[halloween 2006] 2eme Portrait : L’Ecrivain - Zarathoustra
- Iggy Grunnson
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La première scène m’a rappelé, à tort ou à raison, le film Mar Adentro d’Alejandro Amenabar (qui raconte le combat d’un tétraplégique pour mourir dans la dignité) : notamment, le contraste entre les grands espaces de la mer et l’exiguïté de la chambre. Même si, du coup, j’ai eu une certaine impression de déjà vu, le fait est que ce genre de texte est quelque chose d’assez inhabituel pour les chroniques, ce qui donne plutôt envie de lire la suite.
Les choses se compliquent par contre avec la grande salle de marbre, qui par certains côtés est le point faible de l’histoire. Le problème, c’est que je n’ai jamais eu l’impression d’avoir toutes les règles du jeu pour pouvoir tout comprendre. Alors que pour ton récit précédent tu partais d’une ligne très simple pour extrapoler sur la psychologie de tes personnages, on est ici directement plongé dans la dimension la plus « psychédélique » du récit. Notamment, il est difficile de se faire une idée du personnage principal (qui est un érudit mais se bat pourtant à l’épée) ; le fait que la salle est bondée par la procession des pèlerins n’apparaît pas tout de suite ; le rôle des livres, comme celui de l’alchimiste, n’est jamais clairement expliqué. Bien sûr, tous ces éléments poussent le lecteur à la réflexion, mais privé de repères, autant en ce qui concerne le cadre de l’histoire que les motivations du héros, l’effort à fournir pour s’immerger dans le récit est à mon sens plus important que pour le portrait du devin.
Et puis il y a le sablier, le rêve dans le rêve, qui donne une certaine cohérence à l’ensemble. Un homme attend sa mort imminente, alors qu’il est séparé du monde des vivants par une seule paroi de verre ; un rêveur, à mi-chemin entre le ciel et la terre (la chaise en contrebas) guette le danger qui vient du haut (les ombres menaçantes / l’escalier / le sable). J’avoue qu’en la matière, tu t’es vraiment surpassé au niveau du style, notamment lors de ce passage, où tu mets en avant toute l’ironie de la situation, celle d’un homme dans un sablier qui ne peut compter le temps, et qui se retrouve contraint « d’écrire sur du sable ». Si j’ai pris autant de plaisir à lire ce texte, c’est sans doute aussi – et surtout, peut-être – grâce à ces moments de poésie qui parcourent le récit. L’agonie du protagoniste, son calvaire sous la cascade de sable est aussi très bien rendu, et fait naître une certaine empathie, une certaine tension qui font peut être défaut lors des passages dans la salle de marbre.
Justement, cette salle de marbre, qu’est-elle en réalité ? Il y a plusieurs façons d’envisager le texte, et même après trois lectures, j’ai du mal à vraiment me faire une idée. J’ai un moment pensé que la salle de marbre était plus ou moins la communauté des chroniques : le protagoniste érudit, le temple de l’écrit, les fidèles qui attendent d’être lus et reconnus… Ceci dit, le tableau paraît quand même bien sombre ! Autre hypothèse : la salle est le cœur d’une église dévoyée, qui, à force de courber l’échine, ne lève plus la tête pour se rendre compte du tyran qui la commande.
Ou bien faut-il voir la salle comme une présentation du monde entier, victime d’un diable très luciférien à l’aspect androgyne, et dont le plus grand pouvoir est de faire croire qu’il n’existe pas (sa disparition, la bourrasque qui terrasse le héros) ? Le récit apparaît alors comme un hommage aux artistes, qui, fidèles à leurs convictions (le héros ne lâche sa feuille qu’après avoir été tué), n’hésitent pas à mettre toute leur âme dans leur œuvre – seul le sang reste sur la feuille – pour s’élever spirituellement, afin de sauver leurs contemporains du plus grand mal au monde, l’indifférence. Et même si le geste est dérisoire, même pour les plus obscurs des artistes (le vieillard meurt en pensant ne pas avoir été à la hauteur de ses modèles, la page reste presque blanche), finalement le jeu en vaut la chandelle et parvient au final à arracher quelques âmes fortes – Lumière / l’infirmière – à la malédiction de l’indifférence. Afin de finir l’histoire aussi sur une note d’espoir, comme si cette foi créatrice se transmettait de génération en génération au sein d’un interminable combat contre le « mal »…
Bon, toutes ces interprétations vont peut-être te sembler farfelues, mais je crois que ton texte s’y prête assez malgré tout. J’espère en tout cas que ces quelques commentaires t’auront apporté un nouvel éclairage sur le récit…
Bref, malgré son coté très mystérieux, j'ai quand même bien apprécie ce texte ma foi fort bien écrit. Bien sur, il faut faire un petit effort pous s'immerger dans cette ambiance, mais je crois vraiment que ça en vaut la peine...
Iggy
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Mes remarques seront donc certainement un peu décousues et pas très organisées, mais je vais tâcher de faire au mieux.
- Formellement parlant : j'ai noté quelques fautes de grammaire minimes, rien de bien méchant. Sûrement des fautes d'étourderie qui peuvent être corrigées avec une lecture minutieuse.
La structure générale de ton texte m'a été assez problématique, j'y reviendrai sûrement après.
- Stylistiquement parlant : c'est pas mal du tout, mais pour avoir lu les premières lignes du premier chapitre des portraits, j'ai trouvé le style du premier chapitre plus percutant. Probablement le sujet s'y prêtait-il mieux ; en tout cas le style de ce portrait d'écrivain est pas mal mais parfois un peu redondant, et trop insistant.
Pour exemple, le début, avec la fenêtre. J'ai l'impression qu'on y revient un peu trop souvent et que pas mal de phrases suggèrent la même idée. Attention à ne pas s'auto-paraphraser peut-être.
J'avoue avoir beaucoup aimé le passage répété :
Pour qui l’aurait dépliée sans s’y attarder, il y avait presque une page blanche. Pour qui l’aurait dépliée pour comprendre sa mort, il y avait un immense vide et trois gouttes de sang. Trois gouttes de sang pour défier le néant. Trois cris pour que cesse le silence.
Les répétitions, les sonorités, le tout rend vraiment très bien.
- Par rapport au sens : le problème principal de ton texte. Je félicite la démarche de vouloir se lancer dans un texte opaque et difficile, mobilisant l'intelligence du lecteur. Néanmoins, je ne peux m'empêcher d'émettre quelques réserves.
Iggy souligne assez bien les problèmes de la salle de marbre. On manque de clés, d'éléments décisifs pouvant aider à la compréhension. Et, dans le même temps, des détails nous sont livrés et ces détails-là perdent de leur intérêt et de leur sens à mon avis.
Pour essayer d'être plus claire, je vais analyser le passage avec l'Indifférence, par exemple. Déjà, quand j'ai appris que le personnage avait une épée, j'ai cru que c'était un nouveau personnage. Et plus le vieillard central de l'intrigue. Je me suis imaginée subitement un jeune chevalier parce que, dans mon esprit, cela paraissait plus cohérent.
L'Indifférence en elle-même : elle est bien traitée, mais ce qui me chagrine le plus, c'est qu'elle soit si clairement nommée, justement. Personnellement, j'aime la liberté des interprétations possibles, et quand les choses sont si clairement nommées, je trouve qu'elles s'évident d'un grand potentiel et d'une certaine richesse. On bascule dans le symbolique pur, qui à mon sens fait perdre à un texte de ce genre-là.
Cela m'a finalement fait le même effet avec Lumière ; et même si cela a une portée poétique, le côté allégorique de la chose restreint le champ des possibles et du même coup ces entités ont moins de saveur.
Alors voilà, en fait, on a trop peu d'éléments, et les éléments qui nous sont dévoilés sont à mon avis pas forcément les bons.
- Il est ambitieux de se lancer dans un texte "onirique", voulant ainsi essayer de rendre la complexité d'un rêve. Cela aurait pu être largement pire et le tout reste quand même assez intéressant. Il peut à mon avis être potentiellement amélioré.
Je ne sais pas si tu as vu des films de David Lynch (Lost Highway, Mulholland Drive pour ne citer qu'eux), mais quand on m'évoque une oeuvre voulant s'approcher du rêve, cet homme-là est un maître en la matière. Et m'a convaincu que le meilleur médium pour justement rendre compte d'un rêve est le cinéma. Enfin certains auteurs ont pu parvenir à être aussi brillants sur ce même domaine de l'étrange, de l'incongru, du mystérieux, et du poétique, mais ils sont très très très rares (en fait je crois n'en connaître qu'un ou deux).
Il y a des scènes assez frappantes et intéressantes dans ton texte, soulignées par Iggy (l'ironie de l'homme dans le sablier qui écrit sur le sable et qui voit tout ce qu'il écrit disparaître...) mais la structure générale de ton texte empêche d'être plongé dans un état de semi-conscience et de fascination globale semblable au sommeil paradoxal (à l'instar d'un film). Si bien que l'on reste parfaitement campé dans sa réalité et que l'on pénètre assez mal dans ton texte. Il n'y a pas de clés permettant à la fois l'empêchement d'un contre-sens et dans le même temps la perspective de lectures multiples. Je pense qu'il aurait fallu un style quasiment hypnotique et envoûtant pour attirer le lecteur dans le noeud complexe de ton texte. Et j'avoue être restée un peu trop en retrait pour être suffisamment fascinée pour me contenter, justement, de scènes inexplicables et inexpliquées, et d'apprécier malgré tout leur teneur ensorcelante. L'incursion du symbolisme à mon avis empêche aussi ça : revenir au symbolisme, c'est revenir à une forme de rationnalisme, contraire à la densité et à la complexité d'un rêve. Et du coup cela handicape l'imagination du lecteur.
