Le Retour de l'Ombre
- Le Warza
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Chapitre 1
« Allez, debout là-dedans ! »
Un grognement sourd s?éleva de la masse informe enfouie sous les couvertures.
« Allez Karl, dépêche-toi, ton père est prêt à partir. Si tu veux vraiment aller avec lui à la ville il faut te bouger maintenant ! »
Le jeune garçon au cheveux blond allongé dans le lit souleva une paupière et aperçut sa mère qui poussait les contrevents de sa fenêtre : la lumière grise d?un matin d?automne entra dans la pièce. Gêné par la clarté, le dormeur résolut enfin de se lever.
Sa mère sortie de la chambre et il s?habilla rapidement ; il prit une vasque d'eau fraîche sur une commode et s'en aspergea la figure : l?eau glaciale acheva de le réveiller.
Il se rendit alors compte que le Soleil était déjà levé depuis longtemps : et son père qui voulait partir à Marienburg avant l?aube! Ca allait être sa fête?Il sortit de la chambre et descendit l?escalier en bois quatre à quatre, déboucha dans la cuisine, prit au passage le repas que sa mère lui avait préparé pour le voyage, lança un « Au?evoir m?man ! » la bouche pleine de pain au miel et sortit de la maison.
Son père l?attendait assis dans la charrette, les rênes à la main. Le père de Karl était un grand homme, à la peau rougit par le soleil et aux cheveux bruns tirant maintenant sur le gris. Il arborait une barbe fournie qui était sa fierté et avait les yeux bleu-gris comme son fils. Karl sauta dans la charrette avant que son père ne lui fasse la moindre remarque à propos de son retard et enfila une cape de voyage d?un noir délavé par les intempéries qu?il prit à l?arrière.
« Désolé pour le retard, papa. »
« Désolé ? Ca oui, tu peux l?être ! Mais c?est auprès de ta mère ce soir que tu pourras être désolé, quand on lui annoncera qu?on est arrivé trop tard et que tout les b?ufs étaient déjà vendus! Allez, on y va, sinon on aura même pas le temps d?aller boire un coup au « Bouclier Fendu ». Karl sourit, il aimait bien aller dans cette auberge : On pouvait y entendre des légendes, des histoires de marins, et pleins d?autres contes, même si il y avait parfois des bagarres, et elles étaient rares, l?atmosphère y était à la fête et la bière y était bonne.
Une petite visite au « Bouclier Fendu » était la raison principale pour laquelle il accompagnait son père au marché.
La charrette, tirée par le plus beau cheval de la famille, sortit enfin du petit bourg de Kerchenstern. Le village était situé tout près de la côte, à environ quinze lieues au Nord-ouest de Marienburg, entre l?estuaire au fond duquel se trouvait la ville et les montagnes grises. La route sortit d?un petit vallon entre deux collines et la charrette arriva dans la plaine qui s?étendait au bord de la mer. Celle-ci se trouvait à cent mètres à peine et un parfum iodé emplit bientôt les narines de Karl. Le temps était gris ce matin, froid et venteux. L?horizon au Nord était bouchée par des nuages noirs.
« Et bien, tu vois mon bonhomme, je serais pas étonné si on avait une bonne tempête ce soir, vu le ciel. Par Sigmar, faudra pas trop traîner ! Et ta mère qui est seule avec ta petite s?ur?J?espère que Jonas les aidera à rentrer les bêtes? »
Karl ferma les yeux, entendant à moitié les grommellements de son père. Il s?assoupit bientôt, le vent sifflant toujours à ses oreilles.
« Karl ! On va arriver. »
« Hein ? Quoi ? »
« Réveilles toi, mon bonhomme, on arrive en ville ! »
Le père de Karl pointait le doigt vers le Sud. Karl regarda dans cette direction, et alors, scintillante sous le soleil, avec ses tours, ses remparts, il la vit. A chaque fois, cela lui faisait le même effet : la ville était toujours aussi impressionnante.
Il entendit son père murmurer dans un soupir:
« Ah...Marienburg? »
Karl était déjà venu quelques fois dans la ville, mais jamais le jour du Grand Marché.
Pendant les jours précédents, un nombre incroyable de navires marchands étaient venu pour vendre leurs précieuses marchandises, il y en avait de partout, de Tilée, d?Estalie, de Bretonnie, de Barak-Varr, de Norsca et même un grand et beau voilier elfique d?Ulthuan.
Le port de Marienburg n?était plus qu?une forêt de toiles de toutes les couleurs.
A côté du port, se trouvait une grande place où une multitude d?étalages avaient été installés.
Tandis que son père s?adressait à un soldat pour demander son chemin, il dévorait des yeux ce spectacle impressionnant, se mettant à rêver de voyage et de terres lointaines, de trésors et de gloire?
La charrette se remit en mouvement, son père semblait préoccupé. Manifestement, la foule nombreuse n?était pas pour lui plaire : plus il y avait de monde, plus longtemps il mettrait avant de rentrer chez lui.
?
La vente était enfin terminée, Karl avait crû que cela ne finirait jamais, un marchand Tiléen avait fait des siennes et son père avait discuté du prix de légumes pendant une heure !
Il n?arrivait vraiment pas à comprendre comment ce dernier pouvait supporter ça...Pendant toute la journée Karl n?avait eu qu?une envie : partir se balader dans la foule.
« Alors, papa ? Je peux y aller maintenant ? » La question avait été posée environ cinquante fois depuis le matin.
Son père soupira et s?assit sur une caisse de choux.
« Oui, vas-y, vas vadrouiller bonhomme ! On se retrouve au Bouclier Fendu dans une heure. Je m?occuperai de ranger ça tout seul. »
Il désigna la dizaine de cageots à ses pieds, mais Karl ne l?écoutait déjà plus.
Il s?engageât dans une rue perpendiculaire au port et commença à examiner les échoppes.
La rue large dans laquelle il se trouvait était certainement celle des forgerons : une fumée dense sortait de plusieurs cheminées emplissant l?air d?une fine brume piquante et le bruit des marteaux agressait les oreilles des passants. Karl se dépêcha d?avancer, arrivant à une intersection, il prit à gauche dans une petite ruelle conduisant à une autre grande rue, puis il tourna à droite, puis à gauche?au bout d?une heure de promenade, il était arrivé dans une partie de la ville qu?il ne reconnaissait pas. Le soleil était tombé depuis peu de temps et seul une faible lumière bleuâtre éclairait maintenant les rues vides.
Soudain, il vit la taverne : il entra sans hésitation, s?installa à une table en attendant son père. Mais l?aspect de la taverne ne lui revenait pas : il courut jusqu?à l?entrée?et s?aperçut que ce n?était pas le Bouclier Fendu, il avait mal vu l?enseigne dans la pénombre et s?était trompé. Karl gémit de dépit, la panique commençant à l?envahir.
Il fallait se rendre à l?évidence : il était bel et bien perdu.
« Vous allez bien, jeune homme ? »
Karl se retourna, un homme en cape noir et en bas bleus lui faisait face.
« Euh, oui,oui, merci, ça va. Euh, pourriez vous m?indiquer la direction du Bouclier Fendu, s?il vous plait ? »
L?homme sourit.
« Je vais vous y conduire si vous voulez : c?est ma direction. »
« Merci beaucoup, monsieur. Je ne connais pas très bien la ville et je crois m?être égaré, vôtre aide est la bienvenue. »
L?homme se dirigea vers une rue, Karl le suivit.
« ?Vous semblez bien instruit, jeune homme, d?après votre langage. »
« Et bien, en fait mon père m?a éduqué lui même, il était sergent dans l?armée autrefois. »
Karl laissa là la discussion, l?homme ne lui plaisait pas : son aspect, son ton amical n?étaient pas naturels.
L?homme le conduisit dans une partie de la ville que Karl connaissait et il ne tarda pas à retrouver ses repères. Il réalisa soudain que l?homme ne le conduisait pas à la taverne, il semblait même s?en éloigner. L?homme s?engageât alors dans une ruelle, le jeune garçon le suivit sur quelques pas, puis s?arrêta.
« Monsieur, ce n?est pas le chemin du Boucl, Humpff ! »
L?homme venait de le bâillonné de sa large main. Karl jeta des regards frénétiques de tous les côtés mais il n?y avait personne. L'homme le tenait d'une poigne de fer.
« Tais-toi, morveux ! Alors, t'a failli nous échapper, hein? Mais je t'ai reconnu moi! Tu pensais vraiment qu'on aller te laisser nous filer sous le nez comme ça? Les Faucons Noirs ne te sauveront pas cette fois. Avance maintenant, Cadavo nous attend.»
L'homme ne sembla pas remarquer l'expression de stupéfaction de Karl, qui continuait à se débattre. Il ne comprenait plus rien : pour qui l'homme en cape noir l'avait il prit? Il ne savait pas. Et qui était ce Cadavo dont il parlait? Toutes ces questions se bousculaient dans son esprit tandis qu?il agitait vainement ses bras et ses pieds pour se libérer de son ravisseur.
« Mais tu va arrêter de bouger, oui ?» L?homme sortit une dague de sa cape et en menaça le garçon. Karl sentit ses jambes défaillir à la vue de la lame. La tête lui tournait. L'homme lui banda les yeux et Karl ne vit plus rien.
Karl avançait à tâtons, sentant la pointe de l?épée de l?homme dans son dos : il était terrifié?L?homme lui prit le bras pour le faire s?arrêter.
« Tu bouge, tu crie : t?es mort. Compris ? »
Karl approuva de la tête, confiant dans la parole de son agresseur. Au loin, une frêle silhouette, capuche rabattue pour se protéger du vent, passa devant l?entrée de la ruelle. Elle s?immobilisa un instant devant le passage sombre, puis reprit vivement son chemin comme de peur qu?une mort inattendue ne vienne la frapper depuis l?obscurité. L?homme, qui s?appelait Antoine, aperçut un mouvement du coin de l??il : il tourna vivement la tête vers l?entrée de la ruelle, mais rien : il n?y avait personne. Il soupira et maudit sa nervosité, puis après un ultime coup d??il de droite et de gauche, il frappa à une porte basse de bois brut; celle-ci s?ouvrit en grinçant et Antoine s?adressa à quelqu?un.
« ! Je l?ai trouvé ! Regardes! »
Voilà la bête...alors impressions? critiques? N'hésitez surtout pas!
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- Elfiriond
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Bon, alors le style est très correct et l'orthographe me semble très bien aussi (je suis loin d'être un spécaliste mais rien ne m'a sauté aux yeux).
Quelques détails glanés:
Sa mère sortit de la chambre, il s?habilla rapidement, prit une vasque d'eau fraîche sur une commode et s'en aspergea la figure, l?eau glaciale acheva de la réveiller.
C'est un garçon si j'ai bien compris donc "le reveiller".
La route sortit d?un petit vallon entre deux collines
Un vallon, par définition, c'est entre 2 collines (je m'y connais en vallons, j'habite dans un village nommé Beauvallon lol). Je toruve donc qu'il y a redondance.
Y a peut être d'autres détails mais là j'ai oublié. Certaines phrases débarquent un peu violement genre:
Karl laissa là la discussion, l?homme ne lui plaisait pas, son aspect, son ton amical n?étaient pas naturels.
On l'avait senti quand même...
Sinon, pour l'instant, c'est parfaitement classique et je dois bien avoué que j'ai senti tout les rebondissments longtemps à l'avance.
Le héros n'a non plus rien de très spécial et le père encore moins
Cela dit, le style est efficace, j'aime bien comment parle le kidnappeur, et malgré les ficelles, y a quand même un sentiment de suspense, d'urgence, on sent bien la faiblesse du héros face à l'aggression!
Et ce n'est que le balbuciment (ça s'écrit comme ça? lol) du récit et ce genre d'intro peut mener a de très nombreuses suites differentes, donc j'attend la suite avec envie!
Elfiriond
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
Je ne sais pas si tu connais le fonctionnement du site. On peut poster ses textes dans cette rubrique. Mais le nombre de retours peut être restreint dans la mesure et notre comunauté n'a rien à voir au niveau effectifs au gros forum d'à côté.
Tu peux aussi demander à faire partie de la mise à jour (MAJ pour les intimes) du site à proprement parler qui donne lieu à des discussions plus fouillées dans le cadre du récit du mois.
Je t'avais promis un retour, et je crois que je ne l'ai jamais fait... Et pourtant j'avais du lire la moitié. Et si je m'étais arrêté, c'étais plus par oubli et paresse que par desintérêt, crois-moi.
Compte tenu de la longueur de ce qui doit suivre, je ne peux que te conseiller de participer à la MAJ avec des chapitre entier plutot que de l'envoyer ici en petit bout. Et je t'avoue que c'est comme ça que j'aime faire mes retours: sur des textes figés et en blocs entiers.
Bon, je tache de relire ton intro dans la semaine.
Bienvenue à toi de ce petit havre de paix!
PS: c'est quoi Maleus?
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- dude
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- Messages : 624
Sinon, difficile de se faire une idée plus précise quant à l'intrigue et aux idées qui seront développées par la suite car ce n'est encore que le tout début.
Néanmoins, je trouve comme Elfiriond, que tu ne t'attardes pas assez sur tes personnages et que l'enlèvement du fils arrive trop tôt dans le récit. On a pas vraiment eu le temps de s'attacher à lui ni de le connaître.
Au niveau de l'intrigue, l'enlèvement perd un peu de son effet de surprise et je dois dire que dès que le fiston croise le gars un peu louche (et surtout avec des dents jaunâtres, ça met de suite sur la voie: jamais un "gentil" n'aurait les dents sales !) on sent déjà ce qui va se passer. Un peu dommage donc...
Mais je suis tout de même curieux de connaître la suite car le niveau de langue me paraît intéressant et à même de servir une bonne histoire!
dude
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- Le Warza
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- Messages : 34
Pour le rythme du forum (plutôt pas pressé) il me convient parfaitement! Sinon, je posterais pas içi.
