Ombre de Morrslieb Version Longue
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Chapitre 1
***
Sorti de l?oubli?
Je me sentais flotter dans les airs comme une plume au gré du vent. Tout au-dessous de moi s'étendait une majestueuse forêt qui tapissait la vallée encaissée, cernée de toutes parts par d'immenses pics enneigés. L'air chaud caressait ma peau nue comme les mains de la plus douce des femmes. La chaleur m'apaisait et je m'enivrai de cette quiétude qui enveloppait mon corps et mon âme. A cet instant, j'avais quitté le monde des hommes. Loin de m'effrayer, cette pensée me réconforta. Je n'éprouvais aucun regret, aucune peur. Au plus profond de mon être, je savais que mon errance allait prendre fin et que j?allais enfin revoir celle qui n?avait jamais quitté mon c?ur.
Toujours plus haut dans le ciel, je venais de traverser les nuages sans même m'en apercevoir. Le ciel devant moi sembla se déchirer tandis que s?échappait une lumière éblouissante comme un soleil qui inonda l'horizon, balayant tout ce qui m?entourait. Plus rien n'existait autour de moi si ce n'est ce rideau flamboyant qui attendait que je le franchisse. J'avançai tranquillement dans cet océan de douceur, profitant de chaque seconde de pure sérénité. Derrière le voile iridescent, je crus discerner des ombres se découper. Elles me firent signes. Chérie, es-tu là ? Il ne me restait que quelques mètres à parcourir? Un dernier regard au-dessous de moi, ultime vision du monde terrestre. Aussi étrange que cela puisse paraître, j'aperçus une forêt, si belle, si pleine de vie. Ma progression se fit plus lente, je n?étais plus aussi sûr de moi. Avais-je vraiment ma place ici ?
Soudain, dans ce monde de silence, j'entendis un murmure s'élever du c?ur de la terre, lente mélopée qui franchissait la cime des arbres. Le chant se fit plus fort, telle une plainte bestiale jaillissant de centaines de gorges. Je compris soudain. On m'appelait?
J'eus à peine le temps de formuler cette pensée que je me sentis partir en arrière, comme catapulté par une force invisible, m'arrachant à la lumière et à sa bienfaisante chaleur. Non! Je ne voulais pas quitter cet endroit! Laissez-moi près d?elle !
Trop tard. La morsure du froid m'enveloppait à mesure que les vents qui cinglaient ma peau hurlaient leur colère. Je chutai inexorablement à une vitesse vertigineuse à la manière de la balle d'un pistolet fusant à travers l'espace. Je criai de toutes mes forces, les cordes vocales tendues à l'extrême, sans qu'aucun son ne parvint à mes oreilles. Alors que la forêt m'apparaissait, la cime de ses arbres se déployait vers moi tels des dizaines d'épieux acérés. Je traversai ce rideau de branchages et d'épines qui me flagellaient les bras, les jambes, le ventre et le dos. Je cherchai à me protéger la tête mais malgré mes efforts, mon visage n'échappa pas aux cruelles meurtrissures des branches qui cédaient sous le poids de mon corps inerte.
Quand mon calvaire prendrait-il donc fin?
Le sol m'apparut soudain, tâche brunâtre sous toute cette verdure. Tout le corps crispé dans une ultime attente, je repensai à la lumière céleste?
***
Le réveil fut brutal. Je me sentais complètement groggy, chacun de mes muscles était endolori et ma tête me faisait un mal de chien. J?avais du prendre une sacrée biture... Combien de temps étais-je resté ainsi? Je m?aperçus que mes vêtements étaient en lambeaux et que tout mon corps était couvert d?entailles plus ou moins profondes. Pourtant, je ne soufrais pas. Ces blessures devaient remonter à pas mal de temps car le sang avait séché et formé des croûtes d?un esthétique douteux.
J?essayai de me relever péniblement. Je me sentais dans un état de grande faiblesse et je ne savais pas où je me trouvais. Je jetai un regard circulaire aux alentours? et la panique m'envahit soudain alors que la nausée me soulevait le c?ur. Rien ! Je ne me rappelai de rien ! Ni cet endroit ni même mon nom ! Juste un mur dans mon esprit et rien d'autre? Je m?efforçai de percer cette barrière qui bloquait mes souvenirs mais rien n?y faisait. Un vertige me saisit et je crus que j'allais m'évanouir. Debout sur mes jambes flageolantes, j?essayai de me raisonner, de me souvenir. En vain.
J?entrepris alors de me rendre jusqu?à la rivière qui coulait à une dizaine de mètres. Manquant de chuter à chaque pas, je me rapprochai des eaux tumultueuses qui grondaient comme le tonnerre. Le reflet que me renvoya la surface miroitante ne fit naître aucun flash dans mon esprit. Le visage qui m?apparut était celui d?un parfait étranger: des cheveux bruns taillés courts encadraient une figure aux traits marqués par la fatigue. De minces écorchures apparaissaient ça et là. Rien de plus: ma mémoire demeurait fermée! !
