[Février 2007] L'onde de choc (Le Devin) - Zarathoustra
- Vuld Edone
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D'abord, je suis content de dire que j'ai eu tort.
Ensuite, il y a énormément de choses à dire (normal, vu la taille du texte).
Première évidence, la différence de couleur. Okkor, bleu, ses visions, rouge. Tout le reste le confirme, il y a un problème, soit d'interprétation, soit d'entité, plus probablement d'interprétation. Par contre, difficile de croire encore à des visions avec l'apparition des signes multiples et concrets.
L'évolution du devin pose un paradoxe : est-ce sa personnalité, plutôt haineuse et méprisante, qui lui fait voir rouge, ou est-ce l'entité avec laquelle il communique, ces questions forment le coeur du texte. Passage décisif :
Donc en première partie l'hypothèse "c'est lui" puis la contradiction "c'est le destin" et la remise en cause des preuves. Je dirais que, comme il ne peut pas douter de l'épée (dont d'ailleurs on ne reparle plus, tiens), c'est de la signification même des signes dont il doute.Il pensa, dans un premier temps, que ce sentiment était le fruit de son propre mépris de lui-même. Mais il se rendit très vite compte qu’il ne maîtrisait plus son destin, que sa mission prenait une tournure complètement inconnue et que rien ne prouvait ses dires.
Second passage : "cette terre, il la détestait toujours." Quand on fait manger de la terre à son personnage, c'est qu'on veut placer le mot "terre" quelque part et là je crois vraiment à de la haine. Ca appuierait donc plutôt la première hypothèse qui a été plus ou moins contredite plus haut.Pour le vérifier, il se saisit d’une motte de terre encore givrée, l’huma et la mit dans sa bouche. En l’avalant, il sut qu’il n’avait pas changé, car, cette terre, il la détestait toujours.
En effet, plus haut, il parle du mépris pour lui-même et à dire vrai rien ne confirme une quelconque haine du monde puisqu'il ne commence à tuer les gens et les humilier qu'une fois son changement de personnalité opéré. Donc soit cette phrase ne signifie rien (j'en serais étonné) et il aime tout le monde, soit il détestait bien le monde avant, ce qui explique sa vision rouge et alors la phrase est quelque peu isolée (j'en ai marre de dire "isolé", parlons d'occurences...).
Voilà pour Grug, passons à Loenstroek. Très peu de choses à dire : évolution similaire au devin, prise de puissance avec les mêmes effets violents et notamment sur Ilda, même quête de la vérité à propos de la Prophétie. Ca fait doublon, quand j'y pense, dans ce passage l'homme a été traité quelque peu trop brièvement pour pouvoir se démarquer. On sent le personnage secondaire.
Quant à Ilda, évidemment, toute la dernière partie lui est dédiée.
"qu’elle assume enfin sa beauté de femme épanouie" : je ne comprends pas cette phrase.
Par contre la même idée de faiblesse revient, d'être fragile pour le devin comme le mari, tous deux voulant la bousculer. Ce que signifie cette faiblesse, je n'en ai pas la moindre idée mais elle apparaissait déjà au début, donc cohérence et donc importance. On verra bien.
On lui découvre soudain une affinité lunaire (Impe' dirait "silénite" ou "silénitique"). J'aurais bien voulu faire un rapport entre les visions d'Ilda et celles du devin, entre la lune et un éventuel soleil mais à mon souvenir il n'y a rien de tel, plutôt de l'orage pour Grug, ça ne correspond pas.
"La nuit et la lune se battaient sur leur surface en la découpant violemment" : il y a l'idée de violence qui se retrouve, parallèle avec la violence du devin, sans rapport pourtant.
"Plus encore, elle avait la conviction qu’il l’appelait au secours" : cela résume bien la partie d'Ilda. Nouveau message des pierres, totalement différent de celui du devin et beaucoup plus clair au vu de son réveil, qui confirme par ailleurs que c'est Ilda la vraie devineresse.
Il y a aussi les "peurs d'enfant" qui disparaissent, appréhension probable vis-à-vis de sa propre nature (calife à la place du calife) et refus de ce rôle ou de ce pouvoir, en somme attitude contraire à celle du devin.
La couleur du monolithe au matin, violet, n'apporte à mes yeux aucune précision, à moins que violet ne vienne de bleu et rouge mais là encore ça manquerait un peu de signification, quoique plus cohérent.
Le visage est bien entendu celui du devin et quant à ce qu'il a fait, je présume qu'il s'agit de destruction (ben tiens, une épée, du sang, des morts, un paysage condamné et je devine ça tout seul). En somme il s'agirait des questions qu'on devrait lui poser mais la véritable qui reste en suspens est "qu'est-ce que ce "ça"".- Tu as vu son visage ? Tu sais qui a fait ça ?
Ilda ne parut pas comprendre le sens des questions.
Petite phrase de conclusion, très jolie, dont je me creuse la tête à donner du sens.Autour de lui, l’air se remit à tournoyer.
Là encore violence avec "tournoyer", tandis que l'air avec Ilda était simplement chaud. Le devin a alors une sorte d'action sur l'air, ce qui appuie une fois de plus l'idée d'une mauvaise interprétation par haine, bien entendu fondée à peu près sur rien.
Voilà pour Ilda, voyons maintenant quelques phrases.
"Sans trop savoir pourquoi" : second paragraphe, idée de la destinée qui ne va pas cesser de tourner en boucle dès lors, avec le maniement de l'épée, le meurtre des nobles et le nom surgi de nulle part.
"Il traversa la rivière en prenant garde de ne pas briser la glace qui libérait progressivement l’eau avec le redoux" : ici, pas question de surinterprétation. L'expression "briser la glace" n'aurait aucune valeur, l'image ne présente rien et le redoux ne se rapporte ni aux événements du devin ni à ceux d'Ilda. Découvrir ce qu'il y a derrière ses visions ? Peur plutôt de l'imposture et à ce moment mouvement inexorable vers la découverte de cette imposture mais, comme je l'ai dit, l'interprétation est impossible d'une part parce que rien dans le texte ne le confirme, d'autre part parce que les éléments n'ont aucune autre occurence.
"Il hésita un instant comme s’il avait pu s’agir de la gueule d’un monstre affamé. Il sourit quelques secondes à sa peur d’enfant."
Très importantes, ces deux-là, d'abord parce qu'en début de paragraphe (toujours chercher les indices là où se porte l'attention de l'auteur), ensuite parce que "peur d'enfant" répond à celles d'Ilda, enfin parce que "gueule d'un monstre affamé" fait appel à la violence à un moment où le texte n'en traite pas encore.
Outre donc une attitude différente des deux personnages il y a une perception différente, le devin étant dévoré par un monstre affamé, monstre de haine incarné dans l'épée (que j'aurais quand même voulu voir dans la seconde partie, au moins rappelée). Ca appuierait plutôt la thèse de l'entité différente mais comme élément unique ce n'est de loin pas suffisant et on peut toujours l'interpréter différemment.
Qu'on me pardonne mais cette cavité et l'extraction de l'épée me rappelle aussi la mise au monde d'un enfant... difficile d'en penser quoi que ce soit cependant.
La plupart du temps, il a pour crainte d'être un imposteur. Cependant il lui arrive aussi de craindre une perte de contrôle, un déterminisme. Difficile de juger dès lors de quoi il doute vraiment, ce qui me ramène à l'hypothèse d'une mauvaise interprétation dont les conséquences lui sembleraient fausses. Vaguement et en spéculant beaucoup.avec toujours cette impression d’être dépassé par ce qui lui arrivait.
A mon avis c'est donc plutôt ça, sa crainte, manifestée ensuite par la motte de terre. Ici l'affirmation est objective, il y a donc eu réel changement. Quant à le comprendre vraiment, s'il s'agit d'un changement définitif ou dû à la situation, c'est à la libre interprétation. Dans le second cas ça confirme seulement la première hypothèse, il hait le monde, dû à la relation avec la motte de terre toujours.Il n’était plus tout à fait lui-même.
Rappelons les signes : une épée, du sang, un cri, un noble et sa famille massacrés. En quoi ne sont-ils pas engageants ? Ils ne répondent pas pratiquement à ce qu'il faut faire, certes, ils ne sont pas très doux, plutôt portés sur le macabre, certes.le devin brandissait son épée toujours un peu plus haut, comme pour transpercer ce ciel qui lui refusait aujourd’hui des signes plus engageants.
On peut y voir la crainte de tout détruire, ce refus des signes qui lui sont donnés ou de l'interprétation qu'il en fait et donc de son rôle mais, encore et toujours, ça me semble aller loin pour ce que dit la phrase.
Quant à son envie de "transpercer le ciel", nouvel acte de violence (comme il a transpercé la terre), il confirme simplement l'hypothèse de l'interprétation par la haine puisque cette volonté violente vient du devin.
Bref, je n'ai pas arrêté d'alterner deux ou trois hypothèses qui se contredisent mutuellement en joyeux concert et qui, puisqu'elles s'attaquent au pilier de l'histoire, ne pourront avoir aucune réponse.
