Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives
 

Le Roi du Roc :

     D’un bout à l’autre du vieux monde, le danger est omniprésent. Moult périls guettent les imprudents qu’un caprice du destin pourrait mener à arpenter des territoires hostiles.

     Ces dangers sont concrétisés par des créatures que l’on préfère ne jamais rencontrer ; que l’on soit de ce monde ou d’un autre, et qu’il s’agisse entre autres d’escrocs disposés à vous alléger de toutes vos possessions, de sombres sorciers férus de démonisme, d’assassins payés pour vous faire tater de leur lame, d’esclavagistes désirant vous faire embarquer sur leur navire prêt à appareiller, ou de monstres sanguinnaires assoifés de tueries...

     L’impressionnant seigneur et maître du Roc du Dragon appartenait à la dernière catégorie.

     Horrible orque noir, montagne de muscles verts et saillants, affreuse engeance d’une union incestueuse (selon certaines rumeurs) entre deux peaux-vertes, Zargal le noir, autrement bien nommé Zargal le sombre ou Zargal le sans-pitié par ses ennemis vit le jour un soir de tempète ! Sa génitrice perdit la vie au cours de sa venue au monde tant il était alors déjà imposant... Elle se vida de son sang sous la pluie et la foudre et sous les grognements de cette sanguinolante petite chose verte acclamée par toute la tribu.

     Le père de Zargal regretta quelques années plus tard cette naissance. Car comme cela avait été le cas avec sa mère, Zargal fut l’instigateur de la mort de son père.

     Ainsi, il était parvenu au sommet de la hiérarchie orque d’une façon tres orthodoxe.

     Eclatant le crâne de son père d’un coup de massue, il prit la tête d’un clan de petite renomée.

     L’histoire ne retînt ni le nom du clan, ni le nom du père de Zargal (ni celui de sa mère d’ailleurs)... Ce fut là son premier duel et la première étape qu’il franchit dans sa folle course au pouvoir. Sa soif de domination était bien loin d’être étanchée, à peine commençait-il à goûter à la joie de commander aux autres et ainsi, faire valoir son existence, lui donner un sens...

     Désireux de se faire un nom dans le Roc du Dragon, voir au-delà, il défia les chefs des clans voisins... D’étripages en désossages, il fut en quelques mois le maître incontesté d’une vaste horde d’orques et de gobelins et édifia les bases de son règne...

     Au fur et à mesure que s’étendait son influence et sa renomée, il cherchait toujours plus loin au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest des seigneurs de guerre à défier !

     Nombreux furent les orques qui périrent en tentant de défendre leur statut de chef. Zargal, lui ne connaissait pas la défaite. Il se mesurait à de monstrueux orques noirs plus massifs encore que lui ; des créatures capables d’étrangler un troll à mains nues !

      Mais, rien n’y faisait, Zargal était invincible... La facilité avec laquelle il gagnait chaque combat l’incitait à faire la rencontre d’autres seigneurs... Brèves rencontres qui avaient pour finalité d’accroître son pouvoir.

     Certains chefs de clans avaient la sagesse de déclarer forfait et de laisser leur place à Zargal sans même tenter de se mesurer à lui, conscients de la réputation qui était désormais la sienne.

     Parmi ces orques si bien avisés, il y avait Morkoss, un orque relativement intelligent (assez en tout cas pour décider de ne pas affronter Zargal), mais aussi Rohrk ; un orque noir terrifiant... Gloug’ Gorge-profonde, un autre orque avait lui aussi été épargné contre un serment de fidélité au seigneur et maître du Roc du Dragon... Ils étaient ainsi une dizaine à avoir cédé volontairement leur place de chef à celui qu’ils craignaient tant.

     Zargal s’auto-proclama " Roi du Roc " et délégua son pouvoir aux anciens chefs encore en vie (ceux là même qui avaient eu la si bonne idée de troquer leur statut de chef contre une promesse de Zargal de les épargner), et là où il n’y avait plus de chefs, Zargal les nommait ou organisait des duels qui allaient départager les prétendants...

     Voila comment Zargal le noir devînt en quelques années de combats le Roi du Roc, et le chef d’une waaagh si immense qu’elle aurait pu faire trembler Karl Franz lui même...

     Zargal fit bâtir alors une imposante et sinistre forteresse à sa gloire ; édifice imprenable taillé à même la plus haute montagne du Roc.

      Mais, le vaste territoire qu’il gouvernait ne lui suffisait toujours pas ! Sa soif de conquètes lui imposa d’aller plus loin encore... Au Sud...

     Il s’enfonça dans les montagnes à la tête de nombreux orques et gobelins dans l’espoir de trouver d’autres clans à soumettre à sa loi...

     C’est ce désir de conquérir qui le mena sur les terres du peuple nain... Dès lors que Zargal posa l’un de ses gros pieds verdâtres sur le territoire du clan Karn, le seigneur céans : Hilgor facheux-de-Karn ; un nain à la barbe aussi longue et broussailleuse que son caractère était colérique et guerrier, fut hors de lui ! Des orques s’aventurant sur ses terres ; il ne pouvait le supporter. Il vînt à la rencontre de Zargal avec nombre de ses braves guerriers.

