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" On a coutume de penser dans ce monde de guerres incessantes que la cupidité est l’apanage des nains, mais, ces derniers même si c’est là un de leurs traits de caractère commun n’en ont pas le monopole. ",

Clodio regarda son public, tous prêtaient l’oreille à son récit. Les enfants étaient assis au premier rang, ils étaient toujours émerveillés par les contes épiques. Les adultes y voyaient là une occasion de rare distraction en ces temps difficiles. Esquissant un petit sourire, le ménestrel poursuivit :

" Ainsi donc, braves gens, oyez la chanson d’Arnoulf surnommé de son vivant : le roi de la fauche ".

Et tout en faisant courir ses doigts habiles sur sa mandoline, Clodio chantonna :

 

" On dit d’Arnoulf qu’il naquit en Bretonnie

Loin du vice, il apprit toutefois la malice

Epéiste remarquable, on l’ disait plus qu’ valable

Mais parmi ces gens classes, il n’avait pas sa place

Ce pourquoi il marcha vers les terres de l’Empire

Le domaine des larcins et des vols à la tire

Désireux de se faire dans cette contrée un nom

Il oeuvra à construire sa réputation

Loin de ses terres natales, un clan d’ voleurs il r’joint

Des coquins, des vilains, des bandits de grand chemin

Au fil de son épée, il devint le leader

De cette immense troupe de fieffés voleurs

Ils volèrent des canons et des objets magiques

Ce qui constitua une armée fantastique

Ils pillèrent des villages, attaquèrent des convois

Ce faisant, ils allèrent jusqu’à défier le Roi

Ce dernier n’arrivant à tous les arrêter

Il dut se résoudre à accepter leurs méfaits

Mais un beau jour d’automne, il osa s’attaquer

A des guerriers étranges, des hommes de toute beauté

C’est ici que s’achève l’histoire du roi d’la fauche

Tombé en cette date sur sa première anicroche "

 

Le dernier accord fut accompagné par un torrent d’applaudissements. Quelques pièces vinrent grossir le maigre budget de Clodio qui remercia les donateurs pour leur générosité. Clodio but une grosse lampée de la bière qu’on lui avait servie tout aussi gracieusement. Il posa sa mandoline et reprit de vive voix : " Vous plairait-il, braves gens, de savoir ce qui se passa en cette journée d’automne ? ", un oui unanime décida de la suite des événements. Clodio entama alors son histoire :

" Ce jour là, mes amis, les vents soufflaient fort sur les terres du Middenland. De fiers hommes recouverts de métal scintillant avançaient sur la grande route du Nord, en direction de la cité du loup blanc. Ces hommes avaient de longues oreilles, un teint pâle, et des traits fins, ils étaient des elfes. La légende dit que la reine éternelle elle-même conduisait ce convoi diplomatique vers une réunion des comtes électeurs à Middenheim. La reine faisait là un grand honneur aux comtes, elle leur avait promis de discuter avec eux de la possibilité d’une alliance militaire ".

" C’est quoi un elfe m’sieur ?" ; tous les regards se tournèrent vers une petite fille d’une dizaine d’années tout au plus, elle sourit alors, dévoilant une très belle dentition.

Clodio sourit à son tour, chacun attendait de lui qu’il répond à l’enfant.

" Un elfe, mon petit ange, c’est comme un homme sauf qu’ils ont des oreilles pointues, et qu’ils font tous de la magie. Ils habitent dans un pays magique au-delà de la grande mer ".

" Et, ils sont gentils ou ils sont méchants les elfes m’sieur ? " demanda un autre enfant, un petit garçon cette fois.

Clodio lui répondit aussitôt :

" Ils sont gentils tant que l’on est gentil avec eux, mais si on leur fait du mal, ils deviennent très très méchants ! ".

