Divan des Chroniques : asseyez-vous et faites le point !

Tant que j'y pense, ce divan tourne plutôt au café du commerce... n'aurait-il pas sa place à la taverne ?

Allons, nous pouvons aussi discuter gaiment en travaux d'écriture

[size=150:216858fg]L'Echiquier est terminé ![/size]

Certes, je l'ai commencé il y a quatre ans de cela. Certes, je vais devoir revenir dessus pour des questions de cohérence comme de style. Certes, Feurnard aura eu le temps d'écrire trois dodécalogies dans le même intervalle de temps. Mais, boudiou, ça fait sacrément plaisir

L'Echiquier, c'est (pour le moment) :
- 1 472 969 signes (espaces compris), soit
- 245 461 mots, soit
- 400 pages.

L'Echiquier, c'est aussi :
- 35 personnages nommés, dont
- 26 périssent dans d'atroces souffrances, et
- 9 formes de magie.

L'Echiquier, c'est encore :
- De la sueur, du sang et des larmes,
- une chute dans les escaliers conduisant à la mort,
- des personnages impitoyables au nom de fleur,
- un chassé-croisé entre deux assassins,
- un sacré sac de nœuds.

L'Echiquier, c'est enfin :
- Un mélange de roman, de poésie, de théâtre, d'épistolaire,
- des références gratuites disséminées un peu partout,
- une quête commune de la liberté.

L'Echiquier, ce n'est pas :
- L'histoire d'un élu désigné volontaire pour sauver le monde,
- un traité d'alchimie,
- l'œuvre du siècle.

---

Et désormais : à moi la Màj (ie Chimio') et à moi, le feuilleton ! Et je me sens bien de lancer une petite inspiration imagée, pour le plaisir, tiens.
Mais avant : repos. Un peu.

Projet de dingue ! Je m'attendais à plus de personnages (le monument Guerre et Paix en a je crois deux cents) mais c'est une sacrée performance, surtout pour avoir maintenu un bon niveau et une grande intrigue.
Je ne sais pas ce qui t'a motivé autant mais c'est impressionnant, je devine qu'il y a eu des pauses durant ces quatre ans donc, j'en déduis que ces derniers temps tu as dû suer sang et eau.

Avec les trois noms d'Alarielle et Pandemonium, l'Échiquier est un monument, j'ai envie de dire des Chroniques, mais ne te le volons pas. J'ai souvent critiqué ton style, j'ai même parfois été injuste - et je continuerai de l'être, goupil que je suis - mais ce sont de sacrés souvenirs et de grands événements. Et surtout, une saga achevée !
Qui nous aura bien réchauffée ces derniers mois.

Bon, laisse-moi essuyer ma salive de tes bottes, mais crois-moi, ça fait plaisir de te voir arriver au bout. Et ça promet encore de longues heures de lecture.
Je crois qu'Impe' va avoir une sacrée surprise en revenant de son petit GN militaire.
Notre admin' vénéré (on ne dit plus admin' adjoint ?) et floodeur de première ne devrait pas tarder à te couvrir également d'éloges. Mais attends encore, nous n'avons pas lu tous les chapitres. Il va encore y avoir beaucoup de critiques.

Fais juste attention, si tu tentes la réécriture (tu nous diras d'ailleurs comment ça se passe). En général, surtout pour un travail aussi vaste, c'est le bourbier.

Félicitations Monthy3 !!!

Publie tout ça et je te lis dès que j'ai fini Chimio (que je lirai dès que j'ai fini ce 4e tome du Cycle d'Ender) !
Comme je t'envie !!!
Quoiqu'il en soit, ça vaudrait bien une suggestion spéciale sur le site ça ! @Feurnard

Feurnard écrit: Avec les trois noms d'Alarielle et Pandemonium, l'Échiquier est un monument

:o oops:
Oui, oui ça vient ça vient, au chomage sous peu je compte prendre une période aux frais des Assedics (enfin des vacances en plus de 2 ans de taff !) et je pense que les Chroniques obtiendront une bonne place dans mes loisirs.

Merci pour votre enthousiasme !

