Il était seul, devant sa machine a écrire. « Journée de merde » se répétait-il intérieurement. Sa tête alla cogner la machine à écrire, ce qui eu pour conséquence un mal de crâne. A vrai dire, il était en colère. Il avait de la haine pour cette société qui l’obligeait, un homme de son intelligence, à écrire des articles dans un canard imbécile et méconnu.
Il avait eu depuis le début des articles d’actualités comme « La guerre dans tel pays d’Afrique », ce qui le déprimait totalement. A vrai dire, faire un chronique nécrologique (comme les actualités) rend amorphe et insensible. Il en arrivait à regarder une photo d’enfant écrabouillé et se demander si il devait faire la 2eme ou la 3eme page ; sans se soucier vraiment de son contenu. C’est pourquoi il arrêta. Alors, on lui donna la rubrique « Dossier historique ». Dans ce journal cela prenait une page. A vrai dire ; être journaliste n’était pas un métier qu’il appréciait, mais c’était une bonne façon d’arrondir ses fins de mois, et d’après certains il avait du talent. Il avait eu droit a des dossiers semblables a des exposés barbants, comme les débuts du Rock’n Roll. Des choses intéressantes a lire, mais pas a écrire.
Il avait eu aussi la chine sous l’occupation japonaise, les vikings, le front russe de la 2nd guerre mondiale ... Bref que des morts, partout, des cadavres déchiquetés ... Il sombra dans une dépression énorme. Alors on lui colla une bonne rubrique ; la rubrique fiction des lecteurs. C’était là ou les lecteurs envoyaient leurs fictions. Mais comme les lecteurs n’envoyaient que des torchons inintéressants ; alors on employait des gars pour écrire les fan fics. L’avantage, c’était que c’était le plus payé des pigistes, le désavantage, c’est que l’on ne voyait son nom nulle part, et c’était très frustrant. Mais après tout, quoi de plus important que le fric ? Que 3 imbéciles ne se souviennent pas de son nom ; il s’en fichait totalement. Il resta donc là ; la tête collée contre sa machine. On lui avait demandé une histoire de SF.
La SF requiert de l’imagination, et ce n’était pas son fort ; lui préférait écrire des bonnes histoires d’amours à l’eau de rose qui ne requiert quasiment aucun scénario ou chute ; juste de savoir développer et baratiner la vieille grand-mère qui lirait ce ramassis de bêtises. Il sourit en pensant a tous ses vieux qui avaient gobé ces anciennes fan fictions, même s’ils les avaient faussement signé : Robert Dupuis , Gontrand de la Ténardière , Natalia Ionopov ...
Bon , une nouvelle de SF .... Alors ? Des ET ? Trop classique ! Des robots ? Trop compliqué pour les ptits vieux ... Un monde utopique ? Ennuyeux. Cela faisait 2 bonnes heures qu’il réfléchissait. De toute façon, il avait un autre boulot : programmeur : pas gratifiant, dur et chiant ; mal payé ; mais il aimait assez ce boulot et surtout ses collèges de travail. « De la SF ... De la science-fiction ... Ok. L’histoire d’un programmeur qui se fait enlever et qui ... » Aucune idée ne vint. Il fallait qu’il se rende a l’évidence : il n’y arriverait pas.
Il respira un grand coup. Il se ferait virer sûrement. Quoique... il pourrait demander a un de ses potes de lui donner une aide pour l’histoire. La porte d’entrée se brisa avec bruit contre le sol. Des éclats du bois valsèrent à travers la porte qui juxtaposait le bureau. La porte de l’entrée au bureau était enlevée. Surpris ; Il tomba en avant, renversa la table et s’étala par terre, sur la machine a écrire et a coté de la table. Il mit quelques secondes a reprendre ses esprits. Deux grandes personnes habillés de costumes bleu ; lunettes de soleil a la Men In Black ; le dévisagèrent. Enfin, il lui semblait, vu que leurs têtes étaient penchées dans sa direction.
« _C’est lui ?
_Oui c’est bien le deuxième. Nom : Ray Brownson.
_Eh bien je l’aurais pas cru. Un gars comme lui ?
_Faut croire apparemment. La fiche est formelle, et ça m’étonnerait que les gars du QG se soient trompés.
_Attend mais c’est un programmeur journaliste miteux ; et tu veut qu’il arrive a faire ça ?
_C’est que le numéro 2. On a déjà le 1er.
_Dis moi ...
_Quoi ?
_Tu crois que ces infos sont sures ?
_Bah alors là... Faut faire confiance à l’équipe.
_Justement, l’appareil qu’ils ont inventés, il s’est sûrement gouré...
_Tu sais, on n’est pas censé en parler, on est juste des agents ; pas des chercheurs
_Pourquoi alors ils nous ont expliqué ?
_Pour qu’on se rende compte de l’importance de notre mission et de sa capture.
_Ok, on l’embarque »
Ray, amorphe et a moitié en transe, ne se débattit pas, il essayait de comprendre ce qui se passait.
Il aperçut juste « FBI » sur le coté de la voiture blanche qui les conduisit jusqu’à un laboratoire, caché dans un sous sol d’un bâtiment abandonné.
