Automates
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il y a 9 ans 5 mois #20034
par Vuld Edone
Réponse de Vuld Edone sur le sujet Automates
Petite note : j'aimerais bien pouvoir commenter directement avec l'éditeur du forum.
Mais passons.
Le texte est sympa', toujours avec cette écriture légère signée Sàn où l'humour n'est pas déplacé. Cela dit, la fin laisse à désirer. Elle est logique, mais quelque chose cloche.
Il y a déjà les cris du commissaire. Isidore est calme et réfléchi là où le commissaire s'emporte, alors que bon, l'un n'est pas trop habitué au meurtre et l'autre est un professionnel. On s'attendrait à l'inverse. Après si on me dit qu'Isidore est un automate je dis pourquoi pas mais là on tomberait presque dans le cliché, le texte ne s'y intéresse pas du tout. Du coup ouais, les réactions du commissaire tiennent du drama, on le fait crier pour que ça bouge et c'est tout.
Il y a aussi les conclusions. On ne peut pas arrêter un automate : on peut l'envoyer en révision ou le détruire. L'arrêter, c'est entendre une procédure judiciaire qui n'a pas lieu d'être pour un objet. De même, c'est un objet, il ne peut par définition pas commettre de crime : c'est un outil, on n'arrête pas le couteau qui a servi au meurtre. En l'occurrence ici l'affaire tient plus du suicide et le chemate a suivi son programme à la lettre, il ne présente toujours aucun risque.
Et puis... et puis comme le conclut Isidore, c'est au final juste une anecdote. Pas de conséquence, même pas vraiment de révélation, ça me fait penser à ces textes à chute qu'on faisait pour rire, où on commence sérieux ou épique pour ensuite tout réduire à un jeu d'enfant. Ici le texte veut nous promettre une enquête, un mystère, et au final tout se résout quasiment en un claquement de doigt.
Donc ouais, la fin est un peu décevante.
Quelque part, et vu la fin, je me dis que le problème vient d'Isidore. Il relègue la mort d'une femme à une "bonne histoire". Pour préparer ça, on aurait pu avoir un Isidore dont la curiosité tourne au voyeurisme, le genre qui aurait aussi bien pu commettre le crime lui-même. Cela aurait donné une perspective intéressante où l'automate représente l'acte, mais l'homme représente la volonté. Ou quelque chose comme ça.
Cet Isidore me fait penser à mes personnages observateurs, qui n'ont ni le droit d'intervenir ni vraiment de juger -- au-delà d'un certain flegme. Faute de pouvoir sympathiser avec lui, le lecteur est frustré déjà, mais aussi il doit se reporter sur l'intrigue elle-même ou sur les autres personnages. Et là bon, le personnage qui brille le plus est encore le chemate, et l'intrigue comme dit relève finalement de l'anecdote.
L'anecdote n'est pas mauvaise mais il aurait manqué un second enjeu, une seconde lecture, quelque chose pour aller plus loin que le divertissement.
En y repensant, le discours de l'automate se distingue mal des autres.
En général la question d'un policier est "que s'est-il passé ?" Une question ouverte qui ne donne aucun indice pour la réponse. La réponse type d'un robot serait alors "je suis arrivé vers mademoiselle, elle était en vie. J'ai laissé mademoiselle, elle était morte." Des réponses très courtes et sans politesse, de simples constats. Le mieux est de penser à une programmation de chermate, qui ne "comprend" le monde qu'à travers sa fonction.
Je ne suis vraiment pas sûr que lui donner une argumentation raffinée soit adaptée, surtout que c'est déjà l'apanage d'Isidore.
Voilà voilà voilà.
Mais passons.
Le texte est sympa', toujours avec cette écriture légère signée Sàn où l'humour n'est pas déplacé. Cela dit, la fin laisse à désirer. Elle est logique, mais quelque chose cloche.
Il y a déjà les cris du commissaire. Isidore est calme et réfléchi là où le commissaire s'emporte, alors que bon, l'un n'est pas trop habitué au meurtre et l'autre est un professionnel. On s'attendrait à l'inverse. Après si on me dit qu'Isidore est un automate je dis pourquoi pas mais là on tomberait presque dans le cliché, le texte ne s'y intéresse pas du tout. Du coup ouais, les réactions du commissaire tiennent du drama, on le fait crier pour que ça bouge et c'est tout.