Je me dis qu'avec la référence à un alchimiste, tu as peut-être été inspiré par L'Alchimiste de Cuelho. J'en garde un bon souvenir mais je me rappelle qu'il avait souvent recours à ce symbolisme inavoué un peu restrictif je crois. Voulant délivrer une philosophie assez précise et bridant un peu la pensée du lecteur du même coup. Moi, si on me demandait quel auteur se rapprochait le plus de l'étrangeté et de la profondeur d'un rêve je penserai plutôt à Kafka et son Procès. Il parvient à nous faire admettre complètement une réalité qui nous est totalement étrangère ; à créer une atmosphère étrange, inquiétante, obéissant à sa propre logique ; et le personnage admet des situations presques absurdes avec autant de naturel que l'on peut admettre certaines situations dans nos rêves. Du coup c'est franchement fascinant, car c'est un texte qu'on peut prendre par plein de bouts et il y a toujours ce petit rien qui se dérobe et qui le rend si génial.
Voilà pour ma deuxième critique !
En somme, c'est un texte de bonne qualité, mais il y a quelques problèmes de fond, liés peut-être à la forme, qui pourraient être résolus.
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- Zarathoustra
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Donc l'idée, c'est bien d'évoquer le narcissisme des "auteurs" (d'ailleurs l'écrivain en question n'est pas différent des autres). Donc cette salle, c'est en partie ça, mais j'ai retravaillé pour essayer de retranscrire le monde de l'édition. Je n'ai pas eu d'expérience directe ou indirecte mais c'est un peu ce que j'ai lu et ce que l'on m'en a dit. Donc si le décor est onirique, rien ne l'est en verité.
J'avais fait une première mouture et les lecteurs étaient très destabilisés. C'est vrai que pour la fenêtre, il y a une évocation de trop, mais comme c'est ce qui génère le concept du sablier, une simple évocation n'aurait pas été suffisante.en tout cas le style de ce portrait d'écrivain est pas mal mais parfois un peu redondant, et trop insistant.
De même, j'ai longuement hesité à nommer l'Indifférence, tu as certainement raison sur le fait que ça ôte un peu d'imaginaire, mais malheureusement, on m'aurait fait le reproche d'être abscons volontairement. Toi, ça t'a ôté ton avis de rêver, mais pour les autres (en général, pas forcément par rapport aux chroniques), si je ne délivre aucune clés, il ne rentre pas du tout dans le texte.
Je pense avoir en partie raison parce que même en donnant ces pistes, je vois bien qu'il n'est pas vraiment compris. Je ne dis pas que c'est la faute du lecteur, pas du tout. Mais je vois qu'aucun des thèmes vraiment important ne semble deviner.
Qui te dit que tu as tord?Déjà, quand j'ai appris que le personnage avait une épée, j'ai cru que c'était un nouveau personnage. Et plus le vieillard central de l'intrigue. Je me suis imaginée subitement un jeune chevalier parce que, dans mon esprit, cela paraissait plus cohérent
Tu évoquais Lynch. Et bien c'est en l'occurence c'est tout à fait poreux. C'est à fois lui et pas lui. En clair (je l'espère
1 La réalite: un vieil homme malade vit ses derniers instants.
2-La salle. Il s'agit d'un rêve mais du rêve de son dernier récit, celui qu'il n'aura jamais vraiment réussi à écrire. Donc le personnage est evoqué par des "il", l"homme", mais jamais comme étant clairement "Elann", c'est volontaire. Il est plus jeune, bien sûr, mais c'est une sorte de double d'Elann, sans l'être. Elann se voit certainement moins vieux qu'il ne le croit et certainement meilleur écrivain aussi.
3- Le sablier: c'est vraiment le rêve d'Elann.
Effectivement, si on le lit comme un récit de rêve. Mais tu rearqueras que dans les trois temps il ne s'agit que de la réalité: un homme se meurt sans avoir réussi à retransmettre son oeuvre (ou avoir donné de sens à sa vie, c'est la même chose).On bascule dans le symbolique pur, qui à mon sens fait perdre à un texte de ce genre-là.
Le côté onirique n'est qu'un leurre. D'ailleurs, c'est même dit, il est gèné de rêver des choses qui lui lancent à la figure la cruel verité: c'est un nul qui c'est planté toute sa vie et qui se retrouve seul face à la mort.
1- La scène de la chambre: c'est lui qui essaie de retransmettre quelque chose.
2- La scène 2: c'est lui par rapport à l'exterieur. Il cherche à laisser une trace vers les autres. Il n'a jamais intéressé personne et préfère accuser une machination plutôt que d'admettre son erreur. Et il souhaite que Lumière/infirmière puisse l'aider à ce qu'il puisse survivre par son "oeuvre".
La scène 3: c'est l'écrivain face à lui-même dans sa solitude.
Donc évidemment, ça n'a rien d'onirique.
Cela m'a finalement fait le même effet avec Lumière ; et même si cela a une portée poétique, le côté allégorique de la chose restreint le champ des possibles et du même coup ces entités ont moins de saveur.
Et comment tu comprends "Lumière"?
Les seuls pasages où je suis explicite sont rares: l'insistance sur la fenêtre, la personification de l'Indifférence et les écrits dans le sable. Ce me semble être des indices nécessaires pour vraiment permettre la compréhension du texte. Du moins, il en faut sinon tout le monde reste sur le carreau. C'est d'ailleurs ce qui se passe s'y on ne s'intéresse qu'à faire des rêves avec des mots.
Tu as raison, mais c'est aussi parce que tu souhaitais lire un texte onirique à la Lynch. Même s'il y a un clin d'oeil à Lynch avec le café (il y a une scène très forte dans Mullhuland Drive avec un cafe (du moins ce que je m'en rappelle) et qui résonnait dans ma tête au moment d'écrire, mais je n'avais aucune ambition de faire du Lynch. Par contre, j'aime comme toi et lui, que les choses soient ouvertes. Mais, ici, on m'en a plus fait le reproche que complimenter (peut-être que ceci explique cela).la structure générale de ton texte empêche d'être plongé dans un état de semi-conscience et de fascination globale semblable au sommeil paradoxal (à l'instar d'un film). Si bien que l'on reste parfaitement campé dans sa réalité et que l'on pénètre assez mal dans ton texte. Il n'y a pas de clés permettant à la fois l'empêchement d'un contre-sens et dans le même temps la perspective de lectures multiples.
En fait, tu me reproches d'être explicite, mais je notes que plein de choses ne le sont pas et que tu n'évoques pas. Et il y a des symboles qui s'imposent à moi sans que je n'ai vraiment d'explication, par exemple, la chaise vide. Et ça, c'est bien un truc que Lynch m'aurait également appris, de ne pas chercher des explications à tout, lui-même se refuse d'expliquer et de tout s'expliquer. Mais bon, arrêtons les comparaisons avec lui, je ne crois pas vouloir le suivre et ni n'avoir son niveau.
Tu me reproches la structure. Mais pour moi, c'est elle qui permet de comprendre l'ensemble. Chaque partie explique l'autre. Et la somme des trois fait plus que trois. C'est justement ce sens qui me semble nécessitéer plusieurs lectures et qui n'apparait pas pour l'instant.
Et puis, c'est plus intéressant à lire que de dire les choses complètement explicitement.
D'ailleurs, si ça continue, je vais faire une réponse plus longue que mon texte...
Cela dit, tu mets le doigts sur des points qui m'intéressent parce que ce sont justement des questions que je me suis longuement posés. J'avoue ne pas avoir de réponses. C'est un peu ce que j'attends de vous: voir si ça fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, et comment c'est perçu.
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Je comprends mieux tes intentions et saisis mieux ton approche. Et du même coup je vais aussi préciser certaines de mes remarques au risque de me répéter : il est clair que tu donnes certaines pistes mais à mon avis, ce ne sont pas toujours les bonnes.
Par ailleurs, la nécessité d'une si grande explication pour que ton texte puisse être apprécié à sa juste valeur me permet aussi de dire qu'il manque, finalement, quelque chose à ton texte initial pour qu'il puisse se suffire à lui-même. Quoi, je ne peux dire : peut-être stylistiquement mériterait-il d'être plus étoffé. Tout texte abscons peut être pénétrant et attirant en lui-même, même si on ne comprend pas tout, si stylistiquement il a quelque chose de fascinant, ou si il y a quand même une ambiance, une atmosphère particulière, qui se crée pour de bon. Là, j'ai l'impression que ton propos écrase un peu les potentialités de ton texte.
Tu parles de rêve pour deux de tes "temps" et par ailleurs tu ne veux pas écrire de texte onirique ? Onirique, pour moi, cela veut dire : qui a trait au rêve. Et justement, dans un rêve, il n'est pas uniquement question de symboles : on peut en trouver en cherchant bien, mais au final il y a une logique qui nous échappera toujours un peu. Donc je ne suis pas d'accord avec toi quand tu fais le lien avec ma référence au symbolisme pur et au rêve. Je ne m'attendais pas au récit d'un rêve, mais bien à atteindre, par le médium littéraire, quelque chose qui correspondrait formellement à ce qui voulait être exprimé, c'est-à-dire un rêve. Justement, c'est quand on revient au rationnel que le symbolisme s'épanouit pleinement. Pas dans un rêve.
