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Firiond se réveilla dans un lit dont les draps blancs étaient trempés de sueur. Il voulu se redresser en s’appuyant sur son bras gauche mais une vive douleur à l’épaule l’en empêcha.

"Du calme mon enfant, tu es percé de partout. Les soudards d’en bas ne t’ont fait aucun cadeau. Lorsque tes amis t’ont amené dans ici avec l’amiral, tu avais l’air d’une passoire."

Firiond observa la pièce où il était. Elle était ronde et sale, quelques rats rodaient sous les meubles vermoulus et des bougies de cire répandaient une lueur rougeâtre sur les parois en bois. Il se retourna pour voir qui avait parlé. Kaleth se tenait droit sur sa chaise, sa longue robe noire traînant sur le sol crasseux.

"Tu as eu des poussées de fièvre cette nuit, sûrement parce que ton corps luttait contre l’infection de ta blessure à l’épaule."

- Je m’en doutait, mes draps sont mouilléés.

- Tu n’as plus d’infection maintenant. Ill me reste quelques souvenirs des arts bénéfiques que j’avais appris autrefois à la Tour Blanche, et avec j’ai réussi à te soigner. Tu a des amis intelligents Firiond, car si ils t’avaient amenés au Temple de Khaine de l’Arche, tu serais déjà mort à l’heure qu’il est.

- Pourquoi ?

- Tu as beaucoup déliré cette nuit. Et jee pense que les furies t’auraient occis si elles avaient entendu le quart de ce que tu as révélé lors de tes excès de fièvre. Tu sais, personne n’aime soigner l’assassin de sa sœur. Même si ladite sœur a tué la fiancée d’un nobliau sans tête pour se ravaler la face dans un bain de sang.

La porte s’ouvrit au moment où Kaleth finissait sa phrase, laissant entrer dans la minable pièce Arkon et l’amiral. Firiond constata que le nez de son commandant était cassé et qu’il avait un œil au beurre noir. Il avait aussi le bras en écharpe et il s’appuyait sur Arkon de son bras valide.

- Bien joué Firiond. Je me doutais que tuu te battais bien, mais pas à ce point là ! Tu m’as ébloui !

- C’était super, Sire ! renchérit Arkon. La raclée que vous leur avez mis ! J’ai hâte d’être sur un champ de bataille avec vous !

- Et comment se fait il que je sois encorre en vie au fait ? demanda notre héros, la tête encore embrumée. Je pense que je te dois une fière chandelle, Arkon. Tu as tenu tête tout seul à ces fous jusqu’à ce que tu les mettes en fuite ? Chapeau !

- Heu... en fait, c’est Karnith. Il étaitt partit chercher du secours dans nos quartiers. Il est revenu juste au moment où vous tombiez dans les pommes avec dix chevaliers. Ils n’ont presque pas combattu, les soudards se sont enfuit presque immédiatement.

- Ils ont réussi à capturer le meneur, coontinua Vagor, d’une voix lasse.

- Ah bon, où est il ?

- L’amiral a voulu faire un exemple, et oon l’a livré aux serviteurs de Khaine, fit l’arbalétrier. Ils l’ont bien arrangé !

La porte s’ouvrit violemment, et Karnith entra comme en trombe dans la tour.

"Seigneur, les géants ! Notre sentinelle les a apperçus ! Ils se dirigent vers notre Arche et ils sont guidés par des sorciers humains à moitié nus ! Qu’est ce qu’on fait ? demanda-t-il d’une voix paniquée.

- On évacue immédiatement le navire ! Prééparez les frégates d’escortes et les montres marins ! Ordonnez aux troupes d’embarquer avec le maximum de matériel et d’accoster dès qu’elles le peuvent ! Kaleth, est ce que Firiond est en mesure de monter à Sang Froid et de livrer bataille ?

- Heu... A priori... Non.

- Mais si ! Je veux commander mon unité, moi ! hurla Firiond. Et c’est pas un satané sorcier qui va m’en empêcher !

