Présentateur : Bonjour Mesdames et Messieurs ! Bienvenue aux Délices de la cuisine elfique. Aujourd’hui, nous préparerons un succulent repas à thème. En effet, tous les plats seront basés sur un ingrédient abondant mais difficile à maîtriser : le gob. Pour nous éclairer, nous avons avec nous le spécialiste mondial et inter-planaire du gob : l’unique Lomerandin. Bonjour !

Lomerandin : ’Jour

P : Vous avez pas mal vadrouillé ces derniers temps ?

L : Ouais.

P : Sans doute avez-vous vécu des évènements extraordinaires ?

L : P’tet.

P : Euh...parlez-nous du gob.

L : Et bien, le gob est un ingrédient fragile, très sensible aux changements de température et à la moisissure. Pour le conserver, je vous conseille de le découper en morceaux gros comme le poing et de les stocker un mois dans un estomac d’ogre fraîchement découpé. Attention à bien exposer l’estomac au soleil pendant quelques jours, sinon les sucs gastriques endommageront l’ingrédient pendant sa conservation et entraîneront sa moisissure, le rendant inutilisable.

P : Quel est le meilleur moyen de se procurer du gob ?

L : Le gob est assez facile à trouver. En général, une descente dans la caverne ou la mine abandonnée la plus proche vous fournira suffisamment de gob pour plusieurs plats. Cependant, la qualité du gob a une grande influence sur la saveur. Le meilleur gob est extrêmement difficile à trouver. Il vous faudra pénétrer dans un fortin ou mieux, une forteresse souterraine, et massacrer les habitants avant de pouvoir faire votre choix. Afin de gagner du temps, je vous conseille de repérer les meilleurs morceaux au cours du combat, ce qui vous permettra de simplifier vos recherches. En moyenne, une tribu d’environ cent membres fournira 50kg de gob de qualité supérieure et une tonne de qualité moindre.

P : C’est peu.

L : Cela explique que les professionnels fassent le tour de plusieurs forteresses avant de rentrer, car l’expédition ne serait pas rentable. Il n’y a que quelques fournisseurs pour une très grande demande, et la hausse des prix les incite à partir pour de longs mois. Le repérage est effectué au préalable par des personnes connaissant bien la région. J’ai moi-même été prospecteur dans les Montagnes Fumantes, à une époque, et...

P : Revenons au gob, à l’ingrédient en lui-même.

L : Il existe plusieurs préparations : bouilli, rôti, à la crème, à la sauce piquante, al dente, nature... Certains l’accompagnent de légumes cuits ou d’écailles de Xill à mâcher.

P : Mais commençons par l’entrée. Vous conseillez entre autres la salade des montagnes.

L : Quelques tranches de gob séchées et des fleurs de chardon constituent une entrée simple et facile à réaliser. Vous pouvez prévoir une sauce de bile de troll, à couper tout de même avec de l’eau. Cependant, la salade printanière est très appréciée : une tête de gob fraîchement cueillie entourée de doigts d’orques et arrosée de jus de zombis.

P : J’en ai l’eau à la bouche. Et comme plat principal ?

L : Le "spécial chevaucheur" connaît un vif succès en ce moment. Il est difficile à préparer, mais satisfait les papilles au plus haut point. L’ingrédient de base est un gob, de préférence de qualité supérieure, monté sur un worg enragé. Tout l’art consiste à assommer le gob sans qu’il ne tombe de selle. Ensuite, coupez les pattes du worg en évitant qu’il ne vous morde et attachez le gob au worg avec des cordes solides. Certains utilisent des chaînes, plus sûres, mais elles donnent un drôle de goût à la préparation. Pratiquez quelques entailles sur le corps du worg et bouchez-les avec des fines herbes. Rassemblez du bois sous et autour du worg. Arrosez de bave de goule ou de bière naine et faites cuire à grand feu jusqu’à ce que la viande soit bien cuite. Les hurlements combinés du gob et du worg produiront une agréable musique d’ambiance et proposeront à vos invités de passer à table. Prévoyez des cure-dents pour les os les plus petits. Vous pourrez également servir un délicieux cocktail que vous aurez composé vous-même à partir de différentes parties du gob. Je vous laisse expérimenter.

P : Après ce met succulent vient le dessert.

L : Plusieurs choix s’offrent à vous : gelée de gob, fruits confits de gob, glace à la gob, tarte de gob, gob de gob... Mon préféré est le gob melba, avec une crème dont je suis le seul à connaître la composition.

P : Peut-être que pour nous téléspectateurs...

L : Hors de question ! Je peux juste vous dire qu’elle est à base de lait de Tarasque, et je défie quiconque de s’en procurer.

P : Bien, merci de vos conseils culinaires. La semaine prochaine, nous nous pencherons sur nos casseroles et utiliserons un ingrédient nouveau : l’élémentaire de feu. Au revoir, et bon appétit bien sûr !