file Prologue d'un récit sans titre à venir

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il y a 18 ans 11 mois #5823 par dude
Tout chaud tout beau (enfin j'espère :) ) .
Attention, ce récit prend pour cadre le Monde de Lint! (mieux vaut préciser). Bonne lecture!

Prologue

Le vent cinglait la silhouette esseulée sur le chemin de terre qui serpentait à l?orée de la forêt. Recroquevillé sur sa monture, Polycarpe releva le col de son manteau, dans une tentative dérisoire de se protéger des rafales mordantes. Bien au-dessus des nuages, le Mont Heckdoom soufflait sur la plaine son haleine glaciale chargée de flocons. Sous sa capuche en laine, le voyageur fixait d?un ?il maussade le massif montagneux qui surplombait les bois.
Le temps avait fui si vite? Il se mit à songer à ses vertes années, lorsqu?il avait osé braver ce géant, faisant le pari insensé d?atteindre la capitale sur le versant opposé. Quelle folie que de s?attaquer à telle ascension ! Car la montagne traîtresse avait le goût du sang. Polycarpe se souvenait de la peur insidieuse qui lui nouait les entrailles, alors que les vents mugissants cherchaient à le précipiter dans le vide. Ces longues heures d?angoisse coincé comme un rat dans une crevasse, attendant impuissant que la tempête cesse. Rien ne paraît impossible lorsque l?on est jeune. Polycarpe était jeune alors, et il avait vaincu la montagne, franchissant le col qui portait désormais son nom pour rejoindre Raldhey, le joyau de l?Empire Majoritaire. L?ivresse des hauteurs avait fait battre son c?ur comme jamais et réveillé en lui un sentiment de puissance extatique. Ainsi auréolé de gloire, il lui semblait pouvoir tenir le monde au creux de sa paume ! Et même si cela lui avait coûtait deux orteils et un morceau d?oreille, il ne regrettait rien. Il était devenu une légende et croyait naïvement le rester toute son existence?