Je ne peux pas reprocher à ce texte certaines phrases manquant de signification vis-à-vis de ce fil rouge au vu de la longueur du passage. Par contre, quand arrive une précision d'apparence souvent inutile (le monolithe violet), l'interprétation s'avère toujours très laborieuse sinon impossible.
Au final je reste dans l'attente, sans trop savoir où le texte veut en venir, jusqu'à ce que tombe la chute qui expliquera tout. A chaque élément que je relève, celui-ci semble ne pouvoir produire de sens que lié (je le sors, je le sors pas... allez, je le sors : pragmatiquement) à cette chute finale. Ca donne l'impression assez dérangeante d'une pente à gravir, dont on ne verrait pas le sommet et qui alternerait les à-pics et falaises aux chemins et dénivellations plus douces.
Excellent texte à part cela, évolution des personnages inévitablement brusque dans ce qui apparaît plus à présent comme une histoire assez courte, vocabulaire appréciable, on peut tourner le film à tout moment ; le style manque cependant encore de repères, les monolithes servant un peu à n'importe quoi et les éléments utilisés n'étant quasiment jamais repris ou trop difficiles à repérer, trop distants et dispersés.
Je crois que c'est à peu près tout, espérons que d'autres verront plus d'éléments que moi.
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- Zarathoustra
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1- Tu te poses beaucoup de questions! La plupart du temps, avec juste raison.
2- Mon texte pose des problèmes que je n'avais vus.
Mais en fait, en voulant te répondre, je me rends compte que, même si tu as l'impression de ne pas "comprendre" le texte, tu l'as parfaitement "senti".
Pourquoi?
Parce que tu insistes dans ton questionnement à l'essence même du texte. Ce que tu ne comprends pas, finalement, c'est justement ce que la suite invite à découvrir, c'est le vrai fil rouge, mon intrigue à moi. Donc c'est normal.
Ca l'est d'autant plus par rapport au sujet. Je voulais parler du surnaturel et du religieux. Donc mon texte insiste beaucoup sur des registres différents: le factuel (les pierres ont fait fondre la neige par réchauffement), les croyances, les superstitions. Donc à partir de faits, chacun va sentir (le mot est important) ou interpréter en fonction de ses croyances ou faire vivre des superstitions. Je parle de "sentir" parce que beaucoup de choses sont révélées avec les sens (le toucher par rapport au chaud/froid; l'ouie avec le chant; la vue avec les couleurs). Or, dès qu'il y a sensation, on n'est pas dans le registre du fait mais déjà dans l'interprétation. Donc effectivement, tu trouveras dans le textes plusieurs pistes qui parfois s'opposent, parce que je voulais insiter sur la part d'interprétation. Je n'expose pas une Verité (en admettant qu'elle existe).
C'est important pour moi parce que l'idée même de religion repose sur des interprétations. Et donc de subjectivité. A partir d'un même texte, le religieux donne plusiuers sens (et l'actualité récente montre à quel point le sens peut être très différent).
D'autre part, mes personnages doutent aussi parce que le surnaturel ne va pas de soi. On est habitué à lire de al fantasy et d'accepter que des choses incroyables se passent. Mais imaginons qu'aujourd'hui qu'une entité divine s'adresse/manifeste à vous? Comment le percevriez-vous? Dans notre monde rationaliste, je doute que la chose soit si évidente. On crierait "au fou!" et peut-être même n'oserions-nous pas en parler?
Donc le doute de mes personnages essaie de transcrire (du moins tel que je l'imagine) ce cheminement, sachant qu'au bout du compte, il ne s'agit que de "sensations" et que notre esprit peut très bien se jouer de nous. OU alors, il faut accepter qu'une chose nous dépassant existe. Chacun réagira donc bien différemment à ce type d'évènement. Donc tu as tout à fait raison que l'on peut douter de plein de choses dans mon texte à part de quelques faits: le réchauffement des pierres et de l'epée. Mais ces faits, en soit, n'ont pas forcément une sens religieu, c'est encore une fois l'interprétation que les personnages en font.
D'autre part, tu as bien perçu que le texte joue beaucoup avec les dualités: rouge/bleu, douceur/violence; chaud/froid; féminin/masculin etc. Elle sont effectivement là pour inviter le lecteur à réfléchir sur ces contradictions.
Pour revenir plus précsément sur quelques unes de tes remarques:
A propos de Loenstroek:
J'ai effectivement un problème avec ce personnage. J'ai une idée très précise de lui, mais mon problème c'est que son développement rendrait le texte beacoup plus long que ce que j'envisageais. Je n'ai pas encore trnché pour lui, mais il sûr que je ne lui ai pas encore laissé suffisemment de place pour exister.Ca fait doublon, quand j'y pense, dans ce passage l'homme a été traité quelque peu trop brièvement pour pouvoir se démarquer. On sent le personnage secondaire.
Le monolithe est dès le premier chapitre de couleur violet.La nuit lui retire sa couleur parce que, c'est bien cvonnu, tous les chats y sont gris...La couleur du monolithe au matin, violet, n'apporte à mes yeux aucune précision, à moins que violet ne vienne de bleu et rouge mais là encore ça manquerait un peu de signification, quoique plus cohérent
Bien vue! En verité, cette cavité est très sexuelle, très féminin. Content que tu l'ai remarqué. Sachant qu'une epée est un symbole hautement phallique.Qu'on me pardonne mais cette cavité et l'extraction de l'épée me rappelle aussi la mise au monde d'un enfant... difficile d'en penser quoi que ce soit cependant.
Bon, voilà en gros des pistes pour t'éclairer. Je ne sais pas cela t'aide ou si ça demure si opaque.
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- Vuld Edone
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Ca m'agace juste de lire un texte, d'en arriver au milieu en me disant "on parle de ça" et de soudain découvrir qu'on parle d'autre chose, puis d'autre chose encore. Un peu comme commencer une conférence sur Da Vinci, continuer sur Blaise Pascal et terminer sur la représentation des ailes d'ange dans l'art médiéval.
Citation de tête sur le fil rouge : "Vous êtes le guide du lecteur : pas question de le promener en rond dans la forêt pendant des heures puis de l'abandonner au beau milieu." Pour le moment je tourne en rond et quand va tomber la chute je risque de me retrouver perdu au milieu des arbres.
Après, que cela n'empêche pas tes personnages de douter, tant mieux, ni leurs interprétations d'être fausses, tant mieux aussi. Ne va surtout pas supprimer des éléments (encore moins en cours de route) pour me faire plaisir, d'autant que ça ne me ferait pas plaisir.
Une question : y a-t-il une signification quelconque à ces contradictions ? Parce que s'il n'est pas difficile de les repérer, il l'est plus de leur trouver un rôle précis.
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- Zarathoustra
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A aucun moment je ne parle de mensonge?!?!? Je dis simplement que mes personnages sont humains et peuvent se tromper. Je ne mens d'autant que je signale suffisamment à quel point ils ne sont pas sûr d'eux...Du coup, quand tu mens, tu dois dire que tu mens et quand tu es subjectif, tu dois dire que tu es subjectif, cela quelle que soit la focalisation et de quelque manière qu'il le faille.
Et je ne suis pas du tout d'accord avec ce que tu dis sur cette notion de subjectif. Je n'ai pas à surligner le subjectif ou l'objectif puisque généralement les choses sont écrites énormément avec "il sent, il a l'impression... comme si ceci...". Et quand c'est concret, en l'occurrence, je redis: j'insiste bien sur le fait que l'épée est réel.
Je ne suis pas également parce que c'est un procédé récurrent des romans de mentir ou d'omettre pour le sacro principe de l'effet de surprise. Et en l'occurrence, ce n'est même pas ce que je fais.
Mais un texte littéraire dit presque toujours plus que les simples mots qu'il emploie. C'est fabuleux de creuser un texte et de voir à quel point il peut être pensé et donner à lire beaucoup plus que ce qu'on avait vu en le lisant en vitesse. J'adorais les commentaires de texte au lycée. Tout simplement parce que les auteurs ne se limitent pas à raconter une histoire. Ils livrent des réflexions, des critiques, un sens qui est souvent le moteur même de leur motivation d'écrire, plus que "l'histoire" elle-même. Et tout ceci n'est pas dit explicitement mais à travers les procédés littéraires qu'ils vont utiliser et il faut effectivement une certaine distance avec ce qu'on lit pour le comprendre. Sans ça, il n'existerait pas d'ironie, de métaphore, d'alégorie. Je ne veux pas dire que je suis sur le même niveau, mais juste souligner que ton argument me parait faux.Ca m'agace juste de lire un texte, d'en arriver au milieu en me disant "on parle de ça" et de soudain découvrir qu'on parle d'autre chose, puis d'autre chose encore.
Tu me parles de contradictions. Je vais essayer de les prendre une à une:
Pourquoi veux-tu que les choses soient si tranchées? C'est effectivement volontairement que j'essaie de laisser ses deux pistes ouvertes. Tu as d'un côté la piste du "croyant" de l'autre la piste de fou. Ce n'est pas à moi de répondre, c'est à toi de choisir ton camp. Es-tu prêt à croire au surnaturel? Ou as-tu besoin de voir pour croire? Ou crois-tu plutôt à la raison et que tout s'explique et qu'il y a rien qui ne peut s'expliquer?L'évolution du devin pose un paradoxe : est-ce sa personnalité, plutôt haineuse et méprisante, qui lui fait voir rouge, ou est-ce l'entité avec laquelle il communique, ces questions forment le coeur du texte.