Bon, quant aux critiques, bah...J'ai pas beaucoup d'arguments de défense: tout est vrai. Cependant, Le début de ce texte est en réalité la parfaite illustration de mes touts débuts en écriture: à cette époque, je jouais pas en finesse côté intrigue mais me concentrais sur la qualité de la forme: d'où les grosses ficelles. Mais bon, vous verrez: normalement, cela devrait s'améliorer un peu...mais bon, quand on connais un peu les textes fantastiques...on peut être vite blasé côté originalité des intrigues, donc je m'attends pas à vous surprendre; mais j'espère que la lecture vous restera agréable.
Pour le conseil de Zara: en attendant que tu répondes à mon MP, je poste la suite ici! :
résumé: Karl vient à Marienburg avec son père Johann pour aider ce dernier qui participe au grand marché. Cependant, en fin de journée, Karl part se promener dans les rues et finit par attérir à la merçi de deux bandits à la tombée de la nuit...
La suite...
Une voix grave et autoritaire lui répondit :
« Voyons voir...hein? Mais qu?est ce que tu racontes, bougre de crétin d?abruti ! Ce n?est pas lui !! Tu t?es trompé ! »
Le kidnappeur de Karl sembla suffoquer.
« Qu?quoi ? Comment m?a tu appelé ? C?est moi qui sort dehors pour chercher le gamin, c?est moi qui fait le sale boulot ! Toi tu reste bien au chaud à l?intérieur à boire et à t?amuser, et tout ce que tu trouves à me dire, c?est ça ?? »
« Mais, par Sigmar, Antoine, arrêtes de hurler ! Ca va pas ? Tu veux qu?on nous repère, c?est ça ? Ce n?est pas ma faute si tu n?est pas capable de retrouver ce petit morveux ! »
« Bon, de toute façon, on ne peut plus attendre maintenant: la Dame avait dit que l'on devait se faire discrets cette nuit...Alors finissons en, tuons ce gamin et partons... "
Karl n'arrivait plus à penser: le monde réel lui apparaissait plus distant comme si ce qui lui arrivait était le destin d'un autre, les mots de l'homme raisonnaient dans sa tête et venaient se superposer à une succession d'images et de souvenirs: des visages tendres, des rires, la douceur du foyer, le vent marin sur sa figure...La voix de l'homme à la dague parvint aux oreilles de Karl...
"Adieu, gam...Surgl!".
Antoine avait rapproché sa lame de la gorge du garçon, mais Karl sentit alors la pression de sa main sur ses épaules se relâcher, puis il entendit l?homme tomber à terre; dans le même temps, Cadavo avait poussé un autre juron et sorti son épée. Quelqu?un ramena Karl en arrière : le jeune garçon trébucha et tomba lourdement sur le dos. Un sifflement aigu lui indiqua qu?un coup d?épée venait de le frôler. Il s?attendait à recevoir une autre attaque, mais le bruit du choc des armes retentit alors tandis que l'espoir renaissait dans son c?ur. Il n'était pas mort. Le garçon venait de réaliser que quelqu?un était venu l?aider, et apparemment, il ne s?en sortait pas mal. Maintenant libre de ses mains, Karl retira le chiffon qui était devant ses yeux, juste à temps pour voir Cadavo se faire perforer le ventre par son mystérieux sauveteur. Cadavo poussa un cri étranglé et se raidit, son épée tombant à terre dans un grand bruit métallique.
Karl se laissa aller contre le mur derrière lui : il était épuisé?la sueur, malgré le froid naissant, coulait à grosses gouttes sur son front et il n?arrivait pas à détacher son regard des deux hommes en train de mourir. Tout était allé si vite...
L?homme qui venait de tuer Cadavo s?approcha de lui tout en essuyant une rapière à un pan de sa cape.
Karl put observer ses traits. L?homme était grand, les épaules larges. Il portait une chemise claire en lin fin sous une veste de cuir souple teinte en noir, ainsi qu?un tricorne sombre. L?homme se baissa vers Karl en lui tendant la main, passant un instant à la lumière d?une lune encore basse, dévoilant ainsi un visage barbu et une peau ridée.
Le jeune garçon saisit la main de l?homme et le remit sur pieds.
« Ca va, petit ? Je sais pas si tu sais, mais c?est deux gaillards ne sont pas vraiment des gens fréquentables pour quelqu?un comme toi... Où sont tes parents ? Tu vis ici ? »
« Je, euh, mon père m?attends au Bouclier Fendu, je connais le chemin?mais en fait on est venu en ville pour le Grand Marché. »
L?homme barbu fit un signe de tête affirmatif, tout en regardant le garçon avec intérêt de derrière ses petits yeux plissés.
« Dis moi, comment s?appelle ton père, mon bonhomme ? »
« Johann ».
« Allons bon ! Johann Baker ? » Karl fit oui de la tête. « Ca alors ! Ce bon vieux Johann ! Il ne t?a jamais parlé d?un certain Resk Finrar ? Non ? Bah, finalement, ça ne m?étonne pas tant que ça. Ton père, c?est quelqu?un de franchement honnête, alors que moi? Bon, et bien je suppose que je vais t?accompagner pour expliquer à ton père, ce qui s?est passé, non ? En tout cas, on ferait mieux de filer maintenant: si une patrouille trouve ces deux là et moi à côté, ?enfin, tu vois le tableau d?ici ! »
Karl sourit, la voix grave de Resk et son ton chaleureux lui redonnait confiance et en plus il connaissait son père. Tout allait bien se passait?
Le gros barbu se redressa et se dirigea vers la sortie de la ruelle, Karl le rattrapa et tout deux s?en allèrent vers l?auberge.
La taverne apparaissait dans la nuit comme un havre de lumière et de gaieté dans l?obscurité de la rue. On entendait d?ici, les chants et les rires des marins en escale pour le Grand Marché et venus noyer une bonne partie de leur paye dans la bière et les jeux. Ce soir là, une troupe de nains de Barak-Varr particulièrement éméchée avait improvisé un petit orchestre s?accordant parfaitement avec les chansons à boire reprises en c?ur par toute l?assemblée.
Lorsqu?il entrèrent, le père de Karl se leva et accouru vers son fils, pestant de colère: ses jurons furent heureusement couverts par le bruit ambiant.
« Mais nom de nom, où était tu passé ? Voilà une heure que je t?attends et la nuit qui est tombée: j?étais mort d?inquiétude ! Tu n?as pas idée des dangers qui rôdent dans les rues la nuit. »
« Oh si, il a idée , et même plus qu?il ne lui en faut, à mon avis. » Resk venait de passer la porte et vint se placer à côté de Karl. Johann porta son regard vers lui.
« Resk !? Toi, ici !? »
« Oui, et ton fils peut remercier les Dieux que je me sois trouver dans les parages ! Mais posons nous d?abord quelque part, une retrouvaille d?anciens camarades, ça se fête ! »
Resk, Johann et Karl allèrent s?asseoir un peu à l?écart de l?assemblée de façon à pouvoir parler sans crier. Une fois qu?ils furent installés et qu?une serveuse de forte corpulence leur ait servi trois bières bien fraîches, Johann prit la parole, ses yeux fixant tour à tour les deux autres.
« Bon, et maintenant, j?aimerais avoir quelques explications. »
Resk toussota.
« Hum. Eh bien, voilà :tu sais, Johann aujourd?hui, y a eu le Grand Marché et tout ça. C?est pour ça que je suis là. Notre cap? a été payé par un marchand de tissus du Sud- un vrai bâtard- pour l?amener à Marienburg pour aujourd?hui et le rembarquer vers l?Anguille juste après, enfin c?est ce que j?ai entendu. Avec tous les tonneaux que cet escroc avait à décharger, les dockers ont eu besoin de moi car le cap? pouvait pas blairer le marchand et n?avait pas envie de toucher à sa cargaison : je l?ai entendu dire qu?y trouvait ça louche et... »
« Qui est ton cap?, comme tu dis ? » demanda Johann.
« Ah ! Ca?Ben? » Resk se pencha vers le père de Karl pour lui chuchoter à l?oreille.
« Quoi ! Tu sers sous le pavillon de cette canaille d?Avery !? Mais il est recherché dans toute la mer des Griffes ! » s?exclama Johann.
« Chhhh?Pas si fort ! Je t?expliquerai plus tard peut-être, mais je te promets que le cap? a changé : il s?est reconverti, comme y dit?Donc, toujours est-il que j?ai bossé jusqu?au soir : j?ai pris ma paye et j?suis parti vers la vieille ville pour trouver une taverne digne de ce nom, tu sais, pas comme celles qu?on trouve dans le quartier marchand où on te sert de la pisse de porc, pire que l?eau du port si tu veux mon avis, mais je connais une bo? » Johann fronçait les sourcils et le jeu de mot ne semblait pas le dérider. Resk reprit :« Euh, d?accord, j?fais court. Bref, je me dirigeais vers le « Vers des Mers » quand j?ai vu une vieille connaissance au coin d?une ruelle, ouais, j?te dis, ni plus ni moins que ce rat de Cadavo ! Je l?avais déjà vu à plusieurs reprises et la dernière fois, on était sur la même caravelle et il avait voulu me faire les poches et me faire passer par dessus bord. Forcé, je m?étais défendu mais j?avais quand même dû rentrer vers la côte à la nage, sans mon épée et sans ma paye !
Alors, bon voilà, je vois Cadavo au coin de la ruelle avec un autre gars qui tient un gamin avec la pointe de son rasoir.
Tu me corriges si j?me trompe, mon petit, mais j?suis sûr qu?ils te voulaient pas forcément du bien, non ? » Karl approuva. « Ouais, alors donc mon sang fait qu?un tour, je sors ma petite copine du fourreau et j?me précipite sur eux: je tue Cadavo et son mignon, je relève le petit et, oh surprise ! C?est le fils de mon ancien camarade Johann ! Alors, j?me suis dit que c?était l?occasion de voir comment allait le sergent. J?ai conduit ton fiston ici et me voilà? Mais au fait, petit, comment ça se fait que t?étais avec ces deux fils de?enfin ces deux pirates ?»
Karl mis un petit moment à se rendre compte que l?on s?adressait à lui. La transition entre le danger et la gaieté de la taverne avait été si brusque qu?il n?arrivait pas à croire qu?il avait failli mourir et que deux hommes étaient mort sous ses yeux. Il avait le regard dans le vague et observait distraitement l?orchestre des Nains.
« Eh oh, bonhomme, réponds voyons ! »
« Hein ? Euh oui, oui. Eh bien, je me suis trompé de rue sur le chemin de l?auberge. J?étais perdu, j?ai demandé mon chemin? » Karl ne voulait pas avouer qu?il s?était laissé aborder par un inconnu ; hormis ce détail, il raconta tout ce qui s?était passé de son point de vue. Johann et Resk l?écoutaient avec attention.
Après son récit, Resk et Johann échangèrent des souvenirs du « bon vieux temps », c?est à dire, du point de vue de Resk, avant le mariage de Johann. Ils discutèrent de leur vie de tous les jours, que le monde est petit, que le temps passe vite, que la bière n?est plus aussi bonne qu?autrefois, etc.
Karl était épuisé et commençait à somnoler, l?assemblée s?était un peu calmée et les chansons avaient laissé place à des ronflements épars et aux beuglements de quelques marins se trouvant dans un état d?ébriété avancé.
Johann se leva :
« Bon, et bien Resk, j?ai été ravi de te voir ce soir, même plus que tu ne le penses d?ailleurs !»
« Ouais, allez, je vois que ton bonhomme est fatigué?Je dois rentrer au navire avant la deuxième heure de la nuit. Salut ! Et tu diras bonjour de ma part à ta femme ! A plus, petiot !
J?espère que tu seras plus frais la prochaine fois que je te rencontrerai ! »
« Adieu, Resk ! »
Resk sortit de la taverne.
Johann alla payer le barman avec les sous que Resk lui avait laissés et sortit à son tour en compagnie de Karl.
Au dehors, le temps avait changé pendant leur conversation. Surpris par le froid, Karl frissonna et rentra sa tête dans ces épaules, il sentit un contact froid sur sa figure : La pluie tombait dru, le vent soufflait fort et tourbillonnait dans la rue étroite, hurlant aux oreilles des passants.
« Alors bonhomme, j?te l?avais pas dit ce matin qu?on aller prendre une saucée ? Ta mère doit être morte d?inquiétude. »
Karl et son père furent trempés avant d?atteindre la charrette. Johann paya le pauvre garçon au vêtement mouillés qui devait garder un ?il sur les chevaux, monta et saisit les rênes, Karl s?installa à côté de lui, s?emmitouflant comme il pouvait sous les capes de voyage pour se protéger de la pluie.
Un garde les escorta jusqu?à la porte Nord de la ville. Johann connaissait le capitaine en faction et il avait accepté de lui fournir une petite escorte pour le retour: Avoir été sergent avait ses utilités.
En effet, le capitaine Schlimpffen les attendait à la porte avec quatre cavaliers armés de lance et portant tous une arbalète sur le côté de leurs monture. Vu le temps qu?il faisait ce soir, des pistolets auraient été inutiles. Ils étaient habillés de capes sombres les enveloppant de la tête au pied et portaient des torches allumées qui menaçaient de s?éteindre à chaque rafale de vent et jetaient des ombres mouvantes sur les murs du corps de garde.
« Heureux de vous voir, mon sergent. Comment vous portait vous ? » s?enquit le capitaine.
« Bonsoir, capitaine ! Eh bien, pour vous répondre franchement, je me porterai mieux quand je serai de retour chez moi au chaud?et au sec ! Et je pense que vous et vos hommes ne doivent pas en penser moins, n?est ce pas ? »
Schlimpffen sourit. « Alors, allons y, pendant que nos torches peuvent nous éclairer un peu. »
Le petit convoie se mit en marche et passa les portes de l?énorme corps de garde.
Au début du voyage, Johann et le capitaine discutaient un peu de la récente recrue d?activité des gobelins dans le Pays Perdu, mais la puissance du vent les découragea bientôt de poursuivre un dialogue sans crier pour se faire entendre. Au bout d?une heure de voyage, plus personne ne parlait, chacun se contentant de se protéger de la tempête et du froid mordant qui s?était installé depuis la tombée de la nuit. La pluie ne faiblissait pas et fouettait la moindre parcelle de peau découverte. Bientôt, les chevaux montrèrent des signes de faiblesse, leurs pattes ruisselantes tremblaient sous la pluie glaciale.
