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Premier chapitre de la saga, projeté, si l’on peut dire, directement dans l’action. Comme c’est le début, j’espère que cela vous plaira ! Et bonne lecture.

Le feu crépitait gaiement au centre des sept compagnons. Les flammes venaient lécher le bois mort et l’embraser petit à petit, procurant une sainte chaleur au milieu de cette froide nuit. Les sept amis reposaient leurs jambes fatiguées, tout en discutant de sujets et d’autres. Kev se tourna gaiement vers Pierre, qui s’amusait avec un bilboquet.

« - Toujours le même jeu, à ce que je vois » lui fit-il tout en clignant de l’œil.

Ce dernier eut un rire chaleureux, puis répliqua :

« - Exactement ! Un jour, j’arriverais à te battre. Regarde ça ! » fit-il heureux. Il commença à bouger le bibelot, et la boule monta en l’air. Au sommet de sa trajectoire, Pierre avança rapidement et sûrement sa main sous la boule, qui retomba au centre. D’un air satisfait, il se tourna vers Kev, qui se saisit du jouet. Surpris par la technique de son ami, il balança rapidement la boule en l’air, mais nerveux il bougea l’objet trop rapidement, et la balle atterrit sur son bras, lui laissant échapper un cri de douleur. Richard les regarda amusé :

« - Quel jeu merveilleux pour personne voulant se faire mal. » Les compagnons furent frappés d’un fou rire auquel même Kev, honteux de son échec adhéra. La bonne humeur était communicative, et ça lui était un plaisir de voir Richard heureux, lui qui d’habitude ruminait ses sombres pensées.

Mav se leva alors, contourna le feu, et prit le bilboquet des mains de Kev. Il essaya hasardeusement une fois, mais abandonna aussitôt lorsque la boule retomba sur son crâne.

« - Quels êtres peuvent être assez fou pour construire ce genre de jouets de la torture ? » se demanda-t-il en plaisantant.

« -Moi », lui répliqua Geoffroy. « Je le leur ait offert. »

« - Ah oui c’est vrai. Je me disais aussi, qui d’autre aurait pu avoir une telle idée pour semer la douleur parmi ses amis. » Il fit un clin d’œil à Geoffroy, lequel lui renvoya un large sourire S’esclaffant, Arthur donna amicalement une ruade dans le dos de Mav. Ce dernier surpris par la tape fut déstabilisé et fit de grands moulinets dans l’air pour se retenir, ce qui obligea Arthur à se reculer pour éviter la boule du bilboquet qui suivait dangereusement le geste de Mav. Il lâcha finalement le bilboquet et chuta à terre. Kev, voyant le jouet retomber vers son ami, tendit rapidement le bras et le rattrapa à quelques centimètres du visage de Mav.

Légèrement penaud, Arthur s’avança vers son compagnon à terre et l’aida à se relever, maugréant une excuse en feintant de la dire à contrecœur, comme si cela lui coûtait d’avouer ses torts :

« - Mais moi j’savais pas que t’allais si facilement tomber. C’est pas ma faute, hein, j’ai juste l’habitude d’faire d’tels gestes à l’école militaire. »Il vit que son ami tournait vers lui des yeux emplis de colère. Aussitôt Arthur s’agenouilla aux pieds de Mav et le supplia : « Non, j’te jure, j’voulais vraiment pas, Gontrand peut te témoigner sans mal qu’à l’école militaire on a l’habitude d’se donner des ruades dans l’dos... c’est un signe d’amitié » finit-il bredouillant devant le regard noir de Mav. Il se tourna vers Gontrand, qui ne sut que dire face au regard inquisiteur de son compère, et ne réussit qu’à faire un geste amorphe dans le vide.