Recueillant un peu d'eau au creux de mes mains, je m?aspergeai la tête pour essayer de reprendre mes esprits.
Tout autour de moi, des arbres aux troncs démesurés me surplombaient, masquant le ciel tandis que le bruissement de leur ramure résonnait à mes oreilles comme un rire moqueur.
- Pourquoi riez-vous donc? Dites-moi ce que vous savez!
Mais mes suppliques restèrent sans réponse. Impossible de savoir où j?avais atterri? Qu'allais-je donc devenir, seul dans ces bois immenses, à moitié nu et? amnésique ? Je ne pouvais pas rester ici éternellement. Suivre le cours d?eau me parut une bonne idée, peut-être me mènerait-il à la civilisation ? A travers l'épais feuillage des chênes et des pins, je pus enfin entr?apercevoir la grisaille d'un ciel morose. L'amoncellement de nuages chargés de pluie bloquait les rayons du soleil, laissant l'obscurité étouffer les sous-bois touffus.
Au bout de cinquante mètres de marche hésitante, j?aperçus les flancs abrupts d'un ravin escarpé. De part et d?autre de la rivière, la roche formait des parois de granit aux arêtes saillantes et coupantes comme des lames de rasoir, qui s'élevaient à vingt mètres au-dessus de moi. Comment avais-je pu atterrir au fond de ce précipice ? Il me fallait découvrir ce qui se cachait au sommet de ce piton rocheux
Tant bien que mal, je poursuivis mon effort durant une période qui me parut durer une éternité. A bout de forces, je dus m?avouer vaincu, accablé de fatigue et tenaillé par la faim. Les membres las, je m'adossai à une grosse pierre, le visage baigné de sueur et le souffle court. Mon épuisement physique était tel qu'il m'empêchait de penser à quoique ce soit d'autre, m'épargnant pour l'instant, la torture mentale que je m'infligeais à chaque moment de répit pour fouiller mon esprit.
Les paupières mi-closes, j'allais m'assoupir quand un bruit me fit sursauter. Instinctivement, je me recroquevillai derrière un rocher. Pendant un moment, la forêt demeura absolument silencieuse, comme si personne ne voulait attirer sur lui l'attention de la menace imminente. Toujours rien. Ce bruit était-il le fruit de mon imagination ? Serais-je en train de perdre la raison ? Le grognement qui retentit m'ôta tout doute de l'esprit. Avec prudence, je risquai un ?il hors de ma cachette. Un majestueux loup au pelage de glace venait de sortir des taillis, ses oreilles droites dressées sur la tête. Quel animal impressionnant ! Malgré le danger, je ne pouvais m'empêcher de détailler cette bête d'une sauvage beauté. Elle s'aventura jusqu'au cours d'eau où elle s'abreuva longuement, me laissant tout loisir de la contempler. Les babines retroussées, je vis les crocs effilés émerger de cette gueule si puissante qu'elle pourrait sectionner un bras humain d'un seul claquement. Ses yeux d'obsidiennes contrastaient avec la blancheur éclatante de son poil. Ils semblaient briller d'une intelligence primale, reflétant un instinct de survie aiguisé par des années de lutte quotidienne.
D'un coup, le loup redressa la tête, son museau noir comme du charbon humant l'air avec avidité. Craignant de me faire repérer, je m'accroupis, prenant bien garde à rester sous le vent qui masquait ma présence. Finalement, la bête fit demi-tour et se réfugia sous le couvert offert par les bois. Quelques minutes après que le loup ait disparu, je restais encore stupéfait par cette apparition.
Néanmoins, une fois l?émotion passée, je pris conscience de ma vulnérabilité dans ce monde regorgeant de dangers et de prédateurs de toutes sortes. Je décidai alors de me confectionner une lance de fortune. Examinant les environs, je repérai une branche de bonne taille que je coupai et affûtai tant bien que mal avec une pierre aux bords coupants. Cet effort me coûta beaucoup d'énergie mais je pouvais enfin assurer ma défense.
Une fois reposé, j'empoignai ma nouvelle arme, la soupesant, testant son équilibre. Mon estomac criait famine et j'allais devoir chasser pour assurer ma subsistance.
***
La nature m?entourait et toutes sortes de bruits que j?identifiai sans mal me parvenaient aux oreilles: le chant des oiseaux dans les cimes, les pattes du lapereau en fuite raclant le tapis d'herbes sèches, le craquement des branches sous le poids des petits rongeurs? Je découvrais tout un univers de sons et d?odeurs auquel je n?avais pas prêté attention jusqu?alors.
Scrutant le sol, j?aperçus des empreintes de ce qui semblait être un daim. J'avais choisi ma proie.
