Ecrire une histoire : mode d'emploi
- Kundïn
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Mais il reste que le fait d'etudier certains textes permet aussi de mieux les comprendre et de mieux saisir toutes les subtilites d'une intrigue. Personnellement j'ai vu l'evolution de ma comprehension des textes au fur et a mesure de ma scolarite, et cela a eu une influence certaine sur la facon dont je construis mes propres textes.
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- Lomerandin
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Comme en philosophie, les idées des penseurs vivants sont jugées trop dangereuses par l'establishment. Elles n'ont pas subi le test du temps pour voir si elles sont valables et conformes à la pensée officielle. Au final, on n'étudie que les textes dont la dynamite a été désamorcée (pour reprendre les propos de Michel Onfray).Krycek écrit: mais l'éducation littéraire privilégie le passé au présent... ils devraient donner pour exemple les anciens livres puis les comparer aux nouveaux (même dans de nouveaux genres) afin de faire comprendre au étudiant que la littérature n'est pas l'apanage des hautes classes, mais peut être écrite par les générations à venir.
Mais tout n'est pas mauvais. S'il est arrogant de prétendre révéler les intentions de l'auteur (et surtout lui faire dire ce que l'on veut), l'étude de texte donne des outils pour interpréter les textes pour soi-même. La meilleure solution est de se dire que chaque auteur dessine un cercle qui ne sera que partiellement recoupé par le cercle de chaque lecteur. Chacun y trouve quelque de différent : la voilà, la vraie richesse.
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- Krycek
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Lomerandin écrit: Mais tout n'est pas mauvais. S'il est arrogant de prétendre révéler les intentions de l'auteur (et surtout lui faire dire ce que l'on veut), l'étude de texte donne des outils pour interpréter les textes pour soi-même. La meilleure solution est de se dire que chaque auteur dessine un cercle qui ne sera que partiellement recoupé par le cercle de chaque lecteur. Chacun y trouve quelque de différent : la voilà, la vraie richesse.
Tout à fait d'accord, mais alors les professeurs devraient faire un effort pour encourager les élèves dans TOUS les genres littéraires (ici je ne défend pas que la SFF ou l'Héroïc)... tout le monde connaît les bienfaits de la lecture sur l'orthographe, sur la culture, le dialogue, l'épanouissement personnel... mais qui fait quelquechose pour motiver les têtes blondes à lire plutôt que de jouer à la PS ou GameCube (je ne dis pas que c'est mauvais non plus, j'ai passé la moitié de mon temps étant petit à faire des conneries, l'autre moitié à jouer aux jeux vidéos et la troisième moitié à lire ) )...
Mais arrêtons de faire à croire à un élève que les vrais auteurs adorent les onirismes et autres mots qui font penser à des monstres de SF... Quand j'écris et que je mets en place une métaphore, c'est pour mieux exprimer mon idée, pour faire comprendre par image, plus simplement... et ceci je le fait de moi même... je ne vais pas au marché "en prenant trois métaphores, deux métaphores filées et... tiens ! mettez moi une alitération (je sais j'écorche ces mots) "
Faites plutôt comprendre aux élèves que le livre qui vous a cloué dans votre fauteuil un bel après midi de printemps, celui qui vous a fait frissonné en plein été, celui qui vous a réconforté en automne et celui qui a fait chaviré votre coeur en hivers devaient sûrement être écris par de très bons auteurs...
Les meilleurs auteurs se comptent en lecteurs passionnés et non en nombre de ventes ou quota de figures de style à la ligne.
Fermez les parenthèses, point, à la ligne. )
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- Zarathoustra
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Kundïn écrit: j'ai déjà entendu des interpretations grotesques de certains textes qui voyaient par exemple des propos homosexuels dans une replique de piece de theatre tout a fait innocente
Je ne sais pas à quel pièce tu peux faire allsuion, mais il faut bien voir que la sexaulité était quand même très tabou, qui plus est l'homosexualité. Je sais qu'en tout cas, au niveau du cinéma notamment US, il est très courant que le ces sujets soient abordés mais de manière très très voilée, mais parfois très grossièrement voire crument à qui y prête attention. Pour le spectateur lambda, c'est complètement innocent.
Je ne dirais pas que c'est la même chose, mais je suppose que si un auteur voulait traiter de l'homosexualité avant l'après guerre (en gros 1950), je suppose que ce n'était que de cette façon. Je sais par exemple que Balzac a créée un personnage homosexuel et doté d'un membre viril surdimenssionné (j'ai oublié le nom mais c'est l'ancien bagnard du père Goriot), c'est pas explicitement mais dit, bien sûr, mais c'est latent.
Bref, j'aurais pour ma part tendance à penser au vue des moeurs à cette époque, s'il ya le moindre doute sur un second sens de cette nature sur des texte passé, il est fort probable que l'innocence autour fut plus un leurre pour la censure et l'opinion publique. Vous imaginez au temps de Molière qu'on parle d'homo? Oscar Wilde au début du siècle n'a-t-il pas été persécuté pour cette raison? Alors imaginons dans les siècle passé.
