Le hurlement d’un loup résonnait dans l’aube naissante. Des nappes de brouillard s’étendaient paresseusement sur le fjord, alors que les hommes rentraient de la pêche.

Une belle journée en perspective, me dis-je en sautant à bas de mon lit. Une paire de braies a peines passées et je me retrouvais en bas, assis sur un tabouret et prêt à dévorer mon poisson pêché du matin.

Quand tout à coup la porte d’entrée grinça sur ses gonds, plus rouillés que les cordons de la bourse d un nain

( vous allez me dire un cordon de bourse ça ne rouille pas, détrompez-vous les nains préfèrent aux bourses aisément dérobables un bon gros coffre sanglé sur leur dos et muni d‘une fente sur le dessus pour y introduire leurs gains. Or leur avarice fait qu’ils n’ouvrent jamais leur coffre-bourse et fatalement ça fini par être coincé… )

La porte s’ouvrit donc pour laisser passer une étrange créature : cela ressemblait à un oiseau mais se tenait debout comme un homme, elle avançait en se dandinant et de manière assez pataude, un peu comme un nain avec un coffre sur le dos. Son corps était recouvert de plumes ou de poils, impossible de le dire, de couleur sombre. La créature s’approcha de la table.

N’écoutant que mon courage, je me précipitai pour protéger ma mère du monstre assurément anthropophage qui venait de pénétrer dans notre maison. J’avais déjà saisi un tabouret et m’apprêtais à le fracasser sur la tête du dit monstre, quand ma mère s’écria :

- Arrête Dorian il n’est pas dangereux c’est juste un pingouin que ton père a pris dans ses filets ce matin.

- Un Pinkoi ?

- Un pingouin c’est une espèce d’oiseau qui vit un peu plus au Nord.

- Et c’est pas dangereux ?

- Non

- Et ça a pas des maladies ?

- Non plus

- Et ça peut se dresser pour combattre lles méchants ?

- Non, et mange plutôt ton poisson.

Résigné, je me retournai pour débuter mon repas, lorsque je m’aperçus que le poisson n’était plus dans mon écuelle, où le fourbe avait-t-il pu s’enfuir ?

Il avait pourtant l’air bien cuit lorsque je l’avait vu auparavant. Je fouillais la pièce du regard quant un détail attira mon attention : la queue de mon repas dépassait du bec du " pingouin ".

- alors comme ça on veut me piquer mon dîner sale bête.

Je saisis la queue du poisson a pleine main et commençai à tirer……. Malheureusement l’animal ne voulait pas lâcher prise, et a 6 ans on n’est pas forcement de taille à lutter contre un pingouin…….

mais j’y pense, il y a un truc qui cloche. Ce nom Dorian c’est celui que m’a donne mon père adoptif lorsqu’il m a recueilli chez les barbares. Mon vrai nom je l ai oublie, ce serait une coïncidence un peu trop grosse a mon goût que mon père ait choisi le même. Ceci n’est pas un de mes souvenirs d enfance qui ressurgit………

Plonge dans mes souvenirs, je faillis lâcher prise à cause d’un horrible bruit d os brises qui retentit à mes oreilles. Au moment ou je regardais autour de moi pour voir d ou il venait, je m aperçu que le pingouin ne tirait plus sur le poisson, ce qui n était malheureusement pas mon cas. Emporte par mon élan, je m affalai dans le seau à récurer, pris le balai sur la caboche ( que n’aurais-je pas donné pour avoir mon casque ) et ma tête heurta violemment le mur.

Je tenais dans les mains la queue de mon poisson de même que la tête du pingouin qui serait toujours le corps du-dit poisson dans son bec. Mais comment diable avait-elle atterri ici, j’étais certes fort pour mon age mais pas a ce point là……

C’est alors que tout commença à changer : une odeur de pourriture emplit mes narines, le poisson que je tenais serré entre mes doigts se changeait peu à peu en un long os jauni. La tête du pingouin laissa bientôt sa place à un crane en décomposition, le corps de la créature quant à lui semblait décider à me contester la possession de mon os, à moins que ce ne fut celle de sa tête.

