[Mars 2008] 4eme portrait : Le Poète - Zara
- Krycek
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[Casting] Compagnon d’aventure
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- Vuld Edone
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Le poète, c'est l'alchimiste , c'est l'acteur. Formulé comme ça, ça passe. Je ne cherche pas à savoir ce qu'est un poète dans le monde, mais dans le texte.
L'alchimiste, c'était le verre, on s'en souviendra. Le vide, remplir le vide, etc... Quant au poète, c'était le lavoir, un autre verre peut-être, je n'ai lu ce texte qu'avec tant d'autres, mais par le lavoir, les femmes, et faire d'une rencontre grivoise un acte romanesque, ou du moins, romantique. Acteur, alchimiste, poète, c'est une combinaison inhabituelle, qu'il faudrait exploiter, qui joue beaucoup sur une vision de la réalité.
Mais restons sur le seul texte du poète.
Le plus frappant, la chanson grivoise, qu'il ne supporte pas, qu'il veut remplacer par le ciel bleu.
Mais avant de dire cela, voyons comment reprendre l'action : beaucoup tient à la curiosité, savoir qui, quoi, comment, sa défaite et ce qu'il a fait avant. C'est aussi, en partie, du suspense, la manière de mourir, relancée à la phrase innocente :
C'est en fait une première partie plongée dans la routine, la normalité. Tout cela tient alors à une mauvaise blague, je m'entends, dans le texte.Il avait déjà eu plusieurs blessures par le passé, ça n’allait sans doute pas être la dernière…
Toute l'action repose alors dans la suppression de la musique, et c'est je pense là qu'il faut chercher un sens à l'histoire. J'aurais exploité pour ma part la comparaison entre "elle" et Marion, et entre le statut clamé de poète et la réalité dépeinte, faite d'insultes et de familiarités.
Je ne dirais pas qu'il n'a pas peur (je dirai donc qu'il a peur) :
En seconde partie, cette fois, cela tourne à la mort pure, c'est l'attente exacte que l'on avait, qui risquait d'être déçue, qui ne le sera pas. La panique revient souvent, avec elle le besoin de chasser la mélodie.Pour la première fois, il sentit la panique le gagner.
J'axerais donc toute ma lecture sur le rapport entre la Fleurette, qui peut aussi être une complaisance sur Novalis (je m'entends, pas vous), et le ciel bleu. Stéréotypé, le poète regarde le ciel. Stéréotypé, le commun regarde plus bas.
Le combat est intéressant à étudier, sous cet angle. De très proche, il ne cesse de s'éloigner, disparaît juste quand il découvre le ciel. On note le remplacement du combat, par onomatopées, avec le cheval, celui-là même qui déclenchera la crise de panique. On peut donc chercher une construction en opposition, mais le bleu du ciel est totalement absent de la première partie, et seulement mentionné dans la seconde. En fait, la réalité du ciel bleu est complètement effacée du texte.
Tout tient assez à cela :
C'est ce qu'il attend de l'artiste, ce n'est pas ce qu'il fait. Je suis poussé à voir dans la mélodie une violence, qu'il veut chasser. Ce n'est pas pour rien, au final, qu'il appelle cela une quête mystique.extraire toute la beauté violente du réel
Côté culture, je ne peux m'empêcher de penser à la beauté de Ramuz, la beauté sur la terre, réincarnée en Marion, et la beauté de Rimbaud que Rimbaud frappe. C'est ainsi que je comprendrais le seul monologue du texte, à la fin, en tant que le reste n'est que pensées.
Je ne m'attache pas à la forme, je ne m'y attacherai plus de la Mise à Jour. Il y aurait pour des heures à redire, mais c'est beaucoup plus facile de ne parler que du fond, au fond.
L'emploi d'un registre théâtral a son effet pour introduire et clore, sans que j'y trouve de réelle motivation quant au contenu. On retrouve dans ce texte l'idée du vide, inexploitée, un peu là pour être là, par défaut. L'emploi des couleurs ne dit rien, bleu et brun, pas grand-chose d'autre, souvenir dans l'alchimiste du rouge et noir de la rage. L'eau brunâtre, je la vois surtout comme le flot de paroles, le registre familier, si l'on s'accorde à ce qui précédait.
Je n'aurai pas mis longtemps à faire ce premier tour de texte, exposition des enjeux et exposition de structure, deux temps, qui joue d'une gigantesque anaphore de la mélodie.
