Askit dormait. Et en dormant il rêvait. Dans son rêve, il voyait Elliviane qui se dirigeait vers lui. Ils étaient dans une grande clairière.

Lorsque Elliviane fût à environ un mètre de lui, la jeune elfe se métamorphosa en une autre elfe, plus vieille, aux cheveux gris, habillé d’une tunique blanche et entouré d’une aura lumineuse. La femme lui parla une voix calme :

 

« Je suis Isha. La déesse-mère. Askit, tu auras un grand destin. Cela sera difficile et douloureux, mais tu ne pourras y échapper. Ton destin est tracé. Fait attention ! »

 

     Askit se réveilla en sueur. Au-dessus de lui était penché un homme qui brandissait une épée avec la visible intention de le tuer. L’homme hésita lorsqu’il vit le mage se réveiller. Askit en profita pour rouler sur le coté. Il tomba de son lit et saisi son épée qui était placé sous son lit. Il se releva et se prépara à affronter l’homme. Ce dernier se jeta sur Askit qui évita facilement l’attaque maladroite et enfonça son épée dans le dos de l’homme.

 

     L’elfe prit son manteau de voyage et sortit de sa cabine en espérant que ses amis n’avaient pas été tués par les assaillants. Dans le couloir il vit un homme sortir de la cabine d’Illiandra avec cette dernière assommée dans les bras. Askit bondit sur l’homme qui ne sut jamais comment il fut tué...

 

     Il se pencha sur sa mère et une fois qu’il se fut assuré qu’elle allait bien il se releva. Il entendit un cri rauque venant de la cabine de Valofir et il vit ce dernier sortir da sa cabine avec son épée taché de sang. 4 pirates sortirent de cabines et attaquèrent les deux amis. Les elfes se postèrent chacun d’un coté du couloir, de manière à ce que Illiandra soit protégée. Valofir lança un couteau de dans le cou d’un homme qui s’effondra en pleine course. Il para le coup de son autre adversaire et lui enfonça son épée dans le ventre. Askit s’était lui aussi débarrassé de ses assaillant.

 

     Ils se demandèrent alors où était Meldoran, quand celui-ci sortit de sa cabine, un pirate sur les épaules. Meldoran dit :

 

« Je m’occupe d’Illiandra et des autres passagers, allez voir ce qui se passe sur le pont ».

 

     Askit et Valofir s’exécutèrent et une fois arrivés sur le pont ils virent que des pirates Tiléens les avaient attaqués. L’équipage bataillait contre les pirates qui les avaient abordés. Les elfes se défendaient vaillamment, mais les pirates venaient toujours plus nombreux du bateau Tiléen. Askit dit :

 

« Valofir, va couper les grappins qui relient le bateau des pirates au notre, je te couvre ! »

 

     Sur ces mots Askit envoya une Boule de feu qui grilla 3 pirates. Valofir partit faire se que son ami lui avait conseillé. Il avança dans le bateau, évitant les adversaires du mieux qu’il put. Alors qu’il allait atteindre le premier grappin, un pirate se jeta devant lui pour lui barrer la route.

 

     C’était un colosse d’au moins 2 mètres portant une hache dans chaque main. Le géant fonça sur Valofir avec une vitesse étonnante pour sa taille. Le demi-elfe évita de justesse la charge et le pirate abattit ses haches sur le pont, ce qui brisa un bout de ce dernier équivalent à un cercle d’un mètre de diamètre. Valofir, vif comme l’éclair, s’élança pour frapper le dos de l’homme, mais ce dernier se retourna et para le coup. Le demi-elfe n’eu pas le temps de stopper sa course et il percuta le pirate de plein fouet. Ce dernier fut déséquilibré et posa le pied dans le trou qu’il avait fait avec ses haches. Il tomba en arrière et tomba sur le pont inférieur avec un horrible bruit d’os qui craquent.

