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         Il suffisait d’accepter le deal. Un signe de tête. Une poignée de main. Et tout serait rentré dans l’ordre. Elle le savait. Il le savait. La crapule, un vieux type mal rasé, les fringues dépareillées, l’haleine puant le cigare, n’attendait plus qu’un mot. Une vraie caricature ce type. Un de ceux que Phil avait étudié à l’académie au travers de dossiers extrêmement précis et que malgré tout personne ne parvenait jamais réellement à cerner. Le genre qui n’avait pas besoin d’immunité puisqu’il agissait en toute impunité. Réprimer l’envie insoutenable de le tuer, l’étriper sec et net, quitte à mourir abattu par l’un de ses gardes du corps, était un véritable supplice. Pourtant, il le fallait. L’Agence avait besoin de Reyno vivant. Mais pas seulement : la ville toute entière était menacée. Le moindre écart, la moindre erreur, et elle serait rayée de la carte. Cette enflure de Reyno était le seul à pouvoir désamorcer le processus. Il avait fallu des mois pour arriver à l’atteindre, ici, dans cette salle abandonnée de la vieille usine de charbon. Des heures de filatures, de tractations, d’échanges, de négociation. En bon agent du CFI –aguerri qui plus est-, Phil connaissait tout ce qu’il y avait à connaitre sur Reyno pour pouvoir mesurer l’opportunité qu’ils tenaient là et d’avoir enfin la chance d’arrêter le processus. Ou d’au moins s’offrir un répit.

Rose par contre n’était pas au courant de tous ces détails. Le lieutenant Defranc lui avait dévoilé ce qui lui avait semblé nécessaire. Indispensable. Mais elle n’en était pas moins restée à ses yeux qu’un élément négligeable de la manœuvre. Une entité suppressible que l’on pourrait rajouter au quota autorisé des dommages collatéraux. Et ce malgré tout ce qu’elle avait fait pour l’Agence, sans rien demander en retour. Le pire était qu’elle ne s’était même pas portée volontaire pour cette mission. Une civile, que le destin avait choisi entre des milliers et avait posé là au beau milieu d’une crise dramatique dont l’issue déciderait du sort de millions de citoyens. D’un certain point de vue, tout dépendait de ce qu’elle dirait. Car même si le lieutenant avait monté un plan 'imparable', ne laissant aucune porte de sortie à Reyno, nul n’aurait pu prédire ce qui se tramerait dans son esprit. Il fallait espérer qu'il n'ait pas le temps d'appuyer sur la gachêtte.

On demandait à Rosede ne pas flancher. De se concentrer sur l’objectif. Les dernières semaines passées avec elle, Phil avait pu saisir à quel point toute cette histoire n’était qu’une mascarade. Un mauvais jeu entre des Dieux espiègles dont le monde était la victime. Ridicule. Terriblement dangereux. Il avait pourtant fait partie de ceux qui avaient soutenu Defranc lorsqu’il avait exposé son idée aux grands patrons. En théorie, elle était parfaite. En pratique, une fois devant Rose, tout était devenu beaucoup plus compliqué. Cette femme d’âge mûr n’était pourtant ni spécialement belle –sans être totalement disgracieuse-, ni d’un tempérament exceptionnellement engageant. Rose était simplement une mère aimante tout ce qu’il y a de plus normal. D’une gentillesse incroyable. Si gentille et souriante. Mais ce qui avait sans doute touché l’agent était cette qualité qu’ont certaine personne d’accepter la plus cruelle des vérités avec la plus sincère des empathies sans même rechigner. Une sorte de fatalisme actif en prise directe avec la réalité. La façon dont Rose avait accéder à ses requêtes avec le plus pur des consentements avait fait germer en Phil un sentiment dont il ne parvint pas à se débarrasser tout au long de l’affaire. Elle ne se soumettait pas à l’autorité, si bien qu’il ne ressentait ni pitié ni mépris pour elle.  Au contraire, elle prenait la responsabilité. La portait. S’emparait de sa confiance sans négocier ni marchander. Comme si elle voyait au travers de son esprit. Phil s’était senti transparent, mis à nu sous ce regard désemparant et fragile.  Peut être était ce du respect qu’il avait pour Rose. Ou une tacite admiration. Pour elle qui n’était qu’un rouage dans la machinerie qu’avait enclenché le Lieutenant Paul Defranc. Rose était l’antithèse des êtres de conflits qu’il avait rencontrés toute sa vie, qu’il côtoyait dans son travail et même durant toute cette tragique histoire. Defranc était de loin le pire d’entre eux. Et la pensée qu’aucun heureux dénouement ne pourrait surgir des actions de cet individu s’était insinué jour après jour dans la tête de Phil. L’heure était pourtant venue d’assister au feu d’artifice. Cette femme avait tant à perdre contrairement à eux. Il devait lui faire confiance : l’accord serait donné –quand bien même cette idée le faisait frissonner-, Reyno démantèlerait son organisation et tout le monde pourrait rentrer chez lui bien gentiment.

