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La plage aux supplices :

 

"...Ils n’étaient plus que deux sur le champ de bataille... L’elfe d’Ulthuan et l’elfe de Naggaroth !!!

Les deux armées s’étaient entretuées et il ne restaient plus que ces deux là pour décider de son issu !

L’elfe noir chevauchant toujours le gros lézard donna la charge, pointant devant lui sa lance à la teinte désormais rougeâtre ! L’autre, affichant la même impassibilité qui avait été son expression tout au long du terrible affrontement sortit une nouvelle flèche de son carquois... Il ajusta son tir... Et lâcha sur son ennemi le trait argenté ! La flèche vint se planter dans l’oeil de la repoussante monture, stoppant la charge de l’elfe noir d’une façon brutale... Le cavalier et le reptile chutèrent lourdement sur le sol dans un nuage de poussière... Au terme de cette folle cascade, l’elfe noir se retrouva coincé sous le lourd cadavre du sang-froid. L’épée de son ennemi vint mettre un terme à ses tourments quelques instants plus tard !...

Ainsi, belle assemblée, s’acheva la bataille de la plage aux supplices ! Une seule âme survit au massacre pour raconter ce qu’il était advenu des braves et des autres qui avaient guerroyé en ce jour d’été ou la grande faucheuse fit son oeuvre avec un zèle inattendu !

Mais, quelle âme ? La plus noble et la plus courageuse !

On dit que depuis ce jour, aucun elfe noir n’a jamais remit les pieds sur cette côte de la belle Ulthuan et que jamais plus ils n’oseront le faire !"

Clodio attrapa la mandoline et acheva son histoire sur une chanson :

 

"Faucheuse, sur la plage aux supplices, vous êtes bien mal avisée !

Les voila qu’ils arrivent des côtes de Naggaroth (e),

De tristes sirs, rien que des elfes de basse souche

Se contentant constamment de se contempler,

Et se complaisant d’eux même, incapables de pitié.

 

Point n’en faut plus pour réveiller les vielles rancoeurs

Que cette affreuse flotte de malheur, de noirceur.

Décidés à ne pas, les laisser dévaster

Cette terre qui pour tous est de toute beauté.

 

Les Hauts Elfes se levèrent et s’armèrent de leurs lances

Avec le coeur remplit d’une folle espérance,

Chevauchant des coursiers, portant des boucliers,

Brandissant leurs drapeaux avec une grande fierté.

 

Faucheuse, sur la plage aux supplices, vous êtes bien mal avisée !

 

Décidés à ne pas les laisser approcher

Du roi, de la reine, de leurs familles bien aimées,

Ainsi ils se levèrent et partirent guerroyer

En faisant le serment de ne pas abdiquer.

 

Manquant d’une stratégie, somme toute élémentaire

L’elfe noir lâcha sur ses cousins ses chiens d’guerre.

Espérant voir couler, dans des flots jaillissants

Les âmes et le sang des défenseurs d’Ulthuan

 

La bataille fit rage et la folie du massacre

Se poursuivit jusque cette finalité âcre.

Tous les soldats ayant péri en cette journée

Sauf les deux elfes qui dirigeaient les armées.

 

Faucheuse, sur la plage aux supplices, vous êtes bien mal avisée !

 

L’elfe noir chargea son ennemi héréditaire

Désirant le pourfendre avant qu’il ne se sert

De son arc magique, ses flèches ensorcelées

Qui tant de ses frères d’armes elles avaient transpercés !

 

Rapide et précis, l’elfe tira sur la monture,

Terrassant d’une flèche l’affreuse créature.

Le dynaste et le monstre chutèrent de concert

Sur la plage aux supplices, témoin de cette misère.

 

Le dynaste attendait que l’elfe lui donne la mort.

La lame de l’Asur lui transperça le corps.

La bataille achevée, l’elfe rentra chez lui,

Amer, s’interrogeant sur le sens de la vie...

