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Sandoping, rive sud-ouest

Immons se rassit rapidement derrière le muret, se cachant d'une patrouille militaire un peu trop proche à son goût. A ses côtés Naem tentait de pénétrer le réseau informatique des lieux grâce à un PDA qu'ils avaient récupéré sur le cadavre d'un soldat de la CITL. A ce qu’Immons pouvait en juger et à la façon dont celui-ci grognait, ça n'avait pas l'air de fonctionner. Il fallait bien que ça plante quelque part…

En y réfléchissant, Immons se rendit compte que ça n'avait pas été difficile de pénétrer dans Sandoping du côté des forces de la CITL. Les troupes en question étaient souvent regroupées en certains points évitant de tomber en faible nombre contre des habitants contaminés par les tirs de biod. Ainsi de nombreuses brèches se créaient dans les lignes de sécurité arrière.

Il avait été aussi aisé de voyager depuis Canton jusqu'à destination, après avoir volé un véhicule abandonné dans l'agglomération hors du bouclier. Les routes étaient désertes, si ce n'étaient quelques pillards et autre population sans domicile, quittant les lieux vers des régions plus reculées où les risques de combats étaient moindres.

Ils étaient sortis de Canton par un point de contrôle tenu de la CITL, quelques heures après l'évasion de Naem. Celui-ci avait fait jouer son ancien service sous Oïc, expliquant qu'il était à présent en mission pour leur compte, rapportant des informations sur l'Eurasie.

Le plus difficile avait effectivement été de se procurer et d'apporter au Colonel prisonnier un appareil pouvant reprogrammer son module contrôlant l'aspect cybernétique. Une fois fait, la possibilité qu'avait Naem de modifier son visage, grâce à sa plug de nanoparticules, avait ouvert toutes les portes qu'ils n'auraient autrement pu franchir.

Si l'Eurasie n'avait pas été en guerre ç'aurait sûrement été d'une tout autre difficulté. Les militaires suspicieux étaient souvent ceux de passage, ne faisant pas confiance à l'identité prise par Naem, mais étaient en contrepartie bien trop préoccupés par leurs propres soucis pour mettre des bâtons dans les roues des leurs. Immons avait ainsi pris les devants à Canton quand Naem, et sa connaissance de la hiérarchie CITL, avait, lui, prit la parole à l'extérieur confrontés à l'ennemi.

Ils avaient choisi de voyager vers Sandoping, place des combats les plus à même de requérir de hauts-gradés, de part leur caractère clé dans la conquête de l'Eurasie.

_ Je ne peux pas, ragea Naem tout bas. Ils ont désactivé mes accès au réseau, je ne peux pas savoir où se trouve Oïc actuellement.

Immons revint à la réalité, jeta un rapide coup d'œil par dessus le muret auquel ils étaient adossés avant de lui répondre :

_ La patrouille est partie. Où pouvons-nous obtenir cette information ?

_ Il faudrait trouver un gradé. Mais au vu de la sécurité assez laxiste ici, je doute qu'Oïc soit dans le coin.

Il tardait autant à Immons qu'à Naem de mettre la main sur le Amiral de la CITL qui s'était débarrassée de leurs compagnes. Elena, femme de ce premier, alors agent du CRIJ infiltrée au Nouveau Monde, était apparemment entrée en possession d'informations concernant le déroulement des opérations à venir, sûrement des plans d'attaque de l'Eurasie. Immons avait remonté la piste et découvert qu'elle avait disparu peu de temps après avoir fait son rapport à Oïc. Il soupçonnait fortement celui-ci d'avoir grillé sa couverture intentionnellement, pour s'en débarrasser, surtout si Elena avait découvert le double jeu joué son Amiral à l'époque. Quant à Naem, radié par sa capture et sans possibilité de retour, comptait fermement faire payer au Général la disparition d'Oria, sa fiancée.

_ Trouver un gradé ? Un soldat devrait le savoir non ? demanda Immons.

Naem eut un sourire contrit :

_ Oïc est assez parano et ne fait confiance qu'à quelques personnes choisies. Au vu de sa récente expérience à ce sujet, continua Naem faisant référence à sa capture et à la mutinerie d'Oria, je pense qu'il doit être encore plus question de compartimenter les informations.

Il réfléchit pendant qu'Immons surveillait à nouveau les alentours.

