de l'attitude plein les hanches. Elle portait la chemise et la veste de son costume au cou comme des serviettes et le fourreau du pistolet presque à l'aine. Pour un peu, avait dû se dire Rae, on aurait dit qu'elle cherchait à copier ces vendeuses d'articles sportifs dans les publicités.
« Eh, tant que tu es là, tu saurais pas où est entreposé le matériel de minage ? »
Ici, une petite incise était nécessaire : Rae Dodson, contrairement à exactement n'importe qui d'autre, y trouvait un plaisir secret quand les gens lui demandaient de faire des choses pour eux. Elle s'empressa de ramener l'interface, entendit la voix froide dire : « Pacification en cours, vingt-cinq minutes restantes. Ne pas sortir. » Balaya la carte en quête de quelque chose comme « matériel de minage » ou « entrepôt » ou « pioches et wagonnets ». Bien sûr il n'y avait rien de cela, et elle ne savait de toute manière pas se servir de l'interface, alors elle prit ce qui s'en rapprochait le plus.
« Trouvé ! C'est tout en bas, enfin à l'avant, là on est dans les quartiers et il faut descendre aux hangars. » Puis, pour elle-même : « C'est petit, ce vaisseau… »
Elle n'était vraiment pas douée pour lire les cartes. Mais cela son interlocutrice ne pouvait pas le savoir.
« Donc, les ascenseurs y mènent ? »
« Oui… euh, oui. »
« Okay, merci ! » Lança la simienne à Rae avant de se détourner.
« Attends ! Pourquoi tu veux aller là-bas ? Je peux venir ? »
Et Rae se précipita aux côtés de la simienne qui bousculait presque les autres singes sur son passage.
« Sûr ! » Lui lança la simienne. « Moi c'est Jackson. Je vais récupérer du matériel, aller miner et devenir une légende ! »
« D'accord, et après ça tu pourrais m'aider à trouver Dave ? » Demanda Rae en la suivant, un peu bêtement, surprise de traverser soixante mètres aussi vite. « Ah, et je suis Rae. »
Au coin du couloir Jackson se retourna et lui répondit :
« Si ce Dave est malin, il est déjà aux hangars, mais tu ferais peut-être mieux d'aller t'habiller d'abord. » Et elle lui offrit un sourire goguenard.
Rae se rappela qu'elle était nue, ne réagit pas tout de suite avant de se frapper la tête, « ah oui ! » et de demander à la simienne de l'attendre.
Elle repartit précipitemment dans le couloir, en quête du conteneur mural parmi tous les conteneurs refermés et des singes qui à leur tour convergeaient vers le couloir circulaire et les ascenseurs. Rae se sentait bête, mais elle avait l'habitude et pour le moment tout ce qui la préoccupait était de pouvoir suivre sa nouvelle amie.
Tous les casiers se ressemblaient, toutes les capsules également et elle n'avait jamais retenu les nombres et chiffres sur les siens. Elle se retrouva donc à faire des allers et retours gênés, à guigner ici et là à une certaine distance dans le couloir où elle devinait s'être éveillée sans être tout à fait certaine, et elle cherchait en vain un indice supplémentaire. Autour d'elle le couloir se vidait, jusqu'à ce qu'en une petite minute il ne reste qu'une dizaine de singes épars, clairsemés tandis que le reste s'en allait rejoindre les ascenseurs. Les conversations s'éloignaient, la solitude et la tiédeur de l'aération la frappèrent de plein fouet.
Alors enfin elle trouva son casier, facilement, tout simplement parce que c'était le seul encore ouvert.
Le casier était vide. Elle resta idiote devant un instant, à penser qu'elle s'était trompée encore, avant de réaliser plus simplement que quelqu'un lui avait volé ses affaires. Le costume, la ceinture et le pistolet. Tout ce qu'elle avait.
« Non mais c'est une blague ?! » Se plaignit-elle, les deux mains levées, incrédule.
Je mets ça de côté, c'est la partie qui "tue" actuellement SpaceApe et sur laquelle je ne peux pas enchaîner. J'ai envie de la conserver pour pouvoir comparer plus tard avec la version qui aura permis de débloquer ça.