Maintenant, j'ai effectivement mon point de vue sur ces questions. Mais je ne le dis littéralement ni immédiatement.
Je crois fondamentalement que la haine des autres repose sur une haine de soi mais que l'individu trouve chez les autres des excuses pour ne pas se voir lui-même. Je ne sais pas si ça t'éclaire. Mais là encore, on revient à la notion de subjectivité. Il est très dur de se connaître soi-même. Le devin ne se connaît pas, le contact avec le monolithe l'a changé mais c'est plutôt qu'il lui a ouvert les yeux sur qui il était. N'oublie pas que ce type a été collé devin sans qu'il le veuille vraiment. Il était peut-être là sur terre pour être devin ou autre chose. Il découvre d'un coup qu'il est capable de faire des tas de choses dont il ne se croyait pas capable.plus haut, il parle du mépris pour lui-même et à dire vrai rien ne confirme une quelconque haine du monde puisqu'il ne commence à tuer les gens et les humilier qu'une fois son changement de personnalité opéré.
Je ne crois pas avoir employé le terme de faiblesse. Le mot juste pour Ilda, c'est plutôt "fragile". Gulix signalait que la personnalité d'Ilda l'agaçait. Et bien, c'est un peu normal puisque les deux autres protagonistes ressentent la même chose.Ce que signifie cette faiblesse, je n'en ai pas la moindre idée mais elle apparaissait déjà au début, donc cohérence et donc importance. On verra bien.
Ce n'est pas forcément le message qui est différent, c'est encore une fois l'interprétation de l'individu qui est différente. Tu me parles de contradiction, pour moi, ce n'en est pas une puisque c'est le sujet du texte.Nouveau message des pierres, totalement différent de celui du devin et beaucoup plus clair au vu de son réveil, qui confirme par ailleurs que c'est Ilda la vraie devineresse.
Là, c'est toi qui interprête... Le texte dit juste que le devin découvre la femme complètement nue au milieu des monolithes dans une nuit froide. La première idée qui vient à l'esprit du devin, c'est qu'on l'a violée. Or, en l'état actuel, on n'en sait rien, mais on sait que si elle est nue, ce n'est pas à cause d'un viol; Donc tout logiquement, il demande à Ilda qui l'a violée. Et tout logiquement, Ilda ne comprend pas la question puisque c'est elle toute seule qui s'est mis dans cet état. A nouveau, on est dans le domaine de l'interprétation. Le devin voit quelque chose et projette le sens qu'il veut: il désire cette femme, et il projette son propre désir dans son interprétation. On est dans le subjectif.Le visage est bien entendu celui du devin et quant à ce qu'il a fait, je présume qu'il s'agit de destruction (ben tiens, une épée, du sang, des morts, un paysage condamné et je devine ça tout seul). En somme il s'agirait des questions qu'on devrait lui poser mais la véritable qui reste en suspens est "qu'est-ce que ce "ça"".
Bon d'acoord, la fin est elliptique, mais je trouvais que cette ellipse donnait du mystère pour donner envie de lire la suite. Et je laisse effectivement la porte à chacun pour l'interprétation. Je ne crois pas que ce soit si négatif.
Pour ce qui est du sens, de la symbolique globale, il y a des indices, dont certains qui ont été bien vus. Donc j'espère bien que ce que tu dis là:
Ne t'arrivera pas... Enfin, je croise les doigts.Pour le moment je tourne en rond et quand va tomber la chute je risque de me retrouver perdu au milieu des arbres.
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- Vuld Edone
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Tu le fais quand tu écrit "il sent, il a l'impression" et tu ne le fais pas suffisamment car, rien ne le contredisant, ils passent pour objectifs.Je n'ai pas à surligner le subjectif
Et je suis quoi, moi ? Un singe en byciclette qui jongle avec des enclumes sur un fil pendu en l'air dans un chapiteau rouge à raies blanches au milieu du Canada ?Tout simplement parce que les auteurs ne se limitent pas à raconter une histoire.
Tantôt tu parles de "si le dieu existe", tantôt de "si l'interprétation est juste", tantôt de "si on reste le même". Elles ne sont pas simultanées mais successives et alternantes, un peu comme décrire un salon, puis une salle de bain, revenir au salon, passer à la cave, repartir à la salle de bain et continuer sur la cave.
Parlons des contradictions :
Absurde. Qui écrit l'histoire ? Moi ? Non, toi. Tu décides de ce qui est vrai ou faux dans ton univers, tu réponds à la question et tu y répondras de toute manière à la fin.Ce n'est pas à moi de répondre, c'est à toi de choisir ton camp.
Je crois ce que tu écris, c'est le pacte de lecture. Seul le point de vue du texte compte.
Il s'agit ici également d'un problème de focalisation. Dois-je interpréter les signes reçus en fonction du devin ou en fonction de la divinité ? Ce simple détail peut totalement changer la signification du texte, j'espère que tu t'en rends compte.
Dans le premier cas il y a affirmation du pouvoir humain sur la divinité, le refus du déterminisme et tous les signes que l'on voit déterminent la personnalité du devin, doivent être compris dans ce sens.
Dans le second cas il y a déterminisme, peut-être combat divin avec corruption ou possession d'âme : la question reste très floue. Les signes doivent être compris comme une interaction, déterminant la ou les divinités, auquel cas il faudrait faire la part de l'un ou de l'autre. L'évolution des personnages est alors interprétée en fonction de la divinité.
Ce sont deux axes d'interprétation, d'analyse, complètement opposés.
Alors dis-le dans le texte. Je ne suis pas devin, je n'ai pas la même culture que toi.Je crois fondamentalement...
Par contre ça m'éclaire mais ça m'énerverait d'avoir tort une fois de plus (un peu dans le genre on me dit blanc et à la fin je découvre que c'est noir).
Dis-le dans le texte.c'est encore une fois l'interprétation de l'individu qui est différente.
Je ne fais que ça depuis le début.Là, c'est toi qui interprètes...
Tu n'a pas l'air de comprendre que j'ai un texte, rien que ce texte, que je pars du texte uniquement pour en comprendre la signification. Je ne suis pas un Sainte-Beuve qui veut voir Flaubert visiter Carthage, pour moi seul le texte a de la valeur.
Du point de vue du devin et d'Ilda, d'accord, c'est le sens littéral du texte (si "littéral" a encore un sens). Par contre les questions qu'il pose (il y en a deux, différentes, précises et qui ne sont pas hésitantes, amenant une réaction donnée au personnage) ont forcément une signification dépassant ce simple sens littéral. Sinon les questions sont à revoir.
La prochaine fois je retourne au Bescherelle...
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- Zarathoustra
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A vrai dire, on ne se connait pas en vrai... Donc c'est possible!Et je suis quoi, moi ? Un singe en byciclette qui jongle avec des enclumes sur un fil pendu en l'air dans un chapiteau rouge à raies blanches au milieu du Canada ?
J'ai plein de souvenirs de textes où des auteurs laissaient plusieurs interprétations sans qu'on ne les condamne. Et c'était tout leur intérêt. Si ces deux aspects existent dans mon texte, c'est bien parce que j'ai choisi de laisser l'ambiguité. Je ne vois pas le mal. Tout comme je ne voyais pas le mal quand j'étais lecteur de ces textes. Et je ne pense pas que ça perturbe la lecture de ne pas savoir dans la mesure où mon texte suit un rythme pas trop rapide. Il n'y pas 50 trucs à la ligne à se rappeler.Dans le premier cas il y a affirmation du pouvoir humain sur la divinité, (...) Dans le second cas il y a déterminisme, peut-être combat divin avec corruption ou possession d'âme
Mais tu crois que j'ai la prétention d'imposer l'existence de Dieu à mes lecteurs? Ce n'est pas mon sujet. Mon sujet, c'est les hommes , pas Dieu. Les hommes face au Divin, éventuellement. Personnellement, je trouve que ces questions ne sont pas abordées en fantasy, ou alors servent de prétexte. Disons que parce qu'on est dans la fantasy, le divin va de soi et le surnaturel avec. Mon texte n'est d'ailleurs pas forcément de la fantasy. Et c'est peut-être ce qui te dérange. On peut très bien avoir une lecture "réaliste".Il s'agit ici également d'un problème de focalisation. Dois-je interpréter les signes reçus en fonction du devin ou en fonction de la divinité ? Ce simple détail peut totalement changer la signification du texte, j'espère que tu t'en rends compte.
Pas d'accord. C'est toujours le lecteur qui décide. Même de voir des choses qui n'y sont souvent pas puisque il lit le text avec son vécu et ses propres expériences, tout comme l'auteur écrit avec ses expériences ou son vécus; et les mots eux mêmes n'ont pas les mêmes connatations de ce fait. Ca a toujours été le cas et ce sera toujours le cas. Combien d'interprétations a-t-on donné de l'Avare de Molière? Et tu crois que Molière a décidé de toutes les mettre? Y en a-t-il une qui dit la Verité avec son grand V?Absurde. Qui écrit l'histoire ? Moi ? Non, toi. Tu décides de ce qui est vrai ou faux dans ton univers, tu réponds à la question et tu y répondras de toute manière à la fin.