La piste était encore fraîche et facile à suivre. Avançant prudemment à travers les hautes herbes, je perçus un léger bruissement à quelques mètres de moi. Derrière de hauts fourrés, l?animal grignotait quelques feuilles sans se doutait de rien. Si je me débrouillais bien, j?aurai de quoi faire un bon repas. Je repris ma marche à pas feutré, prenant bien garde à ne pas trahir ma présence. J?étais dans un état second comme si une autre partie de moi-même avait pris le contrôle, agissant selon des rites de chasse immémoriaux.
Ma proie était toute proche. Elle ne montrait aucun signe de nervosité. J?essayai de réguler ma respiration, resserrant ma prise sur mon arme d?appoint. Inspirant à pleins poumons, je rassemblai mes forces, prêt à passer à l?attaque. Jaillissant hors de ma cachette, je projetai ma lance d?un geste sec. Elle toucha sa cible, pénétrant la chair fragile avec facilité. Le daim essaya de fuir, malgré le pieu qui s?était profondément enfoncé dans l?aine de l?animal. Chaque pas qu?il faisait ouvrait davantage la plaie par laquelle le sang coulait abondamment. Après une course de plusieurs mètres, il s?écroula tout d?un coup, sa poitrine se soulevant à peine.
Alors que je me dirigeai vers la bête mourante, ma vision se brouilla, et je me sentis tomber sur le sol. La fatigue avait eu le dernier mot?
Quand je revins à moi, le daim était toujours à mes côtés, quelques mouches bourdonnant autour de la blessure béante recouverte de sang séché. Reprenant mes esprits, je constatai que la nuit n?allait pas tarder à tomber. Il fallait que je trouve un refuge sûr si je ne voulais pas devenir la cible privilégiée de tous les prédateurs rôdant dans les parages. Mon errance finit par me mener dans une sorte de grotte peu profonde où un ours avait gîté, d?après les ossements éparpillés sur le sol. Après quelques essais infructueux accompagnés de jurons biens sentis, je réussis enfin à allumer un feu. La chaleur dégagée me fit énormément de bien car dehors, la température avait sacrément baissé. Je fis cuire le daim que je dévorai avec une faim de loup. A propos de loups, j?espérai que le feu tiendrait les bêtes voraces éloignées pendant la nuit car je n?avais pas envie de finir comme ce pauvre daim, en tout cas, pas sans avoir « guéri » mon amnésie. Une fois l?estomac plein et avec la relative sécurité que m?offrait la grotte, j?essayai de réfléchir à ces derniers événements. Je ne comprenais pas ce qui m?arrivait. Je savais parler, je connaissais le nom de chaque arbre, plante ou animal que j?avais croisés, la chasse était comme une seconde nature? et pourtant, j?ignorais tout le reste jusqu?à mon propre nom ! Qui étais-je ? Avais-je une famille qui m?attendait quelque part et qui s?inquiétait de mon sort ? Pourquoi je ne parvenais pas à me souvenir?!
Ce sentiment d?impuissance fit naître en moi un cri de rage et je martelai les parois de la grotte jusqu?à avoir les poings en sang. Epuisé, tant physiquement que mentalement, je m?écroulai sur le sol, sombrant immédiatement dans un sommeil agité.
*
Le lendemain, les pâles lueurs de l?aube me réveillèrent. Tout au long de la nuit, je n?avais cessé de m?agiter, assailli par des visions fulgurantes dont le sens m'échappait. Fortement éprouvé, le sommeil avait enfin fini par m?emporter, m?arrachant à mes tourments intérieurs. Emergeant doucement de ma léthargie, je mis un certain temps avant de remettre en ordre les événements de la veille. Je me relevai péniblement, et je fus soulagé de constater que j?étais encore en un seul morceau, malgré que le feu se fut éteint. Je n?étais pas au mieux de ma forme, mais il y avait un net progrès, même si ma mémoire m?était toujours hermétique. Une nouvelle journée de marche m?attendait et j?espérai que mes pérégrinations me ramèneraient à la civilisation.
L?air frais me soufflait au visage, glaçant ma peau à nu et traversant la fine étoffe de mes vêtements en lambeaux comme une dague acérée. Les timides rayons de soleil ne perçaient la voûte sylvestre que par endroits et le peu de chaleur qu?ils dégageaient était un maigre réconfort.
Marcher me fit du bien. Mes muscles encore engourdis se réchauffèrent et je me surpris à forcer l?allure. La perspective de trouver un endroit plus accueillant que cette forêt me redonnait du courage.
Alors que je maugréais une fois de plus contre ces saletés de buissons épineux qui m?écorchaient sans pitié, j?éprouvai soudain l?horrible sensation d?être épié par une multitude d?yeux. Je me tins immobile, scrutant les alentours avec méfiance. « On » m?observait et ce « on » ne me plaisait pas du tout. Une sueur glacée me coula le long de l?échine alors que le fracas qui montait des bois se faisait grandissant.
Dans un concert de hurlements, une meute de loups jaillit de la pénombre comme des démons des portes de l?enfer ! Une lueur mauvaise au fonds des yeux, la horde écumante franchit sans peine les haies de ronces et je vis la mort fondre sur moi.