Tu dis que le rêve est leurre ; hum, là, j'avoue, je ne comprends pas l'intérêt de passer par ce leurre-là, en ce cas. Si les passages de rêve n'ont d'intérêt que parce qu'il faut les déchiffrer, j'avoue être un peu désemparée en tant que lectrice. Même si le rêve doit être un obstacle que l'on doit dépasser, pour nous, lecteurs, le rêve en lui-même doit déjà avoir un intérêt en tant que tel, sans explication, pour que cela nous donne l'envie de nous creuser les méninges. Ce que je veux dire, c'est que ces moments déjà bien décrits ne parviennent pas à exister au "premier degré". A l'instar d'un texte de Kafka qui dépeint quelque chose d'étrange, d'énigmatique, d'incongru, mais qui demeure limpide et crédible dans le même temps... Et lui non plus n'écrit pas de récit de rêve.
Pour justement en revenir à Lynch, même si tes intentions n'étaient pas d'avoir la même démarche que lui, ce que je peux dire c'est que Lynch n'a jamais à l'ouvrir pour que ses films soient intéressants. Je ne l'ai jamais vu s'expliquer, ni même donner une interview intéressante. Il s'amuse à ne dire que des platitudes pour laisser ses films complètement ouverts. Il ne se justifie jamais et laisse vivre ses films indépendamment de lui, et ses films parviennent justement à cette existence autonome des vraies oeuvres. Là, le simple fait que tu ressentes le besoin d'éclaircir et d'expliquer... c'est qu'il y a une insuffisance quelque part. Si ton texte n'a pas tout "dit" et que tu doives dire des choses en plus, c'est qu'il faut encore y travailler.
Par rapport à "Lumière" : ben, je la comprends au sens littéral comme au sens figuré. Je n'ai pas fait toutes les connexions mais bon, j'ai senti ce qu'elle pouvait représenter : lumière de la raison, lumière divine, lumière bienfaisance, force apaisante avant la mort, rassurante, lumière de la jeunesse, de l'enfance, de la candeur, de l'innocence, de l'espoir, de la bonté. Tout ce genre de chose. Avant que le mot Lumière apparaisse j'avais fait d'autres connexions : projection de lui-même, peut-être de quelqu'un qui lui a été proche, la fille qu'il n'a jamais eu, la descendante qu'il aurait voulu avoir. Le mot "Lumière" propulse le personnage dans les hautes sphères. Mais bon il est vrai que Lumière est moins restrictive qu'Indifférence. L'Indifférence est l'un des plus grands maux de l'humanité pour l'homme, qu'il soit artiste ou non. En l'occurence, là, il est artiste. Donc bien qu'il lutte contre elle, elle finit par l'emporter sans effort, parce que l'homme lutte contre du néant.
Avant que tu ne nommes l'Indifférence, ce personnage mystérieux me faisait énormément penser à un de mes propres personnages que j'ai créé dans mon projet en cours (que j'ai mis sur les Chroniques). Je ne détaillerai pas plus là-dessus mais avant que tu ne nommes le bonhomme Indifférence, moi, j'avais pensé à Dieu l'indifférent à la condition humaine, à la souffrance matérialisée en cette entité, souffrance qui isole, ou bien à une incarnation de la solitude, ou plein de choses encore. Et mon imagination débordante a été bridée dès l'instant où le mot "Indifférence" est tombé.
J'ai aimé ce motif de la chaise vide et bleue, justement. C'est ce genre de motif que j'ai apprécié. Comme le papillon, d'ailleurs. Des motifs qui ont leur intérêt même si on n'explique pas précisément ce qu'ils peuvent représenter. Leur simple présence est propice à l'imaginaire et à l'épanouissement du texte. Et ça marche moins pour certains points de la salle. On sent que tu veux - même si ce n'est pas forcément le cas, c'est uniquement le ressenti - pousser quelque chose dans ces moments-là, un propos fort, mais tout ce que l'on entrevoit n'est pas satisfaisant - à mon sens. Ca donne l'impression d'un magma flou qui veut donner un message très précis. Du coup on a quelques pistes, mais pas franchement satisfaisantes, parce qu'elles donnent une vision très claire de certains points sans pour autant donner une texture dense et riche au reste.
Quand tu me dis que chaque partie explique l'autre : c'est un point que le lecteur est, à mon avis, incapable de faire par lui-même, à première vue, même en se relisant. Il n'y a pas de coupes assez franches, mais il n'y a pas non plus pour autant une véritable continuité. Du coup, moi, en lisant, j'ai très peu fait le lien entre les parties tout simplement par confort intellectuel. Le texte est quand même assez long et les connexions ne peuvent se faire tout le temps. L'articulation est cahoteuse parce qu'on ne sent pas bien qu'il y a une vraie articulation. Il faudrait peut-être un peu appuyer ça.
Par exemple, ce coup du Elann et de son double : je serai presque d'avis de nommer ce double. Anagramme d'Elann, ou autre chose, du moins le caractériser plus précisément.
Par ailleurs, même si chaque partie en explique une autre, chaque partie devrait normalement pouvoir avoir une existence presque autonome. Il peut nous échapper certaines choses mais si la logique de telle partie est expliquée par telle autre partie qui elle-même est cohérente que parce qu'on a lu la partie précédente qui elle-même... enfin, c'est quand même un peu tordu. Je ne dis pas que tout doit être limpide à chaque partie, loin de là ; je dis que chaque partie doit être un minimum intelligible. Le point de vue adopté par la narration doit être développé : on doit savoir un peu qui regarde, qui vit la scène qui est racontée, au bout d'un temps. On peut jouer sur du flou pendant un court moment, mais il faut quand même ne pas égarer totalement son lecteur au bout d'un certain temps. Ca, ça me paraît le minimum, quand on choisit de faire une narration adoptant le point de vue d'un personnage dans l'action. Je vais reprendre l'exemple de Lynch dans un premier temps, même si, je le répète, j'ai bien compris que tu ne cherchais pas à faire la même chose : ses films sont extrêmement touffus et complexes, très ouverts à l'interprétation. Mais les scènes en elles-mêmes sont cohérentes. Quand le mec crache son café dans sa serviette, on sait que c'est un mec qui crache son café dans une serviette. On a identifié plus ou moins qui était le mec, où il se trouvait et quelle action il faisait. Il n'y a pas eu besoin pour comprendre ça d'avoir vu la scène précédente et de faire un lien complexe avec ce qui a précédé pour comprendre le strict minimum, la surface. A force de vouloir creuser, toujours creuser, il faut quand même ne pas oublier que sans surface le lecteur patauge. Et la confusion créée lors de la confrontation entre l'homme et l'Indifférence, par exemple, me semble gratuite : on devrait normalement pouvoir au minimum identifier qui est l'homme - se visualiser son apparence, avoir une idée de ses aptitudes et de son physique pour éventuellement ensuite deviner qui il est. Il y a un certain nombre de moments qui m'ont, comme ça, parus comme recouverts d'un voile flou n'apportant pas grand chose.
Ouf, je détaille comme une folle ! Mais c'est parce que tes ambitions me paraissent grandes et que c'est plaisant !
J'espère avoir réussi à être un peu claire.
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- Zarathoustra
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Je ne suis pas d'accord avec toi. La scène est construite de manière tellement paroxique qu'on sent pertinemment que ce qu'on voit n'est qu'apparence, que ce n'est pas qu'un mec qui crache le café en terme de signification.Mais les scènes en elles-mêmes sont cohérentes. Quand le mec crache son café dans sa serviette, on sait que c'est un mec qui crache son café dans une serviette.
Et je ne vois pas en quoi la scène avec l'infirmière nécessite d'effort, ni l'homme et sablier , reste la scène de la salle, qui pose problème oops:
Même chose, il existe des tonnes de littérature sur Mulholland Drive et je suppose que si on faisait le 100eme sur mon petit texte, on verrait que ce n'est pas si compliqué. Et tu as des personnes qui apprécient ses films et d'autres qui l'ont en horreur. Et si Lynch ne commente pas ses films, il a un statut qui le lui permet. Nous, on est entre nous, vous me dîtes que ça vous parait pas clair, je vais pas vous snober! Bref, je ne pense pas que Lynch soit la réference absolu pour appréhender ce texte.Par ailleurs, la nécessité d'une si grande explication pour que ton texte puisse être apprécié à sa juste valeur me permet aussi de dire qu'il manque, finalement, quelque chose à ton texte initial pour qu'il puisse se suffire à lui-même.
Je suis tout à fait d'accord. Et c'est bien pourquoi ce texte est effectivement très réaliste pour moi. Il s'agit d'un portrait, ne l'oublions pas. Les trois parties ont pour but de former son portrait, son passé, son présent et son "futur" en quelque sorte. Quand je dis que l'aspect rêve est un leurre, c'est parce que tout est finalement très concret dans ce qu'il y a à comprendre. Il suffit de se dire qu'il s'agit en permanence des obsessions de ce personnage, à un tel point que même ses rêves le ramènent à elles. L'aspect rêve, c'est éventuellement pour rendre moins austère le propos. Et que les choses restent ouvertes également. Mais il est possible que j'ai echoué sur ces derniers pointsJustement, c'est quand on revient au rationnel que le symbolisme s'épanouit pleinement. Pas dans un rêve.
Et bien justement, parlons-en. Qu'avais-tu vu dans cette salle avant que j'essaie de préciser les choses? Ca m'intéresse au plus haut point parce que c'est bien là que je verrais ce qui cloche.Et ça marche moins pour certains points de la salle. On sent que tu veux - même si ce n'est pas forcément le cas, c'est uniquement le ressenti - pousser quelque chose dans ces moments-là, un propos fort, mais tout ce que l'on entrevoit n'est pas satisfaisant - à mon sens.