Karl ne voyait plus la route sous lui, il ne voyait plus rien en dehors de la lampe-tempête accrochée à la charrette à côté de son père. Il était trempé jusqu?aux os et tremblait de tous ses membres. Une forte envie de dormir s?empara alors de lui et il se laissa sombrer dans le doux réconfort du sommeil.
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- Elfiriond
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Sinon, le style reste bon.
Les personnages commencent à se fouiller un peu +, Johann notament, mais ton héros manque encore pas mal de personnalité.
Au niveau de l'intrigue, ça ne progresse pas énormément, mais le style nour tient en halène heureusement. En fait il se passe pas énormément de chose à part au début.
La "tournée générale", ça fait un peu gros quand même... Un marin n'a pas les moyens de payer une générale dans une taverne bondée m'est avis...
J'ai mal au crâne alors j'arrete là désolé.
Elfi
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- dude
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"Karl n'arrivait plus à penser, le monde réel lui apparaissait plus distant comme si ce qui lui arrivait était le destin d'un autre, les mots de l'homme raisonnaient dans sa tête..."
Je pense qu'un point serait utile après "autre".
Pour l'intrigue, je trouve que le fait que Resk qui vient de sauver Karl, soit une vieille connaissance du père du garçon est une coïncidence un peu grosse. Et puis Karl ne semble pas trop affecté par ce qui vient de lui arriver, de même que son père. Je pense que la psychologie des personnages devrait être plus fouillée pour être crédible.
Par contre, j'ai bien aimé la description du combat du point de vue de Karl qui en ayant les yeux masqués, décrit cette scène grâce à ses autres sens. Bien vu!
Au niveau de l'histoire, on ne sait pas encore où tout cela va nous conduire, mais je reste attentfif
dude
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- Le Warza
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- Messages : 34
Merci pour les conseils!
Des fautes bêtes en effet...Encore aucune excuse...Je ne sais pas pourquoi, lorsqu'il s'agit de mon texte, j'ai toujours plus de mal à distinguer ce qui passe et ce qui ne passe pas.
Mais bon, en tout cas, vos critiques vont me permettre de rafraîchir un peu le début de ce vieux récit et de modifier pas mal de trucs:
Et voilà une section travaux d'écriture pour un texte en travaux!
Je pense procéder ainsi maintenant: je vais poster régulièrement des passages pas trop long de texte ici afin de les soumettre à vos critiques (disont...2 passages par semaine) et je les corrigerai le week-end.
Pourquoi je ne relis pas moi-même? Bah..je n'arrive pas à garder un point de vue objectif sur mon oeuvre et souvent, je me trompe sur les passages intéressants "selon moi" et les passages vraiment intéressants pour le "vulgaris lector".
Donc, c'est promis, je retravailles ces deux passages ce week-end.
Et je vous promet d'aller poster quelques messages à quelques textes d'autrui...
Le Warza (....)
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- Anonymous
résumé de l'épisode précédent: ( )
Karl et son père Johann rentre à leur village en compagnie d'une petite escorte composée de connaissances de Johann, ex-militaire. Il fait nuit, c'est l'automne et une tempête venue de Norsca s'abbat de plein fouet sur le golfe du Reik...Mais Karl dort...
La suite...
Karl rêve?Ce soir là, l?air est chaud et sec dans la cité, un vent fort souffle du désert tout proche, recouvrant toute chose d'une fine couche de sable. Karl marche sur une allée pavée de pierre lisse aux teintes chaudes. La nuit tombe, il est seul. Devant lui, se dresse un temple majestueux, soutenu de hautes colonnes gravées de glyphes sacrés. Karl les connaît par c?ur. Les portes d?ébène et d?ivoire richement sculptées sont gardées par deux imposantes statues, de grands guerriers à têtes de chacals, armés de grandes lames courbes aux reflets dorés, menaçants et inoffensifs protecteurs de la demeure des dieux?Karl se dirige vers le temple, il tient dans ses mains un long sceptre noir, tel un serpent dressé, prêt à l'attaque. Karl se rapproche des portes. Le temple devient flou, sa vue s?obscurcit?
Un cri de terreur réveille Karl en sursaut. Il s?agite mais la main de son père le retient et l?empêche de tomber de la charrette, Karl se tourne vers son père, son visage exprime la crainte et la peur. Le jeune homme lui murmure dans un souffle :« Q?est ce que c?était ? »
« Je ne sais pas, Karl?Reste là, surtout ne bouge pas? »
La charrette était arrêtée. Karl s?aperçut alors que la pluie ne tombait plus, la tempête avait passée. Pourtant, au loin, des lueurs soudaines indiquaient la violence des orages. Ils étaient comme dans une sorte de bulle, où le temps n?avait plus court. La perception des choses lui semblait plus nette, Karl pouvaient maintenant entendre des cris étouffés, le souffle des chevaux, les battements de son c?ur et au loin, dans le lointain, des voix dures, cassantes, dont l?accent agressait ses oreilles.
Karl ne voyait plus les cavaliers, ils étaient partis?
« Où est Schlimpffen, papa ? »
« Il est parti voir ce qu?il se passe, là-bas?Il devrait bientôt revenir. »
Quelques instants plus tard, un des cavaliers revint au galop.
« Des pirates, mon sergent. Des corsaires elfes ! Ils sont près de la plage, Schlimpffen croît qu?il vont attaqué le village. Un de nos cavaliers y est parti, mais il devrait déjà être de retour, on doit déjà se battre là-bas? »
Le c?ur de Karl s?arrêta de battre pendant une seconde. La vision de son foyer brûlé, sa famille tuée?Le jeune homme se retint au bord de la charrette de peur de s?évanouir, il se tourna vers son père. Johann était resté de marbre, comme si la nouvelle ne l?avait pas heurté, mais on fond de ses yeux, Karl pouvait lire une détresse et une rage qu?aucun homme ne pourrait arrêtait. Son père prit la parole.
« Rappelle le capitaine, soldat. Dis lui de foncer au village, je viens avec vous. Quant à toi, Karl, tu vas me promettre de rester ici jusqu?à ce que?jusqu?à ce que je revienne?d?accord ? ?Si nous ne revenons pas, prends un des chevaux, Gaer est le meilleur, et fonce vers Marienburg pour avertir l?armée. Demande à parler au capitaine Vannerhand, et dis bien que tu viens de ma part. D?accord ? Tu as compris Karl? Allez, soit fort, mon fils ! » Karl sentait ses jambes trembloter, il acquiesça de la tête, tentant d?assimiler toutes les choses que lui disait son père, il n?arrivait pas à parler, sa gorge était nouée. Son père prit le cheval de rechange de la charrette et partit avec le cavalier plus en amont sur la route, ils contournèrent l?épaulement d?une colline et Karl les perdit de vue dans l?obscurité.
Peu après, Karl vit des flammes s?élever de derrière une colline, c?était le village, des cris de douleur et de peur retentirent?Le jeune homme n?arrivait pas à se concentrer sur autre chose que sur les cris. Il n?y tint plus. Il prit les rênes de la charrette et se mit en marche vers le village, il allait sauver les habitants des griffes des pirates?
Peu à peu, le chariot prit de la vitesse, Karl ne voyait pas la route, mais il connaissait ses courbures par c?ur et il arriva bientôt à l?entrée du village. Un groupe de guerriers aux armures noires et portant d?étranges capes se tenaient à une dizaine de mètres de lui, Karl fouetta les chevaux et chargea dans le tas. Les elfes tentèrent de s?écarter, mais ils se génèrent entre-eux: une demi-douzaine de corsaires furent piétinés et renversés. Les chevaux hennirent de peur, la charrette continua sa folle avancée. Karl ne voyait plus que des formes mouvantes tuant et se faisant tuées, les flammes des maisons jetant sur ce sinistre spectacle une lumière infernale. Soudain, un chevalier sur un étrange monstre reptilien, entra dans le champ de vision de Karl, les chevaux prirent peur et se cabrèrent, le cavalier tenta de s?arrêter mais il ne pu éviter le choc, il fut renversé. Les chevaux s?écroulèrent et Karl tomba de la charrette face contre terre. Quelques secondes plus tard, une gantelet de métal le saisit par la nuque et le releva. Le chevalier lui faisait face et éleva Karl au dessus de lui, le tenant à la gorge d?une seule main. . Karl ouvrit les yeux et son regard plongea dans celui de l'elfe, dont les yeux semblaient flamboyer à la lueur des flammes. Le jeune homme comprit alors deux choses, d'abord que l'être qui se trouvait en face de lui tuait pour le plaisir d'ôter la vie et ensuite que c'était de ses mains qu'il allait mourir. L?elfe s?adressa à lui dans la langue de l?Empire.
« Insensé ! Comment as tu osé t?en prendre à moi? Comment as tu pu ? » Karl essaya de s?échapper, mais l?elfe le tenait d?une poigne effroyable. Il ricana. Le ton de sa voix fit frissonner le jeune homme.
« Oh non, ne t?en fais pas mortel, tu ne vas pas mourir aujourd?hui, tu vas venir avec nous et je m?arrangerai pour que ta mort soit la plus lente possible. Jusqu?à ce que tu me supplie de mettre fin à ta pitoyable existence. Alors tu connai? »
Le chevalier interrompit sa phrase et repoussa Karl à terre, l?elfe sorti sa lame effilée en un éclair et contra juste à temps une attaque dirigeait contre lui par un soldat. Tout en tentant de parer la riposte du chevalier, l?homme cria à Karl.
« Fuis, Karl ! Le village est perdu ! Va à Marienburg ! Alerte l?armée ! Ton père et ta famille ont été capturés ! Fuis tant que tu le peux! »
Une série d?attaques vicieuses forcèrent l?homme à s?éloigner de Karl.
Le jeune homme perdit de vue le soldat et le chevalier et commença à courir vers la forêt bordant le village, dans l?espoir d?échapper à l?attention des corsaires.
Alors qu'il passait sous l'ombre des premières branches, un carreau vint se ficher dans le tronc d'un arbre, juste à côté de Karl. Le garçon s'enfonçait dans les bois, courrant et trébuchant dans l'obscurité totale des sous-bois.
..........................
Le chevalier décapita le soldat, puis porta son regard vers le garçon.
"Il se dirige vers la forêt...stupide mortel...Toi, vite ton arbalète!" L'elfe s'était tourné vers un des pirates, le guerrier lui tendit l'arbalète. Le chevalier la prit et visa le jeune garçon; l'elfe retint son souffle et pressa la détente, le carreau parti mais le tir sembla dévier au dernier moment.
Le chevalier poussa un cri de rage et se tourna vers le guerrier à ses côtés: "Raaahh! Lancez les ombres à ses trousses! Je le veux vivant! Il ne dois pas s'échapper!"
"Que fait-on des autres prisonniers, Monseigneur?"
"Laissez en échapper un sur vingt, des blessées et des enfants?Afin que ces pauvres créatures répandent la peur sur toute la côte. Emmenez les autres au navire, tuez les autres infirmes inutiles...
Karl avançait aussi vite que le lui permettait ses jambes et le terrain. Des racines noueuses et des ronces surgissaient à l?improviste sous ses pieds, le faisant trébucher souvent. Ses membres étaient douloureux, il était à bout de souffle, mais poussé par la peur d?être rattrapé et de mourir, il avançait toujours, jusqu?à ce qu?il tomba et que son corps refusa de se relever? Le jeune homme, épuisé, risqua un coup d??il en arrière. L?obscurité était totale. Karl tenta de calmer son pouls résonnant dans ses oreilles et écouta. Il n?y avait pas un bruit, pas un frôlement, pas une branche ne craquait, pas une feuille ne bruissait?A ce moment, la lumière pale d?une demi-lune perça l?épais manteau de feuillage et Karl distingua alors des formes plus sombres à quelques distances qui se mouvaient avec rapidité et discrétion. Une vague de panique l?envahit. Il était découvert ! Ils l?avaient suivi! Karl se sentit comme paralysé, il voulait bouger, mais son corps semblait refuser l'effort.
A cet instant, Le jeune homme entendit une voix s?adresser à lui :
« Court Karl, vers la gauche, allez petit, court ! »
Karl obéit, se sentant envahie d?une énergie nouvelle. Les ombres derrière lui accélérèrent leur course. La voix continua de le guider:
« Bien, à droite maintenant. Oui... attention ! La branche ! Baisse toi ! Le jeune homme n'y voyait rien, son corps le faisait souffrir atrocement, mais il ne s'en souciait pas, autour de lui, il entendait des bruits de course, le sifflement de carreaux qui passaient au-dessus de sa tête et allaient se ficher dans les troncs des serrés de la forêt.
Attention, saute maintenant, vas y ! »
Karl sauta, il ne sentit pas le sol sous ses pieds mais son corps s?enfonça dans quelque chose de glacial. De l?eau ! il était dans une mare qui s?était formée dans une petite dépression.
« Avance à gauche, Karl ! A gauche ! ?Stop ! Ne bouge plus ! Ton souffle ! Vite, sous l?eau !»
Karl n?hésita pas. Il ne savait pas d?où venait cette voix, mais quelque chose en elle, peut-être son ton ferme et serein, comme celle d?un vieux professeur à son élève, l?avait poussé à la suivre. Le jeune homme essaya de retenir sa respiration le plus longtemps possible.
Au dessus de lui, les ombres passèrent mais ne le virent pas, l?une d?elle s?approcha de la mare, puis enfin, s?éloigna ?
« C?est bon, tu peux sortir de l?eau maintenant?Avance, la rive est tout droit. Il y a une branche pour te hisser. »
Karl ne pensait plus, il n?était plus que le jouet de la voix, mais il en valait bien mieux ainsi, car elle l?empêchait de céder à la panique. Le jeune homme se hissa sur la berge, il s?allongea dans l?herbe molle et, insouciant des dangers qui l?environnaient, sombra dans un sommeil profond, mais serein, permettant à son corps meurtri et à son âme troublée de récupérer.