 

Faucheuse, sur la plage aux supplices, vous êtes bien mal avisée !"

 

Au terme de la chanson, Clodio reposa l’instrument près de lui, conservant le ton grave qui l’avait accompagné tout au long de sa prestation.

"Mais, qu’est ce que tu fous là Clodio ?!" se demandait-il... Son regard se porta sur son auditoire (très différent de d’habitude) ; des elfes !!! Ceux-là étaient assez différents de ceux qui peuplaient ses récits. Ni casques coniques, ni armures scintillantes ; ils étaient des elfes sylvains. Pour expliquer cette curieuse situation, il aurait fallut être présent moins de deux heures auparavant, tandis que Clodio arpentait un sentier au coeur d’un bois impérial soucieux à l’idée d’envisager la possibilité de tomber sur une bande de brigands en maraude. Aucun brigand à l’horizon mais, une douzaine d’elfes lui explicitèrent qu’il avait pénétré sur leur territoire... Afin de ne pas les froisser, et désireux de se faire pardonner pour cette intrusion involontaire, Clodio leur proposa de s’asseoir et d’écouter une de ses histoires. Maintenant que cette dernière était achevée, il attendait leurs réactions. Pas d’applaudissements, aucune pièce... Juste quelques sourires et des hochements de tête approbateurs... Puis le silence... Interrompu après quelques secondes par Clodio.

"Heu... Alors, ça vous a plu ?"

"Un peu trop manichéen à mon goût" remarqua l’un des elfes.

"Je n’ai jamais entendu parler d’une plage aux supplices" déclara un autre.

"J’ai remarqué une fausse note dans le deuxième couplet" dit un troisième.

Clodio commençait à se sentir mal à l’aise.

"Est ce que ça veut dire que vous n’allez pas me laisser partir ?" demanda Clodio inquiet.

Des éclats de rire répondirent à Clodio avant que celui qui semblait être le chef lui adresse la parole : "N’aie crainte petit homme, nous n’allons pas attenter à ta vie ! Nous respectons l’art... Même à ton niveau...", l’elfe ponctua cette dernière remarque d’un sourire moqueur.

En cet instant, Clodio soupira de soulagement.

L’elfe poursuivit : "Nous allons t’accompagner aux limites de nos terres... En selle !"

Ainsi, Clodio fut autorisé à quitter ce bois inhospitalier sous bonne escorte, sain et sauf...

Gare à l’hydre :

Clodio ne disait plus rien. Cette situation lui convenait parfaitement, et il ne désirait guère prendre le moindre risque de faire évoluer les décisions des elfes sylvains... Aussi, il n’attendait plus que le moment des adieux. Les elfes n’étaient pas plus bavards que le troubadour.

Ils marchaient sur ce que l’on pourrait apeler un sentier étroit depuis plus d’une heure. Longeant sans cesse de gros arbres feuillus, et remarquant parfois un petit animal disparaître dans les buissons, ils avançaient à bonne allure.

La clarté se fit au bout d’un moment plus intense, les feuillages moins épais et les arbres moins nombreux... Il atteignirent l’orée de la forêt.

Le soulagement de Clodio était à la mesure de sa fatigue.

"Nous y voila, petit homme. Continue vers le Nord et tu trouveras un village de tes frères de race..." dit celui des elfes qui donnait l’impression d’être le chef.

Clodio sourit de façon quelque peu idiote en répondant : "Je vous remercie messire, et vous souhaite une bonne fin de..."

C’est cet instant précis où Clodio aller certainement ajouter le mot "journée" qu’un carreau d’arbalète vint se ficher dans la poitrine de l’elfe sylvain. Clodio eu un cri de stupeur et un sursaut de frayeur !!!

Le projectile fut suivit par une salve d’autres venant de directions indéterminées !

Les quelques elfes qui avaient escorté Clodio étaient la cible des tirs et ils furent rapidement percés de toutes parts sans le moindre espoir de riposte...