Là, j'avais volontairement voulu rester flou, même si je m'étais encore une fois posé la question. Mais as-tu lu des trucs de William Faulkner? Je dis pas ça pour me comparer avec lui, mais disons que c'est le style d'auteur squi a experimenté pas mal de choses, assez fascinantes. Par exemple, dans Satori, il trace le portraits d'une famille sur un siècle avec des personnages portant le même prénom vivant à des époques différentes et il passe d'une époque à une autre sans prévenir (et c'est d'ailleurs au lecteur de comprendre ce qui se passe car rien du processus n'est expliqué). Je t'explique pas comme tu nages au début. Puis bizPar exemple, ce coup du Elann et de son double : je serai presque d'avis de nommer ce double. Anagramme d'Elann, ou autre chose, du moins le caractériser plus précisément.
De là à dire que j'ai voulu faire la même chose... Faut pas pousser. Mais là aussi, je suppose que le type d'écrit à la Faulkner, tout comme Lynch, ne trouvera pas le même échos dans toutes les têtes des lecteurs parce que chacun est plus ou moins disposé à vivre l'expérience, indépendamment de la qualité de l'eouvre.
Rassure-moi. Tout est flou à ce point ou seule la salle?On peut jouer sur du flou pendant un court moment, mais il faut quand même ne pas égarer totalement son lecteur au bout d'un certain temps.
Kafka est sans doute la réference de la scène du sablier (avec Poe et son Pendule). Mais es-tu sûr d'avoir toi aussi vraiment tout compris Kafka? Et pour écrire du Kafka, il m'aurait fallu un texte beaucoup plus long (et certainement un talent que je n'ambitionne pas). Donc pour toi, la scène du sablier n'est pas crédible? Elle est pourtant très longue vu ce qui s'y passe, c'est-à-dire rien.Ce que je veux dire, c'est que ces moments déjà bien décrits ne parviennent pas à exister au "premier degré". A l'instar d'un texte de Kafka qui dépeint quelque chose d'étrange, d'énigmatique, d'incongru, mais qui demeure limpide et crédible dans le même temps... Et lui non plus n'écrit pas de récit de rêve.
Bon, je ne sais pas si c'est perçu, mais les connexions sont en fait entièrement dans la toute première partie. Tu retrouves, comme dans un rêve, les principales composantes dans les autres parties mais de manière plus symboliques: la fenêtre-> le verre du sablier, les portraits, le café qui s'étale-> la tache de sang, etc. Et même la structure des autres est calée sur la première:Du coup, moi, en lisant, j'ai très peu fait le lien entre les parties tout simplement par confort intellectuel. Le texte est quand même assez long et les connexions ne peuvent se faire tout le temps.
1-découverte du décor,
2-cassure sur la réalité (la transe pour le début qui lui fait découvrir le monde différemment, l'apparition des spectres dans la salle, le passage de l'écriture dans le sablier),
3-mort du personnage qui cherche à chaque fois à retransmettre quelque chose en vain (sauf dans la salle mais c'est Elann qui "écrit" son texte en le rêvant et qui s'imagine arriver à sa fin, qu'on découvre complètement illusoire sur la dernière partie). Je dirais que ces 3 morts sont là pour faire partager tout ce qu'elle peut impliquer pour l'être humain que nous découvrons.
Lorsque je dis que le rêve est un leurre, c'est qu'il y a inversion puisque c'est le rêve qui explique la réalité. Enfin, c'est dit pretentieusement parce qu'il faut expliquer les choses.
Tu crois? Et moi donc! Si je résume, mon texte, c'est un mélange de Kafka, Lynch et Faulkner, ni plus ni moins! Je plaisante. Non, elles ne sont pas grandes, mes ambitions, sinon je ne mettrais pas mon texte ici, mais je chercherais à le faire publier. Je cherche juste à me faire plaisir et voir si ce plaisir peut toucher quelqu'un d'autre. Et j'avoue que j'ignorais si le texte allait fonctionner et s'il y avait un public avant de le poster ici, parce qu'effectivement je concède qu'il est un peu tordu et abstrait. Je te rassure, je n'écris pas que des textes comme ça! J'écris aussi des trucs légers et pas serieux. Mais j'ai aussi le gros défaut d'être très cérébral... Ca aide pas toujours...Ouf, je détaille comme une folle ! Mais c'est parce que tes ambitions me paraissent grandes et que c'est plaisant !
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- Krycek
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Je m'explique : le style est bien, très bien même avec de belles métaphores (je pense au "serpent de fumée s'entourant autour d'un bras de lumière" entre autres) et de très belles couleurs. Quand bien même je l'ai trouvé trop riche parfois. J'avais l'impression qu'à force de vouloir en dire beaucoup y'en avait trop.
Je sais que ma critique va être concise et qu'elle ne sera peut-être pas constructive, mais ce n'est pas du tout mon genre de lecture. Décidément au fil des MAJ on va croire que je n'aime que de la baston alors que je suis tout autant impressionné par certains poèmes et d'autres nouvelles déroutantes. Je ne sais pas, mais je n'ai pas accroché. C'est un genre d'écriture qui mérite que l'on lève son chapeau pour s'incliner tant c'est travaillé, fouillé et détaillé et pourtant ça ne fait rien d'autre que de m'ennuyer. Je sais, le terme e est fort et je te demande de ne pas le prendre pour toi. Ce n'est que mon sentiment, je pensais simplement normal de te le justifier.
Peut-être est-ce dû à ma façon d'écrire, que j'ai de directe et peu détaillée, juste ce qu'il faut pour aller au fond des choses et marquer le lecteur par des évènements précis. Ici tu m'a tout de même fait imaginé de "belles" choses, surtout des couleurs que tu as amené avec plein de renvois à des choses concrètes comme la mer mais...
Voilà Zara, je crois que travailler ensemble sur le texte en coécriture va m'apporter beaucoup de choses dans la façon d'écrire et de faire rêver le lecteur par le biais d'images particulières. Je crois que j'en ai besoin au vu de ton style ou de celui de Monthy3 (qui sont différents pourtant).
Bien voilà, en espérant ne pas te miner, ce n'est pas une critique au final, un simple ressenti de ma part tout au plus : j'ai trouvé ce texte trop riche pour ce qu'il apportait mais je salue tout de même ton talent d'écriture, bien qu'il ne m'emballe pas, qui se trouve être de haut niveau amha.
Krycek, désemparé.
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- Zarathoustra
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Je pensais qu'on pouvait s'intéresser à l'histoire même en restant au premier degré, du fait de la dimension rêve du récit, qui était là pour accepter le côté irrationnel et symbolique. Mais le fait d'insister sur le 2eme niveau de lecture courcircuite trop le premier niveau. Et si le lecteur ne capte pas, il reste sur le carreau pour tout et n'y prend pas plaisir. Enfin, je suppose.
Eventuellement, Pourrais-tu m'indiquer ce qui te paraît en trop et ce qui manquerait pour que tu y prennes davantage plaisir?
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- eLiZ
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Rassure-moi. Tout est flou à ce point ou seule la salle?
Le problème majeur de ton texte, je pense que c'est les passages concernant la salle. J'ai beaucoup moins à redire sur le reste ; cela fonctionne mieux, d'une manière générale. Il y a quelque chose de plus intriguant dans les autres passages ; disons que la salle comme symbole de... comme représentation de... est un procédé qui m'est extrêmement familier, et qui est souvent un peu réducteur. Dans la salle on manque de points d'accroches véritablement forts.
Si la dimension rêve du récit est juste là pour faire accepter le côté irrationnel et symbolique... je pense que c'est insuffisant. Il faut assumer pleinement que tu racontes un rêve, ou pas. Je ne pense pas que ce soit une solution de jouer la carte "rêve" juste pour "séduire" un peu le lecteur, et pour l'amener à penser quelque chose d'autre. Certes l'auteur peut dans une certaine mesure axer la pensée du lecteur mais il ne faut pas négliger le premier degré. Et donc là en fait moi je ressens trop la pression de la deuxième couche sur la première, ce qui fait que la première couche (le premier degré, je veux dire) me paraît oppressée, compressée stylistiquement et formellement par le propos de derrière.
Pas encore lu de Faulkner mais ça ne saurait tarder. Depuis longtemps je cherche à lire Le bruit et la fureur...
Bref, c'est une qualité d'être cérébral, mais il ne faut pas négliger pour autant l'émotion, la sensibilité immédiate... Le côté sensible de la chose se perd dans les scènes dans la salle. Voilà ce que je peux dire pour faire simple et clair.
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- Krycek
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- Messages : 2935
En fait, ça m'a fait penser aux films français du genre "le goût des autres" et autres du même genres qui peuvent être plébiscités par beaucoup de connaisseurs mais qui à mon avis ne racontent pas grand chose tant c'est lambin.Eventuellement, Pourrais-tu m'indiquer ce qui te paraît en trop et ce qui manquerait pour que tu y prennes davantage plaisir?
(Ne le prend pas mal !!! Lis la suite ! J'mexplique
Maintenant, pour ton récit, c'est que je n'arrivait pas à voir où tu voulais en venir. Disons qu'il y a de belles choses, très belles, mais ça tardait à venir et je crois que je ne suis pas du genre à lire de telles ballades.
C'est difficile à expliquer, mais je ne suis pas en train de critiquer ton texte ici, simplement en train de justifier mon avis, qui ne reste que subjectif.
Qu'est ce qu'il y a de trop ? Je ne sais pas. Je crois qu'il manque, en fait, quelquechose.......bien que je ne puisse te dire quoi. Mais ce texte a un fort potentiel cinématographique ou photographique (j'suis pas non plus un connaisseur) mais pour en venir à mon avis principal : l'écriture n'est pas le support idéal je crois pour ton projet. Ce que l'écran ou l'image peut faire pour captiver, l'écriture donne le contraire. J'y pense souvent quand j'écris très visuellement, au fait qu'il y a une limite qui fait que l'on peut perdre le lecteur en l'étant trop.
Krycek, néophyte.
