12eme Portrait: L'Iconoclaste
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Il aborde de manière assez frontale la question de la sexualité, même si j’ai évité toute connotation érotique et pornographique. J’y associe également deux thèmes qui me sont de plus en plus chers et qui sont ceux du regard et de l’identité (qu’on retrouve notamment dans Le Magicien, Le Loup-Garrou et Le Lecteur) et notamment comment l’un peut forger l’autre.
Il s’est écrit assez facilement dans un premier temps, puis s’est avéré particulièrement laborieux à finaliser dans sa forme définitive. J’ai volontairement travaillé sur des phrases assez longues de manière à exiger du lecteur un certain niveau de concentration. J’espère pour autant qu’elles ne soient pas trop lourdes pour lui, d’autant que le fond est peut-être assez ardu et très cérébral... J’ai une tendance naturelle à me lancer dans de grandes et vastes phrases, si bien qu’une partie de mon travail est d’habitude de les démonter de manière à gagner une certaine légèreté qui me fait souvent défaut. J’ai donc ici travaillé à l’inverse, parfois en fusionnant deux phrases entre elle pour les rallonger parce que le lien qui les unissait me paraissait le nécessiter. Il est possible que le texte eût gagné à être écrit autrement, mais je ne voulais pas qu’il s’offre trop facilement parce que je ne veux pas ici d’un lecteur passif. Il s’agit fondamentalement d’obtenir de lui un certain niveau de réflexion sur ce que lui dit ce texte.
En dernière approche, j’ai essayé également de procéder à une chasse au superflu comme me l’invite à faire notre Renard depuis quelques temps. Cela s’est d’abord fait sur des paragraphes ou scènes entières, puis sur des phrases et enfin sur des mots, que j’ai tendance à insérer inutilement. Il a ainsi perdu quasi 20% de sa matière. Il est certainement possible d’aller encore plus loin dans ce dégraissage (je suppose que notre renard saura le souligner), et peut-être que certaines nuances sémantiques n’ont d’importance qu’à mes yeux, mais je pense que le texte en a malgré tout besoin si je veux conserver ses différents niveaux de lecture (j’en vois pour ma part trois principaux : un premier d’ordre pour ainsi dire métaphysique sur la sexualité, un second métaphorique mais réaliste qui est assez littéralement explicité et un dernier que je qualifierai de fantastique et que je destine principalement à moi et que je suis certainement le seul à pouvoir percevoir, disons que c’est ici moi qui m‘amuse un peu).
La principale question que je me pose est bien entendu celle du fond et de la forme. Ce récit est avant tout une vaste mise en scène d’une réflexion. Aussi, j’ignore si je suis parvenu à un vrai point d’équilibre où l’un ne prend pas dessus sur l’autre au détriment du lecteur. Bien entendu, c’est à vous de me le dire au gré des sensations et impressions qu’il pourrait provoquer en vous…
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- San
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J'ai beaucoup aimé ton texte Zara. Pour le sujet et pour la manière dont tu le traites.
J'aime bien ta grille de lecture aussi alors je vais m'en inspirer un peu pour mon commentaire.
Tu parlais de clins d'oeil à mes textes. J'ai pour ma part l'impression que tu décris la même personne que moi, dans cet homme qui retient le regard, plein de charme, doux et viril. C'était assez troublant pour moi de lire ça
En matière de subterfuge, je ne sais pas trop de quoi tu parles, Fufu serait mieux à même que moi de déceler ça, mais si tu veux pointer qqpart je pourrai peut-être te dire ce que j'en pense.
Edit : je me demande s'il ne s'agirait pas du fait que tu dises dans le texte que tu ne peux plus écrire avant d'avoir résolu ton énigme, mais que ton énigme n'est pas encore résolue et que tu en as écrit un texte pourtant. Petit canaillou.
Sur l'aspect cérébral, je crois qu'une ou deux phrases m'ont laissée songeuse, peut-être trop compliquées ou rapides, mais dans l'ensemble ma lecture a été fluide, peut-être même davantage que d'habitude. Cela tient peut-être aussi à la chasse au superflu que tu mentionnes. Effectivement j'ai vu une amélioration de ce point de vue par rapport au rythme de ton texte, je trouve que ça coule beaucoup mieux. Je ne sais pas ce que tu fais d'habitude à tes textes mais j'ai l'impression que tu leur rajoutes des choses qui alourdissent au lieu de les rendre plus léger comme tu le dis... Enfin bref, ici c'est plutôt bien je trouve. Ca pourrait sûrement être encore plus simplifié et fluide. Pas forcément le but effectivement.
