Chroniques de Scarn 2

Vu que j'arive pas à avancer, et que je bloque sur ce passage depuis trop longtemps, je vous le soumet à votre expertise. Pour info, c'est la première partie du premier chapitre du deuxième livre des Chroniques de Scarn (vous suivez ) mais la lecture de la partie précédente n'est pas obligatoire, parce qu'il y a une coupure totale.

==============================================


Joria se réveilla avec l'agréable fumet qui montait depuis la cuisine. La nuit avait été longue, et elle n'avait regagné sa chambre, à l'auberge de Chênepont, qu'aux premières lueurs de l'aube. Depuis quelques jours, la semi-elfe travaillait sur une étrange prolifération de rats dans les cavernes du nord de la cité. Il y a quelques années, lors de la terrible Mousson de Sang, cette partie de la cité des Ponts avait été détruite, des tours et des ponts s'effondrant dans la Dourek. Plus personne n'y habitait depuis, et les nombreux raids de titanides empêchaient sa reconstruction. Certaines cavernes, encore accessibles, servaient néanmoins d'entrepôts pour des marchands. Mais, depuis quelques semaines, la vermine était présente en grand nombre, et l'aide du culte de Tanil avait été requise.

Après s'être levée, Joria se dirigea vers la fenêtre, et repoussa en grand les volets. Il lui fallut quelques instants pour s'habituer à la lumière qui inondait la chambre. Elle appréciait pleinement ces moments, pendant lesquels elle sentait ses forces revenir. Quelle que soit l'heure de son lever, elle prenait le temps de respirer l'air revigorant des Kelders avant d'entreprendre quoi que ce soit. D'après la position de l'astre étincelant, la mi-journée devait être proche. Après avoir avalé un déjeuner bien copieux, elle espérait pouvoir élucider le mystère des rats. Une caverne abandonnée semblait être l'épicentre de l'invasion, et Joria était bien décidée à l'explorer de fond en comble.

Elle se dirigea vers une chaise sur laquelle elle avait laissé ses habits, et contre laquelle étaient posées ses armes, un arc et une courte épée rangée dans un fourreau de cuir. Après s'être dévêtue de la chemise de lin qu'elle portait pendant la nuit, elle enfila son pantalon et sa tunique de cuir. Elle passa à la taille la ceinture à laquelle était attaché son fourreau, puis elle s'assit sur le rebord du lit. Elle passa ses bottes coupées à mi-mollet, et, après un dernier regard à la vallée de la Dourek, se leva et prit son arc et sa cape avant de sortir de la chambre.

La salle commune de l'auberge était calme. Le feu crépitait dans la cheminée creusée à même la roche, et deux marchands Veshiens, arrivés aux Ponts deux jours plus tôt, discutaientà portée de la chaleur des flammes. Ils levèrent rapidement les yeux pour identifier la nouvelle arrivante, puis reprirent leur conversation. Sans doute attendaient-ils quelqu'un d'autre que Joria. Le parfum du déjeuner emplissait la pièce, et la faim commençait à tirailler la demie-elfe. Après s'être approchée du comptoir, elle hêla la serveuse, une halfeline trappue, aux cheveux blonds coiffés en tresses. Celle-ci reconnut l'adepte de Tanil, et s'en alla par une porte battante dans la cuisine. Quelques minutes plus tard, elle en revint avec un plateau sur lequel étaient disposés quelques fruits, ainsi qu'une assiette de ragoût.

Pendant que Joria commençait à déguster son repas sur le comptoir, la serveuse, Annaëbel, chercha un tabouret puis s'asit en face de son amie. Comme à leur habitude, les deux femmes discutèrent de leurs soirées respectives, et des prochaines festivités à venir. Quiconque serait entré à cet instant dans l'auberge n'aurait pu qu'être frappé par leur dissemblance. La demie-elfe était toute en longueur. Son corps forgé par l'entraînement endurant des chasseurs de Tanil ne laissait pas beaucoup de place pour ses formes féminines. Son visage tirait de son ascendance elfique des traits fins, étirés, et des oreilles plus longues que la moyenne. Sa chevelure auburn descendait jusque dans le milieu du dos, et cachait les côtés de son visage lorsqu'elle ne l'attachait pas. A l'opposé, Annaëbel était trappue, et mesurait près d'un pied et demie de moins que son amie. Elle était toute en rondeurs, et son visage respirait la bonhomie. Ses cheveux blonds et bouclés ne descendaient guère plus bas que ses épaules. Malgré ces différences, Joria et Annaëbel s'étaient rapidement liées d'amitié, et la demie-elfe avait tenu à prendre une chambre dans l'auberge de son amie, alors que celle-ci lui offrait systématiquement le repas du déjeuner. Elle en profitait d'ailleurs pour lui piquer quelques baies, quand les clients ne monopolisaient pas son attention.