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- gilfuin
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- Messages : 170
Autant par la forme que par le fond (surtout d'ailleurs). Je ne sais meme pas par où commencer, d'ailleurs je suis en train de me dire que j'ai fait une erreur de pas noter les idées qui me sont venues au fur et à mesure de la lecture, car là, devant ce bloc, j'ai du mal à trouver mes mots, et à proposer une critique cohérente.
Je vais tenter de m'y pencher plus sérieusement (et ne pas relancer les points déjà traités ici => comme la salle de marbre, qui ne m'a pas autant géné dans la compréhension du monde décrit par Zara) dès que j'aurais le temps (le week end arrive à point nommé).
Ce que je peux dire dès maintenant, c'est que j'ai beaucoup aimé ce texte, et qu'en fait, à la fin je me suis dit :"Mais comment a t il fait pour écrire un tel monument?". Donc, c'est là une vraie question de méthodologie, car mon esprit bordélique serait incapable d'ordonner autant d'idées meme si elles venaient à germer dans un coin de mon cerveau.
Etrangement, j'ai quand meme la sensation, que je le mettrai dans les "inclassables", et si je dois faire un classement de la MAJ, il sera hors compétition. Mais ca n'enlève rien à ton texte Zara.
Je ne cache pas ma difficulté de compréhension lors de la lecture, mais ca n'empeche pas le (les) message de passer.
Bon faut absolument que je m'y replonge, et que j'arrete de parler dans le vide...
PS: bon dieu d'bon dieu...ca c'est du texte...
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- Falc'hun
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- Messages : 402
Je n'ai malheureusement pas le temps de critiquer ce texte à fond pour diverses raisons d'empliois du temps.
Ceci dit je reste admiratif devant ta production, il y a à la fois une foultitude d'idées mais en même temps le tout est assez simple puisqu'il s'agit des dernières pensées d'un vieil homme.
On suit le parcours initiatique du vieil homme. Illumination malheureusement trop tardive.
Sur la forme, pour quelqu'un qui se plaint d'avoir du mal à écrire je trouve que c'est plutot bien réussi.
Désolé de ne pas pouvoir développer pluis mais encore une fois bravo pour ce texte de grande qualité.
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
Et bien j'attends ça avec impatience!gilfuin écrit: Je vais tenter de m'y pencher plus sérieusement (et ne pas relancer les points déjà traités ici => comme la salle de marbre, qui ne m'a pas autant géné dans la compréhension du monde décrit par Zara) dès que j'aurais le temps (le week end arrive à point nommé).
J'avoue que je ne savais pas comment vous le prendriez et je me doutais que la tache pour vous n'aurait pas été facile. Je tacherais de faire plus facile pour la prochaine fois.gilfuin écrit: A texte complexe, complexité à critiquer.
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- Monthy3
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- Messages : 673
C'est mon tour. Je dois avant tout avouer que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le texte ; pour être tout à fait exact, j'ai même abandonné une première fois, vers la fin du 2e passage.
J'y suis revenu ce soir, je me suis forcé à poursuivre (conscience "professionnelle") et j'ai ainsi effectivement pu terminer le texte. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il recquiert une attention soutenue du lecteur, tant par son style, d'une richesse qui confine parfois à la lourdeur, avec une accumulation de tournures recherchées et de jolies métaphores, qui m'ont un peu perdu de temps à autre. Mais rien de vraiment grave de ce côté, comme pour l'orthographe : un bon nombre de petites fautes, peu importantes.
Pour le reste, après ma lecture, j'étais vraiment indécis : en fait, je ne voyais pas tellement où tu avais voulu en venir (ouh, la moche allitération en "v"...). Au début, je pensais à ça (je cite Iggy) :
J'ai par ailleurs tout de suite pensé à moi de mon côté Bref, si ceci est bien présent dans le texte (au vu de tes réponses), je ne le trouvais pas suffisant.J’ai un moment pensé que la salle de marbre était plus ou moins la communauté des chroniques : le protagoniste érudit, le temple de l’écrit, les fidèles qui attendent d’être lus et reconnus… Ceci dit, le tableau paraît quand même bien sombre !
D'où mon dilemme, étant donné que je ne voyais rien d'autre.
En fait, c'est ta démarche qui m'échappait complètement, et que seules tes réponses aux commentaires m'ont permis de discerner un peu. Je t'avoue que sans elles, je serai passé complètement à côté du texte. Manque de réflexion de ma part ? Sans aucun doute, d'autant plus que je partais sur un a priori négatif (mon premier abandon) ; c'est pourquoi j'ai plus lu "pour lire" que "pour comprendre", et je le regrette.
Je rapprocherais volontiers ce texte d'un essai philosophique, parce qu'il me semble que le lecteur doit accomplir la même démarche pour percer les secrets du texte et l'ambition de l'auteur. Or je l'ai plus abordé comme une "histoire", d'où un esprit formaté à l'avance pour ne pas (trop) tourner à plein régime. Je pense que tu gagnerais à introduire cette facette de ton texte dans un chapeau ou une courte description.
Quant à la question : "ce texte a-t-il sa place sur les chroniques ?", je répondrais : "oui, bien évidemment !" Preuve en est des commentaires au pire intéressés, au mieux passionnés des membres des chroniques !
Bref, je relirai ton texte un peu plus tard, là, je dois t'avouer que je n'en ai pas le courage. Si j'ai d'autres commentaires à formuler, je te tiens au courant
PS: était-ce toi qui trouvais l'Ennemi intérieur obscur par moments ? <(^_^)> ^_^)>
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
Monthy3 écrit: tant par son style, d'une richesse qui confine parfois à la lourdeur, avec une accumulation de tournures recherchées et de jolies métaphores, qui m'ont un peu perdu de temps à autre. Mais rien de vraiment grave de ce côté, comme pour l'orthographe : un bon nombre de petites fautes, peu importantes.
Ppourrais-tu m'indiquer les phrases et éventuellement les fautes (car par exprérience, ce sont a priori que je fais souvent autant que je n'en ai conscience).
Concernant le reste, je pense qu'effectivement le texte nécessite de l'attention et qu'au bout du compte, ce n'est sans doute pas le lieu pour en parler (en admettant qu'il en existe un à part sur mon ordinateur). J'étais cependant curieu de lire ce que vous y découvriez, même si je m'attendais un peu à des commentaires difficiles à faire pour vous... Bon, c'était un essai, il n'est pas convainquant, tant pis.
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- Zarathoustra
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- Messages : 2081
L'autre point qui m'intéresse serait de savoir comment vous resentez le ton du texte: tendre, ironique, condescent, drôle, austère, tragique ou je ne sais quoi?
De même, comment resentez-vous la personalité de la jeune femme et sa relation avec l'écrivain?
Si vous pouviez (en quelques mots) me donner ça avant que ce texte ne soit enterré... Si certains ont eu du mal à le critiquer, je pense par contre que ces petites questions me seraient très utile.
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- gilfuin
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- Messages : 170
Le fait est que ce qui ressort (je ne répond à aucune de tes questions), pour moi, c'est que le texte effleure seulement le "genre fantastique", dans le sens où le contexte de l'histoire est réel, plausible, et à aucun moment on ne s'en détache.
Et meme les périgrinations oniriques de tes personnages restent dans ce cadre réel. J'ai pas senti de rapprochement vers le "fantastique" en lui meme. Et c'est la raison pour laquelle je l'ai mis "hors course" dans le vote. Peut etre ai je l'esprit trop borné pour bien le percevoir, mais je pense que si il y avait une raison à cela, c'est que tout simplement: tu as trop mis en avant le fond par rapport à la forme.
C'est ce qui rend la lecture difficile, et la critique n'en parlons pas. Ca n'enlève rien à la réflexion que le texte apporte, et sur laquelle finalement, tu souhaites que l'on se penche avant tout.
D'ailleurs je m'en vais proposer ma critique pour le portrait du devin, qu'il ne faut pas enterrer non plus
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- eLiZ
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Je n'ai pas eu le temps de relire le texte en détail depuis l'autre fois, mais ce dont je me souviens : une impression de tendresse, à l'égard de l'écrivain. Même si il est quand même pensé comme un peu pathétique - si j'ai bien compris - il s'en dégage un ton plutôt affectueux, plus que cynique et sarcastique, à l'égard de la souffrance de cet homme au bord de la tombe... huhuhu. Je n'ai pas souvenir d'un ton vraiment tragique ; c'est plus la situation qui s'y prête, notamment dans le sablier (même si ça a un côté assez "distraction sadique" pour le lecteur aussi, enfin je suis p'têt un peu tordue ^D^ ^ ).
De quelle jeune femme tu parles ? L'infirmière ? Dans mes souvenirs, il y a un mélange de crainte, d'incompréhension, et de complicité mutuelle. Quelque chose d'assez bien rendu. Et la fin, même si c'était une conséquence logique et peu surprenante (enfin, selon mon goût), elle clôture assez joliement cette relation essentiellement faite de silence et de regards (je me trompe ?)
Ouais donc en clair, j'en garde un excellent souvenir malgré mes embrouillaminis de critiques.
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- Falc'hun
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- Messages : 402
Comme eLiZ l'a dit on lui trouve évidemment un côté assez pathétique. Mais il y a aussi l'espoir d'un monde meilleur sans indifférence et son acharnement à réussir. Il y a également une certaine peine envers ce personnage qui découvre enfin sa vérité, trop tard.
Pour ce qui est de l'infirmière, je la plaindrai presque. Elle sort un moment de l'indifférence en se rapprochant du vieil homme pour retomber dedans peu après. Il lui avait montré le chemin, mais elle s'en est finalement détournée.