@ Feurnard

Je m'attendais à plus de personnages (le monument Guerre et Paix en a je crois deux cents)

Ouaip, il n'y a pas tant que ça. C'est dû à trois éléments, je crois :
- La géographie et l'intrigue sont très resserrées. Quasiment tout le récit se passe dans la capitale, ce qui me mène à mon deuxième point :
- Le monde de l'Echiquier est minimaliste. Il y a, quoi ? Une capitale, une grosse ville au sud, deux châteaux, et quelques mentions de lieux ou de peuples - rien de plus. Cela joue probablement en ma défaveur, mais c'est volontaire et assumé ;
- On suit la plupart des personnages pendant au moins deux parties sur les trois, donc ç'aurait été un énorme fouillis si j'avais dû en rajouter d'autres, je pense.

Je ne sais pas ce qui t'a motivé autant mais c'est impressionnant, je devine qu'il y a eu des pauses durant ces quatre ans donc, j'en déduis que ces derniers temps tu as dû suer sang et eau.

En fait, j'ai écris les deux premières parties en plus de 3 ans, et la dernière en un mois et demi (6 chapitres avant mon stage, et 5 après). Du coup, celle-ci est de loin la mieux maîtrisée à tous points de vue (je trouve), et les autres sont à revoir (pas sûr que j'en aie vraiment le courage).

J'ai souvent critiqué ton style, j'ai même parfois été injuste

Jamais. Dur, peut-être, mais pas injuste, voyons. Et après tout, cette exigence, c'est justement ce que je recherche sur les Chroniques ! Donc continue, lacère mon texte de tes griffes, je m'en réjouirai

Fais juste attention, si tu tentes la réécriture (tu nous diras d'ailleurs comment ça se passe). En général, surtout pour un travail aussi vaste, c'est le bourbier.

Argh, j'ai tout bonnement horreur de reprendre un texte. Plutôt qu'une réécriture, ce seront surtout des corrections que j'y apporterai. Même si j'ai déjà prévu d'oblitérer totalement certains points de vue en supprimant donc des scènes entières, que j'ai aussi des pistes non exploitées à effacer, des personnages à introduire un peu plus tôt...
Mais je ne recommencerai jamais d'une page blanche, c'est à peu près certain. Contrairement à toi, je ne suis pas très vaillant de ce point de vue-là.
En tout cas, je compte laisser filer au moins une bonne semaine avant de revenir dessus, histoire de prendre un peu de recul (même si le récit me tourbillonne encore dans la tête).
Et je vais d'ailleurs prendre mon WE pour recharger les batteries (ce qui signifie que je ne lirai pas non plus avant lundi ce que tu as publié dans le feuilleton et Chimio'), je suis vidé. Ce qui ne m'empêchera pas de hanter le forum comme une âme en peine pendant ce temps


@ Krycek

Publie tout ça et je te lis dès que j'ai fini Chimio (que je lirai dès que j'ai fini ce 4e tome du Cycle d'Ender) !

Eh bien, voilà de quoi me motiver pour tout publier sur les Chroniques (si j'y arrive, je galère toujours à mettre de longs textes sur le site, j'ai toujours des erreurs bizarres...) Pour l'instant, une seule personne a lu la totale (mon fidèle lecteur rencontré en prépa, l'année où j'ai commencé le récit, et qui l'a lu bout par bout pendant 4 ans >>> motivation indispensable).

Quoiqu'il en soit, ça vaudrait bien une suggestion spéciale sur le site ça !

Ah, bah non, les suggestions sont faites pour exhumer des récits anciens ! Enfin, je crois. Et l'Echiquier a été suffisamment en première ligne ces derniers temps pour laisser la place à d'autres sagas/nouvelles

Ah ben ça ! Ca fait plaiz' !!!

Parce que tu en doutais encore ?


Prochain projet à long terme : un récit constitué d'une succession de nouvelles fantastiques avec en fil rouge la poursuite d'une sirène... Ce ne sera pas tout à fait le même registre.

Si si si, il y aura une suggestion des sagas. Comme je l'ai dit, les trois noms, Pandy et l'Échiquier sont les monuments dont peut se vanter les Chroniques. Je compte le rappeler en septembre.

