J’ouvris un œil, puis l’autre. Enfin, j’émergeais du néant. Les contours de mon corps se dessinèrent, des bras musclés, des jambes colossales et une paire d’ailes. Sur mes membres poussaient d’acérées épines finalement au bout de quelques instants je sortis de l’entrelacs de sombres pensées où j’étais né.
Je faisais quelques pas en titubant et m’approchait du bassin de sang, unique objet de la salle dans la quelle je me tenais.
Je me penchait au-dessus et une image voilée apparut. Je ne vis qu’une montagne de crânes et au sommet se tenait le Suzerain des Dieux, Maître de la Guerre, Patriarche de la Destruction, Seigneur de la Terreur, Patron des Guerriers, Commandant de la Mort, Diable de la Douleur et de la Souffrance, Dieu du Sang, Khorne, mon Maître. Sa voix résonna en moi, me donnant une partie de la force et de la puissance du Chien aux Crocs d’Airain.
-Gulzan, fidèle lieutenant, viens à moii.
Je me senti attiré vers le Chaudron de Sang, je penchais la tête sur le liquide pourpre et me mis à boire le sang Nain à pleines gorgées. Après plusieurs lampées, je senti mon cerveau sombrer dans un brouillard opaque.
Puis mon corps se désagrégea en millier de petites lueurs rougeâtres. Et je réapparut sur le haut d’un colline, encore vacillant je regardais le paysage qui s’étendait à mes pieds.
L’océan s’étendait, immense, calme et ténébreux. Sur la côte, une ville de taille moyenne scintillait tel une perle. Effectuant un quart de tour je me retrouvais face à une majestueuse chaîne de montagnes, les sommets couverts de neige reflétant la pâle lumière de la lune et des étoiles.
Mais insensible à la beauté de ce spectacle je reportais mon attention sur la cité.
" Khorne, mon Maître ne m’as certainement pas envoyé ici sans raison, il doit y av… "
Soudain un bruit interrompit le cour de mes pensées, je tendis l’oreille et entendit un lointain murmure.
-Terrible ce sera terrible.
Intrigué, je me préparais à écouter de nouveau, lorsque…
-Sssssssssschhhh
Une créature de la taille d’un homme se jeta sur moi. Mon adversaire essaya de me trancher la gorge avec ses griffes démesurées, j’esquivait facilement le coup. On ne tue pas un Démon Majeur aussi facilement. Je me jetais sur l’humanoïde, au bout de quelques instants j’eus le dessus. J’attrapais mon attaquant à la gorge et commençais à resserrer mon étreinte.
-Piti… pitié, gémis la créature.
Saytek courait à présent dans les rues silencieuses de Gibaglani, emmitouflé dans une sombre cape qui cachait son apparence aux rares personnes qu’il croisait.
Il fit un large détour pour éviter de passer à proximité de la maison où il avait commis son méfait la nuit même.
On était aux environ de sept heures, la ville émergeait lentement de la nuit.
Son manteau le protégeait aussi des mortels rayons du soleil mais cela ne pouvait durer et il le savait.
Il savait aussi que le Maître ne lui pardonnerait jamais de s’être lâchement enfuit et qu’il devrait vivre caché pour le restant de ses jours ou alors fuir loin, très loin.
Peut être en Sylvanie ou encore dans les terribles désolations du Chaos.
Mais pour l’heure il devait sortir de la ville et le plus vite possible.
La goule tourna au coin d’une impasse et se tapit dans l’ombre pendant quelques instants et , une fois sur que personne ne pouvait la voir, se baissa et entra dans les égouts par un soupirail aux barreaux à demis détruits.
À l’intérieur régnait une puanteur étouffante, avançant avec difficulté, pataugeant dans une rivière de défections semi-liquide, semi-solide, dérangeant des colonies de rats, Saytek arriva à l’océan où venaient se jeter déchets de toutes sortes.
Il plongea dans cet amas de pourritures et nagea vers le large, après plusieurs minutes l’eau redevint plus claire. Le mort-vivant se dirigea vers les falaises, situées à l’Ouest de la ville où il y avait des dizaines et des dizaines de grottes pour se cacher pendant quelques temps. La goule chercha pendant quelques temps une caverne assez profonde pour empêcher le soleil de venir calciner sa peau quand ce dernier serait au zénith. Finalement, il trouva ce qu’il cherchait et une fois à l’intérieur se mit en devoir de l’explorer de fond en comble. La caverne était effectivement très profonde, durant son exploration Saytek dérangea un groupe de Chauves-Souries. L’une d’elles se cogna à un stalactite et tomba sur le sol. Le mort vivant se jeta dessus et, affamé qu’il était, la dévora en quelques secondes. Après ce frugal repas, la goule se rendit au fin fond de la grotte et s’y roula en boule pour dormir.