Quant à moi je m’aperçus soudain que j’avais retrouvé mes deux mètres et le plein usage de ma force. Je me relevai et assénai un formidable coup d’os à la chose qui se dirigeait vers moi. Sous l’impact l’os se brisa ainsi qu une bonne partie de la cage thoracique du monstre.

Ceci fait je détaillai la pièce où je me trouvais : là où se tenait ma mère quelques instants auparavant, un squelette était occupé à lustrer ce qui semblait être un bâton d’1m50 de long, la table quant à elle avait été remplacée par un autel de pierre couvert de moisissures et de taches aussi noirâtres que suspectes.

bon c est pas tout ça mais je n’ai plus mon épée, je ne sais pas ou je suis et je suis à peu près certain que Glen s’est encore mis dans la mouise jusqu’au cou.

Le squelette n’avait toujours pas remarque ma présence, en fait il me tournait le dos et apparemment il ne semblait posséder aucun organe auditif digne de ce nom…. Je me relevai et d’un coup d ‘épaule aussi leste que délicat j’envoyai le pauvre quidam voler en éclats contre le mur.

Je n’ai pas d’épée mais ce bâton fera bien l’affaire un moment

Détail curieux, le bâton était loin d ‘être lisse, sa surface entière était recouverte de symboles et de runes entremêles. Une de ses extrémités ressemblait à la poignée d’une hache, intrigue j’empoignai la chose.

Douleur… Un torrent de feu se déverse dans mon poignet pour ensuite remonter mon bras, bientôt tout mon corps est comme embrase. J’ai l’impression que ma peau est en train de se décoller de mes muscles, je sens ma langue se dessécher et mes yeux ne semblent avoir qu’une envie, quitter mes orbites…

- Qui es-tu mortel pour poser tes mains sur moi ?

- aaaaarrgggg arrrête çaaaaaaaa tout …de suite……. j’ai maaaaaal !

- Qui crois-tu être pour pouvoir me parler ainsi ? Ta souffrance me plait et je ne vois pas pourquoi j’arrêterais.

- je ne ssais…. Paaas… peut être puis-jeeee t’aider ?

- M’aider, toi, un simple mortel et comment tu peux me le dire ?

- tuuuu semble bien seeeeul ici… et… jeee… pense que tuuuu… n‘as paaaaas… Ssssouvent quelqu’un à tourmeeeenter ?

- C’est vrai que ma vie est plutôt monotone depuis que je suis enferme ici. Ecoute voilà ce que je te propose, j’accepte de te laisser partir à condition que tu m’emmène avec toi. Au fait tu n’as pas le choix… MOUAHAHAHA !!!

- soit j’aaaccepte… Même si vendre mooonn âme au diiiiaaaable aurait été préférable.

- Tu ne crois pas si bien dire , mais avant que nous partions laisse moi te dire quelques choses à mon sujet. Je n’ai pas toujours eu cette forme, avant cela j’étais un démon puissant. Malheureusement je ne pensais qu’à une chose : devenir l’égal d’un dieu.

Et c’est ainsi qu’un jour j’appris qu’il existait quelque part une hache dont la puissance était telle que son porteur était à même de vaincre tous ses adversaires quels qu’ils soient. Cette arme aurait appartenu à Torvald lui-même et serait enfouie dans les steppes glacées du Nord.

Après un long périple je finis par découvrir la hache et à m’en emparer. J’ignorais cependant une chose seul un élu de Torvald pouvait manier une telle arme, sa sanction fut immédiate : il enferma mon âme dans l’objet que tu as entre tes mains…..

- c’est clair qu’être transformé en bâtoon ça doit pas être drôle tous les jours.

- JE NE SUIS PAS UN BATON !! Torvald m’a transformé en l’objet de mes désirs…

Douleur de nouveau… Deux lames noires de pure énergie jaillissent d’un des sommets du bâton pour finalement former les deux tranchants d’une gigantesque hache…

- J’ai oublié de te dire mon nom je me nomme Azroliarch…