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il y a 19 ans 3 mois #4937 par L'étrange Monsieur K
Jamshed a été créé par L'étrange Monsieur K
Puisque ce forum semble bien plus vivant qu'à son habitude, voici un petit truc que je voudrais vous soumettre.
En fait, c'est un très vieux début de saga jamais poursuivi au-delà de trois pages, que j'avais réécrit il y a environ 2 ans.
La première partie est donc vieille de deux ans, et la seconde (le Concile) de près de deux ans et demie (je ne l'ai jamais réécrite), d'où un style plutôt déplorable, j'en conviendrai volontiers.

Cependant, je me tâte actuellement pour ce qui est de la possibilité de m'y remettre (et possiblement de réécrire encore une fois ce début), aussi aimerais-je savoir ce qui, de votre point de vue, est à corriger à tout prix dans mon style. Déjà, je suis tout à fait conscient de son abominable lourdeur, j'essaie de faire plus fluide à présent, mais je ne doute pas qu'il y a beaucoup d'autres choses à corriger.
Si vous avez la moindre remarque ou le moindre conseil, n'hésitez pas à les émettre.


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PROLOGUE




Planète minière Sirius-Bêta, complexe d'exploitation CESA-2



Anton leva les yeux de son verre, désespérément vide, dont la contemplation l'avait occupé quelques instants. Il soupira en parcourant des yeux le bar miteux, qui constituait le seul lieu de divertissement de tout le complexe - si par divertissement on entend la destruction systématique des neurones de clients désireux d'oublier leur vie présente.

De fait, le décor du bar lui-même semblait avoir été conçu de manière à accroître dramatiquement ce désir : à la pénombre, réhaussée plus que repoussée par l'unique brilleur bleu d'un âge respectable, et le panneau rosâtre phosphorescent affichant le prix des consommations, s'ajoutaient des bancs de fumée âcre et suffocante, ancrés lourdement dans l'air immobile, qui assourdissaient les conversations monotones s'élevant des tables voisines. Les murs tavelés de rouille et de crasse se dessinaient vaguement dans l'obscurité, et Anton se demanda si l'atmosphère particulière du lieu ne visait pas également à masquer son état de délabrement.

Cette ambiance semblait en tout cas efficace dans une partie de ses attributions, puisque l'homme se leva, et, se tournant vers un distributeur de boissons proche, glissa son disque de paiement dans l'encoche prévue à cet effet, puis observa avec intérêt un liquide épais bleu violacé remplir son verre. Il s'agissait de ponk, la substance la plus massivement destructrice qu'il lui ait été donné - pour son malheur - de goûter. Son ingestion présentait cependant un léger intérêt : d'une part, elle devenait sur le moment même le seul problème existentiel qui vaille la peine d'être examiné, et, d'autre part, il était toujours incommensurablement soulageant d'avoir fini son verre. L'intérêt d'en prendre un autre était par conséquent relativement limité, à moins d'être fou, suicidaire ou masochiste. Anton en était à son troisième verre, et commençait à se dire qu'il devait être les quatre.

Après avoir lentement ingurgité le liquide, et décidé qu'il valait mieux garder quelques neurones, au cas où, il se leva difficilement, puis, s'appuyant contre un mur, traîna son corps engourdi jusqu'à l'unique porte de la pièce, qui donnait sur un corridor faiblement éclairé conduisant à la salle commune des ouvriers du secteur 3. Tentant de reprendre quelque aplomb, il entra, d'un pas qu'il espérait vigoureux, dans la vaste salle, guère moins décrépie que celle qu'il venait de quitter. Elle était quasiment vide, la plupart des employés de ce secteur travaillant de nuit. Ne s'y trouvaient que trois personnes : un homme portant un long manteau beige et marchant à grand pas, qui venait de s'engager dans le couloir menant à la station de la navette interne, et deux connaissances d'Anton, techniciens chargés comme lui de l'entretien des machines, qui observaient d'un air dépité le tableau d'affichage indiquant une visite prochaine des contremaîtres dans leurs locaux.

