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Jour 1

     Je suis Grizgub, combattant Gobelin de la Waaagh de Tête de Mork, notre général !

Cet ork prétentieux a parié qu’aucun Gobelin ne saurait tenir régulièrement un journal de bord (il était très très en colère quand personne ne put lui rapporter de rapport écrit de sa victoire sur les Grands Zoreilles [hauts elfes]) ! Je suis donc bien décidé à faire ravaler ces propos à cette larve bouffie d’orgueil ! Nous sommes partis des prairies vertes des Zoreilles (qui ne l’étaient plus depuis que nous les avions brûlées) et six des nôtres périrent en prenant le bateau des Zoreilles que nous avions sabordé pour couper leur retraite. Nous avons descendu le grand fleuve pour partir vers des nouvelles terres ! (Tête de Mork n’avait que ça à la bouche et il bavait en parlant de terres où l’or était abondant et pur : il avait trouvé des recueils de cartes appartenant aux Zoreilles.) Si tant est que cet inculte sache lire une carte nous devrions arriver dans un mois sur cette nouvelle terre

 

Jour 2

     Le voyage est ennuyeux, pas de bagarres pour nous remonter le moral ! Seuls les snotlings s’amusent à jouer dans les immondices déposées sur le pont pour eux ! La vouivre de notre Général a tué deux de ses écuyers, dommage qu’elle n’en fasse pas autant avec le cavalier ! Celui-ci trépigne d’impatience quant à arriver sur "ses" terres ! Les snotlings qui rament n’en peuvent plus et lui ont rejeté leurs ordures à la figure ! Je connais le menu des prochains jours à venir !

 

Jour 24 ou 25 je ne sais plus

     J’ai paumé ce fichu journal, je soupçonne les partisans de Tête de Mork de me l’avoir dissimulé ! Je l’ai retrouvé dans les jouets des snotlings entre deux déjections de vouivre ! Il est dommage que je n’aie pas pu raconter l’épisode de la baston sur le pont : un Ork noir a même été tué ! C’était tellement relaxant de voir les snotlings dévorer ses intestins malodorants !

 

Mois 1, jour 4

     On a essuyé une sacrée tempête ! On navigue depuis plus d’un mois et on n’en voit même pas le bout, toute mon unité est renfrognée et demande à toucher terre ! Toute cette eau c’est malsain !

 

Jour 6

J’ai réussi à chiper une bouteille de bière de troll à Tête de Mork ! Cet infâme en dissimule plusieurs dans sa cabine pendant que nous on en est réduits à manger du snotling à l’alcool de riz ! Ce n’est pas mauvais mais on s’en lasse !

 

Jour18

     TERRE ! Terre ! Si nous n’avons pas tourné en rond cet imbécile avait raison ! Gork et Mork soient bénis, une petite baston contre des skavens serait la bienvenue ! Ces rats sont si fragiles et si nombreux qu’il y en a pour tout le monde ! J’aperçois d’ici des terres verdoyantes qui ne demandent qu’à être ravagées ! Peut-être aurons-nous même affaire à des nains sur cette haute montagne dont émane des colonnes de fumée noire ! J’attends demain avec impatience, on va enfin pouvoir accoster ! Seul l’ancien qui bougonne depuis le début du voyage ne partage pas l’allégresse générale ! Je le questionnais à ce propos mais il ne fit que marmonner des âneries comme à son habitude en parlant de terres infâmes dont personne n’était jamais revenu (normal personne n’y est jamais allé). Bah, ce vieux fou dira "je l’avais bien dit" au moindre pépin, comme à son habitude.

 

Jour 19

     Je me suis levé au zénith du soleil, la fête d’hier a été plus qu’arrosée, je pourrais dire noyée, sous la bière ! J’ai mal à ma tête ! Mais je tiens à fouler du pied ces terres avant Tête de Mork ! J’embarque donc dans un canot de sauvetage et rame péniblement jusqu’à la berge en laissant derrière moi les ronflements sonores des membres de ma Waaagh. Enfin : je touche terre ! Le sable doré me caresse les pieds et j’ai envie de mettre le feu à ce bosquet. Des sentiments de plénitude, d’envie de ravage mêlés à un demi sommeil et une gueule de bois m’envahissent. Je vois des ombres courir activement à l’orée de la forêt. Il faut que je rentre au bateau : je suis fatigué et je veux que les autres admirent mon courage de m’être aventuré seul sur ces contrées inconnues.

     C’est le début de l’après-midi : mon expédition de ce matin ne s’est soldée que par quelques remarques et moqueries ! J’enrage quand je repense que j’ai raconté que j’avais vu des ombres ! Des ombres ! L’ancien, lui, n’a rien dit.

     La fin de la journée a été calme, je n’ai pas revu les ombres sans doute dues à la chaleur de midi. Nous avons installé notre campement sur la plage, et nous avons défriché une partie du bois pour allumer un feu de joie. Les autres festoient dehors, je ne vais pas avec eux : je n’ai pas envie de recommencer à voir des ombres. L’ancien est venu me voir : il m’a dit d’installer ma tente le plus près possible du bateau pour pouvoir fuir plus rapidement. Mais fuir quoi ? Ces idiots de Skavens ? Nous verrons cela plus tard.

     J’ai décidé de ne plus écrire ce journal que la nuit, pour éviter les remarques des autres qui commencent à voir ce livre comme suspicieux et comme une tentative de renverser cette outre à bière de Tête de Mork !

 

Jour 20

     Nous avons découvert un drôle de bâtiment derrière un bosquet. Elle recelait quelques icônes en bronze et une sorte de serpe gravée avec une lame ouvragée. Mais le plus impressionnant était sans doute que cette lame brillait d’un éclat jaune : de l’or ! Les plaques elfiques ne mentaient pas ! Il suffisait de se baisser pour ramasser de l’or. Il y avait des colliers de glyphes gravés de runes avec des perles de corail sur les murs, des amulettes de pierres précieuses déposés en offrande sur l’autel de couleur sombre... Le pillage fut total. Nous laissâmes seulement derrière nous uniquement le temple de pierre grise et son autel. La recette a été bonne : nous avons trouvé une terre giboyeuse regorgeant d’or ! Il ne manquerait plus que quelques adversaires à écraser ! L’architecture du temple m’intrigue : il ne s’agit pas de terriers skavens, incapables de travaux aussi ouvragés ni d’architecture elfique : moins angulaire, et les offrandes à un dieu quelconque ne leur ressemblent pas. Les piliers étaient gravés de serpents à plumes (a-t-on déjà entendu une hérésie pareille) et les motifs des amulettes représentaient des dieux et divinités dont je ne connaissais point l’existence.

     Une ombre longe la toile de ma tente, je saisis ma dague prêt à me défendre contre n’importe quel intrus. L’ancien est reparti, il m’a prévenu de me tenir prêt à fuir dès l’aube, ce ne serait pas la première des prophéties farfelues qu’il aura prononcées mais quelque chose me porte à croire qu’il n’est pas si fou que ça. Tous les événements bizarres qui se sont déroulés ces derniers jours, ces ombres, ces gravures, c’est décidé, je préfère me tenir prêt à fuir au premier signe suspect, quitte à passer pour un couard, je préfère être un lâche vivant qu’un héros mort.

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