Berceuse
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il y a 19 ans 2 mois #7410
par Petimuel
Berceuse a été créé par Petimuel
Voic mon premier texte. Le plus ancien, le précurseur. C'est devenu mon texte-fétiche (mon gri-gri ), et comme il est sur tous les forums sur lesquels je suis, il serait injuste qu'il ne soit pas là. voilà donc ma Berceuse.
[size=150:2puxtroz]Berceuse
G[/size]ermain caressait doucement les longs et soyeux cheveux blonds de sa fille. Même allongé ainsi dans le foin de sa grange, à transpirer à grosses gouttes en ce jour d’été, il se sentait comme apaisé, près de sa fille. Il mettait sa main en haut de son crâne, et doucement, presque imperceptiblement, il descendait vers son cou, descendant la belle et calme cascade de ses cheveux de lin.
Germain n’avait pas eu le temps d’apprécier sa fille. Elle était née, puis elle s’est mise au travail. Pendant qu’elle s’occupait des animaux, lui s’affairait aux champs. Ils se répartissaient tout le travail ensemble. La mère de Louise mourut peu après sa naissance, éventrée par un loup. La vie n’avait pas toujours été facile, entre elle et lui. Louise n’eut pas le temps de grandir, dès qu’elle fut en âge de marcher, elle se mit à ramener les poules le soir. Puis, elle dut les surveiller, avant de passer aux cochons et aux moutons.
Mais, par la Dame, que c’était bon que caresser ses cheveux! Elle était toujours aussi belle, avec sa peau blanche.
Germain se souvenait tous les malheurs qui se sont abattus sur eux ; d’abord, lui, seul au travail. Puis, le curé qui accusait sa fille de sorcellerie. Elle était rentrée dans la forêt et en est ressortie vivante… sans son pendentif en fleur de lys. Germain savait bien qu’elle l’avait perdue, mais les habitants du village ne pouvaient pas accepter cela. La forêt était pleine de loups.
Germain dut bien se débrouiller, mais sans ce chevalier d’Annecy, c’en était fait de lui. Heureusement, cet homme au cœur noble avait tout de suite compris la vérité. Il ne pût réhabiliter Louise aux yeux des villageois, mais au moins sauva-t-il le père. Germain était considéré comme un citoyen normal, mais sa fille ne devait plus reparaître au village.
Le vieux paysan regarda Louise avec l’amour débordant d’un père aimant. Il déposa un tendre baiser sur son nez froid, voire glacial. Sa fille reposait là, à même la paille, les yeux clos, le visage blanc. Germain entonna une berceuse.
« Dors, dors, dors mon enfant, je suis près de toi.
Repose en paix mon enfant, ta maman est là.
Sèche tes larmes mon enfant, fais comme ta maman
Sois comme ta maman, enfant, et elle t’aimera
Pas de panique mon enfant, je t’aime tendrement
Aime-moi ma fille, aime ta maman
Dors, dors, dors mon enfant, je suis près de toi.
Repose en paix mon enfant, ta maman est là. »
Heureux airs enfantins, pensa le paysan. Ils accompagnent l’enfant dès les premiers jours, et le suivent toute sa vie.
Germain n’avait jamais chanté de berceuse. Il s’en rendait compte maintenant, il n’avait jamais vraiment joué son rôle de mère. Louise et lui s’étaient passés à côté, l’un de l’autre.
Mais désormais, c’était décidé, ils seraient ensembles. Germain ne laissera pas sa fille seule.
Il s’allongea aux côtés de Louise. Elle était belle. Sa peau toute blanche n’altérait en rien son charme. Elle contrastait joliment avec sa parure rouge vif, qu’elle revêtait depuis ce matin, en sortant de la forêt.
Et là, allongé dans le foin, Germain tira de sa poche un briquet à essence qui lui avait coûté toutes ses économies. Il alluma cet objet et mis le feu à la paille.
Lui ne laisserait pas les loups décider de sa mort.