Quand Karl ouvrit les yeux, un plafond de poutres de bois lui fit face. Le jour semblait levé et une lumière claire et fraîche baignait son visage ensommeillé. Karl s?attendit à entendre le son des cris de sa s?ur au rez-de-chaussée, puis la voix de sa mère l?appelant pour le petit déjeuner, le son de ses pas dans l?escalier de bois?Mais le jeune homme jeta un coup d??il autour de lui, une vague de désespoir l?emplit alors, tandis que les événements de la nuit passée lui revenaient en mémoire avec une horrible précision. Pendant un moment, Karl pleura en silence, maudissant le destin qui était le sien. Une envie d?oublier, de se délester de sa peine s?emparant de lui. Le jeune homme se souvint alors des paroles de son père. « Soit fort, mon fils? » Il fallait qu?il soit fort, qu?il cesse de pleurer, mais Karl ne pouvait pas, il n?y arrivait pas?La voix revint alors en lui et l?apaisa.
« Dors et oublies, Karl?Ne pense plus, tu es en sécurité?Dors jusqu?à mon retour?et oublies tes sombres pensées? »
Karl senti sa peine s?estomper. Il ferma les yeux et le sommeil l?envahit de nouveau. Il se laissa porté alors par le lent cours d?un fleuve de songes, se noyant doucement dans ses rêves bienheureux?
?????..
Karl avance vers le temple. Au dedans, il sait que la mort l?attend peut-être. Hekemre l?a prévenu, le temple est bien gardé. Karl n?est plus qu?à une quinzaine de mètre des portes.
Soudain, les statues de pierre bougent, quittent leur socle et viennent se placer entre lui et les portes. Karl brandit le sceptre, les statues semblent hésiter?Le temple, à nouveau, devient flou.
Karl ouvrit les yeux, il sentait encore le vent chaud du désert sur sa figure une seconde auparavant. Le passage brusque du rêve à la réalité le déstabilisa : il resta quelques secondes à réfléchir, tentant de mettre de l?ordre dans son esprit. Enfin, il regarda à sa gauche, un mur de bois avec une fenêtre, puis à sa droite, un tabouret avec une tasse fumante posée dessus, plus loin dans la petite chambre, un feu de bois dans une cheminée de pierre grise. Une table en bois brute, deux chaises de même aspect. Puis son regard vint au vieil homme qui se tenait assit aux pieds du lit. La lumière du Soleil de la fin de matinée tombait sur son visage et le faisait ressortir sur le reste de la pièce, plus sombre. La première chose que Karl remarqua fut son regard. Les yeux du vieil homme, derrière ses paupières un peu bridées, en disaient plus long sur lui qu?une vie passé en sa compagnie. Ils reflétaient la bienveillance mais aussi la sagesse et le savoir qu?apporte les années. L?homme avait le teint halé et la peau ridée, ses cheveux ,longs et d?un gris de cendres, descendaient en cascade sur ses épaules, il portait une robe gris bleu à laquelle le soleil donnait des reflets argentés. Le col de la robe se dissimulant sous une barbe mi-longue que le vieillard lissait machinalement.
Karl, après avoir examiné le personnage, lui dit enfin :
« Qui êtes-vous ? »
«L?homme sourit, plissant les yeux.
« Je me nomme Ulghuran, bienvenue dans mon humble demeure, Karl de Kerchenstern. »
***
Alors? Nul? Peut mieux faire (toujours voyons...)? Trop ***? Pas assez ****?
N'hésitez pas à donner votre avis, afin que d'autres lisent ce texte comme vous auriez aimé qu'il soit.
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- Elfiriond
- Hors Ligne
- Messages : 833
Le jeune homme se retint au bord de la charrette de peur de s?évanouir, il se tourna vers son père. Johann était resté de marbre, comme si la nouvelle ne l?avait pas heurté, mais on fond de ses yeux, Karl pouvait lire une détresse et une rage qu?aucun homme ne pourrait arrêtait.
arrêter. Dommage car ce passage est fort en émotion et la faute nous ramène à la réalité.
Je crois que j'ai vu une autre faute vers le milieu mais je ne saurais la retrouver...
A part ça, et bien je dois dire que c'est le passage qui m'a le + plut pour l'instant! La detresse des personnages est palpable et mine de rien, on s'est attaché à eux!
L'action est plus interressante que le kidnapping précédent, et dans un décor très bien retranscrit!
Bon, ces elfes noirs sont vraiment mauvais pour se faire écraser par une charette en se gènant et pour ne pas ratraper un gosse humain, mais c'est de la pinaille (je jouais EN à warhammer, alors j'ai une petite pique d'orgueuille ).
La description du mago est tellement caricaturale qu'elle est quasiment drole! Arf! Mais le coup de la voix dans la tête est plutôt bien senti!
l'état autant mental que physique de Karl transparait très clairement pendant l'action, ce qui est plutot dur à retranscrire sans faire de lourdeurs, donc joli.
Un petit passage à améliorer peut être:
Des racines noueuses et des ronces surgissaient à l?improviste sous ses pieds, le faisant trébucher souvent. Ses membres étaient douloureux, il était à bout de souffle, mais poussé par la peur d?être rattrapé et de mourir, il avançait toujours, jusqu?à ce qu?il tomba et que son corps refusa de se relever?
"le faisant trébucher souvent", le souvent n'est pas très esthétique je trouve. quelque chose du style "rendant sa course douloureuse et trébuchante" serait peut être plus zoli, mais y a surement plein d'autres formules mieux. Essaye de trouver la tienne.
et puis "jusqu?à ce qu?il tomba", ça faut absolument changer, autant, "trébucher souvent", le laisser je toruve que c'est pas grâve, mais là, ça passe mal. A mon avis, il y a erreur de concordance des temps... "Mais l'une des chutes fut plus dure que les autre et son corps..." peut être. A toi de voir.
j'aime pas trop donner ce genre de conseil, surtout les exemples, car c'est otn texte, et il doit être comme tu as envi qu'il soit... D'ailleurs tu dis:
Le Warza écrit: N'hésitez pas à donner votre avis, afin que d'autres lisent ce texte comme vous auriez aimé qu'il soit.
Mais ce texte doit absoooolument être comme TOI tu as envi qu'il soit! D'autant + que mes envis à moi ne correspondent pas à celle d'un Dude ou d'un Zara, etc...
On donne notre avis oui, mais pour que le texte soit comme tu en as envi, tout en l'améliorant un peu en te faisant profiter de notre (pseudo dans mon cas) expérience et de notre recul sur un texte qui n'est pas le notre. Car tu as raison, difficil de prendre du recul sur sa propre oeuvre, je pense que l'on connait tous ça, et c'est vrai pour tout: texte, peinture, programmation et j'en passe (qui a dit sexe?! MDR Zara, polisson de la chanson va! ).
Elfi
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- Le Warza
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- Messages : 34
Je suis d'accord.On donne notre avis oui, mais pour que le texte soit comme tu en as envi, tout en l'améliorant un peu en te faisant profiter de notre (pseudo dans mon cas) expérience et de notre recul sur un texte qui n'est pas le notre. Car tu as raison, difficil de prendre du recul sur sa propre oeuvre,
Bon, désolé de ne pas respecter le délai prévu pour les corrections, je me suis fait surprendre par les dates de bac blanc! (grrr!)
Mais ce sera fait un jours (non, pas dans cent ans, promis!)
En attendant, voici la suite! Ca ne coûte rien et au moins on perd pas le rythme!
résumé: Après avoir survécu miraculeusement à l'attaque de son village par des corsaires elfes, le jeune Karl est recueilli par une étrange vieillard aux traits orientaux vivant en ermite au pied des montagnes.
La suite...
CHAPITRE 2
« Je?Cette voix dans ma tête?C?était vous ? »
Le vieillard acquiesça.
« Vous êtes un sorcier ? » demanda Karl, une nuance de crainte dans la voix. Le vieil homme fronça légèrement les sourcils.
« En ce qui me concerne, je n?aime pas trop ce mot? Disons plutôt que je possède certains dons très pratiques. »
Karl s?apprêtait à poser une autre question, une parmi toutes celles qui se bousculaient dans son esprit, mais le vieil homme l?en empêcha comme s'il avait su ce que s?apprêtait à dire le garçon.
« Doucement, jeune homme. Etes vous si pressé de vous tourner vers le passé ? C?est une longue histoire que la cause de votre tragique situation. Pour votre santé, vous ne devez pour l?instant ne pas trop vous agiter et devez d?abord vous remettre un peu, avant d?écouter les graves choses dont je dois vous parler. Mais je vais quand même vous dire cela: Vous vous trouvez actuellement dans ma demeure, qui se situe sur les contreforts des Montagnes Grises, exactement à quarante lieues au Nord-ouest de Marienburg. Vous êtes resté endormi pendant deux nuits, une journée entière ainsi que cette matinée et le Soleil est maintenant près de la midi, enfin le repas est en train de cuire et nous pourrons bientôt passer à table si vous vous en sentez capable. »
Le jeune homme, maintenant tout à fait réveillé, se senti brutalement mort de faim, il se souvint alors que cela faisait plus d?une journée qu?il n?avait pas avalé un vrai repas. Ulghuran lui sourit.
« J?espère que vous aimez les champignons. »
Pendant le déjeuner, Karl resta songeur et ne parla pas beaucoup, le vieil homme non plus ne disait rien, tantôt chantonnant doucement pour lui même, tantôt fixant Karl de ses petits yeux bridés, comme si il essayer de percer le front du jeune homme de son regard, puis il détournait la tête et dirigeait ses pensées sur autres choses. La nourriture était simple mais elle n?en restait pas moins délicieuse et reconstituante.
Après le repas, Ulghuran sortit. Karl soupira, se laissa choir sur le lit et contempla les poutres de bois au-dessus de lui. Le chagrin le plongeait dans un état passif, il n?avait envie de rien, ni de rire, ni de chanter, ni de goûter le reposant silence de la forêt. Il resta longtemps allongé ainsi, laissant les heures s?écouler pendant qu?il ruminait sur ses sombres pensées. Il n?arrivait pas à réfléchir à autre chose qu?aux terribles événements d?il y a deux nuits. Il se sentait responsable de ce qui s?était produit, même si il n?y était pour rien. Pourquoi ? C?était la question qui lui venait à l?esprit. « Pourquoi eux? Pourquoi tant de violence , pourquoi des gens faibles et innocents avaient-ils dû subir ce sort. Mais c?est parce qu?ils étaient faibles justement, se dit-il. Alors une vague de haine et d?incompréhension le submergea, la perception du monde du jeune homme commença à changer, il eut un aperçu de la sombre réalité, un monde impitoyable, sans pitié, où la mort et la souffrance n?épargnaient absolument personne. Le c?ur du jeune homme se durcit, les larmes qui lui étaient montées aux yeux au souvenirs de ses parents séchèrent, une sombre détermination l?envahit.
Karl entendit la porte de la cabane s?ouvrir. Le vieil homme entra et vint à côté de Karl. Le jeune homme se redressa et tourna son regard vers lui.
« Je suis prêt à entendre l?histoire, Ulghuran. Je veux savoir pourquoi. »
Le vieil homme regarda longuement le jeune dans les yeux et il reçut un choc. Car ce n?était plus le jeune adolescent effrayé qu?il vit en face de lui, mais un être froid et résolu, le visage voilé d?une ombre de haine. La violence, la mort de ses proches avaient eu un effet bien néfaste sur le garçon...Il soupira.
« Oui, je le crois en effet. » approuva le magicien, avant de continuer :
« Bien, alors je pense qu?il serait bon que tu me connaisses un peu mieux, Karl, peut-être mon histoire t'aidera t-elle à te sentir mieux... Je vais essayer de te raconter brièvement comment je suis devenu l?homme qui se tient devant toi. »Le vieil homme s?installa confortablement dans un fauteuil et commença :
« Le pays où j?ai vu le jour? se trouvait très, très loin d?ici. Si tu revenais bien des années en arrière, et que tu partais d?ici même vers le levant, que tu traversais de nombreuses montagnes et un grand désert, tu pourrais peut-être alors l?apercevoir, caché dans les vallées? un pays verdoyant, entre les monts couverts de pin, tu pourrais voir ses merveilles?ses cascades, ses torrents impétueux, ses forêts?Ses habitants l?appelaient Okatan, le jardin des dieux? »Ulghuran ferma les yeux, comme pour mieux se rappeler.
« Dans mon enfance, je vivais dans un petit village de la vallée d?Onashi avec mes parents, un jour mon grand-père m?a emmené dans un grand temple alors que je n?avais que douze ans. Le temple se situait dans la montagne, loin du village, et là-bas il m?a confié à des moines, disant que je devais l?oublier lui et ma famille, qu?autre chose qu?une vie de paysan m?attendait, que mes dons me destinaient à un autre chemin?Bien que je ne le voulus pas, je fus tout de même séparé de ma famille et vécus au monastère. Comme quelques autres jeunes, j?y appris bien des choses sur le monde extérieur, les sages nous enseignant toute la connaissance que nous pouvions acquérir.
Mais plus important que tout, j?y fut instruit dans le Grand Art. Humm?Je pense que c?est ce que tu pourrais appeler de la magie?Oui, c?est ça ! De la magie?
Je grandis, et devins un homme. Ma vie s?écoulait et mon art se perfectionnait. Cependant, une chose m?avais paru étrange au temple, c?est que les sages qui enseignaient ne paraissaient pas vieillir, ils semblaient vieux mais ne mourraient point?
Puis un jour, lors de ma cinquantième année, le chef notre Ordre vint me trouver et m?invita à l?accompagner dans la montagne. Lui devant obéissance, je le suivis.
Il marchait devant moi avec une célérité surprenante chez quelqu?un de son age, et nous nous enfoncions toujours plus loin dans la forêt. Finalement, nous arrivâmes sur un petit plateau déboisé. Au centre, se tenait une pierre noire sculptée comme un piédestal, mais il n?y avait rien dessus. Le Moine Supérieur me dit de m'y tenir debout, et m'expliqua que là, mon âme serait jugée pour savoir si?si ma formation était terminée. Il me dit aussi que je ne pouvais passer cette épreuve qu?une seule fois.
Mon c?ur était partagé entre la peur et la joie, ma formation achevée signifiait que je pourrais quitter le temple?Mais si elle ne l?était pas?
Je montais sur le piédestal et alors le monde bascula sous mes pieds? »
Ulghuran regarda vers le feu qui crépitait dans la cheminée?les flammes se reflétant dans ses yeux. Ses sourcils étaient froncés par l?inquiétude pensa Karl.
