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15 septembre de l’an 2226 du calendrier impérial

 

Chute des feuilles : Chapitre un

 

" Moi, Aisac de Tourquel, ouvre en ce jour le journal des événements de ma vie : maintenant que l’aventure s’offre a moi, mon quotidien devient des plus interessant ! Il y a exactement 12 jours, j’ai rencontré notre Roy, qui m’a confié la mission d’explorer la ville maudite de Quérillon, que les rumeurs situent sur la côte nord-ouest de notre Bretonnie. Dans cet esprit on m’a confié le comandement de plusieurs hommes, archers, fantassins ou chevaliers. Il semble que la plupart d’entre eux ne viennent pas de bon coeur.. normal, me dirais-t-on puisque nous nous rendons dans une ville qu’on dit chatiée par la Dame du lac il y a de cela trois décennies. Malédiction ou pas, c’est la que la gloire m’attend."

 

Un lourd silence sembla glisser sur la route, tandis qu’une brume épaisse et froide envahissaient l’air salin. La mer n’était plus loin ; la ville non plus, donc. Les hommes, craintif, ralentirent la marche, scrutant les alentours, a la recherche d’une hypothétique menace. Aisac le sentait, le coeur de ses soldats etait empli de crainte. Le sien aussi d’ailleurs, mais sa motivation le gardait de flancher. Monté a cheval, en armure complète, il voulait inspirer la confiance a ses hommes, et aussi leur démontrer son rang qu’il avait si chèrement payé. Passant au devant des autres, il traversa l’enceinte de la ville, toujours plongée dans sa brume cotière, et s’engagea dans la grand rue. Toutes ces grandes bâtisses, n’étaient non pas en ruine comme il l’aurait imaginé, mais étrangement bien conservées. Rassuré par le courage de leur noble, la quinzaine de soldats qui accompagnait Aisac présserent le pas pour s’enfoncer dans la grande cité.

 

" Ma jeunesse fut abreuvée de tous ces contes sombres, racontant en quelques grandes lignes comment beaucoup de choses en ce monde ne devait jamais être oubliées, par peur de les voir se reproduire : la décadence menant a la tentation, la tentation au péché. Bien-sur, avec l’âge j’ai sut oublier ce que je prenait pour sottises, toutes ces histoires de damnation et de malheur, mais je n’ai fait que les enfouir au plus profond de moi-même. Et aujourd’hui elles ressurgissent, a la lumière d’un feu de camp qui va bientot s’éteindre. Car la nuit est a la fois belle, et poétique, mais aussi oppressante. Je ne sais que penser de l’endroit. Il m’attire et me repousse a la fois... Mais le sommeil m’appelle, et comme on dit, la nuit me portera conseil."

 

Les Bretonniens progressaient encore dans la ville, tâtant le terrain en y envoyant des éclaireurs. Aisac admira le ciel, si étrangement ensoleille par cette journée d’automne. Il devait même garder son heaume clos pour protéger ses yeux. Observant l’étrange ballet de mouettes dans le ciel, il en oublia le danger de la route et sa monture faillit chuter en buttant sur une poutre, qui roula en decouvrant une forme blême et ridée. Deux forestiers s’approchèrent du cadavre et le dégagerent des décombres. Sa peau, d’un blanc légèrement rosatre, était totalement désséchée, comme momifiée. Son corps ne portait pour tout temoin des ravages du temps que diverses lacérations, habitées de champignons malsains. Aisac se detourna vivement de la scène, sa gorge lui piquant sous l’effet d’un haut-le-coeur. Une telle mort ne pouvait être naturelle, 30 ans d’intempéries ne pouvant aussi bien conserver un corps. Il descendit avec lenteur de son cheval, se décoiffant de son casque, et s’approcha de la scène. Les forestier, indifférents a tout ceci, s’agenouillèrent pour observer une prière. Aisac fit de même, plus a cause de la soudaine faiblesse de ses jambes que par la nécéssité du receuillement. Et, dans un synchronisme étonnant, tous les hommes s’agenouillèrent aussi devant le défunt.