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Toutes les grandes épopées ou les petites aventures de passage se devaient d'avoir un héros, et dans ce cas-ci il y avait l'embarras du choix. Le millier de passagers catatoniques se réveillaient avec un légère piqûre sous l'oreille, brusquement, dans l'étroitesse humide et tiède de leur capsule avec encore en tête le message mielleux de la compagnie.
Devant eux le hublot dévoilait un couloir lumineux, d'un métal bleu léger, et sur la paroi opposée un conteneur mural tout de métal et stylisé avec une bande noire frappée de quatre chiffres ou numéros qui ne faisaient aucun sens pour eux. Après quoi les capsules s'ouvrirent, les livrant au froid du couloir et leur révélant une priorité soudaine, à savoir qu'ils étaient complètement nus.
C'était une autre époque, expliquait la légende, du temps d'un âge d'or bien plus mieux où les singes se tenaient tout à fait droits, avaient le poil court et les corps grands et fins à cause de la conquête spatiale et buvaient sans doute le thé un doigt levé. Ils parlaient, ils se tenaient sur deux pattes, qui se souciait de savoir leur taille exacte, leur alimentation ou s'ils se pendaient sur leur queue comme des sauvages. L'important était qu'après avoir été catatoniques, ces sur-singes d'outre-espace étaient désorientés.
L'une de ces singes était Rae Dodson. La main encore sous son oreille, elle avait fait deux pas dans le couloir et regardait des deux côtés la petite foule éparse de ses congénères qui faisaient plus ou moins pareil, sans trop savoir, qui s'interpellaient avec plus de vigueur qu'ils ne s'en seraient crus capables, l'esprit toujours brumeux et vague.
Elle, elle se préoccupait de deux choses. Où elle était, et où était Dave. Tout était flou pour elle, le jour de l'embarquement, ce couloir qui ne lui disait plus rien et la capsule d'où elle avait émergé, qui se refermait à présent sur son passé. Elle paniqua un peu, comme si elle avait voulu retourner à l'intérieur, ce qu'elle ne voulait pas, puis la simienne remarqua, sur la porte de la capsule, la même bande noire avec les mêmes nombres et chiffres. Et tandis qu'on parlait autour d'elle, dans cette confusion générale où les uns cherchaient les autres et où les autres cherchaient à se plaindre, elle se mit à additionner deux plus deux.
Rae était fûtée comme ça. Une singe tout ce qu'il y avait de plus quelconque, les cheveux courts classiques au sens où elle n'en prenait aucun soin et appelait cela un style, bien châtain foncé pour contraster avec des yeux bleus qui s'émerveillaient sur n'importe quoi. Ce qui la distinguait d'entre mille était qu'elle ne faisait aucun effort pour se distinguer.
Quand elle comprit que les chiffres et nombres sur sa capsule étaient les mêmes que sur le conteneur mural, elle s'en approcha pour l'ouvrir. Il y avait, sous la bande noire, un panneau de scan. C'était comme un réflexe, comme d'ouvrir une porte : elle plaqua sa main dessus et le conteneur se déverrouilla, le panneau stylisé descendant pour dévoiler une paire d'habits repassés, bien pliés à l'étroit, une oreillette, une ceinture avec fourreau et un pistolet.
Bien sûr, parce que c'était Rae, elle commença d'abord par regarder autour d'elle à nouveau, lança : « Eh, je crois que j'ai compris comment ça fonctionne ! » avant de réaliser que bien d'autres avaient compris avant elle.
Alors, un peu embarrassée, elle revint à ce qui était effectivement son casier, et dedans, ses affaires. Tout cela était à elle. En fait, le vaisseau tout entier était à elle, mais ces affaires, ces affaires particulièrement, étaient à elle seule.
Tout son monde, son univers, était réduit pour le moment à une paire d'habits propres, une oreillette et un pistolet.
Elle eut le besoin encore plus pressant de trouver Dave.
D'après l'histoire, tout ce qu'elle prit fut l'oreillette. Là encore, par instinct, par habitude, par convention. Elle la mit à l'oreille et la première chose qu'elle entendit, avant même que l'interface ne soit entièrement établie, fut une voix froide et mécanique qui égrenait : « Pacification en cours, vingt-sept minutes restantes. Ne pas sortir. » Après quoi ses yeux affichèrent les clauses d'utilisation et son oreille fit jouer la petite mélodie de démarrage. Tout cela lui était beaucoup plus familier. Devant elle se déploya un menu virtuel qu'elle balaya du regard pour surprendre la messagerie, essentiellement des messages du système, de bienvenue et de crédits.