     Et, lorsque que le contingent d’orques fut face aux troupes naines, Zargal hurla un défi au seigneur qui osait lui tenir tête. Hilgor lui répondit alors par des boulets de canon. Zargal n’eut d’autre choix que d’accepter la frustration de ne pouvoir démembrer le chef des nains, resté en retrait derrière ces armes qui crachaient le feu !

     Ainsi, les troupes de Zargal furent vaincues ! Zargal survécut à la bataille et rentra dans sa forteresse du Roc du Dragon avec la satisfaction de celui qui s’apprête à faire la chose pour laquelle il excelle. En ce cas précis : aller livrer bataille.

     A cette satisfaction s’ajoutait bien entendu un désir de vengeance à la mesure de sa haine pour ce nouvel adversaire.

     Il ordonna le grand rassemblement à de nombreux clans soumis à son règne.

     Une waaagh innombrable partit vers le Sud, Zargal le noir en tête.

     La suite était alors prévisible ; les nains se levèrent de nouveau pour stopper les peaux-vertes, et ainsi débuta la " Guerre du Roc "...

     Les batailles s’enchaînèrent. Tantôt, c’étaient les orques qui dominaient le champ de bataille, et tantôt, les nains parvenaient à les repousser ! Chacun des deux camps engrangeait de grandes victoires et de lourdes défaites... Personne ne pouvait prévoir l’issue de cette terrible guerre.

     Mais, bien qu’exalté par toutes ces tueries, Zargal dut quitter le front et revenir dans sa forteresse... La raison en était la tentative de certains subalternes pour s’emparer du pouvoir et se proclamer nouveau Roi du Roc. Zargal dut bien malgré lui rentrer afin de calmer les ardeurs de ces ambitieux... Il délégua le commandement de son armée à l’orque Morkoss, et une fois sur place, il explosa quelques crânes avec la facilité qui lui était désormais coutumière ; remettant ainsi les choses en ordre.

     Sous les ordres de Zargal, un reseau de messager gobelins fut mis en œuvre. Des nouvelles lui étaient ainsi rapportées sur les progrès de Morkoss au front du Sud tandis qu’il fut informé d’attaques soudaines perpétrées par des skavens sur des clans soumis à son joug plus au Nord.

     Désormais, Zargal supervisait les combat depuis la forteresse. Il envoya Gloug’ Gorge-profonde pour contenir les skavens et fit parvenir des renforts à Morkoss...

     C’était à présent depuis la salle du trône qu’il menait bataille, et même s’il ressentait la frustration de ne pas exterminer lui-même ses ennemis, l’exercice du pouvoir avait quelque chose de fascinant...

Une tâche pour Rohrk :

     En ce jour de tonnerre grondant et d’obsurité hivernale, retranché dans la salle du trône de sa sinistre forteresse, Zargal était pensif... Autant qu’il se peut pour un orque noir... Face à la puissance naine déployée contre sa horde, il lui fallait trouver de nouveaux atouts...

     Cela faisait quelques mois déjà qu’un terrible conflit l’opposait à ces " jambes courtes ". Il avait envoyé au front une grande partie de son armée, et à présent, ses forces s’enlisaient dans d’interminables combats... Sur les trois batailles majeures qui avaient fait rage dernièrement, la waaagh de Zargal sous les ordres de l’orque Morkoss ne furent vainqueurs qu’une seule fois... Mais, quelle fois ! Morkoss avait rattrapé ses précédents échecs et décimé un avant-poste nain entier, il avait lavé la honte de la défaite dans le sang. Fort de cette récente victoire, les orques étaient galvanisés et motivés !

     Zargal savait toutefois qu’il allait lui falloir plus que ça. Il savait que ses stratégies commençaient à s’épuiser et que les malins et tenaces nains n’allaient pas se laisser abattre si facilement. Il savait qu’il lui faudrait plus de puissance, une arme nouvelle qui pourrait faire la différence.

     Zargal avait ordonné que se rassemble son conseil de guerre. Des messagers gobelins étaient partis dans la matinée prévenir les seigneurs des clans les plus proches pour que ceux-ci répondent à son ordre. Et comme de bien entendu, tous étaient accourus ; désobéir au Roi du Roc ne laissant présager rien de bon...

     Rohrk baissa les yeux devant son seigneur et maître (par Blue)Zargal siégeait sur son trône de pierre. En ce début de soirée, il attendait que tous les chefs de clans soient présents. Dès lors qu’ils furent tous rassemblés devant lui genou à terre en signe de soumission, il entama son exposé : " Gork et Mork sont avec nous ! ! ! Ecoutez bien, j’ai pas l’intention de répéter " ; ce disant Zargal porta un regard lourd de conséquences sur ses fidèles. Ces derniers savaient à quoi s’en tenir et personne ne comptait l’interrompre. " On va devenir plus fort ! On va détruire ces pauvres nabots, mais, il faut qu’on ramasse de nouveaux artefacts ! L’un de vous va partir en quête d’un objet qu’il faudra me ramener en personne ! En bossant la carte du coin, j’ai vu que les longzoreils ont un territoire plus au Nord-Ouest, dans les Principautés Frontalières ! Mes gars envoyés là-bas m’ont affirmé que ces prétentieux protègent une terre sacrée où est enterré un de leurs anciens boss’ ! ". Le regard de Zargal se porta sur un immense orque noir presque aussi gros que lui.