Plus vite que la pensée, mon instinct prit les commandes. Je partis en trombe, manquant de glisser sur les grosses racines qui jonchaient le sol déjà accidenté au risque de me rompre les os. Lançant un regard furtif, j'aperçus mes poursuivants, ils étaient une demi-douzaine et ne voulaient pas lâcher leur petit déjeuner. J?avais une vingtaine de mètres d?avance et les poumons en feu mais ils gagnaient sans cesse du terrain. Les branchages me fouettaient le visage et mon corps était lacéré d?entailles. Mes jambes n?en pouvaient plus et voulaient stopper net mais mon esprit se montra assez persuasif et l?image de mon corps déchiqueté me donna un second souffle. Ignorant la fatigue et la douleur, je repartis de plus belle, les énormes bêtes sur mes talons.
Inexorablement, mon avance s?amenuisait devant la vivacité et l?endurance de mes poursuivants. Alors que je jetai un coup d??il en arrière, une grosse pierre me déstabilisa et je me retrouvai plaqué contre le sol. J?essayai frénétiquement de me relever mais un grognement me fit comprendre que la course était finie. J?avais perdu... Lentement, je me retournai pour faire face à une bête au pelage noir comme la nuit. Les babines retroussées dévoilant une rangée de crocs acérés, l?animal me fixa dans les yeux et sembla?hésiter ? Un loup de cette taille n?aurait pourtant aucun mal à me mettre en pièces. Son indécision ne dura qu'une fraction de seconde quand soudain, la bête s?élança tandis que dans un même temps, un coup de feu retentit, recouvrant tous les bruits de la forêt. Quand je rouvris les yeux, le loup gisait mort, la tête réduite à l?état de pulpe sanguinolente. Quant à ses congénères qui n?avaient certainement pas envie de subir le même sort, ils avaient décampé aussi vite que possible.
- Ça va mon gars?
Encore sous le choc, je ne répondis pas tout de suite. Je levai les yeux pour apercevoir mon sauveur. Une silhouette démesurée me surplombait. Hirsute, la barbe mal taillée et les cheveux en bataille, avec ses vêtements dépenaillés, rapiécés à de nombreux endroits, je crus tout d'abord qu'il s'agissait d'un paysan mal dégrossi. Pourtant, je révisai bien vite mon jugement après un examen plus attentif. L'homme devait bien mesurer dans les deux mètres et semblait être bâti dans le roc. Son fusil dont l'extrémité fumait encore, paraissait minuscule entre ses larges mains. Il s'agissait pourtant d'une arme de choix, aussi coûteuse que redoutable: un long fusil d?Hochland qui jurait d'autant plus avec l'apparence rustique de son propriétaire. Ses traits taillés à la serpe, et son regard bleu acier ne trahissaient aucune crainte. Il jeta un bref regard aux alentours avant de me tendre une main secourable.
- Merci » Répondis-je d?une voix pâteuse. Ce fut le seul mot qui me vint à l'esprit.
- On peut dire que tu l?as échappé belle! Les loups pullulent en ce moment et il fait pas trop bon de s?aventurer dans les parages. Ces bestioles chassent en meute et on compte déjà une dizaine de victimes parmi les gens des environs. Des imprudents ou des inconscients qui veulent se donner du frisson en allant à la chasse aux monstres avec un cure-dents. Mais j?oublie les civilités: je m?appelle Laars Gertzrovic.
Bien sûr, il s?attendait à ce que je finisse les présentations mais j?en étais incapable. Que faire? Dans mon état, je ne pouvais pas me fier à un étranger. Pourtant, je n'avais guère le choix. Laissant ma méfiance de côté, je décidai de jouer franc-jeu. Après tout, s?il avait voulu me tuer, il n?avait qu?à laisser les loups s?en charger.
- Je ne peux rien vous dire. Ne vous offensez pas, mais?je ne me rappelle rien.
Cet aveu d'impuissance me laissa un goût amer. La réalité cruelle et sans fard m'explosait au visage tandis que je sentais une boule se former au creux de mon estomac. Devant son regard étonné, j?entrepris alors de lui raconter toute mon histoire: le réveil dans une forêt inconnue, mon amnésie, mon errance dans les bois, le séjour dans la grotte et pour finir les loups... Quand j?eus fini mon récit, il reprit la parole d'une voix compatissante.
- Voilà une histoire pour le moins étrange! Mais je peux au moins te dire où tu te trouves. Tu vois le cours d?eau que tu as suivi ? C?est l'un des affluents du Delb à quelques lieues de la grande Middenheim, la cité du Loup Blanc. Je sais pas si cela te dit quelques choses, peut être était-ce là que tu devais te rendre? En tout cas, croupir ici ne te mènera à rien, sinon à servir de repas à la prochaine meute affamée. Viens avec moi à Fiirsburg, c?est un petit village tout près, peut-être trouveras-tu quelques réponses.
