Samedi, Eryque, ses parents et Leman, son chien, sont en promenade dans la ville résidentielle de Bourg-Cronassil, capital du monde ruche Nexus six. Le père d’Eryque est peu souvent avec sa famille, il est pilote de foreuses dans les mines de plastec du pole nord et ne peut que rarement quitter son poste. Coup de chance, il a obtenu son week-end grâce à son ancienneté, toute la famille est contente de pouvoir profiter de sa présence, surtout Eryque qui s’ennuie beaucoup chez lui.
Pourtant, les parents du garçon ne lui semblent pas heureux, ils sont tendus, ou inquiets. Et pour cause : depuis une semaine, les actualités sont marquées par les attaques des orks sur la planète. Le père d’Eryque achète un vidéo journal dans un kiosque électronique.
" L’armée ork se rapproche de la ville, nos armées ne peuvent les stopper ! Pourvus que nous ne soyons pas obligé de quitter notre immeuble " dit-il à sa femme.
Mais alors qu’elle s’apprête à lire l’article, un vent de panique se met souffler sur le grand boulevard.
" Les orks sont entré dans la ville par les souterrains ! La cité a été mise sous quarantaine par les légions de l’Imperium et va subir un pilonnage jusqu’à destruction totale. Quant aux habitants, ils seront sacrifiés pour l’univers. " Voilà ce que l’on entendait à la multi-radio.
Leman suit la foule et Eryque le poursuit. Ses parents, eux, ne bougent pas, subjugués ou bien aterrés par l’annonce. Le premier obus s’abat au loin et l’explosion les fais sortir de leur torpeur. Mais pour peu de temps car le second projectile viens percuter le sol à quelques mètres d’eux, envoyant béton, véhicules, paniers à provisions et humains en l’air.
Eryque tient maintenant Leman en laisse et court vers le dernier endroit où il a vu ses parents. Le spectacle et horrible, les murs se sont écroulés, un cratère s’est substitué à la chaussée, les cadavres démembrés jonchent le sols, les explosions continuent un peu partout. Le jeune garçon cherche ses parents, mais il ne trouve que des corps méconnaissables qui le font vomir. Il fouille longtemps les décombres. Les seuls humains encore vivants autour de lui sont à l’agonie, il n’entend même pas leurs cris. Il finit par trouver un morceaux de métal noir complètement déformé. Ce reste d’obus est frappé de l’aigle à deux têtes et une prière y est inscrite " Tu es le poing de l’Imperium, que ceux que tu frappes soient nos ennemis. "
Le bombardement continue, et de engins volants passent au-dessus de la tête de l’orphelin. Autour de lui, les bâtiments éclatent. Il s’est maintenant réfugié dans un magasin en ruine. Par les trous dans les murs, il voit passer ces êtres verts dont il a beaucoup entendu parlé. Ils courent dans tous les sens dans la plus grande désorganisation. Certains sont parfois projetés dans les airs suite à une explosion, d’autres lancent des rafales avec leur armes rustiques.
Eryque s’assoupit sur le flanc du chien. À son réveil, il est torturé par la faim et la soif, il est empli d’un chagrin entier, qui ne laisse place à aucune autre émotion. Les bombardements se sont tus, ils ont laissé place à des bruits d’affrontements. Un d’eux se déroule devant le bâtiment où le garçon et son chien ont trouvé refuge. Des spaces marines bleus sont acculés contre un mur et se battent à coups d’épées contre les orks. Ils finissent par tous être abattus et les extraterrestres quittent les lieux. Il sort alors dans la rue.
Un autre bruit est maintenant perceptible. Ce sont des chocs réguliers, ils semblent se rapprocher aux oreilles du garçon. Ces bruits ne s’arrêtent que pour laisser place à une rafale d’explosions qui illuminent le ciel recouvert d’un épais manteau de fumée. Les bruits sont désormais accompagnés de vibrations du sol, vibrations qui deviennent tremblements, puis remous. L’animal se débat et tire sur sa laisse et le petit humain lâche alors la poignée, n’y prêtant plus attention. Son malheur le quitte alors d’un coup, faisant place à un émerveillement sans pareil. Il est subjugué par ce qu’il voit : une énorme tête chromée dépasse du haut des ruines, à des dizaines de mètres du sol. À chaque choc, elle se rapproche de lui. Le titan warlord s’arrête un moment, il déplace un de ses canons et abat un des avions grotesques qui lui tournent autour. Puis il reprend sa marche. Eryque voit maintenant tout sont corps, il n’entend plus qu’un sifflement dans ses oreilles, le tonnerre des pas de la machine l’a rendu sourd. Le titan avance son pied gauche qui rentre dans un immeuble, celui où l’enfant et son chien se trouvaient il y a peu, qui s’écroule soulevant un nuage de poussières.
En voyant le robot géant, le gamin pense à ses figurines impériales miniatures. Certaines sont à peindre, d’autre font des bruits : " Pour l’Empereur ! " " Meurs ! Saleté d’extraterrestre !" , d’autres encore sont articulées... Il se revoit en train de faire guerroyer ses jouets, les envoyant dans les airs et imitant leurs cris. Celui-là, c’est... C’est le titan warlord ! La figurine projette des missiles en plastique ! Mais il est ramené à la réalité par le bruit métallique des articulations de l’engin de guerre.
Eryque se tient droit, la tête à quarante-cinq degrés pour admirer le colosse. Il regarde le crâne du robot gigantesque, mais sa vision est alors cachée par un énorme cercle noir et l’obscurité grandit autour de lui. Alors que le pied droit est à quelque mètres au dessus de lui en train de se rapprocher, il voit le reflet de lui-même dans le métal de ce pied. Il se voit, le visage gai, les yeux brillants, son émerveillement le quitte alors et il voit autour de lui deux corps. Ce sont ceux de sa mère et de son père, ils sont pourtant à plus de cent mètres de l’impact ! " Maman, papa ! Au secours ! " crie-t-il alors submergé par la peur. Mais le pied touche le sol.
FIN