« Ce qui se passa alors? » continua t-il. « Je ne puis le raconter. Mais je réussis l?épreuve, et fut donc libre dans l?instant de m?en aller?Je fis mes adieux aux moines et je partis vers l?Ouest? Je marchais longtemps, très longtemps. Vivant d?eau et de baies, de poissons, de tout ce que je pouvais trouver?Je traversais des montagnes, des plaines et les bêtes mauvaises s?écartaient de mon chemin, craignant mon courroux ,car mon pouvoir était alors très grand. Finalement, je rencontrais une caravane de marchands d?un pays occidental appelé Tilée. Avec eux je finis la route et nous arrivâmes enfin dans l?Empire, après des mois de voyage? »
Le vieil homme s?arrêta une seconde et jeta un coup d??il en direction du garçon. Celui-ci écoutait avec attention, mais le voile de haine s?était dissipé. Ulghuran esquissa un sourire.
« L?Empire des hommes est une belle terre à sa manière, bien qu?elle souffre des ravages de la guerre?Je décidais de m?y installer pour un temps : Je construisis cette?magnifique cabane, sur l?endroit qui me plut le plus? Puis au bout de quelques années, je partis. Je voyageais beaucoup et très loin, le plus souvent par bateau à partir de Marienburg?Je restais au loin longtemps?et quand je revins il y a quarante ans, je trouvais la région affaiblie.
« Marienburg est une ville marchande où passe une grande quantité de navires et de caravanes de toutes les races et de toutes les nations, sans soucis aucun autre que le commerce?Là, je ne puis que supposer, mais je crois savoir qu?une créature s?est introduit dans la ville il y a une centaine d?années. En tout cas, depuis quelques temps, quelque chose dans la région mine le pouvoir du Prince Marchand de la cité et la population vit dans la peur, la recrudescence de l?activité des gobelins dans le Pays Perdu, des hommes-bêtes dans la forêt au Sud?Tout cela va provoquer le mécontentement de la population et plonger la région dans le chaos.
Il est possible que cette attaque de pirates elfes ne soit qu?une coïncidence, mais je ne pense pas. Cela ressemble bien plus à un coup de grâce à la capacité du Prince Marchand à maintenir l?ordre dans la région?Quelque chose de très puissant est à l??uvre Karl, et je pense que le mal se trouve à la source, à Marienburg. Je vais m?y rendre de toute façon, car je dois empêcher cette chose d'accroître son influence, si je le peux. Il est possible que tu ais un rôle à jouer Karl, j?aurais bien besoin d?un jeune serviteur pour s?immiscer dans le palais du Prince Marchand, car c?est là que je commencerai mes recherches?Acceptes tu de m?accompagner ? »
Karl hocha de la tête. Il n?était pas sûr d?avoir bien tout compris à ce que disait le vieux magicien, mais la perspective de ne pas rester seul et de pouvoir occuper sa pensée le décidèrent. « Oui, je suis avec vous. »
« Je n?en attendais pas moins? »
Le magicien le scruta de ses petits yeux et le jeune homme soutint le regard du magicien, Ulghuran ne vit que le désir de vengeance dans les yeux de Karl, mais aussi une profonde détresse. « C?est encore un enfant, pensa t-il, il s?y fera et apprendra à se contrôler?Il n?est pas dangereux? »
« Il y a autre chose dont il faut que je te parle, Karl?reprit-il à voix haute. La nuit où les pirates ont attaqué ton village et que tu t?est échappé par la forêt, je ne t?ai pas repéré grâce à mes?sens normaux comme la vue ou l?odorat, vois-tu?J?ai pu percevoir de chez moi une grande quantité de courants, euh? magiques ? Oui, c?est ça. Ah, décidément, je ne me ferais jamais à ce mot !
De courants magiques donc, qui descendaient vers la forêt? Je la sondais grâce à mes pouvoirs et rapidement, me dirigeant vers le point de rencontre des vents, je te sentis. Tu étais par terre, presque à bout de souffle et en grand danger?Mais plus étrange, un puissant halo t?entourait?Vois tu, mon garçon, je peux « voir » la magie? ».
Karl ne semblait rien comprendre à ce que lui racontait le vieil homme, ou du moins, ce qu?il lui racontait paraissait tellement incroyable qu?il refusait de comprendre.
« Ce que j?essaye de te faire admettre Karl, c?est que la magie est en toi. »
« Qu?Quoi ? »
« Oui, tu m?as bien entendu?J?hésitais à te le révéler, car je ne savais pas comment tu réagirais et si cela ne te ferais pas plus de mal que de bien, mais vu que tu as l?intention de m?aider?Il est préférable que tu saches comment te servir de ta puissance et reconnaître celle des autres. Car tu es puissant Karl, plus que tu ne le pense?Si tu le désires, je t?aiderai à contrôler tes pouvoirs?».
Karl se laissa aller en arrière dans le fauteuil.
« Si je comprends bien, je suis un sorcier moi aussi ? Alors pourquoi je ne vois pas les vents de magie, pourquoi je ne les vois pas tourbillonner autour de vous, ou de moi ? »
« Ah, peut-être n?aurais je pas dû t?en parler avant demain matin, finalement. J?aurais été en forme pour accueillir la vague de questions qui va jaillir de ton esprit?et cela t?aurais permis de dormir un peu cette nuit?Eh bien, on ne naît pas sorcier, Karl. J?aurais bien du mal à t?expliquer certaines choses, mais celle-là plus que d?autres : La puissance de l?individu dépend de beaucoup de choses?et notamment de sa volonté et de sa façon dont il perçoit les choses. Si tu « sais » que les vents existent, si ton esprit réussit à accepter leur existence, alors tu peux les voir. Il ne s?agit pas seulement de vouloir les voir?C?est?C?est dans la tête?Il faut qu?inconsciemment, tu saches qu?ils existent. Humm, oui voilà, c?est comme la différence entre t?apprêter à voir un hippogriffe et t?apprêter à voir une vache. Tu sais qu?une vache, ça existe, même si tu n?en vois pas.
Alors que l?hippogriffe, tu ne sais pas vraiment?Eh bien, si tu arrives à comprendre que les hippogriffes existent même si tu n?en vois pas, alors, tu es un sorcier talentueux ! Tu comprends ? »
Karl pouffa de rire et hocha de la tête. La difficulté qu?avait le vieux magicien à s?exprimer était pathétique?Celui-là continua, imperturbable?
« Quant à voir les capacité magiques des gens, ça, c?est mon don ! ?Pffou?mais tes questions m?épuisent?tu n?as pas faim toi ? »
Karl acquiesça. La discussion continua alors qu?ils mangeaient. Le vieux magicien s?efforçait de répondre à toutes les questions du jeune homme et en n?oubliait même son assiette. Mais Ulghuran était de bonne humeur, voir le jeune garçon sourire avait été pour lui une immense joie en même temps qu?une preuve qu?il ne s?était pas trompé en révélant à Karl ses capacités cachées. Ils veillèrent tard le soir, ne s?arrêtant que quand Karl ne put garder les yeux ouverts une minute de plus. Le magicien lui expliqua qu?ils partiraient le lendemain matin pour Marienburg. Cette nouvelle avait ramené Karl à la réalité, après la discussion joyeuse avec le vieil homme. Alors qu?il s?étendait sous ses couvertures, ses pensées se reportèrent vers sa famille: le chagrin le rattrapa et il mit un peu de temps avant de trouver le sommeil. Alors qu?il s?endormait, le visage de l?elfe noir passa devant ses yeux dans un éclair, Karl se promit à lui-même que jamais il n?oublierais sa famille, ni ce visage, jamais il ne cesserais de lutter pour les venger, non jamais?
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- Elfiriond
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Elfi
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- Zarathoustra
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Le problème de tes envoies de texte hors MAJ, c'est que quand on a fini, le temps qu'on poste, c'est déjà reparti.
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- Zarathoustra
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Voilà un récit ambitieux ! Tu nous traces quelque chose de très vaste. Je suppose qu?on t?a fait suffisamment de compliments sur Wafo alors je vais axer mes commentaires sur les défauts.
Tout d?abord, il y a un tic de style : tu utilise beaucoup de « Karl fait ceci, Karl fait cela ». Cela donne un côté mécanique au récit. En outre,. Pour alléger, tu pourrais employé des terme de « le jeune homme », mais plus simplement, il est fréquent que l?emploi du pronom « il » suffise au lieu de reprendre le prénom.
Mais peut-être, plus qu?un simple remplacement des « Karl », peut-être devrais-tu carrément revoir le ton que tu emploies ? Je dis pas que c?est simple, mais la façon dont tu racontes l?histoire tu pousses à beaucoup donner les faits et gestes de ton héros. Peut-être n?en aurais-tu pas autant besoin ?
Il y a parfois un style qui ne met pas en valeur le sujet des scènes parce que tu y glisses des éléments contradictoires. Prenons la scène de poursuite de Karl par des drucchis. Tu mélanges des phrases résolument tourner sur l?action à des éléments très descriptifs qui ralentissent tout. Je dirais même que ça noie un peu l?ensemble. Disons que j?ai trouvé la scène très confuse, alors que tu aurais dit principalement te focaliser sur l?aspect dynamique de la scène.
La voix : je trouve l?effet un peu cliché. En lisant, le fait d?être ainsi téléguidé supprime toute tension ou perception d?un danger : la voix sait tout, voit tout. J?ai eu l?impression de voir une scène de jeu video et qu?on conduisait «le personnage avec un joystick ». J?exagère mais c?est une piste de réflexion.
Par contre, je trouve très intéressante la rupture que donne les rêves, notamment avec l?usage du présent. Cependant, attention de ne pas faire naître des attentes trop énormes, car le rêve est un procédé fascinant. Il m?a d?ailleurs fait pensé au dernier Harry Potter en terme d?utilisation (mais il me semble que tu l?avais commencé avant, non ?). Donc il faut que cela débouche sur un effet riche, sinon gare à la déception des lecteurs.
En conclusion, tu dresses un récit à plusieurs niveaux : une grande histoire, le mystère de la destinée de Karl, des éléments fantastiques (les rêves prémonitoires, la voix magiques du sorcier). Tu places la barre haute car on devine déjà certaines évolutions, mais tu y mets tellement de pistes que tout ça devient bien intrigant. Certaines scènes sont peut-être un peu cliché, dans le sens où elles sont assez classique dans la fantasy (pour ce que j?en connais, c?est-à-dire pas grand chose, soyons honnête). Mais je me demande si en multipliant tout ça, tu n?implique pas suffisant le lecteur dans la « grande » histoire. L?inititiation à la magie m?intéresserait personnellement beaucoup moins, car j?ai rarement vu des choses sur la question qui me captait vraiment. C?est peut-être la plus grande réserve.
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- Le Warza
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En attendant, afin que vous ne perdiez pas trop le fil de l'histoire, je vous envoies un passage conséquent:
Après l'attaque de son village par des corsaires elfes et une fuite éperdue dans les bois des montagnes grises, Karl est recueilli par un étrange vieillard émigré d'orient qui vit aux pieds des montagnes. Le vieil homme qui s'avère etre un mage se nommant Ulghuran explique à Karl que c'est grâce à l'aura de pouvoir qu'il dégage qu'il a pu le repérer dans les sous-bois: Ainsi Karl apprend qu'il possède des apititudes à la maitrise des arcanes, près de deux jours après son escapade à Marienburg avec son père. Mais le sorcier a autre chose à lui dire: Il sent que quelque chose agite la nature ces derniers temps et que les monstres s'éveillent de leurs tannières, de plus, les attaques sont plus fréquentes dans les campagnes et le pouvoir en place ne semble pas bouger le petit doigt: Afin de résoudre ces problèmes, Ulghuran va se rendre à Marienburg, et Karl également....
La suite...
?.La nuit s?avançait: le soleil se faisait bas sur l?horizon et les deux Ushabtis projetaient de grandes ombres sur le sol dallé.
Descendant de leur socle, les deux colosses s?avancèrent vers Karl. Celui ci ne bougea pas d?un poil, puis enfin, élevant son sceptre, s?adressa aux gardiens de pierre dans la langue des prêtres : « Retenez vôtre courroux, avatars d?Ashkept le Gardien, je ne viens pas en profane de la demeure d?Amon. Je sers la Lumière des Rois Immortels de Khemri? »
Mais les deux créatures ne s?arrêtèrent pas, elles continuèrent à avancer vers la frêle silhouette du prêtre.
Karl soupira, comme il le pensait, les gardiens avaient été ensorcelés, ce qui signifiait aussi que le temple était totalement tombé aux mains des forces de Lahmia: il n?avait pas pensé que les prêtres puissent être vaincus en si peu de temps et cela avait été une erreur de ne pas leur prêter assistance plutôt. Le garçon passa sa main au dessus de la tête de serpent du sceptre et entonna une incantation : « Nemeteph-ê-tar Ramanepht-ênesti? »
Au fur et à mesure que les mots passaient ses lèvres, l?air se fit vibrant autour du mage, l?air sembla bientôt onduler comme l?onde mouvante de l?eau. Karl prononça le dernier mot alors que les monstres étaient presque sur lui, et à ce moment, comme pour ponctuer l?incantation, il tendit le sceptre droit devant lui: l?air ondoya comme une vague et alla frapper un des monstres. La créature fut déséquilibrée mais elle parvint à garder ses appuis et répliqua d?un revers de sa longue lame courbe, mais l?attaque vint se briser à quelques centimètres du mage, stoppée par un bouclier invisible. Karl recula pour s?écarter du monstre. Tandis qu?il surveillait l?autre créature qui silencieusement avait commencé une man?uvre pour le prendre à revers, il cherchait à toute vitesse une incantation qui lui permettrait d?immobiliser les gardiens le temps de passer les portes du temple.
