Pour toujours, proche de toi
- San
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 1069
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vuld Edone
- Hors Ligne
- Messages : 2178
Je euh what et je rajouterais aussi qu'est-ce que.
Et ça c'est avant de tenir compte des allusions sexuelles, wow.
En commençant le second texte j'ai cru qu'on aurait le point de vue de chacun des deux amants, tous deux morts et qui croyaient chacun être encore vivants. Si c'est le cas alors tu brouilles bien les pistes, rien ne se répond vraiment et là où le premier tourne la page (à peu près) la seconde accroche jusqu'au bout.
Question de ne rien faciliter, au milieu du second texte on a soudain un autre "elle" qui s'incruste.
J'avoue qu'en un sens, tout ça me semble une énigme qui donne envie de fouiller plus.
Il y a le côté fantastique, évidemment, avec l'homme qui voit une femme magique dans le bus et la femme qui parle aux fantômes et euh... je sais pas bien quoi avec ses rêves... il y a une logique derrière et l'impression que si on creuse un peu, on peut l'atteindre.
Mais il y a aussi le côté terre-à-terre. Ton style très moqueur, avec les personnages qui n'hésitent pas à lancer des piques. Zara', sur ce sujet, aurait fait un texte très lourd et pensif, et moi un texte très obscur et tordu. Toi, tu as allégé et rendu la chose "anecdotique". Des tas de détails comme la description de la blessure où d'un côté on peut presque hausser les épaules et prendre des notes, et où de l'autre tous ces petits détails rendent la scène très proche et donc touchante. Pas de côté théâtral qui aurait cassé l'immersion.
Ce qui te permet d'écrire sur le mysticisme sans rendre la chose ridicule. Et ça c'est agréable.
Après, j'ai plus l'impression que le texte s'intéresse aux sentiments des personnages, à ce qu'ils ressentent, et moins à la "réalité" qu'ils découvrent. Et côté ressenti, c'est juste un (ou deux) couple(s) qui n'arrivent pas à faire leur deuil. C'est romantique, mais ça ne me parle pas, et le côté obsessif justifie l'apparition de la psy. Je m'intéresse à la logique derrière, où ce peut être des gens au Purgatoire, ou bien différentes personnes vivantes dans un monde hanté, mais ce fichu troisième narrateur...
Mh.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
J’ai vraiment aimé ton texte. C’est celui de toi que je réfère. J’aime son style, j’aime les mots, sa musique, son thème, la manière que tu as eu de le traiter, à la fois pudiquement, doucement, en osant également écrire ce qu’on aurait tendance à garder pour soi, parce que, comme dit Daho dans une de ses chansons, ton texte a un côté « Toute ce que je t’ai dit, ça s’dit pas. » J’ai dit qu’il était plein de pudeur, en fait non, il est assez impudique parce qu’il ose la sensiblerie et que je trouve ça très casse-figure de l’écrire. J’ai écrit plusieurs textes où j’ai essayé ce côté « sensible », fleur bleue (d’ailleurs assez souvent en adoptant un point de vue féminin, pour lequel, d'ailleurs, j'aurai bien aimé avoir un point de vue féminin). Et écrire dans cette veine est comme marcher sur un fil au-dessus d’un gouffre. Un peu à droite et on tombe dans le ridicule et le mièvre, un peu à gauche et le registre ne fonctionne plus car il ne touche plus personne.
Peu importe que la mort que tu décris soit assez peu probable (et elle contribue au contraire à rendre le texte plus poétique, elle m’a fait penser à la Boule de Neige des Enfants Terribles de Cocteau), ce qui importe, c’est le thème, la mort de l’être cher, le lien qui unit deux être et qui peut les unir au-delà de la mort. D’ailleurs, j’ai moi aussi ce thème en tête depuis plusieurs années que d’écrire dessus avec cette dimension surnaturelle. Mon texte « le Sorcier » en serait d’ailleurs le prologue, en quelque sorte.