Par contre, tu es un lecteur effectivement très exigeant, et en tant que tel effectivement tu demande à l'auteur des tas de choses. Je ne dis pas que tu as tord ou raison. Mais je ne sais pas si ton schéma d'analyse s'adapte à ce texte. Il y a quelques MAJ, on avait parlé des films de Lynch (je ne pense pas que mon texte est cette fois-ci le moindre rapport, c'est juste pour argumenter), et bien David Lynch avoue fréquemment mettre dans ces films des choses qu'il n'analyse pas, qu'il glisse parce que ça contribue à l'ensemble sans forcément cherché un sens précis. Ta grille d'analyse fonctionne sans doute avec plein de textes, mais pas avec tous les textes. Tu imposes un schéma normatif qui par définition a forcément des limites. C'est comme dire qu'un tableau se limite à des carrés, des cones ou des ronds (Cezanne), l'analyse est que cela induit est beaucoup plus riche qu'on ne le croit pas (et trouvera une application directe dans le cubisme) , mais trouvera ses limites quelques décennies plus tard.
Là où tu n'as pas tord, c'est qu'effectivement, mon texte a été écrit en plusieurs fois, des choses se sont intercalées, d'autres ont été déplacées, l'écriture n'a pas été linéaire, il est possible que tu perçoive que des progressions ou des interrogations ne suivent pas toujours le même chemin. Je veux dire que des interrogations du devin, parfois, n'ont peut-être pas toujours le bon timing suite à ses modifs. Je n'ai pas relu avec ton regard parce que je l'ai tellement lu et relu que j'ai du mal à sentir certaines choses. Donc, si je ne suis pas d'accord avec ta vision de l'auteur et de ce que doit être un texte, je suis d'accord que tu soulèves des choses justes également. C'est certainement plus ça qui est à revoir.
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- Vuld Edone
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Oui.Mais tu crois que j'ai la prétention d'imposer l'existence de Dieu à mes lecteurs?
Tu as bien imposé une capacité de combat absolument phénomènale pour ton devin face à un noble et ses soldats qui auraient dû, logiquement, le réduire en charpie. Tout le monde a pris cela pour argent comptant alors que c'est une pure aberration.
Donc oui, aucun problème à ce que tu imposes Okkor et si tu dis que Okkor existe, alors je lirai ton texte dans l'idée qu'Okkor existe.
D'autre part je n'ai aucun problème à écrire de la "fantasy" (ou du mythe, je préfère l'idée de mythe) en niant les dieux, aussi surprenant cela soit-il. Il faut juste le dire au lecteur, comme toute chose dans un texte.
Un linguiste a proposé, preuves à l'appui, la survie du gaulois dans les Alpes jusqu'au V ou VIIème siècle.C'est toujours le lecteur qui décide. [...] Combien d'interprétations a-t-on donné de l'Avare de Molière?
Un autre professeur l'a gentiment balayé (j'ai l'article) en reprenant chaque "preuve" et en la démolissant méthodiquement, remplaçant quand il le pouvait l'interprétation par une autre.
Ca s'appelle la science, je ne t'apprends rien.
Application au texte.
Un gnouf tombe sur le texte, l'interprète comme bon lui plait (genre moi avec L'araignée noire, je ne voulais pas démordre qu'il y avait amour et non pas crainte) et donne des soit-disant preuves dans le texte.
Ensuite on analyse le texte et on découvre que ces preuves ne tiennent pas la route.
Ca s'appelle l'analyse de texte.
Ceci peut expliquer cela. Note, dans le général ce n'est pas bien important, on comprend ce qui se passe. Je vais juste dans le détail, je pinaille et à vrai dire, vu ton niveau, je me le permets.des choses se sont intercalées, d'autres ont été déplacées
Forcément, plus on va dans le détail, plus le détail est important.
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- Zarathoustra
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Un linguiste a proposé, preuves à l'appui, la survie du gaulois dans les Alpes jusqu'au V ou VIIème siècle.
La linguistique est une science. Pas l'analyse d'un texte. Pour moi, il n'y a pas de verité.
Et peut-être qu'un autre aurait fait de même avec ses arguments. Donc on est d'accord que tout est interprétation et non science en matière littéraire. Prend des films qui adaptent des oeuvres littéraire. S'il n'y avait qu'une vision de l'oeuvre, on aurait en gros un même film. Et bien, chacun retient telle ou telle chose plus qu'une autre parce que sur le moment ou par rapport à son vécun, elle nous parle plus. Quelueq années plus tard, une relecture nous nous ferait retenir autre chose.Un autre professeur l'a gentiment balayé (j'ai l'article) en reprenant chaque "preuve" et en la démolissant méthodiquement, remplaçant quand il le pouvait l'interprétation par une autre. Ca s'appelle la science, je ne t'apprends rien.
Pour revenir à lAvare, on le voit généralement comme manipulateur, il me semble que certaines s'appuient sur le texte pour dire qu'il est manipulé par la jeune femme. Qui a raison? Qui a tord? Et on parle bien d'interprétation opposée. Et ça n'ote rien à l'oeuvre et au bout du compte, on s'en moque.
D'ailleurs, même les sciences se trompent totalement. Elle disait que le soleil tournait autour de la terre. Elle a dit que le masculin c'était XY et le féminin XX (on me l'a enseigné à l'école) alors que le féminin n'est pas juste un perte du Y mais XZ (là, j'en suis pas sûr, mais il me semble que c'est ça, j'ai lu un truc sur ça il y a longtemps)
Tu as raison sauf que tu oublies quelque chose d'important. Je le montre plus fort qu'il devrait. Mais s'il gagne, ce n'est pas avec son epée mais avec ses mots. Donc, tu vas me maudire mais les deux sens sont effectivement là. Est-ce l'epée qui lui donne le pouvoir ou est-ce le charisme qui lui apporte la victoire? Tu vois, tu as interprété mon texte. Et tu as retenu ce qui te semblait important, avec raison. Seulement, tu as oublié quelque chose pour cette interprétation. Ce n'est pas un jugement mais j'explique juste comment chacun fonctionne. Et ça ne me dérange pas que tu vois un guerrier surpuissant. De même que ça neme dérange pas qu'on voit un minable qui est illuminé et qui emporte tout le monde dans sa folie. Ou quelque chose d'intermédiaire... Ou tout autre chose du moment qu'il s'appuit sur ce qu'il a resenti et que des phrases donnent du sens à cette vision.Tu as bien imposé une capacité de combat absolument phénomènale pour ton devin face à un noble et ses soldats qui auraient dû, logiquement, le réduire en charpie. Tout le monde a pris cela pour argent comptant alors que c'est une pure aberration
Cela dit, je suppose que tout ne me satisferait pas, et là, bien sûr, je te rejoins, si tout le monde fait fausse route, je me dirais que je me suis planté. Mais là, tes doutes et interrogations montrent juste que mon texte fonctionne!
Je pense que tu ne pose pas le problème dans de bon terme. C'est ce que resentent les perso qui comptent. Pour tous, Okkor existe. Mais pour tous, les évènements qui se passent n'ont pas le même sens. Un peu comme larrivée du Christ au milieu des juifs. Certains l'ont vu comme le fils de dieu et d'autre l'ont renié. Qui a eu raison? Je n'ai pas la réponse. Tu vois la différence? Mon but n'est pas d'imposer l'existence de dieu, c'est juste qu'on puisse s'interroger sur l'adhésion ou non à un évènement et en tirer des conclusions qui peuvent être différentes.Donc oui, aucun problème à ce que tu imposes Okkor et si tu dis que Okkor existe, alors je lirai ton texte dans l'idée qu'Okkor existe.
Je dirais donc que tu as merveilleusement compris le texte, mais que tu veux lui donner une dimension ou un cadre qu'il n'a pas. Tu as peut-être raison s'il est effectivement nécessaire, je ne le pense pas mais je me trompe peit-être.
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- Vuld Edone
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Attends :D'ailleurs, même les sciences se trompent totalement.
1. l'analyse de texte n'est pas une science
2. les sciences se trompent
Or l'analyse de texte peut se tromper... Zara'... Sérieusement...
Ca s'appelle la "linguistique" ou "science du langage" et la microlinguistique, ça analyse les textes.
Le problème de la vérité, puisqu'il n'y a pas de vérité, ça ne sert à rien d'en parler.
1. "Il n’était plus tout à fait lui-même"Tu vois, tu as interprété mon texte.
2. "Il ne put s’empêcher"
3. "sans qu’il ne comprît son geste"
4. "Etait-il vraiment l’homme de la Prophétie ou un pion dont on s’amusait ?"
Comment interprètes-tu ça ? Et attention, je n'ai choisi qu'un seul passage.
Je pense que s'il n'avait tenu qu'à moi je n'aurais pas posé le problème.Je pense que tu ne poses pas le problème dans de bons termes.