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- gilfuin
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- Messages : 170
D'ailleurs pour faire plus simple, je commence par une petite analyse linéaire (avec mes impressions lors des différentes relectures):
Commencons donc par cette première scène.
Etrangement, dès le début, certaines phrases m'ont sauté aux yeux, comme la volonté, ou juste la peur que tu as eu que l'on soit perdu dans ton récit et te poussant à nous expliquer des choses ou à nous les répéter des tas de fois, comme si le message allait mieux passer:
Il se demandait plus particulièrement d’où elle venait vraiment et qui en était responsable.
Là c'est toi qui cherche à nous faire nous poser des questions...mais est ce vraiment utile? surtout que tu rajoutes derrière une question très explicite. Non, vraiment, après relecture, je trouve que ce n'était absolument pas utile, et ca alourdit le début de la scène comme beaucoup d'autres passages.
On sent le besoin de parler d'un tout, pour rendre la suite très importante, mais la répétition est lourde, d'autant que plus loin on retrouve encore "Toute sa vie"...Au vue de la quantité de chose que tu avais à dire, il n'était pas nécessaire d'insister sur ce genre de point qui vraiment m'ont géné.Toute sa vie durant, écrire avait été son unique plaisir, sa vraie passion. Il avait vécu toute son existence dans une grande solitude.
Et ca recommence ici:
La répétition n'est pas visuelle, pourtant elle est bien là. Les deux phrases veulent dire la meme chose à quelques nuances près, qui aurait largement gagné à fusionner en une seule phrase. Cette insistance sur ces détails qui renforcent la solitude d'Elann sont génantes au fil de la lecture, et l'effet que tu cherches à donner finit par devenir artificiel.Il n’existait entre eux aucune complicité. Il était très visible qu’elle ne le comprenait pas.
Qu'est ce que ca veut dire? on peut toujours deviner le sens d'une phrase, mais bon là ca me parait quand meme flou d'autant que l'importance de cette information ne me semble pas capitale et ralentit d'autant plus la lecture.Parfois, il devinait une curiosité qui luttait contre son professionnalisme, comme s’il possédait un étrange secret à ses yeux déjà blasés.
En chipotant un peu, ces deux autres morceaux me font le meme effet:
Pourquoi elle hésite? et est ce vraiment utile ici? ou du moins, est ce qu'une autre manière de l'aborder n'aurait elle pas été préférable?.l’hésitation à assumer pleinement son statut de femme.
Là je comprends, mais je trouve que ca sonne faux (dommage car l'image sensuelle qui suit méritait d'etre mise en valeur, meme si je vois mal ce qu'un rayon lumineux peut visiter de mieux qu'une vue bien aiguisée.Il se prit à se rêver
J'aurais dit plutot "devant", que "autour". Ca me semble mal dit, mais peut etre que je me trompe.tel un reptile affamé autour d’un bras de lumière
Lentement serait mieux...meme si dans l'absolu le mot vitesse peut convenir, je le trouve à contre courant avec le ton de ce passage (puisque la scène passe soudain au ralenti).s'élargir à une vitesse excessivement lente
Un des passages les plus lourds de la scène. La répétition n'est pas apparente pourtant aucune de ces phrases ne fait vraiment évoluer la scène ni améliore notre point de vue...tu redis les choses de manières différentes et meme si ta volonté était de bien les expliquer, je pense qu'une seule et meme phrase en condensant l'ensemble aurait largement été mieux.Il se sentait tout faible, encore plus qu’un bébé. Il aurait voulu se recroqueviller pour dormir, mais ses muscles ne répondaient plus que par intermittence, depuis longtemps déjà. Pourtant, il eut l’impression d’être soudain très jeune, de vivre telle le jeune fœtus qu’il avait été à sa naissance. Plus exactement, il se retrouvait dans un état vierge de tout, comme si aucune année ni journée n’avaient laissé en lui la moindre trace.
D'ailleurs ton "Plus exactement" me semble presque un aveu de ta part de vouloir expliquer ce que tu viens de dire comme si toi meme tu trouvais que ce n'était pas si clairement dit.
Je ne m'explique pas le rajout de cette proposition. Est ce en opposition avec la solitude dont il fait état depuis le début? si c'est cela, je trouve ca un peu léger comme tournure. Dans tout autre cas, j'aimerais bien avoir une explication de texte .Il lui sembla qu'il n'était plus seul
J'avoue qu'on ne comprend pas pourquoi elle dit cela, mais bon ce n'est pas très grave, vu le ton du texte, on accepte assez facilement ces dialogues qui ne sont là QUE pour servir l'histoire, sans vraiment coller au personnage.C’est étrange que vous dîtes que vous vous sentiez tout jeune, car on dirait que votre voix a changé. Et je vous rassure, ce n’est pas celle d’un bébé mais d’un homme qui a encore plein de choses à faire.
Quels frissonnements.Il la cala contre son oreiller, à l’affût des moindres frissonnements.
Bon voilà l'analyse linéaire de la première scène. Passons à quelque chose d'un poil plus profond au sujet de ce passage.
Mon opinion, ca n'engage donc que moi, est que je n'aime pas cette première scène. Dans l'absolu, ce qu'il s'y passe m'interesse et c'est pour ca que je m'accroche en tant que lecteur pour connaitre la suite, mais après relecture, je la trouve assez fade, alors que finalement elle aurait mérité d'etre beaucoup plus intense et haute en couleur.
Beaucoup des effets dont je suppose qu'ils étaient recherchés, me semblent pas assez développés, tandis que d'autres points qui auraient pu servir la scène sont carrément mis de coté, ou traités après coups.
Prenons donc le contraste entre les éléments de la scène. Mur blanc, fenetre, portrait, chaise bleu...etc...etc...
On sent la volonté de mettre en opposition ces éléments...mais...pas suffisamment ou pas dans le bon ordre.
Alors que l'opposition des couleurs auraient du etre au centre de tout ce méli mélo de passivité...on se retrouve avec une simple opposition par rapport à leur localisation:
Là, de son lit, par la fenetre...
De son coté, sur sa magnifique et austère chaise...
Les paragraphes commencent bien, mais au lieu d'etre suivi par ce qui les symbolisent le plus, on se retrouve avec de banale description, légèrement alourdit par les pensées des personnages (dont j'ai noté plus haut les répétitions). Il y avait là largement la place pour mettre en opposition ce tableau en noir et blanc avec la chaise bleu.
D'ailleurs, ce contraste aurait largement contribué à mettre en valeur ta scène au ralenti avec le liquide noire se répandant sur le sol blanc...le choc des couleurs pouvaient à nouveau avoir lieu...au lieu de cela, il est à peine effleuré, presque évoqué, voir présenté très lourdement (le mot "couleur" apparait 3 fois comme si cela suffisait à donner le ton).
Finalement il faut attendre le milieu de la scène pour avoir, juste à la fin de la scène au ralentit :
C'est trop tard...on adhère plus. En tout cas moi j'ai trouvé ca maladroit, et cet aspect aurait largement pu etre mieux exploité.l'ombre de la pièce et la blancheur des murs
Meme remarque pour la fenetre, dont tu t'es servi pour créer un contraste plein de vie et de sable...seulement, on le comprend vers la fin.
Seule évocation au début du texte...ca me semble difficile de créer un contraste ou un symbole à partir d'une simple phrase.par la fenêtre qu’il eût tant voulu pousser pour agrandir son espace
Et finalement on a juste droit à :
Désolé, là non plus j'adhère pas à l'image car ses bases ne sont pas assez développées. A la limite, on vire le "encore une fois" et ca passe largement mieux.Et la fenêtre, encore une fois, s’érigeait face à lui comme les murs d’une prison invisible. Puis, tout redevint normal.
Et à la toute fin de la scène, hop:
Exactement ce qu'il fallait mettre...mais au début du texte, pour renforcer la scène au ralentit.Il vivait dans un espace de plus en plus réduit. Il se sentait irrémédiablement détaché du monde, comme si la fenêtre de sa chambre se dressait en une barrière translucide et infranchissable.
Revenons d'ailleurs sur la scène au ralentit:
D'abord son introduction vient par ce petit dialogue qui brise la monotonie de la description de départ et permet donc facilement d'enchainer sur le changement de rythme. Seulement voilà...le paragraphe qui suit commence par une action de l'infirmière et brise l'harmonie de la suite.
Tu vas dire que je chipote, mais l'action de l'infirmière aurait pu se caler juste derrière sa réplique ("dit elle, puis après avoir servi une tasse, la déposa près de...blablabla"), et le paragraphe aurait ainsi pu commencer avec Elann en "acteur", ou du moins "spectateur" de la scène.Elle déposa la tasse fumante sur la table de chevet, juste à côté d’un vase rempli de fleurs fatiguées. Elann regarda la légère volute s’enrouler dans l’air, tel un reptile affamé autour d’un bras de lumière.
Car avec ce changement de rythme, l'unité du passage doit etre respectée pour qu'on puisse suivre clairement la scène, sans aucune "ralentissement".
D'ailleurs je me suis posé quelques questions sur Elann: on est au ralentit...ok...il observe la flaque de café...ok...mais alors que le temps devient impalpable, ses yeux se fixent un peu partout dans la pièce sans vraiment de raison, à une "vitesse" incroyable. Je pense que les pétales et les tableaux auraient gagnés à etre présenté de manière passive, sans forcément passer par le regard d'Elann.
Bon, tu l'auras compris, mais cette scène m'a carrément bloqué à la relecture. Une fois que je savais où tu voulais nous mener, je l'ai trouvé finalement mal introduite. D'autant que la plupart des contrastes que tu voulais mettre en valeur sont réutilisés dans les passages oniriques et si ils avaient mieux traités, auraient permis de véritablement donner du sens à cette amas de message et finalement à lui donner un corps dont il manque cruellement.
