[A côté de l'inspi] Arthur Rackham

Et voici le sujet où vous pourrez débattre à propos des images, commenter les textes de chacun (le vôtre compris), et bien sûr m'insulter copieusement à propos du choix des illustrations

Puissiez-vous être inspirés !

Et pourquoi pas le portrait de la femme qui crie, ou du Picasso ? Je sens déjà venir un petit Métal contre Métal.
Il y a déjà une idée démoniaque qui germe... mais ce choix d'images, c'est orienté ? J'ai plus envie d'écrire un texte comique juste pour m'opposer au ton.

Bref bref bref, ça me titille. Et c'est l'occasion pour moi de retrouver mes vieux démons.

mais ce choix d'images, c'est orienté ? J'ai plus envie d'écrire un texte comique juste pour m'opposer au ton.

Ah, non, ce n'est pas du tout orienté. Tu es totalement libre d'écrire un poème mièvre sur le thème, si tu veux (aaaah, Feurnard écrivant du dégoulinant de bons sentiments, de la bonne guimauve, j'en rêve... ) !

J'ai quant à moi une petite idée sur la question, en me basant sur les thèmes classiques de l'évasion et de la liberté - même si cela reste vague. Et j'ignore encore quelle forme utiliser pour le moment.

Que penses-tu de la qualité des dessins ?

Je n'y connais rien en dessin, encore moins en peinture. L'histoire de la boîte de Pandore, bien que vaguement, est très connue. Difficile de s'écarter sachant cela. Quant à l'anneau de Nibelheim, l'histoire est moins connue mais non moins glorieuse. Bref, des images déjà pleines de significations.

Il n'empêche que des natures vivantes nous changent de la cascade et des bucoliques. Pour moi, c'est un très bon choix, au niveau de l'inspiration. Et le mélange des deux... eh bien, donne vraiment des idées.

Si tu t'inspires du détail, alors ces images sont des concentrés de récits que même leurs auteurs ne soupçonnaient pas.
Même si, pour ma part, je serai aussi tenté de faire la version mièvre et bon enfant.

Je penchais aussi pour de l'humour au risque de ne pas être drôle. J'avais repéré Pandore mais ne connaissait pas l'anneau de ... machin et j'irai donc me documenter, piètre inculte que je suis, avant de proposer un texte.

Dès que j'ai vu les topics créés, je me suis dit "Bonne idée Monthy !".

Finalement mon inspi' est arrivée !
Je cherchais au départ une histoire proche des Armes mais ces deux images appelaient quelque chose de plus torturé et de plus tranquille, de "psychologique" donc.
J'étais donc parti dans une seconde direction avec un petit drame qui s'est vite avéré très compliqué et loin de ces deux images. Abandonné.

Finalement, voilà. J'avais prévu d'user des deux images, aussi la seconde a-t-elle beaucoup influencé mais n'apparaît pas dans ce texte.
L'idée qu'il y avait forcément quelque chose, et quelque chose d'extraordinaire, dans la boîte de Pandore, m'a poussé à prendre le contrepied et poser qu'il n'y avait rien. Ainsi le texte tend vers cette image et ne se complète qu'avec elle.
J'ai taillé au couteau pour ne pas dépasser quatre pages, donc Sarah n'est plus qu'un accessoire et le rapport d'Arthur à la boîte, comme ce que j'avais prévu pour les anneaux, est passé à la trappe.

Mais le résultat est là et pas si décevant.

Chouette, je vais pouvoir me lancer à mon tour ! Bon, demain, dès l'aube (à l'heure... etc) je fuis à Londres jusqu'à dimanche, mais je lirai, commenterai et participerai la semaine prochaine, sans faute.

Double post, mais pour la bonne cause.

Après lecture de ton texte, je dois avouer n'avoir pas compris tous les enchaînements. D'un paragraphe, sans séparation, on passe d'Arthur à Sophie, du musée à la maison ou à l'hôpital, bref, j'ai été perdu à plusieurs reprises. En revanche, j'ai retrouvé avec plaisir ton traitement si particulier des relations humaines lors des passages où Arthur a affaire à un médecin

Pour le coup, je trouve que tu as bien usé des deux images : pour la boîte de Pandore, c'est évident, mais pour la deuxième aussi (je trouve) avec les délires de Sophie, sa sensation d'être enfermée dans la vitrine du musée. Bref, chouette inspiration !

Juste une chose : tu as écrit "ébréché" à un moment, au lieu d'écrire (vraisemblablement) "éméché". Ou alors, c'était intentionnel, mais je ne vois pas trop pourquoi.

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De mon côté, j'ai fait le minimum : un court conte, qui se termine par une question adressée au lecteur. La raison en est simple : ce conte fera probablement partie d'un ensemble plus vaste et c'est l'un des personnages principaux qui s'adresse au deuxième, théoriquement, pour le faire réfléchir à propos de son comportement.