 

" J’ai fait des rêves troublant tout a l’heure. J’ai vu une pluie mortelle qui a répandue des nuages de gazs brûlants dans les rues de la ville. J’ai vu des bêtes surgir des égouts pour éventrer des gens déjà agonisant d’une maladie foudroyante qui déssechait leur corps. J’ai vu la panique, dans la nuit éclairée d’une lumiere rouge pulsante. J’ai vu la chute de Quérillon. Jamais un rêve ne m’avait troublé de cette facon. Le besoin du pouvoir que nous éprouvons tous ne demande qu’un pas vers la damnation. Alors ne serais-je qu’a un pas de la mienne ? Je ne puis plus m’empêcher de penser a cela. Espérons que je pourrai me rendormir."

 

Le ressac de l’eau sur les rochers de la plage, le vent froid de la mer ; Aisac et ses hommes étaient arrives aux quais, l’ancien centre économique de la ville. Ironiquement, l’endroit était le plus ravage : maisons éffondrées, bateaux sabordés, mats abbatus sur la route. Le tout était aussi silencieux que la mort. Pas un signe de vie. D’ailleurs c’était ainsi depuis leur arrivee a la ville : le temps y semblait figé, pas un son ne parvenait a l’oreille de l’homme même le plus attentif, outre le cri sauvage du vent entre les maisons. Le jeune bretonnien sauta de sa monture, et déclara d’une voix forte :

 

- Nous allons fouiller le secteur. Ici nouus trouverons sûrement plus d’indices. Séparons-nous, par groupe de trois, vous savez maintenant ce que vous avez a faire..

 

Deux des trois paladins qui servaient de gardes du corps a Aisac s’approchèrent, lances sur l’épaule et visiere relevée.

 

- Nous vous suivrons. Par ou aller maintennant ?

 

- Je propose que nous remontions vers l’ouuest, vers ce grand entrepôt.

 

Et, menant sa monture par la bride, Aisac jeta un regard sur ses hommes, sûrement etait-ce la derniere fois qu’il reverrait la plupart d’entre eux. Écartant les toiles d’araignée s’aglutinant sur son front, le noble bretonnien entra dans la l’entrepôt lui-même, qui servait aujourd’hui de tombeau. Cédant a la panique, la vingtaine d’hommes qui se trouvaient ici au moment de l’attaque de Quérillon avaient barricadé l’entrée du bâtiment, scellant par le fait même leur destin. Au lieu de fuir, ces pauvres citadins étaient morts atrocement brulés par la pluie mortelle qui avait défoncé le toit au-dessus de leur tête pour s’abattre sur eux. Le noble enjamba avec dégout les cadavres tordus et carbonisés qui s’empilaient au sol, s’enlacant dans des poses impossibles, le visage déformé par la souffrance. Il erra d’un endroit a l’autre de la salle, stupéfait par tant d’horreurs, avant de s’éffondrer. Les deux paladins s’approchèrent de lui et le relevèrent, sans un mot. Reprenant courage, Aisac s’approcha d’un squelette étrange qu’il venait de remarquer. Le premier fait a l’avoir frappé etait sa grandeur, celle d’un enfant environ, mais s’approchant, il vit que la créature qui gisait là n’avait rien d’humain : un dos courbé, une queue longue et noueuse, un crane allongé se terminant par deux incisives proéminentes. Sursautant, il fit tomber l’arme que tenait encore la chose-rat, une lame, luisante d’un venin mortel.