Il les salua, et tous trois engagèrent une discussion peu passionnée sur le travail, la maintenance des extracteurs miniers, les supérieurs hiérarchiques en général, l'ascendance de ceux-ci et les conditions de leur conception en particulier. Les nouvelles, comme bien souvent, étaient mauvaises, possiblement plus qu'à l'habitude : une nouvelle extension des horaires, des salaires stagnant en dépit de l'inflation, peut-être même des licenciements - la direction présentait des signes de tension, bien que les employés ne sachent pourquoi. Puis la sonnerie de la relève et l'affluence des ouvriers de nuit regagnant leurs pénates mirent un terme à leurs lamentations, et chacun partit en direction de son lieu de travail.

Anton emprunta, d'un pas un peu plus alerte qu'à sa sortie du bar, un long couloir bondé, qui le conduisit à la station où une navette ovoïde, flottant au-dessus de sa rame par quelque artifice électromagnétique, se vidait de ses passagers pour se remplir à nouveau en un flot continu. La station en elle-même se limitait à un quai étroit, encadré de murs nus à l'exception de quelques panneaux d'affichage, et littéralement couvert de monde. Le technicien entreprit de se frayer un passage vers le véhicule, non qu'il fût particulièrement pressé d'aller travailler, mais les retards étaient rarement tolérés un jour d'inspection. Il atteignit ainsi, non sans difficulté, le module de transport, et, tandis qu'il montait à l'intérieur, il aperçut du coin de l’œil une personne portant un manteau beige, semblable à celle qu'il avait vue auparavant dans la salle commune. Il se retourna, et vit son impression confirmée : il s'agissait bien du même homme, qui tentait avec plus ou moins de succès de fendre la foule en direction du couloir, et qu'il put à présent observer plus précisément. Il arborait l'insigne des surveillants généraux - ce qui contribuait à sa vélocité, peu d'employés étant enclins à bousculer un supérieur par ces temps troublés - et semblait fortement préoccupé, voire anxieux. Il était assez grand, de corpulence supérieure à la moyenne, mais plus vif que sa physionomie ne le laissait penser de prime abord ; ses cheveux étaient couleur de vieil ivoire, et, lorsqu'il tourna la tête de moitié pour adresser un regard furieux à un ouvrier qui le gênait, Anton put, malgré la distance, détailler son visage : il portait une courte barbe taillée en pointe, avait un nez busqué, et des yeux vert de gris, étrangement ternes dans la luminosité synthétique de la station. Puis il se détourna à nouveau, et disparut bientôt dans la foule.

L'ouvrier se demanda pendant quelques instants pourquoi ce personnage avait tant attiré son attention, puis, haussant les épaules, monta dans la navette. Une fois les transferts de passagers effectué, celle-ci se mit en mouvement, et, prenant de la vitesse, s'engagea dans le tunnel menant au secteur suivant. Anton, ne pouvant se déplacer dans le module bondé, demeura à côté de la porte, et entreprit de contempler l'extérieur au travers de la vitre de polastine transparente. La voie était plongée dans l'obscurité, éclairée uniquement par intermittence par de petits brilleurs, qui disparaissaient presque instantanément à la vue des passagers du fait de la vitesse de la navette.

Au bout de quelques instants, celle-ci commença à ralentir en vue de la station suivante. Cette dernière apparut bientôt, et, bien que de configuration assez semblable à la précédente, elle était, à son inverse, spacieuse, bien entretenue, et pratiquement inoccupée. En effet, elle desservait le secteur 4, essentiellement occupé par le sommet de la hiérarchie du complexe, et il était rare que des personnages importants prennent la navette aux heures de pointe, avec les ouvriers. Il était mal vu chez eux de se mêler ainsi au bétail, à moins d'avoir une très bonne raison pour cela.

Cependant, un passager souhaitait descendre, et, tandis que la porte coulissante du module s'ouvrait, il tapa légèrement sur l'épaule d'Anton, qui bloquait le passage, pour lui signifier de s'écarter. Celui-ci se retourna, fit un bref signe d'assentissement à l'inconnu, et, ne pouvant se déplacer à l'intérieur du véhicule, il gagna le quai et fit un pas de côté pour permettre à l'homme de descendre à son tour. Ce dernier portait une veste affublée du signe des inspecteurs, et une sacoche apparemment remplie de documents. Visiblement pressé, il sauta sur le quai, glissa malencontreusement, et s'écrasa lourdement face contre terre en envoyant sa mallette culbuter contre un mur.