Pour ce qui est des différents niveaux de lecture, je vais parler en même temps de l'équilibre entre la mise en scène et le propos du texte, que j'ai trouvé pour ma part assez déséquilibré.
En fait ce qui m'a marquée dans ce texte c'est bien sûr la rencontre entre le "je" et l'inconnu du bus. Au tout début du texte le "je" mentionne le fait qu'il écrit des personnages, et à la fin du texte on revient à cette idée, mais c'est complètement effacé devant l'histoire qui est racontée : cet homme en couple stable avec une femme et qui rencontre un autre homme, un inconnu, par hasard, qui n'échange que des regards avec lui, pendant quelques minutes, et dont la vie semble prendre un réel tournant à cet instant. Il a tout à coup un univers à découvrir, tant en lui même qu'avec sa femme, un océan de désirs et de fantasmes à peine effleurés, il ne sait pas comment en parler à sa moitié, il se pose des tas de questions sur le moment, avant, après, et à la fin du texte la seule réponse qu'on ait c'est qu'il va devoir trouver comment en parler parce qu'il ne pourra plus l'ignorer.
Alors les deux petites lignes où tu parles de personnages, du fait que pour écrire il semble avoir besoin de résoudre cette énigme sur lui même, elles sont juste noyées, on les distingue à peine. Et pourtant c'est intéressant, c'est tout à fait pertinent même. Mais elles n'ont pas de poids, en l'état. Je trouve qu'il faudrait soit les faire complètement disparaitre, soit les développer bien plus avant. Comment ça se fait, qu'il puisse ou non écrire et que tout ça dépende de cette rencontre avec un inconnu dans le bus? Qu'est-ce qui se joue pour l'auteur? Là j'ai même peine à croire que le "je" soit vraiment un auteur. Il a juste l'air d'être un homme qui se découvre, et je ne vois pas l'intérêt qu'on parle d'écriture si c'est pour en dire si peu à ce sujet.
Voilà en gros mes réactions à chaud
Bon et puis je me demande aussi d'autres choses, à quel point c'est autobiographique, si tu décris ton genre de mec, tout ça...
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- Zarathoustra
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Le subterfuge en question, c’est que le « je » peut être indifféremment lu comme féminin ou masculin (et j’ai pris soin à ce qu’il n’y ait aucun accord possible avec le sujet et les COD dans mes structure de phrase), ce qui n'est d'ailleurs pas toujours facile pour rendre un registre intime ou pour donner ses impression/sensations. Le narrateur est effectivement un personnage plus qu’un vrai narrateur. Et ce personnage se module en fonction du regard du lecteur. La seule chose que je dis, c’est que le narrateur est du sexe opposé de son partenaire (dans une phrase qui peut s'adresser aussi à quelqu'un d'autre et si tu comprends ça, je pense que tu as compris tout le texte).
J’ai donc écrit avec l’idée qu’on verrait d’abord le « je » comme un homme parce qu’ici, on me connait, mais qu’ensuite, on remette en cause son regard pour éviter la confrontation d’une situation homosexuelle en se disant qu’il s’agit d’une femme de manière à se confronter au conformisme. Et ensuite, de se poser la question de ce que cela peut impliquer. Dans les faits, il n’est ni l’un ni l’autre ou les deux à la fois si on préfère. Pour moi, c’est au lecteur de choisir, sachant qu’il devra trouver sa réponse à la fin en fonction de son choix et de ce que le texte invite à faire soit en tant qu’homme soit en tant que femme pour résoudre le piège que le lecteur se sera tendu malgré lui en quelque sorte. Donc quand tu dis:
cet homme en couple stable avec une femme et qui rencontre un autre homme, un inconnu, par hasard, qui n'échange que des regards avec lui, pendant quelques minutes, et dont la vie semble prendre un réel tournant à cet instant. Il a tout à coup un univers à découvrir, tant en lui même qu'avec sa femme, un océan de désirs et de fantasmes à peine effleurés, il ne sait pas comment en parler à sa moitié, il se pose des tas de questions sur le moment, avant, après, et à la fin du texte la seule réponse qu'on ait c'est qu'il va devoir trouver comment en parler parce qu'il ne pourra plus l'ignorer.