Lorsque l’averse fut terminée et que le corps du dernier elfe sylvain s’affaissa sur le sol, Clodio était recroquevillé sur lui-même, à demi masqué par un buisson ; les bras cachant son visage. Il tremblait si fort que le buisson qui le cachait partiellement était secoué de telle sorte que cela produisait un bruit continu qui indiquait clairement sa position... Pathétique tableau...

Il s’autorisa à jeter un coup d’oeil autour de lui. Il vit de sveltes silhouettes se relever derrière une butte, tandis que d’autres se découvraient en sortant de divers cachettes.

"Cornecouille !!!" pensait Clodio ; "C’est des elfes !!!"

La triste évidence s’imposait à son esprit même s’il se refusait à accepter cette réalité qui laissait présager de tres faibles probabilités pour lui de voir le jour suivant se lever : il s’agissait bien évidemment d’elfes noirs...

Une quinzaine d’elfes noirs environ entouraient à présent un Clodio debout qui ne cessait de trembloter pitoyablement. Leurs armures sombres contrastaient avec l’allure de leurs cousins sylvains. La réputation des elfes noirs était celle de tueurs esclavagistes assassins assoiffés de sang et de tortures à infliger à de pauvres ères comme Clodio... Leurs faciès reflétaient la noirceur de leurs âmes. Comme pour les elfes sylvains qui gisaient maintenant à terre, la troupe d’elfes noirs avait un chef. Ce dernier était reconnaissable aux pierreries et gemmes qui ornaient son uniforme. Il prit la parole tout en rechargeant son arbalète.

"Toi, l’humain, nous allons t’occire !!! Cette arbalète sera l’instrument de ta mort imminente..."

Clodio avala une grosse quantité de salive avant de tenter une réponse.

"Heu... Mais, enfin, messire... Je... Pourquoi... ? Je n’ai rien fait de... Pitié..."

Lentement et sous les sourires de ses compagnons, l’elfe noir poursuivit.

"Le premier carreau ira se ficher dans ta poitrine... Et la violente douleur que tu ressentiras te rapellera que tu es bien vivant... pour le moment..."

Clodio suait à grosses gouttes.

"Mais... Heu... Noble sir... Je pourrais vous être utile... Heu... Je suis... Je suis... Heu... Un grand conteur d’histoires... Peut-être vous plairait-il d’en écouter une ? hum..."

Clodio essayait de gagner du temps... La moindre seconde passée à conter serait une seconde de vie en plus... L’elfe noir cependant avait fini de placer le premier carreau, il se saisit du second toujours sous les ricanements des autres druchii.

"Le deuxième n’arrivera pas immédiatement après... Je vais avant tout te laisser savourer pleinement la sensation du premier. Tu verras ton sang s’écouler et tu sentiras ta vie te quitter peu à peu..."

Impossible de décrire le chaos qu’étaient les pensées de Clodio... Son esprit oeuvrait à un seul but : sauver sa peau... Mais, en partant dans une multitude de directions différentes... La fuite était impossible, le combat l’était tout autant, seul restait le verbe !

"Alors... Heu... Il était une fois... Heu... Enfin, c’est l’histoire de... Un homme... Non, non... Un... Elfe... Oui, c’est ça... C’est l’histoire d’un elfe !!!" ; hésitant, tremblant, bégayant... Tel était Clodio en cet instant. A n’en point douter, il s’agissait de sa pire prestation.

L’elfe noir affichait, lui, l’impassibilité et la nonchalance.

"Je viserai tes parties génitales avec le second carreau. Je pense que la souffrance que tu éprouveras sera réellement la sensation la plus intense de ta vie... qui s’achève..."

"Alors... Heu... Il se ballade dans la forêt... Il cueille des fleurs... Heu... Il a une grande épée... Heu... Une belle armure et... Heu... Il est grand !"