****************
On entame alors la lecture de la scène suivante.
Il manque un lien là...on parle de la meme chose, pourtant on a l'impression de passer d'un sujet à un autre. Souvent ca arrive dans ton texte d'ailleurs. Tu développes une idée, puis tu passes à une autre, puis tu reviens sur la première...si on se perd un peu, c'est peut etre aussi à cause de cela.Au début, il s’était dit que la communauté qui le visitait religieusement ne voulait pas que son secret fût percé. X Depuis peu, il pressentait qu’il touchait à son but.
qu'il n'avait pas écrit?Il y avait laissé des ouvrages non écrits par ses soins
=> ta tournure me semble un brin lourde, mais peut etre que je me trompe encore.
Des traits encore jeunes, marqués par les années...un peu confus à mon avis. Je vois ce que tu voulais dire, essayant de brouiller un peu l'age du personnage aux yeux du lecteurs, mais l'effet ne marche pas...on se force à l'accepter.Un sourire amer soulignait ses traits encore jeunes, même si le poids des années commençait à le marquer.
Voilà pour le linéaire (beaucoup plus court).
En ce qui concerne cette scène, j'avoue que là aussi je trouve qu'elle ne se déroule pas dans le bon sens. Et c'est certainement la raison qui créé la confusion dans l'esprit de tous ceux qui l'ont lu.
Tu commences par la description basique des murs et des drapés, si bien qu'on a l'impression que cette salle est....petite...aussi petite que la chambre d'Elann dont on vient à peine de sortir. Je ne reviendrais pas sur les similitudes quant au contraste des couleurs, mais il est là aussi énnoncé sans grands effets (du moins sur moi).
Le 3ème paragraphe seulement commence à évoquer la présence d'une communauté, mais je trouve cela assez maladroit:
Ca reste très vague...et vu qu'on est dans un reve, on ne saisit pas le sens de cette phrase.il s’était dit que la communauté qui le visitait religieusement ne voulait pas que son secret fût percé
A plusieurs reprises, tu évoques "ceux" qui l'entourent, mais sans rien qui les mettent en évidence.
Finalement, encore une fois, c'est à la fin qu'apparait un semblant de clareté (en parlant d'invités). Mais ce n'est pas suffisant. Tu parles aussi d'un "extérieur", qui nous parait etre une solution évidente à cet endroit glauque et sans logique.
A mon avis, le texte aurait gagné à commencer par une description des invités (juste dire qu'ils sont là, et ce qu'ils font => tourner en rond?), les ouvrages au milieu peut etre...sans forcément etre aussi explicite que je le suis ici. Enfin c'est juste un avis...la description de la salle elle meme aurait du se fondre dans l'ensemble, sans forcément etre présenté tel quel, le contraste des couleurs apparaissant donc seulement au début, pour se perdre totalement jusqu'à la fin du passage. Très dommageable.
Autre chose: Les interrogations du personnage juste après sa réplique...à la fois je les trouve logique...à la fois je les trouve mal placée aussi. Elles perdent leur impact là où elles sont puisque les paragraphes qui suivent sont des tentatives pour leur répondre, comme si on pouvait passer à autre chose. Les placer à la fin, voir meme au début (pour montrer leur importance jusqu'à la fin de cette partie du reve) m'aurait semblait plus judicieux.
Dernière question: pourquoi foutre un Alchimiste ici?
***********************
On continue, avec la scène suivante:
Soit je comprend pas ta phrase, soit...le sable s'amoncèle au centre pour toujours finir par glisser en périphérie...non?Le sable se déposait systématiquement sur les bords de la paroi, s’amoncelait en périphérie pour toujours finir par glisser au centre et recouvrir les pieds.
Pourquoi nous le réexpliquer? à nouveau tu utilises le "plus exactement", rajoutant une explication à une chose très évidente et que tu ne cesses de développer tout au long du récit.Une telle absurdité devait avoir un sens, ou, plus exactement, une solution devait exister pour sortir de ce piège.
Voilà tout ce que j'ai noté sur ce passage.
Pour l'analyse, je dirais que le texte commence à me plaire vraiment à partir d'ici. C'est simple à comprendre, les messages et symboles sont fors et bien présentés.
J'aime bien d'ailleurs la petite note d'ironie en fin de passage:
J'adore ca, je crois l'avoir déjà dit sur d'autres critiques.Il s’assit un instant, persuadé de vivre un mauvais rêve et qu’il se réveillerait bientôt.
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On revient sur le reve dans le reve (et réciproquement proportionnel ).
J'ai la sensation que c'est en trop et que le reste se comprend très bien sans ca. (à la limite, rajouter à la fin de la phrase précédente ", sans raison", aurait alléger la phrase et la lecture).Il regarda de manière à comprendre pourquoi.
Je serais tenté de dire que l'adjectif irréel est presqu'un pléonasme dans une telle scène onirique. Mais je suis peut etre trop exigeant ici.un éclat irréel.
Etrangement, ca casse le rythme. De toutes les phrases courtes, celle ci me semble évitable.« Et si ça se passait mal ? ».
L'agressivité monte rarement ainsi...la colère oui...disons qu'on comprend le sens de la phrase, mais je la trouve maladroite. Soit je suis agressif de nature et la colère va monter en moi rapidement...soit la colère monte en moi et va me rendre agressif. Tu vois ce que je veux dire?Il sentait l'agressivité monter en lui
Venons en donc à l'analyse:
J'aime beaucoup ce passage, parce qu'enfin il s'y passe quelque chose et surtout comme déjà dit précédemment, on assiste à un affrontement de taille, mettant le personnage (l'incarnation moitié jeune, moitié guerrier, d'Elann) en proie au doute et au danger, qu'il affronte avec ferveur et détermination. C'est beau.
Seulement quelques points m'ont un peu chagriné.
Quand finalement le héros tue l'ombre...le passage descriptif qui suit me semble très flou. Dans tous les sens du terme. On arrive pas bien à situer la chaise, on avait pas senti venir cette paroi et ce vide...bref, tout ca est soudain...mais on l'accepte parce qu'on est dans un reve. Mais le souci vient ensuite, dans ta manière de mélanger le "danger qui rode", avec les questionnements métaphysiques du héros. Au lieu de bien séparer l'ensemble...tu entremèles tout et au final c'est le rythme du passage qui en souffre. Une séparation aurait été bien plus utile à la lisibilité du texte. Un paragraphe sur les questionnement, un autre sur la salle...et enfin pour bien contrasté, le retour du danger.
En tout cas, ici on comprend mieux le fonctionnement de la salle. Meme si personnellement je n'ai pas saisi pourquoi l'orange fait son apparition dans le bal des couleurs.
Autre chose qui m'a un brin déplu, c'est ce paradoxe entre l'agressivité qui semble s'emparer de lui et sa soudaine faiblesse. Si tu vois le passage dont je parle, je trouve que cet aspect nuit à la cohérence du personnage (au moins à cet endroit là).
Dernier point:
Une page blanche avec 3 taches de sang...quand on fait un texte avec un message fort, chaque détail a son importance...le truc c'est que là je ne vois pas l'interet de cet objet. Du moins, je comprend son utilité pour le récit, mais pourquoi une page blanche avec 3 taches de sang?
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On poursuit avec la scène de transition entre les reves.
...sans qu'il ne puisse rien faire pour enrailler cette mécanique simplissime => bref encore une répétition (tournure lourde).sans qu’il ne puisse rien faire. Rien ne pouvait enrailler cette mécanique simplissime.
D'ailleurs le verbe enraillé est réutilisé quelques phrases plus loin.
Une solution à la limite, mais "issue"...bof bof....obtenir une autre issue
Je trouve cela assez mal dit. Encore une histoire de gout?Une coiffure mi-longue laissait deux mèches se rabattre sur une bouche malicieuse, tandis que ses yeux espiègles animaient son visage de vie.
Analyse:
Le passage d'Elann à l'homme se fait bien, on est maintenant habitué aux deux personnages dans le reve et la transition ne choque pas.
Seul souci: Pourquoi la petite veut l'aider?
Bon on peut admettre que sur un million de personne, ya forcément un qui vient aider...mais on est dans un récit...il nous faut plus qu'une simple probabilité pour expliquer un geste, une intention. Pourquoi refuse t elle d'entrer dans le cercle et de suivre l'avis des autres?
Comme l'endroit manque cruellement de couleur (on l'imagine assez sombre), colorer un peu la petite fille aurait été interessant, pour la faire ressortir, lui donner quelque chose de spécial.
Autant j'adhère à l'Indifférence, autant là faire de la Lumière la seule capable de sauver l'écrivain...j'ai été décu. Ca devient presque religieux ou féérique à ce moment là et ca ne colle finalement pas avec tout ce que tu as fait pour en arriver là. Du moins, encore une fois, on accepte l'idée car on comprend ce que tu voulais dire, mais ca aurait mérité un peu plus de profondeur. Personnellement, je l'aurais appelé Espoir cette petite, ou Volonté...je ne sais pas, mais un vrai symbole qui s'oppose à l'Indifférence et pas simplement la Lumière qui me semble comme le recours à la facilité, puisque dans l'imagerie universelle, la Lumière est toujours salvatrice. Seulement ca sort du contexte ici.
On a une extension du sens de la feuille blanche et des taches de sang, mais ca ne me semble pas répondre vraiment à ma question précédente.
Dernier point:
L'homme parle à la fin de ce passage. Il est donc vivant. Notons le.
