Par Bernard Lesquigeau
Gobelins amoureux des délices culinaires que nous préparent les cuistots snots, ces lignes sont pour vous. Je vous propose aujourd’hui ni plus ni moins que la fameuse recette du snot aux champignons ! Je vous montrerai comment vous procurer les ingrédients, comment les attraper sans qu’ils vous mordent les doigts et les préparer jusqu’à obtenir un plat savoureux qui remplira la panse de vos amis !
Les origines de cette recette étrange remontent loin dans la tradition des gobelins de la nuit. En effet, nos cousins nocturnes sont de fins gourmets, on leur doit notamment beaucoup de recettes à base de squigs et de champignons, deux denrées qui abondent dans leurs cavernes froides et humides. (Parfois il est possible de trouver des champignons sur le dos de certains squigs, profitez de cette opportunité pour accommoder les deux ensemble !) Les alcools et les soupes de nos amis du clan Bad Moon sont réputées dans le monde entier pour leur saveur et leur qualité. Nous avons réussi à percer le secret de ces mixtures, mais nous vous en dirons plus dans une autre fiche recette de Bernard Lesquigeau ! (Tout ce que nous vous révélons pour le moment c’est qu’il faudra utiliser des champignons aux effets inattendus qui ont fait la renommée de ces produits !) Le snotling aux champignons reste tout de même le plat le plus réputé et le plus complexe de toute la gastronomie gobeline, alors préparez vos plats, vos cuillères, vos hachoirs et vos couteaux, armez-vous de beaucoup de patience, de ténacité, et parfois même de violence et de brutalité, pour préparer ce plat délicieux (combien de cuistots imprudents ont-ils perdu des orteils car ils n’avaient pas frappé assez fort ?) !
I°) Les Ingrédients : où les trouver, comment les attraper ?
Les deux principaux ingrédients de cette recette sont, comme vous pouvez vous en douter, le champignon et le snotling.
Ce dernier est le plus facile à trouver : cherchez-le dans les tas d’ordures ou les dépotoirs, vous en trouverez forcément (ne négligez pas les cadavres faisandés et les excréments de dragons, c’est là que l’on trouve les meilleurs.) Pour cueillir du snotling, armez-vous d’un objet oblong, dur et de préférence pas trop pointu (histoire de ne pas trop abîmer le peu de cervelle), déposez un appât (là encore, les excréments de dragons donnent d’excellents résultats) et attendez simplement. Au moment opportun (c’est-à-dire quand un snot a décidé de venir s’installer dans votre appât), assénez-lui un coup d’une force suffisante pour l’assommer mais de façon à ce que le crâne n’explose pas (il s’agit une fois de plus de ne pas répandre la cervelle).
Après avoir délicatement retiré votre snot de son terrain de jeu, déguerpissez vite, de peur que ses copains (s’il en avait) ne vous tiennent rigueur de ce petit incident.
Passons à la deuxième partie de la recherche : les champignons !
Il existe une pléiade de champignons, des rouges, des bleus, des violets à pois jaunes... Bref, suffisamment pour vous en faire voir de toutes les couleurs. (Aha) Généralement, les champignons ne se défendent pas (généralement bien sûr), c’est pourquoi un simple panier suffira comme arsenal de guerre pour la chasse au champignon. Je vais commencer par vous présenter le type de champignon le plus savoureux (et le plus dangereux) de tous les champignons des gobelins de la nuit : le champignon bonnet de fou. Oui, vous avez bien lu, il s’agit bien là, amis cuistots, de ce champignon aux vertus insoupçonnées administré lors des batailles à nos compères fanatiques et à leur fameux boulet (rassurez vous, on ne fait pas avaler de champignons au boulet). Ce champignon pousse sur les parois les plus moisies des grottes gobelines. Il peut prendre divers aspects et couleurs, qui vont du brun jusqu’au vert pomme (en fait l’espèce n’a pas été correctement classifiée et il se pourrait que nous ayons affaire à plusieurs sortes de champignons.)
Les effets secondaires sont variables aussi, allant de la simple hallucination jusqu’à la rage démente ou tout simplement une mort instantanée. Pour se prévenir de ces désagréments (ou si vous voulez le stimuler, vous savez ce qu’il ne faut pas faire), il vous suffit de les bouillir puis de les frire dans de la graisse de squig.