Je crois au contraire qu'avoir été minimaliste a été à ton avantage. Souviens-toi de ma dernière critique, je parlais de resserrer le récit. C'est ce que tu as fait avec le monde, en ne mettant que l'utile, et c'est vraiment à ton avantage.
Il faut tout de même faire attention quand je critique. J'ai vraiment tendance à me faire l'avocat du diable. Et je crois bien avoir deux ou trois fois été trop loin. J'en ai du moins eu alors l'impression.

Bon, c'est encore moi, mais cette fois-ci je vais râler. Voire grogner. Non mais. j'ai hésité à créer un nouveau sujet, ou encore à poster dans les Chroniques des arts, mais comme je termine par une question censée lancer une éventuelle discussion, et que ma situation mentale me semble friable, j'ai préféré écrire ici.

Je viens donc de terminer à grand-peine Le Parfum, de Patrick Süskind. Mais si, vous savez, cette histoire d'un type qui ne ressent presque que par l'odeur, qui a l'"odorat absolu" comme d'autres auraient l'"oreille absolue". Au bout d'un moment, il va finir par s'en prendre à des jeunes vierges afin de récupérer leur odeur, ce dans le but de créer un parfum provoquant autour de lui un amour irrésistible...

Bon. L'idée est très chouette et le lire est plutôt bien écrit. Ce n'est absolument pas le problème ici (Dumas, si tu m'entends... (parce que oui, j'ai trouvé le style de Dumas exécrable dans Les Mille et Un Fantômes)). Si j'ai pesté à voix haute pendant ma lecture, c'est pour deux raisons.

D'une part, la caricature extrême. Süskind décrit admirablement le Paris du XVIIIe, a un vocabulaire très vaste s'agissant des odeurs, etc. Bien. Le personnage de Grenouille (le protagoniste) apparaît même crédible, malgré son don exceptionnel (on ne dirait pas comme ça, mais en fait ça sert à plein de choses, de reconnaître instantanément n'importe quelle odeur). Oui, mais voilà, la scène quasi-finale (que je ne dévoilerai pas par souci d'éviter tout spoil) est caricaturale, tellement grotesque qu'elle m'a donné envie de fermer le bouquin illico (mais bon, il restait 20 pages, alors...). En somme, en un clin d'œil, on passe du vaguement crédible au grand n'importe quoi - et le décalage avec la précision des détails et des descriptions n'est pas passé avec moi.
Bon, ça, ça m'a vraiment agacé, mais ce n'est pas le pire.

Le pire, et c'est la deuxième raison, c'est cette cruauté complaisante dont fait preuve l'auteur avec ses propres personnages. Ah, mais ce doit être le côté "drolatique" qu'évoque le 4e de couverture ! Eh bien, oui ! A chaque fois que Grenouille quitte un des personnages qu'il a côtoyé pendant un certain temps et de qui il a appris, et que ce personnage a tout pour enfin vivre sa vie comme il l'entend, Süskind prend plaisir à l'accabler de tous les maux du monde, à le faire périr immédiatement de façon pitoyable et incroyablement malchanceuse, ou à le faire sombrer dans la misère la plus crasse pour le faire trépasser dans un mouroir public. Humour noir ? Sans doute. J'en suis un adepte. Mais ça ne m'a pas fait rire du tout.

Alors, remettons les choses à leur place. 26 personnages sur 35 périssent dans l'Echiquier. Autant dire que je n'hésite pas à tuer mes personnages. Et même de façon ridicule, tiens : dans une chute d'escaliers. Certes. Mais chacune de ces morts a un rôle, fait avancer l'histoire ou provoque des changements irrémédiables dans certains relations ou chez certains personnages. Or, dans Le Parfum, chacun des décès est absolument gratuit. C'est par pur plaisir (pervers) que l'auteur les tue. C'est de l'humour, sans conteste. Et pourtant, ça me débecte, vraiment - plus en tant que scribouilleur qu'en tant que lecteur, évidemment.

=> Est-ce que j'ai définitivement perdu tout humour ? Est-ce que d'autres ont lu ce bouquin et ont sombré comme moi dans un écœurement croissant ?

=> Et est-ce que d'autres usent du même procédé que ce cher Süskind, ou se verraient bien en user ?

=> Est-ce que, vraiment, je suis bon pour l'asile ?