Les créatures avançaient toujours, le combat risquait d?être long?Enfin, à force de chercher dans ses souvenirs, Karl retrouva la formule qu?il cherchait. Il concentra toute son attention sur les mots de l?incantation et la prononça correctement du premier coup. Il dirigea le sceptre vers l?Ushabti lui faisant face et la créature s?arrêta net, la lame levée prête à frapper. Mais à ce moment, Karl perçu un danger proche, une lame siffla derrière lui : Le garçon se jeta sur le côté droit entre deux petites obélisques et sentit une vive brûlure au bras gauche. La lame avait percé son bouclier et coupé. Le mage se releva très vite et se mit à courir vers la porte du temple. Le monstre derrière lui tenta de contourner son jumeau mais à ce moment là, ce dernier retrouva l?usage de ses membres et la lame levée s?abattit sur l?autre créature, brisant son corps de pierre. Karl jeta un coup d??il à son bras: il n?y avait rien de plus qu?une fine coupure. Le jeune mage estima qu?il s?en sortait bien pour un affrontement tel que celui-là. Malheureusement, le plus dur restait à venir.
Il porta ses mains aux lourds battants et poussa les portes du temple?.
« Karl, Karl ! Allons, réveilles toi mon garçon, c?est l?heure ! »
Le jeune homme entendit la voix de plus en plus clairement et enfin ouvrit les yeux. Le vieux magicien se tenait au-dessus de lui.
Le ciel était encore sombre et seul une légère pâleur au-dessus de la crête des montagnes indiquait l?imminente venue de l?aube.
« Qu?est ce qui se passe ? » dit Karl d?une voix embrumé.
« Oh, la la, mais tu n?est pas du mâtin toi ! Nous partons à Marienburg, tu te souviens ? »
Karl rassembla ses pensées et hocha de la tête.
Ulghuran sourit.
« Bien, alors maintenant prépares toi vite, nous partons d?ici peu. »
Il se leva et quitta la pièce, laissant le jeune homme seul.
Karl s?étira et chercha sa chemise. Alors qu?il la saisissait, une fine tache rouge attira son regard vers son bras droit. Avec effroi, il y distingua une fine coupure qui allait du coude jusqu?à la moitié de l?avant-bras.
Il se frotta les yeux, les rouvrit, mais la coupure était toujours là. Il repensa à son rêve, à la soirée de la veille? il ne s?était pourtant pas coupé?Etait-il possible ??Non, il ne pouvait le croire?Et pourtant?
« Par tout les dieux, qu?est ce qui m?arrive ?! » s?exclama t-il. Il finit rapidement de s?habiller et rejoignit le vieux sorcier dans la pièce principale.
L?odeur du bacon grillé lui envahit les narines. Ulghuran était penché au-dessus d?un feu vif et faisait cuire des ?ufs devant, il se releva à la vue du jeune homme.
« Veux tu les ?ufs avec ou sans bacon ? Sinon, il y a de la saucisse si tu préfères? » Mais alors que Karl s?approchait de la lumière du feu, seule lumière dans l?ombre bleutée de la pièce, le magicien vit dans les yeux du jeune homme que quelque chose n?allait pas. « Qu?est ce qui ne va pas, mon garçon ? Je peux voir ? » Il désigna sa tête puis celle de Karl, lui faisant comprendre qu?il voulait lire ses pensées.
« Oui, allez-y. Ce. sera plus simple que d?essayer d?expliquer? » Ulghuran ferma les paupières et entra. Il vit le rêve de Karl, ressentit ses peurs, son étonnement au réveil?Enfin, il rouvrit les yeux se remit à sa cuisine. Karl qui s?attendait à une réponse, une question resta debout un moment, attendant un mouvement du magicien.
Celui-ci le remarqua et lui dit : « Installe toi à table, va. Je te parlerai en mangeant? ».
Le jeune garçon s?exécuta mais le ton de voix du vieil homme le troubla, pour la première fois, il dénota une nuance de peur dans la voix du vieil homme.
.................
Karl prit une tranche de bacon à pleine bouchée. Le magicien en face de lui reposa son verre, laissant descendre l?eau fraîche dans sa gorge, puis soupira.
« Bien, bien, à propos de ton rêve Karl, j?ai beaucoup de choses à te demander...Le fais tu depuis longtemps ? »
« Oui » répondit-il, heureux d?aborder enfin le sujet.
«Est ce toujours le même ? »
« Non. »
« Comment ça ? Il y a une progression dans le rêve ? As tu conscience que c?est un rêve quand tu es dedans ? »
« Oui, il y a une progression, je?je sais que je dois atteindre quelque chose dans le temple?Et non, je n?est pas conscience de rêver?Mais qui pourrait l?affirmer ? »
« Eh bien, moi?Mais là n?est pas le question Karl et ce que tu me révèles est proprement effrayant, autant pour moi que pour toi?Ton rêve n?est absolument pas normal. Ce n?est pas le fait que ta nature de sorcier ressorte qui te fait faire ces rêves?C?est autre chose?
Mais quoi ? J?y ais réfléchis un petit peu et je crois peut-être tenir une réponse?Mais si elle s?avère exacte, alors? » Le sorcier baissa la tête, comme soudain fatigué, puis reprit.
« Ton rêve, Karl, est une malédiction. Il est dans tous les cas d?origine magique. Je dirais même de la Magie Noire?Oui, tu as bien entendu : Quelqu?un a créé un lien magique avec toi : Chaque fois que tu dors, ce lien s?ouvre et tes songes se retrouvent exposés, tout comme tes pensées si tu n?y fais pas attention. Tu te retrouve donc piégé dans des songes qui ne sont pas le fruit de ton imagination et qui t?apparaisse bien réels : Tu profites en effet de souvenirs partiels du lanceur et revis vraiment ce qu?il a vécu. Là, apparaît toute la finesse du piège : Si les moments que tu revis incluent la mort du lanceur, ou un événement qui peut s?avérer mortel?Je te laisse deviner ce qui t?arrives? »Karl avait les yeux fixés dans le vide. Il entendait le magicien mais dans sa tête repensait au rêve. Il dit : « Alors, j?ai failli?mourir ? » Ulghuran approuva de la tête.
« Ce sort est une malédiction, en général, les sorciers le lance sur leur cible quand ils sentent qu?ils vont mourir, car ainsi ils condamnent leur ennemi à revivre leur propre trépas et à les suivre ainsi dans la mort?Voir son double transpercer son corps d?une lame, voir son reflet prononcer l?incantation mortelle contre soi?C?est un rêve dont on ne se réveille pas Karl, il faut que tu le saches. Cependant, il y a des moyens d?échapper à se sortilège, des moyens de résister : Non pas de s?empêcher de dormir bien sur, mais il s?agit de se montrer plus fort ou plus malin que la personne dont tu vas vivre la mort. Il s?agit de réussir là où lui a échoué, si il est mort, ou alors de faire aussi bien que lui, si il a réussi à passer une épreuve?Ton combat contre les Ushabtis le prouve. La personne qui t?a lancé le sort est passé par là, encore qu?il puisse s?agir du songe d?un autre, hypothèse vers laquelle je pencherais plus volontiers, elle s?en ait sortie en tout cas puisque le rêve continue?Toi aussi tu as réussi, et donc toi aussi tu continues, vous continueraient donc jusqu?à ce que tu meurs ou que l?autre rencontre son destin?Mais dans ce combat, je ne puis guère t?aider? » Karl regarda le vieux magicien dont la tête était baissée, il paraissait profondément désolé. Enfin, il redressa la tête et regarda par la fenêtre.
« Eh bien, le jour se lève, il est temps de se mettre en route, mon garçon. Au fait, il y a quelque chose aussi qu?il est important que je te dises. Le fait que cette malédiction t?ai échu ne signifie qu?une chose : Tu es un danger, Karl. Le Mal que nous allons pourchasser te connais et te crains. Et cela sûrement pas à tord?Tu as sûrement un grand rôle a jouer dans un avenir proche?Si tu résistes aux attaques, tu deviendra ce qu?Il craint?Tu seras un sorcier puissant, Karl?très puissant? »
Le matin était vraiment le moment de la journée que Karl préférait?Les brumes de l?aube se dissipaient lentement et le Soleil commençait à percer au travers, emplissant les sous-bois d?une lumière claire. L?air était frais sous les arbres mais non froid, une brise légère soufflait entre les troncs et venait caresser le visage des deux voyageurs. Parfois, un écureuil surpris par leur discrétion fuyait juste sous leur pieds. Les oiseaux chantaient ; la forêt ensoleillée se réveillait dans l?insouciance du matin, belle et fugace jeunesse du jour?
Karl marchait derrière Ulghuran et ne cessait de jeter des regards de côté, de s?arrêter pour écouter, regarder ou plutôt contempler, les beautés de ce paysage sylvestre?Après une heure de marche sans difficultés, ils firent une brève halte. Se tournant vers le magicien, Karl lui dit : « Je comprends maintenant pourquoi vous avez choisit cet endroit?Je n?est jamais rien vu d?aussi splendide ! »
Le magicien approuva avec un sourire. « C?est vrai, cet endroit est encore vierge de toute souillure pour l?instant, et cela grâce à moi dans une certaine mesure. Mais il n?y a pas que cela?Connais tu assez l?Histoire des elfes ? »
« Oui,? » Il fit une pause, car ses pensées se tournaient alors vers ses parents.
« Mon père m?en parlait parfois?Il y a deux grandes familles d?elfes. Les elfes de la Mer : les hauts-elfes, vivant loin d?ici, sur une grande île magique. Et il y a les pirates ou elfes noirs, qui viennent d?on ne sait où, par delà les mers? »
« Eh bien, mon garçon, tu as oublié une famille?Connais tu les farouches elfes des bois ? »
Karl, les yeux brillants, hocha négativement de la tête.
« Non, mon père ne m?en a jamais parlé. »
« C?est excusable, et le contraire m?aurais étonné. Peu de gens connaissent leur existence en dehors des sages et de certains nobles seigneurs Brettoniens, qui dans leur sagesse, laissent leurs forêts tranquilles. Ces elfes demeurent dans les bois du Vieux Monde et vivent en symbiose parfaite avec le monde sylvestre. Malheureusement, leur nombre n?est plus aussi grand qu?autrefois, et nombre de forêts ne résonnent plus de leur chants envoûtants?Mais elles gardent cependant la trace de leur passage? »
Ulghuran leva le bras et désigna du doigt une pierre levée couverte de mousse qui se tenait à quelques mètres d?eux.
« Cette pierre est très ancienne, Karl. Un vestige des temps anciens, quand les Asurs étaient jeunes?Prends bien conscience, mon jeune ami, de ta place dans le monde et de l?erreur des hommes. Regardes cette pierre, regardes cette forêt, terre de notre Empire, ils étaient là avant l?avènement de Sigmar lui-même, et seront encore là quand l?humanité disparaîtra. Alors, à toi de juger désormais : Est ce cette pierre qui appartient aux hommes, ou est ce nous qui appartenons à cette terre ? Je te laisse le soin de trouver la réponse? »
Sur ce, le vieil homme se leva et invita Karl à reprendre la route.
Cela faisait presque trois heures qu?ils marchaient et Karl commençait à fatiguer, ses jambes se faisaient lourdes et ses pieds lui faisaient de plus en plus mal. La mousse et le tapis de feuille de la forêt avaient laissé place à une plaine parsemée de bosquets de fougères et de pin, tordus par les vents descendants des montagnes derrière eux.
Le sol était inégal sous ses pieds, dissimulant jusqu?au dernier moment des trous remplis d?eau croupie. Au dessus d?eux, le Soleil s?était caché derrière d?épais nuages et l?air s?était dès lors nettement rafraîchis, rappelant aux voyageurs que l?hiver approchait de plus en plus vite. Entre deux respirations haletantes, Karl dit :
« Ulghuran? »
« Oui, je sais. Moi aussi je suis fatigué. Mais je ne veux pas m?attarder en ces lieux. Il y règne quelque chose de malsain?Je ne sais pas vraiment quoi?Mais je le sens, et cela suffit amplement ! Allons, ne ralentissons pas ! »
Comme pour ponctuer sa phrase, le magicien hâta le pas.
Quatre jours?il leur faudrait quatre jours de voyage pour rejoindre Marienburg ! Karl ne s?était pas rendu compte à quel point les distances se rallongeaient lorsque l?on était pas en charrette et à la pensée des journées de marche qui s?annonçaient, son moral descendait au plus bas.
Ulghuran avait décidé de d?abord rejoindre la côte et l?estuaire et de continuer ainsi leur chemin sûre une route plus sur que celles hasardeuses qui serpentaient sur les plaines désolées aux pieds des montagnes grises. D?après les dires du vieux mage, les campagnes étaient maintenant plus le domaine des gobelins que celui des hommes. Le Prince-Marchand ne semblait pas s?en préoccuper et l?armée, dans l?absence d?ordre et face aux raids de plus en plus fréquents, ne pouvait réaliser d?actions conséquentes?
Lors du deuxième jour de voyage, les deux voyageurs atteignirent enfin l?estuaire, ils commencèrent leur marche vers le Sud le long de la côte et finrent par arriver dans un petit village, ou du moins ce qui en restait. La plupart des habitants semblaient s?être enfuis mais les autres jonchaient les rues de leur cadavres. Les cabanes de pécheurs avaient été brûlées; partout où se posait le regard, l?on pouvait voir la souillure des peaux-vertes?
« Par tous les Dieux ! l?état de ce village est sûrement l??uvre des gobelins ou des orcs?J?ai bien peur que la côte ne soit plus sûre?Le Mal est partout désormais? »
Il s?assit sur ce qui autrefois avait du être un puit de cheminée. Karl resta debout, les yeux captivés par l?horreur de la scène.
Il était pétrifié. « Mais pourquoi ? Pourquoi ont-ils fait ça, Ulghuran !? »
Le magicien tourna vers son jeune suivant un regard attristé :
« Une raison ? Mais ils n?en ont pas, mon garçon : Calmer la meute, se faire plaisir, qui sait ??Le monde est ainsi fait. Toute création est vouée à la destruction : Qu?elle soit lente ou rapide, elle est inéluctable comme semble nous le rappeler l?ombre du Nord. Illusion ou proche avenir ? La menace de destruction est partout présente? » Il fit un mouvement circulaire du bras, désignant les ruines fumantes qui les entouraient et reprit :
« Or, saches que c?est aux hommes de déterminer leur destin. Tous les fous qui croient que le futur est déjà écrit se trompent. Ne l?oublies jamais Karl : L?avenir n?est que les conséquences du présent. Tu vies dans le présent : Tu prépares le futur?