Lorsque Saytek se réveilla, la nuit était tombé depuis longtemps. Il se leva et marcha jusqu’à la terre ferme. Il se mit à la recherche de nourriture. Il allait attraper un campagnol lorsque des milliers de petites étincelles rouges apparurent et s’assemblèrent pour créer une forme immense. La créature observa pendant quelques instant les alentours et c’est à ce moment que Saytek lui sauta dessus. Après plusieurs minutes de combat la créature eu le dessus et elle se mit à étrangler lentement le mort-vivant. Ce dernier réussi à articuler un mot :
-Piti…pitié.
Stupéfait, je relâchais mon étreinte. Cette chose pouvait parler. J’attrapais sa tête et lui posait une question.
-Qui est tu pitoyable créature ?
Apparemment mon adversaire fut très surpris de me voir parler et se mit à débiter un flot de paroles.
-Pitié, je me suis enfui pace que j’avais peur du Maître, il était trop puissant et trop méchant. Et puis je ne voulais pas subir la Main. Mais tout ça est arrivé à cause du livre, oui c’est la faute du livre et Gheesh…
Mon attaquant continuais de parler mais je ne l’écoutais plus. Il existait dans cette région un créature puissante, très puissante. Je l’avais ressentit quelques peu en arrivant ici et la goule qui continuait à monologuer venait de confirmer cette impression.
-Où se trouve ton Maître ? demandais-je brrusquement au mort-vivant.
-Euh, au Cimetière des Sept Pillards, répoondit-il, pris au dépourvu.
Affichant un sourire sadique, je commençais à serrer ma main autour de sa tête. Au bout de quelques instants le crâne de mon interlocuteur explosa, éclaboussant ma main et les alentours de sang et de morceaux de cervelle. Je léchais tranquillement le liquide rouge qui coulait le long de mon avant-bras. Cette créature m’avait dit ce que j’avais besoin de savoir et elle était morte à présent, l’ordre cosmique des choses avait repris son cours. Après cette réflexion, je me mis à marcher d’un pas assuré en direction de la ville…
-T’est fou ?
-Non, je te jure que je le ferai.
-Moi, je te dis que tu sera dans cap’.
-Je te parie une couronne d’argent que je le fais.
-Pari tendu. Prépare ton argent, Copan, peersonne ne vas jamais au Cimetière des Sept Pillards à minuit et toi tu n’iras pas, t’as bien trop peur.
-Je t’ai dit que je le ferai, Naj, j’iraiss au Cimetière à minuit ce soir. Si tu me crois pas t’as qu’à venir avec moi.
-D’accord, rendez-vous dans trois nuit à ll’entrée du Cimetière vers minuit.
-Pas de problème, tu verra que j’irai au CCimetière et même je rentrais dans un mausolée.
Les deux enfants se séparèrent, partant chacun vers leur habitations respectives. Lorsque Copan arriva chez lui, il n’y avait personne, sa mère était partie au marché avec la petite sœur, son père au travail et son petit frère était à l’école. Copan aurait du y être lui aussi mais en bon enfant des rues qu’il était, il préférait rester avec Naj, Kalim, Lerix et tous les autres à chaparder et à affronter dans de titanesques batailles de boue ceux de l’aut quartier . En passant dans la cuisine, le jeune garçon y prit le grand couteau de cuisine et quelques gousses d’ail qu’il alla cacher sous son lit. Il les emporterait au Cimetière juste au cas où…
Je m’inclinais respectueusement devant l’éminent Grand Théogoniste, Commandeur des Croyants, Grand Prêtre de Sigmar, Maître des Répurgateurs, Volkmar le Sévère. Ce dernier daigna enfin me parler :
-Soyez le bienvenu Répurgateur Rekar, si jje vous ai convoqué c’est pour vous confier une mission délicate. Vous l’ignorez peut être mais l’Empereur est en ce moment en train d’effectuer d’importantes négociations avec la principauté de Gibaglani en Tilée pour des raisons commerciales et militaires. Nous avons reçu il y a quelques jours une lettre dans laquelle le Conseil de Gibaglani nous informait avoir des preuves comme quoi un puissant vampire habitait dans les environs de la ville. C’est pourquoi l’Empereur et moi-même avons décidé d’envoyer un Répurgateur là-bas, vous en l’occurrence. Vous devriez donc vous rendre en Tilée pour détruire ce vampire.
-Vous trouverez en moi un serviteur dévouéé votre Honneur.
-Très bien, vous ne devez en aucun cas échhouer, il en vas du destin de l’Empire.
Je m’inclinais de nouveau et sortit à reculons.
Je me rendis au port d’Aldorf et trouvais sans difficultés une place sur un bateau à destination de Gibaglani. La nuit tombait lentement lorsque le bateau appareilla enfin. Le navire remonta le fleuve jusqu’à Marienburg, navigua dans la Mer du Chaos, longea les cotes de Bretonnie et d’Estalie et finalement arriva à Gibaglani après environ deux semaines de voyage. Un fois là-bas je fus reçu par le Conseil de la ville. On me donna toutes les informations connues et je pus commencer mon investigation…
A suivre...