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           Une forme humaine gisait dans la neige, inerte. Des flocons argent et jaune tombaient d’un ciel sans nuage, se déposant délicatement sur le corps et le recouvrant peu à peu d’un véritable linceul. Tout autour, des créatures bizarres rôdaient, reniflant l’air de leurs narines multiples, prêtes à bondir pour déchirer la chair avant qu’elle ne soit glacée.

            L’homme ouvrit brusquement les yeux, comme conscient du péril imminent, avant de les refermer aussitôt. Il se redressa difficilement, balayant au passage les flocons pressants qui s’apprêtaient à l’engloutir définitivement. Une nouvelle fois, ses paupières se soulevèrent, méfiantes. L’éclat doré, réverbéré sur la neige, l’agressa de nouveau, mais cette fois-ci il résista à sa violence. Il promena son regard autour de lui, remarqua les animaux menaçant qui l’encerclaient. Immédiatement, il porta la main à son flanc, dégainant sa lame. Il se redressa, l’épée brandie devant lui.

            Le premier loup bondit sur lui. L’homme le balaya d’un revers, tranchant son corps doré en deux. De celui-ci s’échappèrent de petites créatures effrayées, qui prirent la fuite. Il ne leur prêta aucune attention, tout occupé à repousser les assauts d’une bête mi-loup mi-vipère, dont les sifflements lui agressaient les tympans. Alors qu’il la découpait, une espèce de faucon doté de pierres noires à la place d’yeux fondit sur lui. Il tenta de le clouer au sol par de grands moulinets, mais l’oiseau esquiva et lui trébucha dans la neige. Aussitôt deux rongeurs aux crochets plus longs que ceux d’un quelconque serpent bondirent et plantèrent leurs dents dans son dos. Serrant les dents, l’homme se releva et transperça les bestioles d’un coup. Lorsque le pseudo faucon piqua une nouvelle fois sur lui, il l’envoya valser par terre, avant de l’empaler dans le sol.

            L’averse redoubla de violence, et bientôt ce fut de la grêle qui s’abattit sur le corps peu protégé de l’homme. Celui-ci frissonna quand se rendit enfin compte qu’il était transi de froid. Lorsqu’il parcourut de nouveau les alentours du regard, il constata que les créatures avaient disparu, soit rebutées par sa coriacité, soit désireuses de fuir au plus tôt la fureur des éléments.

 

            Traînant sa lame bleutée derrière lui, Thorlof se mit en quête d’un abri.

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