Ces ruines sont passagères. L?homme reviendra et un autre village s?installera. D?autres rires, d?autres pleurs résonneront sur cette terre?Du moins, si nous leur offrons la chance d?exister un jour. »
Karl écoutait avec attention le vieil homme. Jamais alors il n?avait entendu quelqu?un parler ainsi. Le monde qui les entourait, l?herbe brune sous leur pieds, tout cela semblait bien éloigné du sorcier, comme si il semblait étranger à ce monde où ils vivaient?Un pèlerin, c?est un pèlerin se dit-il. Comme un voyageur de passage.
Karl et Ulghuran avaient quitté le village depuis une petite heure, ils marchaient maintenant sur une route dallée bien entretenue. Après avoir reconnu le village, le garçon s?était aperçu qu?il n?y avait pas d?autres bourgades avant encore environ quinze lieues.
Il était inquiet, d?ailleurs le magicien aussi. Il n?avait apparemment pas prévu la destruction du village de pêcheurs et s?interrogeait maintenant sur la conduite à suivre. La nourriture et la possibilité de sécher leur vêtement près d?un feu leur avait échappé, et si cela continuait ainsi il fallait craindre le risque de se trouver malades au beau milieu de nul part. Cette pensée n?avait rien pour lui plaire et son moral était toujours au plus bas.
La nuit commençait à tomber dans le ciel nuageux. Sur leur gauche, l?obscurité se faisait de plus en plus grande et la luminosité se réduisit bientôt à un pâle demi-jour gris et morose.
Le vent, suivant l?estuaire du fleuve soufflait contre-eux et les gênait dans leur marche.
Brusquement, le magicien s?arrêta devant Karl. Mais avant que le garçon ne puisse lui demander pourquoi, il dit : « Des hommes arrivent. Rapidement. »
« Je ne vois rien, par où viennent ils ? »
« De là-bas. » Le sorcier désigna la route derrière eux.
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- Iliaron
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J'avais déjà commenté ton texte sur WarFo, mais je vais essayer de donner un avis plus détaillé:
les deux histoires imbriquées l'une dans l'autre, et qui au final ont un réel lien, sont très bien: cela permet de faire une légère coupure de l'action (ou des descriptions, c'est selon). Surtout que cela se passe en même temps que l'auteur, et tu nous donnes l'impression de deux histoires alors qu'en réalité il n'y en a qu'une: c'est une belle surprise quand on l'apprend.
Sinon on remarque quelques solutions de facilités: Karl miraculeusement sauvé par un pêcheur, qui miraculeusement est l'ami de son père. La première passe, comme Resk est censé connaître les anciens pêcheurs, mais la deuxième, ça apparaît étrange. une petite phrase d'explication serait bonne à prendre (si tu y trouves une explication).
De même l'on pourrait parler du sorcier qui est au bon endroit, mais tu apportes une simili réponse avec l'aura magique. léger coup de chance (le magicien était sur la plage), mais on s'en rend moins compte.
La description du matin est vraiment bien faite, on sent derrière cette description les sentiments du héros, et cela fait qu'elle n'est absolument pas ennuyante.
Sinon, lorsqu'il y a inattendu, tu sais parfaitement faire la phrase accrocheur: le réveil par le cri, et juste maintenant Ulghuran qui arrête Karl car des chevaliers arrivent. C'est très bien et nous donne toujours envie de lire l'action. Il y a toujours ce petit moment de doute, important qui accroche le lectuer et qui, sans qu'il s'en rende réellement compte, se met à avoir peur pour le héros et espère qu'il arrivera à survivre. Je pense que ces petits moments permettent justement de lier le lecteur au récit, et comme tu les réussis bien, ton récit est palpitant.
J'ai du mal à plus commenter, sinon je risquerais de donner des indices sur la suite.
Iliaron, en espérant que tu crées la suite lorsque Karl est en bien mauvaise posture et demande de l'aide car.... ok ok je me tais .
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- Le Warza
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Dites moi si les descriptions de l'évolution de l'intrigue sont claires, s'il vous plait...
A Iliaron si il passe: Petite modif suite à un de tes conseils. Mais c'est pas la peine de relire ce passage, la modif est minime.
Aux autres: Je suis en train de construire l'intrigue de la voix du samourai. Si quelqu'un a des suggestions sur comment créer un drame dans un japon médiéval fantastique, il est le bienvenu.
La suite...
Le jeune garçon comprit que le magicien devait user de l?un de ses pouvoirs et cessa de scruter l?horizon.
« Sont-ils dangereux ? Sont-ils nombreux ? » dit-il.
La réponse d?Ulghuran se fit un peu attendre. Il dit enfin :
« Non, ce sont des soldats de la ville. Une patrouille sûrement. Nous allons les attendre ici. »
Le vieil homme s?assit sur le bord de la route et s?adressa à Karl.
« Ne connais-tu personne dans l?armée grâce aux relations de ton père ? »
« Vous connaissiez mon père ? » s?exclama t-il.
« Un peu, du moins suffisamment pour savoir qu?il était dans l?armée. »
« Ah. Euh, et bien, oui. Mon père m?avait demandé d?aller trouver un certain capitaine. Le capitaine Vannerhand, je crois ? oui c?est ça. »
« Bien, alors tu pourras leur en parler, mais uniquement quand je te le dirai. Ton histoire et le danger que je pressens sont déjà durs à avaler pour un soldat, surtout de la bouche d?un vieux fou et d?un gamin rêveur rencontrés sur la route? Aussi tu me laisseras d?abord les mettre en confiance, compris ? »
Karl hocha de la tête en signe d?accord.
« Très bien, maître. »
Ulghuran tressauta.
Hein ? Maître ? Il l?avait appelé maître. Leurs regards se croisèrent. Oh, après tout pourquoi pas, au moins cela lui donnera un repère. Il sera quelqu?un par rapport à un autre: très important cela, pensa-t-il.
Lentement, le galop des chevaux se fit plus proche et de l?ombre, maintenant présente comme un voile épais cachant toute chose au regard, surgirent une douzaine de cavaliers.
Ulghuran se leva et leur fit signe lorsqu?ils furent à quelques pas d?eux.
Le cavalier de tête leva le bras, intimant aux autres de s?arrêter. L?homme qui avait levé le bras, sûrement le capitaine se dit Karl, descendit de son cheval et approcha du magicien.
Alors qu?il avançait, Karl discerna mieux sa tenue et son allure. Il portait une cape brune de voyage avec une capuche laissant ses traits dans l?ombre. Sous le manteau, Karl pouvait voir une sorte de chemise qu?il supposait en lin et cousus dessus, la livrée de Marienburg. Comme armes, le cavalier portait sur lui une épée assez longue mais dont la poignée était en une seule pièce ne laissant la place qu?à une main. Karl déduisit de cela que seul un homme très fort pouvait brandir cette épée et que les dégâts qu?elle devait infliger devaient être énormes. Cependant, l?épée s?accordait très bien avec l?homme. Il était grand, large d?épaules et arborait une courte barbe, coupée selon la mode militaire.
La voix du capitaine rompit le silence.
« Que faites-vous ici vieil homme, avec cet enfant ? Les seuls êtres que nous ayons croisés pour l?instant étaient des orcs et des bandits. Vous n?êtes pas des orcs et vous ne ressemblez pas à des bandits. Alors qui êtes-vous voyageurs ? Nommez vous ! »
« Je me nomme Ulghuran, et voici Karl Baker. Nous fuyons ces régions et nous rendons à Marienburg, pour y chercher sécurité. » dit le vieux magicien.
Le capitaine ôta sa capuche et jeta vers Karl un coup d??il suspicieux. Puis il se tourna vers ses hommes et donna un ordre :
« Lieutenant, faites desseller les chevaux, nous camperons ici ! »
Une réponse affirmative vint de l?un des cavaliers et ces derniers commencèrent à s?activer dans l?établissement du camp.
Le capitaine se retourna vers les deux voyageurs.
« Quant à vous, vous restez ici pour cette nuit, j?ai quelques questions à vous poser? »
L?homme s?éloigna un petit peu. Ulghuran se tourna alors vers Karl, un demi-sourire aux lèvres.
« Eh bien, cela s?annonce pas si mal, non ? Un feu de camp, de la nourriture et de la compagnie. Que demander de plus ? »
Le crépuscule provoquait toujours chez lui une profonde mélancolie, et dans ce moment-là, il n?avait envie de rien, l?ennui et la tristesse le plongeant dans un état passif. Le garçon pensa aux autres enfants de son âge qui devaient vivre au même moment quelque part dans le monde. Il n?y avait pas à dire, il devait vraiment être le seul à être la proie de tant de sentiments contradictoires. La peur, la colère, la tristesse, la joie? Ils ne pouvaient les éprouver tous en même temps ! Non en effet, d?ailleurs, en se mêlant dans son esprit, ils semblaient s?annuler et ne laisser en lui qu?un vide étrange, une sorte de torpeur inquiétante.
Il sentit la présence d?une personne à côté de lui. Tournant la tête, il vit un garde qui lui tendait une miche de pain et une tranche de lard fumé.
L?homme ne parut pas choqué par l?expression du visage de Karl. Il avait vu tellement d?enfants terrorisés ou rendus muets par des choses qu?ils n?auraient pas du vivre, qu?il avait pris l?habitude de ne pas les prendre en affection sans quoi, exercer son métier serait rapidement devenu impossible. Aussi, s?adressa-t-il normalement au jeune homme, mais sans hausser la voix pour ne pas le heurter.
« C?est pour toi mon garçon. La soupe chaude est sous la tente et le vieil homme veut t?y voir. »
Le soldat tourna les talons et retourna à ses propres affaires.
Karl, dans un suprême effort de volonté, se leva. Il pénétra sous la tente où se tenait Ulghuran et le capitaine des soldats.
« Le capitaine voudrait nous parler, Karl, approche. »
Le jeune homme passa à côté de la couche des blessés et s?assit près du sorcier dont le visage n?était éclairé que par une petite chandelle, collée à une caisse par un peu de cire.
Le reste de la tente était dans la pénombre. Karl, de l?ombre de son capuchon, regarda le soldat avec défiance.
Le capitaine s?adressa à eux. Son ton de voix était moins abrupt que lors de leur rencontre, mais il gardait tout de même cette fermeté propre aux hommes de décision, auxquels le temps est précieux.
« Bien, maintenant que nous sommes seuls, j?aimerais en savoir plus sur vous deux. Vous êtes de bien étranges gens. J?ignore pourquoi, mais je ne pense pas que vous soyez de simples voyageurs. Ainsi, même si vous préfériez garder devant mes hommes certaines choses sous silence, je vous demande maintenant de me dire quels sont vos vrais desseins. Je ne puis vous laisser partir sans me révéler cela. La campagne n?est plus que le théâtre de pillages et de combats, marchent maintenant sur nos terres des dangers déguisés, des périls terribles et cachés? Comment croire en ces temps si sombres que deux individus, sans armes, se promènent simplement sur la grand-route pour se rendre à la ville ? Vous n?êtes pas les survivants d?une quelconque attaque. Vos bagages ne sont pas ceux d?exilés.
Alors qui êtes-vous ? »
Ulghuran écouta le capitaine avec attention, puis lui répondit aimablement.
« Vous parlez sagement, Capitaine. Et vos sens ne vous ont pas trompés. Mais avant de vous répondre - vous me pardonnerez sûrement mon impolitesse sous peu - j?aimerais que vous me disiez quelle autorité commande à Marienburg et laquelle servez-vous ? Enfin, j?apprécierais grandement connaître votre nom. »
Alors qu?il parlait, le capitaine parut d?abord s?offusquer d?une telle réponse mais finalement ne dit rien, se contentant de jeter au magicien un regard à la fois soupçonneux et courroucé. Mais ses yeux finirent par s?abaisser pour contempler le sol et il soupira.
« Officiellement, le Prince-Marchand dirige toujours la cité? Mais en pratique, il en est bien autrement. Personne n?a vu le Prince-Marchand dans la cité depuis un mois, on le dit malade et il passerait ses journées dans sa chambre, à ce que l?on dit. Pendant ce temps, le vrai chef de la ville est le général Herschelln, au début, il relayait les ordres du Prince-Marchand et tout allait bien. Mais depuis quelque temps, il n?en fait qu?à sa guise, délaissant les problèmes du moment, volant toujours plus d?or par des impôts insensés et supprimant les notables qui protestent. Il passe maintenant son temps au palais, se souciant plus du choix de la jouvencelle qu?il s?approprie pour la soirée plutôt que de la situation extérieure. Maintenant, la population gronde dans les rues, les vols et les meurtres n?ont jamais été aussi nombreux. Nous ne recevons plus d?ordres depuis une semaine, certains capitaines ont laissé tomber, mais d?autres comme moi patrouillent toujours, tentant de limiter les dégâts causés par la guerre qui a subitement assailli nos frontières, ou alors tentant de restaurer l?ordre dans la cité. Les hommes nous sont fidèles, mais dans sa folie, Herschelln a placé un peu partout des espions, pouvant être aussi bien des vieillards, des femmes, ou des hommes pour prévenir une quelconque révolte de la part de l?armée régulière ou de groupes de protestants. Il a aussi engagé des milices entièrement dévouées à ses ordres qui ont pour ordre de trouver et tuer tous les sorciers se trouvant dans la région. C?est cela qui m?a le plus intrigué? Enfin, je vais vous dire mon nom, car je ne pense pas que vous soyez des espions. Je suis le capitaine Vannerhand, commandant de la deuxième compagnie de chasseurs de Marienburg. »
Karl redressa la tête et s?écria.