Lorsque vous le cueillez, arrachez le mycélium de façon brutale, violente et rageuse, pour que le champignon en garde le goût et que votre plat soit épicé à souhait.
Croyez-le ou non, les champignons sont liés par le lien télépathique de leur mycélium, et lorsque vous en cueillez un, les autres entendent en écho le cri d’agonie insoutenable de leur camarade. ( Cela ne modifie absolument pas leur saveur, mais il est toujours bon de savoir, en tout gobelin que vous êtes, que vous avez fait souffrir quelque chose)
II°) La préparation, les arcanes mystiques de la cuisine !
Vous voilà prêt avec les deux ingrédients principaux de notre recette ! Bien évidemment, il vous faudra de nombreuses autres petites choses (parfois crasseuses, poilues et dégoûtantes, ce qui ne fera qu’attiser votre intérêt pour l’art culinaire) qui agrémenteront agréablement votre plat. Pour de plus amples informations sur les soupes et garnitures, consultez mon recueil de recettes « les grandes sousoupes gobelines ».
Tout d’abord, préparez les champignons comme indiqué ci-dessus, saupoudrez de poudre d’ongle de Troll ou d’une autre épice (les zoms emploient un fruit rouge et totalement ridicule appelé piment, je vous conseille nettement quelque chose de plus fort). Emincez-les en fines lamelles (pas trop fines quand même) auxquelles vous pourrez ajouter des blattes cuites (ou toute autre bestiole tout aussi croustillante), des fruits secs, et toute autre chose goûteuse ou susceptible de plaire. Je vous conseille vivement le fameux bouquet garni du chef, à base de Belladone, de mandragore et de poireaux (une plante aux feuilles vertes comme « lé vré ga » dont on ignore encore beaucoup !) Une autre alternative consiste à fourrer les champignons avec du squig haché, c’est plus dur, mais les effets aléatoires de ce mélange rend l’affaire encore plus intéressante !
Pour la préparation du snotling, retirez-lui d’abord ses vêtements au cas où il en porterait (c’est plutôt rare que les snots portent des vêtements, d’habitude, ce sont leurs vêtements qui les portent ; méfiez-vous tout de même, on a eu des cas d’asphyxie à cause de cuistots qui avaient négligé de retirer une chemise trop bien collée...)
Tuez le snot de la manière que vous voulez (en évitant l’éviscération ou toute autre méthode sale et amusante...). Ne le lavez surtout pas, vous gâcheriez toute la saveur unique du snotling. On reconnaît un snotling de la même façon que l’on reconnaît une bonne bière de squig, à l’année, au dépotoir d’origine... Et ce goût unique provient de la gangue de crasse qui le recouvre. L’avantage du snotling est qu’il ne nécessite aucune préparation particulière avant la cuisson, vous pouvez tout de même retirez la cire des oreilles qui a un léger goût acide très désagréable. Par contre, elle vous sera très utile lors de la préparation d’une sauce d’accompagnement aigre-douce par exemple !
Après avoir allongé votre snotling sur un lit de champignon et récité une prière (c’est optionnel mais vraiment très drôle) faites-le rôtir à feu doux en évitant que la chair ne noircisse.
Rajoutez un bouquet garni dans chaque oreille, décorez son ventre de motifs ésotériques avec de la confiture et rajoutez quelques poils (la provenance n’a que peu d’importance) pour rehausser le goût.
III°) Conseils de présentation
S’il s’agit d’une soirée à thème, déguisez votre snotling ! Mais assurez-vous que les vêtements ont été retirés avant consommation.
Servez-le de préférence chaud et dans sa sauce (ou plutôt dans sa graisse), badigeonnez le plat d’une substance quelconque pour éviter que votre snot ne colle au fond (pour la troisième fois, les excréments de dragon vous sont utiles, je vous conseille d’en prendre un bon stock).
Coupez-le en parts égales et laissez la tête à l’invité d’honneur (le plus gros et le plus fort).
Après toutes ces peines, prenez bien soin de savourer ce plat délicieux qui fit la renommée des gobelins de la nuit dans la gastronomie mondiale !
Dans ma prochaine fiche recette je vous montrerais comment réussir une Surprise-Waaagh originale à l’aide de brochettes de skaven à la sauce aigre-douce du Cathay (avec de vrais zoms du Cathay).
Et Bonne Waaagh-pétit bien sûr !