D'abord tu me dis qu'il n'y a pas de vérité, ensuite tu affirmes "c'est... qui..." puis tu ajoutes : "Okkor existe" et tu finis par dire "un cadre qu'il n'a pas". Ca fait beaucoup de vérités là où il n'y a pas de vérité.
Cela pour dire que j'ai trois interprétations différentes du texte, que l'une d'elle est vraie (à peu près) et que les deux autres sont en trop (potentiellement abusives, je le concède), qu'il faudrait donc éviter ces deux interprétations et c'est mon propos depuis un moment déjà.
D'un autre côté on tourne à vide, comme tu dis il vaut mieux maintenant attendre les avis d'autres personnes (sur le texte, pas sur notre discussion) pour un peu plus... d'objectivité (je rirais mais je rirais jaune).
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- Kundïn
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C'est donc avec plaisir que j'ai retrouvé le Devin de Zara, personnage assez fascinant qui avait eu l'honneur de la première place de mon podium lors du vote pour le RDM dernier...
Ce second chapitre approfondit un peu plus le portrait "nouveau" du personnage, dans son rôle de prophète et de guide charismatique et de plus en plus puissant, et ma foi tout cela est bien mené, très bien même ! J'ai été assez bluffé par la scène de combat entre les "nobles" qui sentent leur autorité menacée par cet agitateur et le Devin qui pour le coup commence à se montrer sous un jour effrayant avec cette exécution d'une femme et de son enfant innocent. On sent que cela va se terminer en bain de sang dans le futur...
L'apparition de l'épée m'a tout de suite évoqué un côté utérin (et apparemment j'avais raison vu le commentaire de Zara plus haut !), un accouchement dans le sang et la douleur d'une arme redoutable (puisqu'elle semble "donner" une certaine habileté au combat à son porteur). Je n'ai pu m'empêcher de penser à Stormbringer ; est-ce une influence pour cet objet ? Mais je gage qu'on en apprendra plus au fil du récit... On peut interpréter cette "naissance" de l'arme de bien des manières (sans pour autant tomber dans le vrai) mais la forte symbolique de la scène marque en tout cas l'esprit. L'hésitation du Devin entre brandir son arme et la plonger dans le "corps" dont elle est sortie est elle aussi très intrigante et son choix m'a surpris, mais là encore c'est sans doute porteur d'un sens qui nous échappe pour le moment.
Les multiples pistes de lecture, la grande variété des interprétations fait de cette suite un petit bijoux imprévisible et fascinant. Pas de manichéisme, le Devin est à la fois sympathique et effrayant et Ilda offre un possible second héros qui pourrait prendre la relève à tout moment et devenir la "véritable" guide de son peuple...
Bon, je n'ai pas dit grand-chose pour le moment mais il faudrait que je lise plus en détail les échanges entre Zara et Feurnard... En attendant je retourne bosser ! Bon boulot Zara !
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- Zarathoustra
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Passer après Feurnard (ou Imperator), c'est vrai que c'est pas simple... Cela dit, dans tout notre blabla, on parle parfois de plein de choses qui n'ont pas forcément à voir avec le texte...Kundïn écrit: Houlà, y'a déjà un vrai débat sur le texte !! Mon avis va paraître un peu ridicule à côté de cette analyse approfondie, mais bon...
Cette scène a été la dernière écrite et finalement la moins travaillé, en tout cas au niveau style. Ca fait partie des scènes qui sont en train de petit à petit tout bousculer la trame initiale et donc foutre en l'air tout ce que j'ai déjà écrit. Elle avait au départ vocation à donner un peu d'action, de tension, à ce texte plutôt introspectif.J'ai été assez bluffé par la scène de combat entre les "nobles" qui sentent leur autorité menacée par cet agitateur et le Devin qui pour le coup commence à se montrer sous un jour effrayant
Mais elle m'a permi d'introduire un message plus fort et sans doute plus clair. Comme je l'ai signalé, je voudrais vous faire partager ma première mouture après coup.
L'apparition de l'épée m'a tout de suite évoqué un côté utérin (et apparemment j'avais raison vu le commentaire de Zara plus haut !), un accouchement dans le sang et la douleur d'une arme redoutable (puisqu'elle semble "donner" une certaine habileté au combat à son porteur).
Bon, voilà qui me rassure...
C'est marrant parce que en écrivant, j'avais l'intention de m'éloigner de quelque chose dont je sentais l'influence inconsciente... Stormbringer!!! Oui, tu as raison, c'était ça! Mon but était de donner à cette epée un côté magique mais qui ne soit pas sûr. Je voulais qu'il y ait un doute sur l'origine de ce talent guerrier.. est-ce l'epée qui le rend habile parce qu'elle est de grande qualité? est-ce même le fait de détenir un tel objet 'à forte conotation phallique) qui stimule l'agressivité du devin comme un catalyseur? Ou est-ce vraiment l'épée elle même qui lui donne tout ça?Je n'ai pu m'empêcher de penser à Stormbringer ; est-ce une influence pour cet objet ?
Encore une fois, je suis heureux de voir que l'aspect symbolique apparaisse.L'hésitation du Devin entre brandir son arme et la plonger dans le "corps" dont elle est sortie est elle aussi très intrigante et son choix m'a surpris, mais là encore c'est sans doute porteur d'un sens qui nous échappe pour le moment.
Tu peux pas me faire plus beau compliment. J'essaie de travailler mon histoire à partir de mes personnages. Vous verrez que l'apparition d'Ilda a complètement chamboulé mon récit. La version de départ n'était que tourné vers le Devin. J'essaie dans la mesure du possible de trouver des personalité eloignée des standards. En l'occurence Ilda n'est pas un canon, elle est trop grande, un peu forte et affreusement timide. Le Devin n'incarne pas d'idéal, il a ses faiblesses d'humain et je dirais ses grandes limites.Pas de manichéisme, le Devin est à la fois sympathique et effrayant et Ilda offre un possible second héros qui pourrait prendre la relève à tout moment et devenir la "véritable" guide de son peuple...
Et pour moi, c'est dans leur évolution que réside le suspense de mon histoire... J'essaie d'éviter le spectaculaire. Mais la scène de l'epée et des nobles a été écrite pour lutter contre ce penchant naturel qu'on me reproche parfois. Introduire du spectacle ou de l'action n'est pas une chose naturel pour moi. Mais je comprends que je sois ennuyeux si on n'est pas sensible à la psychologie de mes personnages. J'ai essayé de lutter dans ce récit contre mes démons, alors que la première mouture du mon portrait était 100% psychologique. C'est le côté experimental de mon histoire: introduire du background, de l'action, des décors etc.
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- Krycek
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Exactement tu nous as dit :Zara écrit: Pourtant, en s’approchant, quelque chose le dérangea, une idée dans la tête qui n’arrivait pas à s’organiser dans l’épuisement de sa nuit à veiller.
C'est une simple remarque vis à vis de la chronologie. En général si cette remarque ci-dessus reste dans le même paragraphe le lecteur l'identifie comme étant dans la continuité des précédentes actions (à savoir l'entrée dans la tente). Ainsi avant de lire la première citation je croyais qu'il s'était couché deux minutes et l'on apprend qu'à ce moment qu'il est plus tard.Zara écrit: Malheureusement, l’excitation et le froid de plus en plus persistants l’empêchèrent de trouver repos.
Alors bien sûr, c'est du chipotage, et pourtant je considère cela constructif tant on voit ce genre de choses dans les textes actuels. Ca aide à une rapidité de compréhension et ça nous évite de nous dire 'tiens c'est pas correct' et de mettre en doute ton texte.
Après c'est tellement tatillon que s'il n'y a que ça à modifier, alors c'est que le texte est parfait à côté...
Voyons voir...
Aahh la main de l'auteur ! Peut-être expliquer un peu plus cette envie, la décrire tout du moins plutôt que de l'exprimer en une seule phrase pour vite passer à la suite…Zara écrit: Puis, il eût une envie irrépressible de plonger les mains dans la cavité.
Quel secret ? Personne ne lui a dit qu'il y en avait un. Peut-être serait-il mieux de dire qu'il se trouve un peu con de faire ça, malaxer la glaise mais qu'il continuait sans trop savoir pourquoi ? A moins que tu veuilles exploiter cette idée de secret et auquel cas, plus de descriptions seraient bienvenues (pour une fois que je dis ça, profite !!!).Zara écrit: Il se mit à creuser sans même prendre le temps de retirer ses mains, impatient de connaître le secret.
Ca peu paraître bête de s'attarder sur des détails comme ça mais je suis assez axé sur les détours scénaristiques, nottement ceux qui révèlent la main de l'auteur…
Tu n'as peut-être pas envie de t'attarder sur ce point mais il y a dix secondes je le croyais seul avec son épée et en fait on apprend qu'il y a une autoroute de pelerinage pas loin. A ce propos je ne me rapellais pas qu'il y avait d'autres villages (mais c'est -très-probablement ma mémoire…).Zara écrit: Un flux permanents d’hommes et de femmes se rendait vers le cercle des monolithes. Parfois, toute une communauté voire des villages entiers arrivaient. Tandis qu’il regagnait l’autre rive, un groupe l’interpella.