Aucune autre question ne fut posée. Clodio continua son histoire :

" Donc, les elfes marchaient vers Middenheim... La reine éternelle n’était pas partie sans escorte bien sur ! Elle était accompagnée par ses demoiselles d’honneur, des filles à la beauté incomparable, enfin, pas autant que vous jeune et jolie dame " ce disant, Clodio fit une révérence à une jeune fille d’une vingtaine d’année qui rougit aussitôt avant de poursuivre : " Kazar le blanc était aussi aux cotés de la reine ". Aucun enfant n’eut le temps de demander qui était Kazar le blanc, Clodio les devança : " Kazar était le capitaine des Lions Indomptables, les guerriers invincibles qui devaient garantir la sécurité de la reine. Il était grand, fort, habile, et son éclatante armure était recouverte d’une peau de lion à la blancheur immaculée. Au-dessus de la colonne elfe se dessinait la silhouette d’un fantastique cheval ailé chevauché par un autre héros nommé Seya. De nombreux archers accompagnaient le convoi. Bref, les elfes étaient prêts à se défendre au cas où un coquin comme Arnoulf les attaquerait ".

" Et Arnoulf a attaqué les elfes, dites m’sieur ? " lança la jeune et impétueuse petite fille de tout à l’heure. " Bien sur ! " répondit Clodio. " Pourquoi ? " demanda t’elle. Clodio la reconsidéra... Cette jeune gamine était décidée à ne pas le laisser continuer son histoire tranquillement, ça en devenait gênant. Il déploya son sens stratégique dans le but que cette petite filoute garde le silence une bonne fois pour toutes : " Et bien... vois-tu... Arnoulf avait une petite fille... Enfin, il avait ’eu’ une petite fille ! Et cette petite fille n’arrêtait pas d’interrompre les conteurs d’histoire. Un jour, elle fit de même avec un jeune elfe qui contait des histoires et qui était ménestrel -comme moi ! - cela ne plut pas du tout à l’elfe qui décida alors d’enlever la fillette... On ne la revit plus jamais, et Arnoulf était très mécontent ! Voilà pourquoi il ne faut jamais interrompre un conteur d’histoires et voilà pourquoi Arnoulf décida d’attaquer les elfes... Enfin, il faut aussi avouer que les elfes étaient réputés être très riches, et Arnoulf avait lui la réputation d’être très cupide... Mais, bon, poursuivons... ". Ce disant, il fixa un instant la jeune fille dans les yeux espérant qu’elle avait comprit le message... Aucune question ne fusa, il continua donc son récit : " Arnoulf prit connaissance de la présence des elfes sur la grande route du Nord ! Il apprêta alors ses hommes avec la ferme intention de défaire les elfes de leur or, de leurs biens et de leurs vies ! " Clodio marqua une pose avant d’ajouter en toute hâte : " Et de faire payer la disparition de sa fille... hum ". Ce honteux mensonge déplaisait à Clodio plus que le laissait deviner son air quelque peu embarrassé, après tout, même les ménestrels ont une déontologie. Mais, par le marteau de Sigmar, se disait-il, la fin justifie les moyens !

Clodio poursuivit donc l’histoire : " Arnoulf avait rassemblé tous ses hommes : des bandits, des brigands, d’affreux coquins ! Il ordonna même que soient déployés des canons ! Et pour que vous compreniez bien jusqu’à quel point Arnoulf été allé dans ses larcins ; il avait même volé un des 8 tanks à vapeur du royaume ; et il était fermement décidé à s’en servir contre les elfes. Certains disent même qu’Arnoulf avait dérobé le bâton de Volans au grand patriarche des collèges de magie, et s’en servit ce jour là contre ses ennemis. Assurément, pour déployer une force aussi conséquente, il n’osait mettre en doute leurs capacités guerrières. Arnoulf dressa sa force de combat sur la grande route du Nord de façon à barrer le passage au convoi elfe. C’est Seya qui vit le premier les bandits, il s’empressa de prévenir sa reine du danger qui les attendait. Leur arrogance légendaire interdisait aux fiers elfes de rebrousser chemin. Ils se préparèrent alors à affronter le contingent de gredins qui les attendait ".

Clodio s’interrompit pour reprendre une gorgée de bière. Alors que le breuvage s’écoulait dans sa maigre panse, lui procurant une sensation des plus agréables, une petite voix ô combien reconnaissable vint poser une question : " M’sieur, c’est quoi un tankavapeur ? "

Clodio s’arrêta subitement de boire sa bière, il posa lentement son regard sur la fillette. " Bon, d’accord, elle ne m’a pas interrompu, soit ! " se dit-il en son for intérieur avant de reprendre à haute voix : " Un tank à vapeur, tu vois, ma très chère enfant, c’est une grosse machine d’acier fabriquée par les meilleurs ingénieurs de l’empire. Ca tire des gros boulets de canon, et ça écrase tout sur son passage ! "

" Woooaaaaahh ! " firent en cœur tous les enfants visiblement impressionnés.