Sauf Rose.

«…ils t’ont finalement envoyé. Après toutes ces années, voilà que nous nous retrouvons Rose, dans de bien étranges circonstances. Ne compte pas sur ma pitié. Si tu es ici, c’est que tu sais ce que j’attends de toi » avait déclaré le terroriste à l’ombre d’un grand bureau transformé pour l’occasion en une espèce de tableau de commande, tandis que son interlocutrice se tenait droite, les mains dans le dos sous une lampe qui trônait au dessus de sa tête. Phil les observait tous deux sans pour autant oublier le fauteuil et l’outillage installés juste derrière Reyno. Tout le nécessaire pour une sub-transplantation cérébrale.  Accessoirement, la raison de leur venue.

En effet, Rose avait assisté au mariage de Reyno. Son cortex cérébral avait conservé un souvenir quasiment immaculé de ce jour là, des émotions, de la joie, de la nostalgie. Un point de convergence de la vie du vieux fou. Une pépite qui l'obsedait et qu'il désirait plus que tout. Et elle était désormais l’unique specimen vivant par lequel l’expérience transfractale pourrait fonctionner. La faute à un terrible jeu de circonstances. Le hasard, nous disions plus tôt, avait voulu que Rose et Reyno soient nés dans le même quartier. Aussi idiot que cela puissent paraître, ils jouaient ensemble quand ils étaient enfants. Un duo inséparable. Foncièrement différents l’un et l’autre, malgré ce leur entente était parfaite. La petite fille avait déjà cette grâce et cette douceur qui faisait sa particularité, mais à l’inverse le jeune bambin était d’une sorte que l’on abhorre. Un sal mioche. Mauvais. Méchant. Peu importait le pourquoi, de ses origines, de sa famille, de son éducation et des conditions terribles dans lesquels il vivait. Arthur Reyno était un gamin invivable. Il poussait les gens aux pires extrémités.

Sauf Rose.

Avec elle, il devenait un agneau paisible. Ils ont ainsi partagé de nombreux souvenirs ensemble. Arthur a même finalement retrouvé une vie presque normale. Peu avant l’entrée dans l’adolescence, ils ont commencé à se perdre de vue. Mais les jeunes pousses firent leur chemin malgré tout. Une sorte de balance tragique s’installa, puisque Rose rencontra des problèmes à partir de ce moment là. Des obstacles que la vie vous met et qu’il est difficile d’endurer. A l’inverse Arthur profita de son bon élan pour dévorer cette seconde chance. Le garçon était doué pour les sciences et très vite il fut détecté. Si bien qu’aujourd’hui lorsque l’on parle du professeur Reyno, cela ne laisse personne indifférent. Particulièrement en matière de fractalisation moléculaire. Il était à la tête d’une corporation gigantesque qui contrôlait pratiquement tout ce qui s’achetait et se vendait sur le territoire. « De la technologie jusque dans le creux de vos mains ! » son slogan, avait marqué les dix dernières années. On peut le dire : Arthur Reyno était monté au sommet. La chute en fut d’autant plus douloureuse.  Mais c’était finalement la seule chose qu’il partageait alors avec Rose : la souffrance. Reyno n’était pas une exception dans l’humanité. Il était simplement trop sensible. Pire : il avait du pouvoir.