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- Lomerandin
- Auteur du sujet
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Pour revenir aux méthodes de travail, voici la traduction d'un article paru la semaine dernière dans Ya! (hebdomadaire en langue bretonne). Le Centre Régional des Lettres a organisé une rencontre avec Sandrine Vermersch autour de la construction de l'histoire. Voic la synthèse :
Le plus dur : commencer ! Une idée, un élément qui trotte dans la tête ? Alors il faut écrire, trois heures tous les jours, écrire 300 paragraphes pour n'en garder que 30, construire des bases solides.
Ensuite : qui ? quels personnages ? Et le personnage principal, qui est-ce, comment ais-je envie qu'il soit ? Pourquoi est-il drôle ? triste ? hors du commun ? Il faut trouver un problème : il veut traverser la route, mais il est aveugle. Il faut un obstacle.
Le personnage principal : que veut-il ? de quoi a-t-il besoin ? Point de vue du narrateur et celui du héros : sont-ils les mêmes ?
Pour construire le cadre du roman, il y a trois actes, comme au théâtre. Tout d'abord on présente les personnages, leur mode de vie, leurs tracasseries et, à la fin, l'élément déclencheur. Le deuxième acte mène jusqu'au "climax", le sommet. Le troisième est plus précis : il reprend la première partie et prépare la fin. Il vaut mieux prévoir une fin, un fil d'Ariane.
"Il faut écrire beaucoup avant de bien connaître ses personnages : qui sont-ils ? d'où vient l'argent de la famille ? Quels sont leurs souvenirs, les évènements qu'ils ont vécu…" Chaque point important est à écrire également et à ranger de manière claire, une couleur par personnage (à l'ordinateur, dans les classeurs ou accroché au mur) pour recadrer l'histoire après l'avoir mise en place.
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- Imperator
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- Messages : 751
"Voici la théorie, voyons maintenant la pratique"
En effet, autant j'aime structurer, prévoir des méthodes, autant je me rend compte parfois de l'impossibilité que j'ai à les utiliser. Par exemple:
Voilà qui me parait excessif. On a ce procédé au cinéma (des journées de pellicules pour un film d'une à deux heures), mais je me vois mal écrire plus qu'il n'en faut pour un récit. D'habitude, j'écris déjà moins que ce qui serait nécessaire, je me vois donc mal couper dans le minimum requis.Le plus dur : commencer ! Une idée, un élément qui trotte dans la tête ? Alors il faut écrire, trois heures tous les jours, écrire 300 paragraphes pour n'en garder que 30, construire des bases solides.
Point extrêmement intéressant, l'idée de précision du narrateur revient.Le personnage principal : que veut-il ? de quoi a-t-il besoin ? Point de vue du narrateur et celui du héros : sont-ils les mêmes ?
Je traduis plus cela comme "il faut bien se préparer avant de passer à l'écriture proprement dite.""Il faut écrire beaucoup avant de bien connaître ses personnages : qui sont-ils ? d'où vient l'argent de la famille ? Quels sont leurs souvenirs, les évènements qu'ils ont vécu…" Chaque point important est à écrire également et à ranger de manière claire, une couleur par personnage (à l'ordinateur, dans les classeurs ou accroché au mur) pour recadrer l'histoire après l'avoir mise en place.
En effet, je sais clairement passer de nombreuses heures à ressasser mes personnages, à affiner des dialogues, des scènes. Peut-être l'auteur de cette mini-méthode avait-elle besoin de coucher ses pensées sur papier.
Dernier point:
Dans l'absolu, je suis d'accord. Mais néanmoins, je noterais que chacune des trois parties peut se décomposer en plusieurs parties. Il n'est pas rare que mon développement soit constitué de deux grands axes, et dans un long texte il arrive souvent que l'introduction possède elle-même une intro, un développement et une fin.Pour construire le cadre du roman, il y a trois actes, comme au théâtre.
Bon, ça ne fait pas vraiment avancer le Schmilblick, mais je tenais à nuancer les propos.
Impe.
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- Krycek
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C'est aussi pour ca que dqns les critiques de mes textes on me demande souvent de bien situer la chose et que l'on me demande aussi si je sais ou je vais : bien sur que oui, mais ce ma fait plaisir quand on me dit que je sors des sentiers battus.
Mais ca reste un sacre pari, j'ai surtout peur de demotiver le lecteur s'il n'a pas de points de repere.
Je prends ce style car j'adore les livres qui commencent normalement et arrive a la moitie tout se casse la figure, l'auteur reprend a zero, les donnees sont changees et donc l'avenir des persos, la fin du bouquin...
Krycek qui se bat contre le qwerty...
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