Malgré ses gants et la fourrure de ses vêtements, le coureur des bois était totalement vulnérable aux intempéries qui le transperçaient. « Coureur des bois », il n?en était plus vraiment un. Lorsqu?il parcourait des dizaines de lieux porté par ses seules jambes, qu?il bivouaquait à la belle étoile, indifférent au froid et à la fatigue : c?était sa vie! Le passage des ans avait fait de lui un vieillard usé, flanqué d?une mule rétive pour transporter sa carcasse. Lui, le vainqueur du Mont Heckdoom, n?était plus que l?ombre de l?homme qu'il avait été? Il n?était pourtant pas aigri. Simplement, il pensait que les choses auraient dû être?différentes ?
C?est la tête pleine de souvenirs d?une époque révolue qu?il rentrait chez lui, sa gibecière garnie du fruit de sa chasse. Tirant sur la bride de sa monture, il pressa l?allure dans sa hâte de retrouver les siens. « Au moins, ai-je une famille et un foyer douillet qui m?attendent ». « Et une bonne chope de vin chaud pour chasser le froid de mes os » ajouta-t-il songeur.
Un sourire éclaira ses traits. Même si sa vue avait perdu de son acuité, il devina du faîte d?une colline les contours du village se dessiner. La forme haute et rassurante de l?enceinte qui en barricadait l?accès laissait entrevoir des dizaines de cheminées qui vomissaient dans la grisaille une colonne de fumée blanchâtre. A l?idée de réchauffer son corps transi devant un bon feu, il ne put réprimer un frisson.
Alors qu?il s?apprêtait à emprunter la sente abrupte, ses doigts gourds tâtèrent la besace bien pleine qui pendait aux flancs de l?animal, s?assurant de la solidité des attaches. Il ne voulait surtout pas risquer qu?une mauvaise chute vienne gâcher le labeur d?une journée passée à relever les pièges disséminés dans les sous-bois. Fin prêt, il se mit en route.
La pente rendue glissante par la formation de congères s?étirait jusqu?au sommet d?une butte, derrière laquelle disparaissait le village à mesure que Polycarpe poursuivait sa lente descente. La progression était laborieuse et finalement, il dut se résoudre à mettre pied à terre. Unis dans un même effort, l?homme et l?animal tâtonnaient sur le sol accidenté, les membres engourdis devenus malhabiles.
Entamant la remontée, Polycarpe emboîta le pas de sa monture qui menait la marche. Hissant avec peine ses bottes prises dans la bourbe, le vieil homme manqua de chuter à plusieurs reprises, se redressant in extremis d?un pas mal assuré. La sueur perlait sur son front ridé en dépit des volutes de vapeur que formait son souffle. La fatigue envahissait son corps et les muscles de ses jambes le soutenaient de plus en plus faiblement. Soudain les quelques mètres qui le séparaient du haut de la butte lui apparurent aussi infranchissables que les flancs abrupts du Mont Heckdoom. Cette pensée lui fit honte. Un tel défaitisme n?était pas digne de lui ! Sa fierté piquée au vif, il se força à ignorer la douleur. Et même si chaque enjambée lui arrachait une grimace, il était bien décidé à atteindre ce fichu sommet!
Toujours en tête, sa mule s?immobilisa brutalement, ses longues oreilles rabattues sur son crâne grisâtre.
« Qu?est-ce qui te prends vieille carne !? » S?exclama-t-il à bout de nerfs.
Il eut beau invectiver tout son soûl la bête récalcitrante, tirer comme un diable sur la bride, la mule refusa obstinément de bouger. « Satanée bourrique ! Je ne donne pas cher de ta peau ! ». Tout à coup, elle se mit à braire, le faisant sursauter. Interloqué, Polycarpe sentit la nervosité de sa monture dont l?agitation allait grandissante. Elle poussait à présent des cris stridents sans discontinuer, qui s?accompagnaient de brusques mouvements de tête tandis que ses pattes foulaient le sol, projetant des mottes de terre. Jamais il n?avait observé un tel comportement chez cet animal d?ordinaire si calme! Ses grands yeux noirs écarquillés, la bête semblait terrifiée. « Mais par quoi? ? » Se demanda Polycarpe.
Il venait à peine de formuler cette question qu?un goût de bile lui monta à la gorge. Il eut soudain la sensation d?étouffer.
Le village?
Le sang martelait ses tempes au point de l?étourdir. Oublieux de la fatigue, il gravit la pente comme possédé, atteignant le plateau herbeux où il fut accueilli par l?odeur âcre de la fumée. Un cri de désespoir mourut dans sa poitrine. A travers les larmes qui lui brouillaient la vue, il suivit des yeux le chemin de terre qui avait été saccagé par le passage de nombreux sabots. L?esprit en transe, ses pas le menèrent jusqu?à l?enceinte du village dont les portes grandes ouvertes lui dévoilèrent des lieux qu?il ne reconnaissait plus. Dans un amas de ruines fumantes, des dizaines de corps à demi calcinés jonchaient les rues délabrées. Et cette puanteur? Aussi terrible que les relents méphitiques échappés des portes-mêmes de l?Outre monde de Tnil !
La respiration entrecoupée de sanglots, Polycarpe évoluait dans cette vision de cauchemar tel un automate privé de volonté. Ses jambes refusèrent de le porter plus loin. Prostré devant la carcasse noircie de ce qui avait été une chaumière, il se laissa choir, les mains plaquées sur le visage d?où s?échappait une plainte étouffée.
Le vent était tombé à présent, laissant la neige recouvrir le village de son linceul étincelant.