Sentant que la situation commençait à sortir de son contexte général, Kev s’empressa de jeter la cause de ce malentendu dans son sac, puis commença à dire à l’intention de Mav :

« - Crois-le. Sous l’apparence grossière et bourrue d’Arthur se cache un cœur d’or. Il ne cherchait nullement à te causer tort, ton amitié lui est bien plus importante que toute exposition de sa force. » Derechef Arthur secoua frénétiquement sa tête en signe d’approbation, tout en regardant Mav avec une expression implorante. Voyant que l’attitude de leur ami ne changeait toujours pas, ce fut Pierre qui prit à son tour la parole :

« - Si c’est ce bilboquet la cause de ton courroux, dis-le de suite et on le jette dans le feu. Geoffroy et Kev seront d’accord avec moi, ta joie est plus importante à nos yeux qu’un quelconque amusement. On ne peut profiter d’un jouet qu’entre amis, pour se divertir et passer un bon moment. Rien ne sert d’en avoir si cela est la cause de troubles... »

Mav esquissa alors un sourire, qui se métamorphosa rapidement en un rire joyeux.

« - Désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher... » Il reprit rapidement son souffle, et constata que ses six amis le regardaient l’air ahuri, Richard étant même bouche bée. Légèrement surpris de l’impact de sa parole, Mav continua : « Mais ce n’était qu’une blague... Je voulais vérifier les dires des gens qui disent que les soldats ont un cœur et ne pensent pas qu’à tuer » finit-il en un rire aigu et faux, pensant que ses compagnons risquaient de mal apprécier la plaisanterie et espérant intérieurement que les conséquences ne porteraient pas préjudice à sa grande amitié envers Arthur.

Ce fut Richard qui réussit le plus rapidement à reprendre ses esprits, fermer sa bouche, et articuler :

« - Alors, du début à la fin, ce n’était qu’une blague. Tu n’as même pas à un seul instant été énervé ? »

Mav nia énergiquement et expliqua :

« - Quand on vend des épées à l’armée, il est pratique de savoir jouer avec ses expressions pour ne pas se faire remarquer. Je ne pensais pas être si bon acteur ! »

« - Meilleur que moi » le félicita Geoffroy, hilare, « pour une fois que je comprends ce que je vous fais endurer à chacune de mes blagues ! »

« - Et dire que j’ai cru que notre amitié ne tenait pas à grand-chose et risquait de se briser à la moindre anicroche. J’ai réellement cru que dans quelques jours j’allais me recueillir au dessus du cercueil de notre bonheur commun. Ta blague a été époustouflante, mais ne refais jamais cela de mon vivant, mon cœur ne tiendra pas une seconde fois » finit Kev soulagé. Il se rapprocha alors du feu où il s’étendit de tout son long.

Arthur, encore sous le choc, bégaya un vague : « j’suis encore désolé d’t’avoir fait chuter. Je t’jure que j’ne le referais plus jamais. »

Mav eut un sourire en entendant cette phrase, mais il rejeta cette promesse d’un geste avant de s’expliciter :

« - Je pense que ma plaisanterie à vos dépens, qui elle était volontaire, était bien pire que ton geste d’amitié, certes un peu trop... puissant pour moi. De toute façon, je crois que même si j’avais réellement été vexé je n’aurais pu décemment ne pas vous pardonner. Vous étiez tous à mes pieds, implorant mon retour au calme, même ceux qui n’avaient strictement rien fait. C’est une des plus belles preuves d’amitié que l’on ne m’ait jamais faite » finit-il légèrement ému.

« - Après quatre ans tu doutes encore » se moqua Geoffroy.

Mav ne tint compte de la remarque de son ami et s’approcha d’Arthur, toujours agenouillé, et l’aida à se relever de la main gauche. Il lui tendit ensuite sa main droite, en s’exclamant :

« - A l’amitié »

« - A l’amitié ! » beugla avec force Arthur, serrant vigoureusement la poigne de Mav. Ils se prirent alors par les épaules, et Arthur s’exclama fortement :

« - T’inquiète pas, c’est pas une ‘tite blague qui va me faire flancher. Tu me connais, j’suis solide comme un roc, à aucun moment j’y ai cru. »

Il adressa un clin d’œil à Mav qui aussitôt éclata de rire.