C'est très bien, parce que tu as choisi ton histoire, mais tu aurais pu choisir de lire ce texte en tant que femme. D'ailleurs ça fonctionne même mieux. Parce que si tu fais le choix de l'homme, qu'Est-ce qu'un homme peut bien avec un autre homme en plus d'envisager une relation gay? Alors que dans l'autre cas... L'un des points que je regrette, c'est que le texte ne parvient pas à mettre le lecteur face à une situation femme vs femme. Mais c'est impossible à mettre en scène dans mon contexte d'histoire.
Je pense que le narrateur a parfois une attitude féminine (sa posture dans le bus, le besoin d’être regardé, de s’observer dans la glace pour se préparer, l’obsession des yeux (suite à notre discussion)) mais qu’il a un fonctionnement masculin pour certains points (il est notamment très « voyeur » qui est pour moi un comportement très masculin notamment par rapport au corps (y a qu’avoir les photos érotiques sur les corps féminin mais également les sites érotiques gay, il est très difficile de trouver des images d’hommes qui ne soient pas sur un site gay). D’ailleurs, in fine, ce n’est pas un texte qui parle d’une exhibition mais met bien en scène du voyeurisme. Parce que l’auteur que je suis ne fats que regarder le lecteur…
San: Je trouve qu'il faudrait soit les faire complètement disparaitre, soit les développer bien plus avant. Comment ça se fait, qu'il puisse ou non écrire et que tout ça dépende de cette rencontre avec un inconnu dans le bus? Qu'est-ce qui se joue pour l'auteur? Là j'ai même peine à croire que le "je" soit vraiment un auteur. Il a juste l'air d'être un homme qui se découvre, et je ne vois pas l'intérêt qu'on parle d'écriture si c'est pour en dire si peu à ce sujet.
Pour ce qui est de la conclusion du texte, on va dire que je donne mon joker pour voir si le renard a perçu le jeu de renard du texte. Mais je t'invite déjà réfléchir par rapport au fait que le "je" est en soi complètement mis en scène. Le "je" est donc une sorte de personnage... Pour t'aider, on va dire qu'il y a le narrateur qui est un personnage et derrière tout ça , il y a l'auteur... Les deux convergent quand vient la fin. Et que fait cet auteur/narrateur?
Pour ce qui est de l’autobiographique, mystère… Mais ce texte est un jeu avec le lecteur très cérébral. Et plus tu vois la cérébralité du texte et plus tu verras que je m'y amuse. Si je peux te donner un indice, il y a dans le texte un mot qui est employé deux fois qui doit te donner une piste pour savoir qui est le vrai narrateur qui joue avec le lecteur.
Mais j'espère que le texte ne t'a pas exactement emmenée à où tu t'attendais et que je t'aurai un peu surpris (même si j'ai cru comprendre que tu n'allais pas être déstabilisée par le propos)...
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- San
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Et puis il y a ce « je suis un homme » que je n'arrive pas à interpréter dans ce contexte
Mais en tout cas, oui, très intéressant
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- Zarathoustra
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Pour te répondre, le texte traite du regard et de l’identité. Ce sont des thèmes qui m’intéressent parce que je les associe étroitement à la relation lecteur/auteur. La nouvelle du Magicien s’amusait avec la question « Qui est tu ? » et là je m’amuse avec « Qui est je ? » à travers le regard qu’on porte sur soi (ou sur l’autre). C’est aussi le thème central du Loup-Garou où je demandais au lecteur de voir l’intérieur de mon héroïne, d’aller au de-là de la surface de son visage (et donc des apparences). Ce texte s’appelle l’Iconoclaste et ce n’est pas gratuit, tu l’auras compris. Ici, je ne demande pas de voir à l’intérieur de l’autre mais à l’intérieur de soi et de l’autre en détruisant l’image qu’on a de soi et de l’autre, pour se dévoiler si possible de manière plus total. C’est un texte qui demande au lecteur de faire son histoire, donc d’être à son tour le narrateur. Là aussi, je détruis l’image du Narrateur et du Lecteur tel qu’elles sont censées être au début. Je pense que tu as là les clés pour comprendre tous les enjeux de second niveau que j’appelle « métaphysique ». Le texte met en scène la relation Lecteur-Auteur avec le désir d’être lu (l’exhibtionnisme) mais aussi de comprendre le lecteur pour pouvoir l’atteindre (le voyeurisme).