 

     Valofir continua sa course et sectionna le premier grappin. Il entendit un hurlement derrière lui et découvrit le cadavre d’un pirate calciné par Meldoran qui venait d’arriver. Ce dernier dit à Askit :

 

« Tous les passagers ont été massacrés. Illiandra est encore évanouie. Elle va bien. »

 

     Puis il embrocha un pirate qui s’était trop approché. Askit ce concentra et lança son sort sur l’un des pirates. Cela ne sembla rien faire, jusqu’à ce qu’un des membres d’équipages ne le prennent pour cible et que la flèche, guidée par le sort, ne lui traverse l’œil. Valofir avait sectionné le deuxième cordage sans rencontrer d’opposition.

 

     Il allait vers le troisième, quand un trio de pirate l’attaqua. L’un était petit, au nez crochu et ses yeux étaient pleins de malveillance. Le second était un grand échalas au cheveu noir. Le dernier était gros, chauve et au sourire édenté. Le maigre tomba raide, une flèche dans le dos. Cette flèche provenait d’Illiandra qui venait de ce réveiller.

 

     Les deux autres hommes attaquèrent Valofir. Ce dernier para le coup du petit, mais le gourdin du gros l’atteint à la tête. Il était étourdi et à la merci de ses adversaires. Du moins c’est ce que ces derniers pensaient...

 

Le petit s’approcha du demi-elfe pour l’achever, mais Valofir fit un saut en arrière, sortit un couteau de lancer de son gilet et le lança sur le pirate qui le reçu à la jambe. L’homme roula par terre et son compagnon s’élança sur Valofir. Notre héros para le coup, mais il était tellement puissant qu’il fut déséquilibré et tomba en arrière. Il fit une roulade qui envoya son assaillant par dessus-bord.

 

     Il allait se relever, quand il sentit une douleur fulgurante à la jambe. C’était le troisième pirate, qui avait rampé jusqu’à Valofir et lui avait enfoncé sa dague dans la jambe. Le barde lui trancha net le poignet, se releva et l’acheva. Puis il retira la dague de sa jambe en serrant les dents. Il sectionna enfin le troisième grappin, et le pirate qui était dessus tomba à l’eau.

 

     Meldoran observait la bataille. Il ne restait plus que quelques elfes et Valofir n’en était qu’a la moitié des grappins. Il allait falloir jouer serré. Le mage dessina un signe cabalistique dans l’air et la blessure de Valofir se referma. A ses cotés, Askit se battait contre un pirate. L’apprenti para, puis riposta, mais son adversaire contra le coup et, d’une feinte habile, blessa l’elfe à l’épaule. Alors Askit se baissa, fit mine de frapper la jambe, mais redirigea son coup vers le torse de son adversaire. Une lumière bleutée entoura l’épée, et elle entraîna la main d’Askit vers le cœur du pirate. L’épée perça la chair et atteint le cœur, ce qui tua net l’homme. Askit se promis de donner un nom à son épée.

 

     Pendant ce temps, Valofir avait coupé le quatrième grappin. Illiandra se demandait ce qu’elle avait fait aux dieux elfiques pour mériter ça. Elle qui n’était qu’amour et tendresse, pour elle, se retrouver à tuer, c’était horrible. Elle faisait tout son possible pour viser les endroits non vitaux, comme les bras et les jambes, juste pour mettre hors de combat le pirate. Mais parfois elle n’y arrivait pas. Elle voyait sa flèche s’enfoncer dans le ventre de sa cible et s’écrouler, raide mort. Elle détestait la guerre. Depuis qu’elle ne servait plus comme archère, elle avait oublié, et maintenant, malheureusement, elle s’en souvenait.

 

     Valofir désespérait d’arriver à couper tous les grappins à temps. Il lui en restait deux, et l’équipage diminuait à vue d’œil. D’autant qu’ensuite il faudrait tuer les pirates qu’il restait sur le bateau. Il se dirigeait vers le cinquième grappin aussi vite qu’il pouvait. Il l’atteint sans encombre et le trancha. Il allait vers le sixième, quand le capitaine elfique se jeta sur le dernier grappin et le coupa. Mais un pirate lui enfonça sa dague dans le dos et le capitaine bascula par-dessus bord. Valofir se jeta sur le meurtrier et lui trancha la tête. Lui, ses amis et le reste de l’équipage formèrent un cercle autour su mât et combattirent dos à dos.