Les Chroniques des Arts auraient mieux conven- on s'en fout si c'est pour râler sur la littérature actuelle laisse-moi te rejoindre.

Par bonheur, ce Süskind ne me dit rien et je te crois sur parole dans la gratuité de ses morts. Ta fin grangignolesque me rappelle la balade en byciclette chez les dinosaures de Werber - censé être pourtant un bon auteur - et j'ai oublié le nom de l'ouvrage gratuit d'un bout à l'autre qui aurait correspondu à cet esprit sadique.
Mais ce n'est pas ce qui m'énerve moi.
La littérature moderne dont on me rabâche les oreilles s'auréole d'un scientisme approximatif. Ainsi à propos de cet ouvrage gratuit que je voulais ne pas te proposer, l'histoire toute entière se résume à "y a un autiste" et tu restes là, après cinq cents pages, à te demander si on s'est moqué de toi.
Or maintenant, puisque j'ai décidé de m'ouvrir aux torchons de nos jours, je me suis mis à Traquées de Robotham. Autant dire que j'ai mis plusieurs mois à dépasser la page 40. Son excuse de psychologie est déplorable, ses descriptions dignes d'un débutant (et pourtant il a du pédigrée...) et j'ai trouvé une phrase dans les vingt premières pages qui a fait se rouler par terre de rire le linguiste que je suis - même pas besoin d'être psychologue pour voir qu'il ne sait pas de quoi il parle.

Il y a peut-être une explication littéraire au fait que l'on s'acharne sur ses propres personnages. Peut-être un syndrome de l'enfant et des ailes de mouche... je suis sûr que Robotham aurait une explication toute trouvée. Pour moi, j'y vois une idéologie et donc un point de vue que je ne jugerai pas.
Mais dis-moi plutôt si tu n'as pas envie de brûler le bouquin entre tes mains quand tu vois dépecée, ridiculisée et en plus portée comme un drapeau une soit-disant science devenue entre les mains de son tortionnaire à peine plus pertinente que de l'ufologie...

Enfin là, je profite que tu râles pour cracher sur ce qui m'énerve profondément - ce soit-disant réalisme. Revenons plutôt à la torture du personnage.
Par "bon pour l'asile", tu veux dire "se soucier de ses personnages" ? Parce que c'est mon cas. Je fais généralement en sorte que tout se passe au mieux pour eux. Symptomatique, le seul mendiant que j'aie imaginé - le vendeur de ballons ne compte pas - mangeait comme un riche chaque soir. Je suis peut-être même trop gentil gratuitement, ce serait un reproche à me faire.
Un livre qui torture gratuitement, j'ai bien Sades parce que son idéologie aujourd'hui est quelque peu dépassée mais difficile de l'attaquer pour ça. Non, je n'ai aucun cas comme Süskind en tête mais certainement je serais de ceux qui brûleraient son ouvrage. En jugement expéditif.

La porte s'ouvre et laisse passer une ombre furtive. Le divan est libre, personne aux alentours... une occasion de s'épancher !

Pandy n'avance plus...
Voilà pourquoi je m'allonge sur le divan.

Le permier cycle est terminé, bien qu'à revoir en long, en large et en travers. Le second est en bonne voie... non, était. Alors oui j'ai fais une petite pause, j'ai consacré beaucoup de temps à l'architecture du site (pour mon plus grand bonheur, qu'on ne se méprenne pas) et ai quelque peu souffert de ma dernière expérience professionnelle. Ceci doit mener à cela.

A présent que le site est sur des rails flambants neufs et que Monthy a fini l'échiquier, j'ouvre souvent mon éditeur de texte sur Pandy. Le plan est là, quelque peu sur le papier, à 80-90% dans ma tête. Je sais que si je me lance ça ira, ça continuera et je pourrais terminer le second cycle avant d'attaquer le 3e et dernier.

Simplement... ça ne démarre pas. Oh, il y a de l'encre dans le clavier, y'a plus qu'à taper sur les touches... mais je n'arrive pas à m'y mettre. Soit on me propose une partie de L4D, soit je trie ma musique, regarde les news sur le web..... mais Pandy n'avance pas.