« C?est vous ! »
« Je vous demande pardon, jeune homme ? Que voulez-vous dire ? »
Karl jeta un bref coup d??il à Ulghuran. Celui-ci était immobile, le regard fixe. N?y voyant aucun signe de désapprobation, il continua. Cet homme, son père l?avait connu et le lui avait recommandé : il pouvait tout lui raconter, et c?est ce qu?il fit. Le capitaine écouta l?histoire du jeune homme attentivement, il ne cilla pas lorsque Karl lui narra la destruction du village et la disparition de sa famille. Par contre, les origines d?Ulghuran et son histoire lui firent lever les yeux vers ce dernier. Son regard trahissait une crainte respectueuse mêlée d?étonnement. Le vieux magicien restait de marbre, mais écoutait aussi avec attention. A mesure que le récit avançait, il se détendit un peu. Sûrement avait-il perçu que cela n?eut pu se passer de meilleure façon. Car, maintenant que Vannerhand connaissait le lien qui l?unissait d?une certaine manière à Karl, il les aiderait plus volontiers.
Lorsque Karl eut terminé, Vannerhand regarda les deux voyageurs et sourit.
« La mort de mon ami Johann fut un coup. Mais ainsi, son fils est vivant et de plus, il est entre les mains de l?une des personnes les plus sûres et les plus puissantes de la région. C?est une bien bonne nouvelle pour moi. Lorsque nous avons atteint le village, il y a quatre jours, il ne restait que des cendres et des corps brûlés. Nous avons trouvé des survivants qui erraient dans les campagnes et ils m?ont dit que les Baker avaient tous péri. A vrai dire, il aurait pu en être ainsi sans votre aide, Ulghuran? Votre origine me surprend. Je suis un peu instruit dans les anciennes légendes car mon père était un archéologue fou d?écrits anciens provenant de Terra Lustria, il fit de nombreux voyages durant sa vie et conversa parfois avec des elfes. Il avait chez lui des tonnes de morceaux de pierre gravés. Il parlait à qui voulait l?entendre du mythe des Anciens Créateurs, des races qu?ils avaient engendrées. Pour beaucoup, c?était un illuminé, mais je pense maintenant qu?il y a peut-être du vrai dans ce qu?il disait : un jour, il me relata une histoire : il y a bien longtemps, les Anciens s?inquiétèrent de voir les elfes se cantonner aux côtes et aux mers. Les hommes loin sur les continents, avaient du mal à survivre. Mécontents de voir certaines de leurs créatures isolées et rester dans l?ignorance, ils créèrent un lieu dans lequel les hommes purs et pouvant manier les vents de magie pourraient trouver la force de défendre le monde qui les entourait. Ces hommes, des sortes d?élus, se voyaient attribuer un grand savoir et une durée de vie proche de celle des elfes. Ceux-là guidèrent les autres et permirent aux hommes de prospérer dans la lointaine région que l?on nomme maintenant Cathay. Les élus servaient le peuple, délaissant le pouvoir pour la plupart. Mais un jour, il disparurent. Mon père ne me dit la raison de leur disparition. Je n?étais qu?un enfant, et il me cachait à l?époque l?existence des Sombres Puissances du Nord. Peut-être eurent-elles une part à jouer dans cela? Alors, magicien ? Le récit que le jeune Karl me fait de vous me donne à croire que la légende n?est pas entièrement fausse. Mais peut-être suis-je seulement un homme fantaisiste, militaire encore amusé par des contes d?enfants ? Qu?en dites-vous ? » Le magicien regardait maintenant le capitaine avec des yeux plissés. Puis, il chercha des yeux un flacon et but une longue gorgée. Rassasié, il la tendit à Vannerhand. Celui-ci refusa poliment d?un geste de la main. Cette réaction imprévue du magicien et son silence commençaient à l?offusquer et le militaire sentit l?impatience monter en lui. Il est vraiment étrange, se dit-il. Mais enfin, Ulghuran parla.
« Je crois que c?est à moi de vous montrer mon étonnement, capitaine. Vous en savez en effet beaucoup plus que la plupart des mortels de l?Empire sur la création du monde? Mais soit. Vous avez en partie vu juste sur mes origines. Mais les Gardiens ne sont pas tous éteints, certains survécurent à l?invasion du Chaos et ils fondèrent dès lors des monastères où notre savoir est encore enseigné selon la volonté des Créateurs »?
Le magicien resta quelques instants sans parler, se remémorant des souvenirs lointains, mais quels étaient-ils, cela, personne n?aurait pu le dire.
De son côté, Karl commençait à s?endormir. Enveloppé dans une couverture, il était tassé contre un sac de toile qui lui servait d?oreiller. Vannerhand s?était assis et regardait dans le vide.
Dans le bref silence, tous trois purent écouter les bruits extérieurs. La rumeur des hommes avait disparu, remplacée seulement par le son du bois éclatant dans les flammes et le hululement d?une chouette quelque part dans la nuit noire.
Ulghuran parla de nouveau, faisant entendre une voix maintenant plus inquiète. Comme si un danger oublié avait soudain ressurgi dans son esprit.
« Capitaine, qu?allez-vous faire maintenant ? Vous savez qui nous sommes, vous savez qu?est-ce que je dois faire? »
« Vous voulez dire, ce que nous allons faire. » l?interrompit le capitaine, un sourire se dessinant sur son visage. Le magicien sourit en retour.
« Vous êtes un grand homme, capitaine Vannerhand. J?ai confiance en vous. »
« C?est réciproque, mais appelez-moi plutôt Thomas, lorsque nous sommes entre nous. » dit le soldat, avant de reprendre.
« Pour ce soir, je vous propose de vous reposer ici sous la tente. Personne ne vous posera de questions. Je vous réveillerai vers la huitième heure de la nuit, bien avant l?aube pour que vous puissiez partir sans être repérés tout de suite. Vous ne pouvez en effet rester avec nous. Bientôt nous allons croiser une des patrouilles des gens de Herschelln - Thomas fit une grimace - ce sont des chasseurs de sorciers. Ils auront entendu parler de vous sûrement et ils vous arrêteront ou vous fusilleront peut-être sans attendre. Si vous partez tout à l?heure, vous pourrez les éviter en continuant vers le sud-est. Longez la forêt de Kleinhoff, ils ne chercheront pas par là. Mes hommes y veillent. Ils connaissent mes ordres et il n?y a pas d?espion là-bas, je peux en jurer. Je vais vous donner un laisser-passer. Il vous permettra d?atteindre Marienburg sans être retardés. Pour entrer dans la ville, je vous conseille de trouver une identité valable? Pèlerins Sigmarites serait un bon choix. Il y en a parfois qui errent dans les campagnes et se rendent en ville pour passer l?hiver? Une fois en ville, allez chez moi. Ma femme et ma cousine vous y accueilleront et vous logeront, vous leur donnerez une lettre que je vais écrire. Une fois là-bas, vous serez libre d?agir et d?enquêter à votre guise? Je vous fais confiance en ce qui concerne la prudence? Vous pouvez approcher la bougie s?il vous plaît ? Ah, merci. » Le capitaine commençait à s?enquérir d?un parchemin et de sa plume.
« Et vous ? » dit Ulghuran.
« Moi ? Hé bien, vers la septième heure de la nuit, je me réveillerai enfin du sommeil où un vil sorcier m?aura plongé et m?apercevrai de la fuite des deux voyageurs, je sonnerai l?alerte et donnerai à mes hommes l?ordre de rechercher les deux évadés vers le nord-est. Puisque c?est dans cette direction que se trouve le col le plus proche et donc l?accès à la frontière le plus rapide pour deux magiciens en cavale. Je laisserai au camp seulement moi et quelques hommes de confiance, ainsi vous partirez sans encombres et mes ennuis avec le commandement ne devraient rester que minimes. » Le militaire finit d?écrire les deux parchemins et les remit au magicien. Ce dernier dit :
« C?est bien pensé. Vous êtes un chef efficace je pense, et homme de toutes les situations. »
« J?essaye de faire de mon mieux, quelque soit la tâche. »
Ulghuran acquiesça et porta son regard sur la silhouette endormie du jeune homme. Celui-ci était immobile mais sa respiration était constante et aisée. Aucun signe ne montrait que le jeune Karl courait un grand péril. Le vieux magicien soupira.
« Pauvre garçon. Qui sait quel Mal il affronte en ce moment-même ? Et dire que je ne puis l?aider. Vous voyez, Thomas. Chaque soir, je me demande si ce garçon verra le matin naître le lendemain. »
« Il est pourtant toujours en vie. » dit le capitaine.
« Oui, c?est vrai? Mais jusqu?à quand tiendra-t-il ?? J?espère que l?avenir que je vois en lui pourra un jour devenir son présent? »
L?obscurité était maintenant presque totale dans la tente, la bougie faiblissait. Le soldat émit un long bâillement. Il dit ensuite :
« Allons, il est temps maintenant pour nous de dormir aussi. A tout à l?heure. »
Ulghuran sortit de son attention sur le jeune homme. « Oui, vous avez raison. Bonne nuit. »
Thomas sortit, laissant le magicien seul avec la lente et profonde respiration de Karl.
Il pensa aux journées à venir. Vu de l?obscurité envahissante de la nuit, le futur s?annonçait bien sombre pour eux? il reporta son attention sur le dormeur. Ce serait lui la clé de la victoire, il le sentait. Ce jeune garçon orphelin soulèverait un jour des montagnes et apporterait la paix? Mais encore fallait-il qu?il reste en vie.
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- Iliaron
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- Messages : 427
Une courte incohérence que je n'avais pas remarquée:
Au vu des temps qui courent, et même si Vannerhand n'a pas réellement de préjugés pour les magiciens, je pense qu'il tirerait au moins son épée pour savoir qui sont les étrangers, pillards, magiciens chaotiques...L?homme qui avait levé le bras, sûrement le capitaine se dit Karl, descendit de son cheval et approcha du magicien.
Surtout que l'épée, Karl la voit, mais non aux mains du cavalier (ou alors ce n'est pas très clair).
Cette légère erreur est renforcée car un des soldats a vu de nombreux enfants terrorrisés, donc ils ne peuvent se fier à personne (encore à mon avis)
Et ensuite, de la bouche même du capitaine:
"déguisé"... tiens, un vieillard cachant quelque chose sous sa cape, ou qui s'est métamorphosédes dangers déguisés, des périls terribles et cachés
Sinon ça me surprend toujours autant qu'ils tombent comme pas "hasard" sur le capitaine Vannerhand, ami du père de Karl, et seul soldta prêt à se rebeller contre celui qui gouverne durant un court temps (enfin, quand je dis court, je n'en sais rien); même si je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.
Pour cacher cela, tu pourrais dire qu'ils patrouillent habituellement dans cette zone (Ulghuran le dit quand il voit la troupe de soldat arriver par exemple, comme il a l'air de connaître de nombreuses choses, cela ne gênera pas), et puis après le capitaine dit qu'ils se sont approchés voyant de la fumée s'élever dans les cieux.
Ou alors pour la première idée, le magicien dit qu'il connaît un des hommes qui patrouille souvent en cet endroit, et que c'est un ami (l problème est qu'Ulghuran ne connaît pas le nom), ou alors qu'il a attendu parler de quelqu'un patrouyillant par ici...
Le problème, c'est que ça casse un oeu l'effet de surprise.
Finalement j'ai lu en diagonale la fin (ça me paraissait trop pareil quand même ).
Je trouve toujours étrange pour Karl, un tout petit indice au tout début avec la discussion du père et de la mère, ou une petite réflexion au départ de la charette: "Un fils de prince ne se permettrait pas de faire attendre son père répliqua Johann en riant" (ou "en grondant Karl", comme tu veux)
Iliaron
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- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
L'intrigue avance, mais je pense que tu le fais maladroitement. En fait, tu nous livre l'histoire par bloc, dans des dialogues, qui sont souvent en fait des monologues. Résultat, c'est un peu austère et tu tues tout rythme dans l'histoire. En fait, quand tu nous exposes ton intrigue, j'aurais procédé différemment. J'aurais essayé de nous la faire vivre par l'intermédiaire de petites scènes, quitté à donner des explication aussi, mais pas d'un bloc.
L'autre reproche que je ferais, c'est la façon dont tu construis ton histoire. Je m'explique. Quand je parle de construction, je parle sde structures, d'enchainement de paragraphe. Par exemple, tout le début: tu nous donne des aperçus de la vie quotidienne de tes deux perso, mais on est dans l'intime, donc rien d'exaltant (je veux pas dire que c'est mal, bien sûr, au contraire, ça fait souvent défaut dans les récits, je parle juste en terme de rythme et de tension). Puis, ensuite, tu enchaines non pas par del'action mais sur des descriptions. Ces enchainements frustrent un peu parce qu'on attend que quelque chose commence.
Bref, tout àa pour te dire que je pense qu'il faut faire attention à un équilibre. J'aime bien pour ma part jouer sur des tensions dans le récit ou des zones d'ombres pour faire travailler l'imagination. Je pense que tu vas sans doute un peu trop loin dans les détails du quotidien. Parfois, cela sert à créer une épaisseur au niveau des sentiments de tes perso (par exemple le coup de la miche de pain) mais parfois, surtout si tu n'as rien mis avant pour stimuler un peu le lecteur, tu nous places en position attentiste. Généralement, ce qui te permet de casser àa, c'est des dialogues. Mais, parfois, l'effet voulu est quand même en-dessous de l'attente parce que tu restes dans le quotidien ou alors tu profites du dialogue pour caser un gros monologue pour expliquer d'un coup l'action qui va se dérouler. Un dialogue crée une dynamique, le monologue c'est le plan fixe du cinéma, si c'est pour travailler des tensions psychologiques ça va, si c'est pour "raconter l'histoire", c'est bof, parce ce n'est pas vivant.
Il faut mieux équilibrer la diffusion des informations qui sont de l'ordre de l'intrigue de ceux qui sont de l'ordre de l'intime et de la psychologie. Pour ma part, j'aurais certainement "coupé" certains passage pour le redynamiser. OU alors, j'aurais crée des flashbacks ou des développememnt parallèles de l'histoire (ce qui crée ce que j'appelle des tensions). Là, c'est peut-être trop linéaire, le ryhtme patine un peu.
Entendons-nous bien. Je pense que tu as beaucoup de choses de bonnes dans ton récit, mais c'est plus dans la progression et la structure de l'ensemble que je trouve que tu pêches. Pour le reste, je dirais que tu as tout compris les ingrédients d'une bonne histoire: de l'action, de la psychologie, des dialogues, des descriptions, de l'action etc. Maintenant il faut doser tout ça. J'ai surtout mis l'accens sur des pistes d'amélioration.
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