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Normal 0 21 false false false FR-CH X-NONE X-NONE MicrosoftInternetExplorer4 /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-priority:99; mso-style-qformat:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman","serif";} Les secousses se répercutèrent sur trois ponts, dont le quatrième qui était aussi le plus proche. Dans les couloirs, ils avaient été jetés à terre par les chocs successifs. Des alarmes vibraient dans la fumée noire qui venait des sas, des trappes et des cages d’ascenseur. Kyréna gesticula à terre, à la recherche du sol que ses mains ne trouvaient pas. Le biochimiste le saisit par le bras et, malgré ses airs gringalets, parvint à le relever. Il devait presque le porter pour que le capitaine ne s’effondre pas.
- C’est Naïa et Immons, à tous les coups.
- Vous avez remarqué ?
Le capitaine lui rendit un regard noir.
- Arrêtez de persifler.
- Non, je veux dire, on n’a plus de gardes !
Ceux-ci les avaient abandonnés peu après le début de l’alerte : ils étaient seuls dans ce coin de couloir, ignorés par ceux du bord. Accablé, Kyréna se détourna de son compagnon.
- Il faut les retrouver.
- Facile ! Nous avons deux Libra, autant dire que tout le vaisseau est à nous ! Vous n’avez qu’à taper leur nom, tenez, vous cherchez Immons et moi N…
- Je sais ce que ces saletés peuvent faire.
Et le capitaine désigna les deux ordinateurs, portés l’un contre l’autre au bras de Jean. Son visage exprimait un mélange de contrariété et de résignation. La flotte avait cessé de tirer, Akdov ne voulait pas abattre son propre Pornev. Les nevs qui avaient survécu aux tirs, entourés par les flammes, éclataient à leurs attaches ou s’effondraient dans la mer. Une équipe de soldats passa devant eux, que le capitaine interpella. Ceux-ci s’arrêtèrent.
- Où sont les fugitifs ?
- On les a repérés au troisième niveau.
Et les gardes repartirent. Jean s’accroupit, ouvrit son propre Libra sur lequel il se mit à pianoter. Les informations s’affichaient, leurs deux compagnons après avoir quitté leur cellule avaient voulu atteindre les hangars. Aux premiers tirs, ils étaient remontés en direction des batteries. Leur plan était aussi intéressant que suicidaire.
Le capitaine fit preuve de toute la mauvaise volonté dont il était capable :
- Montrez-moi.
- Là, c’est eux ! Et là les forces de sécurité, vous voyez, toutes ces lignes…
- Je vois.
- Ils veulent saboter les générateurs de photon !
- Et c’est possible ?
- Tout dépend du modèle de Pornev, avec celui-ci s’ils s’y prennent bien ils pourraient desceller une tourelle ! Vous voulez les aider ?
- Suivez-moi.
Kyréna se redressa, fit un pas dans le couloir avant de s’arrêter, tituber et retomber lourdement contre la paroi. Il n’aimait pas du tout cet état de faiblesse.
- D’accord, Jean, vous avez gagné. Passez-moi le Libra.
Dès que le biochimiste le lui eut tendu, le blessé couvrit de ses doigts le clavier, respira, fit la moue puis sans regarder ce qu’il faisait, il se mit à rédiger les lignes de code. Ce fut bref, très bref. Le biochimiste écarquilla les yeux.
- Ca ne marchera jamais !
- Desceller une tourelle, franchement…
Naïa et Immons venaient de changer d’avis. Leur objectif était à présent le canon Do-Lô, l’arme la plus puissante à bord des Pornev. Tandis que Naïa saboterait les circuits de sécurité, Immons ferait tirer l’arme. Il suffisait d’une faille dans le canon pour que le champ électromagnétique frappe le vaisseau tout entier, grille ses systèmes et n’en fasse plus qu’une masse d’acier condamnée à s’écraser au sol.

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