Il y a aussi le thème d’un surnaturel que l’on doit affronter dans ce qu’on a de plus intime et remettre en cause des acquis. C’est peut-être un petit point que j’aurais aimé voir traiter davantage. On dira que la narratrice ne lutte pas beaucoup contre l’idée, ou qu’elle avait des prédispositions pour le croire. Disons que tu es très elliptique sur cette partie de l’histoire. Et peu importe qu'elle ait lutter vraiment ou pas, en soi, c’est ce qui rend cet amour si beau, finalement : accepter ce que nous dit notre cœur.
Vuld Eldone a dit que, moi, j’en aurai fait un texte pensif… Je ne pense pas. Sans doute un poil plus que toi, justement sur la phase de doute. Mais je me serai certainement aussi orienter vers cette douce musique, parce que la pensée tue l’émotion. Le sentiment et la raison parlent deux langages différents et l’un ne parle jamais à l’autre. L’un peut analyser l’autre mais pas permettre de le ressentir. L’autre ne peut être pas expliqué mais il approche au plus près de la vérité. Donc pour traiter ton sujet, j’aurai certainement cherché de telles phrases, en espérant en trouver à mon tour d’aussi inspirer que les tiennes.
Petite remarque. A un moment, tu oses changer de voix. Je pense que cela ne fonctionne pas tout à fait parce que tu aurais dû faire parler cette voix avant. Ou disons, amener le doute sur l’existence de cette voix avant. Et surtout que tu ne la fais parler qu’une seule fois. Il aurait été intéressant de les faire davantage cohabiter et de laisser le lecteur imaginer qui peut bien parler en fonction des paragraphes. Si tu veux un maitre en la matière, je t’invite à lire Faulkner. Et cette voix aurait essayé de l’appeler, de lui dire « hey, je suis là » et elle aurait lutté pour exister. En tout cas, ça, c’est dans ma tête pour cette idée de texte que j’aimerais un jour écrire. En ce sens, si tu avais tenté cette dimension, tu aurais davantage exprimé combien il « hante » la narratrice. Dans ton texte, on a elle d’un côté, et le fantôme de l’autre, et ils vivent leur vie côte à côte. Trouver le moyen de les faire fusionner un peu plus aurait, je trouve, eu sens ici. Disons que cela aurait été une piste qui m’aurait intéressé de lire (ou d’écrire). Mais cela aurait peut-être rendu le texte moins léger, plus déstabilisant, voire peut-être plus hostile au lecteur (d’où l’intérêt selon moi de le faire car on mettrait le lecteur dans la situation de la narratrice qui doit accepter une chose un peu inacceptable)…
Juste un dernier détail. A un moment, tu parles de « notre ami », « d’un ami ». Comme si ça devait être important ou si on devait le connaitre. Moi ça m’a dérangé surtout quand tu dis qu’il a perdu du poids… Là, je me dis que j’ai loupé un morceau du film… Surtout que ça ne sert à rien dans le texte. OU alors y a un truc qui m’échappe.
Quant à ta fin, elle me fait penser à un très beau film coréen très récent qui s’appelle The Beauty inside qui raconte l’histoire d’un homme qui change d’apparence tous les jours (d’âge, de sexe, de nationalité) et qui tombe amoureux. Un jour, malgré tout, il arrive à se faire aimer de celle qu’il aime. Je te laisse imaginer l’histoire mais si tu le vois (c'est aussi une très belle histoire d'amour (tiens, ami Renard, tu devrais y jeter un œil si tu veux tenter Fleur Bleue car c'est aussi une très belle réflexion sur plein de questions universelles qui donne du poids à un film pourtant très sentimental), tu verras que tes deux dernières phrases ont une très jolie résonnance avec ce film…
En tout cas, merci pour ce texte, car tu m'as donné ici ce que j'espérais lire de toi. J'ignore si c'est le cas, mais je trouve que tu as trouvé dans ce texte "une voix" différente pour écrire qui te va bien et que tu devrais explorer davantage. As-tu eu cette impression en l'écrivant comme si tu avais trouver "ta voix" pour écrire?