Décidant qu'il valait mieux ne pas manquer de respect à un supérieur un jour d'inspection, Anton aida l'homme à se relever, n'obtenant d'abord de la part de celui-ci qu'un remerciement sec et un regard méprisant. Puis l'inspecteur aperçut la plaque d'identité du technicien, et lui dit d'attendre là tandis qu'il allait chercher sa sacoche. Anton eut un mouvement de recul lorsqu'il entendit les portes de la navette se refermer dans son dos, et tourna la tête juste à temps pour la voir repartir en direction de la station suivante. Il serait en retard au travail, et les contremaîtres ne le croiraient certainement pas lorsqu'il tenterait de se justifier - encore une bonne journée qui s'annonçait.

Puis, revenant à des préoccupations plus immédiates, il détourna le regard de la rame à présent inoccupée, et vit le responsable de ses problèmes à venir, qui avait sorti de sa mallette un petit boîtier d'un noir mat, muni d'un écran, et le consultait à présent.

Au bout de quelques instants, il hocha la tête, leva les yeux sur sa victime, et lui fit signe de le suivre. Redoutant des ennuis supplémentaires qui viendraient parachever la présente situation, Anton s'engagea à sa suite dans un vaste hall au sol carrelé, impeccablement entretenu, dont les murs blanc et crème portaient par endroits des panneaux indiquant l'accès aux différentes parties du secteur. Les deux hommes s'engagèrent ensuite dans un couloir transversal, puis s'arrêtèrent devant une porte de plaz gris. L'inspecteur passa son badge devant celle-ci, qui s'ouvrit en coulissant latéralement, dans un chuintement sonore, sur une pièce étriquée aux murs nus, meublée d'un unique bureau, dont le revêtement en faux bois coulissa pour révéler un terminal muni d'un écran et de multiples claviers. L'homme contourna le meuble et vint se poster en face de l'ouvrier, qui n'avait aucune idée de ce qui était attendu de lui, et s'attachait à la contemplation de ses pieds.

"Technicien de troisième classe préposé à l'entretien des dispositifs de forage et d'extraction." commença son interlocuteur. Anton leva aussitôt les yeux, et l'inspecteur poursuivit :
"Nous vous avons convoqué en le présent office pour traiter de deux questions. L'une d'entre elle, qui ne devrait vous surprendre, concerne l'inspection qui aura lieu aujourd'hui même ; nous avons en effet observé une baisse du rendement de l'équipement à votre charge, et souhaiterions obtenir quelques éclaircissements sur le sujet."
Il s'arrêta, et attendit quelques instants la réaction de sa proie, qui pâlit, et balbutia :
"Bien monsieur, il se trouve que ...
- Mais d'abord, j'aimerais des réponses quant à un problème plus épineux."
Plus épineux ? se demanda l'ouvrier, interloqué. Qu'est-ce qui peut être plus épineux que cette maudite inspection ?
Devinant ces pensées, l'homme reprit sur son ton condescendent, voilant à peine son mépris :
"Nous avons eu vent de troubles provenant de votre secteur. Comme vous le savez, nous sommes ici dans le bâtiment principal d'un ensemble constituant l'une des industries majeures de la planète, et l'ensemble de la haute administration réside en ces lieux - je m'étonne d'ailleurs de cette volonté qu'a la direction de mêler ainsi le bon grain et l'ivraie, selon la formule consacrée - il se trouve donc que l'agitation en vos quartiers n'est guère appréciée, et, si elle prend trop d'ampleur, celle-ci sera suivie de représailles directes contre ses responsables. Nous avons des raisons de croire que vous en faites partie.
- Je vous assure, s'exclama Anton, que je n'ai aucune idée de ce que ..."
Il ne put jamais finir sa phrase.



***



Sataves, capitale de l'espace humain, Basilique de Kadan


"Ainsi que vous le savez, " commença le président du Concile, en se plaçant face à l'amphithéâtre, en grande partie inoccupé, "le système de Son Excellence Gaelin, Mage gouverneur de Sirius, a fait l'objet de nouveaux actes terroristes d'origine inconnue."

Une rumeur se répandit dans l'assemblée restreinte des dirigeants stellaires, qui exprimait, non pas la surprise, mais la lassitude née de l'habitude. Durant plusieurs siècles, aucun événement de cet acabit n'était survenu, mais cela commençait à se répandre dans les systèmes peu peuplés et défendus du fin fond de l'espace humain. Quelques gouverneurs - ou, pour la plupart, leur représentation holographique - soupirèrent bruyamment : ces choses là étaient du ressort des petites gens, pas d'une assemblée interstellaire, et encore moins du Concile restreint.