 

     Meldoran était heureux. Heureux mais inquiets. Valofir avait réussi a coupé les grappins a temps, mais le capitaine était mort et l’équipage démoralisé. Meldoran cria de sa voix puissante :

 

« Mes amis, redoublons d’ardeur, vengeons nos morts ! Et si nous ne pouvons vaincre, nous mourrons en braves ! Pour Ultuhan et le Roi Phénix ! »

 

« Pour Ultuhan et le Roi Phénix ! »

 

     Reprirent en cœur les autres. Les elfes, alors, se battirent deux fois mieux qu’a leur habitude. Pour chaque elfe qui tombait, trois pirates trépassaient. A coté de Meldoran, Askit fut blessé à la jambe, et Illiandra à l’épaule. Meldoran lui même était touché au bras. Meldoran enchaînait parade et frappe avec habileté et nombre des pirates qui l’avaient approchés gisaient à ses pieds. Les elfes finirent par avoir raison des pirates, mais ils entendirent un bruit d’explosion et un boulet de canon vint faucher le mât, qui écrasa un elfe.

 

     Le bateau Tiléen s’était retourné et était en train de tirer sur le Ianthin à bout portant. Un second boulet atteint la coque, et le bateau volât en éclat. Les elfes tombèrent à l’eau et la mer se teinta de rouge. Askit avait eu le temps de sauter à l’eau avant que le boulet ne touche le bateau. Maintenant il nageait à la recherche de ses amis. Il trouva sa mère évanouie en train de se noyer. Il la rattrapa et la hissa sur une planche du bateau. Valofir le rejoignit, blessé à la tête par les débris. Ils recherchèrent Meldoran, mais en vain. Ils décidèrent de se laisser portés par le courant, après avoir récupérer le peu de viande salée qui avait survécu à l’explosion.

 

     Ils dérivèrent ainsi pendant 2 jours, en ne mangeant que peu et sans boire. Ils s’étaient hissés chacun sur une planche, pour rendre le voyage plus confortable, si confort il pouvait y avoir. Illiandra s’était réveillé au bout de quelques heures. Les autres lui avaient expliqués se qu’il s’étaient passé. Au bout d’un jour de plus, leurs réserves de nourritures étaient épuisées et ils avaient de plus en plus soif. Ils virent une silhouette qui se faisait emporter par le courant. Pensant à Meldoran, ils ramèrent avec leurs mains comme ils purent. Ils atteignirent le corps, qui s’avérât être le capitaine du Ianthin, avec toujours la dague planté dans le dos. Ils s’assurèrent qu’il était vivant et le mirent sur une planche. Ils continuèrent à dériver de longues heures, puis ils s’échouèrent sur une plage.

 

     Eliorfan était toujours inconscient. Valofir lui avait retiré la dague, mais sa blessure n’allait pas mieux. Au contraire, elle semblait avoir empiré. Les compagnons espéraient que la gangrène ne s’y était pas mise, sinon, l’elfe était perdu. Eliorfan étant intransportable, ils décidèrent d’envoyer Askit chercher de l’aide pendant qu’il essayeraient de maintenir le capitaine en vie. Askit parti donc le long de la plage à la recherche d’un port. Il marcha ainsi pendant près d’une heure, avant d’atteindre enfin une ville. Sous la fatigue de ces derniers jours, il s’écroula aux portes de la cité.