Je trouve assez ironique, pour ma propre interprétation, que la mélodie en même temps l'ait fait tuer, ait eu tout au long du texte le rôle d'être chassée, et au final lui aura offert la plus belle des fins. C'est un tableau plus qu'une construction.
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- Zarathoustra
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C'est une version un peu retravaillé pour créer un parallèle avec le portrait de l'Alchimiste (qui lui aussi avait été retravaillé pour pour faire écho au Poète).
Pour ce texte, je me suis amusé à mettre en hors champ tout ce qui est normalement de rigueur pour une mort de soldat. Exit les combats, le sang, la bravoure. C'est une sorte de huis clos en plein air.
Pour le titre, il y a effectivement quelques allusions à des poètes: Raimbaud pour le "dormeur"; Mallarmé pour l'Azur, Alfred Jarry pour le "merde" du début qui fait echo au Père Ubu. Voilà la confiture du texte.
Je voulais parler d'une situation grotesque, presque absurde et faire partager le calvaire du soldat qui aurait cette rengaine et la rendre insupportable dans le contexte. Et plus elle deviendrait insupportable plus le tragique de la situation prendrait le dessus sur le grotesque. Puis, peu à peu glisser sur un registre plus touchant.
Il n'y pas forcément une grande symbolique ou un grand message. C'est l'une des limites du texte.
Pour ce qui est de la mise en scène théatrale, je ne sais pas si c'est une bonne idée. Je voyais ce procédé pour créer une distance avec ce qui va se dérouler et faire écho encore une fois à l'Alchimiste. Une façon de dire que tout ce qu'on lirait n'était peut-être pas vrai.
Si métaphore il y a, c'est sur la notion de poète. A mi texte, il veut regarder le ciel, l'azur, alors qu'il a le nez dans la m... Et la reprise du vers de Mallarmé "L'azur, l'Azur; L'azur, l4azur" n'est finalement pas si anodine. Ni le terme le "néant". L'acte de création du poète est bien de défier cet azur, ce néant, en créant son art. Et il dit bien qu'il est incapable d'extraire la beauté du champ de bataille. Bref, il se dit poète, fait le fier, mais il est incapable de s'extraire de la boue, c'est un fanfaron qui a loupé sa vie, gaché celle des autres (et surtout de ses compagnes).
C'est lui qui se dit Poète, il fait le poète comme un acteur, d'où le décor de théatre. Sa mort, c'est aussi une façon de montrer qu'un rivale a pu lui montrer dans un duel combien il n'était pas à la hauteur de ses propos. C'est un peu le sens du passage:
Sans opposition réelle, il peut faire le fier, qu'il soit face à quelqu'un de talent, et il s'effondre. Sa mort, c'est un forme d'humiliation face à ses ambitions d'artiste. Il n'est au final qu'un beau parleur un peu pathétique.Une forme de gaieté rythmait son bras, lui prodiguant fougue et détermination dans ses gestes, jusqu’au moment où il prit conscience qu’il était en train de guerroyer en chantant cette gaillardise. L’espace de ce moment d’inattention suffit au chevalier face à lui pour le pourfendre de sa lance. Il avait juste été surpris par sa réplique. Il était d’autant plus vexé qu’il avait la profonde conviction d’avoir été vaincu par quelqu’un de moins habile que lui, le créateur de néant.
Déjà dans l'Alchimiste, on pouvait supposer des choses pas flatteuse à son égard (violence auprès de sa "femme"), mais la fin du texte montre également sous des dehors sympathétique et parfois pathétique, quelqu'un d'égoiste, irresponsable de ses actes.
Feurnard mentionne le bleu du ciel et le vert de l"herbe. Ces deux couleurs sont plus là pour faire encore plus resortir le marron du sol. On est face à un personnage qui se rêve poète, et qui est aujourd'hui au ras du sol. Dans la fange et qui jamais n'atteindra les sphères des poètes.
Sur la fin, le rideau tombe, mais j'espère que les derniers paragraphe avaient fait oublier cette distance. Que peu à peu, le poète a arrêté de jouer et est devenu sincère. Et puis, c'est un thatre où on est seul. On est seul face à sa mort. On peut jouer à mourir, mais pourtant, un jour, on ne fera pas semblant. Et le fait se "sauter" les 3 premiers actes, c'est aussi une façon de dire que ce 4eme acte n'en est pas un (généralement on a 3 actes); C'est une façon de dire, circulez, il n'y a rien à voir. Le 4eme acte, c'est l'acteur seul dans sa loge. Mais cet aspect du texte n'est pas assez travaillé ou maitrisé. OU carrément de trop.