Comment se remotiver ? Se relancer ? Ca me bouffe parce que j'aimerai aussi continuer Le Roi Phoenix, pour lequel j'ai une montagne d'idées... mais même topo. Quoiqu'il en soit je préfère et souhaite vivement terminer Pandemonium (la suggestion de lecture actuelle par Feurnard m'y encourage fortement) mais voilà...

Pandy n'avance pas. Je rage.

Oui Iggy tu es à la bonne place.
Mais je croyais que le fait que tu aies édité Amphitryon t'empêchait de republier sous licence libre ?

Pour ma part, grand soulagement, en 2 matinées (au boulot) j'ai trouvé le temps de réécrire entièrement les 2 premiers chapitres (prologue et chap 1 en fait, le 2 est commencé) de Pandemonium. J'ai retiré tout ce que je trouvais puéril, mal dit, familier et ait ainsi pu ajouter de la consistance et de la cohérence à l'histoire. En effet, je ne savais pas à l'époque où je voulais vraiment aller.

Je suis assez étonné en fait, je pensais que ce serait rébarbatif, mais je me suis lancé et ça a fonctionné. Qui sait, peut-être que je reposterai ces chapitres, façons rediffusion remastérisée avant de reprendre vraiment la suite.

Je me permets un double post car c'est avec grand plaisir (le mien surtout) que je vous annonce (à ceux que ça intéresse hein) que j'ai terminé de réécrire le prologue et les 2 premiers chapitres de Pandemonium.
Pour la petite histoire ces chapitres (10 pages) étaient à la base un récit de 70 pages, que j'ai réduit par la suite (je ne sais pourquoi) et qui m'a mené à continuer l'histoire 7 ans plus tard (dans le récit).
Moui vu comme ça, la performance n'est pas là. Ces 2 chapitres sont ce que j'ai sous la main de plus vieux (dans mes textes) et il faut dire que si à l'époque j'étais enthousiasmé de ces mots, avec un regard plus âgé (de 10 ans au moins) je n'y vois que puérilité et rébellion adolescente. Quoiqu'il en soit, corriger ses (presques) premiers mots est assez difficile je trouve, sans narcissisme aucun.

Mais voilà, sur mon disque les 2 premiers chapitres sont réécris dans un style plus adulte, je l'espère. La suite ? Elle ne date que d'il y a 5 ans et moins, ainsi elle sera plus facile à corriger en fonction des critiques reçues sur les Chroniques et de ma volonté de ramener plus de cohérence dans le récit.

Je vais quitter ce fauteuil et songer à corriger le reste... puis pourquoi pas écrire la suite.

Krycek, heureux.

Je ne vais pas m'étendre sur le divan, seulement m'y asseoir un instant. Je ne dirai pas que tout cela remonte à il y a un peu plus d'un mois.

Il m'est arrivé une mésaventure anodine. Je finissais le septième chapitre d'une fanfiction (que vous ne lirez jamais), c'est-à-dire la première partie et je peux dire que dans le récit il s'agit d'une première fin. Donc, un accomplissement ou quelque chose de similaire.
Arrivé là, je constate, je constate... et je constatais. C'était fait, voilà, cinquante-six pages, et je m'en fichais éperdument. Du même coup je me suis rendu compte qu'achever la seconde partie de Chimio' ne m'avait fait ni chaud ni froid, je n'avais même pas songé que j'y étais arrivé.

Je ne vais pas m'étendre, comme promis.

Il m'est arrivé une autre mésaventure. Promis, c'est la dernière. J'écrivais donc mon septième chapitre de fanfiction (que vous ne lirez jamais jamais) et je voulais placer une émotion. Impossible. De quelque manière que je tournais l'événement je ne pouvais pas écrire cette émotion.
Il s'est avéré que mon style, dont j'ai été ces derniers temps si fier, m'empêche tout simplement d'écrire ce que je voudrais. Émotions, descriptions, explications, dialogues, tout cela m'est comme interdit. Et dans Chimio', quand je décris les batailles, c'est ce qui me manque le plus. Mon style m'en empêche, ce qui est quand même un comble.
J'en viens à croire que ce fameux style n'est qu'une épuration de style, l'écriture au plus sec, rachitique, et j'envie la liberté des autres écrivants (chroniqueurs inclus).