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J'ai du mal comprendre: ya pas qu'une seule paroi? où sont les séparations?les parois de verre
Je me demande comment j'ai fait pour pas noter ca la première fois, mais franchement...elle est un peu excessive ta comparaison là non?comme une femme jalouse aux bras de pieuvre
Elle veut pas dire grand chose cette phrase. Il doit en manquer un bout pour donner du sens à "au moment où..."dans un coin de sa tete, au moment où il n'aurait plus rien à faire.
de se savoir, peut etre non?de savoir abandonné à un tel moment
Allons y pour une courte analyse:
Pour une fois on commence plus ou moins par les questions et la lecture semble plus facile, pourtant les messages sont là, notamment à la fin, où Elann commence à trouver une réponse à ses problèmes (ou élabore des théories), et finit par trouver l'inspiration qu'il cherchait tant).
Le seul passage qui me gene un peu est celui qui commence par "Plutot que de mourir...".
Pour une fois tu évoques l'espoir d'Elann: "pour pouvoir les réutiliser lorsqu'il ressortirait". Un phrase qui implicitement montre qu'Elann visualise l'avenir et donc la vie après le sablier. Hors, cet aspect est noyé dans la masse pessimiste. Du coup, ya encore un paradoxe mal géré. Au lieu de créer un contraste, ca se transforme en incohérence. Là aussi c'est dommage.
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Analyse:
La lumière vient aider l'homme et c'est elle qui semble profiter de la feuille blanche au final. Meme si je comprend, je ne vois pas l'utilité de cette scène. Si c'était pour mettre en avant l'évolution de la feuille blanche avec ses taches qui se transforment en mot, je pense que ca ne contribue pas tant que ca à cet aspect ici. Effectivement, il y a une sorte de solution trouvée, puisque c'est la Lumière elle meme qui intervient, mais vu le message du texte, ca aurait mérité un autre déroulement.
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Analyse:
La dernière scène dans le sablier est pas mal par contre, très cohérente. Rien à dire là dessus.
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Dernière scène.
gni?Pour elle, c’était comme vivre en direct l’expérience qui avait conduit le mort à organiser le chaos avec des signes qui pouvaient donner vie à tout ce qui existait dans la tête de chacun
(traduction: mais yavait pas mieux comme formulation là?)
Hormis cela, rien à ajouter sur ce passage. Ni d'ailleurs sur l'analyse.
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Analyse globale:
Que dire...sinon que ta vision de l'écrivain me semble très très très pessimiste. Il doit mourir pour réussir et il semble condamner à la frustration éternelle. Une sorte de malédiction dont il est impossible de sortir.
Bon après, on peut supposer que c'est cette écrivain qui est ainsi, s'enfermant dans ses propres réves et se trouvant des raisons de rater et de tourner en rond...puis finalement de se pousser à bout, au point de finir par pondre un truc enfin interessant.
Voir la Lumière semble donc sa seule joie...alors comme je l'ai dit plus haut, je trouve ca très moyen comme image. J'adhère pas du tout. Yavait des idées à creuser de ce coté là à mon avis.
Enfin ca va répondre en partie à tes dernières questions, mais l'ensemble du récit donne une vision très pathétique de cet écrivain. Tu veux savoir si il est lucide: je trouve pas...il semble tellement narcissique qu'il se retrouve enfermer dans ses propres prisons. Il devient son propre martyr, l'acteur central d'une malédiction faite pour le tourmenter...narcissique et paranoïaque. C'est d'ailleurs cette vision un peu extreme de ton personnage (une vision très noire finalement) qui t'a poussé à faire des choix très étrange dans le déroulement de l'histoire, notamment avec cette fameuse Lumière et par là suite son dialogue avec l'homme mort (qui une scène plutot semblait rescuciter, non?)...
Le ton est définitive tragique...on est presque dans une pièce de théatre ici. Suffit de voir les rares dialogues pour en etre convaincu. Quant au déroulement, il ne cesse de décrire la chute inexorable (un mot que tu utilises plusieurs fois dans le texte) vers le néant.
L'infirmière quant à elle me semble presqu'accessoire. La chaise semble avoir presque plus d'importance. Peut etre qu'une similitude entre la Lumière et l'infirmière aurait renforcé ce personnage, mais en l'état du récit, elle me semble juste accessoire.
Le souci autour de la salle de marbre, je pense l'avoir décrit plus haut, mais pour ma part après toutes ces relectures, j'ai percu la salle telle que tu sembles l'expliquer ici. Plus simplement, un espace virtuel (quoi de mieux qu'un reve pour l'aborder) où chacun vient apporter ses travaux et faire face aux jugements des autres...où leur indifférence. Plus de clareté sur son fonctionnement aurait vraiment mis en valeur le sens de ton propos.
Le reve, le reve dans le reve, le contraste avec la réalité...l'idée était bonne, mais autant dans sa réalisation que dans son aboutissement, je pense qu'au final, le texte me décoit plus après cette relecture. A la première lecture je pense que j'avais percu le message et l'interprétation et les reflexions qu'il m'apportait me suffisait largement. A l'inverse, en me concentrant uniquement sur ton message, je le trouve très pessimiste et au final, je n'adhère pas du tout.
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- Zarathoustra
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Je ne vais pas te répondre points par points parce que ce serait trop long et aussi parce que tu as saisi l'essentiel, voire plus, et finalement les faiblesses que j'avais pas vues. Que demander plus. Un grand
Juste quelques points:
- La première scène présente tous les détails qui vont marquer les 2 autres récits. Le moment au "ralentie" les reprenant comme dans une sorte rêve. Pour moi, c'était déjà comme si son subconscient commençait à s'accaparer du réel pour le transformer en symbole.
C'est un clin d'oeil au précédent portrait.Dernière question: pourquoi foutre un Alchimiste ici?
Ici, c'est le subconscient qui parle. Elann transforme l'infirmière. C'est lui qui veut s'accrocher à un espoir, que tout ce qu'il a écrit puisse intéresser quelqu'un. C'est effectivement noir mais je reviendrais sur cette noirceur.Autant j'adhère à l'Indifférence, autant là faire de la Lumière la seule capable de sauver l'écrivain...j'ai été décu.
Que dire...sinon que ta vision de l'écrivain me semble très très très pessimiste. Il doit mourir pour réussir et il semble condamner à la frustration éternelle. Une sorte de malédiction dont il est impossible de sortir.
L'idée de départ m'est venu à un moment où j'ai fréquenté des forums littéraires. Ca n'a pas duré longtemps parce que quelque part, tout ce texte est une sorte de façon de se moquer d'eux et exprime mes impressions. Donc ce n''st pas forcément ma vision des écrivains mais un portraits des apprentis écrivains qui se prennent très au serieux et qui ne comprennent pas pourquoi on ne veut pas publier leur texte.
En gros, ils y mettent leur fameux texte en espérant qu'on les commente longuement, sans eux-mêmes daigner jeter un oeil sur le texte de celui qui a pris la peine de le lire et de lui fournir des pistes qui sortent du style "génial!!!! La suite!".
Donc effectivement, il s'agit avant tout d'un portrait d'un individu, pas de la "profession". Et effectivement, c'est très noir, mais derrière tout ça, vois-y plutôt une forme d'ironie feroce voire même de l'humoiur très noir plutôt qu'un hymne désesperé.
Donc effectivement, mon portrait montre une personne narcissique, qui cherche chez les autres et le système de l'édition, les raisons de son insuccès plutôt que d'admettre qu'il n'a aucun talent, d'où son rêve paranoiaque.
Attention, à aucun moment je n'ai visé les chroniques ou une personne particulière. Je trouve légitime de vouloir être commenté et écrire en amateur, ou même avoir plus d'ambition. Seulement, il y a des personnes qui ne le font pas humblement ou très égoistement. Pour qu'un communauté fonctionne, il faut effectivement recevoir mais il faut aussi donner, sinon elle ne repose que sur la bonne volonté de quelques personnes qui méritent souvent plus que ce qu'on leur accorde en retour (et qui finiront à juste titre par se lasser).
Je ne supporte pas qu'on puisse exiger des autres des choses qu'on n'exige pas à soi-même, surtout quand c'est bénévole. Le temps est une denrée rare, c'est très frustrant de conscrer du temps à de telles personnes. Bref, c'est tout le contraire de notre communauté. Et c'est ce qui la rend si précieuse à mes yeux.
Pour finir, donc j'ai fait ce texte en essayant de sortir du cas particulier qui l'avait inspiré pour le rendre plus général. Mais il est possible que des choses subsistent qui nuisent encore plus à sa comprehension (tu en as souligné certaines).
Je ne sais pas si ça t'éclaire...
Mes portaits ont pour l'instant un côté assez pessimiste, mais c'est plus de l'humour noir. J'ai écrit avant tout ça une saga très légère (Rencontre du 3eme type) et un journal intime d'une elfe donc n'y voit pas un penchant naturel, je suis au contraire très positif (mais en restant lucide). D'ailleurs, ces portaits ont souvent une optique positive puisque ce sont souvent des dénonciations (pour l'heure, je ne sais pas encore à 100% ce que donnera le 3eme portait). L'alchimiste dénonce l'indifférence, l'écrivain l'égocentrisme et le devin... et bien on verra... Donc si c'était vraiment pessimiste, ce serait plutôt des constats et ils auraient une vocation universelle. Or il s'agit de portraits, donc de cas particuliers.
Mais tu as raison, j'ai vraiment mis le paquet dans celui-là. Mais je suppose que maintenant que tu l'as dissequé et que j'espère avoir apporté le petit éclairage qui te manquait, tu verras que tu pourrais au contraire en rire si tu apprécies l'humour noir. Je n'ai aucune sympathie pour lui, juste parfois un peu de tendresse pour s'être autant trompé dans sa vie (ce qui n'est pas forcément le cas des quelques personnes qui ont pu poster leurs textes dans ces forums, du moins je l'espère pour eux).
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