Oui, c'est assez ironique, pour ne pas dire féroce. En gros, ce qu'à fait ce personnage avec cette femme est quand même affreusement sordide. Sur certains points, c'est une ordure. Mais il a, je l'espère, des côtés touchants, que ce soit dans L'alchimiste ou ici. Tu t'interrogeais sur le but de ce texte, tu parlais de tableau, mais il s'agit avant tout d'un portrait, donc un personnage à la fois haut en couleur et banalement humain, à la fois brillant et minable. Un personnage qui conserve des parts d'ombre et de lumière. Voilà, en gros.Je trouve assez ironique, pour ma propre interprétation, que la mélodie en même temps l'ait fait tuer, ait eu tout au long du texte le rôle d'être chassée, et au final lui aura offert la plus belle des fins. C'est un tableau plus qu'une construction.
Pour ma part, j'ai une relation biz z arre avec ce texte, par rapport à mes objectifs, il les atteint, mais au final, je n'arrive pas à l'aimer vraiment. Peut-être parce que la distance que je crée avec le côté théatral est de trop. Peut-être que la chanson réussit aussi à m'agacer... Peut-être ai-je mélangé un peu trop de tons: le grossier, le sordide, l'émotion et que ce mélange devient desagréable.... Peut-être que mon personnage m'attire et me répugne en même temps... Par rapport à ce que j'aime, je sais que j'ai un peu trop appuyé sur le sordide, alors que généralemet, c'est un aspect que je n'aime pas trouver dans des livres ou dans des films. Mais je trouvais ça logique par rapport à la vie de ce personnage. D'où cette distance que j'ai et qu'a priori vous avez eue.
Voili, voilou, ce que je peux vous dire sur mon texte.
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- Krycek
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Boarf, pour une fois ! Ca fait du bien des textes sans ! (je ne parle pas des tiens ici )Zara écrit: Il n'y pas forcément une grande symbolique ou un grand message.
Si, si bien sûr, après au début il faudrait un élément qui nous fasse comprendre qu'il n'est pas sur les planches, afin de trancher avec cette idée.Zara écrit: Pour ce qui est de la mise en scène théatrale, je ne sais pas si c'est une bonne idée.
Sinon, très agréable ta façon de revenir sur le texte, il serait intéressant de l'y attacher. Quoiqu'il en soit, pour ma part, de tes textes c'est le portrait que je préfère.
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- Monthy3
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Je plussoie Krycek, ton autocritique est vraiment chouette, Zara et on se rend bien compte de toutes tes intentions.Sinon, très agréable ta façon de revenir sur le texte, il serait intéressant de l'y attacher.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ce portrait. Tu dis qu'il ne recèle pas forcément un grand message ; eh bien, je trouve que ce manque d'ambition est finalement bénéfique au texte. On sent qu'il est moins lourd (de sens), moins pesant que tes portraits précédents (même si celui de l'alchimiste est aussi très bon). Finalement, on se laisse guider par tes mots et la progression est parfaitement naturelle, logique. Le soi-disant poète qui au début se moque de son état, et se soucie plus des moqueries que de sa santé, et puis de l'autodérision (qu'il ne peut supporter) il passe à la fierté (de son talent de poète), avant que la dure réalité ne le ramène sur terre - dans la boue.
Je dois t'avouer ne pas trop savoir où tu avais voulu en venir dans le passage au sujet du néant. C'est une idée que je ne vois pas revenir - je me suis sans doute trompé... - et qui est un peu superflue. "Le grand créateur de néant", par exemple : est-ce de l'autodérision (mais elle semblait déjà passée, dès le début), ou flatteur pour lui ?
Et ensuite, je n'ai pas grand-chose à dire. Ce basculement de la chanson au ciel, parfaitement vain, semble montrer que toute sa vie il a aspiré à grimper dans les hautes sphères de la Poésie, mais la chanson lui rappelle sa médiocrité en s'imposant à lui, et tout se passe comme si, à la fin, il acceptait celle-ci - il se rendait compte qu'il s'était cru poète sans avoir le talent pour l'être.