Il a eu chaud le coco, rien que ça donne de l'intérêt à l'histoire, une décision rapide, un rapport avec un environnement interactif et non linéaire (comme la foule du village qui l'acclamait)Zara écrit: Il aurait voulu trouver des mots pour montrer qui il était et lui clouer le bec mais rien ne lui vint à l’esprit à ce moment.
Vous n’êtes pas très loin. Je peux vous conduire. Je suppose que vous venez pour la Prophétie...
Pas exactement. Nous venons pour que ce guignol arrête de clamer de telles inepties.
Petite faute de rien du tout…Zara écrit: Cet homme, qui n’a pas même pas cherché à protéger sa femme et son enfant
Pendant le combat et les harangues du Devin, on craint pour la suite. On se demande s'il n'est pas simplement barje, s'il n'a pas entendu des voix (ça s'est déjà vu … ça a fini à Rouen) et on espère vraiment qu'il y a quelquechose avec les pierres, ici encore l'histoire prend du poids parce que tu te reposes sur des évènements ce qui en fait quelquechose à suivre. Très bon point en somme !
Wow ! Je n'avais pas encore lu l'exécution !!! Enorme ! Il est possédé le coco à présent (tu permets que je lui donne un sobriquet ?!). Le récit devient de plus en plus intéressant !
Là aussi ça devient intéressant, quand on pensait que tout se jouerai autour des pierres… On se demande finalement ce que tu nous prépares !Zara écrit: le devin sut qu’il n’avait plus qu’une direction à donner : le Sud, vers la Vallée du Feu
Ca prend forme on dirait, cette phrase résume bien ce qui s'est passé et te permet de passer à la suite, bien vu.Zara écrit: Certes, les pierres avaient chanté mais les hommes, plus fort encore, avaient hurlé.
Une envie de l'auteur de changer le nom du perso ?!!Zara écrit: Grug, puisque dorénavant tel serait son nom
Sympa, j'aime ce morceau. D'ailleurs tout le passage qui précède fait un point sur le personnage et ses sentiments. On sent qu'il est plus hautain, qu'il est plus fort, plus sûr de lui… et pourtant il se pose des questions, se remet en question… un personnage très travaillé en somme (j'en prendrai de la graine )Zara écrit: Pour le vérifier, il se saisit d’une motte de terre encore givrée, l’huma et la mit dans sa bouche. En l’avalant, il sut qu’il n’avait pas changé, car, cette terre, il la détestait toujours.
Tiens ce n'est plus Grug ? Tu ne nous ferais pas le coup de la double personnalité par hasard ? J'espère pas tout du moins…Zara écrit: les choses évoluèrent à une vitesse comme jamais Reyv’avih
Encore une fois… d'ailleurs Ilda n'aurait-elle pas des réticences à l'appeler Grug ?Zara écrit: elle montrait toujours des réticences à obéir aveuglement à Reyv’avih
Léger oubli… peu importe.Zara écrit: elle comprit immédiatement pourquoi elle ne dormait.
C'est impressionnant comme tu arrives à reproduire des émotions qui nous arrivent parfois (nottement lors d'un évènement attendu depuis longtemps avec impatience auquel on ne croit pas le jour même). Je trouves que tu as un très bon discernement des émotions humaines et au-delà, une facilité dirait-on à les transposer à l'écrit.Zara écrit: Jamais elle n’avait franchi le cercle. Jamais elle n’avait été si près de lui. Et paradoxalement, bien qu’elle eût toujours vécu à ses côtés, jamais il ne lui parut si irréel.
Tu nous fais un parrallèle important ici, je n'aurai pas fait le lien moi-même (quoique) mais ne serais-tu pas en train de pointer quelquechose du doigt ? Un indice par exemple ?Zara écrit: D’abord, elle plaqua ses bras, puis son ventre et ses jambes. Elle pensa à l’arbre sur lequel elle avait voulu s’écorcher vive, mais très vite, tout repère disparut.
Arf ! Le voyeur ! Le pervers !!! Mais biz z arrement ça ne m'étonne pas trop, venant du perso. Je commence même à me demander si ce n'est pas lui qui va devenir "mauvais".Zara écrit: C’était la première fois qu’il pouvait contempler librement Ilda. Elle était beaucoup plus belle qu’il ne l’imaginait.
Je n'ai pas vu moi ! On peux faire un ralenti ? Qu'est ce qu'elle a au visage ?!Zara écrit: -Tu as vu son visage ? Tu sais qui a fait ça ?
Au final, beaucoup plus d'évènements dans ce chapitre que dans le précédent (principale critique que j'avais faite) et il se trouve qu'il en est d'autant plus intéressant. Par contre je me demande pourquoi tu attends si longtemps avant de les faire partir. Ils sont tous réunis, Loenstrek est occupé à diriger les hommes mais à quoi faire ?
Bien sûr peut-être que ça va venir par la suite, mais l'histoire manque de protagonistes (Grug, Ildaa, Loenstrek, la foule -que l'on identifie à un seul personnage composé de moutons-), ce pourquoi je t'ai fais remarqué l'interactivité beinvenue avec le noble qui s'est fait empaler sur son cheval (plus haut). C'est peut-être ce qui manque… en fait, je ne demande qu'à voir où tu veux nous mener ! Les persos ont agi dans ce chapitre, reste à les faire changer de lieu ou les faire rencontrer d'autre. <- Ceci reste mon avis, rien de plus, en aucun cas je ne dicte ce que tu fois faire…
Allez, quelques textes encore et je vais me repencher sur notre coécriture… n'est-ce pas ? Hum hum...
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- Zarathoustra
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Le secret fait réfernce à une scène du précédent chapitre où des images apparaissait dans sa tête au milieu de son discours sans comprendre pourquoi. Comme si elle devait lui apporter un sens, un indice pour comprendre le message du monolithe ou de son dieu.Quel secret ? Personne ne lui a dit qu'il y en avait un.
Pas faux. C'est pas très introduit et c'est vrai que ça fait un peu rencontre heureuse dû au hasard...Tu n'as peut-être pas envie de t'attarder sur ce point mais il y a dix secondes je le croyais seul avec son épée et en fait on apprend qu'il y a une autoroute de pelerinage pas loin.
Tu es le 2eme à ne pas saisir. Le devin imagine qu'elle s'est fait agresser et lui demande si elle a vu son agresseur parce qu'il ne voit aucune autre raison qui expliquerait son dénument au milieu d'un nuit glacée. D'où sa question, qui n'est absolument pas comprise par Ilda qui n'a pas idée du film que Grug s'est tourné. Donc, faut que je recale ça pour que ça passe mieux.Je n'ai pas vu moi ! On peux faire un ralenti ? Qu'est ce qu'elle a au visage ?!
.Les persos ont agi dans ce chapitre, reste à les faire changer de lieu ou les faire rencontrer d'autre
C'était déjà ce qui te dérangeait pour Rencontre du 3eme type. Mais j'avoue que j'adore exploiter des situations simples parce que ce sont elles qui permettent de donner vie aux personnages.
La suite risque de te décevoir parce que mon récit va tourner autour de ce triangle de personnages. D'un autre côté, il ne fera pas 20 chapitres non plus. Ce sera plus une grosse nouvelle qu'une saga.
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- Krycek
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Quelle mémoire !!! C'est vrai qu'en ce moment mes critiques sont axées sur le fond, parce que j'aime mes récits quand ça avance... mais là aussi je n'étais pas à ma place, fais comme tu le sens !C'était déjà ce qui te dérangeait pour Rencontre du 3eme type. Mais j'avoue que j'adore exploiter des situations simples parce que ce sont elles qui permettent de donner vie aux personnages.
La suite risque de te décevoir parce que mon récit va tourner autour de ce triangle de personnages. D'un autre côté, il ne fera pas 20 chapitres non plus. Ce sera plus une grosse nouvelle qu'une saga.
La suite me décevoir ? Allons, on verra, ça dépend de ce que tu nous prépares. A ce propos, quelle longueur aura cette grosse nouvelle ? As-tu déjà une idée ou verras tu au fur et à mesure ?
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- Zarathoustra
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Oulà, j'ai du oublier un smileyQuelle mémoire !!! C'est vrai qu'en ce moment mes critiques sont axées sur le fond, parce que j'aime mes récits quand ça avance... mais là aussi je n'étais pas à ma place, fais comme tu le sens !
J'ai très bien pris tes critiques, ne t'en fais pas.
Disons que ta remarque est sans doute vrai, mais j'ai écrit ce texte en essayant justement d'intégrer plein de choses que j'aborde très peu d'habitude (background, vraie histoire, décor, etc.). D'ailleurs, tout ce qui n'était pas là dans ma première version... lol:
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- Krycek
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Oui... enfin non. Ce ne sont pas des efforts, simplement mon avis qui évolue et il est vrai que je préfère cette 'grosse nouvelle' D !!Donc même si c'est pas du Krycek, je pensais avoir fait des efforts quand même!
Je ne m'en fais pas !! Mais sur les dernières critiques que j'ai faite, je n'ai pas souvent été à ma place, un peu trop 'envahissant' peut-être.J'ai très bien pris tes critiques, ne t'en fais pas.
