Chapitre 2 / Partie 4 : L’épée.
[ Serf ] Quelqu’un peut résumer où on en est, j’ai un peu perdu le fil.
[Écuyer] C’est bon, je m’en charge. Nous avons donc de la pierre, des peaux et du bois en suffisance.
[ Bat ] Oui enfin du charbon surtout, mais je suppose qu’on en est plus à cette nuance près.
[Écuyer] Par contre on n’a toujours pas de métal.
[Arges] À ma grande honte, j’ai échoué.
[Zaleth] Mais non mais non, là ! On arrête de pleurer ! Et maintenant on va la faire cette épée ! Quelqu’un sait comment ?
[ Serf ] Là tu dis Maldéar.
[Zaleth] Maldéar.
[Maldéar] ...
[Zaleth] Et ensuite ?
[ Bat ] T’as mais carrément aucune idée de ce que tu fais, en fait !?
[Zaleth] Pas la moindre ! Mais cela ne m’a jamais empêché de réussir !
[Skruik] On pourrait suivre le plan ?
[ Serf ] Quel plan ?
[Skruik] Celui donné par la fractale.
[ Serf ] La fractale ?
[ Bat ] Bon, j’ai compris, on va la faire cette épée.
[ Serf ] Mais-
[ Bat ] Serf, tu l’as ouverte, tu t’y colles ! Je tanne les peaux, tu fais le manche avec le bois.
[Zaleth] Jamais de la vie ! Mon aide de camp ne s’abaissera pas à de viles tâches ! Je m’occupe du manche.
[Skruik] Et moi je fais quoi dis je fais quoi ?
[Zaleth] Tiens, du bois, bonne chance.
[ Bat ] L’art de déléguer.
[ Serf ] Du coup, comme on a plus besoin de moi, je peux rentrer ?
[Zaleth] Rentrer où ? Ton village a brûlé et tous les villageois sont là.
[Régiment] Ouaip !
[Zaleth] Et ton seigneur aussi.
[Arges] Il parle de lui-même.
[Écuyer] Techniquement, oui.
[ Anlie ] Qu’est-ce que c’est que ces foutaises ?!?
[ Serf ] C’est qui lui encore ?
[ Anlie ] Roi Anlie, s’il te plait. Zaleth ! Qu’est-ce que tu fous !
[Zaleth] Je construis une épée !
[ Anlie ] Tu devrais être en train d’attaquer Four’tout ! Que dis-je, tu devrais déjà être à la forge !
[Zaleth] Mais mon épée ?
[ Anlie ] Zaleth commence pas ! Et toi tu le laisses faire ?
Eh... c’est Zaleth.
[ Serf ] Pourquoi tout le monde me regarde ?
[ Anlie ] C’est ton arme secrète ?
[Skruik] L’arme secr-
[ Anlie ] Toi tais-toi, et sérieux, c’est avec ça que tu comptes vaincre l’Arme ?
[ Serf ] Hep. Mec perdu. Explication. S’il vous plait ?
[Zaleth] Voici Serf, mon fidèle compagnon et tout nouvel aide de camp. Lui c’est Anlie, roi de Clief... et il prend son rôle très à coeur !
Accessoirement c’est aussi le plus puissant roi du Liscord. Pour dire.
[ Anlie ] Et je suis ici pour m’assurer que Zaleth finisse ce qu’il a à faire dans mon royaume pour qu’il parte vite, très, très, très vite !
[ Bat ] On demande pas mieux.
[ Anlie ] Est-ce que tu as la moindre idée des problèmes que tu causes ?
[Zaleth] Non mais Skruik va promettre de plus poser de pièges, c’est bon.
[ Anlie ] Oui, il y a ça aussi. Écoute, oublie le plan, passe le col, j’ai une armée au besoin, débrouille-toi mais bouge !
[Arges] Le dévouement de monseigneur le roi pour les grandes causes est admirable. Jamais je n’égalerai l’idéal qu’il représente.
[ Anlie ] Là ! C’est pour ça que tu dois partir !
[Zaleth] D’accord ! D’accord ! Je vais le faire !
[ Serf ] Ah ?
[Zaleth] Dès que j’aurai mon épée.
[ Serf ] Ah.
[ Bat ] Pendant que vous causez j’ai tanné toutes les peaux, hein, y en a qui bossent ici.
[Skruik] Et moi j’ai fait des bâtons !
SBAF
[Skruik] Mais quoi !
[ Anlie ] Je vois je dérange. Tu as deux heures, tu m’entends, deux heures pour virer de mes terres ou l’Arme deviendra le cadet de tes soucis !
[Zaleth] C’est une menace ?
[ Bat ] Oh ? On va avoir droit à un vrai duel ?
[Cuvier] Eh.
[ Anlie ] Me cherche pas Zaleth, chacun de mes pairs en a écrasé trois des comme toi !
[Zaleth] Fou comme je me sens pas menacé.
[ Anlie ] Deux heures !
[ Serf ] Et voilà, il est parti.
[Zaleth] Bon ! Messieurs, il va falloir se dépêcher !
[ Serf ] Pour éviter qu’il nous attaque ?
[ Bat ] Pour que Skruik ne piège pas le manche.
[Skruik] Trop tard, gniark !
[ Bat ] Skruik bordel !
[Zaleth] Plus tard ! Il est temps de faire la lame.
[Écuyer] Avec la pierre ?
[Zaleth] J’hésite entre l’épée bâtarde et l’espadon.
[Écuyer] Et comme d’habitude on ne m’écoute pas.
