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Ce n’était pas mauvais.
- D’autres questions ?
Le général Akdov s’était levé. Il semblait avoir soudain perdu tout intérêt pour le capitaine blessé qui était assis en bout de table. Kyréna fit la grimace, dû à ses bandages et dû au goût du caviar. Il voulut se lever à son tour, chancela et retomba lourdement. Jean choisit ce moment pour le rejoindre, se retenant de rire en voyant son état, et une fois à ses côtés il ferma l’ordinateur d’Akdov, qu’il tendit au général.
- Gardez-le.
- Sympa, merci !
Cependant le capitaine n’était pas convaincu.
- Pourquoi nous laisser le Libra ?
- Les Libra. Je n’en aurai pas besoin.
En même temps il appuya sur un bouton et les gardes revinrent dans la salle à manger.
- Laissez finir mon invité.
Les gardes encadrèrent Kyréna et Jean l’air méchant, la main à portée de leurs armes. Ils attendirent patiemment que le blessé éponge son assiette après l’avoir douloureusement entamée, et quand il fut clair qu’il n’avait plus le cœur à en avaler une miette de plus, ils le saisirent et l’entraînèrent par la porte. Akdov ne faisait plus attention.
Quand ils eurent disparus, le général fit appeler New York. Le visage d’un russe au costume aussi serré que son propriétaire apparut à l’écran.
- Général ?
- Des nouvelles de l’Eurasie ?
- Non général.
- Nos réserves ?
- Tombées à sept mois.
Il ne montra rien de sa vexation. Le blocus était bien plus grave que ne le croyait le vieux continent. Sans le Canada – et l’Alaska – jamais ils n’auraient tenu si longtemps. Ils l’acculaient.
- Envoyez Cmos à Nuuk. Je veux tout savoir sur un certain Jean Valdes.
- Oui général. Ce sera tout ?
- Transférez à ma flotte un Ange Noir.
Il coupa. Son escorte entra, il passa avec eux dans les couloirs jusqu’au poste de commandement. Le commandant du bord se mit en garde comme tout le reste de l’équipage, et le salua. Il les laissa en garde, sans faire attention à eux. Au-dessous d’eux défilaient toujours les embruns de la mer du Labrador.
Du capitaine Kyréna, il savait juste que ce dernier officier de la CITL avait été auparavant officier de l’armée américaine, qu’il n’avait pas tiré un coup de feu de la guerre, qu’il se servait plus souvent d’un clavier que d’une arme. Mais du docteur Jean Valdes, le brillant esprit d’Europe émigré au Groenland, il ne savait rien. Jusqu’à ce jour et en remontant jusqu’en deux mille soixante-deux, impossible de rien apprendre. Il semblait presque que cet individu avait cessé d’exister, tout ce temps.
Une alarme sonna. Il l’avait lu dans le Libra, qu’à ce moment une alarme allait sonner. Il avait voulu l’attendre ici plutôt que dans ses quartiers. Akdov demanda ce qui se passait, détaché, tandis que le reste de l’équipage s’égosillait aux microphones. L’amiral le salua encore.
- Une évasion au quatrième pont, général.
- Faites sauter les hangars.
- Mon général ?
Le général ne se répéta pas. Son subordonné se tourna vers l’équipage et transmit l’ordre à la flotte. Aussitôt les batteries des autres Pornev s’alignèrent, visèrent les hangars et au coup par coup, méthodiquement, anéantirent hangars, vaisseaux et personnel.

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