Le Middenland! Je savais enfin où j'étais! Pourtant, ma joie fut de courte durée. Je connaissais Middenheim, la capitale nichés aux pieds des Monts du Milieu mais je ne me rappelais pas y être déjà allé. Je n'avais rien à quoi me rattacher, pas même un nom?Toujours ce mur dans ma tête, cette page blanche que je ne parvenais pas à tourner et qui m'empêchait de découvrir ce qu'il y avait derrière.
Fiirsburg ? Ce nom ne me disait rien. La première étape vers ma guérison? Seul l'avenir me le dira.
Dude
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- Anonymous
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Oui, c'est sûr que la réédition serait plus judicieuse mais j'étais tellement content d'avoir réécrit ce chapitre que j'ai pas pu résister à l'envie de le poster .
Pas très malin car c'est tombé au même moment que la nouvelle màj
Mais la bonne nouvelle c'est que j'ai réécris les chapitres 2 et 3 et qu'en plus, j'ai terminé l'Ombre de Morrslieb!!! cool: avec un chapitre 10 qui doit quand même dépasser les 10 pages!
Donc, je suis super content!
dude
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- Zarathoustra
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En tout cas, c'est vraiment un travail de réecriture. D'ailleurs, ce qui est marrant, c'est qu'il existe finalement pas mal de similitude entre ton texte et le mien: un quête du passé, des evanouissements/absence, un terrier pour se cacher, la forêt et ses bruits, une rivière, une sorte de rêve. En te lisant, je me suis dit qu'on recherchait à sa façon pas mal de choses communes et qu'on s'était posé des questions identiques...
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- Zarathoustra
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J'avais tapé tout un truc et ça a planté!!!!
Bon je te refais ça la prochaine fois!
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- dude
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surtout qu'en ce moment, je ne peux pas trop participer carce que j'ai mes exemens la semaine du 21 juin et que vu le prix d'inscription du Dess, j'ai pas vraiment envie de me planter
Enfin, ce sera plus cool après le 24 juin, quand j'aurais enfin fini!!
dude
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- Zarathoustra
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La première surprise est le changement de ton, moins populaire, plus écrit. Mais certains vestiges de l'anciens style subsisitent parfois qui dénotent aujourd'hui dans l'ensemble.. Personnellement, 'aimais bien l'ancien style, qui donnait un côté barraoudeur au perso, il était très naturelle et très mature. Là, ce que tu gagnes en style , tu le perds un peu en fluidité.
Premier rajout: le rêve. Ca place imméditement le décor et renforce le mystère du récit. Je supose que ce changement de style augure davantage de côté "brouillard" à l'amnésie?
Le point qui m'a le plus marqué est le renforcement du rôle des décors. Ils sont beaucoup plus saisssants, renforce la violencce de la situation et l'absence de visibilité dans lequel se retrouve le personnage. Tout ceci donne un côté oppressant, presque naudéeux de se retrouvver face à un mur en guise de perspective.
J'ai remarqué aussi que tu avais escamoté le nom du perso, c'est très bien, ça renforce le côté brouillard de l'histoire. C'est d'ailleurs très intéressant de comparer deux versions, on saisit mieux les intentions d'un auteur.
Je trouve que tu as rajouter une très belle scène, celle du loup blanc. Tu l'as rendu à la fois majestueuse et irréel, comme un rêve, comme un message, une allégorie. L'image reste présente longtemps. Tu as très bien retranscris l'impression qu'il y a de cotoyer un animal sauvage libre tout près de soi (ça lmm'est arrivé hier avec un énorme oiseu dans l'eau quand je me baignais, c'est très curieux, il inspire le respect et on ne sait comment réagir, sauf qu'on ne peut que le respecter et toyut ça ressort dans ton texte, comme si tu en avais fait l'expérience).
Sinon, je trouve qu'il y a quelques pasage où on sent les mêmes préoccupations que moi sur les 3 Noms: la fatigue, la vulnerabilité et le bruit face à la Nature (cf dans son terrier); l'épuisement et la fatigue.
Quelques remarques en vrac sur le texte en lui même:
Je trouve qu'il manque quelque chose à cette phrase.j'aperçus une forêt, si belle, si pleine de vie.
Je trouve les 2 expressions en italique contradictoire , ce qui annule la sensation produite.lente mélopée qui franchissait la cime des arbres. Le chant se fit plus fort, telle une plainte bestiale jaillissant de centaines de gorges
Le "que/qui" n'est pas très heureux, on peut faire moins lourdLa morsure du froid m'enveloppait à mesure que les vents qui cinglaient
Alors que la forêt m'apparaissait
=> c'est un peu plat comme image et expression dans le contexte.
Des termes qui surprennent: groggy, flash => ça colle pas trop avec le style employè
d?un esthétique douteux => c'est féminin me semble t il.
durant une période qui me parut durer une éternité. A... => cliché!