***

Des centaines de braseros scintillaient dans les ténèbres qui planaient sur Galmora. Nimbée d?un halo spectral, la cité maudite étirait ses vestiges échevelés à travers l?enchevêtrement de nappes brumeuses. L?éclat d?une folle cavalcade brisa le silence oppressant, et bientôt les antiques édifices furent parcourus d?un écho grandissant. Les sabots résonnèrent avec rage sur le pavé défoncé alors que les cavaliers engoncés dans leurs armures d?ossements, faisaient retentir leurs cors de guerre tel un funeste avertissement. Les Chiens du Commodore retournaient auprès de leur Maître !
Pénétrant l?immense salle avec cérémonie, les guerriers d?élite mirent genoux à terre, le regard soigneusement rivé sur le sol carrelé.
« - L?avez-vous retrouvé ? ». La voix de leur Seigneur retentit du haut de son trône d?airain, aussi glaciale que l?atmosphère de ces lieux.
L?un des guerriers se redressa vivement et se frappa le poitrail de son poing gainé de métal.
« - Nulle trace de lui dans les environs, mon Maître. Notre proie a franchi le Mont Heckdoom mon Seigneur...». Un geste sec le réduisit au silence. Drapé dans sa longue toge d?obsidienne, leur Maître s?était levé de son siège et tournait le dos à ses Chiens de guerre. Sans leur accorder un regard, il ordonna leur retrait.

Seul face à son royaume? Le Commodore s?abîma dans la contemplation de la cité dévastée qui s?étendait à ses pieds. Un rire dément secoua tout son corps. D?une soudaine impulsion, il s?élança dans les airs et abattit avec rage sa lame démesurée sur le dallage qui explosa sous l?impact. Prostré sur la garde de son épée, un rictus sauvage déformait ses traits.
« - Il sera à nouveau à moi? Bientôt !»


A suivre donc :)

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il y a 18 ans 11 mois #5825 par Iliaron
Réponse de Iliaron sur le sujet Re: Prologue d'un récit sans titre à venir
Ouais, je peux faire une critique pour remercier des miennes :D .

Prologue

Le vent cinglait la silhouette esseulée sur le chemin de terre qui serpentait à l?orée de la forêt. Recroquevillé sur sa monture, Polycarpe releva le col de son manteau, dans une tentative dérisoire de se protéger des rafales mordantes. Bien au-dessus des nuages, le Mont Heckdoom soufflait sur la plaine son haleine glaciale chargée de flocons. Sous sa capuche en laine, le voyageur fixait d?un ?il maussade le massif montagneux qui surplombait les bois.
Le temps avait fui si vite? Il se mit à songer à ses vertes années, lorsqu?il avait osé braver ce géant, faisant le pari insensé d?atteindre la capitale sur le versant opposé. Quelle folie que de s?attaquer à telle ascension ! Car la montagne traîtresse avait le goût du sang. Polycarpe se souvenait de la peur insidieuse qui lui nouait les entrailles, alors que les vents mugissants cherchaient à le précipiter dans le vide. Ces longues heures d?angoisse coincé comme un rat dans une crevasse, attendant impuissant que la tempête cesse. Rien ne paraît impossible lorsque l?on est jeune. Polycarpe était jeune alors, et il avait vaincu la montagne, franchissant le col qui portait désormais son nom pour rejoindre Raldhey, le joyau de l?Empire Majoritaire. L?ivresse des hauteurs avait fait battre son c?ur comme jamais et réveillé en lui un sentiment de puissance extatique. Ainsi auréolé de gloire, il lui semblait pouvoir tenir le monde au creux de sa paume ! Et même si cela lui avait coûtait deux orteils et un morceau d?oreille, il ne regrettait rien. Il était devenu une légende et croyait naïvement le rester toute son existence?

C'est beau tout ça. Seul bémol, je ne comprends pas tellement pourquoi il repense à sa victoire sur la montagne. Il la regarde, certes, mais je pense qu'il serait bon juste avant de faire une parole un peu comme: "Comment pourrait-il jamais l'escalder une nouvelle fois?" (en plus joli). Sinon c'est du tout bon, avec de superbes descriptions.

