Et pour déclencher une guerre, il me fallait une raison. Cependant, suite à la débâcle subie par les adversaires lors de ma dernière bataille, les humains ne risquaient plus de nous inquiéter avant quelque temps.
Toutefois, nous n’avions pas encore en possibilité de faire le siège de leur cité, bien qu’ils ne disposaient plus que d’une artillerie très réduite. Mon plan était simple, il me faudrait attaquer le convoi qui amènerait de nouvelles machines de guerre à la ville humaine. Pour cela, il ne me restait plus qu’à savoir quand se ferait la livraison. Ce serait le rôle de mes espions que de m’apprendre cela. Sur ce, je les fis venir et leur expliquais quelle serait leur mission. Pour des maîtres assassins de leur niveau, cela fut un jeu d’enfant et deux jours plus tard, j’était au courant de tout au sujet de la livraison. Il ne me restait qu’une semaine pour tout mettre en oeuvre pour la réussite de mon plan.
La première étape consistait à expliquer à Ikit la Griffe la raison pour laquelle il me fallait avoir à ma disposition les meilleurs guerriers du clan. Une fois que je lui exposait mon plan, le maître technomage m’accorda de suite ce que je voulais. Mais à son regard, je compris qu’une fois de plus, je n’aurais pas le droit à l’échec. Le seul fait de réquisitionner les meilleur guerriers constituait déjà un grand risque pour la cité. Il ne fallait absolument que ses informations parviennent à un autre clan.
Ensuite, il ne me restait plus qu’à repérer le terrain afin de trouver un endroit propice à une embuscade. Peu avant la ville, la route qu’emprunterai le convoi passait par une sombre foret, que je savais peuplé de rares hommes-bêtes. Il me fut cependant assez compliqué de faire comprendre à celui qui leur servait de chef ce qu’ils auraient à faire. Ils leurs suffisaient de sortir de la foret, afin de rabattre ces misérables humain vers le lieu de l’embuscade. De plus, une fois le combat entamé, ils pouvaient nous apporter une aide précieuse. L’idée de les réduire ensuite à l’esclavage ne m’était pas non plus inconnue.
Et, le jour prévu, tout se passa sans le moindre incident. A mon grand étonnement, les engeances du chaos accomplirent leur tache à merveille, sans même abîmer la moindre machine et commencèrent à manger les cadavre à peine le combat achevé. Dans ces conditions il fut simple pour mes guerriers que de les capturer. Voila qui fera d’excellent mineurs, peut être même de futurs cobayes. Je n’eus même pas à déplorer la perte du moindre de mes guerriers. Mon maître sera content d’apprendre la réussite de cette opération. Je n’avais plus qu’à rentrer au plus vite à la cité. Toutefois, le transport des machines de guerres ne se fit pas sans problème, et finalement je me suis décidé à ne garder que le feu d’enfer. Mes guerriers se chargèrent de rendre les autres engins inutilisables. Il ne fallait pas courir le risque de voir ces machines retomber entre les mains de ces humains.
Au fur et à mesure que je me rapprochais de la cité, mes craintes ne faisaient qu’augmenter. Même si l’opération avait été une réussite, il n’était pas assuré que la cité soit encore aux mains du clans Skryre. Dès que je fut en vue de la cité, mes peurs s’estompèrent. La cité était telle que je l’avait quitté, et la bannière d’Ikit la Griffe siégeait toujours au sommet de la plus grande construction. Je laissais de suite nos nouveaux esclaves avec les autres esclaves du clan, afin de les habituer au plus vite à leur future vie. Je fit aussi porter la machine dans le bâtiment que j’avais réquisitionné il y a peu à un de mes voisins un peu trop encombrant à mon goût. Je m’occuperai de rendre des comptes à mon maître plus tard.
Le temps était venu pour moi de travailler, et de mettre toute mon intelligence au service de mon clan. Je ne savais pas encore si mon travail allait porter ses fruits, mais dans tout les cas, il me serait des plus enrichissant. Pour la première fois de ma vie, je me retrouvais seul dans ce qui allait devenir mon atelier avec une unique idée en tête : prouver aux autres technomages ce dont j’était capable. Pour commencer, j’essayais de procéder quelques tirs, afin de voir comment fonctionnais cette machine Repensant ce qu’avait fait les servants, je tentais de le reproduire. J’en arrivais au point ou la seule chose restante était le tir. Ne me souvenant plus trop comment il fallait procéder, j’actionnais plus ou moins au hasards tout les mécanismes qui passaient à portée de mes doigts griffus. Le résultat ne fut pas des plus probant. Prêt à tout laisser tomber, je remarqua sur le haut des fûts une petite ouverture, légèrement noircie. Ainsi cette machine fonctionnait aussi à la poudre noire. Curieux de voir le résultat, j’enflammais une brindille dont je plaçais l’extrémité dans le trou, avant de m’éloigner prestement. Le résultat ne tarda pas à venir, et les bouts de l’engins se dispersèrent à travers toute la pièce. Les machines de fabrication humaine ne valaient vraiment pas les terribles création du clan Skryre. Sur cet échec retentissant, je me décidais à aller voir mon maître.
Je lui annonçai d’abord que nous n’aurions plus rien à craindre des impériaux avant quelques temps, ces lâches n’osant venir au combat sans la moindre machine de guerre. Ensuite, je parlais des esclaves dont j’avais permis la capture. Cependant, j’omis de lui parler de l’incident de l’atelier. Alors que j’attendais ma récompense pour le travail effectué, Ikit prit la parole et me dit clairement que je n’aurait pas de malepierre, bien que la mission ait été une réussite totale. Je compris dès lors que mon maître commençait à avoir peur de moi, et préférait ne pas trop me fournir de malepierre, afin de protéger sa place. Je savais que ce qu’il avait fait ce jour ci, plus tard il le payerait chèrement. En attendant, il me fallait trouver un autre moyen de me procurer de la malepierre, les restes de la dernière fois ne pouvant suffir. Sortant de la pièce, je le maudissais, tout en me demandant comment j’allais faire pour me procurer de la malepierre.