"Mais, je devrais recharger pour te donner le coup de grâce... Pendant ce temps, tu te tordras de douleur tandis que la vie t’abandonnera en même temps que tout espoir !"... Il fallait reconnaître que l’elfe noir avait un certain talent. C’est ce qu’aurait pu penser Clodio s’il avait prêté attention à cette dernière réplique du druchi. Mais, Clodio ne l’écoutait même plus, il se concentrait autant que faire se peut sur la suite de son histoire !

"Et soudain, il tombe nez à nez avec des elfes noirs !!!... Alors, il se bat avec eux... Heu... Alors, il est très fort, mais... Heu... Il finit par succomber parce que les elfes noirs sont vraiment trop forts... Heu... C’est bien hein ?!", cette interrogation s’adressait aux druchii... Clodio espérait les amadouer de cette façon fort mal habile...

"Ca y est... ? Tu as fini ton histoire, le troubadour... ?" L’arbalète était rechargée.

"Non, non... Attendez !!!... C’est pas fini ! Parce que l’elfe avait un frère... Là, pas loin dans la forêt qui chassait... Et il a entendu les cris de son frère alors, il court, pour lui porter secours !!! Et là, il arrive trop tard, son frère est déjà mort !" Clodio commençait à donner un rythme à son pitoyable récit auquel il manquait toujours un certain style...

L’elfe noir pointa son arbalète en direction de la poitrine de Clodio qui joua sa dernière carte.

"Alors, l’elfe voit son frère, il crie, il hurle, il veut se venger, mais, il n’avait pas vu derrière lui la gigantesque hydre ! Cette dernière est en rut !!! Elle l’attrape, le met à terre, et fait montre à l’instar de ses têtes, d’une multitude indénombrable d’immenses sexes turgescents !!!!!!"... L’elfe noir retînt son doigt et afficha un sourire. Les autres druchii ricanèrent à l’écoute de la prose de Clodio. Ce dernier venait de jouer sa dernière carte, certes... Mais, il s’avérait toutefois étant donné son public qu’il s’agissait d’un atout !!! Abondant dans ce sens avec l’espoir renaissant de vivre plus longtemps, Clodio poursuivit son récit, reprenant petit à petit ses moyens. "L’elfe se débat !!! Il ne tient pas à accueillir au plus profond de son être tous ces glaives de chair érigés dans la direction de lui-même... ou plus précisément de derrière lui-même."

Les elfes noirs ricanèrent de plus belle.

"Mais, l’hydre était autrement plus déterminée à s’offrir une descendance. D’un coup de dents, elle fit sauter l’armure qui protéger le trou tant convoité, et d’un coup sec y introduisit 3 de ces larges et longs tentacules ! L’elfe poussa des cris de douleurs." Clodio gesticula en cria de façon pathétique dans une tentative d’imitation de l’elfe de son récit sous ce qui était désormais les rires bruyants des elfes noirs.

"Imaginez un peu mes bons seigneurs !!! Alors que le moins membré d’entre vous aurait déjà dilaté le petit et étroit orifice de l’elfe... Imaginez ce qu’il advînt de ce dernier sous les assauts répétés de l’hydre !"

Cette phrase eu l’effet escompté : un immense éclat de rire généralisé !

"C’est alors que dans un geyser surpuissant, l’hydre lâcha sa semence dans l’elfe agonisant !!!", Clodio mima la scène qui ne manqua pas de faire s’esclaffer encore plus fort les druchii qui riaient à présent aux larmes !

"C’était bien plus que ce que le corps de l’elfe pouvait supporter ! Il explosa littéralement, répandant tout autour ses organes, ses os, sa chair et son âme !!!"

Clodio attendit un instant que les rires se calment... Les elfes noirs essuyèrent leurs larmes, et attendirent la chute.

"Alors, oyez, mes bon seigneurs, oyez les conseils de Clodio : si défaire un elfe de joyeuse manière est votre but, équipez vous d’une hydre en rut !"

Sur ces paroles, Clodio saisit sa mandoline et poussa la chansonnette :

 

"C’est à travers de larges grilles, que les furies du canton

Contemplaient une puissante hydre, sans soucis du qu’en dira t’on.