" En effet, déclara Gaelin sans tenir compte de l'attitude de ses confrères, il s'agit de la troisième fois consécutive qu'un attentat se produit de la sorte sur l'une de mes planètes minières. Plus précisément, Sirius-Bêta, dont un complexe d'extraction entier a été neutralisé par une attaque à la bombe dans les locaux de la direction.
- Et en quoi cela concerne-t-il notre assemblée ? demanda d'un ton acerbe un homme d'âge avancé que Gaelin identifia comme le Mage du système d’Albiréo.
- Mon domaine n'est pas le seul a avoir été ainsi attaqué, comme pourront en témoigner mes confrères de Bételgeuse et d'Onyx."
Ceux-ci hochèrent la tête en confirmation de ces dires.
"Et alors ? répliqua le vieillard. Cela relève de votre juridiction, ou de celle du Tribunal, mais assurément pas de la notre. Est-ce notre problème si vous êtes incapables de mettre en place un dispositif de sécurité minimal ?
- Les mines et industries qui ont été touchées sont la propriété de l'Eglise de Kadan ...
- Comme neuf dixièmes des possessions de l'Humanité ! cracha un autre homme, que le gouverneur de Sirius ne reconnut pas.
- Pour être plus précis, celles-ci appartenaient à la Compagnie, fit remarquer sur un ton presque trop calme une femme aux cheveux couleur d'ambre."

Ce commentaire passa presque inaperçu dans le débat mouvementé, mais n'échappa pas à Gaelin.
"Celle-là est bien plus intelligente que les autres, pensa-t-il, et se doute probablement de quelque chose. Il me reste à espérer qu'elle n'en sache pas trop."
Il se tourna vers elle, et crut discerner dans ses yeux comme une lueur d'ironie.

"Certes, répondit-il en faisant à nouveau face à ses adversaires, mais mon but n'est pas d'obtenir quelque indemnisation. Je souhaite seulement vous avertir que vos propres systèmes peuvent être en danger, et qu'il pourrait être sage de donner de nouvelles consignes de sécurité, d'autant plus que l'expérience a prouvé que les cibles de ces attentats étaient assez variables, bien que visant toujours quelque haut personnage local, ou ...
- Qu'est-ce qui vous fait croire, reprit Albiréo, que nous courrons le moindre risque ? Seuls vos trois systèmes d'Onyx, Bételgeuse et Sirius ont été touchés, or ils comportent principalement des planètes industrielles ou minières totalement dépourvues de système de sécurité, et sont fortement sujets à des révoltes ouvrières, tandis que la plupart des autres domaines sont sensiblement plus développés et policés.
- Sachez, répliqua froidement le Mage d'Onyx, que ma capitale paroissiale comporte à elle seule autant d'habitants que votre système entier, et il ne fait aucun doute ...
- Mages, tonna le président du Concile, veuillez cesser cette polémique improductive.
- J'espère, lança une femme d'âge mur sur ton las, que nous ne sommes pas réunis afin de discuter de trois attentats au fin fond du royaume de Vanand et d'assister à des conflits juvéniles entre une poignée de gouverneurs imbus de leur personne.
- En effet, répondit le président, bien qu'un acte de terrorisme ait autant de valeur où qu'il ait lieu, et que vous ne soyez pas habilitée à juger vos confrères, Mage Geistler.
Je vous ai également convoqués pour vous parler des récents contacts établis avec les races intelligentes extérieures à l'Eglise de Kadan dans le cadre du projet E.X.O, et ...
- Veuillez m'excuser, l'interrompit Gaelin, mais je dois me retirer. "

Et sans plus attendre, il coupa la communication holographique avec la salle du Concile. Il débrancha son modcom, et soupira.
"Je les aurai prévenus." songea-t-il.
Puis il tourna les talons, quitta la salle de transmission encombrée d'émetteurs et de systèmes d'encodage, et regagna le pont de son vaisseau.



***

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il y a 19 ans 3 mois #4943 par Zarathoustra
Réponse de Zarathoustra sur le sujet Re: Jamshed
Et bien, voilà l'un des secrets de l'étrange Monsieur K! Je n'ai lu que la première moitié (il est un peu tard pour me lancer plus en avant...). Mais ce que j'en ai lu me fait poser une grande question:
Pourquoi ici en catimini et pas dans une MAJ?
Parce que je vois pas d'obstacles à cela!