L'astre de Madriel avait atteint son zénith lorsque Joria prit congé de son amie. Le spectacle qui s'offrit à ses yeux lorsqu'elle passa la porte l'impressionna encore, bien qu'elle le voyait tous les jours depuis bientôt trois mois. Creusées à même la roche, la plupart des habitations des Ponts donnaient directement sur la Durek. Ici, le fleuve s'écoulait près de mille mètres plus bas. Les cinq pics sur lesquels reposaient les fondations de la cité écrasaient la vallée de leur mase imposante. La multitude de ponts, en bois, en cordes ou, plus rares, en pierre, qui donnaient son nom à la ville, permettaient de relier rapidement les différents quartiers, et étaient gardés par les Pontiers, les miliciens chargés de leur entretien et de leur sécurité. Trois ponts, le Baspont, le Centrepont et le Hautpont, permettaient de se déplacer entre les deux versants de la vallée. Construits au lendemain de la Guerre Divine, ils avaient tant bien que mal survécu aux sièges successifs qu'avait endurés la cité.

Le Centrepont aboutissait à une centaine de mètres de l'auberge. On y accédait en traversant le Parc du Chêne, qui s'étalait sur la terrasse naturelle où avait été bâtie l'établissement d'Annaëbel. Un chêne centenaire avait poussé en son centre, donnant son nom au lieu. Rares étaient ces arbres dans cette région, et encore moins dans cet environnement plus propice aux pins. Un ruisseau traversait l'endroit, et finissait sa course dans le vide, rejoignant les eaux de la Durek. Quelques bancs de bois avaient été installés entre les buissons d'aubépines et les rosiers montagnards. La demi-elfe aimait s'y allonger paresseusement à l'aube, lorsque seuls le grondement du fleuve et la complainte du vent parvenaient à ses oreilles. Elle remerciait alors Tanil de l'avoir guidée jusqu'ici, Denev d'y avoir permis la vie, et Madriel de l'y avoir installée.

Pour l'heure, Joria devait se rendre dans les entrepôts du nord de la cité. Elle traversa le parc, passa près du Centrepont, où elle salua les deux Pontiers postés-là, puis prit la direction de la Marche d'Athorn. Ce chemin montagnard avait, par le passé, permis au jeune pâtre du même nom de prévenir la milice des Ponts de l'arrivée des titanides. Après le Premier Siège, au cours duquel il avait trouvé la mort, ce passage avait été renommé et, tous les printemps, depuis lors, une course avait lieu en son honneur. Joria n'avait pas encore vu cette course, mais elle avait régulièrement emprunté le passage, qui lui permettait de rejoindre rapidement le nord de la cité. Elle sentait qu'elle se rapprochait de plus en plus de l'origine de l'invasion, et elle s'était préparée en conséquence. Pour écarter la masse grouillante de rongeurs qu'elle trouverait là-bas, elle avait prévue quelques répulsifs, et la prêtresse de Tanil lui avait enseignée quelques sortilèges qui lui permettraient de devenir invisible aux sens des animaux. Malgré toute son assurance, elle sentait que quelque chose allait lui échapper. Mais jamais elle n'avait reculé, toujours ses pas avaient été guidés par Tanil, celle que prient ceux qui n'ont pas de chez eux, et ce jour ne ferait pas exception.


===============================================

La fin me plaît pas trop, mais je ne sais pas trop quoi en faire. La suite doit se passer dans la grotte indiquée.

Moi j'aime bien ! De grandes qualités d'écriture, des personnages qu'on cerne facilement dans ce court passage, quelques pistes s'ouvrent sur le futur...
Non le seul reproche que je ferais au texte, c'est peut-etre le ton un peu détaché de l'ensemble. J'ai ressenti personnellement un déséquilibre entre description et action : quelques dialogues auraient sans doute mis un peu de vie dans le texte car pour le moment, on reste dans une narration assez "passive", pas vraiment directe. Je ne sais pas vraiment comment décrire précisément ce qui ne va pas mais c'est en tout cas ce que je ressens. Un petit dialogue entre l'elfe et la halfeling aurait été le bienvenu, voire meme un monologue de l'elfe ponctuant le texte par-ci par-la, du genre :
"Ah, ce paysage... je ne m'en lasserai jamais" soupira-t-elle.
Bon c'est nul, c'est juste un exemple de ce que je veux dire. Mais c'est histoire de trancher avec une description omniprésente, et de mettre le lecteur en prise directe avec les sentiments de l'heroine....
Voila, sinon a part ca le texte est bien réussi. Je ne me ferais pas trop de souci a ta place, en ecrivant la suite, l'inspiration et la satisfaction viendront d'elles-memes.

Eh bien!
Je comprends pourquoi on dit qu'ici c'est un forum de niveau...

Je trouve le style vraiment bien: la narration est fluide, alterne correctement descriptions et phase de mouvements, etc...Pour moi c'est parfait:

Sérieusement, j'ai lu des livres au style moins bon...Mais eux par contre n'avaient pas la moindre faute d'orthographe !

Mais bon, ce n'est pas vraiment ce qui choque le plus.

Reste quand même que j'ignore vraiment dans quel univers se déroule ce texte ...

Pourrais je avoir un lien vers plus d'informations?

Oh tiens, si j'ai une petite critique: essaye d'utiliser plus souvent le ":" lorsque la proposition suivante est conséquence ou explication de la précédente, je pense qu'il y a certains points du texte où tu pourrais l'appliquer.

