Il y a bien longtemps près d’une île lointaine, très lointaine...
PFFFF...PLAFF... PFFFF... PLAFF (bruit d’un vaisseau elfe noir fendant les vagues)."Amiral Vagor ! hurla la vigie en haut du grand mat de l’Arche Noire Carnage. Terre en vue !"
Il y avait tellement de brouillard sur le pont qu’on ne distinguait même pas le poste d’observation de la vigie. Malgré cela, Dark Vagor ne pu s’empêcher de lever la tête pour apercevoir l’elfe qui lui avait signalé l’île. Malgré sa vue d’elfe perçante, il ne put distinguer le haut du mat. Il baissa les yeux et continua sa promenade sur le pont désert.
Enfin arrivé ! Après six semaines de navigation, il n’était pas fâché d’arriver à bon port. Ah bon port... encore fallait-il qu’ils trouvent une plage pour débarquer. Vagor avait entendu parler des côtes d’Albion et il paraissait qu’elles étaient accidentées et que des géants bombardaient de rochers n’importe quel bateau qui tentait de s’approcher de l’île. Bof, avec la vingtaine de balistes à répétition prêtes sur les ponts inférieurs, ils ne risquaient pas grand chose et si les géants attaquaient, c’était à leurs risques et périls.
Juste à ce moment, l’immense navire de guerre stoppa net, Vagor fut projeté avec violence cinq mètre en avant et atterrit à plat ventre sur les planches mouillées du bateau. "Les géants nous attaquent !"pensa-t-il, complètement paniqué d’être seul sur le pont avec des géants qui bombardaient son bateau. Au moment où il se relevait et s’apprêtait à regagner sa cabine, la sentinelle chuta de son poste d’observation en haut du mat en criant : "on s’est échoué sur un banc de saaaaaaaaaaaa... FLOUCH".Sa phrase finit dans un bruit immonde de crâne explosé sur une planche de bois, aux pieds de Darkus Vagor qui fut aspergé d’une matière visqueuse et grise qu’il reconnut comme étant de la cervelle.
Vagor salua le courage de sa vigie qui avait tenu à mourir en faisant son devoir, c’est à dire en avertissant l’équipage de ce qu’il avait vu. En attendant, il n’avait plus de vigie, et comme il s’était rendu compte que les géants lui faisaient peur même avec vingt balistes à répétition, il descendit sur le pont inférieur pour chercher un remplaçant qui accepterait ce haut poste honorifique qu’est celui de vigie, magnifique métier méconnu du grand public mais qui est pourtant très gratifiant :
_vous restez toute la journée et même la nuit dans un panier tout confort à scruter les vagues, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente.
_vous manquez trois repas sur trois (remarquez, vous pouvez emmener un sandwich au sang-froid à vos frais en haut du mat...)
_et enfin, vous êtes aux premières loges en cas de bataille, car la première tactique du combat naval est de faire démâter l’ennemi.
Toutes ces raisons faisait du poste de vigie un emploi à éviter le plus possible pour les matelots. Le denier à avoir occuper ce poste (Khaine ait son âme) était légèrement fou et il avait juste fallu à Vagor de le persuader qu’il était un elfe fort et courageux pour qu’il accepte de monter en haut du mât, gratuitement en plus.
L’amiral passa ensuite à l’Arche Noire Contre l’Ennui (ANCE), une agence qui permettait aux soldats de trouver des petits boulots sur l’Arche lorsqu’ils s’ennuyaient ou qu’ils voulaient augmenter un peu leurs soldes très basses. Comme d’habitude, après une longue traversée comme celle ci, la queue était assez conséquente ; une foule d’une trentaine de soldats se disputaient autour d’un panneau d’affichage presque vide. Dès qu’ils l’aperçurent, ils se turent, se rangèrent et se mirent au garde à vous. Vagor s’approcha du panneau d’affichage et regarda les annonces. Il lu :
Au Quartier des Chevaliers.
Avons besoins de larbins pour nettoyer nos chambres et les rendre plus présentables. 2 pièce de bronze par heure.
Firiond,
"C’est tout ? demanda froidement Vagor. Deux pièces de bronze par heure ? J’offre le double à quiconque voudrait bien servir de vigie !"
Comme aucun des soldats ne réagissait, il continua :
"Bon d’accord, une pièce d’or et en parle plus."
Quel est l’imbécile qui avait dit que les elfes noirs étaient disciplinés ? Dès que l’amiral eut prononcé le mot "pièce d’or", les soldats ruèrent sur lui. Il reçut d’abord un coup de poing dans le ventre , en lui disant qu’il se moquait d’eux et qu’il ne méritait qu’une bonne correction. Vagor esquiva quelque coups. Un des soldats plus agiles que les autres se glissa derrière l’amiral et le teint par la taille alors que les autres martelaient le pauvre seigneur au visage, au ventre et aux parties. Vagor hurlait et se débattait comme un beau diable mais il ne pouvait lutter seul.
Soudain, l’elfe qui le tenait par derrière lâcha prise et s’écroula sur le sol. Ses compagnons reculèrent vivement et virent alors le carreau d’arbalète fiché dans la nuque de leur ancien compagnon.
Debout sur les marches d’un escaliers se tenait Arkon, toujours en joue. A son côté se tenait Firiond armé de pied en cape, son épée bâtarde sortie de son fourreau. Il souriait. Les soldats, qui avaient plus voulu se passer les nerfs et "s’amuser" un peu plutôt que tuer leur amiral, sortirent eux aussi leurs armes. Dans un cri haineux, ils se jetèrent sur le noble elfe noir.
"YAAAAAAAAAAh !"
Les épées se croisaient dans des gerbes d’étincelles, les corps tourbillonnaient et le sang coulait à flot. Firiond parait, attaquait, contre-attaquait. Il faucha un de ses adversaires en pleine course, décapita un autre. Mais leur supériorité numérique était trop lourde et rapidement, le poids du nombre fit chanceler Firiond. Il baissa un instant sa garde. Un soldat en profita et sa lame s’enfonça profondément dans son épaule. Son arme tomba à terre. Il esquiva un autre coup mais ne réussit pas à éviter un coup de taille que lui était portait un elfe plus fort que les autres. Son armure céda sous la force du coup et le sang se mit à couler de la plaie Une seconde après, Firiond s’évanouit, en entendant les rires des mutins :
"En tous cas, c’est pas moi qui irait laver ton quartier pourri, connard !"