 

     Askit entendait des voix autour de lui. Il ouvrit les yeux et il vit un homme barbu, aux cheveux blancs, qui lui demandait :

 

« Cela va mieux ? »

 

     Askit acquiesça de la tête et faillit se rendormir lorsqu’il pensa à ses compagnons. Il se redressa d’un coup. L’homme lui posa la main sur l’épaule et lui dit :

 

« Calmez-vous, jeune elfe. Vous avez besoin de repos. Mangez. »

 

     Il désigna une assiette remplie de soupe et une poire. Mais Askit se leva et parla ainsi :

 

« Désolé, mais mes amis m’attendent sur la plage, je dois les aider. Je vous remercie et voudrai savoir ton nom. Si vous pouviez m’aider à trouver de l’aide... »

 

« Mène moi à tes amis, dit l’homme. Je suis guérisseur. Cette ville est pleine de coupe-jarret et tu n’y trouveras point d’aide, seulement des voleurs. Je me nomme Euclidre. »

 

     Sur ce, il prit son bâton, Askit son épée, et ils partirent en quête des autres elfes.

 

     Ils firent le chemin du retour plus vite qu’à l’aller, car Askit était reposé. En une demi heure ils rejoignirent Illiandra et Valofir, qui les accueillirent chaleureusement. Puis, Euclidre se tourna vers Eliorfan, après une auscultation rapide, il se prononça :

 

« Il n’est pas gangrené. Je peux le sauver. Mais il est intransportable, cela va donc être difficile. Vous devrez m’aider. Je fais essayer de le soigner suffisamment pour que l’on puisse l’amener chez moi. »

 

     Il se mit alors au travail. Il ne demandait que des choses sommaires aux compagnons, tel que broyer des plantes ou faire bouillir magiquement de l’eau. Askit était attentif, il était certain que ce qu’il entendrait lui resservirait plus tard. Au bout d’une heure, Eliorfan était transportable. Valofir le prit par les épaules, Askit par les jambes, et ainsi ils allèrent jusqu’au port. Euclide leur raconta qu’ils se trouvaient en Tilée.

 

     Une fois arrivés chez le vieillard, ils couchèrent Eliorfan sur un lit. Euclide demanda à Illiandra et Valofir d’aller monter la garde à l’entrée de la maison. Le vieil homme semblait craindre quelque chose. Askit resta dans la chambre pour aider Euclide. Ils se battirent 2 heures contre la blessure, sans boire ni manger. Finalement, ils arrivèrent à soigner Eliorfan et, épuisés, ils allèrent manger dans le salon avec leurs amis.

 

     Alors qu’Euclide leur préparait du thé et des gâteaux, un grand bruit résonna dans le hall. La porte d’entrée venait d’être enfoncée ! Aussitôt, les compagnons se mirent en position. Euclide et Valofir était devant, tandis qu’Askit et Illiandra les couvraient. Une jeune femme blonde, en cotte de maille et portant une longue épée à deux mains se tenais dans l’entrée. Elle était en position de garde et semblait être déterminée à tuer le vieil homme.

 

     Euclide s’adressa à ses amis :

 

« Elle veut me tuer, elle est folle et convaincue que j’ai tué son père ! Protégez-moi mes amis ! »

 

     La jeune femme répondit d’un ton glacial :

 

« Menteur ! Tu ne cesseras donc jamais de tromper des gens pour qu’ils te servent de gardes du corps ! Comme le mage elfe, aux cheveux gris que j’ai dû affronter hier... »

 

« Euclide, de qui parle t’elle ? » avait dit Askit

 

« Un mage elfe est arrivé à la ville hier, je l’ai soigné et il m’a aidé. »

 

« Meurs ! »

 

     Le cri avait retenti dans la pièce. La femme c’était jetais sur Euclide, mais Valofir c’était interposé avec son épée. La lame de mithril manqua de se briser mai tint bon. L’humaine envoya un autre coup qui atteint Valofir aux côtes. Le jeune elfe chancela et s’évanoui.

 

     Euclide s’était réfugié derrière les deux autres. Illiandra décocha une flèche mais la femme la dévia, et elle alla ce ficher dans le mur. Askit en profita pour frapper, mais son coup fût dévié par l’armure. La folle frappa Askit avec le plat de sa lame et se tourna vers Illiandra. Cette dernière sortit sa dague et se prépara à mourir.

 

     Mais une haute silhouette se dessina dans l’entrée. Elle dit avec puissance et fermeté :

 

« Stop ! »