Un des messages parlait de dix mille crédits. Elle avait dû acheter quelque chose un jour, avant de partir, et on venait l'ennuyer jusqu'ici avec la facture. C'était sans rapport avec Dave, elle balaya. Un autre message expliquait que son casier personnel pouvait être automatiquement rempli pour dix spatiocrédits. Normalement elle aurait dit oui sans même y réfléchir mais ce casier en cet instant était comme le centre de l'univers, et Rae ne voulut pas que quiconque y touche.
Encore un message, à propos d'une habitation, mais tout cela lui faisait perdre son temps. Elle voulait retrouver Dave, le plus vite possible, et tout ce qu'elle voulait était que l'interface lui dise où le trouver. Un plan du vaisseau, n'importe quoi.
Le plan de cet étage du Pollaren se trouvait sous son profil, dans la localisation, après avoir activé la localisation et réglé des paramètres de partage qu'elle laissa par défaut. Mais enfin elle découvrit la carte de l'étage, un large cercle externe bardé d'ascenseurs et coupé par cinq couloirs eux-mêmes interrompus par un rond-point central. Elle se voyait elle, mais personne d'autre n'était indiqué et les capsules, le long des couloirs, ne mentionnaient que ces quatre nombres ou chiffres. Sa raison lui dit d'insister, ses émotions d'arrêter. Elle arrêta, laissa le menu virtuel s'évanouir et se mit à appeler autour d'elle :
« Excusez-moi ? Vous savez où trouver David Hockelhof ? » Aux autres singes occupés à ne pas l'écouter. « David Hockelhof ? Grand, blond, le visage étroit, un torse de rêve ? »
Et elle se mit à arpenter le couloir, à aborder tous ceux qu'elle croisait, qui étaient occupés à leurs propres discussions, aux rumeurs d'autres voix dans d'autres couloirs où tout l'étage réellement s'animait. Les uns cherchaient les autres, les autres cherchaient à s'habiller ou à trouver les toilettes et la majorité se plaignaient, du sol froid, du voyage, du couloir trop étroit où on ne pouvait passer qu'à quatre et du manque de goût de l'intérieur. Rae ne croisait que des regards surpris ou des gestes agacés et elle continuait comme au hasard, faute de mieux, pour retrouver son Dave.
« Excusez-moi, pardon… David Hockelhof, vous savez où le trouver ? » Continuait-elle, à une singe qui passait en sens inverse, torse nue et à grands pas.
« Mais qu'est-ce que j'en sais ? Je sais même pas où se trouvent les ascenseurs dans ce bazar ! » Lui répondit la dame en s'arrêtant, énervée.
« Les ascenseurs ? Oh, ils sont par là, au bout du couloir. »
La singe se décomposa face au petit sourire aimable de Rae. Malgré tous ses grands airs, elle se retrouvait soudainement en gamine prise sur le fait, d'une de ces enfants qui se perdait parce qu'après avoir traversé un champ elle en voyait un deuxième et se persuadait d'avoir tourné en rond.
« Ben comment tu sais ça toi ? »
« J'ai euh j'ai regardé la carte ? Sur le com ? » Dit Rae en pointant son oreillette.
« Ah saleté, j'ai même pas passé le contrat avec ce truc ! Pas question de signer quelque chose sans l'avoir lu ! » Affirma la dame avec force.
De la force, la simienne en avait à revendre. Un corps bien musclé, chevelure extra-courte et garçonnière, blonde à souhait et de l'attitude plein les hanches. Elle portait la chemise et la veste de son costume au cou comme des serviettes et le fourreau du pistolet presque à l'aine. Pour un peu, avait dû se dire Rae, on aurait dit qu'elle cherchait à copier ces vendeuses d'articles sportifs dans les publicités.