_ S'il a dû nous remplacer, il n'avait que peu de possibilités. Seuls quelques membres de la CITL étaient assez bien placés mais encore une fois il ne faisait confiance qu'à deux ou trois d'entre eux : Hummel pour sûr, il a toujours été son larbin, Žatec, mais aux dernières nouvelles il avait déçu Oïc, et Plattner.

Immons l'interrogea du regard.

_ Oui, reprit Naem, si quelqu'un dirige ici ce sera soit Plattner, soit Hummel.

_ Je ne connais pas, mais Plattner est une vieille connaissance de régiment d'entraînement, avoua Immons.

Il lui était assez étrange, en y repensant, d'avoir fait ses classes avec l'ennemi. Mais c'était certainement le lot de tout transfuge. Sans la mort d'Elena, Immons savait que il aurait malgré tout suivi Noé plutôt que Oïc. En dernier recours il s'en serait remis à l'Amiral Ethan, son premier instructeur à son arrivée au CRIJ quand il avait connu Noé. L'espace était un terrain de manœuvre nouveau et extrêmement périlleux qui avait soudé ses troupes bien plus qu'en aucun lieu de la planète. Il en conclut que Plattner, Général sur Terre, n'avait pas eu les mêmes relations et n'aurait pu remettre en question ce que l'Amiral Oïc lui ordonnait.

Tous deux se regardèrent et acquiescèrent :

_ Si c'est Plattner on peut se débrouiller pour obtenir l'information, confirma Naem. Mais si c'est Hummel qui est aux commandes ici, on ferait mieux de tailler la route vite fait.

Immons se leva et avança dans une ruelle plus sombre.

_ Il n'y a qu'une manière de le savoir, fit-il alors que Naem le rejoignait.

La nuit était tombée depuis un moment et peu de soldats patrouillaient dans la partie de la ville où ils se trouvaient. D'ailleurs les deux hommes ne savaient ce qu'ils devaient redouter le plus : les militaires adverses ou les contaminés. Ils passèrent ainsi plusieurs pâtés de maisons avant de trouver ce qu'Immons recherchait : deux soldats discutaient, vraisemblablement éméchés, s'étant sûrement éloignés pour vider une ou deux bouteilles. Naem songea que les unités auparavant sous son commandement ne se gênaient pas, elles, pour le faire ouvertement. En l'occurrence, l'un tanguait dangereusement tandis que l'autre essayait de le maintenir debout deux secondes, le calant contre un poteau, pour aller soulager sa vessie. Après quelques tentatives, il laissa son coéquipier s'étaler au sol, ivre mort, avant de se diriger vers un mur.

Alors qu'il avait commencé son affaire il entendit un son étouffé derrière lui.

_ Taner, qu'est-c'tu fous bon dieu ?! fit-il en se pressant de terminer de pisser. Tu peux pas rest…

Il se figea, quelque chose venait s'appliquer à l'arrière de son crâne. Froid, vraisemblablement rond et solide. Puis une voix basse s'adressa à lui :

_ Qui est le général en charge à Sandoping?

Le soldat bégaya, en mauvaise posture pour tenter quoique ce soit :

_ Je… qui… qui êtes…?

_ Qui commande ici ? répéta la voix plus menaçante, appuyant le canon de son arme à l'arrière de sa tête.

_ C'est Plattner…

Immons et Naem se regardèrent avec un sourire de connivence, mais le soldat continua :

_ Hummel va… va le relever sous peu, ajouta-t-il la voix tremblante.

_ Quand ?

_ Ce… cette semaine normalement. Oïc n'est à priori par très content de la situation.

_ Où est Oïc ?

Sous pression le soldat menacé sembla vite dessaouler car il prit un peu plus de temps et d'assurance pour répondre :

_ Je ne sais pas mais si vous voulez je peux…

Immons pencha la tête de côté et aperçut un mouvement de la main de son otage vers sa radio. Un nouveau son étouffé se fit entendre. L'homme s'affala au sol dans son urine, la tête éclatée.

Naem qui observait la scène en retrait sourit :

_ Nos techniques ne sont pas si différentes en somme.

Immons se retourna, le pointant de son arme équipée d'un silencieux d'où goûtait du sang. Le silence se fit et Naem se rappela de ce qu'il lui avait dit peu de temps après leur évasion de prison :

_ Jamais nous ne serons amis, coéquipiers ou collègues. Nous sommes ensemble pour le moment car nous avons un but commun et que vous pouvez m'aider à l'atteindre. Mais dès que nous en aurons fini, vous réintégrerez votre cage. Si vous tentez de fuir, je vous retrouverai et vous tuerai avant de revenir à l'objectif initial. Vu ?