Le fait que tu aies traité ce texte comme une scène de théâtre ne me pose pas de problème ; c'est au contraire une plutôt bonne idée, et fréquents sont les monologues au théâtre où un personnage se lamente sur son sort. Tu aurais éventuellement pu employer un peu plus, dans ton texte, le champ lexical du théâtre ; d'un autre côté, le fait de se contenter du lever et du coucher de rideau permet de t'ôter certaines contraintes...
Bref, je trouve que tu as fait un choix heureux.
Et ce portrait est ma foi très bien peint.
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- Zarathoustra
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Je ne pense pas que l'Alchimiste soit très lourd non plus. Pour revenir sur ce dernier, j'ai beaucoup plus d'affinités avec l'Alchimiste que le Poète. L'Alchimiste est serieusement drôle et drôlement serieux, donc ça me ressemble plus.On sent qu'il est moins lourd (de sens), moins pesant que tes portraits précédents (même si celui de l'alchimiste est aussi très bon).
Mais ta remarque est intéressante. Cela veut dire que le sens de certains de mes textes les plombent? Mise à part l'écrivain qui était effectivement un peu volontairement lourd (et encore, il y a souvent et surtout dedans de l'humour noir (la scène finale notamment) et absurde (la scène du sablier)), je pensais que la trame des textes pouvait se suffire et que le second niveau de lecture était juste un plus. D'un autre côté, c'est vrai qu'ils ne brillent pas par l'intrigue donc, forcément, je comprends aussi que ça ne puisse ne pas suffire... Dur dilemne que voilà.
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- Vuld Edone
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Habitué aux textes vraiment lourds, autant à les lire qu'à en écrire, je n'avais pas remarqué qu'en effet ce portrait est beaucoup plus léger. La structure cyclique facilite vraiment le suivi, le nombre d'éléments est assez réduit, rien ne prend vraiment d'importance.
Pour autant, quand je compare les commentaires du Poète avec ceux de l'Alchimiste ou même de l'Ecrivain, dont les sujets certes dévient mais qui restent des portraits, je me demande s'il y avait plus à interpréter ailleurs. L'Ecrivain traitait autant de la vie, de l'art, que du temps et de la vieillesse, et son triple cadre d'énonciation, ses descriptions assez longues et sa réflexion lui donnaient des allures de complexité. Mais dans le fond, a-t-on exprimé plus alors que ce qu'exprime ce portrait ?
Les gens n'avaient pas découvert plus dans l'Alchimiste qu'ils n'ont trouvé dans le Poète. Y avait-il vraiment plus ?
Une question risquée, que je me permet de poser, et puisque les deux textes sont liés, il faudrait comparer le fond de l'Alchimiste avec celui du Poète.
Ce qui m'a frappé, en revenant sur les commentaires, c'est de parler d'humour. Je dois en manquer, je n'en ai pas trouvé dans l'Ecrivain, et le Poète ne m'a pas, à mon souvenir, fait rire, au mieux sourire de complaisance. L'Alchimiste enfin, à sa lecture, n'avait rien de drôle. Le contexte dans les trois cas me privait de toute envie de me moquer.
Humour noir ? Le rire distancie, tout dans ces textes nous rapprochaient du personnage. Jusqu'à en avoir ses pensées. Je ne retrouve pas dans la fin de l'Ecrivain cette trace d'humour noir, et je ne pense pas possible d'en trouver non plus dans le Poète. Ou alors je suis imperméable à cet humour.
Le Poète a quelques situations qui prêteraient au rire, à commencer par la chanson, mais pour celui qui a lu l'Alchimiste, cette chanson signifie trop pour en rire, et dans le contexte, elle est l'appel de la mort, son cycle prévient le moment fatidique (rien ne le prouve dans le texte, c'est subjectif).
J'avais envie, vers la fin de la Mise à Jour, de réfléchir un peu plus à ce qui a été dit. Après lecture du Poète, les gens semblent vraiment le différencier des autres portraits, je me demande en quoi.