Je comprends pas trop le but du paragraphe, il manque quelque chose car, là, il fait très cliché, surtout que tu avais évoqué le bruissement quelques prargraphes avant.La nature m?entourait et toutes sortes de bruits que j?identifiai sans mal me parvenaient aux oreilles: le chant des oiseaux dans les cimes, les pattes du lapereau en fuite raclant le tapis d'herbes sèches, le craquement des branches sous le poids des petits rongeurs? Je découvrais tout un univers de sons et d?odeurs auquel je n?avais pas prêté attention jusqu?alors.
Voilà, si ça peut t'aider!
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- dude
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Ce remaniement m'est apparu comme une évidence, car j'ai affiné le style et le personnage au fil des mois (des ans devrais-je dire;)). Et puis, comme tu le soulignes, j'ai essayé de renforcer l'amnésie de Lothar: plus de nom, ses questionnements, sa colère, son désespoir... C'est sûr que de ce côté-là, mon travail s'est vraiment développé et je pense que le résultat aurait été différent si je n'avais pas lu les trois noms d'Allarielle (même si mon objectif n'était pas de présenter un perso aussi complexe ).
.Citation:
La nature m?entourait et toutes sortes de bruits que j?identifiai sans mal me parvenaient aux oreilles: le chant des oiseaux dans les cimes, les pattes du lapereau en fuite raclant le tapis d'herbes sèches, le craquement des branches sous le poids des petits rongeurs? Je découvrais tout un univers de sons et d?odeurs auquel je n?avais pas prêté attention jusqu?alors.
Je comprends pas trop le but du paragraphe, il manque quelque chose car, là, il fait très cliché, surtout que tu avais évoqué le bruissement quelques prargraphes avant
En fait, j'insistais sur les sensations de Lothar de façon à donner une piste au lecteur quant à sa véritable nature. Même si'il ne peut pas se changer en loup, ses sens restent très aiguisés, notamment son ouie, son odorat et sa vue...
En tout cas, encore merci! Les chapitres 2 et 3 sont bientôt finis et le 4 va être entièrement réécrit, pour cause que je le trouve beurk
dude, un peu pressé
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- dude
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Chapitre 2
***
Retour à Fiirsburg
Quand j'interrogeai Laars sur la durée de notre voyage, il me répondit que nous arriverions à Fiirsburg au coucher du soleil. Une longue chevauchée nous attendait à travers l'épaisse forêt du Middenland.
Sur un chemin sinueux jonché de pierres et de branchages, notre monture avançait au petit trot. Les muscles puissants jouant sous sa robe sombre, le cheval semblait supporter aisément le poids de ses cavaliers. Laars m'apprit qu'il l'avait reçu en récompense pour un de ses anciens " contrats ". Une belle bête assurément.
- Il vaut mieux éviter de trop s'éloigner de la piste, les loups pourraient revenir même si cela m'étonnerait après les évènements de toute à l'heure. Vous avez eu une sacrée veine que je sois dans les parages!
- Que faisiez-vous dans ces bois?
- Il se trouve que le Bourgmestre de Fiirsburg m'a engagé pour résoudre la question des loups. Je les ai traqués pendant un bout de temps et la piste m'a conduit dans cette sorte de ravin. Il se peut que leur repaire soit tout près...
Si son récit était tout à fait plausible, un détail retint mon attention.
- Pourquoi me vouvoyez-vous Laars?
La question parut le surprendre. Puis, il sembla se reprendre et répondit:
- C'est que je n'avais pas réalisé qui vous étiez. Vous-même l'ignorez à cause de votre amnésie. Mais le tatouage sur votre omoplate, c'est la marque du temple du Loup Blanc. Une marque accordée par les grands prêtres aux plus fidèles. Elle représente les griffes de Loup. Ce tatouage est le signe de reconnaissance des personnes influentes de Middenheim. Il symbolise le pouvoir, la fortune et la renommée.
Evidemment, je ne pouvais pas voir ce tatouage, placé comme il était. Ainsi donc, j'étais affilié à un temple. Bizarre, je ne me sentais pas vraiment la vocation de prêtre.
- Je ferais partie d'un clergé?
- Oh, pas au sens où vous l'entendez. Le culte du Loup Blanc est assez spécifique d'après ce que j'en sais. S'il est très répandu à Middenheim, son organisation et son mode de fonctionnement demeurent assez flous. Je ne pense pas que vous soyez un prêtre qui fait son office pour les disciples.
- A quoi vous pensez alors? Je ne sais rien de moi alors, toute hypothèse est la bienvenue.
- Et bien, d'après votre stature et votre musculature, j'opterai pour la possibilité que vous soyez une sorte de soldat de la foi.
- Une sorte de milicien?