 

" Horreur ! Je suis au millieu d’une horreur sans nom. Ici, dans cet entrepôt, sont mort plusieurs dizaines d’innocents, sous l’assaut des Skavens, qui furent eux-même piégés par la pluie de pierre brûlante qui s’est abattue au même moment. Tout devient donc clair a mon esprit, les éléments s’assemblent sous mes yeux. J’en sais déjà amplement pour avertir le Roy, mais quelque chose me tracasse. Si des Skavens se trouvaient ici il y a trente ans, a la recherche de je ne sais quoi, qu’en est-il aujourd’hui ? S’il ne sont point tous morts, cela veut dire qu’ils n’en furent que renforcés ... et peut-être ont-ils continué leur avancée dans les égouts ; car c’est par la qu’ils viennent, les légendes de l’Empire le confirme. Notre si beau royaume peut-il être menacé a tout moment d’une invasion aussi rapide qu’innatendue ? Toutes ces questions me poussent a continuer ma quête, sous terre, pour savoir si les Hommes-rats ont survécut."

 

18 septembre de l’an 2226

 

Avancée dans l’ombre : Chapitre deux

 

Avancant a tâtons dans le noir, la respiration lourde, sept hommes progressaient dans les égouts de la ville. Même en se cognant un peu partout, aucun de ceux-ci n’osait allumer une torche, car on les avait pris en chasse. Aisac le savait aussi bien que les autres, les Skavens survivaient dans cette cité depuis des lustres, et avaient profité du fait que les hommes s’étaient separe hier pour fondre sur eux, les éliminant petit groupe par petit groupe. Quand le jeune seigneur et ses deux gardes étaient revenus pour chercher le reste de la bande, ils n’avaient trouve que cinq survivants, dont un gravement bléssé. C’est a ce moment que les choses-rats surgirent de l’ombre en une attaque parfaitement coordonnée, poussant leurs cris de guerre. Lacérant l’air de leurs griffes, les assassins skavens fondirent sur les hommes désemparés, qui fuirent vers la rue principale. Malheureusement, les cris des assassins avaient alerté des dizaines et des dizaines d’autres Skavens, qui surgissaient en une marée ininterrompue des ruelles transversalles. Pris au piege, largement surpassé par le nombre, le groupe rebroussa a nouveau chemin, cette fois vers l’entrepôt, et s’enfonca dans les égouts repérés par Aisac quelques temps plus tôt. Voila ou en étaient les sept survivants, trois éclaireurs, un chevalier errant, deux paladins et Aisac. Enfin les bretonniens trouvèrent un abris ou se reposer, car une ouverture sur la droite les mena au résaut d’égouts d’une maison. Faisant sauter la plaque métallique leur bloquant la voie, les hommes d’armes remontèrent dans le cellier de la bâtisse. En voulant ouvrir la trappe menant au rez-de chaussé, ceux-ci s’appercurent que la maison au dessus etait completement écroulée. Totalement épuises, ils prirent juste le temps de comdamner le chemin par lequel ils étaient arrivés avant de s’endormir a même le sol.

 

" Présentement j’écris dans ce journal, peut-être pour la derniere fois, car la bougie dont je m’éclaire faiblement va finir de se consumer, mais surtout, parce que nous n’avons que des chances infimes de sortir d’ici. J’entend d’étranges sons dans le réseau d’égouts sous nos pieds, et je crois que les Skavens nous attendent, tapis dans les fondements de la cité. Quand mes compagnons se réveilleront, nous essaierons d’enfoncer la trappe qui mene au rez-de-chaussé ; peine perdue, car la maison au-dessus de nous doit etre éffondrée. Tiens, Johann se réveille."

 

Se redressant, le-dit Johann s’approcha d’Aisac, qui lui même semblait le fixer intensément. S’asseyant en tailleur, Johann dit :

 

- Si nous ne nous en sortons pas, je seraii fier d’avoir servis mon Roy et mon Seigneur. Mais je ne connais pas ce jeune noble qui nous a mené ici. Je me pose des questions a propos de vous. Serait-ce impertinent de vous en faire part... ?

 

- Non, non, bien sur. C’est tout a fait léégitime.