Malgré ses gants et la fourrure de ses vêtements, le coureur des bois était totalement vulnérable aux intempéries qui le transperçaient. « Coureur des bois », (je pense qu'il serait bon qu'il ait un petit geste, une mimique pour trahir sa pensée. "Coureur des bois, penss-t-il avec ironie/tristesse (ça dépend de son sentiments, je suis indécis à ce stade, même si je penche pour triste) il n?en était plus vraiment un. Lorsqu?il parcourait des dizaines de lieux porté par ses seules jambes, qu?il bivouaquait à la belle étoile, indifférent au froid et à la fatigue : c?était sa vie! Le passage des ans avait fait de lui un vieillard usé, flanqué d?une mule rétive pour transporter sa carcasse. Lui, le vainqueur du Mont Heckdoom, n?était plus que l?ombre de l?homme qui l?avait été (qu'il avait été)? Il n?était pourtant pas aigri. Simplement, il pensait que les choses auraient dû être?différentes ? Je ne suis pas sûr que le personnage se pose des questions, comme il sait ce qu'il veut (au vu de ton récit, on a l'impression que ce n'ets pas la première fois qu'il est pris de mélancolie)
C?est la tête pleine de souvenirs d?une époque révolue qu?il (où il?? Sinon je ne comprends pas le sens de la phrase) rentrait chez lui, sa gibecière garnie du fruit de sa chasse. Tirant sur la bride de sa monture, il pressa l?allure dans sa hâte de retrouver les siens. « Au moins, ai-je une famille et un foyer douillet qui m?attendent ». « Et une bonne chope de vin chaud pour chasser le froid de mes os » ajouta-t-il songeur.
Un sourire éclaira ses traits. Même si sa vue avait perdu de son acuité, il devina du faîte d?une colline les contours du village se dessiner. La forme haute et rassurante de l?enceinte qui en barricadait l?accès laissait entrevoir des dizaines de cheminées qui vomissaient dans la grisaille une colonne de fumée blanchâtre. (je ne pense pas que le terme "vomir" soit approprié, comme le personnage éprouve à cette vue du réconfort, pas du dégoût) Après lecture du reste, bravo pour l'indice bien dissimulé ;) A l?idée de réchauffer son corps transi devant un bon feu, il ne put réprimer un frisson.
Alors qu?il s?apprêtait à emprunter la sente abrupte, ses doigts gourds tâtèrent la gibecière(répétition, même si cela remonte, on se souvient de ce terme qui avait revêti une certaine importance auparavant) qui pendait aux flancs de l?animal, s?assurant de la solidité des attaches. Il ne voulait surtout pas risquer qu?une mauvaise chute vienne gâcher le labeur d?une journée passée à relever les pièges disséminés dans les sous-bois. Fin prêt, il se mit en route.
La pente rendue glissante par la formation de congères s?étirait jusqu?au sommet d?une butte, derrière laquelle disparaissait le village à mesure que Polycarpe poursuivait sa lente descente. La progression était laborieuse et finalement, il dut se résoudre à mettre pied à terre. Unis dans un même effort, l?homme et l?animal tâtonnaient sur le sol accidenté, les membres engourdis devenus malhabiles.
Entamant la remontée, Polycarpe emboîta le pas de sa monture qui menait la marche. Hissant avec peine ses bottes prises dans la bourbe, le vieil homme manqua de chuter à plusieurs reprises, se redressant in extremis (cette formule me paraît simple dans ton texte avéec un vocabulaire si riche. (tout est relatif, ce n'est pas non plus commun)) d?un pas mal assuré. La sueur perlait sur son front ridé en dépit des volutes de vapeur que formait son souffle. La fatigue envahissait son corps et les muscles de ses jambes le soutenaient de plus en plus faiblement. Soudain les quelques mètres qui le séparaient du haut de la butte lui apparurent aussi infranchissables que les flancs abrupts du Mont Heckdoom. Cette pensée lui fit honte. Un tel défaitisme n?était pas digne de lui ! Sa fierté piquée au vif, il se força à ignorer la douleur. Et même si chaque enjambée lui arrachait une grimace, il était bien décidé à atteindre ce fichu sommet!
Toujours en tête, sa mule s?immobilisa brutalement, ses longues oreilles rabattues sur son crâne grisâtre.
« Qu?est-ce qui te prends vieille carne !? » S?exclama-t-il à bout de nerfs.
Il eut beau invectiver tout son soûl la bête récalcitrante, tirer comme un diable sur la bride, la mule refusa obstinément de bouger. « Satanée bourrique ! Je ne donne pas cher de ta peau ! ». Tout à coup, elle se mit à braire, le faisant sursauter. Interloqué, Polycarpe sentit la nervosité de sa monture dont l?agitation allait grandissante. Elle poussait à présent des cris stridents sans discontinuer, qui s?accompagnaient de brusques mouvements de tête tandis que ses pattes foulaient le sol, projetant des mottes de terre. Jamais il n?avait observé un tel comportement chez cet animal d?ordinaire si calme! Ses grands yeux noirs écarquillés, la bête semblait terrifiée. « Mais par quoi? ? » Se demanda Polycarpe.
Il venait à peine de formuler cette question qu?un goût de bile lui monta à la gorge. Il eut soudain la sensation d?étouffer.
Le village?
Le sang martelait ses tempes au point de l?étourdir. Oublieux de la fatigue, il gravit la pente comme possédé, atteignant le plateau herbeux où il fut accueilli par l?odeur âcre de la fumée. Un cri de désespoir mourut dans sa poitrine. A travers les larmes qui lui brouillaient la vue, il suivit des yeux le chemin de terre qui avait été saccagé par le passage de nombreux sabots. L?esprit en transe, ses pas le menèrent jusqu?à l?enceinte du village dont les portes grandes ouvertes lui dévoilèrent des lieux qu?il ne reconnaissait plus. Dans un amas de ruines fumantes, des dizaines de corps à demi calcinés jonchaient les rues délabrées. Et cette puanteur? Aussi terrible que les relents méphitiques échappés des portes-mêmes de l?Outre monde de Tnil !
La respiration entrecoupée de sanglots, Polycarpe évoluait dans cette vision de cauchemar tel un automate privé de volonté. Ses jambes refusèrent de le porter plus loin. Prostré devant la carcasse noircie de ce qui avait été une chaumière, il se laissa choir, les mains plaquées sur le visage d?où s?échappait une plainte étouffée.
Le vent était tombé à présent, laissant la neige recouvrir le village de son linceul étincelant.