- Si vous voulez. Chaque clergé a besoin d'un bras armé pour se défendre le moment venu. Il n'est pas rare de trouver une branche guerrière dans l'organisation d'un culte. Volkmar, le Grand Théogoniste de Sigmar, s'appuie sur les répurgateurs pour inculquer la Foi aux récalcitrants. Parfois, des guerres de religions déchirent les nations et font couler beaucoup de sang.
- Ce sujet a l'air de vous tenir à c?ur. Je suppose qu'en tant que middenheimer, vous appartenez au culte du Loup Blanc.
- En effet, en tant que natif du Middenheim, j'ai effectivement reçu une éducation religieuse stricte. Mais les années passant, les belles paroles apprises pendant ma jeunesse apparaissent bien creuses et dénuées de sens. Alors, j'ai renoncé à toute croyance dans l'un ou l'autre des cultes. Parfois, le salut n'est pas dans la prière?
Il marqua un bref silence où mon nouvel ami semblait perdu dans ses pensées.
- Mais, pour en revenir à vous, je ne pense pas me tromper: vous avez quand même réussi à distancer les loups lancés à votre poursuite alors que vous étiez diminué physiquement. Seul une personne bien entraînée peut réussir ce genre d'exploit.
- Un bon entraînement et la trouille de finir sous les crocs de ses bestioles " Ajoutai-je.
Et il éclata d'un rire franc. Durant le reste du trajet, j'en appris plus sur le passé de mon compagnon de route. Après avoir servi comme hallebardier impérial, il avait troqué son uniforme de soldat pour celui moins reluisant de mercenaire. "Les risques sont les mêmes, mais la paye d'un fantassin ne suffit pas à nourrir son homme. " me répondit-il quand je l'interrogeais sur les raisons de sa reconversion. Son nouveau métier lui avait ouvert de nouveaux horizons et je fus impressionné par le nombre d'endroits où il avait bourlingué: il s'était aventuré dans les froides terres de Kislev, avant de redescendre vers le sud en direction des Montagnes du Bord du Monde, où de nobles nains guerroyaient sans cesse contre d'innombrables créatures malfaisantes pour conserver leurs royaumes. J'appris ainsi qu'il avait servi le Clan Grunnson lors de la reconquête de la mythique citée de Karak Varn en repoussant les peaux-vertes et autres abominations.
Ses aventures le menèrent jusqu'en Tilée mais la rudesse de la concurrence ne l'incita pas à s'éterniser dans cette partie du Vieux Monde inondée de soleil et réputée pour son extravagance. Il embarqua pour la lointaine Lustrie et après avoir essuyé plusieurs attaques de pirates, il parvint à destination. Ce pays semble l'avoir enchanté, malgré les raids des mystérieux hommes lézards qui ne voyaient pas d'un très bon oeil l'arrivée de barbares sur leurs côtes. Mais après tout, quels lieux ici bas ne recelaient pas son lot de dangers? Laars me raconta comment la jungle étouffante semblait vouloir vous engloutir et le nombre de périls qui attendaient quiconque s'y aventurait sans prendre garde. Il vécut cinq ans en ces étranges contrées. Les colonies côtières bourgeonnaient en ces temps et chacun avait sa place, faisant table rase du passé pour recommencer une vie nouvelle. Pourtant, Laars finit par revenir sur le vieux continent mais il ne me précisa pas les raisons de son départ de Lustrie.
***
La journée s'écoulait au rythme de nos discussions, et malgré la proximité de Fiirsburg, notre périple fut pénible car je ne me sentais pas totalement rétabli. Même si les morceaux de b?uf séché que transportait Laars dans ses sacoches m'avaient redonné quelques forces, nous dûmes plusieurs fois faire halte car mon corps réclamait le besoin de s'étendre. Le jour déclinait lentement et, alors que nous discutions de mon état de santé, j'aperçus de faibles lueurs dans le lointain. Je demandai à Laars s'il s'agissait de Fiirsburg.
- Oui-da, C'est bien Fiirsburg. Vous arrivez au bout de vos peines, mon ami. Vous voyez ce grand piton rocheux? Derrière se trouve Middenheim.
J'acquiesçai. Il me semblait reconnaître les lieux, certains paysages paraissaient presque familiers. Laars reprit:
- Remettons-nous en route si nous voulons arriver avant que l'obscurité ne soit totale. En cette saison, la nuit tombe rapidement, et, les prédateurs refont surface. Certains rumeurs courent dans ces régions?
- Quel genre de rumeurs?
- Des superstitions de paysans! Des histoires à dormir debout à propos de créatures terribles qui sévissent dans la forêt. Quand des gens disparaissent, on trouve toujours quelqu'un pour raconter comment des loups à forme humaine auraient enlever le malheureux? Balivernes! Il y a assez de bêtes dangereuses pour l'homme dans ces bois sans ajouter des hommes-loups en prime! C'est la pluie qu'il nous faut le plus redouter!
En effet, le soleil qui rougeoyait derrière les nuages quelques minutes plus tôt avait totalement disparu et un vent glacé s'était levé soudainement. Les pics enneigés étaient recouverts par une ceinture de brume qui descendait vers la plaine, signe annonciateur des intempéries à venir.