L’évacuation se passa bien, sans panique aucune, grâce au super commandement des elfes noirs et à leurs superultramégaordretdisciplinetsilencedanslesrangsquandjedisquelquechose dont seuls les elfes sont capables (sauf les elfes sylvains : "quelle bande de barbares ceux là" fut la seule réponse que Firiond avait obtenu de son précepteur quand il lui avait demandé des renseignements sur ces drôles de clowns verts).

Une fois sur le rivage, Vagor ordonna à Firiond de former une patrouille et de partir en éclaireur. Le jeune noble choisit douze de ses meilleurs elfes ainsi que Karnith et Arkon. Il voulu donner à celui ci l’étendard de la patrouille mais comme c’était la première fois qu’il montait un Sang Froid, Firiond jugea plus prudent de la confier à un chevalier nommé Fridle, une baraque d’un mètre quatre vingt quinze aux muscles d’aciers (pour un elfe...). Firiond amena aussi avec lui Kiliminog, la seule femme du régiment, une jolie elfe qui ne devait pas dépasser le mètre soixante cinq (ce qui est plutôt petit pour un elfe, même pour une femme) mais qui maniait l’épée avec une dextérité inégalée et qui avait su gagner le respect de ses camarades en décapitant deux chefs orcs (Zarak et Zordal, vous n’êtes pas visés) dans une même bataille.

Dès que Firiond et ses elfes s’éloignèrent du rivage, l’air se fit moins respirable, et il le fut de moins en moins au fur et à mesure de leur progression dans les terres. Les Sangs Froids se mouvaient rapidement dans les marais. Firiond avait la sensation d’être observé depuis qu’il était entré dans ce foutu pays boueux avec ses elfes.

Cela faisait maintenant deux ou trois heures qu’ils progressaient dans les marais, sur le qui-vive.

"Halte les gars ! (grognement de Kiliminog) Euh... et les filles. On va se reposer un peu.

- C’est pas trop tôt ! fit Arkon. J’ai maal aux fesses à cause des cette maudite selle en cuir !

- Ouvrez l’œil, je crois qu’on nous obserrve.

Une bête des marais émergea sortit de la brume lentement en s’étranglant

"Hé ! Comment vous avez fait pour me repérer ? C’est pas juste ! je vais devoir tous vous bouffer et je n’aurais même pas le plaisir de vous choper un par un ! "

Ceci dit, elle se jeta sur Fridle. Il se débattit comme un beau diable mais la créature lui ouvrit le ventre d’un rapide coup de griffe.

"Yaaaaaaaah ! hurla Kiliminog en s’élançant vers la montagne de vase. Elle lui sauta sur le dos et lui planta son épée entre les "omoplates". La bête l’envoya valser dans le marais putride.

A sa grande horreur, Firiond vit la bête s’éclairer de l’intérieur et la boue s’arracher du sol pour reconstituer sa silhouette.

"Y a un mage dans le coin, cria Firiond à l’attention de ses elfes . Trouvez le et empêchez le de lancer des sorts ! Je retiens ce gros tas ! Fritan, avec moi !" Et il se jeta sur la bête avec son chevalier.

Il lui laboura le thorax avec son épée mais les coups portés ne semblaient pas affecter la bête, un peu comme un moustique qui piquerais un éléphant. Fritan attaqua la jambe du monstre qui s’affaissa. Le chevalier s’écarta mais pas assez rapidement. La patte du monstre s’abattit sur sa tête qui explosa dans une gerbe de sang. Firiond continuait son ouvrage sur le dos du revenant de glaise. Elle se secoua et l’elfe glissa pour retomber dans la vase qui amortit un peu sa chute. Il se trouvait maintenant à la merci de la Bête des Marais. Sa patte s’abattit une nouvelle fois mais Firiond para. Son épée se brisa et explosa en un millier de fragments. Un atteint le noble elfe noir à la cuisse, rendant impossible toute tentative de s’écarter. Et la bête frappa. Le bras droit de Firiond fut complètement écrasé. Dans un râle de douleur, l’elfe vit le monstre lever une ultime fois le bras... et imploser.

 

A suivre...

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