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- Zarathoustra
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Ca, je ne pourrais pas te répondre. Je pense que l'Ecrivain était très chargé en symboles et en thèmes, et sans doute pas très clair au final, Monthy parlait de lourdeur, je pense qu'il n'a pas tord à son sujet. L'Alchimiste a un ton léger, peut-être est-il trop simple, et peut-être trop métaphysiquement abstrait. Pour moi, c'est lelus équilibré, et il touche des choses plus graves sans y regarder: la Déchéance, l'Addiction, l'Autodesctruction et l'Indifférnce des hommes face à ce spectacle.Après lecture du Poète, les gens semblent vraiment le différencier des autres portraits, je me demande en quoi.
Humour noir ? Le rire distancie, tout dans ces textes nous rapprochaient du personnage. Jusqu'à en avoir ses pensées. Je ne retrouve pas dans la fin de l'Ecrivain cette trace d'humour noir, et je ne pense pas possible d'en trouver non plus dans le Poète. Ou alors je suis imperméable à cet humour.
Le Poète a quelques situations qui prêteraient au rire, à commencer par la chanson, mais pour celui qui a lu l'Alchimiste, cette chanson signifie trop pour en rire, et dans le contexte, elle est l'appel de la mort, son cycle prévient le moment fatidique (rien ne le prouve dans le texte, c'est subjectif).
L'humour noire n'est pas forcément le plus simple à détecter. J'avais expliqué le pourquoi dans l'Ecrivain dans les commentaires de l'époque me semble-il: Dans le Rêve de la Salle, l'ecrivain se voit mourir et attiré l'attention de qulqu'un de jeune qui était touché par ce qu'il avait écrit avant de mourir et qui du coup le rendait éternelle en quelque sorte. L'humour noir, c'est quand tu vois la verité à la fin: la jeune fille trouve des gribouilli illisible et jette la feuille à la poubelle. Même chose avec la scène du sablier: déjà la situation en elle-même est métaphoriquement très noire. En outre, l'ecrivain écrit dans du sable ce qu'il considère comme son chef d'eouvre; or, il sait pertinemment que personne ne le lira, tout est absurde. Encore un fois, c'est à comparer avec la réalité: l'ecrivain gribouille des mots sur une feuille. Il s'imagine grand écrivain un instant, mais tout porte à penser qu'il sera resté médiocre même en cet instant. L'humour noir, c'est bien à chaque fois de comparer ce que l'Ecrivain fantasme avec la réalité crue. Il faut lire le texte ens e disant que le vieil homme est quelqu'un de médiocre qui toute sa vie s'est cru bien meilleur qu'il était, alors ce texte devrait te donner les clés de son humour.
Meme chose avec le poète. Rien que le titre l'est quand on lit ses alexandrin. Faire rimer gourdin avec Tsouin, Tsouin... L'humour s'est aussi de le voir imaginer l'azur alors qu'il a le nez la merde. Mais c'est aussi ce qui peut le rendre touchant.
Dans ces portraits, il y a à la fois une part de ferocité de ma part à leur égard et à la fois une tendresse, parce que parfois, c'est sans doute de moi dont je me moque. Rassurez-vous, je n'ai pas de problème d'addiction... Mais, parfois, j'imagine mes textes bien certainement meilleurs que ce qu'ils ne sont en réalité.
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- Krycek
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La "lourdeur" des précédents comparés à la légèreté de celui-ci sont une des clés, mais pas la seule. En effet j'y vois 2 choses :
- Le perso meurt
- Le perso meurt différement
Le perso meurt, oui, et du coup on se prend à ne s'intéresser en détail qu'à ses derniers moments, sans réfléchir à ce qui va venir, ce qu'il faut que l'on retienne ou non pour la suite. Ici, c'est la fin de vie, tous les moments sont à "chérir" et je suppose que c'est ainsi que nous, lecteurs, lisons ce texte : plus en détail, sans survol et donc avec plus d'intérêt.
Le perso meurt differement et donc le texte est écrit/traité/lu différement que tout autre portrait. Ici on ne s'attendait pas à quelquechose de commun, les "lourdeurs" qui tiennent de contextes et autres pensées vues et revues ne sont pas présentes, ici on y voit de l'innovation.
Je n'ai pas particulièrement trouvé de l'humour dans ce texte, j'ai plutôt, voire même beaucoup plus, apprécié cette façon, Zara, que tu as prise de traiter la mort d'un personnage. On se base sur des morts "habituelles" peur/regrets/dernières volontés/tristesse et ici on y trouve autre chose car, oui en effet, on suppose que chaque personne meurt avec des sentiments différents, et c'est donc très bien vu !
Voilà donc pour mon avis .
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