La corpulence et les états de services de l'ex-agent du CRIJ y étaient beaucoup dans l'effet que faisaient ces menaces. Naem était un gradé et depuis qu'il avait été cybernétisé, pour rallonger sa durée de vie, ne pouvait se permettre d'exploits sportifs. Immons laissa le silence rappeler au Colonel évadé les termes de leur entente puis essuya son arme sur le soldat de la CITL au sol. Il en retira le chargeur ainsi que la balle déjà dans la chambre du canon. Alors il tendit l'arme à Naem qui haussa les sourcils.

_ Trouvons Plattner, l'enjoingnit Immons. Rapidement.

Une heure plus tard ils pénétraient d'un air décidé dans une zone plus active du camp ennemi. Les soldats auraient sûrement intercepté des personnes errantes ou cherchant leur chemin, mais deux hommes à l'allure vive, semblant savoir où ils se dirigeaient, attiraient moins les regards. Ils arrivèrent finalement devant le point de contrôle recherché, constitué d'une guérite de fortune au milieu d'une avenue et flanqué de deux murs de sacs lestés, empêchant les véhicules d'entrer dans la zone. Au delà, ils le savaient, se trouvaient les quartiers des supérieurs en place de la CITL.

Naem jeta un regard alentours, vérifiant qu'aucun autre soldat n'était présent. Visiblement Oïc avait ses raisons de remettre en question l'organisation à Sandoping : même en pleine nuit et à la place de Plattner, Naem aurait posté des patrouilles à plusieurs endroits qu'il avait repérés comme stratégiques pour éviter des attaques ennemies à revers et autres actions de commandos.

Alors ils s'avancèrent vers le militaire de faction, Naem poussant rudement Immons lequel avait les mains dans le dos.

_ Je cherche Plattner, annonça-t-il avant même que la sentinelle ne leur pose une question. J'ai un cadeau pour lui, ajouta-t-il en désignant de son arme Immons, prétendument prisonnier.

_ Et vous êtes ? demanda le soldat.

Naem s'avança dans la lumière révélant son véritable visage, en partie cybernétique. Son interlocuteur fit un pas en arrière interloqué, portant la main à sa ceinture où se trouvait son arme. Naem le laissa faire, nonchalant.

_ Bon tu me l'appelles le Général ? J'ai pas fait tant de bornes à pied avec cet informateur pour attendre que tu te décides ! gronda-t-il.

Devant l'air assuré de l'arrivant le soldat eut un mouvement vers sa radio, baissant sa garde. Immons se rua et profita de son moment d'inattention pour le désarmer et lui écraser son poing dans la figure. Naem passa derrière et y ajouta un coup de crosse derrière la nuque.

_ Décidemment, il y a bien des choses à revoir dans leur organisation, soupira-t-il.

Immons l'invita au silence d'un regard froid puis disposa du corps un peu plus loin, dans le renfoncement d'une devanture de magasin. Il récupéra son arme et la rechargea en veillant à n'avoir pas été vu d'autres ennemis. Alors les deux hommes reprirent à petites foulées vers le bout de l'avenue et, passé l'angle, arrivèrent sur une place où se trouvaient les tentes de commandement militaires. Etrange habitude en considérant qu'ils campaient dans un square entourés d'immeubles vacants. Ayant passé la pseudo sécurité et au vu de l'assurance de leurs mouvements, les quelques militaires présents de leur posèrent pas de question.

_ Plattner nous a convoqués, expliqua Immons avec concision.

Un homme leur désigna une tente éclairée de l'intérieur vers le centre des installations qu'ils gagnèrent rapidement. Arrivés devant ils vérifièrent qu'aucun son de voix n'en provenait, concluant que Plattner n'avait pas de visite. Immons sorti discrètement son arme et ils pénétrèrent alors vivement à l'intérieur.

Le Général y était effectivement seul, occupé au milieu un amoncellement monstre de fournitures, et ne se rendit compte de la présence des intrus que lorsque Naem pris la parole :

_ On entre ici comme dans un moulin, une vraie passoire votre sécurité.

Plattner sursauta et se rua vers son bureau mais Immons fut plus prompt et attrappa dans son autre main l'arme que le Général recherchait. Alors il remarqua l'air hébété, effaré, de celui-ci.

_ Vous partez en vacances ? interrogea Immons, détaillant les nombreuses caisses ouvertes et documents amoncelés ou éparpillés au sol.

_ Immons ? Naem ?!