" Rohrk ! Tu vas monter une armée et aller me chercher les trésors que renferme ce tombeau... et ne reviens pas les mains vides ! ! ! "

     Respectueusement, Rohrk baissa les yeux devant son seigneur et maître, " oui boss’ ! " fut sa seule réponse.

     Rohrk savait quel était l’enjeu de cette quête... Zargal lui avait demandé de lui ramener les artefacts ensorcelés que contenait le tombeau elfique et l’échec n’était pas envisageable ; Zargal avait été suffisamment explicatif à ce sujet !

 

Le misérable Raknut :

     Motivé par les conséquences qu’aurait l’aboutissement de cette quète sur le le reste de son existence ; en moins de deux jours, Rohrk rassembla la totalité de son armée et parti au Nord Ouest, vers la colonie elfe. Le trajet dura trois mois durant lesquels la horde traversa monts et forêts aussi vite qu’il était orquemment possible de le faire.

     Rohrk ne tenait en aucune façon à désobéir à Zargal... Il ne connaissait que trop bien son maître et la façon dont il étouffait la moindre rebellion. Tres recemment encore, Rohrk avait pu se rendre compte de la puissance de Zargal lorsque celui-ci avait matté les quelques sots qui avaient comploté contre lui durant son absence. Aucun n’avait survécu... Rohrk n’était pas non plus tres rassuré à l’idée de s’aventurer en territoire elfique. Il n’avait jamais eu l’occasion de lui-même affronter des elfes, mais, il connaissait leur talents de réputation. " Mais, cela ne peut pas être pire que Zargal ! " songeait-il...

     L’intrusion des peaux-vertes sur le territoire des elfes fut détectée tres rapidement du fait de la présence constante des éclaireurs qui observaient les frontières.

     C’est Yalniss le sage, un sorcier expérimenté qui fut chargé d’y mettre un terme. A la tête d’une force armée rassemblée à la hâte, il se mit en travers de la route des orques... L’inévitable bataille allait avoir lieu dans la plaine des âmes criantes, lieu emprunt d’une puissance mystique presque palpable même pour le novice le moins expérimenté ; là même où reposait Fiann’ Fenris, seigneur elfe et explorateur de renom de son vivant, dans son tombeau convoité par Rohrk, à moins de deux jours de marche de la forteresse de Daroir-Fenris. Les elfes étaient prêts à recevoir les orques et les gobelins venues en masse pour piller le patrimoine de la famille Fenris.

     Yalniss et ses braves furent les premiers à gagner la plaine et comme toujours, ils disposèrent une parfaite ligne de bataille, brandissant de splendides bannières et revétant de magnifiques armures.

     Ils n’attendaient plus que le signal de leur général pour se lancer sur les peaux-vertes dès lors que l’avant garde de ces derniers fut enfin visible.

     A la vue de la force elfe déployée près du tombeau, Rohrk ordonna à sa propre armée de se mettre en position. Alors que la waaagh tentait tant bien que mal de s’organiser, Rohrk hurlait : " Raknut ? Où es-tu misérable ? ", " j’ suis là chef ! " bredouilla Raknut.

     Comme tout seigneur orque qui se respecte, Rohrk avait un second, qui occasionnellement faisait office de souffre douleur. Raknut tenait ce rôle. Il était petit, faible, stupide, lâche et qui plus est, c’était un gobelin ! Mais, en lui résidait le pouvoir d’invoquer Gork et Mork, les déités orque. Il était un chaman et disposait de ce fait d’un statut particulier. Statut qui ne le mettait toutefois pas à l’abri de la mauvaise humeur constante de Rohrk, mais tout au plus lui permettait d’être servi parmi les premiers gobelins lors des distributions de nourriture... Raknut était monté sur un loup (qui en réalité n’en était même pas un... Juste un gros chien aux allures de loup...). Il s’arréta aux pieds de l’orque noir avec un sourire idiot. Rohrk baissa les yeux et vit le chétif gobelin. La scène avait quelque chose de pittoresque ; un immense orque noir psalmodiant ses ordres et hurlant des insultes diverses à l’encontre d’un fragile gobelin... L’organisation du pouvoir chez les orques était visiblement bien difficile à remettre en question par des gobelins.

" Petite raclure, je veux t’avoir pres de moi pendant toute la bataille ! Si tu oses t’enfuir, je te fracasse la tête moi-même ! C’est bien casé dans ta p’tite tête de gobelin ? ! ? ! ".

     Une seule réponse était possible : " oui boss’ ! ".

Connectez-vous pour commenter