 

- Tourquel, est une bourgade dont j’ai enttendu parler. On dit qu’elle n’a point de seigneur. Alors ?

 

- Ma famille n’est pas de lignage noble, rrepondit Aisac en rougissant. Je suis venu ici pour sauver mes parents de la misere, si tu veux tout savoir. Être adoubé, pouvoir marier une jeune fille riche et gagner ma place a la cour du Roy. J’en aurais honte maintenant, a me voir risquer ma vie pour de si futiles choses.

 

- Voyons, Seigneur, ne dites pas de telless choses.. Vous êtes ici pour votre famille !

 

Mais la conversation coupa court a ce moment. Un bourdonnement étrange envahissait l’atmosphère ; un bourdonnement produit par le couinnement de centaines d’Hommes-rats.

 

- Oui.. je serai fier d’avoir servit mon RRoy et mon Seigneur.. murmura Johann tout bas.

 

Les hommes se réveillerent en sursaut. Il ne fallait pas leur faire un dessin de la situation ; chacun, sous l’effet de l’instinct de survie, agit a son plein potentiel. Les deux paladins firent rouler des tonneaux sur la grille d’égout, tandis que les autres s’échinaient a trouver une pièce quelconque pouvant servir de bélier. Dans le vacarme ambiant on peinait maintenant a s’entendre penser. Grégoire, le chevalier errant, trouva un tas de pierres déscellées, qu’on s’empressa de saisir pour aller défoncer la trappe du cellier. Coup apres coup, le temps semblait s’etre arrêté dans l’esprit paniqué des hommes. Le bois craqua, une pluie de mortier et d’éboulis divers s’abattit sur le groupe. Par la trappe defoncée, les débris de l’éffondrement s’engouffraient en vagues dans le cellier, renversant tout sur leur passage. C’est a ce moment même que la grille des égouts céda, et une marée de créatures infernales en jaillit. Aisac se releva en toussant, mais a peine eut-il le temps de s’appercevoir de sa situation qu’une chose-rat sauta sur lui. Poussant un cri effroyable, celui qui avait déjà été un fier chevalier avertit ses compagnons a terre que leurs poursuivants étaient la. Portés par les ailes de la peur, tous se précipiterent a l’air libre, dans la maison en ruine. Alors que tous couraient pour emprunter la rue la plus proche, Aisac remarqua l’absence de Hugues, l’un des deux paladins. Se retournant, il appercut le chevalier sale mais pourtant resplendissant par son courage, degainer son epee et s’enfoncer dans le cellier pour offrir la chance a ses compagnons de s’échapper. De partout surgissaient des skavens, et une maree noire envahie la ville, une déferlante que rien ne semblait pouvoir empêcher maintenant. La vue embrouillée par les larmes, perdant son souffle, Aisac tourna a droite, a gauche, a droite, perdant son chemin dans le dedalle de la ville. Il remarqua a peine la douleur lancinante que lui causait la bessure a sa nuque, ni meme l’absence de tout ses compagnons depuis un moment. Voulant s’engager dans une autre ruelle, le chevalier s’appercut qu’il se faisait encercler. Maintenant, plus qu’une seule issue. Redoublant d’ardeur, slalommant divers obstacles, il enjamba sans même se demander ce que c’était un petit parrapet en pierre. La chute qui s’ensuivit lui coupa le souffle

 

Le choc avec l’eau glaciale fut dur. S’enfoncant toujours plus profond dans l’océan, perdant le peu de souffle qu’il lui restait, Aisac sombra dans une inconscience qu’il avait souhaité. Et c’est alors que sa main s’ouvrit, liberant un petit livre ouvert, griffoné d’une écriture élégante. Le journal intime de feu Aisac de Tourquel remonta a la surface et s’éloigna des quais pourrissants de la ville de Quérillon, suivant le roulis des vague jusqu’au grand large.

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