Il y a aussi les conclusions. On ne peut pas arrêter un automate : on peut l'envoyer en révision ou le détruire. L'arrêter, c'est entendre une procédure judiciaire qui n'a pas lieu d'être pour un objet. De même, c'est un objet, il ne peut par définition pas commettre de crime : c'est un outil, on n'arrête pas le couteau qui a servi au meurtre. En l'occurrence ici l'affaire tient plus du suicide et le chemate a suivi son programme à la lettre, il ne présente toujours aucun risque.
Et puis... et puis comme le conclut Isidore, c'est au final juste une anecdote. Pas de conséquence, même pas vraiment de révélation, ça me fait penser à ces textes à chute qu'on faisait pour rire, où on commence sérieux ou épique pour ensuite tout réduire à un jeu d'enfant. Ici le texte veut nous promettre une enquête, un mystère, et au final tout se résout quasiment en un claquement de doigt.
Donc ouais, la fin est un peu décevante.
Quelque part, et vu la fin, je me dis que le problème vient d'Isidore. Il relègue la mort d'une femme à une "bonne histoire". Pour préparer ça, on aurait pu avoir un Isidore dont la curiosité tourne au voyeurisme, le genre qui aurait aussi bien pu commettre le crime lui-même. Cela aurait donné une perspective intéressante où l'automate représente l'acte, mais l'homme représente la volonté. Ou quelque chose comme ça.
Cet Isidore me fait penser à mes personnages observateurs, qui n'ont ni le droit d'intervenir ni vraiment de juger -- au-delà d'un certain flegme. Faute de pouvoir sympathiser avec lui, le lecteur est frustré déjà, mais aussi il doit se reporter sur l'intrigue elle-même ou sur les autres personnages. Et là bon, le personnage qui brille le plus est encore le chemate, et l'intrigue comme dit relève finalement de l'anecdote.
L'anecdote n'est pas mauvaise mais il aurait manqué un second enjeu, une seconde lecture, quelque chose pour aller plus loin que le divertissement.
En y repensant, le discours de l'automate se distingue mal des autres.
En général la question d'un policier est "que s'est-il passé ?" Une question ouverte qui ne donne aucun indice pour la réponse. La réponse type d'un robot serait alors "je suis arrivé vers mademoiselle, elle était en vie. J'ai laissé mademoiselle, elle était morte." Des réponses très courtes et sans politesse, de simples constats. Le mieux est de penser à une programmation de chermate, qui ne "comprend" le monde qu'à travers sa fonction.
Je ne suis vraiment pas sûr que lui donner une argumentation raffinée soit adaptée, surtout que c'est déjà l'apanage d'Isidore.
Voilà voilà voilà.
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- San
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il y a 9 ans 5 mois #20041
par San
Réponse de San sur le sujet Automates
Je vois tout à fait ce que tu veux dire. Je n'étais pas vraiment satisfaite de cette histoire, et ces pistes de réflexion sont intéressantes.
En fait dans cette histoire je ne voulais rien d'ouvertement pervers. Le twist final est un peu scabreux, mais finalement comme tu le dis, il n'y a pas de meurtre, rien de tellement impressionnant ou tordu, juste un suicide déguisé et un robot qui suit sa programmation. Je suppose que cela enlève en fait tout le sel de l'histoire... je n'avais pas pensé que ça ferait retomber le soufflé, j'étais contente de mon petit tour de passe passe. Donc pour ça tu as raison, ça retombe et c'est ma faute.
Et du coup ça se voit que j'ai écrit une bonne partie de l'histoire sans savoir comment j'allais la conclure. Les éléments sont là, mais l'assemblage ne fonctionne pas. Je ne sais pas si je rajouterais un élément pervers pour remonter l'intérêt. Ca ne me ressemble pas. En fait j'aurais aimé écrire un meilleur mystère, c'est tout. Je ne suis pas vraiment douée pour ça '
En fait dans cette histoire je ne voulais rien d'ouvertement pervers. Le twist final est un peu scabreux, mais finalement comme tu le dis, il n'y a pas de meurtre, rien de tellement impressionnant ou tordu, juste un suicide déguisé et un robot qui suit sa programmation. Je suppose que cela enlève en fait tout le sel de l'histoire... je n'avais pas pensé que ça ferait retomber le soufflé, j'étais contente de mon petit tour de passe passe. Donc pour ça tu as raison, ça retombe et c'est ma faute.
Et du coup ça se voit que j'ai écrit une bonne partie de l'histoire sans savoir comment j'allais la conclure. Les éléments sont là, mais l'assemblage ne fonctionne pas. Je ne sais pas si je rajouterais un élément pervers pour remonter l'intérêt. Ca ne me ressemble pas. En fait j'aurais aimé écrire un meilleur mystère, c'est tout. Je ne suis pas vraiment douée pour ça '
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