L'idée d'introduire les flammes par l'âne est bonne, mais je pense qu'il aurait lui-même pu les voir comme il regarde continuellement au sommet de la côte (à moins qu'elle ne soit vraiment abrupt). Mais c'est bien quand même (même excellent :) )

***

Des centaines de braseros scintillaient dans les ténèbres qui planaient sur Galmora. Nimbée d?un halo spectral, la cité maudite étirait ses vestiges échevelés à travers l?enchevêtrement de nappes brumeuses. L?éclat d?une folle cavalcade brisa le silence oppressant, et bientôt les antiques édifices furent parcourus d?un écho grandissant. Les sabots résonnèrent avec rage sur le pavé défoncé alors que les cavaliers engoncés dans leurs armures d?ossements, faisaient retentir leurs cors de guerre tel un funeste avertissement. Les Chiens du Commodore retournaient auprès de leur Maître !
Pénétrant l?immense salle avec cérémonie, les guerriers d?élite mirent genoux à terre, le regard soigneusement rivé sur le dallage carrelé.
« - L?avez-vous retrouvé ? ». La voix de leur Seigneur retentit du haut de son trône d?airain, aussi glaciale que l?atmosphère de ces lieux.
L?un des guerriers se redressa vivement et se frappa le poitrail de son poing gainé de métal.
« - Nulle trace de lui dans les environs, mon Maître. Notre proie a franchi le Mont Heckdoom mon Seigneur...». Un geste sec le réduisit au silence. Drapé dans sa longue toge d?obsidienne, leur Maître s?était levé de son siège et tournait le dos à ses Chiens de guerre. Sans leur accorder un regard, il ordonna leur retrait.