Juste une remarque. Le début est sans doute un poil classique. L'auberge, le bar, c'est peut-être trop commun pour commencer d'entrer un récit. Qui plus est en développant sa description. Heureusement, il y a une petite pointe d'humour qui pique la curiosité et que le bur de la description est de créer un contexte à part. Mais je pense que ce type d'entrée en la matière est peut-être trop abstrait pour lancer l'histoire.

Ce passage m'a l'air très travaillé, mais manqué de fluidité.

De fait, le décor du bar lui-même semblait avoir été conçu de manière à accroître dramatiquement ce désir : à la pénombre, réhaussée plus que repoussée par l'unique brilleur bleu d'un âge respectable, et le panneau rosâtre phosphorescent affichant le prix des consommations, s'ajoutaient des bancs de fumée âcre et suffocante, ancrés lourdement dans l'air immobile, qui assourdissaient les conversations monotones s'élevant des tables voisines. Les murs tavelés de rouille et de crasse se dessinaient vaguement dans l'obscurité, et Anton se demanda si l'atmosphère particulière du lieu ne visait pas également à masquer son état de délabreme


Je l'aurais redigé différemment, avec des inversion plus fréquente de manière à créer des phrases plus dynamiques. J'aurais peut-être découpé différemment de manière à mieux valoriser certaines idées, je pense que tu les as trop mélangées. J'ai essayé de le retravailler. Ca a donné ça. Je dis pas que c'est mieux, mais peut-être moins lourd.

De fait, le décor du bar lui-même semblait avoir été conçu de manière à accroître dramatiquement ce désir : déjà d'un âge respectable et tragiquement solitaire, un brilleur bleu peinait à repousser l'épaisse pénombre du lieu, en face, seul le panneau rosâtre phosphorescent affichant le prix des consommations transperçait les bancs de fumée âcre et suffocante, qui, dans l'air immobile, planaient lourdement au-dessus des têtes, comme des vaisseaux fantômes(une comparaison me paraissait donner un bon effet en terme de rythme par rapport à ton intention, à toi de voir pour un truc plus original). Partout autour de la pièce, au gré des regards et de l'éclairage déficient, les murs tavelés de rouille et de crasse délimitaient un espace indéfini, mouvant et nauséeux. Anton regardait justement cet espace, fixement, les yeux vides et perdus. Dans son esprit, tout semblait vaciller. Alors, comme s'il cherchait à transpercer inconciement son secret, il se demanda si l'atmosphère particulière du lieu ne visait pas également à en masquer le profond délabrement.


En tout cas, je me suis rendu compte en le travaillant ainsi, que ce paragraphe posséde un gros potentiel suggestif... Et qu'il est plus simple à retravailler une telle base que de l'écrire moi même (ce que j'aurais sans doute été incapable). J'ai aussi rendu plus présent ton personnage et esayé de dessiner un peu plus l'espace dans lequel il était. Je ne sais pas si ce type de commentaires et de suggestions te sont utiles?
Bref, tu montres là, d'excellentes prédispositions, et je dirais d'une grande exigence avec ton tavail. Je tache de lire le reste à tête reposée.

Mais honnêtement, cê que j'en ai lu te place dans les tout meilleurs auteurs de SF de Chronqiues en terme d'ambiance.