« Eh, tant que tu es là, tu saurais pas où est entreposé le matériel de minage ? »
Ici, une petite incise était nécessaire : Rae Dodson, contrairement à exactement n'importe qui d'autre, y trouvait un plaisir secret quand les gens lui demandaient de faire des choses pour eux. Elle s'empressa de ramener l'interface, entendit la voix froide dire : « Pacification en cours, vingt-cinq minutes restantes. Ne pas sortir. » Balaya la carte en quête de quelque chose comme « matériel de minage » ou « entrepôt » ou « pioches et wagonnets ». Bien sûr il n'y avait rien de cela, et elle ne savait de toute manière pas se servir de l'interface, alors elle prit ce qui s'en rapprochait le plus.
« Trouvé ! C'est tout en bas, enfin à l'avant, là on est dans les quartiers et il faut descendre aux hangars. » Puis, pour elle-même : « C'est petit, ce vaisseau… »
Elle n'était vraiment pas douée pour lire les cartes. Mais cela son interlocutrice ne pouvait pas le savoir.
« Donc, les ascenseurs y mènent ? »
« Oui… euh, oui. »
« Okay, merci ! » Lança la simienne à Rae avant de se détourner.
« Attends ! Pourquoi tu veux aller là-bas ? Je peux venir ? »
Et Rae se précipita aux côtés de la simienne qui bousculait presque les autres singes sur son passage.
« Sûr ! » Lui lança la simienne. « Moi c'est Jackson. Je vais récupérer du matériel, aller miner et devenir une légende ! »
« D'accord, et après ça tu pourrais m'aider à trouver Dave ? » Demanda Rae en la suivant, un peu bêtement, surprise de traverser soixante mètres aussi vite. « Ah, et je suis Rae. »
Au coin du couloir Jackson se retourna et lui répondit :
« Si ce Dave est malin, il est déjà aux hangars, mais tu ferais peut-être mieux d'aller t'habiller d'abord. » Et elle lui offrit un sourire goguenard.
Rae se rappela qu'elle était nue, ne réagit pas tout de suite avant de se frapper la tête, « ah oui ! » et de demander à la simienne de l'attendre.
Elle repartit précipitemment dans le couloir, en quête du conteneur mural parmi tous les conteneurs refermés et des singes qui à leur tour convergeaient vers le couloir circulaire et les ascenseurs. Rae se sentait bête, mais elle avait l'habitude et pour le moment tout ce qui la préoccupait était de pouvoir suivre sa nouvelle amie.
Tous les casiers se ressemblaient, toutes les capsules également et elle n'avait jamais retenu les nombres et chiffres sur les siens. Elle se retrouva donc à faire des allers et retours gênés, à guigner ici et là à une certaine distance dans le couloir où elle devinait s'être éveillée sans être tout à fait certaine, et elle cherchait en vain un indice supplémentaire. Autour d'elle le couloir se vidait, jusqu'à ce qu'en une petite minute il ne reste qu'une dizaine de singes épars, clairsemés tandis que le reste s'en allait rejoindre les ascenseurs. Les conversations s'éloignaient, la solitude et la tiédeur de l'aération la frappèrent de plein fouet.
Alors enfin elle trouva son casier, facilement, tout simplement parce que c'était le seul encore ouvert.
Le casier était vide. Elle resta idiote devant un instant, à penser qu'elle s'était trompée encore, avant de réaliser plus simplement que quelqu'un lui avait volé ses affaires. Le costume, la ceinture et le pistolet. Tout ce qu'elle avait.
« Non mais c'est une blague ?! » Se plaignit-elle, les deux mains levées, incrédule.
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
il y a 7 ans 1 mois #21388
par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet SpaceApe 2 - Brouillon abandonné
L'univers que tu développe n'offre pour l'instant pas beaucoup d'affinité avec ce que j'aime. Rien de personnel, mais c'est vrai que les ondes futuristes m'attirent assez peu. Donc je suis rentré dedans, un peu sceptique, presque à reculons si ce n'était parce que c'était toi.
Donc je dirais que ton début a un peu confirmé tout ce que j'avais en tête. Mais très vite, les choses s'installe et on suit plutôt bien l'histoire. Je n'ai pour l’heure pas trop d'accroche pour me dire que j'aime, mais je dirai que tu fais le boulot.
D'abord, tu crées ton univers. Puis, assez vite, un personnage apparaît qui permet de mieux s'immerger dans l'histoire. L'une des qualités du texte est d'ailleurs de créer une sorte de similitude entre la situation de tes personnages et le lecteur qui découvrent peu à peu ce qui les entoure et le fonctionnement d'ensemble.