" Et le bâton de Volans ? C’est quoi ? "

Clodio ne fut pas surpris que la question vienne de la fillette.

" C’est un objet ensorcelé que possède le grand patriarche des collèges de magie ! Ce mystérieux bâton recèle un pouvoir incroyable ! Arnoulf a un jour été jusque cambrioler la tour où le patriarche gardait son trésor, il s’est emparé du fantastique objet. Mais, vous savez, ce n’est pas tout ce qu’Arnoulf avait substitué au grandiose patrimoine de notre belle nation. Il s’était aussi emparé de l’un des 12 mythiques crocs runiques, c’est avec cette fantastique arme qu’il partit guerroyer contre les elfes ce jour là ! "

" Arnoulf était un magicien ? " demanda à la grande surprise de Clodio un enfant qui n’était pas la curieuse petite fillette.

" Non, Arnoulf était un guerrier très doué ! Il s’était cependant acoquiné à un sorcier renégat du collège flamboyant qui savait faire usage du bâton de Volans. En fait, la bande d’Arnoulf constituait une véritable armée ; avec ses canons, sa magie, sa cavalerie, son infanterie... " Miracle, aucune autre question ! Clodio put poursuivre :

" Les elfes avaient à peine terminé de se déployer face aux affreux gredins qui leur faisaient face qu’Arnoulf lança la charge ! Tous ses hommes s’élancèrent vers les lignes des elfes, le tank à vapeur se mit en route dans un terrible vacarme. Les canons crachèrent leurs premières salves. Les gredins d’Arnoulf visaient en priorité la garde d’honneur de la reine. Les boulets y firent de nombreuses victimes. Mais, les elfes n’étaient pas sans ressources ; certains s’étaient faufilés derrière les lignes ennemies et s’apprêtaient à charger les servants d’un canon d’un style très particulier. Mais, avant les elfes ne l’atteignent, le canon cracha la mort ! Une mort terrible qui vint à bout de tous les éclaireurs d’un coup d’un seul ! Oyez, braves gens comme un coup pareil en démoraliserait plus d’un. Mais, les elfes ont un moral forgé dans le même acier que la légendaire rancune des nains ! "

" C’est alors que puisant dans la sorcellerie du fameux bâton de Volans, le coquin magicien compagnon d’Arnoulf put faire appel à des forces occultes terrifiantes ! Il s’envola par-dessus le champ de bataille ; survolant alliés et ennemis, et se positionna juste derrière les lignes des elfiques. De là, il déchaîna sa magie sous forme de projectiles enflammés qui vinrent à bout d’un malheureux servant de baliste. "

" Les elfes n’allaient pas en rester là ! Ils étaient sidérés de la façon dont les troupes d’Arnoulf avaient engagé les hostilités, enragés devant l’arrogance avec laquelle ils se jetaient vers eux. ’Et bien, qu’ils se jettent au devant de leur mort’ hurla Kazar le blanc avant d’ordonner aux tireurs de faire feu sur les impudents. Les traits mortels fusèrent de toutes parts, empalant, meurtrissant, les bandits déterminés à poursuivre le combat. "

" Concernant la magie, vous n’êtes sûrement pas sans savoir que les elfes excellent dans ce domaine et la reine éternelle ne fait pas exception à la règle. Brandissant son sceptre ensorcelé, et psalmodiant des incantations, elle fit s’assombrir le ciel ! Et attira jusque les rangs des hommes d’Arnoulf une des étoiles qui viennent illuminer nos nuits ! Certains des hardis gaillards du roi de la fauche prirent peur devant telle puissance ! Il y avait de quoi, les pouvoirs des elfes étaient vraiment terrifiants ".