Sur ce, @+

Le Warza(...)

Merci pour vos réponses ... pour commencer ...

Non le seul reproche que je ferais au texte, c'est peut-etre le ton un peu détaché de l'ensemble. J'ai ressenti personnellement un déséquilibre entre description et action : quelques dialogues auraient sans doute mis un peu de vie dans le texte car pour le moment, on reste dans une narration assez "passive", pas vraiment directe.

La suite devrait être plus mouvementée, et cette première partie sert principalement à décrire la ville, et Joria, qui sera un personnage récurrent de la suite de l'aventure. Mais maintenant que j'y pense, je vais peut-être rajouter un peu de dialogue entre Joria et Annaëbel, voir même faire rencontrer un habitant typique à Joria dehors...

Sérieusement, j'ai lu des livres au style moins bon...Mais eux par contre n'avaient pas la moindre faute d'orthographe Mort de rire !

Aarrgghh, j'ai pas du repasser assez sur le texte

Reste quand même que j'ignore vraiment dans quel univers se déroule ce texte Confus ...

Ce sont les Terres Balafrées (ou Scarred Lands), un univers pour Dungeons & Dragons publié en français par Hexagonal. Google devrait te dénicher des liens

Et encore merci pour vos encouragements. Comme je n'avais jamais essayé ce style assez calme, desriptif plus qu'actif, je ne savais pas trop quelle valeur lui donner. Maintenant, c'est bon, et je vais me lancer dans le suite de ce pas !

Quelques problèmes de connexions ces temps-ci mais on dirait que ça remarche à présent... Youpiii !

Je suis content de voir que tu as continué à écrire tes Chroniques !
Je me rappelle avoir bien aimé les premiers chapitres et pour cette suite, je trouve que ton style s'est encore amélioré. Il n'y a pas de répétitions et les descriptions sont agréables en plus d'être assez claires.
Je crois que Kundïn a soulevé le seul problème, c'est à dire faire intervenir ton héroïne plus directement dans le récit. Cela peut se faire par un dialogue mais aussi par l'ajout des pensée/commentaires faits par l'héroïne. J'ai aussi noté quelques fautes (ortho et ponctuation) mais rien de très méchant .
J'espère qu'on aura bientôt droit à la suite car j'imagine bien le passage de la traque des rats dans les grottes sombres et humides!

dude

Alors:

écrasaient la vallée de leur mase imposante.

masse

Sinon j'aime bien ce passage (sachant que je n'ai pas lu le début de ces chroniques) où tu décris un réel univers, avec la ville, son mode de fonctionnement. Dommage que ce soit "juste" une inspiration, déjà que ça apparaît dur de écrire si bien un monde, s'il faut en plus l'inventer . mais bravo pour les descriptions, point fort du texte.
J'ai quand même remarqué une micro incohérence: quand elle se lève, elle mange son déjeuner, sort de suite dans une auberge où on lui offre un ragoût. Pour une demie-elfe elle a la digestion rapide.

Sinon un peu comme les autres, le ton détaché est étrange: elle enquête sur des vermines mais on ne sait pas réellement qu'est-ce qu'elle ressent envers ces êtres.
de même, lorsqu'elle voie les montagnes avec les chutes d'eau, cela l'impressionne. Certes c'est bien, mais préciser pourquoi (bien que l'on deviene aisément). par exemple tu pourrais dire qu'lle se sent infime par rapport à la taille des montagnes, ou bien qu'elle est héberlué par la beauté...


Sinon, pour la fin, même si cela fait très stéréotype je-crois-que-tout-va-bien-comme-toujours-mais-en-réalité-rien-ne-va-bien-se-passer , il y a les sentiments de courage, et aussi de crainte de l'échec. Ca fait stéréotype, mais si c'est tant utilisé, il doit bien y avoir une raison .


Iliaron, il y a quand même du très bon niveau ici. Bravo

J'ai quand même remarqué une micro incohérence: quand elle se lève, elle mange son déjeuner, sort de suite dans une auberge où on lui offre un ragoût. Pour une demie-elfe elle a la digestion rapide.

Tu dois penser à ce passage pour le premier repas, non ?

Après avoir avalé un déjeuner bien copieux, elle espérait pouvoir élucider le mystère des rats.

En fait, cette phrase, telle que je l'ai écrite, indique qu'elle compte traiter le problème de la vermine après avoir pris un bon repas, qui sera le futur ragout.

Sinon un peu comme les autres, le ton détaché est étrange: elle enquête sur des vermines mais on ne sait pas réellement qu'est-ce qu'elle ressent envers ces êtres.

J'y penserai (je termine ce récit en ce moment). En fait, la vermine, c'est surtout un terme employé pour ne pas tout le temps dire "les rats"

de même, lorsqu'elle voie les montagnes avec les chutes d'eau, cela l'impressionne. Certes c'est bien, mais préciser pourquoi (bien que l'on deviene aisément). par exemple tu pourrais dire qu'lle se sent infime par rapport à la taille des montagnes, ou bien qu'elle est héberlué par la beauté...

A noter ... merci