Avec impudeur ces guerrières lorgnaient même un endroit précis

Que rigoureusement ma mère m’a défendu d’nommer ici.

 

Ga-are à l’hy-hy-hy-hy-hy-dre !!!

 

Tout un coup la prison bien close où vivait le bel animal

S’ouvre on ne sait pourquoi, je suppose qu’on avait du la fermer mal.

Le monstre en sortant de sa cage dit c’est aujourd’hui que j’le perd ;

Il parlait de son pucelage, vous aviez deviné j’espère

 

Ga-are à l’hy-hy-hy-hy-hy-dre !!!

 

Celle là même qui naguère le couvaient d’un oeil décidé

Fuirent prouvant qu’elles n’avaient guère de la suite dans les idées.

D’autant plus vaines étaient leurs craintes, que ce monstre est un luron

Supérieur à l’elfe dans l’étreinte, bien des esclaves vous le diront.

 

Ga-are à l’hy-hy-hy-hy-hy-dre !!!

 

Tout le monde se précipite hors d’atteinte du monstre en rut

Sauf une furie décrépite et un Haut Elfe en bois brut.

Voyant que toutes se dérobent, le multicéphale accéléra

Son dandinement vers les robes de la vieille et du scélérat.

 

Ga-are à l’hy-hy-hy-hy-hy-dre !!!

 

Bah ! Soupirait la millénaire, qu’on put encore me désirer,

Ce serait extraordinaire, et pour tout dire inespéré.

L’elfe pensait impassible : que le monstre opte pour mon fion,

C’est complètement impossible. La suite lui prouva que non !

 

Ga-are à l’hy-hy-hy-hy-hy-dre !!!

 

Supposez qu’un de vous puisse être comme le monstre obligé de

Violer un haut elfe ou une ancêtre, lequel choisirait-il des deux ?

Qu’une alternative pareille, un de ces quatre jours m’échoit,

C’est j’en suis convaincu la vieille qui sera l’objet de mon choix.

 

Ga-are à l’hy-hy-hy-hy-hy-dre !!!

 

Mais, par malheur, si l’hydre au jeu de l’amour vaut son prix,

On sait qu’en revanche elle ne brille ni par le goût, ni par l’esprit.

Lors, au lieu d’opter pour le vieille comme l’aurait fait n’importe qui,

Elle saisit l’elfe par l’oreille et l’entraîna dans un maquis.

 

Ga-are à l’hy-hy-hy-hy-hy-dre !!!

 

La suite est vraiment délectable, et heureusement je peux

Vous la dire et c’est honorable, ça va nous faire rire un peu ;

Car le Haut Elfe au moment suprême criait : "maman", pleurait beaucoup

Tandis que le visage blême, il se faisait exploser le trou !

 

Ga-are à l’hy-hy-hy-hy-hy-dre !!!"

Clodio le démago :

Dernier accord, et encore une fois, les elfes noirs se tordaient de rire. Clodio avait improvisé un chant sur la base d’une chanson composée par un ménestrel d’autrefois qui se serait certainement retourné dans sa tombe s’il avait ouï la façon dont laquelle Clodio avait détourné son oeuvre !!! "Mais, parbleu !" pensait-il ; "C’est pour essayer de sauver ma peau et pas pour quelques pièces de cuivre !!!"... Fort de cet argument, il se rachetait une conscience.

Toutefois, la partie n’était pas encore gagnée ; Clodio restant à la merci des cruels druchii. Il lui fallait poursuivre le récit, en inventer un nouveau ou espérer que les elfes noirs lui soient assez reconnaissants de cette crise de rire pour l’épargner...

Il n’eut pas le temps de poursuivre ; le chef des elfes noirs prenant soudainement la parole.

"Bravo humain !!! Tu nous as amusé !!!"