Là, les deux agents l’attachèrent sur une chaise et un grand homme blond assez âgé les rejoints.
« _Agents Smith et Agent Weston au rapport Sir.
_Bien. C’est bien lui, vous pouvez disposer. »
Les deux agents se retirèrent, laissant seul Ray et cet homme blond, portant un badge sur lequel on apercevait « Patrick ».
« _Alors Ray ; dit il en frappant du poing sur la table, vous faites du commerce avec les Russes ?
_Pardon ?
_On sait tout. Vous êtes un traître à la nation. Dénoncez vos complices et tout rentrera dans l’ordre.
_Mais je vous jure que je ne connais aucun russe ; dit il, et il disait la vérité.
Votre plan échouera. La guerre n’éclatera pas.
_La guerre ? De quelle putain de guerre me parler vous ?
_De la guerre que vous et les russes allez nous déclarer.
_Mais je vous jure que je ne sais pas de quoi vous parler ? Qui êtes vous ?
_FBI
_Qu’est ce que me veut le FBI ? Bordel libérez moi !
_Ok »
Le type sortit. Il aborda l’agent Weston
« _Il ne veut rien dire. On a qu’à contacter un plan.
_Lequel ?
_Appelez les russes et dites leur qu’on a un des leurs.
_Vous voulez que j’appelle la mafia russe ? Vous savez, ils déconnent pas ... Franchement, je ne pense pas qu’un guerre ouverte avec eux soit une solution. Avoir la mafia russe sur le dos, c’est dangereux, même pour le FBI ...
_Non, en sachant qu’on a un des leurs, ils arrêteront leur projet de guerre.
_C’est la machine qui a dit tout ça ? La machine qui voit le futur, c’est ça ?
_Oui. A cause de Ray Brownson, la guerre sera déclenché par les russes et la terre sera mis a feu et a sang.
_Bon je les appèlent ».
Deux minutes, il revint, tout pâle.
« Euh ... Je crois pas que Vladimir ai apprécié.
_Je te rappelle qu’on est le FBI ... On fait toutes nos affaires en douce et on est une force militaire importante ... Je vois pas comment deux tordus russes pourront nous nuire ...
La mafia a découpé des flics et butte des gens en toute impunité.
_Nous aussi je te rappelle, on peut faire ça ...
Ils furent interrompus par un bruit de balles. Avant qu’ils ne puissent réagir, des balles de AK47 fusèrent dans le corps de Weston. Des mots en russes étaient criés dans le bâtiment. L’homme blond et svelte du FBI alla se réfugier dans un placard.
Ray était seul et fixait une mouche depuis un bon quart d’heure. La porte se fracassa contre le sol et des russes entrèrent « Encore » s’énerva Ray.
Ils le prirent et le conduisirent jusqu’à une voiture ; en face d’un homme fort, crane rasé, et qui semblait slave.
« Alors, Tovaritch, explique toi ?
Euh ...
_Tu n’es pas russe ! Qu’est ce que c’est que ce bordel : on m’a dit qu’un russe était enfermé ».
Il hurla des instructions en russe à son chauffeur.
On entendit des sirènes. Six camions de la SWAT les poursuivait, armés jusqu’au dent.
« Bordel mais qui es tu ? Pourquoi nous poursuives t-il avec autant d’hommes ? « Demanda t-il avec un fort accent russe.
La voiture s’arrêta à un barrage de police, ainsi que celles qui la suivaient. Les hommes du FBI se mirent en position de tir. Les russes en firent de même. Vladimir prit la parole « Si vous me buttez , vous le payerez...
« Vous savez ce que c’est une guerre contre la mafia russe ?
_C’est mieux qu’une guerre mondiale » intervint le grand blond de la dernière fois.
Vladimir ne comprenait pas.
« Ecoutez, nous allons vous tuer, et ainsi la Russie ne déclarera pas la guerre aux USA
_Mais qu’est ce que vous me racontez ?
_Vous manigancez un plan avec Ray, nous le savons. Une machine qui lit dans le futur nous a dit : A cause de Ray Brownson , la guerre sera déclenché par les russes et la terre sera mis a feu et a sang. Et la mafia russe est dans le coup.
_Ecoutez, bordel, je ne connais pas cette rrouille (mot russe) ; alors laissez moi partir »
Les soldats du FBI firent feu. Ce fut un immense massacre. Les russes étaient expérimentés. Des grenades fusèrent, des voitures explosèrent, et des bavures furent commises, des civils mourrant avec les deux camps.
Un homme d’allure slave cria « Ne Tirez pas » levant sa mallette. Les hommes le prirent pour un mafieux avec une bombe et le descendirent, ainsi que toute un attroupement de gens qui le suivaient, dont certains d’américains. Cet homme, c’était le premier ministre russe en visite.
A 8h25 le lendemain, des fusées américaines et russes partirent pour annihiler la race humaine.
Dans un sous sol miteux, un petit ordinateur crachouilla un petit papier. « A cause de Ray Brownson, la guerre a été déclenchée par les russes ... La terre sera mis a feu et a sang... »