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Farnoen tremblait jusque dans les tréfonds de son âme. Car là, pas loin devant lui, deux ombres se profilaient.

 

Deux ombres poilues, aux jambes de bouc.

 

Mais pourtant.. pourtant ces jambes n’appartenaient pas a un quelconque satyre ou autre créature mythique, car quand les ombres s’avancèrent encore un peu, la lumière filtrant des branches d’un arbre dévoila leur face : une tête allongée, un museau garni de crocs, des yeux noirs et luisants, et des oreilles animales. Deux hommes-loups mesurant deux bons mètres reniflaient l’endroit.

 

"Des Wolfens !" pensa Farnoen en étouffant un cri. Il fallait fuir au plus vite ! Non de non, des Wolfens !

 

Le jeune elfe recula prudemment. D’un coup d’oeil il évalua la situation ; devant lui, deux éclaireurs Wolfens, les pires prédateurs du continent. À sa gauche, les arbres. À sa droite, une clairière. En arrière, la rivière. Pour la deuxième fois de son existence, le guerrier du clan Tryiamen crut vraiment qu’il allait y rester. Ces monstres pouvaient sembler comme les autres, puissants oui, mais sûrement pas si difficiles à abattre. Quiconque pensant ainsi courait à un mort sûre et prochaine. Les Hommes-loups, comme on les appelle couramment, ne sont pas des animaux comme tous les autres. Leur esprit est rusé et habile, et qui les regarde dans les yeux voit briller une intelligence cruelle...

 

Farnoen se mordit les lèvres et, les jambes tremblantes, se lança.

 

En quelques enjambées, il entra dans la clairière. Une dizaine de secondes plus tard, il l’avait traversé. L’elfe des bois s’accroupit et scruta les ténèbres. Il jubila ! Les Wolfens ne l’avaient pas entendu !

 

Mais un grognement lui parvint, et une demi-seconde plus tard, la patte griffue de l’Homme-loup laboura l’endroit où se tenait l’elfe. Heureusement, celui-ci avait roulé de côté. L’immense créature, tout en lançant un hurlement venant des tréfonds d’une âme torturée, porta un nouveau coup. Encore une fois les griffes se plantèrent dans le sol car le guerrier elfique avait à nouveau esquivé.

 

Farnoen se releva et sortit prestement ses deux sabres. Ses mouvements étaient empreints d’une peur compréhensible. Il tremblait à un tel point que le Wolfen glapit de plaisir devant l’expression terrifiée de l’elfe. Mais peu importait à ce dernier, il se battrait jusqu’au bout... Un arbre fut presque déraciné par la force de l’attaque encore ratée du monstre. Il découvrit ses dents, sortit sa hache, et se jeta sur son ennemi. Celui-ci avait entendu son ennemi juste à temps pour esquiver le coup qui l’aurait déchiqueté. Le grand loup se ressaisit

 

Le jeu devenait mortel. Farnoen évita trois coups d’une puissance phénoménale et s’élança dans les airs pour porter son attaque. Alors que la créature se préparait à parer, l’elfe fit un geste qui défiait toute logique : lançant ses deux sabres qui allèrent se planter à la base d’une branche vacillante, il passa au-dessus de l’Homme-loup avant d’effectuer un roulé-boulé qui l’amena sous le couvert d’un buisson. Son adversaire se retourna avant que la branche ne lui tombe dessus, l’assommant. L’elfe, encore essouflé par son exploit, sortit de son couvert et se remit debout, un sourire aux lèvres. Ce sourire s’effaça lorsque le deuxième loup, blanc et beige, vint se planter devant lui...

 

L’épieu du Wolfen s’enfonça dans le flanc de l’elfe. Les os craquèrent, Farnoen gémit. Une tache rouge se forma tout autour de la blessure. Mais l’arme était passée un peu trop à droite, et ressortit derrière les côtes, pour aller se perdre plus loin. La douleur embrumait son esprit et le guerrier perdit le fil des évènements. Il se souvint d’une course effrénée, d’une rivière, puis il sortit de sa demi-conscience lorsqu’il s’écrasa contre un mur de pierre.

 

Assis à terre le jeune guerrier souffla encore longtemps. Le loup.. le Wolfen ne l’avait pas suivi.

 

C’est alors qu’il se disait cela que l’elfe dirigea son attention autour de lui. Ces glapissements... le Wolfen ? Non.

 

Plusieurs centaines de Wolfens, toute une armée, attirée par l’odeur du sang. Fermant les yeux, maudissant le sort, il pensa une dernière fois à sa communauté.

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