" Tandis que les canons n’avaient de cesse de prendre pour cible les demoiselles d’honneur, Kazar à la tête des Lions Indomptables : les guerriers qui l’accompagnaient, chargea sauvagement la cavalerie de l’armée d’en face. Les cavaliers furent surpris par la vitesse avec laquelle Kazar et ses compagnons se déplaçaient, ils furent rapidement sur eux et frappèrent de leurs lourdes haches tout en esquivant les longues lances des cavaliers. Ce fut une hécatombe indicible, et je ne peux me permettre de détailler cet assaut par égard pour notre tout jeune public, mais, surtout parce que je ne voudrais pas choquer une si jeune et jolie jeune fille... " Clodio adressa un nouveau sourire charmeur à la demoiselle qu’il tentait de séduire. Mais, réalisant la main calleuse qui se posa sur l’épaule de cette dernière et l’expression maussade qui était celle de l’homme à qui appartenait la dite main, il déduisit fort justement qu’il n’était pas bon de courtiser une dame mariée. Clodio reprit alors de plus belle : " Tous les cavaliers furent donc tués dans cet assaut furieux ! Les tirs des elfes continuaient de plus belle, en plus d’être de fameux guerriers, de fantastiques magiciens, et des êtres au bon goût indiscutable, les elfes savaient tirer, parbleu ! Leurs balistes firent des ravages dans les rangs des hommes d’Arnoulf et leurs archers n’en étaient pas moins habiles ! "

" Dis m’sieur, tout à l’heure, tu as parlé d’un héros sur un cheval ailé, il faisait quoi lui pendant ce temps là ? " demanda une fillette dont les questions avaient coutume d’être ouïes par toute l’assistance.

" Oups, bien vu fillette, j’l’avais oublié celui là ! " dit Clodio avant d’ajouter : " Et bien, Seya chevauchant fougueusement son pégase survolait le champ de bataille, et dans un silence de mort, il fondit sur les servants du canon qui avait quelques instants plus tôt tué ses compagnons éclaireurs. Le combat fut bref, et sans appel, et aucun des servants ne survécut. Le pégase reprit son envol aussitôt ".

Tout le monde était captivé par le récit de cette bataille, Clodio savait jouer avec les mots en plus de savoir placer ses intonations. Quand il expliquait un combat, il mimait les guerriers ; après tout c’était un ménestrel, et c’était là son boulot : rendre les histoires captivantes.

" Les pouvoirs magiques de la reine se firent sentir à nouveau : des flèches de feu jaillirent de ses fines mains et frappèrent le tank à vapeur. Une explosion retentit et une plaque de blindage s’envola mais, la machine de guerre continuait toujours son inexorable avancée ".

" Mais, les canons n’en avaient pas encore fini de répandre la mort... De nouveau, des demoiselles d’honneur furent tuées, et un grand nombre des Lions Indomptables tombèrent. Les brigands reprenaient courage. Certes, la perte de la cavalerie avait été un coup dur, mais, les carnages infligés par les canons contrebalançaient la situation. Et fort du pouvoir du bâton de Volans, le sorcier gredin attaqua l’arrière garde des elfes, il lui suffit de quelques coups bien placés pour tailler en pièce un régiment d’archers. Arnoulf restait derrière ses unités d’infanterie et supervisait l’assaut. C’est alors qu’il fit un petit signe de tête à l’un de ses hommes. Celui ci comprit aussitôt le message, il était temps pour lui de lâcher un autre terrible artefact : une flèche céleste de Naloer ! "

Clodio ne laissa à personne le temps de demander ce qu’était la flèche en question : " Je sais... Vous êtes tous en train de vous demander ce que c’est... Et bien, sachez braves gens qu’Arnoulf au cours de toutes ses innombrables fauches aux quatre coins de l’empire s’était emparé d’une arme ensorcelée d’une terrible puissance. La légende raconte que c’est en s’enfonçant dans le repaire d’un sombre sorcier qu’Arnoulf avait trouvé cette flèche. Son incroyable pouvoir faisait de cette flèche une arme fantastiquement efficace contre les créatures volantes, comme le magnifique pégase que chevauchait Seya. Arnoulf en faisant ce petit signe de tête à son soldat venait de lui donner l’ordre de tirer le projectile. Ce que le tireur ne manqua pas de faire. Un trait lumineux fonça vers les cieux à une vitesse surprenante et droit sur Seya ". Tous les spectateurs retenaient leur souffle, Seya allait-il succomber ? La reine éternelle pourrait-elle survivre à ce combat ? Arnoulf finirait-il par payer tous ses méfaits ? C’était autant de questions que se posait l’assemblée. Clodio s’empressa alors d’ajouter : " Mais, la patience est une vertu et avant de vous révéler la suite de cette épique bataille, je vous invite, cher public, à m’indiquer un endroit où je pourrai soulager une envie pressante... "