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- San
- Auteur du sujet
- Hors Ligne
- Messages : 1069
Fufu, je ne sais pas pourquoi tu as décidé de commenter les 2 textes en une seule fois Je suis désolée, je suis sûre que ça va te décevoir, mais il ne s'agit pas de la même histoire. Même si c'est la même relation.
Effectivement, ça parle bien plus de sentiments, et d'obsession, que de phénomènes fantastiques (au delà du fait qu'ils semblent exister dans cet univers).
Et effectivement Zara, il y a des choses qui sont difficilement compréhensibles pour un lecteur extérieur à la relation en question. On ne peut qu'imaginer ce que représente "notre ami", le texte dit maladroitement qu'il s'est occupé d'"elle" et qu'il a maigri et c'est à peu près tout. Et il faudra bien que ça suffise. Le texte n'a pas été écrit à l'origine pour un lecteur extérieur, et j'ai pas envie de le retoucher
Je vais expliquer un peu le reste.
Dans "Bonjour mon âme", il y a un "je", amoureux de "elle", qui est morte, et qu'il estime être au paradis ; une petite vieille, une fille magique dans le bus, et une psy. Il n'y a que lui qui parle, c'est simple, j'avais envie d'écrire des paragraphes de journal intime.
Dans ce texte "Pour toujours proche de toi", il y a deux voix.
Elle parle au début pendant un bon moment, amoureuse d'un homme qui est mort, d'une mort violente complètement surréaliste. Il y a des amis et des proches.
Il se met à parler sur ces mots : "Laissez-moi vous parler de celle que j’aime…"
Dans l'idée j'avais introduit cette nouvelle voix dans le paragraphe précédent : "Je ne sais pas à quel moment j’ai commencé à t’entendre parler dans ma tête." etc.
Il évoque des anges, parce qu'il est au paradis. Evidemment ce sont des têtes à claques. Les démons sont beaucoup plus fun. Il parle jusqu'à "Je trouverai toujours un moyen de te contacter, je me tendrai toujours vers toi, vers nous. Toujours."
Ensuite c'est à nouveau elle, et la rencontre entre les 2. Wala
Du coup j'ai noté "The Beauty inside" dans ma liste de films à voir.
Au niveau de l'écriture, je suis contente de ces textes. Ils sont très personnels, comme tous mes textes, et j'y ai utilisé une de mes voix. Je pense que j'en ai plusieurs, et qu'elles ne sonnent pas toutes pareil aux oreilles des lecteurs. Mais elles sont toutes ma voix, enfin c'est ce que je ressens.
Zara, j'ai ouvert ton texte, je compte le lire, mais je sais pas quand j'aurai le temps
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Zarathoustra
- Hors Ligne
- Messages : 2081
Pour moi, c'était clair. C'est juste surprenant parce qu'on voit pas trop ce que ça fait dans le texte. Mais, cela fonctionne parce que le registre s'y prête. Comme je te l'ai dit, moi, j'aurais essayé de rallonger ce texte ou de faire de sorte qu'il y ait plusieurs interventions pour que le procédé soit plus cohérent pour le lecteur. Là, on se dit : mais pourquoi? Et on sent que la réponse de l'auteur est: "Parce que!".Il se met à parler sur ces mots : "Laissez-moi vous parler de celle que j’aime…"
Dans l'idée j'avais introduit cette nouvelle voix dans le paragraphe précédent : "Je ne sais pas à quel moment j’ai commencé à t’entendre parler dans ma tête." etc.
Il évoque des anges, parce qu'il est au paradis. Evidemment ce sont des têtes à claques. Les démons sont beaucoup plus fun. Il parle jusqu'à "Je trouverai toujours un moyen de te contacter, je me tendrai toujours vers toi, vers nous. Toujours."
Ensuite c'est à nouveau elle, et la rencontre entre les 2. Wala
J'ai lu ton autre texte la semaine dernière, faut que je trouve du temps pour te faire un retour. Mais je l'ai moins aimé.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.