L'époque me manque où j'expérimentais dans toutes les directions, où je découvrais de nouvelles techniques, je m'enchantais pour la nouveauté ou le défi. Maintenant, j'écris, ça fonctionne, et c'est tout.
C'est stérile.

Je vais jouer l'égocentrique et parler de ma pomme avant tout : 60% de Pandémonium est réécrit, revu, revisité, épuré, approfondi, ce que vous voulez. Ca en devient même acceptable, dénué de puérilité et autres remarques de l'auteur à travers son texte.

Mais ce que je recherchais le plus surtout : c'est beaucoup plus cohérent dans la chronologie, les personnages, leurs actions, leur ressentiments, etc. Attention, je ne fais pas une auto-apologie, je dis juste que j'approche enfin de ce que je voulais faire.

Allez, encore 40% et... peut-être la suite !

Quoi ? Comment ? Ah... on me dit que... oui, je suis assis sur... Aïe ! Non mais ça va pas ?!!! On ne mord pas les gens comme ça !!

Pour te répondre Feurnard, plutôt que de tenter de dire ce que j'en pense, je vais te poser deux questions. L'une des deux, tu ne trouveras sûrement pas laquelle, est purement pour ma gouverne. Hem. Allons-y :

1- De quelle œuvre/univers découle ta fanfiction ?

2- Est-ce que ta volonté d'écrire à la perfection, le plus proprement possible, n'est pas ce qui te bloque dans l'écriture de choses communes ?

Je pense que je pourrais m'étaler un peu plus sur la question qui n'est pas pour ma gouverne... si tant est que ça t'intéresse.

Le style que j'ai maintenant est quasiment le style que je voulais, me passer des "choses communes" est bien ma volonté. Recourir à l'émotion, par exemple, était normalement un aveu d'échec.
Mais voilà, je veux y recourir soudainement et aussi je vois ce que les autres arrivent à faire avec, alors ce doit être de la pure jalousie. Un peu comme un ascète devant une orgie.
Ou alors je me rends compte que ce style n'est justement pas "parfait", qu'il ne remplit pas tous les objectifs que je lui avais fixé et donc je suis déçu après des mois d'euphorie.
Un mélange des deux, qui sait.

Je serais vraiment intéressé de voir la manière dont tu as considéré corriger Pandy', surtout après m'être autant familiarisé avec ta saga. Mais j'ai toujours l'Échiquier à corriger et je m'en veux de faire autant traîner de simples corrections. Au moins, bonne nouvelle, chez toi ça avance.

Feurnard a écrit :

Ou alors je me rends compte que ce style n'est justement pas "parfait", qu'il ne remplit pas tous les objectifs que je lui avais fixé et donc je suis déçu après des mois d'euphorie.

Quand vous me demandez des modifications sur le site, je réfléchis souvent à ce que ce soit fait impeccablement, à la perfection, le must. Mais la plupart du temps, ça demande une contrepartie, quelque chose qui manque ou qui ne fonctionnera pas correctement.
En codage web, il est possible de créer un site aux normes W3C, à la perfection, mais certains navigateurs (IE) ne sauront pas forcément le lire.

Est-ce que le style parfait n'est pas celui qui te permet de tout faire et en étant accessible à ton public ?


Pour Pandy, je n'ai pas changé mon style, j'ai simplement retiré et corrigé tout ce que j'aurai entouré en rouge et affublé d'un "MAL DIT" dans une dictée. Et honnêtement, en me relisant je me disais "la vache... c'est quoi ces tournures de m****!".
D'autre part je me rend aussi compte que le besoin de cohérence était fort pour aider à dérouler le reste de l'histoire.

Après je suis sûr que la seconde couche ne couvre pas tout parfaitement, mais elle a le mérite d'être là. Et ça me fait aussi plaisir d'avancer.


Dis moi, il n'y aurait pas une de mes questions à laquelle tu ne m'as pas répondu ?

Edit du 23/03: J'ai terminé la réécriture de tout ce qui était déjà fait (et donc publié sur le site). Demain je vais tenter de commencer la suite... (soupir)
Edit du 25/03: Deux chapitres nouvellement écrits !! Quel bonheur !

Voilà un moment que Chimiomécanique est fini (youpi) et je n'ai toujours pas trouvé l'intérêt d'en parler.