_ Il nous a reconnu, sourit ce dernier en fouinant dans les affaires.

Immons fit quelques pas en arrière et vérifia que personne n'approchait de la tente, entrebâillant l'ouverture. Il allait prendre la parole mais Naem le prit de cours :

_ Vous partiez réellement, comprit-il, vous comptiez quitter les lieux !

_ Que faites-vous ici ? grogna le Général.

_ Nous recherchons Oïc, répondit Immons pressé d'en finir.

_ Mais à priori vous, vous le fuyez, insinua Naem débonnaire.

Plattner eut un sourire en coin et reprit ses occupations, ne tenant pas compte de leur présence.

_ Vous ne risquez pas de le trouver par ici.

_ Où est-il ? menaça Immons tout en gardant ses distances, guettant à l'entrée de la tente.

Plattner se mit à rire et arrêta de rassembler ses affaires devant l'air étonné de Naem.

_ Oïc est mort.

A ces mots, Immons se retourna, son attention captée et s'approcha de son interlocuteur.

_ Un soldat nous a encore affirmé il y a une heure qu'il débarquait cette semaine pour vous relever du commandement, rétorqua-t-il. Il paraît même qu'Hummel vous remplacera.

_ Hummel arrive, ça pour sûr. Mais c'est Akdov qui est en charge à présent et si les troupes ne sont pas au courant c'est qu'un de mes informateurs m'en a averti personnellement.

Le Général s'assit en faisant signe à Naem de surveiller l'entrée, lequel obéit lorsqu'Immons confirma d'un hochement de tête.

_ Il y a moins de douze heures, Akdov a rencontré Oïc sur sa frégate dans la baie de Bengale. Seul le premier en est ressorti. Hummel donne les ordres sous le couvert d'une prétendue indisposition d'Oïc, mais je sais de source sûre qu'il est mort empoisonné.

Immons ouvrit grand les yeux, Naem était atterré: tout leur plan tombait en miettes, Oïc était déjà mort et ils n'obtiendraient plus la vengeance qu'ils espéraient tant…

_ Donc pour répondre à votre question, oui je pars. Si Akdov n'ébruite pas l'affaire c'est qu'il attend que ses Pornevs soient en place ici, prétendument à la demande d'Oïc, pour reprendre la situation à son compte. Et je doute qu'il me veuille dans son équipe, ajouta-t-il avec un regard qui en disait long.

Naem réfléchit un instant, tandis Immons se demandait ce qu'il allait faire par la suite, puis son visage s'éclaira :

_ Tu ne pars pas seul, affirma l'ancien mercenaire. Si la sécurité est un vrai gruyère c'est que tu as informé tes unités proches et qu'elles sont actuellement, elles aussi, occupées à préparer votre départ.

_ Ils savent tout comme moi qu'Akdov fera du ménage dès son arrivée pour placer ses troupes. Ce sont des hommes courageux qui se battent à mes côtés depuis des années ! Parfois plus que des camarades, des amis… je ne vais pas les laisser se faire décimer par le Nouveau Monde !

Immons revenait sur Terre, comprenant l'implication de ce qu'avançait Hummel.

_ Mais si personne ne sait Oïc mort, alors l'Eurasie se bat contre un prétendu ennemi et table sa stratégie en fonction d'éléments factices, annonça-t-il d'un ton grave. Si le Nouveau Monde entre en scène de cette manière, cela se ne passera pas comme prévu. Il faut les prévenir !

Ses interlocuteurs ne réagirent pas. Effectivement, exposé de la sorte à l'homme qui menait, il y a encore peu, les assauts sur Sandoping et un mercenaire à la solde de la CITL, anciennement prisonnier de l'Eurasie, il ne risquait pas d'obtenir leur compassion. Néanmoins il était le seul armé dans les lieux, et doublement, à défaut d'apitoiement de ses interlocuteurs cela devrait bien faire l'affaire. Il se devait de rapidement trouver une sortie à cette situation s'il ne voulait pas en perdre le contrôle. Il réfléchissait à toute vitesse lorsque Naem l'interrompit :

_ Eliz !

Celui-ci se retourna en refermant le battant de la tente.

_ Elle vient de passer dans la rue : Eliz est ici ! compléta-t-il d'un air étonné.

Immons ne comprit pas mais Hummel acquiesça :

_ Elle est à la solde d'Akdov… elle a ouvertement rejoint notre camp après avoir fait disparaître le Commander Noé il y a deux jours.