Je trouve que tu y arrives de manière très lisible.Le monde se campe et on comprend peu à peu l'objectif du personnage. En l'occurence, un truc assez sommaire: trouver Dave, mais qui , en soi, est suffisamment fort pour que cela donne envie de poursuivre.
L'autre point que je note, c'est ta capacité de donner vie à tout ce qui entoure Rael. On comprend que le monde est organisé, qu'il a ses règles, et qu'elles nous apparaissent peu à peu, même si , pour l'instant, on reste très spectateur sans trop savoir trop où l'histoire veut en venir. Même si c'est un peu tôt pour ça, je dirai qu'on est encore assez peu introduit, qu'on reste assez détaché.
Une phrase en particulier m'a marque, c'est celle-là:
Ah oui, pendant que j'y pense. L'un des petits problèmes de la lecture du texte est la structure de tes paragraphe. Ils ont tout le temps la même longueur et son composé de 2 phrases.En soi, cela crée, sans que tu ne le veuilles, un côté un peu routinier. On sait qu'en sipeu de mots, il ne va pas se passer grand chose. Donc on retre dans tes paragraphes avec le sentiment qu'ils ne vont pas forcément nos délivrer grand chose.
Bref, tu gagnerai sans doute à en regrouper et à te poser la question du séquençage que tu as choisi. Je pense que c'est artificiellement découpé. Ou alors que tu n'as pour l'instant pas de scène forte ou de moment "climax" susceptible de créer une tension narrative. Et telle que tu présentes tes paragraphes, on le sait à l'avance. Je sais que c'est un peu bête mais je suis sûr que ça joue. Et implicitement, je dirai qu'on comprend que le texte ne le cherche pas et qu'on a une sorte de check-list d'idée plutôt qu'une vraie construction de scène. Bref, tu gagnerai à regrouper des paragraphes ou à penser tes paragraphes davantage en scène. Le suel point positif, c'est que la lecture su écran est facilitée, mais c'est un très mauvais argument à mon sens.
Ensuite, on la rencontre avec Jackson. Là aussi, on sent une note humoristique.
Une autre phrase qui dénote dans ton texte:
Bon, au final, j'ai lu le texte tout à fait facilement. Mais je dirai que j'ai pas de grosses accroche avec lui. Je n'irai pas jusqu'à parler d'ennui (et s'il y est, c'est plus lié à mon peu d'affinité avec l'univers que tu proposes), mais, en l'état, on reste très peu impliqué dans ce qui se déroule, très passif. La seule chose où le lecteur que je suis peut se sentir concerné, c'est sur l'humour (ou la distance qu'il implique) qui se distille dans le texte. Disons que je vais avoir très vite besoin d'autre chose pour être réellement capté. "Trouver Dave" et trouver d'abord le matériel de minage me parait pas le programme le plus excitant qui soit. Mais, bon, on en est qu'au tout début, donc je suppose qu'on a le temps pour que l'intrigue se mette davantage en place.
Pour résumé, c'est bien écrit, bien agencé mais je me pose la question suivante: où est censé être dans ceci la dimension excitante tant de l'écrire que de le lire? Et ça m'échappe pour l'heure totalement. Et si c'est ce qui t’amène à ce constat d'échec ou d'impasse, je le ressens moi aussi. Mais je suis incapable de te dire comment surmonter ça, si ce n'est avec un enjeu qui soit peut-être plus stimulant.
Donc je dirais que ton début a un peu confirmé tout ce que j'avais en tête. Mais très vite, les choses s'installe et on suit plutôt bien l'histoire. Je n'ai pour l’heure pas trop d'accroche pour me dire que j'aime, mais je dirai que tu fais le boulot.
D'abord, tu crées ton univers. Puis, assez vite, un personnage apparaît qui permet de mieux s'immerger dans l'histoire. L'une des qualités du texte est d'ailleurs de créer une sorte de similitude entre la situation de tes personnages et le lecteur qui découvrent peu à peu ce qui les entoure et le fonctionnement d'ensemble.