Seul face à son royaume? Le Commodore s?abîma dans la contemplation de la cité dévastée qui s?étendait à ses pieds. Un rire dément secoua tout son corps. D?une soudaine impulsion, il s?élança dans les airs (ça me paraît de trop, à moins que ce ne soit un démon qui sache voler, sinon on s'y perd un peu (sinon du sinon, encore un indice bien dissimulé)) et abattit avec rage sa lame démesurée sur le dallage qui explosa sous l?impact. Prostré sur la garde de son épée, un rictus sauvage déformait ses traits.
« - Il sera à nouveau à moi? Bientôt !»


Vraiment un beau passage, tu sais prendre ton temps pour compter le retour au village de Polycarpe (d'ailleurs tu aurais même pu t'attarder sur les charmes de la capitale ;) , maintenant j'ai envie de lire la suite pour connaître le monde :D comme je ne sais pas quel est ce monde de Lint(même si cela risque trop d'alourdir)).
On s'attache bien au personnage principal, et on ressent son regret comme il vient de perdre la seule chose qui lui tenait à coeur et qui lui donnait une raison de vivre (tu nous le présente bien d'ailleurs cet indice, je ne m'attendais pas à ce qu'il la perde si vite :)
Il n'y a que pour la deuxième partie, qui bien que très bien décrite, je n'ai aps ressentit cette même attachement, mais cela doit être normal, et ne sert qu'à lancer l'intrigue.


Iliaron, bluffé

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  • Anonymous
  • Portrait de Anonymous
il y a 18 ans 11 mois #5826 par Anonymous
Réponse de Anonymous sur le sujet Re: Prologue d'un récit sans titre à venir
QUand je dis qu'entre ici et le Warfo il y a une différence de niveau...en voici une preuve flagrante! :D

Je ne suis pas hyper pointilleux sur la qualité et je ne pense pas avoir de conseil à te donner sur comment écrire...C'est bien mieux que moi!
Donc, je vais me contenter, flemmard que je suis, de t'encourager et de te féliciter. Bravo donc. Et courage! :lol:

Ah tiens, si j'ai remarqué cela:

dallage carrelé.


Un dallage n'est-il pas toujours carrelé? J'avais l'impression que tu disais deux fois la même chose à cet endroit...non?

Voilà, c'est tout je pense...Arf, si encore une chose (m'enfin, là je suis exigeant et je t'apporte rien.): j'ai trouvé que au début, dans le premier paragraphe, les transitions entre les différents sentiments: passage de mélancolie à fierté ou à tristesse, pourraient être mieux rendus. De même, peut-être devrais tu t'arrêter un peu plus sur l'horreur du village, histoire de marquer le coup, en insistant sur tout ce que l'homme ne connaitrait plus jamais, l'irréalité de la scène. Comme je le dis, tu as déjà visité ces aspects là, mais ils pourraient être encore meilleur, je pense... :?:

Enfin, pour finir, je n'ai pas vu de fautes d'ortho...Un prologue sympa en bref, qui donne vraiment envie de savoir la suite...

Le Warza (qui attend dans savoir plus, pour poser des questions)

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il y a 18 ans 11 mois #5827 par dude
Réponse de dude sur le sujet Re: Prologue d'un récit sans titre à venir
Ok! je prends notes de tout ce que vous m'avez dit! Merci!

Sans trop dévoiler de la suite, le récit va démarrer dans une direction assez diférente de ce prologue (exit donc le personnage de Polycarpe).
Concernant le passage sur Galmora et le Commodore, j'ai voulu préserver un certain mystère. D'où ce flou qui entoure le personnage du Commodore ou même la réelle typographie des lieux.
Si vous voulez en savoir davantage sur le monde de Lint, je vous conseille d'aller jeter un oeil à mon site. Cet univers a été créé par Iggy, qui est accessoirement mon frère :) , dont vous pouvez lire les récits sur les Chroniques. Notamment "A la croisée des temps" qui décrit plus en détail la cité de Galmora.

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