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Elle était jeune, trop jeune pour comprendre les enjeux. Pas assez pour ignorer le maniement des armes. Pour le colonel, cela ne faisait plus de doute, elle avait fait partie au moins un temps du Corps de Répression. Il s’écarta du coffre d’un pas prudent mais ne leva pas les mains, pas plus que ses compagnons. Akdov la considérait l’air amusé, en même temps ennuyé. Malgré les Desert Scorps braqués surtout sur lui, il n’était nullement intimidé.
- Mains en l’air j’ai dis !
Le général répondit en persiflant :
- Vous n’avez pas le droit de me tuer.
- On parie ?
Lui haussa les épaules, il ne prit même pas la peine de répondre. Cependant le biochimiste faisait du coude à Kyréna, il essayait de lui montrer les yeux rougis que personne d’autre ne semblait remarquer. Il était aussi le seul inquiet des trois.
L’agent perdait patience mais elle ne tirait toujours pas. Et la tranquillité des deux officiers la décontenançait, quoi qu’elle fasse. Enfin Kyréna leva les bras en l’air avant de lui adresser la parole :
- Vous travaillez pour Naem ?
- Tes copains, qu’ils lèvent aussi les mains.
- Un peu de galanterie messieurs.
Enfin Akdov voulut bien s’y plier, non sans un certain agacement. Quant à Jean, il faillit en lâcher son ordinateur, se rappelant la menace directe des pistolets, et l’air bête, se dépêcha d’obtempérer.
Ce faisant il bouscula encore le colonel qui exaspéré s’écarta d’un pas sans le regarder. Alors Jean sans se démonter mais poussé par ses craintes se remit à côté et le poussa et cette fois l’ancien capitaine de la CITL fit l’effort de s’intéresser à lui. Il comprit à peu près ce qu’il devait faire, au mouvement de tête répété et grotesque de son compagnon.
Alors Kyréna fit trois pas en avant, arrêté par l’arme braquée ostensiblement sur lui, de sorte qu’il venait de cacher Jean à la vue de l’agent.
- Vous ne pouvez pas tirer.
- La ferme !
- Pas à moins d’être suicidaire, si vous essayez vous serez la prochaine cible de l’Ange Noir.
Elle ne parut pas surprise, en tout cas pas autant que leurs airs détendus devant la menace de ses deux armes de poing.
- Toi si tu avances encore d’un pas tu seras la prochaine tombe du parc !
- Alors que comptez-vous faire, au juste ?
L’agent parut hésiter. Dans le dos de Kyréna, le biochimiste avait repris le clavier et remplissait l’écran de code. Il était frénétique. À mesure qu’il écrivait, le comportement de l’agent se faisait plus vague, puis plus précis. Elle raffermit la prise sur ses armes et :
- Ca !
Un coup de feu fit sursauter Jean, alors que le colonel s’effondrait la jambe éraflée par le calibre du Desert. Il râla à terre, tantôt se tenait la jambe tantôt la tête où sa plaie lui faisait mal. Akdov n’avait pas réagi. L’agent rengaina une arme et entra pleinement dans la salle des coffres, puis elle tira derrière elle la porte blindée, non sans effort, et la ferma complètement.
- Mais à quoi vous jouez ?!
- Elle doit restée enfermée, colonel ! S’époumona Jean Valdes. Elle est contaminée ! Il ne faut pas qu’elle sorte !
- Vous n’avez enfermé personne ! Répliqua l’agent. Ma mission est de vous retenir à Montréal coûte que coûte !
- Alors pourquoi vous être enfermée avec nous ?
La remarque d’Akdov fit sur tous l’effet d’une douche froide. Kyréna jeta un regard fou à Jean mais ce dernier ne s’en préoccupait plus.

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