Je trouve que tu y arrives de manière très lisible.Le monde se campe et on comprend peu à peu l'objectif du personnage. En l'occurence, un truc assez sommaire: trouver Dave, mais qui , en soi, est suffisamment fort pour que cela donne envie de poursuivre.
L'autre point que je note, c'est ta capacité de donner vie à tout ce qui entoure Rael. On comprend que le monde est organisé, qu'il a ses règles, et qu'elles nous apparaissent peu à peu, même si , pour l'instant, on reste très spectateur sans trop savoir trop où l'histoire veut en venir. Même si c'est un peu tôt pour ça, je dirai qu'on est encore assez peu introduit, qu'on reste assez détaché.
Une phrase en particulier m'a marque, c'est celle-là:
Cela introduit, dans la structure même de la phrase, une note quelque peu humoristique, qui, jusqu'à présent, n'était pas flagrante.Sa raison lui dit d'insister, ses émotions d'arrêter. Elle arrêta, laissa le menu virtuel s'évanouir et se mit à appeler autour d'elle :
Ah oui, pendant que j'y pense. L'un des petits problèmes de la lecture du texte est la structure de tes paragraphe. Ils ont tout le temps la même longueur et son composé de 2 phrases.En soi, cela crée, sans que tu ne le veuilles, un côté un peu routinier. On sait qu'en sipeu de mots, il ne va pas se passer grand chose. Donc on retre dans tes paragraphes avec le sentiment qu'ils ne vont pas forcément nos délivrer grand chose.
Bref, tu gagnerai sans doute à en regrouper et à te poser la question du séquençage que tu as choisi. Je pense que c'est artificiellement découpé. Ou alors que tu n'as pour l'instant pas de scène forte ou de moment "climax" susceptible de créer une tension narrative. Et telle que tu présentes tes paragraphes, on le sait à l'avance. Je sais que c'est un peu bête mais je suis sûr que ça joue. Et implicitement, je dirai qu'on comprend que le texte ne le cherche pas et qu'on a une sorte de check-list d'idée plutôt qu'une vraie construction de scène. Bref, tu gagnerai à regrouper des paragraphes ou à penser tes paragraphes davantage en scène. Le suel point positif, c'est que la lecture su écran est facilitée, mais c'est un très mauvais argument à mon sens.
Ensuite, on la rencontre avec Jackson. Là aussi, on sent une note humoristique.
Une autre phrase qui dénote dans ton texte:
Ce n'est pas la première que le narrateur intervient, déjà au tout début, mais pour l'heure, je ne vois pas la logique. Certes, il y a nouveau un côté humoristique à avoir procédé ainsi, mais je ne comprend pas pourquoi tu fais intervenir le narrateur de manière aussi manifeste. le texte pur l'instant ne montre pas la nécessité et tu ne l'exploites pas vraiment.Ici, une petite incise était nécessaire : Rae Dodson, contrairement à exactement n'importe qui d'autre, y trouvait un plaisir secret quand les gens lui demandaient de faire des choses pour eux.
Bon, au final, j'ai lu le texte tout à fait facilement. Mais je dirai que j'ai pas de grosses accroche avec lui. Je n'irai pas jusqu'à parler d'ennui (et s'il y est, c'est plus lié à mon peu d'affinité avec l'univers que tu proposes), mais, en l'état, on reste très peu impliqué dans ce qui se déroule, très passif. La seule chose où le lecteur que je suis peut se sentir concerné, c'est sur l'humour (ou la distance qu'il implique) qui se distille dans le texte. Disons que je vais avoir très vite besoin d'autre chose pour être réellement capté. "Trouver Dave" et trouver d'abord le matériel de minage me parait pas le programme le plus excitant qui soit. Mais, bon, on en est qu'au tout début, donc je suppose qu'on a le temps pour que l'intrigue se mette davantage en place.
Pour résumé, c'est bien écrit, bien agencé mais je me pose la question suivante: où est censé être dans ceci la dimension excitante tant de l'écrire que de le lire? Et ça m'échappe pour l'heure totalement. Et si c'est ce qui t’amène à ce constat d'échec ou d'impasse, je le ressens moi aussi. Mais je suis incapable de te dire comment surmonter ça, si ce n'est avec un enjeu qui soit peut-être plus stimulant.
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Modérateurs: San, Kundïn, Zarathoustra