Clodio commençait à se sentir soulagé. Le ton de l’elfe noir était beaucoup moins sombre que tout à l’heure. Il affichait encore un grand sourire, témoin d’un semblant de sympathie envers le troubadour. Il poursuivit :

"Je retire ce que j’ai dit tout à l’heure. Tu peux te rassurer pour tes parties génitales, je vais t’offrir une fin rapide !" ce disant, il pointa son arbalète sur un point précisément situé entre les deux yeux de Clodio qui, résigné et conscient d’avoir fait le maximum ne pouvait qu’accepter la sentence. Ce n’était déjà pas si mal de la part d’un elfe noir ! Au moins Clodio était-il parvenu à échapper à la torture et à savourer quelques instants de vie en plus...

"Adieu humain !", cette réplique de l’elfe noir fut ponctuée par un sifflement bref ressemblant à celui d’une flèche qui fuse vers sa cible, puis par les yeux écarquillé du druchi exprimant une incrédulité soudaine. La pointe d’une flèche émergeait de son crâne laissant échapper un mince filet de sang qui coula le long de son visage figé. Il s’écroula dans les bras de Clodio ; l’entraînant dans sa chute.

La suite fut assez semblable à la scène qui s’était déroulée tout à l’heure : une pluie de flèches fusant de partout et nulle part à la fois et venant arroser les elfes noirs qui ne purent que succomber tandis que Clodio faisait son possible pour se dépêtrer du corps de celui qui moins d’une minute plus tôt le menaçait de mettre fin à ses jours.

Dès lors qu’il fut libéré de ce fardeau, il se remit sur pieds constatant que des elfes descendaient des arbres. Clodio reconnut immédiatement des elfes sylvains. Anticipant la suite des évènements, il préparait d’hors et déjà dans sa tête une nouvelle histoire à raconter !

Un des providentiels elfes lui adressa la parole : "Tu as eu de la chance petit homme. Si nous n’avions pas entendu les rires des druchii, nous n’aurions pu te porter secours et tu serais certainement mort !"

Timidement, Clodio se permit de dire : "Heu, merci... C’est sympa... J’en demandais pas tant...".

Visiblement, ces elfes sylvains avaient pris le temps d’encercler le groupe d’elfes noirs et de se positionner avant de lâcher les mortels projectiles. Clodio commençait à réaliser qu’il venait de sauver sa peau et que ces elfes n’allaient pas lui faire le reproche d’être présent sur leurs terres... Mais, peut-être allaient-ils lui mettre sur le dos le décès de ceux qui l’avaient accompagné céans ? Clodio s’attendait désormais au pire...

Toutefois, aucun reproche ne fusa, et aucune menace ne fut proférée. Les elfes saluèrent sa bravoure et son sang froid en face de la situation incroyablement désespérée qui avait été la sienne.

Clodio resta un moment avec eux pour boire un peu de leur eau et profiter de la compagnie de gens qui ne désiraient pas attenter à sa vie...

Au cours de ce repos moult fois mérité, inévitablement, la question finit par être posée ; l’un des elfes demanda :

"Mais, comment as-tu fait pour les faire s’esclaffer de la sorte ?"

Clodio eut un sourire à repenser à ce qu’il était parvenu à improviser ! Il répondit tandis que tous les autres tendaient l’oreille :

"Et bien, il m’a suffit de leur raconter les malheurs d’un e...", Clodio se reprit ; "d’un nain !"... Ils ont raffolé de cette histoire...

Un elfe ne manqua pas de demander à Clodio de leur narrer le récit.

Légèrement désappointé, il rétorqua : "Allons bon, mes doux seigneurs, vous êtes bien trop raffinés pour vous amuser de cette histoire là..."

Puis, se levant, et prenant le ton du conteur d’histoires qu’il maîtrisait si bien, il ajouta :

"Mais, laissez moi, mes bons amis, vous conter à la place la geste de Drake Hombre... Car, il s’agit de la glorieuse épopée d’un seigneur de la forêt de Loren...", et le récit se poursuivit...

 

Fin

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