« - Effectivement... Je n’avais jamais remarqué à quel point tu avais un tel talent d’hypocrisie. Tu es solide physiquement, mais mentalement, tu ne fais pas le poids face à mon détachement imperturbable. »

« - J’ai noté. J’ai remarqué aussi que tes apparences parfois froides n’sont qu’un voile cachant une âme pleine d’amitié. » finit Arthur avec complicité. Mav ne put s’empêcher d’acquiescer avec un franc sourire. Puis, se tournant vers les autres compagnons, il demanda :

« - Et si l’on mangeait ? »

Il y eut alors un silence, qui ne fut rompu que par quelques gargouillements d’estomac. D’une commune faim les six compagnons hochèrent la tête, et Arthur s’écria avec gaieté.

« - Quelle bonne idée ami, je meurs de faim ! » Rasséréné Kev posa sa tête contre son sac, puis se laissa aller à sa fatigue, ne prenant part à la discussion enjouée entre Arthur et Mav qui s’entretenaient sur la meilleure façon de faire cuire le cerf, et qui s’interrogeaient pour savoir qui garderait les ramures. Il entendait aussi Pierre et Richard qui discutaient avec gaieté de leur retour au château avec le butin de la chasse. Enfin il vit à quelques mètres du feu Gontrand et Geoffroy monter paisiblement une tente, en la mettant la plus près possible de la sainte chaleur.

Kev songea que cet instant était réellement un moment paradisiaque, nul bruit alentour, nul homme pour les gêner, et ses six meilleurs amis partageaient cet instant magique où l’homme rejoint la nature. Il s’endormit alors rêvant de leur précédente chasse. Ils avaient traqué ce cerf sur une lieue, avant de réellement l’apercevoir, ses yeux éclatant de sagesse fixant avec obstination un point vers eux... il ne savait quoi mais il pouvait le remercier. Sans cette distraction, ils n’auraient jamais pu l’abattre. Gontrand était alors passé de l’autre côté du cerf, sans un bruit, puis ils avaient tous tiré une flèche. Il se souvenait encore de ce sifflement aigu, du choc, du cri plaintif de l’animal agonisant puis de sa chute et du bruit mat lorsqu’il frappa le sol avec lourdeur. Il entendit soudainement un cri désespéré, dont il ne se souvenait point.

Il ouvrit alors ses yeux, pour voir avec horreur son ami Pierre allongé de tout son long à côté de lui, une flèche verte plantée dans le dos. Sa tête était tournée vers lui, et Kev scruta ses yeux noirs pétrifiés à jamais dans un atroce désespoir. La pensée de ses yeux d’ordinaire si pétillants de vie et de bonheur le fit se figer un instant, et, dépité, il se laissa aller à son chagrin. Il fut bousculé par Geoffroy qui se pencha vers Pierre, regardant une dernière fois cet homme dont le corps était encore chaud. Geoffroy se souvint avec douleur du jour où il l’avait rencontré et s’était juré de ne jamais l’abandonner, et d’être prêt à donner sa vie pour lui. Mais il était mort sans que lui ne puisse intervenir.

Richard tira sur le col des vêtements des deux compagnons tellement attristés qu’ils en oubliaient le danger, leur criant qu’ils ne devaient pas perdre une minute, et qu’il fallait fuir de suite. Il voulut se retourner pour se saisir de son arc, mais une flèche verte lui traversa de part en part le cou et il s’effondra mort dans les bras de Geoffroy. Il s’était aussi juré de le protéger... Par sa faute tous deux étaient morts. Il hurla sa rage en direction des agresseurs, ses yeux embués de larmes. Gontrand le bouscula décocha une flèche au plumage violet dans la direction où il espérait toucher un homme, mais nul râle, nulle plainte ne vint en écho. Ils devaient donc fuir, et vite !