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il y a 19 ans 3 mois #4946 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Jamshed
Et bien, voilà enfin le peremier texte de Mr K. ! :)
Aux vues de la pertinence et du contenu toujours très riche de tes critiques lors du "récit du mois", je dois dire que je m'attendais à du gros calibre en m'attaquant à ton texte :) et je n'ai pas été déçu. D'ailleurs, je ne peux m'empecher de m'interroger comme Zarathoutsra sur ton choix de poster ce récit sur cette section du forum et non pour la màj., car ton texte est vraiment bon!
Tu as une grande maîtrise du français (j'ai pas noté de fautes d'orthographe ou de grammaire, mais j'en ai peut-être oubliées ;) ) mais c'est surtout l'ambiance qui m'a plu, ainsi que ta façon de créer cet univers et de le rendre palpable grâce à de très nombreuses descriptions.
Il me semble aussi que parfois, ces descriptieons gênent un peu la fluidité du texte mais je dois dire que la plupart remplissent bien leur rôle: elles sont concises et tu as réussi à les rendre très visuelles sans faire du tape à l'oeil pour en mettre plein la vue (humour) au lecteur. Le texte en est vraiment enrichi et comme je le disais, on voit vraiment les décors apparaître sous no yeux, quasiment dans les moindres détails.
Au niveau de l'intrigue, la première partie est assez calme et plutôt linéaire mais je crois que c'est l'ambiance qui prime avant tout, et on est curieux d'en savoir plus sur ce monde qui semble parfois proche du notre. La deuxième partie amorce plus le coeur de l'histoire et donne une ampleur insoupçonnée au récit avec une bonne maîtrise des dialogues et une galerie de personnages plutôt crédibles.
En tant que lecteur, on rentre facilement dans ton récit et on sent vivre l'univers que tu nous dépeinds et qui semble loin d'avoir livrer toutes ses richesses. En tout cas, si c'est pour toi un récit au "style déplorable", je veux bien tout de suite un récit au style même juste "convenable" ;)
J'espère qu'on aura l'occasion de te relire!

dude

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il y a 19 ans 3 mois #4947 par L'étrange Monsieur K
Réponse de L'étrange Monsieur K sur le sujet Re: Jamshed
Merci beaucoup à vous deux :)

Si j'ai posté ce texte ici, c'est essentiellement parce qu'il commence à dater comme je le disais au-dessus, et que je ne suis donc pas certain de vouloir/pouvoir le continuer (quand bien même j'arriverais à me souvenir de la suite de l'histoire que j'avais imaginée :lol: ).
Qui plus est, vous êtes les tout premiers à qui je montre ce texte, ou n'importe lequel de mes textes à vrai dire (à une exception près qui n'a concerné qu'une ou deux personnes), et j'étais donc très peu sûr de sa qualité. Pour tout dire, il m'aura fallu attendre jusqu'à maintenant pour oser le montrer à qui que ce soit - c'est que j'ai une légère tendance au perfectionnisme, pour ceux qui ne l'auraient pas remarqué. Et, las, j'en ai la tendance, mais pas les moyens.

Pour ce qui est du style, effectivement les problèmes de fluidité me gênent maintenant beaucoup quand je me relis, et c'est notamment pour cette raison que je ne suis pas vraiment satisfait de ce texte. Vos réactions globales étonnamment positives me rassurent de ce côté, car je craignais que ça n'entrave beaucoup la lecture.

Merci beaucoup à Zarathoustra pour ta recréation de ce paragraphe, c'est effectivement bien mieux et ça me donne des idées sur la manière de re-rédiger ça si jamais l'envie m'en prend une fois de plus, ça m'est donc très utile en effet.

Maintenant, pour le début dans le bar ... je reconnais a posteriori que c'est particulièrement classique :lol: A vrai dire, on ne reverra jamais Anton, je n'ai donc pas vraiment développé ce passage qui sert simplement d'introduction à ce qui suit.
Et je viens de me rendre compte que j'ai fait une grosse ellipse scénaristique dans ma version réécrite, à savoir que j'ai complètement oublié de préciser ce qui se passait à la fin de la première partie ...
Je viens d'éditer légèrement la seconde pour donner un indice à ce sujet (j'ai seulement rajouté une phrase dans les premières paroles de Gaelin).

Pour la deuxième partie, ma crainte était un peu de bombarder le lecteur de personnages, de termes techniques et d'élément de background. J'espère que ce n'est pas trop ainsi que vous l'avez ressentie ...
Car effectivement j'ai beaucoup de choses à mettre en place en terme de cadre, ayant choisi de mélanger des thèmes classiques de SF (Humanité étendue à un certain nombre de systèmes stellaires, industrie ...) avec des éléments plutôt moins communs dont je vous laisse la surprise pour la suite des événements, si suite il y a.
Par ailleurs, il faudrait que je le réécrive, pour des raisons de changements backgroundiques depuis qui font que cette petite assemblée est maintenant constituée de 15 des personnes les plus puissantes de l'espace humain, et n'en donne pas franchement l'impression (la situation était assez différente au moment où je l'ai écrit)


En tout cas, merci pour vos commentaires, ça me donnerait envie de m'y remettre tout ça - ou au moins de me remettre à l'écriture en général :)

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