[ Serf ] Je dirais l’espadon.
[Zaleth] Snif ! Sa seconde décision ! C’est que ça grandit vite les aides de camp.
[ Bat ] Eh, pourquoi l’espadon ?
[ Serf ] Bah quitte à faire une épée en pierre, autant qu’elle soit d’apparat.
[Zaleth] Planètes, alignez-vous !
[ Serf ] Comment on sait si elles sont alignées ?
[ Bat ] On sait pas, justement, il joue là-dessus.
[Zaleth] Et maintenant que les planètes sont alignées...
[ Serf ] Non.
[Zaleth] ... il est temps d’avoir une nuit d’encre !
[ Bat ] On n’a que deux heures.
[Zaleth] Tout le monde dans le trou de Skruik !
[Skruik] Eh mais non !
SBAF
[Skruik] Faites pas attention à la carpette à l’entrée.
[Zaleth] Le régiment vous m’allumez un grand feu !
[Régiment] Brûûûûûûûûle !
[ Serf ] Qu’est-ce qu’ils ont avec leurs torches ?
[ Bat ] Laisse.
[Zaleth] Et voilà !
[ Bat ] Voilà quoi ?
[Zaleth] L’épée est faite !
[Écuyer] Mais vous n’avez rien fait.
[Zaleth] Si si, j’ai fait la lame.
[ Serf ] Mais non.
[Zaleth] Êtres de peu de foi ! Savez-vous bien où vous êtes ?
[ Serf ] Dans le... terrier... d’un rat. D’accord.
[ Bat ] Ah ouais je comprends.
[Écuyer] Moi aussi moi aussi, n’est-ce pas seigneur ?
[Arges] Pas du tout mais je suis certain que mon suzerain a raison.
Que quelqu’un explique, tout de suite.
[Zaleth] Maldéar, explications.
[Maldéar] ...
C’était donc ça...
[ Bat ] Puisque la lame est faite, on peut ressortir ? Pas qu’on est à l’étroit...
[Zaleth] Tout le monde dehors !
[ Serf ] Super, on a le manche, on a les peaux... qui ne servent à rien... et on a la lame. Ensuite ?
[Zaleth] Ensuite je plaque les peaux sur le manche, comme cela...
[ Serf ] Et ensuite ?
[Zaleth] Ensuite je fiche la lame dans le manche, comme ça...
[ Bat ] Sans la ficelle, Zaleth.
[Zaleth] Mais c’est plus compliqué !
[Écuyer] Concentrer la masse d’une montagne en une lame d’épée, ce n’était pas compliqué, donc...
[Zaleth] Bon ! Sans la ficelle, comme ça...
[ Serf ] D’accord, et ensuite ?
[Zaleth] Tiens ! Ton épée.
L’ahurissement passé, notons que l’épée est plus grande que Serf.
[ Serf ] Que quelqu’un me rassure : il plaisante ?
[ Bat ] Zaleth est toujours sérieux, petit. Toujours.
[ Serf ] Dites-lui que c’est impossible !
[ Bat ] Dis-lui toi.
[ Serf ] Quand il a les yeux qui pétillent comme ça ? Je ne suis pas suicidaire !
[Skruik] L’épée est trop grande pour lui !
[Zaleth] Un peu de respect, Skruik ! C’est mon aide de camp lui-même qui a choisi cette taille !
[ Serf ] Je savais pas qu’elle était pour moi !
[ Bat ] Ouais et je veux pas être gamin mais pourquoi elle est pour lui, l’épée ?
[ Serf ] Je te la laisse quand tu veux !
[ Bat ] Je la prends !
[Zaleth] Foudres du ciel ! Je n’attaquerai pas Four’tout avec un aide de camp désarmé !
[Skruik] Et au prochain duel il aura plus d’excuse !
[ Serf ] Vous êtes démoniaques...
[Skruik] Je suis un rat !
[ Bat ] Alors, tu la prends cette épée ?
[ Serf ] Elle doit peser l’équivalent d’une montagne, à une forêt près. Je ne sais même pas comment Zaleth peut la soulever.
[Zaleth] Tu la prends ou je sbaffe.
[ Serf ] Mais elle est légère en fait ?!
[Zaleth] Si vous passiez moins de temps à poser des questions et un peu plus à profiter des réponses, on aurait déjà roulé sur Four’tout depuis longtemps !
[ Bat ] Ouais... sauf que des épées l’Elebren en avait déjà des tas.
[Zaleth] Détail, détail... alors, mon fidèle compagnon ? Te sens-tu prêt à combattre ?
[ Serf ] Non.
[Zaleth] Parfait !
[Arges] Devons-nous nous préparer à la bataille ?
[Zaleth] Et comment ! Maintenant que mon fidèle compagnon a une épée, il ne reste plus qu’une chose à faire !
[Régiment] Attaquer Four’tout !
[Couette] Ouais !
[Zaleth] Lui construire un bouclier !
Vlan.
[ Serf ] Elle est légère, mais elle est difficile à manier...
[ Bat ] T’as vraiment essayé de frapper Zaleth ?
[ Serf ] Je commence à me dire que rien ne peut le toucher.
[Zaleth] Dois-je comprendre que c’est mort pour le bouclier ?
Soupir.
[Zaleth] Dans ce cas tout le monde à Four’tout ! Encore !
[Skruik] Faites gaffe aux pièges !
[ Bat ] Du coup ça compte comme un déplacement, non ?
[Ennemi] Ah non pas encore vous !
Ch2p4 : L'épée
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- Écrit par Vuld Edone
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