Au cours de ce bref interlude, quelqu’un versa de nouveau de la bière dans la chope de Clodio, et de sympathiques paysans eurent la générosité de donner à leurs enfants quelques pièces à ajouter à la fortune du ménestrel qui fut ravi de ces petits changements une fois son besoin pressant arrivé à terme. De nouveau face à son auditoire, Clodio était satisfait. " Héhéhé, bien placé l’interlude mon p’tit père, chapeau Clodio, quel professionnalisme ! Une autre bière à l’œil et il doit bien y avoir une quinzaine de pièces dans mon pot ! " pensa t’il.

Les auditeurs étaient maintenant plus nombreux ; la stratégie de Clodio s’avérait payante. Il ne tarda pas plus longtemps et poursuivit la suite de l’histoire que tout le monde attendait : " Alors... Où en étions nous arrivés ? Ah oui... La flèche magique fonça vers Seya et sa monture prête à délivrer son mortel message. Au moment de l’impact, Seya esquiva, il avait clairement repéré le danger dès le début et fit faire une acrobatie au pégase ! Le projectile fut donc évité de justesse, et Seya bien déterminé à ne pas se laisser tirer dessus sans réagir piqua vers le fameux tireur. Ce dernier eut le temps de voir le bout d’une longue lance le traverser de part en part, son destin était scellé ".

" Le sorcier à la solde d’Arnoulf n’avait pas fini de faire des siennes, il fit de nouveau appel à la puissance mystique du bâton de Volans et se téléporta sur une très grande distance de façon à se trouver à portée pour exercer un autre de ses sortilèges. C’est Seya qui fut encore une fois choisit comme cible. Dans une mystérieuse incantation, le sorcier fit apparaître trois boules de feu qu’il projeta vers le héros elfe. Seya se baissa de justesse pour éviter la première, il contra la deuxième à l’aide de son bouclier, mais ne put rien face à la troisième qu’il se prit de plein fouet. Sa chair s’en trouva affreusement brûlée de mi cuisse jusqu’au nombril. Il se jura de se venger de ce jeteur de sorts ".

" Les lignes défensives des elfes sous le commandement de la reine éternelle continuaient à faire pleuvoir sur l’avant garde d’Arnoulf les mortels projectiles. Ces derniers trouvaient presque à chaque fois leur chemin jusque le cœur d’un bandit. La quasi totalité de la force offensive fut taillée en pièce de cette manière. Les elfes avaient décidément de la ressource. Mais, restait toujours le tank à vapeur qui n’avait de cesse de cracher ses boulets... Toutefois, la machine avait été endommagée par la sorcellerie de la reine éternelle, et le tank finit par connaître les désastres d’un incident de tir : l’immense machine explosa dans un fracas assourdissant et une gerbe de flammes, de vapeur et d’acier tuant sur le coup la totalité de son équipage. Oyez mes amis ce qui arrive quand on sollicite trop ces machines de guerre, elles finissent toujours par vous exploser à la figure ".

" Tandis que le tank à vapeur s’autodétruisait, il s’engagea un furieux combat qui déciderait de l’issu de la bataille : Kazar le blanc à la tête de ses hommes s’enfonça toujours plus profondément dans l’arrière garde des lignes ennemies, frappant de taille et d’estoc, partout où se posait sa lame, un bandit succombait. Soutenu par les Lions Indomptables, la troupe semblait invincible. Arnoulf se lança dans la mêlée, hurlant son défi à l’adresse de Kazar. Les deux terribles combattants commencèrent alors leur duel. Le sorcier félon se joignit au combat et fut très vite chargé par Seya toujours bien décidé à lui faire payer les brûlures qui le faisaient encore souffrir ".