« Ne me regarde pas comme cela Rose ! Que crois tu faire à me fixer ainsi sans rien dire ?! Tu penses m’émouvoir ? Tu crois réellement que je vais me sentir coupable ?! Après ce que le gouvernement m’a fait ?! A ma famille ! Tu m’entends ?! A ma famille ! »

Pour la première fois, Phil eut la sensation que quelque chose lui échappait. Cette histoire de vengeance, il l’avait entendu milles fois. Il en était fait tellement mention –uniquement 'mention' d’ailleurs- dans les fichiers du Central et rien ne l’avait jusque là fait sourciller à ce sujet. Pourtant, il assistait à une scène étrange : Arthur Reyno se justifiait. Là, juste sous ses yeu. De tous les rapports qu’il avait lus sur ce cinglé et sa dépravation psychologique, jamais il n’avait été question d’un individu intelligible en quelque sorte. Même lorsqu’il l’avait croisé, que ce fut lors de la fusillade du carrefour des Belles Voies ou de l’attentat du complexe Venture, Phil s’en était fait le portrait d’un être impitoyable, aveuglément perdu dans une quête pour une cause absurde. Une crevure insensible avide de destruction. Un peu comme on en voit dans les récits d’aventure. L’incarnation du Mal. Quand bien même dans son métier, il avait très vite découvert que rien était ni tout blanc ni tout noir. Seulement, Reyno était allé si loin. Il avait détruit Almeyrilla, saccagé les réserves d’uldinium, paralysé les circuits de communications du pays. Il était aussi sur le point de réduire la Capitale à l’état de poussière. Et pire : voler l’âme de cette pauvre Rose. C’était pourtant bel et bien ce même psychopathe qui ressentait le besoin de s’expliquer devant un regard innocent.

Un rayon de lumière traversa la pièce de part en part, en provenance d’un spot à l’extérieur. Un statiocoptère.

« Laisses tomber Reyno ! Tout sera bientôt fini. Le bâtiment est cerné. Autant arrêter ces jeux absurdes maintenant. Tu as eu c’que tu voulais, alors rends toi » lança Phil, plein d’énergie.

« Agent Lenoir, vous ne comprenez décidément rien.  Je ne suis pas cerné ici. C’est vous qui êtes coincé avec moi, mon garçon. Ils vous ont jeté ici en pâture comme on jette des excréments. Et pour le moment, je n’ai pas encore eu ce que je voulais » répondit agressivement Reyno en gardant le dos tourné au cirque qui se déroulait derrière les fenêtres.

« Vous en voulez toujours trop, Reyno ! L’heure est venue de mettre un terme à tout cela. D’autant que le gouvernement vous a accordé l’IEM. Qu’est ce qu’il vous faut de plus ? Rose ? Elle est là, non? … »

Phil aurait bien voulu poursuivre, mais une main s’était levée. Un geste de Rose qui imposait le silence. Elle fixait toujours Arthur. Comme si tout ce qu’avait dit son garde du corps de l’Agence ne comptait plus vraiment. Quelque chose échappait totalement à l’esprit de Phil Lenoir. Peut être quelque chose qu’il s’était refusé de croire jusque là.  Mais si elle ne disait rien, Reyno quant à lui ne pouvait en rester là.