Pendant que Gontrand décochait de nombreuses flèches, plus pour terrifier leur agresseur que par réelle conviction de le toucher, les quatres autres mirent rapidement les deux corps sur des chevaux, puis enfourchèrent les leurs avant de partir au galop. Une troisième flèche vint briser dans le feu une branche en deux, émettant un sinistre craquement, qui résonna longtemps dans la tête des cinq survivants comme l’un des plus macabres avertissements qu’ils n’avaient jamais entendu.

Ils chevauchèrent trois lieues au galop, et lorsqu’ils furent assurés que nul chevalier ne les poursuivait ils s’arrêtèrent. Arthur descendit avec précaution les deux cadavres, retenant ses larmes avec difficulté. Jamais il ne s’était senti si triste, même lorsqu’un compère soldat était tombé, aucune larme n’avait coulé. Kev se pencha vers les deux corps, espérant sentir un signe de vie, mais nul battement ne vint contredire sa crainte. Ces deux flèches avaient tué deux de ses meilleurs amis. Il serra les poings, et, de rage, mit les deux flèches vertes dans son carquois. Il se jura que le tueur périrait par la pointe même qui avait tué ses amis. Il tomba ensuite à terre, dépité, comprenant que sa vie allait changer ; ils avaient vécu durant quatre ans dans la crainte de la mort, et lors de leur première soirée amicale, deux de ses amis avaient été fauchés par des êtres impitoyables.

Kev se tourna désespéré vers ses quatre amis. Gontrand, à terre, se tenait la tête, quelques uns de ses courts cheveux noirs arrachés, seuls témoins de sa souffrance. Derrière lui Arthur lui tapotait l’épaule, par habitude de se soutenir durant les instants de douloureux. Des larmes coulaient le long de ses joues, traçant des traînées luisantes dans ses joues noires de boue. Il tourna ses yeux marron vers Kev, où il put voir comme en un miroir son désespoir. Pour la première fois cet air de supériorité qui lui était propre avait disparu, et laissait à côté de ces cadavres un homme ayant perdu tout espoir. A sa droite, Kev sentit un mouvement et remarqua Geoffroy tenir avec rage les cheveux bruns de Richard, une moue haineuse et affligée se dessinant sur son faciès, métamorphosant ce visage amical en être prêt à tout pour la vengeance. Quand à Mav, remarqua Kev, il caressait mécaniquement sa monture, ne pensant plus à rien, ses yeux vides de toute autre émotion que la morosité, contemplant le néant qui s’approchait d’eux, un vide créé par la perte de deux amis. Il remonta subitement avec rage sur sa monture, et partit avec fureur de cet endroit qui lui semblait maudit, ne pouvant supporter plus longtemps le spectacle macabre qui s’offrait à ses yeux. Les quatre autres compagnons se regardèrent vivement, et Kev partit au galop vers son ami, puis trotta à côté de lui. Ils n’avaient besoin d’aucune parole pour comprendre le chagrin qui les envahissait, nul regard ou message ne pouvant exprimer autant que ce silence sépulcral. Ils furent rejoint peu après par leurs trois autres amis, et continuèrent de cette manière, muets ; la douleur les liant à jamais dans les ténèbres de la souffrance.

Leurs chevaux trottèrent avec aise parmi les chemins de terre du royaume de Foy, et le vent fouettant eut tôt fait de sécher leurs larmes. Enfin, perdu dans ce brouillard de pensées ténébreuses, ils virent se profiler au loin la silhouette élancée de Skefoy château du royaume de Foy, son haut donjon allant se perdre dans l’obscurité. En arrivant, aucun des compagnons n’eut l’impression que cela amenait une quelconque protection après une si longue fuite, mais plutôt comme un emprisonnement, où les hommes meurent de tristesse après une vie sans bonheur. Ils avaient réussi à se sortir de ce marasme, à triompher des difficultés, et à avoir du bonheur dans ce monde où le sentiment le plus répandu était la servilité des paysans. Sans leurs deux amis, auraient-ils encore envie de connaître le bonheur. Ne se sentiraient-ils pas honteux de connaître ce sentiment si gai sans pouvoir le partager entièrement avec tous leurs amis.