[size=150:2puxtroz]Berceuse
G[/size]ermain caressait doucement les longs et soyeux cheveux blonds de sa fille. Même allongé ainsi dans le foin de sa grange, à transpirer à grosses gouttes en ce jour d’été, il se sentait comme apaisé, près de sa fille. Il mettait sa main en haut de son crâne, et doucement, presque imperceptiblement, il descendait vers son cou, descendant la belle et calme cascade de ses cheveux de lin.
Germain n’avait pas eu le temps d’apprécier sa fille. Elle était née, puis elle s’est mise au travail. Pendant qu’elle s’occupait des animaux, lui s’affairait aux champs. Ils se répartissaient tout le travail ensemble. La mère de Louise mourut peu après sa naissance, éventrée par un loup. La vie n’avait pas toujours été facile, entre elle et lui. Louise n’eut pas le temps de grandir, dès qu’elle fut en âge de marcher, elle se mit à ramener les poules le soir. Puis, elle dut les surveiller, avant de passer aux cochons et aux moutons.
Mais, par la Dame, que c’était bon que caresser ses cheveux! Elle était toujours aussi belle, avec sa peau blanche.
Germain se souvenait tous les malheurs qui se sont abattus sur eux ; d’abord, lui, seul au travail. Puis, le curé qui accusait sa fille de sorcellerie. Elle était rentrée dans la forêt et en est ressortie vivante… sans son pendentif en fleur de lys. Germain savait bien qu’elle l’avait perdue, mais les habitants du village ne pouvaient pas accepter cela. La forêt était pleine de loups.
Germain dut bien se débrouiller, mais sans ce chevalier d’Annecy, c’en était fait de lui. Heureusement, cet homme au cœur noble avait tout de suite compris la vérité. Il ne pût réhabiliter Louise aux yeux des villageois, mais au moins sauva-t-il le père. Germain était considéré comme un citoyen normal, mais sa fille ne devait plus reparaître au village.
Le vieux paysan regarda Louise avec l’amour débordant d’un père aimant. Il déposa un tendre baiser sur son nez froid, voire glacial. Sa fille reposait là, à même la paille, les yeux clos, le visage blanc. Germain entonna une berceuse.
« Dors, dors, dors mon enfant, je suis près de toi.
Repose en paix mon enfant, ta maman est là.
Sèche tes larmes mon enfant, fais comme ta maman
Sois comme ta maman, enfant, et elle t’aimera
Pas de panique mon enfant, je t’aime tendrement
Aime-moi ma fille, aime ta maman
Dors, dors, dors mon enfant, je suis près de toi.
Repose en paix mon enfant, ta maman est là. »
Heureux airs enfantins, pensa le paysan. Ils accompagnent l’enfant dès les premiers jours, et le suivent toute sa vie.
Germain n’avait jamais chanté de berceuse. Il s’en rendait compte maintenant, il n’avait jamais vraiment joué son rôle de mère. Louise et lui s’étaient passés à côté, l’un de l’autre.
Mais désormais, c’était décidé, ils seraient ensembles. Germain ne laissera pas sa fille seule.
Il s’allongea aux côtés de Louise. Elle était belle. Sa peau toute blanche n’altérait en rien son charme. Elle contrastait joliment avec sa parure rouge vif, qu’elle revêtait depuis ce matin, en sortant de la forêt.
Et là, allongé dans le foin, Germain tira de sa poche un briquet à essence qui lui avait coûté toutes ses économies. Il alluma cet objet et mis le feu à la paille.
Lui ne laisserait pas les loups décider de sa mort.
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- Krycek
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il y a 19 ans 2 mois #7415
par Krycek
Réponse de Krycek sur le sujet Re: Berceuse
C'est assez spécial, en fait je crois que tu aurais dû développer un peu plus ce qui s'était passé avant... ainsi que les pensées de Germain afin que la chute ait un impact sur le lecteur, bien que ce soit violent.
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- Forge-Rêves
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il y a 19 ans 2 mois #7416
par Forge-Rêves
Réponse de Forge-Rêves sur le sujet Re: Berceuse
Le suicide vient un peu vite je trouve. On a pas assez d'informations sur ce qui se passe avant et sur l'arrivée des loups... comme dit Krycek.
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