Tout être, quel qu’il soit, t’es soumis, Temps.
Même les dieux descendent, effrayés, ton cours.
Sans t’émouvoir nullement des appels au secours,
Tu nous draines, traînes, entraînes, inexorablement.
L’Emotion, tu l’ignores, disent-ils.
Tous ces aveugles, qui sur le passé se lamentent,
Ne peuvent voir ton aide omniprésente.
Pourtant elle est là, partout, subtile.
Tu nous aides, Temps, par ta forme sinueuse,
Ton lit, ton cours, tracé de multiples méandres
Ils nous permettent de reprendre
Notre histoire avant qu’elle soit malheureuse.
Si nous faisions plus attention au Présent,
Nous pourrions alors, par tes grâces, refaire le Passé.
Mais, trop souvent, nous gâchons notre vie, notre temps,
A pleurer, geindre, sans voir tes eaux enlacées.
Alors après avoir passé tes méandres,
Tu nous rends, deux parties écoeurées,
Aux Dieux, c’est notre âme, qui encore va pleurer,
Observant ce corps devenir cendres.
En ces moments, toi, le Temps,
Ta route tu continues, et avec toi, nos enfants
Qui, peut-être, verront tous les présents,
Que tu nous offres au gré de tes courants.
Puisse la Vie un jour te comprendre,
Toi, le Serviteur Solitaire des Immortels,
Bourreau Solidaire de tes hôtes éternels,
Qui par leurs cris ne peuvent t’entendre.
Car tu leur indiques même le moment,
Où ils peuvent refaire leur Passé en te traversant.
Fous ! Cessez de pester sur un Innocent,
Passé, Présent, Futur ne font qu’un pour le Temps Clairvoyant.
Temps, fleuve plissé reflet d’Eternité,
Ta patience pour la Vie est ainsi
Faite, pour toujours tu seras à ses cotés.
Vie ! Vois comme moi et dis : Merci !