Pour revenir à ta question (et aussi à ta première impression que le texte était déséquilibré), l’idée du texte (outre bien entendu le désir de m’inspirer de ton travail) était de me dire que pour « comprendre » le lecteur, surtout sur un texte sur le regard, on ne pouvait pas faire abstraction du sexe du lecteur d’où l’idée de ce petit jeu avec lui.
San: Et puis il y a ce « je suis un homme » que je n'arrive pas à interpréter dans ce contexte
C’est très intéressant que tu aies lu cette phrase avec ce sens. Je craignais qu’on la comprenne systématiquement autrement. La vraie phrase est :
A la place, j’eus le besoin de sentir sur moi ton regard à toi, scrutant chaque parcelle de mon corps pour me révéler qui j’étais et qui m’aurait dit dans un même élan « je suis un homme ».
Je note que tu ne tiens pas compte des guillemets. Je joue avec l’ambiguïté de la phrase qui peut être comprise comme toi ou comme étant une phrase de l’autre qui parle et qui veut dire que c’est l’autre qui est un homme. Pour être correcte dans ton interprétation, la phrase aurait dû être « tu es un homme » (je ne suis pas expert en français, mais il me semble bien que ce soit). Mais comme on ignore si la citation du texte est complète ou recontextualisée, elle veut bien entendu dire les deux, dans le but toujours de laisser le lecteur choisir son sens. Donc en l’occurrence, soit on interprète comme « le narrateur est un homme », soit « l’autre est un homme », mais il y a une 3eme option que tu as refusé de voir qui était celle où le une femme revendique sa part masculine et qui dirait à son homme, « c’est moi l’homme » soit en tant que narratrice soit en tant que vis-à-vis du narrateur. Donc tu as bien interprété le texte la première fois mais tu as refusé de devenir une vraie autre lectrice ou de devenir narratrice réclamant le droit d’être à son tour un homme à son partenaire
Je t'avoue que j'ai ce sentiment moi aussi en le relisant. 1ère partie: je la lis en tant qu'homme. 2eme partie: je la lis en tant que femme (et j'ai essayé de l'écrire sous cette angle parce que je me suis dit que si je ne le faisais pas là, il aurait été impossible qu'une femme s'identifie au narrateur. Mais bien entendu, en conservant l'ambiguïté). 3eme partie: je la lis en tant qu'homme. Mais ça, c'est aussi parce que c'est mon vécu qui parle. Parce que dans les faits c'est quand même moi qui est l'habitude de regarder des femmes... Je me demande comment effectivement je pourrais faire pour que, malgré mes avertissements répétés sur l'identité du narrateur, l'idée que ce soit une narratrice puisse être davantage ambiguë et ressentie. Mais j'aime bien aussi l'idée de piéger le lecteur sur le fait qu'il puisse se retrouver peu de temps après face à une confrontation ouvertement gay et voir s'il l'assume ou s'il préfère changer de regard/point de vue (pour retomber plus loin dans le dernier piège)...La relecture fonctionne, mais ça marche moins bien en me mettant dans la peau d'une femme, pour ma part.
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- San
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« je suis un homme » : j'avais bien vu toutes les interprétations possibles et c'est justement quand elles sont multiples et que je ne peux pas en mettre une en avant que mon cerveau bug. Gné. J'ai besoin de pouvoir partir sur une hypothèse pour comprendre le texte et là je ne voyais pas trop d'indices pour une thèse autre que le primaire "le narrateur est un homme". Du coup ça m'a juste paru maladroit "
Pour ce qui est du sexe apparent de "je", j'ai l'impression qu'il y a des indices à travers le texte, du vocabulaire, des tournures de phrase, des concepts qui me semblent plutôt masculins. En vrac, le "derme" du poignet, le manque de courage pour parler, la violence de la passion et du désir... mais je me dis que c'est sûrement lié à ma propre expérience. Il faudrait voir comment ton texte fonctionne sur d'autres personnes.
Je vais aussi revenir sur cette phrase : "Et le temps d’un regard, cet inconnu dans le bus m’avait révélé comment donner vie à ces deux secrets en chacun de nous"
Ca m'avait fait tiquer à la première lecture mais je crois que j'avais déjà compris. L'allusion à deux phallus va dans ce sens aussi. Je ne sais pas si c'est le troisième niveau de lecture dont tu parles, mais ça me paraissait un peu évident en fait. La question de l'identité n'est pas qu'au niveau du genre. Là où l'homme du couple cherche à expérimenter avec un autre homme, la femme du couple cherche quant à elle à expérimenter avec deux hommes, non?