Quoiqu'il en soit ce texte me plaît !
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- Monthy3
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Je n'ai pas lu toutes les remarques/réponses précédentes, donc désolé s'il y a redites ou corrections déjà effectuées.
Le style est bon, riche sans être lourd, sauf à certains passages. Tu m'avais demandé un moment ce que je pouvais considérer comme lourd ; en voilà un exemple.
L'accumulation de la sonorité "ant" est flagrante, et le coup des 3 gérondifs enchaînés... ouf ! Mais ce passage est le seul qui m'ait autant sauté aux yeux, peut-être parce que c'était le début et que j'ai été happé ensuite par le récit.Il jubilait tellement intérieurement de voir venir son peuple de partout pour l’écouter, qu’il se coucha sans même prendre le temps de le recharger. Malheureusement, l’excitation et le froid de plus en plus persistants l’empêchèrent de trouver repos. Toute la chaleur qu’il avait emmagasiné à l’extérieur en s’agitant pour attirer l’attention, en clamant la Prophétie et en restant autour de l’immense fournaise, que l’on avait allumé pour accompagner les festivités avait fait place à une réalité beaucoup plus tangible : il n’avait plus de bois.
Au passage, le "intérieurement" peut sans doute être supprimé sans problème.
Autre souci : la faute de conjugaison maintes et maintes fois répétée, le "eût" pour un passé simple. L'accent circonflexe est de trop.
A part ça, pas mal de petites fautes (notamment sur les participes passés précédés d'un COD), mais ça n'entrave pas la lecture. Ah, et puis un problème de tirets pour les dialogues sous SPIP
Mis à part ça, c'était bien agréable à lire.
Passons au fond. Sur la découverte de l'épée, ça fait un peu "heureux hasard". Certes, tu l'avais préparée dans les chapitres précédents, avec les visions, mais ta patte est assez visible. Ceci dit, dans un texte sur un devin, je suppose que c'est normal et qu'on ne peut que l'accepter avec bienveillance. J'espère juste que tu feras parfois intervenir les dieux de façon plus évidente, pour le coup, bref, que ça devienne encore plus flagrant ! Mais bon, je rêve peut-être.
Ton devin voit sa personnalité se modifier radicalement. Rien que de très normal, cependant ; un tel pouvoir aurait de quoi faire tourner la tête à n'importe qui, surtout celle d'un type méprisé. Le changement est très rapide, et pourtant justifié, c'est un très bon point. Je pense à la rencontre avec le noble. Il pourrait paraître étonnant de voir l'énervement, voire la rage, venir aussi vite, mais avec le passif de ton personnage, ça passe parfaitement. Un bon point donc pour ta longue mise en place des persos - qui me laissait de marbre aux chapitres précédents.
N'empêche, il est très fort, ce devin ! Syndrome du gros bourrin ? Meuh non, je suis sûr que tu nous prépares autre chose.
J'ai aussi apprécié le recul d'Okkor et l'affirmation d'un nouveau dieu. C'est en tout cas comme ça que j'ai ressenti le recul des nuages au profit de l'épée lors de son sermon. Intéressant balancement, d'autant plus qu'Okkor semble désormais être représenté par un autre personnage, Ilda. D'ailleurs, à ce propos, le changement de nom du devin est bien vu : il permettra sans doute de distinguer les proches du devin de ses simples adorateurs - des gens. Peut-être est-ce aussi une facette du caractère du devin qui survit malgré la prise de contrôle (assez évidente lors du combat avec le noble) du nouveau dieu sur celui-ci. Pour revenir à Ilda, je ne sais pas trop où tu vas nous mener ; ma seule idée, pour l'instant, celle que j'ai relevée plus haut, serait celle d'une confrontation entre Okkor et le nouveau dieu par l'intermédiaire du devin et d'Ilda, conflit d'autant plus intéressant que le devin est attiré par la jeune femme.
Pour continuer sur les personnages, Lonstroek m'est apparue beaucoup plus en retrait, ce qui est assez paradoxal puisqu'il est censé prendre de l'importance dans le récit en tant que second du devin. J'ai donc été un peu déçu sur ce coup-là, le pauvre n'ayant droit qu'à un ridicule petit paragraphe J'espère mieux en son nom pour la prochaine fois !
Bonne continuation.
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- San
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C'est une très bonne chose que ça bouge aussi vite, au final le tout est palpitant, et on se laisse entraîner.
Mais je commence par la fin, revenons au début, c'est-à-dire les fautes de... frappe
En voici une petite liste, pour ton plus grand plaisir :
Je ne suis pas sûre pour la virgule, il en faudrait peut-être une autre après "festivités", et en tout cas un "e" à allumée.l’immense fournaise, que l’on avait allumé pour accompagner les festivités avait fait place
Le passif tend à vouloir dire que les idées s'organisent toutes seules, ce qui est un point de vue recevable, mais j'aurais mis "qu'il n'arrivait pas à organiser", vu qu'il cherche sans doute à organiser ses pensées de toute manière.une idée dans la tête qui n’arrivait pas à s’organiser
Dans la deuxième phrase, le plus que parfait montre qu'il va couper des bûches plus grosses après avoir recherché ce premier tas de petit bois. Mais se passe-t-il quelque chose entre les deux? Il va faire d'autres tas de petit bois? Je ne saisis pas directement la raison pour laquelle il va laisser ce tas de petit bois là et pourquoi il devra le rechercher après. Si tu voulais dire qu'entre les deux il va chercher des grosses bûches, alors il ne faut pas utiliser le plus que parfait, mais seulement "il ne lui restait plus qu'à..." => Enfin, c'est un détailil avait déjà formé un premier tas de petit bois, qu’il rechercherait un peu plus tard. Il ne lui resterait plus qu’à couper avec sa hache des bûches plus grosses
+strente mètre plus loin
Même problème que les "eût" que Monthy3 a souligné, c'est seulement "put" au passé simple. Pour la correction, attention car il y en a quand même qui sont justesIl ne pût s’empêcher de les contempler,
Le pronom "il" désigne quoi? On dirait bien le lieu, mais ce n'est vraiment pas évident, puisqu'il y a le devin et le secret en course, et que "il" pour un lieu est assez inhabituel. C'est peut-être de ce genre de chose que Feurnard parlait au début de sa critique.Si ce lieu devait lui livrer son secret, alors il n’avait nul autre endroit pour le faire.
+sla paume d’une épée des plus travaillée
Non en fait, je pense que c'est de ça que Feurnard parlaitIl ressentit au fond de lui une émotion paradoxale. Il avait envie de brandir l’arme dans le ciel, comme pour transpercer l’air et à la fois de l’enfoncer à nouveau dans cette glaise mystérieuse. Il fit quelques passes d’arme dans le vide. Il disposait de qualités martiales très limitées, mais il prit plaisir à fendre l’air avec l’épée.
Les phrases courtes qui se succèdent avec la répétition de "il" donnent une impression désagréable de monotonie et... d'ennui, surtout dans une phase plutôt active. C'est dans ce genre de passage qu'on perd des lecteurs!
+eun grande giclure sortit des roches
Exil, non?d’avant le Grand Exile
tuLe noble s’était soudain tût
côtesbalancer son fléau sur les cotes du devin
amoindriBien qu’amoindrit par son mouvement de recul
mais quelle est-elle?Mais qu’elle est-elle ?
J'aurais mis qu'il n'avait toujous pas peur, puisqu'il n'a pas peur depuis le début, et ce n'est donc pas un évènement ponctuel.D’abord, les gardes l’encerclèrent, plus attentifs à ses gestes qu’à ses paroles, mais il n’eut toujours pas peur.
appuiil prit appuie sur son pied avant
Je ne comprends pas cette phrase, qu'est-ce qui est hors du champ, et quel rappport?De son côté, il l’ignora, comme s’il n’existait plus dans son monde et bien hors du champ des êtres à convaincre dans sa vérité.
Il ne tient qu'à vous que cela change !Il ne tient qu’à vous pour que cela change !
faîtes comme il vous semble bon (de faire)?faîtes bon comme il vous semble…
Quand l'a-t-il déjà surmontée, et pourquoi tu ne parles pas plutôt de "leur" hostilité?Une nouvelle fois, il avait surmonté l’hostilité.
Et bien là, il n'y a pas de fautesans qu’il ne comprît son geste
Pourquoi le pluriel de "renfermaient"?laissant intacte Lyuhn, leur immense Ile Sanctuaire, qui, d’après les dernières nouvelles, renfermaient toujours leur antique Savoir et le conseil des Sages
Jolie phrase, mais "se transformer"Loenstroek regardait perplexe son ami se transformé sous ses yeux en prédicateur magnétique.
bleue, si je ne m'abusela couleur bleu
bien qu'elle voulûtBien qu’elle voulut elle aussi adhérer à cette délivrance, tout son corps se refusait à l’envisager.