"Les Lions Indomptables étaient bien meilleurs combattants que les bandits, mais, ces derniers avaient l’avantage du nombre, et petit à petit, ce furent les elfes qui semblaient en réelle difficulté. Ils n’étaient dorénavant plus que trois à se battre encore aux coté de leur général, qui lui, menait un duel décisif contre Arnoulf. Seya était à leurs cotés lui aussi, guerroyant contre le sorcier qui l’avait blessé. Une série de bottes extrêmement précises permirent au guerrier elfe de trouvait la faille dans la défense du sorcier, cependant, une puissante magie bloqua toutes les attaques de Seya. Bien plus encore, la force de ses attaques lui fut retournée ! Quelle magie était ce là ? L’histoire ne l’a pas retenu... Toujours est-il que c’en était trop pour Seya, et la magie du sorcier eu raison de son endurance. Seya succomba non sans prononcer une ultime malédiction ! "

  " Toi qui m’as vaincu, toi qui m’as tué,

En ce jour d’automne, en cette belle matinée,

Paye maintenant le prix de ton geste,

Et rend des comptes au cœur de tristesse ".

 

" Le sorcier n’y survécut pas ! Il mourut moins d’une seconde plus tard dans les flammes qui consumaient le corps de Seya et du pégase, fruits de cette malédiction ancestrale ".

" Oyez tous comment en ces instants, Arnoulf dit ’le roi de la fauche’ expira définitivement. Oyez, braves gens, et sachez que jamais impunément un homme ne provoque un elfe ! Arnoulf déploya tout son talent de guerrier, il trompa même plus d’une fois les défenses de l’elfe, mais, à chaque fois, ses coups ne faisaient même pas sourciller son adversaire. Même armé de l’un des 12 crocs runiques, une des armes enchantées les plus puissantes de l’empire, rien n’y faisait ! Kazar le blanc prenait l’avantage, il finit par réussir à désarçonner Arnoulf qui se présenta devant son créateur alors que Kazar plongeait sa lame dans le corps de l’ex roi de la fauche, ainsi rendit-il l’âme, celui qui du Nord au Sud et d’Est en Ouest avait fait trembler les comtes électeurs et l’empereur lui-même ".

" Mais, dans cette escarmouche sans pareil, tous les lions indomptables étaient morts et Kazar restait seul face à une quinzaine de bandits bien décidés à lui faire payer la mort de leur compagnon. Un homme n’aurait jamais put résister à une telle pression, mais, Kazar n’était pas un homme, il était un elfe, et sous les yeux de sa reine, il vint à bout de tous les fidèles d’Arnoulf, aucun n’en réchappa. Kazar était décidément un combattant terrifiant que rien n’aurait pu arrêter ".

" En cette belle journée d’automne, tous les brigands étaient morts. Kazar, la reine éternelle et leurs fidèles nettoyèrent notre beau pays de la présence de ces félons. Une fois arrivée à la cité du loup blanc, la reine des elfes remit aux comtes électeurs les précieuses reliques qu’Arnoulf avait dérobées et utilisé à mauvais escient : le croc runique, et le bâton de Volans. Un accord d’alliance militaire fut décidé, et les elfes du lointain pays d’Ulthuan demeurent et restent aujourd’hui encore, et depuis tant d’années des alliés précieux de l’empire ".

L’histoire terminée, les paysans donnèrent quelques pièces de plus à Clodio. Ce dernier commença à se préparer pour le départ, il y avait un village à moins d’une dizaine de kilomètres au Nord et il avait bien l’intention de s’y rendre afin de conter ses histoires. Mais, qu’en était-il vraiment de la bataille entre Arnoulf et les elfes ? Avait-elle réellement eu lieu un jour passé ? En vérité, Arnoulf avait bel et bien vécu sur les terres de l’empire et il s’était en effet frotté au convoi Haut-Elfe, mais, il est de coutume chez les ménestrels de grossir les histoires afin de les rendre attrayantes, ce pourquoi on est en droit de se demander si la reine éternelle en personne guerroya en ce beau jour d’automne ! ? Si un seul elfe parvint à tenir tête à une quinzaine de bandits et à tous les défaire à la seule force de son épée et de sa volonté ! ? Des recherches historiques approfondies permettraient sûrement de discerner le vrai du faux... Mieux encore, un entretien avec la reine éternelle serait la plus fiable des vérifications... Mais, par le marteau de Sigmar, jamais Clodio n’entreprendrait tel périple, " après tout ", se dit-il, " qui se soucie de la vérité tant que l’histoire est intéressante ? Pas moi en tout cas ! ".

 

FIN

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