Je pense qu'on n'aura pas trop de mal à faire le lien avec chacune des deux images

Attention attention, je commence tout juste ton conte et c'est critique : un conte est toujours simple.
Tu nous parles de trois filles et de trois fils, puis seulement des aînés, surtout n'introduis que les premiers au départ, puis quand les deux frères deviennent utiles, introduis-les à ce moment-là. Même chose pour les soeurs.
De même lorsque tu parles du mariage qui échoue, tu détailles déjà trop. Un conte est vraiment simple, il ne dit que l'essentiel. "Mais la fille se lassa et il s'avéra etc..." et non pas mille détours, comme dans un roman psychologique. Même chose quand les barons décident, ils n'essaient pas, ils le font, et pas que des affinités : "Ils résolurent alors de marier leurs autres enfants."
Quand le premier fils repense à la première fille (tu vois comme c'est lourd), il y a un "qui" expliquant la situation de la fille. Je pense qu'on peut garder ce détail mais introduit autrement, ici on dirait qu'il faut donner des raisons au fait qu'il y repense. Or il n'y a vraiment aucune raison à donner dans un conte.
Quand j'y pense, les connecteurs ne devraient même pas être nécessaires dans un conte. Je n'ai plus de grands souvenirs des frères Grimm mais les événements ont leur logique inhérente, ça arrive. Trouver un "or" dans un conte me dérange un peu.

Tu gagnerais peut-être à donner un nom à cette "première fille" qui sert de pivot au texte.

Pourquoi ai-je fait une analyse... ?

Il n'est pas facile de comprendre la situation finale - on ne sait pas exactement quelle direction tu prends, ça se termine un peu en queue de poisson - mais j'ai saisi la question.
J'ai mon idée sur la réponse, bien sûr, je la garde pour moi.

Aussitôt lues tes critiques, j'ai rouvert mes contes de Grimm, lus tout récemment, et je ne trouve pas qu'ils soient systématiquement si simples que cela. D'accord pour débroussailler un peu les motivations, notamment les "résolurent de" - qu'ils le fassent, que diable ! En revanche, les "or" ou "cependant" sont relativement fréquents chez les frères Grimm.

Bref : aller à l'essentiel, directement, mais dans une cohérence marquée par des connecteurs, pas forcément nombreux d'ailleurs (je pense en effet que les oppositions, les obstacles doivent être très apparents pour que le conte fonctionne) - voilà la piste que je vais suivre.

Pour fin, il faut quand même noter que le postulat posé ("Le fils aîné était le plus heureux. La fille aînée est la plus heureuse.") est déjà sujet à discussion. Alors la question finale...


Et, en feuilletant les Contes de Grimm, donc, j'ai retrouvé l'un des contes auquel me faisait penser ton texte : la Clé d'or.

"Par un jour d'hiver, la terre étant couverte d'une épaisse couche de neige, un pauvre garçon dut sortir pour aller chercher du bois en traineau. Quand il eut ramassé le bois et chargé le traineau, il était tellement gelé qu'il ne voulut pas rentrer chez lui tout de suite, mais faire du feu pour se réchauffer un peu d'abord. Il balaya la neige, et tout en raclant ainsi le sol, il trouva une petite clé d'or. Croyant que là où était la clé, il devait y avoir aussi la serrure, il creusa la terre et trouva une cassette de fer. Pourvu que la clé aille ! pensa-t-il, la cassette contient sûrement des choses précieuses. Il chercha, mais ne vit pas le moindre trou de serrure ; enfin il en découvrit un, mais si petit que c'est tout juste si on le voyait. Il essaya la clé, elle alla parfaitement. Puis il la tourna une fois dans la serrure, et maintenant il nous faut attendre qu'il ait fini d'ouvrir et soulever le couvercle, nous saurons alors quelles choses merveilleuses étaient contenues dans la cassette."

Il y en a plusieurs autres dans le même genre, très frustrants Mais, pour le coup, n'y a-t-il vraiment rien dans ta malle ? Tu l'affirmes sans cesse dans le texte, mais il me semble au contraire qu'il s'y trouve quelque chose ayant directement à avoir avec le triangle Arthur - Sophie - Sarah (même si tu as peu développé cette dernière). Non ?

Tu as raison pour les connecteurs, j'ai de trop anciens souvenirs des contes. Je reconnais que le postulat final est discutable, il est surtout difficile à mettre en lien avec ce qui précède. On ne s'est jamais interrogé, tout ce temps, sur s'ils étaient heureux ou non.
Tout cela est assez abstrait, ne trouves-tu pas ? Quand je regarde la clé d'or, c'est beaucoup plus vivant. En plus de donner un nom à cette fille, il faudrait presque la faire parler : "Père, je me lasse, ce second mari n'est pas plus amusant que le premier."
Enfin... je trouve quand même la question posée pertinente.

Dans ma malle ? Il suffit de regarder l'image pour savoir ce qu'il y avait. La légende au tout début du texte donne également le contenu, bien que ce ne soit pas clair.

J'ai très, très légèrement modifié le conte, en introduisant un chouïa de discours direct. Elle se trouve ici . Qu'en penses-tu, Feurnard ? Bon, ce n'est que du détail, mais tout de même...

Si cette dernière version est un peu moins mauvaise, je la substituerai à la première dans le sujet de l'inspi.

Elle est meilleure, même s'il y a toujours ces noms à rallonge, "fille aînée", "fille aînée du seigneur" et cette impression de tourner autour du pot "pour éprouver leur amour" etc... Il y a aussi que le premier fils n'est pas décrit comme les deux autres fils et même chose pour la fille, ça donne une impression d'irrégularité.

Mais à part ça c'est meilleur, oui. Beaucoup plus agréable.