Laars fit forcer l'allure à notre monture. Cependant, elle montrait quelques signes de fatigue, car malgré nos haltes, le poids qu'elle devait supporter était très lourd.
Mais bientôt, les lumières de Fiirsburg se firent plus proches et je pus distinguer la petite ville. Elle était entourée d'une haute palissade en bois que surmontait une tour de guet et à cette occasion, Laars m'apprit que cette protection était devenue nécessaire durant une période où les attaques d'hommes-rats étaient incessantes. Une milice était parfois envoyée de la capitale pour assurer la défense de Fiirsburg. La ville possédait de grandes exploitations agricoles qui lui procuraient beaucoup de vivres que des caravanes acheminaient vers Middenheim, ce qui expliquait l'attachement de cette dernière à préserver Fiirsburg de tout envahisseur. Ainsi, la commune prospérait et le nombre d'habitants se faisait de plus en plus important. Laars connaissait bien cet endroit et semblait heureux de retourner là-bas.
Nous arrivâmes enfin à destination, l'obscurité sur nos talons et déjà trempés jusqu'aux os par le mince crachin balayé par des bourrasques de vent. A quelques mètres de l'enceinte, un garde situé dans la tour de guet nous interpella, brandissant bien haut sa lanterne pour dissiper les ténèbres.
- Qui va là? Veuillez-vous avancer vers la lumière.
Charmant, le comité d'accueil! Comme si deux personnes sur un même cheval allaient se lancer à l'assaut de leur ville! Laars se chargea des présentations et dès que le soldat l'eut reconnu, il ordonna l'ouverture des portes. Je n'étais pas fâché d'être enfin arrivé, même le cheval trahissait sa nervosité au milieu de cette obscurité oppressante. Et puis, il me tardait aussi de pouvoir goûter à un repos bien mérité.
Il s'avéra que le garde fut le seul à nous accueillir, aucun habitant ne traînait dans les parages, tout le monde restait cloîtré chez lui. La seule lueur visible à présent émanait des fenêtres de l'auberge en bas de la rue. Et ce fut sans surprise que nous décidâmes de nous y rendre. Le garde, rassuré, nous souhaita un bon séjour et retourna à son poste sans un regard en arrière.
Nous descendîmes la grand rue, sur le pavé luisant de pluie, éclairée seulement par de rares lanternes assaillies de moucherons. Arrivé devant la porte de l'auberge, je pus distinguer le brouhaha des discussions et sentir la chaleur qui se dégageait de l'endroit.
Laars entra en premier, et la salle demeura silencieuse, tous les regards tournés vers nous. Puis, aussi soudainement, la taverne reprit son activité, ne faisant plus cas de notre arrivée.
La pièce était grande, plus grande qu'elle ne le paraissait de l'extérieur. Un nuage de fumée tapissait le plafond, ?uvre des nombreux fumeurs de pipes qui exerçaient leur habileté dans un concours de ronds de fumée. Plusieurs personnes poursuivaient un débat animé portant sur quelques problèmes locaux tout en vidant chope sur chope. Les plus consciencieux, ivres morts, se tenaient le visage appuyé sur la table, laissant échapper quelques ronflements sonores. Alors que je m'approchai du comptoir, un nain à la crête hirsute passa en trombe devant moi, manquant de me renverser. Il se dirigeait vers un type à la mine patibulaire qui devait faire deux fois sa taille.
- C'est moi que tu as traité de nabot ? vociféra le nain, visiblement hors de lui.
L'autre n'eut pas le temps de répondre, n'y de tenter de se soustraire à la colère du Tueur. En l'espace de dix secondes, le nain avait décoché une série de coups vicieux qui projetèrent son adversaire par une des nombreuses fenêtres et il finit sa course dans la rue, la tête la première.
- Et que je ne t'y reprenne plus, p'tit mec ! lui cria le nain.
A mon avis, le principal intéressé ne devait plus être en état de comprendre quoi que ce soit.
- Messire Petybramusklay, Voyons ! Je sais que cet homme a été discourtois? mais, euh, mon établissement se, comment dirais-je, se passerait de telles attractions" Bégaya un homme vêtu d'un tablier en toile blanc à l'embonpoint plus qu'apparent.
- Ces jeunes ! Aucun respect pour les anciens, répondit le nain tout sourire. Enfin, ça fait un peu d'exercice, poursuivit-il, ignorant totalement les suppliques de l'aubergiste. Bon, qu'est-ce qu'il faut faire pour se être servi ici ?
L'aubergiste ne se le fit pas dire deux fois et partit à toutes jambes chercher une bière pour le nain bagarreur. Au bout d'un moment, alors que la situation s'était calmée, une voix m'interpella :
- Messire ! Messire ! Vous êtes donc de retour !
Là, je restais vraiment interloqué?.
Dude
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