« Vous devriez la fermer, Lenoir. Un pion, voilà c’que vous êtes », il se tourna alors vers celle qui était un peu son otage « Bon, Rose, puisque tu n’es pas décidée à parler, je n’ai pas le choix. Et j’irais jusqu’au bout ». Il fit un signe et deux de ses hommes entrèrent dans la pièce et s’emparèrent de Phil par la force. Du moins, ils tentèrent. Un soldat spécialisé ne se neutralise pas en deux coups de cuillère à pot. S'en suivit alors un échange de coups secs, les combinaisons anti-chocs encaissèrent mais les organes souffrirent quand même. Puis une côte se fendit. Classique. Phil fut trainé jusqu’à un poteau proche du fauteuil et du fractaliseur, puis attaché de façon à tenir droit.

« Sal fumier ! Vous avez tout eu ! On vous a tout accordé ! Toute votre putain de vie, tout le monde s’est agenouillé devant vous et vous n’êtes même plus fichu de reconnaitre une issue quand elle se présente devant vous ! »

Reyno n’avait visiblement plus aucun intérêt pour les propos de Phil Lenoir. Il fixait désormais lui aussi Rose.

« Je vais t’arracher ton consentement, Rose. J’en ai besoin. »

Rien ne pouvait arrêter cet homme. L’idée fixe qui le hantait, la souffrance, était devenue une obsession. Une maladie incurable.

« Qu’est ce c’est que ce machin ? » s’exclama vaguement Phil, salement amoché. Il tentait de ne pas perdre conscience tandis qu’il observait l’appareil devant lui. On était très loin du simple 'transfert de données' dont Defranc lui avait parlé. « Qu’est ce que vous voulez vraiment faire, Reyno ? je ne comprends plus…qu’est ce que vous allez lui faire bordel ?! ».

Elle avait compris ce qui l’attendait. Le pourquoi du comment. Pour reproduire l’entropie moléculaire, le professeur devait se brancher à la source. Rose ne paraissait pas si effrayer par cette situation. A quoi pouvait-elle bien penser en cet instant ?

L’agent du CFI reçu une décharge terrible. Mais il retint son cri. Sa haine. Pour une fois que sa formation lui servait. Une autre décharge encore. Et Reyno qui attendait une réaction de Rose tout en gardant à la main l’arme au bout de laquelle se trouvait le dispositif électrique. Chaque contact laissait derrière une marque noirâtre sur la peau de Phil. Il grillait littéralement.

« Je vais en faire de la bouillie. Et si ça ne te persuade pas, c’est toi qui y passeras. J’te bourrerais de cachets, Rose, puis je te ferais dire ce que j’ai besoin de t’entendre dire ! »

Elle devait acquiescer pour que l’expérience fonctionne. Un véritable consentement. De sorte à libérer les neurones. Il suffisait qu’elle dise le bon mot et cela ouvrirait les portes de son subconscient à ce fou de Reyno. Lui saurait alors exactement ce qu’il y chercherait.

« Tout ça pour un souvenir, Reyno. Vous êtes complètement dingue. Vous allez  la tuer. Elle se livre à vous, et vous allez la tuer pour une chose qui n’existe même pl… »

Cette décharge là, Phil s’en souviendrait longtemps. Sa chair calcinée commençait à empester la pièce. Son corps sous tension s’était totalement dégingandé. A tel point qu’il n’avait pas senti qu’un de ses liens s’était desserré. La force de sa douleur lui avait fait perdre un peu de ses sens. Et dans un des gestes désarticulés de son électrocution, son poignet avait sensiblement bougé. Il s’était par la même brisé.

« Alors, Rose. Tu te décides ? »

Peut être qu’ils jouaient ensemble à nouveau. Ces deux là étaient intimement liés. A un point qui n'était pas imaginable. Rose avait forgé la pierre brute –et brutale- qu’était Arthur dans son enfance. Elle en avait fait un être humain. Elle l’avait ouvert à sa sensibilité, l’avait poussé à grandir. Malheureusement, elle n’avait pas eu le temps de lui apprendre à pardonner. A tourner la page. Arthur n’était pas Rose. Et elle ne s’entêterait certainement pas à lui faire entendre raison. Au fond, elle se sentait coupable de ce qu’était devenu Arthur. Un être incomplet et qui avait couru toute sa vie après ce qui lui manquait. Elle avait pitié de lui.