Donc je m'assieds plutôt au divan pour dire que j'ai changé de pseudonyme.
Ceux qui ont lu Chimio' savent qui est Vuld Edone.
"Edone" est l'évolution populaire de "DOMINUS" : "dominant > don" (pensez à "don Rodrigue"). J'y ai simplement ajouté un e prosthétique (pensez à SCHOLA > école). Quant à Vuld, il s'agit du seul prénom français que j'ai trouvé se rapprochant de "Vulpes" (renard). Je ne comptais pas l'appeler "Gérard".
Vuld Edone veut donc dire "seigneur (ou maître) renard" ce qui en dit long sur le personnage. Créé assez tardivement, il fait partie d'une génération de mes personnages, disons... civils. Il n'est pas fait pour se battre, et en cela il est en rupture avec l'ancienne tradition de guerriers. À part quoi, puisque je n'ai pas encore pris la peine de bien le définir, il est resté assez prototypique.

Trois bonnes raisons pour en faire mon pseudonyme, je crois.

Avec l'achèvement de Chimio' (et la méthode avancée) je considère avoir acquis un style. Aussi mauvais soit-il, même s'il me faudra l'améliorer désormais je me suis persuadé que je sais écrire.
La révolution est comparable pour moi à ce qu'était pour l'Europe l'invention de l'imprimerie.
Et pour comparer encore, tout comme les imprimeurs de l'époque avaient recopié tous les anciens manuscrits, je compte également reprendre tous les textes restés en suspens faute de style et les mener à bien. À commencer par Rohd'rick, qui date du Warhammer-forum, et en parallèle avec les Larmes, ici sur les Chroniques.

Bref, et cela devrait plaire à Krycek, désormais je devrais m'intéresser un peu plus à l'histoire qu'au texte.
Youpi.

Est-ce la critique de Mr. Petch qui m'a remotivé ? Bonne question.
Ces derniers temps j'avais un peu avancé sur Pandy, me battant avec les difficultés d'une fin à savoir être pressé d'en finir et pour autant ne rien oublier mais voilà... c'est fait.

Oui, j'ai (enfin - allelluïa) terminé Pandy.

Pfiou.
Alors bien sûr c'est un premier jet encore brûlant, mais la fin est là et ne demande plus qu'à être relue et travaillée. Mais sur le principe, j'ai terminé !!!!!!

Je n'y serai jamais parvenu, vraiment, sans les Chroniques ! Merci à vous tous !

Et une saga de plus. À part mon retard monumental dans mes lectures tu as mes félicitations et bien sûr j'essaierai de commenter le plus tôt possible, quand j'aurai l'esprit à ça.

Nouveau passage à mon divan préféré, pour décrire un sentiment de labeur.

Chimiomécanique a été long a écrire pour une saga plutôt courte au final, mais c'était agréable et le défi de style n'y était pas pour rien. En fin de chapitre je devais même couper dans tout ce que je voulais dire pour tenir mon format de quatre pages.
Mais pour le nouveau texte auquel je m'attelle l'écriture est incroyablement laborieuse. À chaque phrase j'ai l'impression de me répéter, les mêmes mots, les mêmes tournures, la même routine encore et encore d'une régularité à rendre fou. Je ne sais pas si c'est agréable à lire mais il n'y a pas de superlatif pour décrire l'ennui désespérant de l'écrire.
Ce n'est pas la faute de l'histoire, au contraire puisque je reviens aux récits qui me sont chers, avec des renards et de la symbolique, des aventures qui me suivent depuis des années. J'ai plutôt l'impression que l'histoire est lapidée à mesure que je lui donne forme, et rien n'est plus décourageant que de lire un autre récit que le sien.

En bref j'aimerais revenir à mon style lourd et confus, mes structures incompréhensibles, mon symbolisme cryptique. Je ne peux pas parler d'inversion sans massacrer la syntaxe. Je ne peux pas discuter des renards sans perdre complètement le lecteur. Je ne peux pas raconter mes histoires sans torturer mon style.
Même si ça veut dire que les gens ne pourront plus me lire - ils n'y arrivent déjà pas maintenant... - au moins je pourrais écrire ?