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- Zarathoustra
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L'idée, c'est bien qu'il n'y ait pas d'indices. Encore une fois, j'ai essayé que ce ne soit pas vraiment "sexué". Mais étant un homme, j'ai essayé de féminiser mon regard pour essayer que les choses soient moins masculinisées par mn regard. Je t'avoue ne pas savoir si j'y suis parvenu parce que c'est vraiment très dificile d'avoir conscience à quel point le regard de l'homme et de la femme est différent. C'est une chose qui m'intéresse beaucoup et sur laquelle j'ai pas mal réfléchi. Je pense qu'un homme, par exemple, projette sur son propre corps un érotisme très différent de celui que projette une femme. C'est d'ailleurs très difficile à cerner car l'érotisme au féminin se fait plus à travers des écrits que des images. Donc je dirais que votre érotisme (tel que je e perçois) est plus tourné sur les sensations, les émotions, voire la mise en scène de votre propre corps pour appeler le désir de l'homme (un côté plus exhibitionniste, disons, car je pense que vous réclamez plus le regard de l'homme sur vous, ne serait-ce que pour vous rassurer par rapport aux autres femmes, contrairement à l'homme qui est clairement sur un érotisme plus visuel voire sur un imaginaire ouvertement plus pornographique que celui de la femme). Donc je pense que ce qu'un homme pense être excitant pour vous à travers son corps se trompe certainement totalement (parce qu'il imagine votre désir à travers ce qu'il désire du corps de la femme).
San: Là où l'homme du couple cherche à expérimenter avec un autre homme, la femme du couple cherche quant à elle à expérimenter avec deux hommes, non?
Bon, si toi tu ne vois pas, ça va être difficile pour les autres. L’idée, c’est que l’homme réclame à la femme de devenir femme et que la femme réclame à l’homme de devenir homme. Techniquement, il n’y a pas besoin d’un 2eme homme pour répondre à l’équation des deux Phallus… il existe des substituts que je te laisse deviner… Disons que c'est là où le texte doit déstabiliser un peu... Tu vas pouvoir ce soir discuter avec ton homme d'autre chose que du programme TV... Je suis moins libertin que toi. Je suis un incurable monogame pour ma part.
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- San
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- Zarathoustra
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Pour tout te dire, cet homme rentre dans la dernière dimension du texte, celle qui touche au fantastique. Si tu veux, je te donnerai les clés par pm, histoire que chacun cherche un peu de son côté. Celle-ci, je doute vraiment qu'on puisse d'ailleurs la percevoir. C'est celle où je reprends en quelque sorte le pouvoir sur mon histoire, quels que soient les choix du lecteur...
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- Zarathoustra
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PS: je t'ai adressé des mp dans ta messagerie...
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- Zarathoustra
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D'abord au tout début, de manière à ce que le lecteur soit mieux armé pour découvrir la portée fantastique du texte. Pas sûr qu cela soit suffisant, mais ça invite à réfléchir:
Cela te surprendra sans doute mais, avant de lire ce texte, j’aimerais que tu considères qu’il n’a sans doute pas été écrit par la personne que tu crois. N tout cas, mon amour, je t’invite à garder cette idée en tête quand, à ton tour, tu sentiras qu’on te regarde de manière à ce que tu perçoives mieux l’éventuel danger que tu auras à affronter. Et si jamais tu ne le découvrais pas, alors dis-toi que ce n’est plus moi.
Puis, j'ai changé la phrase initiale des deux phallus par:
Ce que je n’arrive pas à te dire, c’est que j’aimerais que tu m’aides à être un peu toi de manière à ce que je puisse à mon tour t’aider à être un peu moi. Et pour cela, lorsque nous nous retrouverons, nous aurons alors chacun un phallus pour découvrir qui nous sommes au moment précis où nous nous rapprochons si intimement de l’autre.
Cela retire l’ambiguïté que tu avais soulevée. Je pense qu'il est inutile que le lecteur puisse s'égarer de la sorte pour de bêtes raisons de formulation. Là, si le lecteur ne trouve pas la solution avec de la bonne imagination, j'abandonne!
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