Findil et ses douze compagnons avançaient rapidement dans l’inextricable forêt de Loren, guidés par un éclaireur elfe sylvain. Ils se rendaient au cœur de la forêt enchantée pour essayer de convaincre la maîtresse des havres d’Ilthirion, une amie du gouverneur de Tor-Avahli, d’envoyer des renforts à leur colonie attaquée par une armée de pillards humains.
Il était en effet très difficile de faire sortir une armée de Loren quand ce n’était pas pour sa sauvegarde.
Les Guerriers Lions de Tor Avahli avaient été choisis pour cette difficile mission diplomatique car ils étaient l’élite de la colonie et donc les justes représentants des colons elfes. Findil était l’un d’eux. Ils se mouvaient rapidement dans les bois, moins vite cependant que leur éclaireur qui n’était pas alourdi par un équipement de combat trop encombrant.
Findil transpirait affreusement sous sa légère tunique couleur de la nuit, son armure d’Ithilmar et sa peau de lion fièrement gagnée. Son bouclier et sa lourde hache étaient glissés sur son dos et son épée magique, Duranil, pendait à sa ceinture. Il était le seul simple soldat de son régiment à posséder une arme magique.
Après avoir marché pendant encore une bonne heure, ils arrivèrent dans une immense clairière. Elle était bondée d’elfes des bois et l’ambiance était festive. L’éclaireur qui les accompagnait leur fit traverser la foule. Les elfes sylvains saluaient le guide en lançant des regards intéressés aux nouveaux venus. Il y avait un attroupement autour de jeunes acrobates qui dansaient et jonglaient avec des épées.
-Qu’est ce que c’est ? demanda Findil, intrigué.
-Des danseurs de guerre, lui répondit l’éclaireur. Ils effectuent une danse en faveur d’Isha. Vous arrivez le jour des festivités en son honneur.
Plus loin, un elfe chantait un air mélancolique, allongé sur un magnifique parterre de fleurs. Au grand étonnement de Findil, les fleurs croissaient au fur et à mesure de la chanson. Bientôt, le chanteur avait disparu dans les fleurs qui étaient maintenant aussi grandes que de jeunes arbres.
Derrière les fleurs géantes, un immense homme arbre conversait gaiement avec 2 dryades. Elles n’avaient pas l’air d’accord et commençaient à se tirer les feuilles avant que le géant de bois n’intervienne, visiblement très amusé par ces chamailleries.
Poursuivant leur chemin, le guide et les guerriers Lions arrivèrent devant un rempart d’arbres tellement serrés que même le plus petit des rats ne pouvait pas passer. D’une voix claire et autoritaire, l’éclaireur prononça des paroles en une langue que les soldats de Tor Avahli ne pouvaient comprendre.
Comme par magie (ce devait en être, pensa Findil) les arbres s’écartèrent en laissant un trou assez haut et large pour qu’un homme arbre puisse passer à l’aise. Derrière ce rempart végétal Findil découvrit le plus bel endroit qu’il avait jamais vu...