A ce moment là, il y eut un bruit de casse et un étouffement. Un des hommes de mains de Reyno était à terre. Phil en était venu à bout par des méthodes qu’il ne faut généralement utiliser qu’en extrême urgence. C’était le cas. Et il s’élançait déjà sur le vieux savant. D’un geste il fit sauter son electrogramme, puis l'attrapa par les épaules. Ils se retrouvèrent au sol, se rouant de coup sans plus penser aux techniques académiques du CFI. Ils se voulaient du mal. Mais cela ne dura que quelque secondes. L’autre homme de main empoigna Lenoir, libérant ainsi Reyno qui se précipita vers la console de commande sur son bureau. En sueur et marqué par la bagarre, il tenait sa main tremblante au dessus d’un énorme bouton rouge.

« Lenoir ! Si tu bouges encore, je fais sauter la ville ! »

L’agent gesticula encore un peu, sans réelle conviction, et resta par terre, sous l’étreinte terrible du grand baraqué à la solde du professeur. Dehors les projecteurs s’agitaient de plus en plus, signe que l’assaut ne tarderait plus à être lancé. Phil avait d’ailleurs compris, dans son malheur, que tout avait été déjà planifié. Qu’il n’était que l’hameçon. Rose était l’appât. Et quelque fut la tournure des évènements ici, les forces d’intervention y seraient envoyées pour tout nettoyer sans distinction de cibles. Un traquenard du CFI pour mettre un terme à la folie d’Arthur Reyno. Ou peut être pour effacer les lourds secrets d’actes passés.

Mais le vieux n’était pas si fou. Il ne s’était pas jeté dans la gueule du loup si facilement sans avoir un plan. Les commandes sur le bureau le reliait à toutes les réserves nucléo-thermiques de la Cité. Un clic et tout le système s’emballerait, provoquant une explosion gigantesque. Une explosion dont lui-même ne sortirait pas vivant.

« Oui ! Tu m’as compris, Lenoir. Je fais tout sauter ! Ta belle gueule, les chiens galeux dehors, tes enfoirés de patrons, Rose…ses enfants… » à ces mots, il s’arrêta, pensif, tout comme le grand gaillard –sans doute décontenancé d’entendre qu’il allait finir en miette- qui tenait Phil, « …Rose ! Le délai est terminé ! Tu es la seule personne qui me permettra de rejoindre ma famille ! J’en ai rien à foutre du matériel, de l’organique, de la science. C’est mon esprit qui a besoin de repos. Offre le moi, Rose ! Offre le moi… »

Elle devait accepter. La survie de tous en dépendait. Quelque soit l'ampleur du sacrifice. La paume frôlait la surface rougeâtre, prête à déclencher l’in-arrêtable. La réponse n’était pas si difficile à donner. Elle avait d’ailleurs accepté tout cela dès le début lorsque Philippe Lenoir l'avait contacté. Son rôle était clairement définie. Seulement là où n'importe qui se serait offusquée de la façon dont l'Agence l'avait manipulé, elle ne semblait point affectée. Car les risques, elle y était préparée. Sa motivation était autre.

Ce qu’elle fit ensuite, nul ne peut dire si c’était pour sauver sa vie, ou par orgueil. A moins que ce ne soit la résurgence d’un vieux souvenir d’enfance. Toujours est-il qu’elle leva le bras en direction de Reyno. Sa main était dans l’ombre, mais elle tenait quelque chose. Un revolver. Et Reyno ne pouvait l’ignorer. En fait, il s’écoula même plusieurs secondes où ils se regardèrent tous les deux, comme transportés ailleurs, dans le temps. Elle l’avait guidé jusque là. Il afficha un air d’enfant à la fois affligé d’être rabroué et reconnaissant de l’attention qu’elle lui portait.

Peut être avait il besoin d’entendre ce mot là finalement. Ce qu’elle fit :

« Non ».

BOUM.

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