Pour le coup Immons était atterré :

_ Noé ?! Elle l'a enlevé ? Qui est-elle ?!

_ Enlevé ? Pas vraiment. D'après son rapport, reprit Hummel en jetant de fréquents coups d'oeils vers l'entrée guettant une irruption du sujet en question, elle s'est assurée qu'il n'a pas donné à son bourreau des informations compromettantes avant qu'il ne meure.

_ Que…? Quoi ?! Je ne comprends plus rien !

_ Eliz fait partie des Hôs, expliqua Naem presque chuchotant, incitant Immons à baisser le ton. Mais si ce n'est pas elle qui a organisé sa disparition, qui l'a fait ?

_ Ça je n'en sais rien, avoua Hummel, refermant une caisse. Elle le sait mais n'a pas voulu le dire, elle attend l'arrivée d'Akdov.

Immons se leva, livide de fureur et regarda Naem :

_ Où est-elle ? demanda-t-il décidé.

_ Elle est juste passée dans une autre avenue vers une place plus loin.

_ Ses quartiers sont à une centaine de mètres de là, confirma Plattner soulevant sa caisse, prêt à partir.

Immons se dirigea vers la sortie, d'un air plus que déterminé mais Naem l'arrêta d'un geste de la main :

_ Je serai toi, je n'irai pas. Tu ne fais pas le poids, énonça-t-il sûr de lui.

Immons haussa les sourcils et interrogea Plattner du regard qui hocha la tête, donnant raison à Naem qui reprit :

_ C'est la plus puissante des Hôs et même après avoir passé du temps avec eux, je pense être encore loin de connaître l'étendue de ses capacités. Ce que je tiens pour sûr, c'est que ce n'est pas un homme de ta trempe qui pourra quelque chose contre elle. Vraiment, termina-t-il.

Derrière Naem la tente s'ouvrit sur deux militaires en treillis noirs qui mirent de suite Immons en joue avant qu'il n'ait le temps de réagir. Naem recula légèrement vers l'entrée, les laissant passer et désarmer le major du CRIJ, dépité. Plattner regarda ses soldats :

_ Tout est en place ?

_ Oui mon général. Nous avons posté une de nos unités à la sortie sud-est quand nous avons découvert que la sentinelle manquait, et nous sommes rapidement venus vérifier que tout allait bien.

_ Vous avez bien fait, je ne voudrai pas que l'arrivée de ces deux là fasse foirer toute notre opération.

Immons haussa les sourcils, se demandant ce qui se préparait réellement. Plattner s'avança vers lui tout en expliquant :

_ Tu me connais Immons, oh ça date depuis nos classes et le régiment d'entraînement, mais tu sais que je ne suis pas du genre à tuer des milliers de personnes sans défense dans un abri souterrain avec une arme de destruction massive. La tournure prise par les évènements ces dernières heures me révolte et je ne compte pas partir simplement, la queue entre les pattes.

Un mouvement attira son attention derrière ses deux gardes qui pivotèrent remarquant son regard. La porte de la tente s'était refermée en silence. Naem avait profité de leur inattention pour leur fausser compagnie.

_ Laissez-le, ordonna Plattner à ses soldats qui se préparaient à le poursuivre, il n'ira pas loin de toute façon. Akdov ne veut pas de lui, il lui reproche une part de responsabilité dans la disparition de sa nièce Oria.

Il désigna la caisse de documents qu'il avait préparée :

_ Emportez ça ainsi que le major Immons, ici présent. Il pourrait nous être utile.

Immons eut l'air effaré, yeux ronds.

_ Il faut que je prévienne l'Eurasie de ce qui se passe ! Je ne te serai pas utile, tu le sais. Tu veux surtout éviter que je n'ébruite ta fuite !

Les gardes le maintinrent contre la paroi pour le menotter alors qu'il vociférait :

_ Tu ne fais plus partie de la CITL par tes actions ! Le Nouveau-Monde et l'Eurasie ne veulent pas non plus de toi ! Qu'est ce que ça peut bien te faire ce que je vais faire ensuite ?! Que t'importe le camp qui gagnera ? Tu n'es plus qu'un soldat de fortune !

Plattner soupira, l'air songeur :

_ Comme je te l'ai dit je pourrais avoir besoin de toi, mais ça m'ennuierait effectivement que tu alertes les troupes de ce qui se passe.

Il fit un signe de tête à un garde.

_ Au contraire ! Tu pourrais diriger une mutinerie contr…

Immons perçut un rapide mouvement avant de s'évanouir, assommé.

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