Ils entrèrent finalement dans le château, submergés par une tristesse commune, lorsqu’ils virent accourir le duc Jules. A la vue de ces deux corps sans vie, ce dernier jura :

« -Pas eux ! Je leur aie permis de survivre, ne voulant trahir l’amitié que je portais à leurs pères. J’espérais qu’ils connaîtraient un jour la joie de gouverner à mes côtés. » Il serra ses poings et continua : « Sont-ce les assassins de la dernière fois ? »

Gontrand parvint difficilement à articuler quelques mots, les regrets l’empêchant de bien parler :

« -Leurs flèches étaient... elles étaient vertes » finit-il avec consternation.

Le duc releva alors la tête, terrorisé à la vue des deux traits que lui tendaient Kev. Un homme qui passait proche d’eux fuit alors en criant à la vue des pointes ensanglantées. Le chef continua :

« -Nous auraient-ils retrouvés. Vont-ils essayer de s’infiltrer et nous massacrer ? Les ont-ils tués pour cette expédition d’il y a si longtemps. Qui pourraient se souvenir de cette époque ? » finit-il, se posant à lui-même cette question.

Ce fut la seule parole que les amis écoutèrent tous, intrigués. Le duc semblait savoir pourquoi ces êtres avaient attaqué Pierre et Richard. Geoffroy voulut lui demander des précisions, mais il suivit ses amis qui amenaient les chevaux vers les écuries. Le duc siffla en un dernier regret : « Sales êtres. Ils mériteraient d’être tués », mais il remarqua que tous les compagnons étaient déjà partis. Un instant plus tard la lourde porte était refermée, une herse étant ensuite abaissée derrière. De cette manière nul homme ne pourrait entrer ou sortir. Le duc courut ensuite vers la cour, où lui-même sonna de son cor de guerre. Il ordonna le rassemblement immédiat de la populace à l’aurore.

Les compagnons se dirigèrent ensuite vers les écuries situées à la droite de l’entrée, passant sous une tour de vigie, puis bifurquant de nouveau à droite le long des remparts, arrivant enfin sur un espace découvert où les animaux étaient mis dans des enclos. Ils déchargèrent méthodiquement leur matériel restant : une tente, un panier, un arc avec quelques carquois ainsi que des boucliers ; repensant avec ardeur en touchant un objet aux joyeux évènements qu’ils avaient vécu ces jours là avec leurs amis, si proche et si loin...

Enfin, ils durent poser à terre les deux corps. Aucun n’osa plus les toucher, se souvenant les uns des journées passées à apprendre à Richard à tirer à l’arc, et à Pierre à mieux se servir d’un bouclier, ainsi qu’aux promenades qu’ils avaient faites, et à cette dernière chasse. Un vieil homme qui passait par là pour rentrer sa jument accepta d’accomplir cette macabre tâche, leur parlant du jour où son propre frère avait été tué lors d’une campagne militaire. Le choc lui avait été terrible, et il n’avait osé le regarder une dernière fois, de peur de voir à la place un homme défiguré par les horreurs de la guerre. Depuis ce jour lointain il regrettait amèrement de n’avoir souhaité bonne chance au cadavre pour l’arrivée au paradis, ni de lui avoir serré la main, comme ils le faisaient pour se dire au revoir...

Il repartit finalement, deux larmes coulant dans le creux de ses rides. Les cinq amis pensèrent alors brièvement au futur ; mais présentait-il un intérêt sans leurs amis ? Etait-il possible de penser à l’avenir si cela devait se réaliser sans leurs deux chers compagnons ?

Ils rentrèrent finalement chez eux, ne trouvant le sommeil, pourtant harassés par cette si longue chevauchée. Ils savaient qu’ils allaient trouver un lendemain différent en se levant, mais ils n’avaient plus le courage de le rendre meilleur. Quatre ans à grimper lentement, à se sortir peu à peu de la misère, de la peur... Et les voilà qui avaient chutés encore plus bas, et il avait suffit de quelques secondes... Quatre ans... Quelques instants furtifs... Toute une vie...

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