Je relève cette phrase parce qu'elle semble la seule à justifier le crime "monstrueux" que le devin vient de commettre (le meurtre de la femme et son enfant innocents). "C'est pas moi, c'est la Prophétie! Vous préférez sûrement la suivre qu'être transpercés! Alors oubliez ça, c'était nécessaire!" Mwarf.Ce jour-là, la prophétie était son seul bouclier.
aptitudesses nouvelles aptitude à convaincre les foules
vénéraientLes Yhlaks le vénérait dans un même mouvement
C'est une faute courante par ici! "tâcher"il s’agenouilla pour tacher de se ressaisir
nulle partnul part
Conclusion un peu abrupte de ce paragraphe, j'aurais bien vu un retour sur les sentiments du Devin juste avant cette phrase, qui est content/fier ou quelque chose comme ça de l'évolution de la situation.Certes, les pierres avaient chanté mais les hommes, plus fort encore, avaient hurlé.
tâchaIl tacha de chasser cette idée
Analyse assez originale, tout un chacun penserait plutôt dans un premier temps à chercher les raisons de ce mépris chez les gens méprisés et dans leurs défauts, avant de revenir à soi et éventuellement approfondir encore. Je ne dis pas que c'est impossible, mais je l'imagine mal penser d'abord à chercher en lui. Peut-être que j'ai une vision trop négative du Devin cependant...Il pensa, dans un premier temps, que ce sentiment était le fruit de son propre mépris de lui-même.
finiil aurait certainement finit par la blesser
tâchesses taches quotidiennes
Je n'ai guère vu d'humour ou d'humour noir, est-ce que j'ai loupé quelque chose? Ou bien le Devin se fait des illusions?son Maître était si imprévisible et possédait parfois un humour si noir
C'est assez étrange de tourner ça comme ça Mais admettons.Dorénavant, il respirerait le front haut et le regard droit.
euel’intuition qu’il avait eu lors du faux cérémonial.
tâches (j'insiste! )sur des taches quotidiennes
c'est ce dont il avait fini par se persuader / c'est ce qu'il avait fini par croire.du moins, c’est ce qu’il avait fini par se persuader...
Ca, ce n'est pas très joli, au fait**
*
ses peurs d'enfantsurmonter ses peurs d’enfants
Ce n'est peut-être pas un problème, je me suis demandée pendant un moment de la foi de qui Lonstroek doutait (de celle d'Ilda ou de la sienne, ce qui n'a pas de sens, donc de celle d'Ilda, mais bref)Il s’était décidé de la forcer à changer au plus vite car il commençait même à douter de sa foi.
qu'elle n'arrivait pas à trouverUn soir qu’elle n’arrivaient pas trouver le chemin du sommeil
+ paselle comprit immédiatement pourquoi elle ne dormait.
La lune est l'amie des femmes, après tout.La lune, par la force des choses, était devenue une amie
la Nature comme divinité vénérée par Ilda, elle est donc carrément en concurrence avec le Devin!elle aimait la voir peupler la Nature de ses cheveux gris clair
Ce sont bien les cheveux qui semblaient vibrer? Je ne suis pas sûre de la clarté de cette phrase. Le passage en tout cas est très beau, visuel, et j'ai eu plaisir à l'imaginer.une mèche de cheveux qui lui chatouillait le front. De l’orée du bois, l’ombre qu’ils projetaient sur le sol semblait vibrer.
bougern’osant plus bougée
désorganisésd’abord inorganisés
ses peurs d'enfant.ses peurs d’enfants la quittaient pour la première fois de sa vie
"qu'elle pût lui donner" serait plus joli.le contact le plus pur qu’elle eût pu lui donner.
elle les plaque contre son corps ou contre le monolithe?D’abord, elle plaqua ses bras, puis son ventre et ses jambes.
grâcieux, non?corps gracieux
Couche de.. graisse? Ce n'est pas très très bien dit m'est avis.qu’aucune couche n’avait encore déformé.
Phrase un peu confuse. "avant qu'on ne lui prête" serait plus simple, sinon c'est "avant qu'on ne lui prêtât" ou quelque chose de ce genreavant qu’on ne lui prêta les faits de l’accident.
Et ce serait même plutôt "avant qu'on ne lui prête les pires vices" car je ne vois pas ce que veut dire "prêter les faits de l'accident" à part en extrapolant largement la tournure bancale que tu as employée.
pleinsAvec des yeux plein de sommeil
rendueou si le traumatisme ne l’avait pas rendu folle
Clairement, elle n'y comprend rien.Ilda ne parut pas comprendre le sens des questions.
Tu passes ici d'une focalisation interne à Ilda à une focalisation interne à Loenstroek, ce qui est assez déroutant. Le lecteur sait qu'elle ne comprend pas la question, inutile donc le verbe "paraître".
"la vague impression que le Monolithe l'avait mise en garde contre le devin" je dirais?avec la vague impression que le Monolithe l’eût mise en garde contre le devin.
"n'offrait plus les mêmes saveurs ni les mêmes illusions"n’offrait plus les mêmes saveurs et ni les mêmes illusions
Conclusion intéressante certes, mais quand est-ce qu'il a déjà tournoyé? ("se remit" => il s'était déjà mis à tournoyer avant). Il me semble que quand Ilda était là, pendant la nuit, la brume faisait d'agréables effets lumineux, est-ce une allusion à ça? (mais on est en plein jour maintenant). Il y a aussi la question de la chaleur qui a protégé Ilda toute la nuit, une sorte de bulle autour du Monolithe, qui pourrait occasionner des mirages (l'air tournoyant, un peu). Mais là je ne vois pas (ou pas encore) le rapport.Autour de lui, l’air se remit à tournoyer.
Bref, j'attends la suite pour voir, mais ce n'est pas forcément très juste d'écrire "se remit à tournoyer" s'il ne tournoyait pas avant.
Bon, après ces (quelques) remarques sur la forme, il faut quand même passer au fond
Il se passe beaucoup de choses assez surprenantes, d'autres qui s'inscrivent dans la veine du premier chapitre, et l'histoire progresse sans accroc et avec fracas.
Certaines scènes très bien décrites sont pénétrantes, comme celle d'Ilda et la Lune, et c'est très agréable.
Pour ce qui est de la naissance de l'épée, même si elle tombe à point, c'est un élément fondamental de l'histoire, un symbole du Dieu qui inspire au Devin ses visions, on ne peut donc pas trop l'accuser d'être infondé ou trop à propos, seulement observer ce qui va découler de cet évènement. Et ce qui en découle est sanglant, comme on l'a déjà noté, c'est une brusque cassure entre le bleu et le rouge du sang, et un grand changement pour le devin qui va pour l'occasion changer de nom.
Le devin monte en puissance, ça se ressent fortement par l'utilisation du mot "puissance" justement, on voit aussi qu'il ne maîtrise pas sa puissance et se laisse porter par ce pouvoir qui doit être celui de son Dieu (ou du moins c'est ce qu'il croit). On ne voit peut-être pas suffisamment à quel point cette puissance le dépasse, et se sert du devin : la puissance l'utilise comme un outil, et c'est surtout celui ou la chose d'où provient cette puissance qui se sert du devin. Certes, il doute beaucoup dans ton texte, mais sans se poser de questions précises : il doute qu'il soit bien ce qu'il croit être, alors qu'il pourrait se demander s'il oeuvre pour lui-même ou pour son Dieu, ou douter que le chemin soit le bon pour son peuple... Mais on peut dire qu'il a déjà douté de tout cela au premier chapitre. Enfin à sa place, j'y repenserais à deux fois...
Pour faire "court" avant d'aller manger, je dois dire que j'aimerais beaucoup que le Devin se fasse tuer. Qu'Ilda prenne sa suite pourquoi pas, mais il m'insupporte, sans que je sache vraiment pourquoi
Au fond, le dénouement se présente comme la solution à savoir si le devin conduit bien son peuple à une terre promise selon une ancienne Prophétie, ou bien s'il se fait manipuler, ou bien s'il se conduit en tyran qui a des hallucinations. Mais s'il y a d'autres éléments dans le final, je serai agréablement surprise Au fait, est-ce que le chapitre suivant sera le dernier ou bien...?
Bon, et bien bonne après-midi! Et rendez-vous est pris pour la suite!
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- Vuld Edone
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D'autant plus inutile s'il n'y a aucun effet de style recherché, à savoir que "paraître" implique d'aller chercher derrière l'apparence, qu'elle a pu comprendre la question et que sa réaction, toujours en rapport avec ses questions, dépendrait soit du sens qui leur est donné, soit de la personne qui les énonce.Tu passes ici d'une focalisation interne à Ilda à une focalisation interne à Loenstroek, ce qui est assez déroutant. Le lecteur sait qu'elle ne comprend pas la question, inutile donc le verbe "paraître".
Détail, diront certains.
Alors là je disJ'ai aussi apprécié le recul d'Okkor et l'affirmation d'un nouveau dieu.
C'est surtout le genre de dire "voilà, Okkor c'est aussi du rouge, c'est les deux" et moi de rajouter "dé[censuré]ez-vous avec".son Maître était si imprévisible et possédait parfois un humour si noir
En d'autres termes on ne sait rien.
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- Monthy3
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- Messages : 673
Ouais, enfin, ça reste un avis, heing, c'est bien pour ça que j'ai rajouté : "C'est en tout cas comme ça que j'ai ressenti". Prévoyant, le monthy !Alors là, je dis
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